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Hello old life

Mer 1 Aoû 2018 - 21:51

Ça n’avait donc rien donné. Trouver Romy. Bien entendu, Selene n’était pas aussi angoissée que Roza car le mot qu’elles avaient trouvé disait que la jeune femme allait bien alors… si c’était le cas, elles n’avaient pas à s’obstiner. Au moins, elles n’étaient pas complétement venues pour rien : la musicienne avait pu découvrir cet endroit. Le No Man’s land. La misère lui sautait toujours autant au visage. Paradoxalement, l’entrepôt symbolisait l’anéantissement de leur civilisation et l’espoir que ce ne soit pas la fin. Les gens n’étaient peut-être ni heureux, ni propres, ni bien portant, mais ils étaient en vie. Comme un rat ou un cafard, l’Homme était tenace. Inconsciemment, la musicienne se promit qu’un jour, ça changerait. Que ce futur qu’elle entrevoyait, épaulée par le ranch et ses amis, elle pourrait en faire bénéficier tous les survivants, à condition qu’ils s’intègrent. Si elle arrivait à faire ça, au-delà de mettre sa fille à l’abri, alors… peut-être toutes les horreurs qu’elle avait traversées aurait valu la chandelle. Peut-être que le poids des morts sur sa conscience serait moins lourd.

Elle n’arrivait pas à fermer l’œil. Afin de donner une chance aux égyptiennes de se manifester, la pianiste avait accepté de s’attarder sur les lieux, au moins une nuit, mais serait incapable de dormir ici. Pas quand elle était aussi habituée à se savoir entourée de grillages et d’alliés. Paranoïaque par nature, elle n’avait même pas défait la ceinture à laquelle étaient accrochés le holster de son glock et l'étui de son couteau de chasse. A ses côtés, elle était persuadée que la russe ne dormait pas non plus mais cette nuit, elle aspirait au silence. Ses yeux bleus allaient d’un coin à l’autre du vaste entrepôt, des tentes mal tendues à ceux qui se contentaient d’un sac de couchage miteux. Un moment, elle crut qu’une bagarre allait partir entre deux hommes qui avaient visiblement pu dénicher un peu – trop – d’alcool, mais l’agitation se tassa rapidement. Bien sûr, elle voyait aussi les regards qu’on leur lançait – à elle et à Roza. Deux femmes seules dans un squat pareille, surtout quand elles étaient en meilleur état que le reste des locataires, ça ne passait pas inaperçu.

Au bout d’une ou deux longues heures de mutisme, Selene s’était levée pour dégourdir ses jambes. Elle en avait aussi profité pour remettre sa veste par-dessus le débardeur qui laissait voir les cicatrices plus ou moins récentes qui marquaient sa peau d’opale. Les nuits étaient bien plus fraîches que les journées, surtout dans une région aussi humide. Sans aucune autre intention que celle de soulager ses membres ankylosés, la musicienne se mit à marcher de façon hasardeuse. Mains dans les poches, sa crinière frémissant au rythme de ses pas. Finalement, son attention fut attirée par un visage. Celui d’un homme, qu’elle ne replaça pas tout de suite mais qui, pourtant, suscitait en elle une inexplicable nostalgie. Sa bouche s’ouvrit et se ferma sur le vide. Il dut se rendre compte qu’elle le détaillait avant qu’elle ne s’approche de quelques pas en murmurant :

- Monsieur O’Neil ?!

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Re: Hello old life

Sam 4 Aoû 2018 - 12:22

Seattle, après des mois et des mois, m'avait appelé. La vie en campagne était plutôt cool. Je n'avais jamais aussi bien dormi sur mes deux oreilles que là bas. En fait, il y avait toujours les rôdeurs, et des pillards mais en moins grand nombre. D'ailleurs, chose essentiellle à savoir, la plupart du temps, les seules âmes humaines qu'on puissent y rencontrer étaient des malfrats, prêts à subtiliser le moindre gramme de ressource. C'était donc très facile d'organiser une riposte en conséquence. Et ça je l'avais appris une nouvelle fois à mes dépends, quand des fumiers avaient prétexté un appel à l'aide pour me faire tomber dans leur piège. Un vieux traquenard et moi lapin de trois semaines, j'étais tombé dedans. Un couple et la femme avait bien évidemment joué l'appât. J'étais tombé dans le panneau comme un bleu et à ses suppliques j'y avais répondu avec toute ma détermination. à dire vrai, si je n'avais eu, ne serait-ce qu'une once d'intelligence, j'aurai pu voir qu'il n'y avait aucune menace à proximité et que ses cris, si ils étaient réels, n'étaient pas forcément légitimés. à peine j'étais rentré dans son périmètre, que le gars m'avait foncé dessus. Un putain de buffle. Puis, je m'étais fait passer à tabac. Mais eux aussi m'avaient sous estimé et j'avais finalement pu m'en tirer, en jouant avec leur flagrant manque de vigilance. J'avais pu me saisir de l'arme planquée à ma cheville et j'avais tiré. Une balle dans la tête pour la femme et une dans les rotules pour son compagnon. En faisant ça, je m'étais assuré que d'un il ne pourrait pas bouger et que de deux il crèverait dans d'atroce souffrance. Ou qu’il attirerait toius les rôdeurs dans son périmètre au vu de ses hurlements. Sur le moment, malgré l’atrocité de ce que je venais de faire, je n’avis pas pu m’empêcher de ressentir une certaine satisfaction, celle d’avoir pu baiser des personnes qui avaient essayé de me baiser. . Toujours étant, qu'en dehors de cette sordide aventure, la campagne avait été donc plutôt mère de sûreté. Mais la nourriture était évidemment bien moindre. Et en ville il y avait encore nombreux coins inexplorés où il était possible de trouver des rayonnages pleins à craquer de ressource. Et puis, j'espérais pouvoir renouveler mon stock de munitions et même si trouver une armurerie intacte relevait du miracle après plus de deux ans d'apocalypse, il y avait toujours une chance à saisir. Et la chance était le pain bénit de l'homme, en ce temps où n'importe quelle chose pourtant inoffensive en apparence pouvait s'avérer source d'un mortel danger.

