Un insecte dans ma boite à chaussures

Mer 27 Juin 2018 - 22:29

L’avantage avec ce nouveau monde, c’est qu’il n’avait plus besoin de s’imposer la moindre des contraintes. Plus de stress d’arriver en retard au boulot, plus l’obligation d’enfiler sa veste de costard et de resserrer son nœud de cravate jusqu’à s’en couper le souffle. Plus besoin d’afficher ce sourire forcé qui n’exprimait aucune sincérité. Bref, il pouvait s’exprimer, être lui même, sans être jugé par les autres. Bon … être lui-même à petite dose. Car il s’agissait d’une communauté et que la liberté d’expression avait ses limites. S’il songeait à réprimer les actes parfois barbares des Ramnents, Peter se ravisait aussitôt lorsqu’il croisait le regard de June ou Lawrence.

Alors pour ne pas penser à tout ceci, à cette prison dorée qu’était Fort Ward, Peter préférait se concentrer au maximum sur Leo. Il était encore petit. Il avait maintenant 9 ans et paraissait s’être adapté au nouveau monde. C’était simple pour lui. Il jouait avec les autres enfants et son innocence lui permettait encore de contempler la naïveté d’un monde détruit. Avec ses nouveaux amis, il arrivait à trouver du plaisir et des formes de jeu un peu partout. Peter trouvait ça chouette. Au moins il ne grandissait pas avec le nez rivé sur l’écran d’un téléphone portable.

Les gamins de Fort Ward apprenaient à former leur imagination avec de simples bouts de bois, des pneus abandonnés et se construisaient des cabanes de leurs propres mains. Quand Peter observait Leo, il ne pouvait s’empêcher de sourire. Ca lui faisait un bien fou. Mais à l’intérieur, il savait aussi que la situation actuelle ne permettait pas de croire que tout ceci serait éternel. Ross avait une influence grandissante sur Leo. Il lui donnait des cours de combat, lui faisait tenir des armes blanches et n’arrêtait de mettre en avant les actes de violence.

Même si Peter apprenait à Leo à se défendre, il n’était pas pour la violence gratuite. Mais le banquier voyait bien que son petit frère avait tendance à frapper sur les autres, à se défouler sur des cartons ou les troncs des arbres. Cette violence globale, engendrait la violence chez les enfants. Et ça, Peter ne le supportait pas.

Peter vivait en colocation avec Jenny, Ross et Graham dans une petite maison en bois blanc. Ils arrivaient à cohabiter ensemble, malgré leurs divergences et l’éducation que Ross donnait à Leo, alors qu’il n’en avait pas le rôle. Ca avait le don d’énerver Peter, mais visiblement son meilleur ami n’en avait rien à faire. M’enfin, la plupart du temps, ils vivaient dans une bonne ambiance. Peter préparait le petit déjeuner, quand soudain quelqu’un frappa à la porte. Leo courut ouvrir et sur le perron se tenait Savannah, ses grandes tresses noires flottant au vent.

« Savannah ! Youpi tu es là ! Viens, viens, faut que j’te montre c’que j’ai capturé hier soir avec Peter ! » dit-il d’un air tout excité.

Il tira la main de Savannah pour la forcer à entrer dans le couloir de l’entrée. Peter apparut dans l’encadrement de la porte, se frottant les mains dans un torchon. Il accorda un large sourire à Savannah. Un sourire d’excuse devant l’excitation abusive de son petit frère. Leo disparut dans le jardin pour lui apporter sa « super trouvaille ». Le banquier fit signer de la tête à l’arrivante de le rejoindre dans la cuisine.

