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Break bread wit the enemy

Dim 27 Mai 2018 - 15:13

Will sifflotait gaiement en marchant dans les rues plutôt bien nettoyées du quartier de Renton qu’ils avaient investi. Pour lui il s’était passé beaucoup de choses après beaucoup de choses, son arrivée dans le groupe de Zack était encore récente et là-dessus il avait pris le train en marche concernant les plans du blond et de son homologue israélienne – qui était d’ailleurs bien plus charmante que leur leader à eux. Bref, c’était beaucoup d’ajustements à faire pour lui, notamment pour cacher l’angoisse qui ça pouvait lui coller.

Le blond n’appréciait pas vraiment l’idée que ce groupe de huit personnes se retrouve d’un coup au milieu d’un lotissement où créchaient une trentaine d’inconnus, ni même que des gens aient été embarqués contre leur volonté. Il plaignait silencieusement, dans sa tête le plus souvent, ces habitants du ranch. Il avait croisé le regard d’une gamine, une blondinette, qui lui avait arraché une grimace. Will n’avait jamais eu d’enfant et ne gardait pas de bon souvenir de son enfance, néanmoins il pouvait imaginer que la gosse était terrifiée d’être séparée de ses proches. Quand il l’avait vue, Will s’en était convaincu, Zack était un connard sans cœur, pour les autres il se réservait encore le temps de la réflexion.

Ce matin-là, le californien prépara un plateau avec une carafe d’eau chaude et quelques dosettes de café soluble. Quelques cookies et du chocolat en poudre. Un petit déjeuner aussi agréable que possible pour ceux qui étaient ici considérés comme des garanties, leurs otages. Le blond chaussa son attitude la plus détendue, travaillée, fausse pour donner le change par rapport aux siens mais sincère face aux otages. Il ne voulait aucun mal à ces personnes.

« Yo ! » lança-t-il à la cantonade en arrivant dans le bâtiment où ils étaient gardés sous haute surveillance. « Room service. » ajouta-t-il à l’attention du gars armé qui les surveillait et qui daigna se décaler pour le laisser passer. Pète un coup mon vieux. Will déposa le plateau sur une table et adressa un sourire rassurant à la gamine. On lui avait dit qu’elle s’appelait Hope. C’était mignon, niais et inutile mais mignon. Ces gens-là n’avaient sans doute plus trop d’espoir.

Il avait du boulot pour eux aujourd’hui. « Toi … hum … Jefferson c’est ça ? » demanda-t-il à l’adresse d’un des trois hommes face à lui. « J’ai besoin d’un coup de main pour remettre en ordre une baraque plus loin. Ça te dit de te dégourdir les pattes ? » C’était une question sans trop l’être, chacun savait qu’il devait bien se comporter et écouter les requêtes de leurs hôtes/geôliers, mais Will n’avait jamais montré la moindre trace d’animosité à leur égard. Il laissa le temps au rouquin de se préparer avant de rejoindre l’extérieur. Même pas dix heures et déjà un temps de merde, pas de doute, il était bien près de Seattle ; son rêve.

« Tout se passe bien pour vous ? » demanda-t-il avec toute la sincérité du monde, tentant d’établir un dialogue intelligent avec ces personnes. Après tout, leur protection passerait sans doute mieux s’ils n’avaient pas l’air d’être ceux dont on avait besoin de se protéger.
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Re: Break bread wit the enemy

Lun 28 Mai 2018 - 13:55

Issaquah et ses vertes contrées réconfortantes semblaient si loin... Pas comme l'ampoule à moitié grillée du baraquement dans lequel ils semblaient se trouver. Dans un quartier bien délimité qui serait leur prison dorée pour une durée encore indéterminée... A condition qu'ils se tiennent tous le sept à carreau d'ici-là. Telles étaient les conditions qu'on leur avait clairement imposé à leur arrivée...Ces petits merdeux savaient avaient choisi une véritable forteresse...

Jefferson savait très bien qu'il était là en quelque sorte pour expier ses crimes, ceux qu'il avait commis en pensant suivre ses idéaux et protéger les siens. Ceux qui n'étaient désormais plus là, et par sa faute... Les ténèbres n'avaient pas cherché à marchander avec lui cette fois-ci et l'avaient corrompu. Ne lui restait plus qu'à ronger son frein, en gardant le maigre espoir qu'un jour il retrouverait sa bien-aimée.

