Life in a Glasshouse

Dim 29 Juil 2018 - 11:38

Les jours passaient et se ressemblaient, sans que personne ne puisse vraiment y faire quoi que ce soit. Pourtant, il était un peu plus serein, d'une manière ou d'une autre, depuis qu'il s'était rendu au Ranch en compagnie de Nola et qu'il avait eu l'occasion de retrouver Caroline, bien que momentanément... Les deux avaient à peine pu échanger, s'assurer qu'ils allaient bien, qu'ils tenaient le coup... Ça n'en était que plus frustrant, de quoi l'exaspérer plus que de raison, le poussant souvent à broyer du noir dans son coin, plutôt que d'enchanter les autres de son illustre compagnie.

Ce jour-là, il se trouvait dans une des maisons du district juste en face du quartier où les otages et lui se trouvaient d'habitude. Cette bâtisse était selon celui ce qu'on lui avait dit, sur le point d'être habitée, remise récemment à neuf et meublée de manière sommaire. On l'avait donc appelé à cet endroit pour qu'il contribue à le rendre réellement habitable, et puisque plusieurs soldats surveillaient les abords de la bâtisse, il serait fou de penser qu'il pourrait se la couler douce. D'ailleurs, est-ce qu'il y avait seulement pensé ? La plupart de ses faits et gestes étaient surveillés, l'intimité un privilège envolé depuis bien longtemps, il vivait bien malgré lui un véritable huis clos, avec des voisins fort peu recommandables.

Jeff n'avait donc aucun autre dérivatif à son ennui récurrent que de passer la serpillière dans le lieu de vie principal et s'il faisait abstraction du regard suspicieux de sa geôlière du jour, ce n'était sans doute pas si mal. Celle-ci semblant préférer passer le temps à lire un magazine tout abîmé, affalée dans le canapé plutôt que de vraiment se soucier de si le travail serait bien fait ou pas... Il préféra ne pas trop se soucier d'elle, étant donné que leurs premiers rapports n'avaient rien eu de vraiment cordial, d'autant plus que Nathan et elles semblaient plutôt bien s'entendre... Le moins ils échangeaient, et le mieux ils se porteraient sans doute tous.

Il essora une énième fois son torchon dans le seau dont l'eau était plus que trouble et assombrie par la saleté. Peu importe, d'ici quelques minutes, il devrait avoir terminé. En déplaçant du pied le récipient pour continuer à nettoyer, le liquide à l'intérieur s'agita fortement et un peu d'eau se renversa au sol, et bien qu'il essaya de ramener l'eau qui avait coulée de son côté, c'était sans doute un peu tard pour que ça ne soit pas venu à l'attention de la brune à ses côtés, dont les bottes furent en partie trempées. Le rouquin ne trouva pas grand chose à lui dire qui ne paraîtrait pas déplacé préférant récupérer le reste de ce qui avait débordé aux environs du canapé en poussant un soupir, sûr qu'il allait en entendre parler d'ici peu de temps...
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Re: Life in a Glasshouse

Dim 29 Juil 2018 - 17:09

Ce magazine, elle le relisait pour la… beaucoutième fois. On va pas se mentir, c’était surtout pour les bulles de cartoon qu’elle le gardait. Parce qu’elle avait quand même mieux à faire que de garder les yeux rivés sur le vieux qui jouait la Conchita. Ça ne la dérangeait pas tellement d’être là : ça lui donnait une excuse pour se poser. Il n’y avait pas de raid à mener ce jour et si elle restait enfermée dans la même maison que Morgan, l’une des deux allaient finir avec le crâne explosé contre le plan de travail. Elle n’avait même pas essayé d’aller chercher la compagnie de Donovan : y’avait quelques rumeurs comme quoi sa colloc’ lui faisait la misère. Le pauvre fuyait sa nana pour se faire enchainer par les couilles à Renton… la rançon de la gloire dirait certain, le manque de fermeté dirait-elle. Tiens parlant de baiser et de couilles, il faudrait qu’elle prenne la température du bain Nathan-May. Après tout, elle était leur entremetteuse maintenant ! Si elle réussissait à faire ce couple ne pas se casser la gueule, qu’on lui décerne un prix Nobel – au moins ! Le flux de ses pensées fut interrompu par l’eau qui vint titiller ses pieds.