« Entre Savannah. Tu veux quelque chose à boire ? » proposa-t-il en lui indiquant la cafetière encore chaude. « Leo était vraiment excité à l’idée de te voir. Il n’a pas arrêté de me parler de toi hier soir … j’ai eu beaucoup de mal à le coucher. C’est fou l’effet que tu as sur les gosses, ils t’adorent ! Moi … on peut pas en dire autant. »

Il riait de bon cœur avant de remonter ses lunettes sur le bout de son nez. Peter acheva la découper des fruits en petits morceaux et les broya pour en former une sorte de compote. Le petit déjeuner était servi.  
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Re: Un insecte dans ma boite à chaussures

Jeu 28 Juin 2018 - 22:57

La métisse s'ouvrait un peu plus au monde de la communauté Remnants, elle était curieuse de savoir ce qu'il se passait parmi ces civils qu'elle observait de haut, avec un certain dédain. Mais elle était aussi fascinée. Fascinée par cette fourmilière qui les faisait subsister jour après jour. Au fil du temps, elle avait rencontré le mômes de certains des survivants et quand ces derniers apprenaient son métier, tous l'observaient, soit avec dégoût, soit avec amusement, soit avec curiosité. Alors l'entomologue s'était mise à vouloir leur apprendre la vie des insectes, la nature. Elle gardait de bons souvenirs de ses cours de l'environnement et de la faune et de la flore. Fort Ward avait beau être une île, la nature y régnait tout de même malgré les habitations humaines. Alors elle emmenait parfois un groupe de cinq mômes en promenade, en exploration comme le disait les bambins. Elle leur apprenait la douceur envers la nature et ce qui la peuple. Elle leur offrait une sorte de bouffer d'oxygène.

Ce matin là, elle n'avait pas de cadavre à dépiauter, à ouvrir pour chercher des insectes intéressants. Non ces derniers étaient en train de pondre leurs larves dans les chairs et les muqueuses en voie de décomposition d'un mort dans le labo. Et puis elle n'avait pas follement envie de se pointer si tôt au travail; Doucement elle prenait plus en mesure l'envergure des choses. Elias lui ouvrait les yeux sur la rude réalité de la vie. Elle tentait en vain d'empêcher l'homme de partir, en lui disant qu'elle l'aiderait, mais elle savait qu'elle le trahirait peut-être un jour. Le polynésien était l'un des rare à travers qui elle voyait la franchise des gens.
Marchant donc vers le labo, elle se souvint qu'elle devait passer voir Léo, le petit frère de Peter. ce dernier vivant avec Ross qu'elle n'appréciait guère. Elle n'appréciait sa vision des choses, la violence extrême dont il pouvait faire preuve, Elias aussi était un homme qui pouvait être violent, elle le savait mais jamais il n'avait levé la main sur elle. par ailleurs il n'avait pas intérêt. Mais elle savait contenir Elias. Tandis que Ross, elle ne le connaissait pas, mais elle lui trouvait une influence négative sur le gamin de neuf ans.


Frappant à leur porte, elle attendit, et vit la petite tête du bambin lui ouvrir la porte. La métisse sourit et salua le petit homme avant d'entrer à sa suite surtout tirée par le garçon et découvrir Peter s'essuyant les mains sur un torchon. Elle répondit à son sourire par un autre et haussa les épaules avant de fermer la porte derrière elle et rejoindre le frère aîné du gamin. "Salut Peter ! Merci c'est gentil, je prendrai une tasse oui, s'il te plaît." La métisse restait polie et écouta le jeune homme lui raconter combien il avait été difficile de coucher l'enfant la veille, ainsi que l'effet qu'elle faisait aux enfants. Elle ne pu donc s'empêcher d'émettre un léger rire avant de voir du coin de l'oeil le garçonnet les rejoindre en tenant fermement contre lui une boîte à chaussures. "Tu sais Peter, je ne suis pas une adulte qui va leur interdire de jouer dans la terre et de toucher la nature qui les entoure." Elle lui adressa un petit clin d'oeil et se tourna vers l'enfant qui attendait dans la salle à manger. Se dirigeant dans sa direction, elle recula une chaise et s'installa près de Leo avant de le questionner sur sa trouvaille si précieuse. Alors, dis moi tout Leo. Où as tu trouvé cette merveille que tu caches ? Je suis vraiment curieuse de voir ce que c'est." Sa vois était douce et enjoué, collant parfaitement à ce qu'aimait entendre les enfants intelligents et curieux. Puis elle regarda l'ancien banquier terminer de s'occuper du petit déjeuner."Tu sais quoi Peter ! je vais te faire courir dans la terre toi aussi, tu verras le monde de Leo comme ça !" Elle rit à nouveau et sourit au jeune homme tout en se disant qu'elle se moquerait bien de lui mais sans le montrer bien sûr.
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Re: Un insecte dans ma boite à chaussures