Parce que mine de rien, si l'endroit était un peu trop clean pour être occupé depuis longtemps, aucun d'entre eux n'étaient à l'abri des assauts de rôdeurs ainsi que des autres attaques. Malgré son côté bougon -tout comme James- il s'était peu à peu désolidarisé de ses alliés, ne se fiant réellement qu'à Ludwig et James, mis toutefois en garde par Lucas que ce ne serait pas dans son intérêt de tenter quoi que ce soit.

Alors, pour le moment, non, il n'avait rien de mieux à faire que de s'emmurer dans le silence, gardant le peu de force qu'il lui restait afin de ne pas se laisser accabler par la faim, la soif, l'inconfort... C'est quand un blond en fin de trentaine déboula dans leurs quartiers qu'il le dévisagea longuement, relevant à peine la pointe d'humour lancé au soldat avant de remarquer le plateau repas qu'il déposa sur la table. " Hmm ? " l'interrogea-t-il du regard. Encore du travail ? L'occasion de se débarrasser un peu des fourmis dans ses jambes... "  Ok. J'te suis. " s'empressa-t-il de faire tout en piquant un petit pain. Will avait l'air plutôt franco et réglo lui aussi, et pas du genre à chercher des crasses inutilement, donc il finit par le suivre sans émettre trop d'objections. " Tout est assez exacerbé, on est toujours les uns sur les autres...Mon foyer me manque, c'est à peu près tout... " autant s'en tenir au factuel, surtout avec ses geôliers, aussi transparents avaient-t-ils l'air. " Et toi, ça roule de ton côté ? " lui demanda le magasinier en retour alors qu'il marchait à ses côtés, le gars semblait pas tenir en place... Son index et son majeur décrivant des mouvements flous...Chacun ses casseroles...
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Re: Break bread wit the enemy

Mer 30 Mai 2018 - 7:44

C’était étrange, Will s’était attendu à avoir des otages rebelles, ou tellement apeurés qu’ils ne broncheraient pas de leur cage. De manière générale, depuis qu’il avait rejoint le groupe de Morgan le blond avait eu l’habitude qu’on l’envoie souvent balader quand il proposait quelque chose. Alors, c’était étrange de voir Jefferson acceptait si docilement de le suivre. C’était clairement les règles de leur présence ici et de leur sécurité, et donc de leur santé, ils devaient obéir pour être bien traités, mais quand même. Au moins il n’avait pas eu besoin d’élever la voix, même si sa voix basse n’avait pas besoin d’être trop forte pour généralement impressionner.

Suivi donc par Jeff, le blond prit la direction d’une des maisons encore en friches. Le mobilier avait été vidé bien longtemps avant que Zack et ses potes ne s’établissent ici, du moins vu la poussière qui trainait partout. Will avait déjà fait un tour du propriétaire, prit ce qui l’intéressait dans le tas et décidé d’y faire travailler quelques personnes dès le lendemain. Geôlier, mais néanmoins humain, quelques peu rebuté par cette situation, il tentait de nouer des liens avec les otages, de leur montrer qu’ils n’étaient pas que des connards qui venaient piétiner leurs terres et leurs faire courber l’échine. S’il avait eu son mot à dire dans cette histoire … Mais il débarquait alors il avait fermé sa bouche.

« S’il faut ajouter quoique ce soit pour que ça soit plus vivable pour vous, dis-moi, j’m’arrangerai. Et t’es pas obligé de faire comme si t’en avais quelque chose à faire de comment j’allais moi. On sait très bien que vous voulez certainement nous voir tous morts, c’est de bonne guerre. » Il n’y avait pas de bonne guerre, sa défunte femme disait souvent cela quand il utilisait cette expression. L’image de son visage qu’il n’avait pas su aimer comme il aurait dû avant qu’il ne soit trop tard lui revint en mémoire une fraction de seconde, fugace, comme distordu par ces deux années et demie de tribulations.

Devant la maison, Will fit signe à Jefferson d’entrer le premier. Il devait quand même le garder à l’œil. « On va commencer par nettoyer la pièce principale, remettre les meubles en ordre, ranger un peu. Et avec un peu de chance, dans quelques semaines on pourra rendre cet endroit habitable. » Peut-être même avant, il n’y avait pas d’urgence, le but était d’avoir plusieurs options si le besoin s’en faisait sentir. Qui sait, peut-être qu’il s’installerait bien lui dans une maison loin des gens qui faisaient la gueule, dans un endroit plus confortable que sa chambre dont il ne se plaignait pour l’instant pas. Will savait se contenter de peu.