- Ah-mais-non Francis, qu’est-ce tu fais ?!

Il s’appelait comme ça… non ? Ça n’avait jamais été son fort les prénoms et fallait dire qu’il avait une sacrée tronche de Francis. Ou Jordan ? Ou Dick ? Oh merde, on s’en foutait. Victoria se leva pour s’écarter et lui laisser toute la place de nettoyer sa maladresse. Ses yeux blasés posés sur le dos du quarantenaire qui se montrait étonnement docile, quand on se souvenait de son arrivée dans les parages. Elle renifla nonchalamment et balança son magazine sur une table, croisant les bras pour ensuite appuyer son cul sur le coin du meuble.

- C’bien, on dirait qu’t’habitues à être ici. Franchement, c’cool, t’auras p’t’êt’ bientôt plus b’soin d’une babysitter.

Sourire en coin narquois scotché sur le visage. C’était aussi sincère que c’était pour le taquiner. L’esclavagisme n’avait jamais fait parti des vocations de la pigiste. Piller, voler, soumettre, oui. Mais traiter la masse humaine comme du bétail… bof. Est-ce que c’était bizarre de dire qu’elle trouvait ça plus réglo de leur flanquer des roustes à coup de batte ? Hum… peut-être. Bon en tout cas, elle n’était pas fondamentalement contre la politique du moment, juste que c’était… chiant.

- Ça t’dis d’te détendre après ? Elle le dévisagea d’un air mi-lascif/mi-amusé, j’vois un mec, j’vois une meuf et une putain d’table qu’a pas encore été étrennée.

Elle déconnait, bien sûr, mais elle voulait voir jusqu’où irait sa soumission. Est-ce qu’il céderait au sous-entendu plus qu’explicite simplement pour ne pas se faire taper sur les doigts ? Est-ce qu’il jouerait le mec fidèle ? Victoria se souvenait vaguement qu’il avait une bourgeoise. Micheline. Carine, Emeline. Quelque chose en -ine. Incapable de résister à un petit rire, la trentenaire concéda finalement avec désinvolture :

- C’bon mec, marre toi un peu ! Après tous les vilains flics qu’t’as vu, moi j’suis l’gentil.
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Re: Life in a Glasshouse

Lun 30 Juil 2018 - 17:49


Il se demandait bien pourquoi ils tenaient tant à l'entretien des lieux, étant donné qu'ils ne semblaient pas vouloir s'établir ici définitivement. Loin de cautionner l'attitude de ses illustres hôtes, il n'en était pour autant pas moins dispensé de devoir leur rendre des services, gagner sa croûte, bien que ce ne serait sans doute pas demain la veille qu'il pourrait mettre du beurre dans ses épinards... Jeff s'était accommodé de ses tâches -aussi subalternes- soit-t-elles parce qu'elles représentaient un énième moyen de tuer dans le temps, dans cet endroit où il n'aurait pas voulu passer une seconde de plus.

Une maladresse de sa part fit se répandre un peu d'eau jusqu'à la personne chargée de sa surveillance, et comme il s'y était attendu, il n'avait pas fallu longtemps pour qu'elle réagisse, s'insurgeant de ce qu'il était en train de faire alors qu'elle se méprenait sur son prénom, se levant pour lui laisser la place alors qu'il rattrapait sa bêtise, pestant et marmonnant des propos incompréhensibles dans sa barbe.

Il essayait de rester calme, ce qui n'était pas chose aisée, surtout qu'elle avait tant de raisons de suggérer que sa présence lui était bénéfique ! Que bientôt il pourrait s'en sortir tout seul, et qu'ils pourraient lui faire confiance... Ils avaient inventé le concept de la méfiance, ce n'était même pas comme s'il pouvait y croire une demi-seconde. Mais ils avaient leurs visions des choses, qui se heurtait sensiblement à la sienne.

