Caleb n’avait pas pu oublier la promesse qu’il avait faites à June est-il avait tenté d’en savoir plus, du moins au début, mais personne ne lui avait rien dit qu’il ne savait déjà, il avait eu l’impression que tout ça été voué à l’echec, mais il avait envie de croire en sa liberté et celle de sa femme. C’était égoïste, il s’en rendait bien compte, mais jusqu’à présent, il n’avait eu aucun problème à mentir à tout l’état du Washington, ce n’était guère différent aujourd’hui, bien au contraire, il trahissait beaucoup moins de personne. Il essayait de se donner bonne conscience comme ça, mais pour le coup, ça ne fonctionnait pas. Avait il changeait à ce point-là ? Il ne pouvait pas vraiment trouver cette réponse tous seul. Il devait parler avec quelqu’un et le seul parmi les sien avec qui il pouvait vraiment échanger c’était avec Ludwig, ils avaient tout de même quelques moments où ils pouvaient se retrouver entre otage ne serait-ce que pour l’heure des repas. Il n’avait pas besoin de beaucoup plus d’intimité pour parler avec lui, du moins, c’était l’impression qu’il avait.

Il attendrait donc le midi pour pouvoir parler un peu plus en détail avec un des rares qu’il appréciait sincèrement parmi les membres de son groupe. Il avait hâte que la journée avance et pour la première fois depuis longtemps, il avait l’impression que ce jour n’étais pas en train de ressembler aux autres qu’il avait vécu jusqu’à présent. Il avait passé une partie de sa matinée à nettoyer une maison et on lui avait annoncer qu’il aurait une autre corvée à faire dans l’après-midi. Finalement alors qu’il remarquait la silhouette du roux approché, il avait l’impression qu’on lui apporter enfin ce qu’il voulait depuis bien trop longtemps. Il n’était pourtant pas particulièrement enjoué en se dirigeant vers lui bien au contraire, il avait le vague à l’âme. Il avait peur de ce qu’il pourrait entendre tout en sachant qu’il ne pouvait pas vider son sac même s’il en avait peut-être bien besoin.

- Comment c’est passé ta matinée Ludwig ?

Evidemment, il était hors de question de rentrer immédiatement dans le vive du sujet. Il fallait lui laisser le temps d’arriver d’établir un peu la conversation. Il ne pouvait pas lancer comme ça la question qui le travaillait. Alors il écouta la réponse avant de parler un peu de sa journée à son tour. La conversation était alors engagée et la suite pouvait donc arriver.

- J’ai une question un peu étrange à te poser, ton avis compte beaucoup pour moi. J’aimerais savoir ce que tu penses de moi, vraiment.

C’était une question sans doute un peu étrange, mais nécessaire aux yeux de l’homme. C’était sans nulle doute le début d’une discussion qui serait sans doute fort interessante.

Il n'arrivait pas à se sentir bien, ici. Il parvenait tout juste à faire semblant, mais tout ce qu'il faisait lui semblait dérisoire. Il avait l'impression de déperrir lentement.
Pourtant, leurs oppresseurs avaient tenu parole, et le groupe d'otages étaient bien traîtés. Mais ils restaient des otages avant tout, et se devaient d'obéir à des ordres venant de personnes ayant tués certains des leurs.
Ludwig nourrissait quelque chose de nouveau à leur égard : de la rancoeur. Et malgré ses efforts, son travail appliqué et sa présence, il avait réfléchi à des moyens de s'en sortir. Chaque nuit, il tentait d'élaborer des plans, dans sa tête – sur papier, c'était bien trop risqué -, sans qu'aucun n'aboutisse à autre chose qu'à une fin dramatique. Et ça le rendait fou de se sentir autant impuissant.

Car, même si le petit groupe parvenait à quitter ce lieu maudit, les conséquences seraient les mêmes, et le Ranch terminerait dans les cendres.