« J’sais pas trop c’qui s’est passé chez vous mais … j’suis désolé que vous ayez perdu des gens. » Son regard clair était sincère, Zack les avait vaguement briefé sur ce qu’il s’était passé et Will savait que la perte d’êtres proches, surtout dans des circonstances comme celles-là, pouvait être très dure à encaisser. « Vous avez fait le bon choix. Etre ici, c’est pas facile, travailler pour nous c’est sans doute merdique mais … vous ici, vos potes là-bas qui suivent les règles … Tout le monde est gagnant. » Parce qu’il craignait le jour où on lui dirait d’aller là-bas pour faire sonner la cloche de la justice s’ils tentaient quoique ce soit. La violence ne lui posait pas de problème, mais de sa part elle était rarement calculée, mise en scène. Will ressentait et agissait souvent trop vite, trop fort. Un des aspects les plus durs à accepter de sa condition, des sentiments, des émotions tranchantes qui faisaient mal, qui l’obligeaient à agir et à faire du mal, comme avec les deux types qui avaient tué Jo. Tout en réfléchissant, le blond s’avança pour commencer le rangement, remettre en place des tiroirs qui avaient été vidés sur le sol et laissés à même le sol.
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Re: Break bread wit the enemy

Mar 5 Juin 2018 - 19:32

Il lui avait sans doute bien simplifié la vie en le suivant sans faire d'esclandre. Ce n'était même pas dans le but d'être plaisant, ou pour exprimer une quelconque redevabilité. Au contraire, il s'était plutôt dit qu'il valait mieux qu'il se tempère un peu. Les exploits de ses actes avaient sûrement du faire le tour du quartier, ça l'étonnait d'ailleurs qu'on ne lui ait pas fait payer davantage pour tout ce qu'il s'était passé. Ils n'en étaient pas à leur coup d'essai, ils savaient très bien ce qu'ils faisaient... Pour sa première fois en tant qu'otage, il était donc tombé sur des génies du crime, des maniaques du contrôle.

C'était tellement insidieux qu'il l'avait senti dés son arrivée dans ces lieux, qui semblaient n'être occupés que de manière temporaire, tout semblait bien un peu trop propre, et en même temps si vide de vie... Ça allait franchement être compliqué de s'habituer à tout ça, peu de choses lui inspiraient de bons sentiments, ils étaient peut-être sept concernés par tout ça, mais que pouvaient-t-ils y faire ? Les sentiments comme la solitude, l'impuissance, la culpabilité et l'isolement n'épargnerait aucun d'entre eux, ce n'était qu'une question de temps.

Le canadien avait suivi son geôlier dans le dédale sans trop savoir à quoi s'attendre. Incapable de vraiment réussir à le jauger, il fut toutefois bien surpris de ses propos, de comment il pourrait rendre leur quotidien moins pénible, ainsi que de son point de vue sur la situation. Sa franchise l'honorait, si ils pouvaient jouer cartes sur table, au moins, il était en terrai connu...  " Ouais... Comme tu dis. "

Les deux avaient finalement fini par arriver devant la maison où ils devraient travailler cette matinée, et le geek n'omit pas d'objections pour ouvrir la porte et passer le seuil de l'entrée. " Hé ben... " réalisa-t-il en sifflant de manière ironique, détaillant l'ampleur du boulot, au moins, Will avait assez d'enthousiasme pour eux-deux, convaincu qu'ils pourraient rendre ce boui-boui habitable d'ici quelques semaines.  " On va pas vous en vouloir d'être prévoyants... " ricana-t-il en esquissant quelques pas dans le hall d'entrée, soufflant sur la poussière qui lézardait une commode.