Le comble fut sans doute atteint quand son interlocutrice lui proposa littéralement qu'il la saute sur la table ! A ce moment là, il s'arrêta, essorant la serpillière pour la laisser reposer avant de la dévisager, le sourcil haussé. Bien sûr qu'elle se foutait de lui, aucuns d'entre eux ne semblaient avoir de limites ou de scrupules de toute manière... Il l'observa alors qu'elle lui expliquait qu'il n'avait pas à se plaindre, puisqu'elle était sympa, contrairement aux autres... Non sérieusement ? Le rouquin prit un air affolé, alors qu'il prétendait une attaque, la main portée à la poitrine, avant de mimer un cahier d'une main et un stylo de l'autre. " Cher journal, il fallait que je te dise : Aujourd'hui, Victoria m'a parlé, et même si elle ne se souvient pas de mon prénom et qu'elle préférait sans doute nous voir tous morts, il paraît qu'elle est cool ! Je devrais peut-être l'inviter au bal de promo ? " ironisa-t-il alors, faisant bien entendu référence à leur première rencontre et comment ils avaient tous deux interagis. Le rouquin avait de toute façon bien conscience qu'ils ne valaient sans doute pas plus qu'un numéro à leurs yeux, et que si ils s'étaient embarrassés de leurs présences, c'était loin d'être de gaieté de cœur. " Je préférerais que vous soyez réglos avec moi, je pense que c'est la moindre des choses. " souffla-t-il avant de lui désigner d'un signe de tête le seau " Il faut que je change l'eau, si possible... " à moins qu'elle préférait l'envoyer se faire foutre, sans doute qu'il ne l'aurait pas volé !
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Re: Life in a Glasshouse

Lun 30 Juil 2018 - 19:57

Victoria éclata de rire devant l’ironie de l’otage. Ils sous-estimaient vraiment leur vivacité d’esprit, est-ce qu’il n’y avait pas moyen d’en faire des saltimbanques pour les vendredis soir ? Ils feraient des stands up et des spectacles de jonglerie, ce serait énorme. Entre ça et le bordel, elle avait l’inspiration en matière de divertissement, c’était peut-être son avenir ; qui savait ?! Elle fit un geste vague de la main lui indiquant qu’il pouvait aller changer son eau. Une absence qui lui permit de calmer tranquillement son hilarité. Quand le rouquin revint, la pigiste suivait ses faits-et-geste d’un œil amusé.

- T’sais, tu d’vrais arrêter d’voir l’mal partout. Ta vie s’rait un chouilla moins chiante, peut-être pas « plus belle » à ce stade, mais c’était un début, c’t’un peu… réducteur – en plus d’être faux – d’croire qu’j’préfèrerai v’voir morts. J’ai une tête d’abrutie sanguinaire ? Elle ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il réponde, alors elle enchaînait sans tact, c’comme si j’disais qu’dans ton groupe, vous n’étiez qu’des crétins congénitaux tout juste bon à ramasser nos merdes, son regard marron-vert le toisa un instant puis un demi-sourire en coin s’esquissa sur les lèvres pulpeuses, tes cheffes sont un peu limitées mais… c’est p’tête pas l’cas d’tout l’monde ! Comment elle s’appelle la conne qu’a essayé d’faire la maligne avec sa hache de paysanne là, elle imita le tomahawk emblématique non sans moquerie, c’tait sacrément débile quand même…, ajouta-t-elle pensivement.

C’était vrai quoi ! A la base, ils venaient discuter. Victoria avait même proposé de le faire autour d’un café ! Qui avait ouvert les hostilités ? L’autre groupe. Au final, ils leur reprochaient d’être venus avec du renfort alors que s’ils étaient venus seuls, leur tentative d’approche pacifiste se serait terminée au bout d’une corde. Merci la vindicte populaire ! Donc qu’ils aillent bien se faire foutre avec leurs reproches : ils étaient asservis parce qu’ils l’avaient cherché. A part ça, la pigiste n’en avait pas après ces ploucs ! Pas personnellement.