Certains de Renton avaient remarqués les capacités mentales de Ludwig. À présent, en plus de devoir prêter main forte pour retaper de la bicoque ou faire du jardinage, il se devait de mettre à profit ses compétences intellectuelles au service de ses oppresseurs. Pour créer des plans, réfléchir à des idées de constructions … Ce genre de bêtises. Alors, d'un côté, le libraire était soulagé de pouvoir faire fonctionner de nouveau ses méninges, mais de l'autre, se dire qu'il devait les mettre au profit de ses ennemis – car à présent, il les considérait bien comme tel – le mettait hors de lui.

Le nez sur ses chaussures, le grand rouquin rejoignait d'un pas las la demeure des otages, un carnet de notes à la main. Parce qu'il avait presque des devoirs, en plus de ça.

Une voix familière le tira de ses réflexions, et, aussitôt qu'il planta ses prunelles dans celles de son ami, son air morose le quitta pour un sourire lumineux mais teinté d'un certain épuisement.

- Caleb !

Il serra son bloc-note contre lui et haussa les épaules.

- Ben … ça va. Comme une matinée ici, quoi. Et toi ?

Il avait beau ne pas être très doué dans les relations humaines, il remarqua l'air absent de son aîné. Un air presque triste. Tourmenté. Qui laissa une seconde le norvégien silencieux, lèvres pincées, regard fuyant.
La question de Caleb était effectivement étrange et innattendue. Elle ne manqua pas d'arracher un soufflement d'nez faussement amusé à notre ami libraire qui, mal à l'aise, laissa filer les secondes. Il haussa de nouveau les épaules et secoua la tête, moue pensive.

- Ce … ce que je pense de toi ?

Caleb lui posait une colle. Il était difficile pour Ludwig de parler de ce qu'il pensait, de ce qu'il avait au fond de lui. Alors, devoir en plus s'exprimer sur ce qu'il pensait d'une personne en particulier … il n'avait tout simplement pas les mots pour parler.
Il laissa filtrer un petit sourire entre ses narines, projetant son regard par-dessus les épaules de Caleb.

- Je … j'ai beaucoup d'estime pour toi.

Il lui jeta un regard en biais, presque pour lui demandait, inconsciemment, si c'était bien sur ce sujet qu'il devait s'exprimer. S'éclarcissant la voix, il reprit.

- T-tu es calme, posé … Sûr de toi. À cheval sur tes principes.

Son bloc-notes se serra un peu plus contre lui, comme pour servir de bouclier. Il réfléchit une seconde à ce qu'il pourrait dire d'autre, mais rien ne vint. Alors il laissa un silence gênant s'installer, les pommettes rendues rouges par son effort.

L’homme avait vaguement répondu à Ludwig quand il lui demandait comment ça allait. Il ne pouvait pas décemment aller bien alors que son cerveau était en train de se remuer dans tous les sens. Il avait trop d’idée qui se chamboulait dans sa tête et il n’avait pas vécu ça depuis des années. Avant ça lui aurait plus, mais ça c’était avant dans un passé lointain qu’il ne reverrait jamais et qu’il n’avait même pas envie de revoir.

Lorsque Ludwig commença à parler de lui, il l’encouragea à continuer d’un geste de tête. Il avait vraiment envie d’entendre. Il savait que ça ne devait pas être facile, mais il avait besoin d’entendre les mots qu’il prononçait et chaque mot qui arriva à ses oreilles faisait presque office de claque qu’il était en train de lui mettre sans le savoir. Comment le libraire pouvait l’estimer, oui, Caleb avait fait des choses bien, mais il avait fait tellement de choses horribles également, surement qu’il ne le savait pas. Peut-être qu’il ne le saurait jamais. En tout cas, c’était douloureux d’entendre ce genre de chose. Cependant, c’est la dernière phrase de son interlocuteur qui l’acheva pour de bon.