Son interlocuteur eut la démarche -fondamentalement légitime- de rester lucide vis-à-vis de tout ce qu'il s'était passé, et de son avis sur la situation, malgré les conflits de valeurs qu'elle aurait pu engendrer. Aurait-t-il eu le même discours si d'autres de ses acolytes se trouvaient là ? Possible, mais il semblait pas du genre causant, alors le rouquin voyait mal ce qu'il aurait à baratiner.  " Ouais...C'est réciproque, je suppose... " déclara-t-il avec un peu d'embarras.  " Si vous vous étiez pas pointés aussi... " souffla-t-il, un peu amer pour le coup. Et pourtant, ils avaient selon lui, fait le bon choix.  " En effet, ça peut difficilement être pire... " que tout le monde y trouve son compte, ça, il avait du mal à y croire, quoi que...

Un silence s'immisça alors assez vite, maintenant que les deux pouvaient se mettre au travail. Jeff attrapa alors un grand sac plastique afin d'y jeter la quincaillerie et les déchets à sa portée, dégageant d'un geste rageur ceux qui étaient trop sales ou encombrants.  " Pour tout te dire, je m'attendais pas à un tel traitement de faveur, vu les circonstances. " il s'appliqua ensuite à soulever une palette de bois pour la placer contre le mur.  " Vous avez clairement l'avantage non ? Et vu les risques pris pour agrandir votre territoire... Mais loin de moi l'idée de me plaindre hein, juste que c'est un peu déstabilisant..."  et rien que d'en parler comme ça lui apportait un semblant de soulagement, sans réellement savoir pourquoi.  " Je m'attendais pas à me réveiller, après tout ça, si tu vois ce que je veux dire... " son interlocuteur devait pas en avoir grand chose à foutre, mais ils n'en restaient pas moins humains, alors pour l'heure, il se contenterait de ce qu'il avait, le droit d'être au moins là.
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Re: Break bread wit the enemy

Dim 10 Juin 2018 - 16:43

Etre prévoyants, Will ne savait même pas pourquoi il fallait que ces baraques soient en état. Pour accueillir plus de personnes du groupe d’Ela ou pour héberger plus d’otages en provenance des groupes sur lesquels ils prévoyaient de faire pression ? Non décidément, ce n’était pas son mode de survie. Ce n’était pas sur le contrat qu’il avait signé en arrivant, mais que pouvait-il faire d’autre désormais ? Sans doute pas démarrer une révolution, c’était l’inverse de son tempérament plutôt discret, angoissé. Au lieu de cela, le blond se sentait touché par le sort de ces otages, par celui de ce groupe. Il ne savait pas exactement ce qu’il s’était passé là-bas, s’en tenant au discours de Zack, mais il imaginait bien que les choses pouvaient rapidement déraper de nos jours.

Forcément, sa réponse malgré sa sincérité, sembla passer moyennement auprès du roux. Will ne lui en tint pas rigueur, il ne serait pas ce geôlier inhumain qui attendait la parfaite adhésion de chaque otage à leurs idées. Ils n’étaient tous que des humains, avec leurs sentiments, leurs émotions, leurs sautes d’humeur. « Ça aurait pu être bien pire, si … » Aucune menace dans sa voix, un simple constat, parce qu’il avait cru comprendre que le fonctionnement du groupe qu’ils avaient accueilli à Renton n’était pas de tout repos, loin d’être des pacifistes dans l’âme. Il n’avait pas l’intention de juger qui que ce soit, Will était des plus neutres dans cette histoire, tant qu’il n’y avait pas plus de morts.

Ils avaient commencé à déblayer tout le merdier dans la maison, le californien écouta les paroles de Jeff. Un rire amer s’échappa de ses lèvres. « Hey si on vous zigouille, vos potes là-bas, ils s’en rendront compte. Après ça on a plus rien pour les tenir. J’cautionne pas mais c’est une méthode qui a fait ses preuves. Et puis on a toujours besoin de bras en plus. » Sans doute qu’une part de lui espérait secrètement que tout le monde pourrait finir par travailler en bonne intelligence, dans une grande entente de l’humanité contre les morts-vivants. C’était naïf d’y croire mais sans ça il ne pouvait pas vraiment justifier les actes de Zack.