- Donc tant qu’t’es réglo, on est réglo monsieur propre. En quelle langue faut l’dire pour qu’ça rentre ? J’tenterais bien en français mais… tout c’que j’sais dire en bouffeur d’escargot, c’est « jeu vaï te maywttre oune baguette din lé coul », gros accent américain de rigueur, pas sûr qu’ça aide not’ conversation. Oh, au cas où t’ait pas fait d’étude, piqua-t-elle avec insolence, ç’veut dire « je vais te mettre une baguette de pain dans le fion ».
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Re: Life in a Glasshouse

Ven 3 Aoû 2018 - 16:40

C'est face à l'hilarité de sa geôlière que le magasinier prit congé dans l'arrière-cour afin de vider le contenu du seau dans la rigole et l'abreuver d'une eau plus claire et moins sale. Il s'estimait fier de son billet d'humeur et n'hésiterait sans doute pas à agir de la sorte s'il en avait l'occasion par la suite, affirmer clairement ses convictions, c'était sa manière de refuser de rester à genoux et de tendre les deux joues. Peut-être n'avait-t-il pas imaginé meilleur séjour, mais rien ne disait qu'il était obligé de cautionner tous les actes de ses moniteurs... Les rires cessèrent toutefois une fois son retour dans le living room, alors que sa vis-à-vis l'observait d'un air amusée reprendre le travail, une fois sa serpillière trempée dans l'eau, pour nettoyer une dernière fois la pièce.

Jeff était toutefois certain de ne pas lui avoir rivé son clou, loin de là ! Et il en eut la preuve à peine quelques secondes plus tard, alors que la pigiste affirmait qu'il se méprenait, défendant sa cause et les clichés auxquels il l'avait réduite sous le sourire goguenard du rouquin qui n'en demandait pas tant ! L'intrigante se permit même de juger ouvertement ses deux leaders, ainsi que " Carmen... " souffla-t-il en levant les yeux au ciel, se souvenant comment leurs derniers échanges avaient été compliqués.

Il ne rajouta toutefois pas grand chose d'autre, se demandant réellement si cela valait vraiment la peine de se lancer dans un débat avec la jeune femme, vu le nombre d'insanités qu'elle pouvait lâcher à la seconde... Mais selon elles ils seraient réglos tant que cela allait dans les deux sens, comme s'ils l'avaient été au tout départ en choisissant de leur proférer des menaces, semer le trouble dans leurs rangs, s'en prendre aux plus vulnérables et enfin en profitant de la situation pour parvenir à leurs fins ? Sans doute qu'elle non plus ne s'était pas demandée si l'équité avait été réelle, se moquant de lui avant de se lancer dans une grossière imitation de l'accent français qui lui arracha un rire, qui devint exagérément impertinent alors qu'il faisait mine de s'étouffer. " Ha non mais, t'es bien gentille mais la baguette je te la laisse, t'as l'air d'en avoir plus besoin que moi ! " répliqua-t-il en ricanant. " Mais au moins on est d'accord sur un point, parce que je vais pas mentir, c'est pas fiabilité le premier mot qui me vient quand je pense à votre petite bande... " il avait bien bel air à parler, la petite bande en question ayant d'une manière ou d'une autre un peu le droit de vie ou de mort sur le rouquin. " Je suppose que ça devait être difficile à refuser hein ? Ce qu'ils ont promis ? " il laissa alors reposer le balai contre un mur, observant son interlocutrice. " Tu le sais toi, ce qu'on fabrique ici ? " ce qui mine de rien, était plutôt légitime comme question parce qu'ils semblaient plutôt avoir échafaudé un plan bancal, et s'être retrouvés dépassés par la situation...

A moins que c'est ce qu'ils voulaient qu'ils croient."  Vous nous tenez par les couilles de toute façon, vous vous êtes pas caché pour le montrer, mais à quel prix ? " lui n'aurait jamais compromis à la liberté des autres pour son propre intérêt. " C'était avant qu'il fallait l'envisager la reconversion dans l'hôtellerie... " soupira-t-il avant de se remettre au travail, parce qu'encore un peu et il se retrouverait à recouvrir le lit d'une housse et de faire les draps ! Suffisamment y croire pour ne pas perdre pied, mais pas assez pour se convaincre que c'était un idéal, et ainsi peut-être parviendrait-t-il un jour à conclure ce chapitre de sa vie...
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Re: Life in a Glasshouse

Sam 4 Aoû 2018 - 12:06

- C’parce que t’as encore trop d’bouse de vache dans les yeux cocos, rétorqua-t-elle sur son jugement en rapport avec leur fiabilité.