Dim 8 Juil 2018 - 11:17

Peter accorda un large sourire à Savannah avant de lui tendre une tasse de café. Il savait bien qu’elle était appréciée des enfants de Fort Ward. Elle était l’une des rares qui avait encore la patience de leur apprendre quelques trucs sur la nature, et l’environnement qui les entoure. Les gosses de Fort Ward grandissaient dans une violence perpétuelle. Ils voyaient leurs parents ou tuteurs revenir avec du sang sur leurs vêtements, des armes en mains. Ils voyaient de temps en temps des rôdeurs se cogner contre les barricades, entendaient des coups de feux des hommes et femmes qui s’entrainaient au tir. Leo avait cette fougue et cette envie de se battre. Il voyait son grand frère partir en chasse avec Graham et Ross. Alors oui, ça lui donnait envie de grandir plus vite que de raison.

Mais Leo gardait encore son âme d’enfant et heureusement que Savannah était là pour la lui garder en éveiller. Peter ne savait pas comment la remercier pour ça. Peut-être qu’elle trouvait ça naturel et normal, mais Peter voyait en elle un acte de générosité et de bonté. Il aurait voulu ne jamais avoir tenu une arme. Depuis ce jour, il avait été réquisitionné à la patrouille. Depuis ce jour, ses mains étaient couvertes de sang de zombie et de vivants. Il regrettait chaque nuit quand il se réveillait en sueur dans son lit. Les visages de toutes ces personnes qu’il avait abattues de sang froid hantaient son esprit. Ca le rendait dingue. Peter aurait tant souhaité que les choses tournent d’une façon différente. Mais le mal avait été fait.

Leo se montrait tout excité à l’idée de montrer ce qu’il avait découvert au fond du jardin. Il exprimer une joie certaine sur son visage. Dès qu’il voyait Savannah, c’était un petit garçon joyeux et malicieux qui s’animait. Rien à voir avec son regard colérique habituel. Ils étaient dans le salon et Leo posa délicatement la boite à chaussure sur la table.

« Alors là, faut faire très très attention Savannah. Peter ma dit que c’est super méga rare c’que j’ai trouvé là ! Alors tu fais attention hein ? »

Parfois, Peter avait l’impression que Leo voyait en Savannah sa mère qu’il avait perdu quelques années plus tôt. Il n’en avait jamais vraiment parlé. Un gamin si jeune, dont les épisodes sans précédents avait arraché sa mère de sa vie. C’est vrai quoi … il n’avait même pas eu le temps de lui dire au revoir. Mais peut-être que c’était mieux ainsi ? Peter n’en savait rien. Parfois quand il songeait à sa mère, il avait une sorte de pincement au cœur désagréable. Alors il n’imaginait même pas ce que devait ressentir son petit frère.

« TADAM !! »

Leo venait de soulever le couvercle, dévoilant des phasmes qui se déplacer d’une lenteur extrême sur des branches mortes.

« T’as vu ? T’as vu ?! C’est super rare d’en trouver ici. Et tu sais quoi ? J’les ai trouvé dans le jardin avec Peter. La dernière fois, j’avais trouvé des sauterelles, mais c’est moins rare ça … puis elles se sont mangées entre elles. Beurk ! »

Peter éclata de rire, puis pausa une main sur l’épaule malingre de son frère.

« Tu vois Savannah … je crapahute aussi dans la terre. Je connais l’univers de mon frangin, je te rassure. Ce n’est pas moi qui lui apprendrais à se battre. Du moins, je ne l’encouragerais pas. Je veux juste qu’il sache se défendre. Quelques techniques d’arts martiaux ne font de mal à personne. »

Il s’était même mis en tête de monter une sorte de groupe. Etre professeur d’arts martiaux à Fort Ward pourrait peut-être lui donner un but plus précis, qu’aller chercher des ressources et tuer du zombie. Il avait besoin de retrouver une sorte de structure, de fondamentaux. Peut-être que dans ce chaos ambiant, il pourrait accomplir son rêve ? Devenir professeur de judoka.
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Re: Un insecte dans ma boite à chaussures