- À cheval sur mes principes…

Caleb avait répété ses mots comme s’il était en train d’y réfléchir à voix haute. Il ne savait même pas quoi répondre à ça, c’était tellement trop pour lui qui avait parlé encore quelques jours plus tôt de vendre tout le groupe du ranch. Est-ce qu’il était devenu un homme qu’on estimait sincèrement ou est-ce que Ludwig avait des oreilles encore plus grandes que ce qu’il pensait sur le monde extérieur? Il avait envie de croire que la seconde de ses hypothèses était la plus véridique, mais dans le fond, il savait que c’était totalement faux.

Depuis quand avait-il des principes ? Il n’en avait jamais eu jusqu’à maintenant et voilà qu’il éprouvait des remords à cause d’une conversation qu’il avait eue avec June. Pour le coup, il remercia le mur d’être à côté de lui pour pouvoir le soutenir. La prestance de l’homme politique n’était plus, ce n’était qu’un nuage envolé alors qu’il était vouté adossé au mur en train de se demander quelle horreur il avait faite. Il avait peur de répondre à cette question, peur de devoir affronter le regard de Ludwig, mais pire que ça, il se demandait si Eileen ne l’aurait pas frappé dans une situation comme celle-ci. Heureusement pour lui, elle n’était pas ici aujourd’hui et il n’allait pas s’en plaindre.

- Comment tu …

La gorge de Caleb se noua alors qu’il voulait poser une question des plus simple à Ludwig, mais son corps l’en empêcher. Comme si la poser rendrait encore plus réelle toute cette histoire. Il était profondément bouleversé et sentait son corps s’affaler un peu plus contre ce mur qui avait la chance d’être stoïque contrairement à lui. Il ne se reconnaissait définitivement plus.

- Pourquoi ? Je n’ai rien fait pour que tu aies un avis aussi positif de moi. Ludwig, je suis un connard, j’ai toujours été un connard manipulateur, et toi tu m’apprécies, tu me dis que j’ai des principes alors que ma vie tout entière est basée sur des mensonges et de la tromperie.

Sa voix se brisa alors, il ne pouvait rien dire d’autre. Il était en train de réaliser que tout ce qu’il avait pris pour un jeu jusqu’à présent ne l’était finalement pas et c’était comme si un boxeur venait de lui mettre son plus beau crochet. La vie était en train de lui rendre tout le mal qu’il avait semé et c’était vraiment dur d’y faire face.

Caleb était étrange et semblait ailleurs. Il n'avait pas l'air convaincu par les mots de Ludwig. En réalité, ils avaient l'air de l'avoir plongé dans une douloureuse réflexion. Du coin de l'oeil, mal à l'aise, le libraire essayait de mettre un terme sur l'expression de son aîné. Il finit par mettre un doigt hésitant dessus : Caleb paraissait culpabiliser. Il s'appuya contre un mur, les épaules en avant, le dos voûté, et le norvégien avait l'impression que le poids du monde pesait sur lui.

Il avait perdu en confiance et en prestance et, ainsi, apparaissait plus âgé que ce qu'il était vraiment. Touché par cette attitude, Ludwig courba un peu le dos. Il n'aimait pas voir son ami dans cet état et se sentait stupidement responsable.
À ses dernières paroles, il osa un peu plus le regarder, dans l'espoir de trouver les bons mots à employer. Il était mal de le voir comme ça. Sa douleur le frappait de plein fouet, à tel point qu'il peinait légèrement à respirer.

Sa langue vint humidifier ses lèvres. Il prit une grande inspiration avant de répondre.

- On a plus la vie qu'on avait avant. On est plus les mêmes. Si c'est ça qui te ronge … Reviens dans le présent. T'es … t'es l'un des seuls à être venu me tenir compagnie, quand … j'étais malade. Sans toi, je serais sûrement mort. T'as pas juste fais en sorte de me faire passer le temps. Tu m'as vraiment aidé à rester ancré dans la réalité et à pas me perdre dans un monde plus sombre.

Il sourit tristement, secoua un peu la tête.

- Tu devrais pas être si dur avec toi-même … Et … si t'as besoin de parler. De vider ton sac, même si tu dois parler de choses passées il y a des années, tu peux. Je suis pas doué pour rassurer les gens, mais je sais les écouter.