Will repoussa plusieurs coussins jetés au sol et découvrit sous l’un d’eux une peluche verte poussiéreuse qu’il lança à Jeff. « Une fois lavée, ça plaira peut-être à la gamine. Si elle en veut pas, la forcez pas j’comprendrai. On a juste personne ici que ça intéressera. » D’un signe de la tête il désigna ensuite le massif canapé d’angle qui barrait l’accès aux fenêtres. « Aide-moi, on va le remettre comme il faut. » Sans doute que les précédents occupants s’en étaient servi de barricade de fortune. Comme la maison était vide, il y avait fort à parier que ça n’avait pas marché sur le long terme et qu’ils avaient fui. Ils étaient peut-être morts, revenus à la vie et avaient quitté le quartier pour trouver de quoi manger. Cette réflexion lui rappela qu’en fin de compte ils n’avaient rien de différent des morts vivants.

« C’est comment chez toi ? On m’a parlé d’un ranch, j’ai imaginé un truc à la Petite maison dans la prairie. » Un mince sourire étira ses lèvres, il ne se moquait pas, mais il avait vraiment eu cette image, plus encore avec la blondinette que Zack avait ramené. C’était sans doute elle qui dévalait les monts et les collines en se vautrant royalement.
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Re: Break bread wit the enemy

Lun 11 Juin 2018 - 12:28

En vérité, il ne savait pas exactement pourquoi les deux se retrouvaient à rénover cette baraque. Factuellement, ça ne faisait pas longtemps que cet avant-poste était occupé, et aussi loin qu'il pouvait en juger, chacun avait le privilège de se loger. Alors légitimer ces corvées était compliqué pour le canadien, bien que ce n'était pas quelque chose de très compliqué : De la manutention ? Ce n'est pas comme s'il n'y avait pas été habitué durant sa carrière. S'il ne fallait que ça pour avoir la paix... Et puis, Will ne semblait pas être le pire de ses geôliers, si ça avait été Nate, il n'aurait sans doute même pas accepté de venir l'aider, seul de surcroît.

Mais ça aurait pu être bien pire, et ça, les deux en avaient visiblement conscience. Le geek lui se voyait déjà mort... Le bien et le mal n'étaient après tout qu'une question de point de vue, ses ennemis, eux, pensaient peut-être agir pour le bien... Même si lui, tout comme certains de ses camarades avait bien plus de scrupules à agir et qu'ils n'en seraient jamais arrivés là. Mais puisqu'ils s'étaient défendus, et qu'ils avaient crées des conséquences, autant y faire face...

Ce qu'il ne comprenait pas, c'était tous les efforts mobilisés pour finalement s'en tenir à de la déco et de l’aménagement, alors qu'ils pourraient revendiquer directement leur refuge... Mais selon le blond qui s'en amusait, c'était une partie du plan -qui devait sans doute les dépasser un peu- ce chantage affectif, mais en vue de quoi ? Seulement d'utiliser la main d’œuvre à disposition qui était taillable et corvéable à merci vu les circonstances ? Sans doute contrarié par la finalité de tout ce qui se jouait, le rouquin ne répondit pas, préférant redresser deux chaises, ainsi que la table de la salle à manger, malgré le pied bancal -qu'il bloqua avec un carton- l'autre homme lui tendit ensuite une peluche verte, qu'il récupéra en époussetant et soufflant la poussière répandue dessus. " Ouais, ça lui fera plaisir je pense... " c'était sympa de sa part, ça lui rappelait le jour où il avait retrouvé et remplacé un des jouets de Hpe qui était cassé, alors qu'aujourd'hui, il ne pouvait même plus affronter son regard...

Jeff lui prêta alors main forte pour déplacer un canapé plutôt massif qui bloquait l'accès aux fenêtres. " Bien vu... " le lieu avait été quitté à la hâte, aucune fenêtre ne semblait brisée, et les issues avaient été  contrôlées alors, ça pourrait tout doucement ressembler à quelque chose. Ce canapé, il s'y serait bien écroulé en attendant la fin, mais la question de son vis-à-vis lui fit envisager un mobilier plus confortable, celui du Ranch, avec le bon feu de la cheminée, et sa compagne... " C'est ça ouais  ... Et comme toutes ces séries télévisées, tout a une fin visiblement... " déclara le quadra, plutôt fataliste pour le coup, comment pouvait-t-il ne pas l'être en pensant à tout ceci ? A ce qu'il avait laissé derrière-lui...