Lun 9 Juil 2018 - 15:09

La trentenaire pris la tasse que lui tendait l'homme et le remercia. Elle souffla dessus et en bu une gorgée avant de voir arriver Leo en courant et en tenant fermement une boîte. C'était agréable de voir ces enfants apprécier autant les choses simples du monde. Elle s'installa alors près du gamin et posa sa tasse sur la table avant d'observer l'enfant ouvrir sa boite et lui montrer avec fierté ce qu'elle contenait. Surprise et ravie, la métisse lui adressa un superbe sourire et se pencha au dessus de la boîte pour observer les phasme, puis Leo parla du fait que Peter les ai vu aussi, elle redressa sa tête vers ce dernier tandis qu'il parlait. Savannah rit un peu et pris alors la parole. "Ha ha ! C'est une bonne chose alors. Leo, tu sais les sauterelles quand elle sont concentrées dans un trop petits endroits sans nourriture, se mangent entre elle. Elles ne connaissent pas ce grand tabou civilisateur du cannibalisme." Savannah faisait exprès d'utiliser les bons mots pour parler aux enfants, leur expliquer les choses, rien ne servait à leur parler avec un langage bébé, ou du moins des mots bébés. Ca ne les ferait pas grandir et ça les conforteraient plus encore dans leur position de faiblesse. Et ce n'était pas ce qu'elle voulait pour cette futur génération.

la brune repris une gorgée de café et expliqua au bambin le pourquoi du comment les phasmes avaient cette apparence. Elle lui expliqua aussi qu'il en existait plusieurs types, et qu'on pouvait en faire des élevages. "Quand j'étudiais on avait un élevage de phasmes, ils sont très intéressants. On ne dirait pas comme ça, mais étudier leur évolution est passionnante. Ils nous apprennent beaucoup de choses sur notre milieu de vie aussi." Elle lui sourit et pris un phasme dans sa main et le tendis à l'enfant en lui disant de faire attention. Puis elle se tourna vers Peter. "Je reviens à ce que tu disais concernant le fait d'apprendre à Leo à se défendre. Pourquoi tu ne proposerais pas ça à Ela. Je pense qu'elle trouverait l'idée intéressante, Ela est celle qui s'occupe des civils. je ne la connais pas vraiment, j'ai déjà discuté avec elle. Une fois. Elle m'a parut intelligente et fine." L'entomologiste lui adressa un nouveau sourire et termina de boire sa tasse.

C'était appréciable de rendre service, d'ouvrir les portes du cycle de la vie aux enfants, et si comme Ela le désirait, il fallait éduquer les plus jeunes à un avenir plus réconfortant, moins agressifs. Moins violent, un futur avec un espoir. Un espoir de vie et non plus de survie. Il fallait leur laisser les clés d'une terre meilleure, d'une vie plus saine. dame Nature devait savoir ce qu'elle faisait. De part le passé il y avait eu de violente épidémie, pandémie même. Et la peste noire, le choléra, et autres grandes maladies avaient fait leur travail, avaient triées la population, gardant les plus fort, les plus sains. Savannah se savait forte, elle avait échappé à la mort plus jeune; et elle prenait une sorte de revanche sur la vie. Sa cardiopathie ne l'empêcherait pas de vivre, de survivre.
Revenant les pieds sur terre, éloignant ses pensées elle fixa à nouveau Peter et lui adressa un énième sourire. "Je me dis que les enfants ont besoin qu'on leur montre l'exemple, mais différemment. Ce sont des éponges les gosses, alors si on leur montre la bonne façon de procéder ce ne sera que positif pour tout le monde. Mais si tu le souhaites je pourrais te présenter à Ela. Ca ne me dérange pas." L'ancienne agente du FBI était de nature sympathique, empathique aussi, et avec le frère aîné de Leo elle ne trouvait pas moyen de se foutre intérieurement de lui. Non, Peter lui rappelait les efforts qu'avait fait son père pour s'occuper d'elle sans présence d'une mère. Alors oui elle trouvait ces deux là attachants et avait bien envie de les aider, du moins à son niveau.
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Re: Un insecte dans ma boite à chaussures

Mar 10 Juil 2018 - 18:29

« Cabinali … quoi ? »

Leo considéra Savannah avec une expression d’incompréhension la plus totale pendant de longues secondes, ce qui déclencha un rire non dissimulé de la part de Peter. Le gamin secoua vigoureusement la tête de haut en bas, puis récupéra sa boite à chaussures. Il accorda un large sourire à sa grande amie, puis ferma le couvercle avec la plus grande des délicatesses.