Qui avait refusé la discussion ? Le ranch. Qui avait montré les dents ? Le ranch. Qui avait essayé de les saboter alors qu’ils venaient les aider ? Le ranch. Dire après ça que les gens ne Renton n’étaient pas fiables, c’était sérieusement l’hôpital qui se foutait de la charité, mais la pigiste avait l’impression que le démontrer à sa femme de ménage aurait le même effet que parler à un mur. Non sans lâcher un long soupir ennuyé, elle croisa les bras en répondant encore :

- Bah oui, l’bonnes offres, c’est difficile à r’fuser, tête de gland.

Quand au reste… waw. Mais waw. Il en avait de l’aplomb ce petit rouquin à moustache. Soit de très grosses couilles, soit un tout petit cerveau, car pour continuer à faire le malin comme ça, fallait forcément un des deux. En fait, la trentenaire ne put s’empêcher d’éclater d’un rire gras et ouvertement moqueur. Ce qu’il fallait ici ? Putain ça semblait pourtant clair quand on voyait qui avait la serpillère dans les mains et dormait dans une baraquer verrouillée.

- En fait… t’crois vraiment qu’vous avez une chance là ? Ou qu’on contrôle rien ? La question était rhétorique, elle ne lui laissa pas le temps de répondre, t’es vraiment encore plus con qu’t’en a l’air… no offense ! Précisa-t-elle avec un évident sourire hypocrite, j’sais pas où t’as vu qu’on était en difficulté en fait… on v’tiens tellement par les couilles qu’on vous taxe vos r’ssources et qu’en plus, v’nous faites le ménage et les travaux, son expression, carnassière s’élargit, et on surveille tellement bien vos p’tits copains que j’peux t’dire à quelle heure ta chérie va poser sa pêche… j’pourrai t’forcer à m’lécher l’clito rien qu’pour lui sauver la vie un jour d’plus.

D’ailleurs, il voulait jouer au con ? Alors ils allaient faire une partie tous les deux ! Victoria vint piétiner les zones fraichement nettoyées et encore humides, s’appliquant à y laisser les empreintes de ses semelles. Monsieur propre allait devoir recommencer mais bientôt, ce serait le cadet de ses soucis. La pigiste vint finalement se planter face à lui, une lueur étrange dans le regard. On allait vite voir « ce qu’ils faisaient ici. ».

- T’vois, on sait même qu’vous avez des alliés quelqu’part… et qu’vous faites plein d’effort pour l’cacher. On va faire un p’tit jeu : j’vais t’poser des questions. Chaque fois qu’tu refuseras ou qu’tu m’racont’ras d’la merde, c’est un membre cassé pour ta… Micheline ? C’ça ? Elle avait presque l’air d’un félin qui jouait avec une sourire, ses yeux olivâtres provoquants et narquois,  on commence simple : t’confirmes qu’vous avez des alliés ? Où est-ce qu’ils sont ?
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Re: Life in a Glasshouse

Sam 25 Aoû 2018 - 8:59

Si ça n'avait tenu qu'à cette corvée misérable, il n'aurait sans doute pas été intéressant pour ces deux individus de se fréquenter, Jefferson écouta avec une oreille attentive comment son interlocutrice défendait son verre de pisse, lui indiquant avec une charmante métaphore qu'il n'y était pas du tout en ce qui concernait leur fiabilité...

Le pire dans tout ça -et ce qu'il aurait sans doute du mal à admettre- c'est que leurs ravisseurs n'avaient fait que répliquer à la menace qu'ils représentaient à leur égard. Et sans doute que l'espoir désormais révolu d'un autre dénouement à tout ça devait avoir cédé à la réalité, aussi brutale soit-elle, malheureux perdants qu'ils étaient de ce jeu de pouvoir.

Et le canadien avait assez aisément constaté que du pouvoir, ici, il n'en avait pas. Dans ces baraquements qu'il comparait à une grande maison en verre, cette maison même où il y aurait toujours des yeux et des oreilles sur vos actes. Et pourtant, avec un champ d'action aussi modeste et l'hostilité qui émanait des lieux, rien n'avait pu le retenir, jusqu'au moment où il comprit qu'il avait merdé et qu'il venait sans doute de perdre quelques dizaines de points dans les suffrages.