" Ce n'est pas à cet endroit que tout a commencé pour moi, le feu m'a tout pris... Mais là bas, je me sentais bien... " et puis, il s'était trop reposé sur ses lauriers, comme tous les autres, à croire qu'ils étaient intouchables... Il aurait du le sentir arriver pourtant, tout ne pouvait pas être si beau... " Mais dans la vie, y a un moment pour prendre ses aises, et un moment pour prendre sur soi, n'est-ce pas ? " ricana-t-il avant de débloquer la porte d'une commode, bien qu'il ne trouva rien à l'intérieur, si ce n'est de la quincaillerie. " Mais bon, je m'attendais pas à ça, il y a quelques années, quand je suis arrivé dans ce pays... " ricana-t-il, alors que seul l'Espace, l'aurait peut-être préservé de tout ça. " Le Rêve américain hein ? Certains comme moi y ont cru ... Tu en fais partie ? Ou de ton côté, ça s'est passé différemment ? " finit par interroger Jeff en réunissant toutes les planches en bois à l'entrée, examinant ensuite les murs, remarquant ceux qui auraient besoin d'être rénovés, sûr qu'il prenait sur soi pour le moment...
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Re: Break bread wit the enemy

Jeu 14 Juin 2018 - 10:37

Will esquissa un sourire sans joie, espérant néanmoins que cette peluche poussiéreuse ferait une heureuse et adoucirait leur présence à tous dans ce camp qui n’était pas le leur, auprès de ces personnes qui avaient causé la mort de certains des leurs. Il imaginait assez mal comment il aurait réagi à leur place, entre le désespoir profond qu’il pouvait connaître et la colère la plus vive qui l’aurait poussé au pire. Will ne connaissait que peu d’émotions, mais les siennes étaient exacerbées, la douleur, le chagrin, la peur, l’angoisse, tout devenait intense, et à la place de Jeff ou de Ludwig ou de Caleb ou de n’importe quel autre otage, il n’aurait sans doute pas tenu deux journées sans faire du mal ou se faire du mal.

Les deux travaillèrent néanmoins à rendre la pièce plus organisée, plus propre à accueillir peut-être de nouveaux arrivants. Après tout c’était le rêve de toute civilisation de s’étendre et une civilisation, c’était bien ce qu’ils tentaient de mettre en place. Les plus forts oppressaient les plus faibles, c’était la base de chaque histoire, et cette base était douloureuse à constater encore. A croire que toute l’évolution dont avait fait preuve l’espèce humaine avait été balayée par la marée des morts qui peuplaient la terre à leurs côtés.

Le blond tenta d’en savoir plus, sur Jeff, sur son groupe, il n’avait pas mis les pieds là-bas lui, et c’était tant mieux. Il gardait ainsi cette vision de ranch à la campagne, de calme. Mais comme Jeff le mentionna, tout avait une fin. Il sentait dans le discours de Jeff beaucoup de fatalisme, de défaitisme. Le californien pouvait comprendre cette réaction, à leur place il aurait été pareil. Mais d’un autre côté, désormais, il devait croire que les choses pourraient s’arranger, non ? L’espoir ce n’était pas son truc à lui, mais il savait donner le change. « C’est pas forcément la fin. C’est dur … tout ce qu’il s’est passé pour vous, pour nous aussi … Mais vous, vous êtes encore en vie, et vous serez bien traités. Ce deal … il peut marcher, faut y croire. » Beau conseil de la part de quelqu’un qui n’y croyait pas pour un sou.

« Me semblais bien que t’avais un petit accent. Canadien ? » demanda-t-il en continuant son rangement, avant de reprendre. « Moi j’ai grandi sous le soleil de Californie, des rêves américains j’en ai vu un paquet tomber en miettes. J’y ai jamais vraiment cru pour ma part, y’a pas de rêve, pas de situation rêvée, idéale. Même les riches et les puissants, aujourd’hui ils sont réduits à chier dans des seaux. C’est un retour à la réalité, pour tout le monde. J’ai toujours su que la réalité était là à la différence de pas mal de monde. » Aucune aspiration si ce n’était celle de planer, celle de s’élever par toutes les substances au-dessus de la civilisation, de cette réalité dont il avait pleinement conscience. Vide de sens, Will n’avait jamais eu la moindre hésitation à ce sujet, le monde était déjà merdique avant, ou plutôt le monde était déjà creux. « J’ai croisé des gens qui pensaient qu’en Californie, tout serait mieux, parce qu’il y avait le soleil. Faut être cons quand même … »
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Re: Break bread wit the enemy

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