Leo était un garçon adorable. Il possédait un visage rond, des yeux bleus pétillants, des tâches de rousseurs qui parsemaient sa peau pâle et des cheveux sombres mi-longs. Il était courageux, un brin trop bavard, mais surtout très curieux. Il avait son sens de la réalité et du danger, bien différent de celui de Peter. Il appréciait énormément Savannah pour la personne qu’elle était, sa gentillesse, mais également le fait qu’elle le prenne pour un adulte. Il détestait se sentir inutile, pris pour un imbécile, même s’il ne comprenait pas tout ce qu’on lui disait.

« Ben moi j’aimerai beaucoup te ressembler quand je serais grand. J’adore les insectes et la nature ! Faire ton travail ça m’intéresserai beaucoup Savannah ! »

Peter se mordit la lèvre inférieure. Leo voulait peut-être grandir un peu trop vite. Pour le jeune banquier, il était important qu’il puisse garder son âme d’enfance le plus longtemps possible. Le voir impliqué dans le camp par des tâches d’adulte n’allait pas l’aider, bien au contraire. Il redoutait déjà le jour où Leo insisterait pour tenir une arme à feu. Heureusement, il se contentait du bâton aujourd’hui.

Il déposa une main sur l’épaule de Leo et le considéra avec toute l’affection qu’un grand frère pouvait apporter.

« Leo je ne sais pas si c’est une bonne idée … Et puis Savannah a surement plein de travail. T’enseigner son savoir risquerait de l’embêter plus qu’autre chose. Je pense que tu devrais attendre encore un peu avant de vouloir endosser une telle charge. »


Son regard se porta automatiquement vers celui de Savannah. Il cherchait du soutien, espérant qu’elle n’allait pas applaudir l’envie de Leo. La moue boudeuse, le gamin s’écarta des adultes pour déposer sa boite dans la cuisine. Peter se rapprocha un peu plus de Savannah. Il avait bien entendu ce qu’elle lui avait dit à propos d’Ela.

« Concernant Ela … je ne sais pas. J’ai compris que mon rôle à Fort Ward se trouve plus en expédition ou au niveau des barricades. Je ne sais pas si enseigner les arts martiaux sera vu d’un bon œil. J’aimerai beaucoup ranger mon arme et me consacrer pleinement à l’enseignement. Mais je suis utile à autre chose et je doute que June veuille bien m’accorder une telle faveur. Malheureusement, on n’est plus vraiment en droit de faire ce que bon nous semble, surtout quand on est considéré utile à une certaine tâche. »

Mais il prenait en considération la proposition de Savannah. Au fond, il savait qu’il irait voir cette Ela pour lui poser la question et exposer son idée. Qui ne tente rien n’a rien ? Au pire, il aurait le droit à une petite remontrance. Quitter un tel poste n’était pas une très bonne chose, m’enfin, il s’en fichait de passer pour l’égoïste de service, s’il pouvait ENFIN faire quelque chose qui lui tenait à cœur.

« Tu as raison Savannah. Les gosses sont des éponges … c’est pour ça que je suis content que le courant passe bien entre toi et Leo. Il te considère beaucoup et ne cesse de me parler de toi en bien. Ca me rassure au fond qu’une personne comme toi s’occupe des gosses du camp. Ross a beaucoup d’influence sur Leo, mais pas dans le bon sens. Il prône la violence, demandant à Leo d’être fort et de grandir un peu trop vite à mon goût. Je redoute le jour où il me demandera d’apprendre à tirer avec une arme à feu. C’est un gros sujet de dispute dans cette maison. »
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Re: Un insecte dans ma boite à chaussures