D'un geste qu'il espérait réconfortant, il vint presser l'épaule de son aîné. Ce simple contact lui transmettait sa détresse. Au final, Ludwig avait peut-être le don de l'empathie. Le don, ou la malédiction. Il avait beau ne pas comprendre les gens, il était le premier touché par leurs émotions, à un point qui en devenait parfois risible. Plus encore lorsqu'il s'agissait d'amis.

- On a tous des choses à se reprocher, ajouta-t-il dans une ultime tentative de réconfort.

Caleb n'était pas venu voir le plus doué pour parler, malheureusement pour lui.

Le regard de Caleb était fuyant, il avait bien vu que Ludwig se doutait de quelque chose, en même temps vu comment il avait amené la situation c’est le contraire qui aurait été étonnant. Que pouvait-il faire à présent, il ne comprenait même pas cette inquiétude qui était en train de le saisir, il avait peur de quoi ? De ce qu’on allait penser de lui ? C’était sans doute ça, c’était de toute façon bien plus simple à appréhender de la sorte. Ludwig le remerciait de l’avoir aidé quand il allait mal alors qu’il avait l’impression d’être un être abject et sans intérêt, ça aurait pu le rendre malade si ce n’était pas déjà le cas.

- Tu avais besoin de compter sur quelqu’un et comme visiblement personne n’avait de temps à prendre pour te soutenir, ça m’est venu naturellement. Je pense sincèrement que tu es un gars bien, tu l’as prouvé plus d’une fois. Tu es un membre important de cette communauté même si tu ne t’en rends pas forcément compte.

Il avait besoin d’être booster ce gars, Caleb, s’en était rendu compte, depuis bien longtemps maintenant et faisait tout son possible pour lui faire comprendre. Ce n’est jamais vraiment évident d’aider un type qui ne le veut pas forcément, mais pour le sénateur c’était comme ça rédemption, du moins c’était ce qu’il pensait jusqu’à ce qu’il se rende compte de ce qu’il était capable de faire…

- Ludwig, as-tu ne serais une idée de tout ce que j’ai pu faire que ce soit avant ou même maintenant ? Je serais même curieux de savoir ce que tu as à te reprocher. Tu es un gars bien sous tout rapport, avec des principes et qui sait réfléchir avant d’agir.

Il continuait de parler comme si de rien n’était, comme si tout ce qu’il disait n’avait pas de sens. Il donnait sans doute l’impression de parler plus à lui-même qu’à son interlocuteur, mais ce n’était pas l’essentiel. Il voulait simplement être sûr que tout aille bien.

- Tu me diras, je n’ai rien fait de mal encore, mais je suis passé à deux doigts de la bourde monumentale. Je m’en veux, je m’en veux tellement, je suis responsable de mes actes, je le sais, mais je n’aurais jamais cru que j’aurais été capable d’aller aussi loin. Des choses horribles j’en ai fait en tant que Sénateur, mais j’ai failli faire tellement pire.

Il marqua une pause, son corps ne répondait pratiquement plus, il avait de plus en plus de mal à être debout malgré ce mur contre lui, il retira ses lunettes qui cachaient une partie de ses rides. Avant de reprendre la parole. Il sentait l’émotion monter de plus en plus, il avait du mal à gérer une situation, c’était presque à se demander qui il était devenu.

- Je… Je suis si désolé… June c’est une manipulatrice très douée, je pense que j’ai trouvé une rivale capable du pire. Elle m’a convaincu de passer un pacte avec elle…

Comment avait-il pu dire oui ? Pourquoi ? Une partie de lui voulait toujours accepter, mais il savait que c’était une erreur.