La conversation n'évolua pas sous de meilleurs auspices, alors que les piques fusaient de part et d'autre avec une délicatesse inégalée. Victoria devait être atterrée de le voir si bête à cet instant : Remettre en doute jusqu'à la pertinence de ce qu'ils étaient tous en train de faire ici. Si elle savait que ce n'était pas simplement par pur esprit de contradiction... Elle avait bel air, à se délecter de sa stupidité, et c'est à ce moment précis qu'il comprit à quel point il se heurtait de plus en plus à un mur, et à quel point les limites qui étaient les siennes lui seraient rappelées à chaque fois qu'il semblerait les oublier.

Le rouquin ne la quitta toutefois pas des yeux, sans chercher à un seul moment à répliquer et ne préférant pas prendre pour crédit tout ce qu'elle lui débitait à ce moment là. La limite de son seuil de tolérance fut sans doute atteinte quand son discours se concentra sur un sujet un peu plus privé, alors que son regard s'assombrissait. Et voilà que ça ne semblait pas suffire aux yeux de la brune, puisqu'elle fit montre de tout le respect qu'elle avait pour lui en piétinant le sol propre, ruinant peu à peu son travail, ce qu'il observa en préférant taire dans sa barbe toutes les insultes qui lui venaient à l'esprit.

Il l'avait imaginée morte, n'avait pas trouvé ça si repoussant, l'idée de l'attraper par les cheveux et lui fracasser la figure dans le mur, briser le balais en deux pour la poignarder avec, l'étrangler jusqu'à sentir la vie quitter son corps... Il avait bien du se la représenter dans l'autre monde une dizaine de fois jusqu'à ce que son baratin se fasse un peu plus intéressant, elle en venait donc au fait.

Ce jeu, s'il l'acceptait, il n'aurait sans doute rien à y gagner, mais dans tous les cas, il y perdrait quelque chose. Il le comprit alors même que sa vis-à-vis en expliquaient les règles avec un sourire qui n'annonçait rien de bon... Sans doute qu'en temps normal, il ne prendrait aucuns risques afin de préserver sa moitié, mais dans la maison de verre, les choses n'étaient pas pareilles... Rester en adéquation avec lui-même lui semblait une cause tout aussi noble...

C'est donc avec tout le sérieux du monde qu'il la dévisagea, s'apprêtant à répondre " Et dire qu'il y a un sénateur dans le lot, et que c'est moi qu'on finit par interroger... " souffla-t-il avant de hausser les épaules " Comment je pourrais confirmer ? Vous avez le contrôle après tout, des yeux et partout, et avez décrété de ma stupidité... " appuya-t-il de plusieurs hochements de la tête, un sourire niais sur le visage.  sembla-t-il regretter en levant les yeux au ciel, " Tu peux bien m'insulter de ce qui te plaît, s'il y a bien une chose que je ne serais jamais, et ce même si je dois nettoyer la crasse avec ma langue, c'est un traître ou une balance ! " il avait pendant ses propos, trempé le bout de sa chaussure dans le seau d'eau, avant de l'envoyer d'un geste sec du pied dans la direction de Victoria, parsemant de tâches les vêtements de la jeune femme.

Sans doute que d'une manière ou d'une autre, il avait fait un choix : S'opposer de cette manière à ses geôliers ne desservirait probablement pas ses intérêts. " T'aurais eu un super créneau pour apprendre aux gens à vivre avec leur culpabilité tu le sais ça ? Bordel... " soupira-t-il avant de repousser le balai de la main, le laissant glisser sur le mur avant de tomber au sol, loin de ses mauvaises intentions à l'égard de sa vis-à-vis, s'adossant contre le mur, le visage enfoui dans ses mains. S'il n'avait pas envisagé d'autres manières d'agir, c'est certainement parce que il s'était attendu à ce que ce soit réellement la fin, ce soir là, et que depuis, plus rien n'avait été pareil. Et pourtant, il était parvenu à y survivre, il pourrait en être encore capable.

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