Mar 10 Juil 2018 - 20:11

Entendant le gamin tenter de prononcer ce grand mot elle sourit et rit à son tour. Elle s'était attachée au gamin, et à son frère, elle trouvait ça chouette de voir ces deux là souder. Puis Leo lui parla de son envie de faire son métier. Le regard sombre de la métisse se posa dans celui clair de l'enfant et elle lui sourit. C'était un bon projet mais il devait se montrer patient, par ailleurs les université n'existait plus alors sûrement faudrait-il qu'un jour on trouve autre chose, retourner en arrière aiderait sûrement. Mais ça restait au stade d'idée dans sa tête.
Peter parla alors à Leo, mentionnant que la brune avait du travail, elle hocha la tête pour soutenir le frère aîné. Et en effet, elle essayait de sortir un peu plus du labo, au moins deux journées par semaine pour s'occuper des enfants qui voulaient apprendre des choses, mais elle ne perdait pas de vue son travail au pôle scientifique. Elle y tenait bien trop. Elle sirota en attendant son café avant de voir le bambin prendre soin de refermer sa boîte pour la mettre ailleurs tout en arborant un air boudeur. Tirée de ses pensées par le jeune homme, elle tourna son visage vers lui et sourit. "Au moins il a de la suite dans les idées, même si l'envie de faire mon boulot est surprenante ! Et je ne suis pas tellement sûre qu'il aime la partie : je cherche des insectes dans des morts !" La métisse ponctua sa phrase par un rire franc en imaginant la même bouille qu'avait faite le petit blond au mot "cannibalisme".

La conversation redevint plus sérieuse, plus adulte aussi, et Savannah repris son sérieux avant de hocher la tête et observer longuement Peter. Elle comprenait la crainte qu'il avait de se faire envoyer sur les roses, mais comme il le disait : qui ne tente rien n'a rien. Et il n'avait pas grand chose à perdre d'essayer. Si elle pouvait et d'ailleurs elle se doutait bien qu'elle le pourrait, elle l'accompagnerait s'il en avait besoin. Tout en se pinçant les lèvres elle finit par lui adresser un énième sourire. "Je ne pense pas que l'on soit autant bridé que tu ne le penses. Les choses changent, mais il faut du temps. C'était un peu dictatorial sous les Chambers je suis d'accord, mais il faut laisser du temps au temps. A ce que les trois dirigeants mettent convenablement les choses en place. Alors oui, peut-être que tu dois te sentir encore pris au piège, mais je pense que l'on aura plus de liberté." Elle posa une main douce et légère sur la sienne, comme pour se montrer rassurante. Comme elle le faisait avec Elias quand ce dernier partait trop en vrille. Elle savait canaliser par moment le polynésien, et il avait peut-être plus de caractère que Peter. Mais le brun dégageait quelque chose de positif, de structurant. Et c'était appréciable.

Laissant Peter continuer elle l'écoutait avec une certaine attention, se concentrant sur ses paroles, et trouvant sa réflexion loin d'être sotte. Il parla de Leo qui était une éponge comme les autres gosses, et de Ross. Sav' l'avait déjà remarqué mais Leo n'était pas le seul à avoir tenu des discours prônant la violence un jour. Ils avaient été quelques un à vouloir tuer des insectes et pour cause que Savannah leur avait dit que pour se nourrir ces dernier devaient tuer d'autres insectes dont certains de leur espèces. Et chez certains enfants ç'avait eu un impact étonnant. Mais elle leur avait expliqué les choses pour les calmer. Alors entendre de la bouche de Peter que Ross avait une mauvaise influence sur l'enfant lui faisait mieux comprendre les choses. L'entomologue soupira et s'adossa un peu mieux sur la chaise. "Je pense qu'il faut que tu expliques à Leo qu'il est un enfant, que vouloir grandir c’est bien, mais pas pour de mauvaise raison. Et fais le sans la présence de Ross, ne vous engueulez pas devant Leo. ET puis si un jour ça ne va pas, j'ai un coloc mais on a encore une chambre de libre." Sympathique. C'était ce qui qualifiait le plus la trentenaire et elle l'était. Savannah savait se montrer empathique face aux gens qu'elle trouvait bon et intéressant.
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Re: Un insecte dans ma boite à chaussures