Il eut un petit sourire à ces mots, touché et gêné, mais ne rajouta rien. Il n'était pas question de lui dans la conversation, mais de Caleb, il en était persuadé.
Sa pensée se confirma quand le sénateur prit de nouveau la parole. Et Ludwig écouta attentivement, haussant les épaules quand il affirma que le libraire devait n'avoir rien à se reprocher dans sa vie. Le visage de Tamara lui venait en tête à chaque fois que la culpabilité commençait à le ronger. Oh oui, il en avait, des choses à se reprocher. Des choses qui pour certaines personnes, étaient normales, mais qui étaient et resteront une honte pour le libraire. Il n'était pas parfait. Personne ne l'était. Il n'y avait que des êtres humains dépassés qui tentaient de s'en sortir comme ils le pouvaient, avec leurs principes, leur vécu, leur histoire.

Les mots de Caleb plongèrent doucement Ludwig dans une profonde inquiétude qui se mua en grosse appréhension mêlée à une certaine peur. Il ouvrit la bouche. Sa nuque se tendit et se sourcils se froncèrent. Inconsciemment, il fit un pas vers son aîné.

- Qu'as-tu fais, Caleb ?

Sa voix n'était plus qu'un doux murmure teinté de nervosité, et ses prunelles, à présent, fixaient son ami avec une intensité toute inédite que peu avaient eu la chance de voir briller dans le regard toujours timide et fuyant du norvégien.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Dis-moi, Caleb … ça ne peut pas être si grave. Ça ne peut pas.

Il s'efforça de se détendre pour ne pas plus plonger le vieil homme dans le malaise, mais il sentait lui aussi qu'il manquait de souffle. Quoiqu'avait pu dire le sénateur, ça semblait grave. Et vu la situation dans laquelle se trouvait déjà le ranch … Si Ludwig pensait jusqu'à présent avec une certaine naïveté qu'ils ne pouvaient pas plus s'enfoncer dans la galère, la culpabilité et le début de confession de Caleb remettaient sa pensée en question.

Caleb n’était plus que l’ombre de lui-même c’était une certitude, d’une certaine façon, il était en train de demander le pardon à Ludwig alors que ce dernier ne savait même pas de quoi il était question, on pouvait donc assister à une conversation fort étrange. Évidemment la question qu’il redoutait tomba et enfin, il se rendait compte qu’il était temps de lui expliquer. De lui raconter toutes les horreurs qu’il avait fait, pour le moment, ce n’était pas grand-chose, mais cela pouvait encore évoluer et horrible.

- J’ai fait ce que je sais faire de mieux, j’ai tenté de manigancer un arrangement qui n’arranger que Eileen et moi.

Il devait s’expliquer s’il voulait éviter de passer pour un odieux bonhomme qui n’était pas capable de rester digne des siens. Il avait eu un moment de faiblesse et c’était ce genre de chose qui mettait en péril un groupe. Il aurait sans doute dû rester droit dans ses bottes, mais c’était bien trop tard maintenant, il ne lui restait plus qu’à assumer.

- Elle m’a proposé de les rejoindre, de vivre comme eux, elle a voulu que je lui dise tout et j’ai accepté. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça.

Pour la première fois depuis des années, de vraies larmes étaient en train de couler des yeux de cet homme bien trop fier pour véritablement l’admettre. Il ne les retenait plus. Il était perdu à la dérive, il l’avait souvent dit que sans sa femme il n’était rien, sans elle il était un bateau qui avait perdu son phare, c’était grâce à elle s’il était encore en vie aujourd’hui. Il était en train de devenir fou et c’était pour cette raison qu’il avait passé un tel accord. Et maintenant ? Il savait dans le fond qu’il n’avait rien d’important à apporter, qu’il serait mis de côté et non pas relâché comme il l’avait espéré, Eileen lui en aurait sans doute longtemps voulu même. Voilà qu’il ressemblait à un déchet alors qu’il s’était totalement affaissé contre ce mur alors que des larmes coulaient le long de ses joues. Ce sentiment, il ne le connaissait même pas et c’était ce qui rendait cet instant encore plus amer.

- Je suis désolé…

C’est entre deux sanglots qu’il avait réussi à prononcer ses quelques mots tout en craignant la réaction de l’homme en face de lui.