Jeu 12 Juil 2018 - 21:59

Peter gratifia Savannah d’un large sourire. Elle était toujours de bons conseils et dégageait une certaine fraicheur dans le camp. Certes elle avait ses défauts. Elle se la jouait princesse avec ses airs hautains, mais Peter s’en fichait. C’était agréable de voir quelqu’un qui ne mettait pas en exergue le port de l’arme. Avant l’apocalypse, Peter l’aurait soutenu à 200%. Mais vu la situation aujourd’hui, il doutait que sans arme, l’humanité puisse survivre. Du moins, contre les rôdeurs. Peter avait mis un temps fou avant d’accepter l’idée que ces morts vivants ne soient plus des êtres humains. C’était difficile de croire que ces humains, décomposés pour la plupart, soient morts et tiennent encore sur leurs deux jambes. Mais leurs regards vides, leurs cris gutturaux, et cette bave couleur charbon qui leur sortait de la bouche, montraient bien qu’ils n’avaient plus rien d’humain.

Il avait arrêté de culpabiliser à chaque fois qu’il en tuait un. Mais concernant les missions des Remnants envahissant les autres camps, ça c’était une toute autre histoire. Il hocha vigoureusement de la tête avant de poser sa tasse de café sur le plan de travail de la cuisine.

« C’est vrai, tu as raison. J’essaie de montrer au mieux le bon exemple à Leo. Il le mérite. C’est encore qu’un gosse, mais il n’est pas dupe. Je suis sa seule famille, donc il m’écoute encore. J’essayerai de lui inculquer les bonnes valeurs … »

Elle disait ne plus être sous un état dictatorial … C’est vrai que sous l’ombre de Chambers, les choses avaient été bien chaotiques. Mais sous les trois dirigeants, Peter n’avait pas l’impression que les mentalités avaient énormément évoluée. On en restait toujours au même état d’esprit : Donne nous ce que tu as, ou sinon crève. Et ça, c’était un brin dictatorial.

Leo courut vers Savannah, son sourire éternel imprimé sur son visage. Il tenait dans ses mains une feuille de papier et la tendit presque gêné à la jeune femme.

« Tiens Savannah, j’ai fait un dessin pour toi ! »

Le dessin représentait Savannah, Peter et Leo se tenant par la main. Ils étaient entourés d’arbres, de fleurs et d’une petite maison en bois. Le soleil brillait. Aucune trace de violence ou de rodeur. Aucune trace de sang ou de cadavre. Un dessin innocent.

« Peter m’a dit qu’on partirait d’ici pour aller vivre dans les montagnes. Là où les arbres sont tellement hauts qu’on pourrait y construire une cabane et échapper aux rodeurs. Et ça serait tellement bien que tu viennes avec nous ! »

Le cœur de Peter s’arrêta net. Il considéra Savannah, interloqué, presque choqué par les propos de son frère. Punaise, il pouvait pas se la fermer ce petit ? Rah !! Il adorait Leo, mais parfois il l’exaspérait. Voyant la tête de Savannah, Peter s’avança vers elle, les mains en avant.

« Non, non, non ! Ne crois pas un mot de ce qu’il raconte. J’ai pas vraiment dit ça, Leo a mal compris ce que j’essayais de lui dire. »
« Si tu m’as dit ça ! T’as même dit que les gens ici étaient tous fous. Qu’ils pensaient qu’à tuer et qu’on allait pas devenir des animaux comme eux. Qu’on pourrait vivre comme Robin des Bois dans la forêt, comme les gamins dans la guerre des boutons ! »

Peter plaqua une main sur son visage, exaspéré par son petit frère. S’il pouvait lui mettre un scotch sur la bouche, là, maintenant, il le ferait. Là, c’est sûr, il ne savait plus trop où se mettre.

« Ce … ce n’est pas vraiment vrai … enfin j’veux dire … c’est une idée, rien de plus. On ne va pas le faire. Je sais même pas si je pourrai. Le camp à trop besoin de moi, chaque personne est utile … et puis c’est dangereux dehors … »
« Mais non t’as dit qu’on pouvait … »
« LEO ! Stop ! Laisse moi avec Savannah s’il te plait. »
« Pfff … t’es trop nul ! »

Le gamin serra les poings et lança un regard noir à son frère. Puis il partit en courant, montant les escaliers pour claquer la porte de sa chambre derrière lui.
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