Après moult réflexion, j'avais donc décidé de reprendre la route et de m'installer de nouveau en ville, au moins pour quelques temps. Chargé de mon sac militaire plein à craquer, les axes routiers les plus isolés avaient été mon salut. En temps normal, marcher un peu plus de 25km était une promenade de santé pour un ex légionnaire comme moi, mais la manœuvre, chargé d'un barda de 30 kilos pouvait s'avérer vite problématique. Heureusement, par ces temps-ci la météo était plutôt clémente et la température n'avoisinait guère plus que 27° . Un véritable réfrigérateur quand on s'était déjà battu par la chaleur caniculaire de l'Irak Mais j'avais mis presque une après midi entière et trop crevé pour chercher un appartement où crécher, j'avais décidé de remettre cette harassante besogne à demain et je m'étais établi dans le no man's land. Endroit que j'avais découvert quelques mois plus tôt à l'occasion d'un raid en ville qui s'était révélé peu fructueux en ressources. Cette place était particulière, une sorte de ville parallèle, où les pauvres hères cherchaient à se réfugier, ou demandaient juste la chaleur d'une simple présence humaine. J'y étais revenu trois fois pour cette même raison. Parce que rester en contact avec des survivants, même dans une place où il ne fait pas bon vivre, permet de se sentir vivant. à chaque fois, j'avais été témoin de violence. Souvent des bagarres éclataient, la faute à la facilité de se procurer de la gnôle quand on cherchait bien. Et l'alcool avait toujours été réputé pour chauffer les esprits. Aujourd'hui encore, le no man's land n'avait pas fait exception à la règle et deux personnes s'étaient embrouillées mais s'étaient débinées avant de se porter les premiers coups.Dans la foule qui s'était formée autour de la rixe, j'avais cru voir un visage familier mais celui-ci s'était vite évanoui et je n'y avais pas prêté guère plus d'attention. Quelques heures après, j’étais assis à même le sol, m’apprêtant à m’endormir et une personne depuis quelques minutes est en train de m’observer avec insistance. Trop troublant pour que j’arrive à fermer l’oeil. Et il me semble en plus que je reconnais ce visage, mais je n’arrive pas à mettre mot sur celui-ci. Elle finit par me causer et son timbre de voix me replonge direct dans les méandres de souvenirs que je pensais avoir enterré.

- Bordel, Selene, la chieuse de l'immeuble ? ça alors.


Ma voisine du dessus, celle avec qui je m'étais tant embrouillé par le passé, parce qu’elle avait une fâcheuse tendance à fêter tout et n’importe quoi et que plus d’une fois, alors que je n’arrivai pas à fermer l’oeil, j’avais dû intervenir. La dernière, son père avait même pris sa défense et on avait failli en venir aux mains. Bref une affaire bénigne, au vu de ce que vivait le commun des mortels désormais.

- J’aurai jamais pu penser dire ça un jour mais ça me fait vachement plaisir de te revoir. De revoir des personnes qu’on a connu avant que… Mettre des visages sur les vestiges du passé quoi.


Je marquais un petit temps de silence. Je pense que tout le monde avait déjà ressenti cette peine, se dire que notre passé pourtant si proche est perdu à tout jamais. Que les choses qui constituaient une sorte de petite routine, la boulangère à qui on achetait du délicieux pain, la coiffeuse qui ne pouvait s’empêcher de raconter sa vie... étaient perdues à jamais.

- Donc t’as survécu. Félicitation !

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Re: Hello old life

Sam 4 Aoû 2018 - 16:55

Selene avait expiré un semblant d’éclat de rire à la remarque de son ancien voisin. Vrai qu’avant tout ça, ce n’était clairement pas l’amour fou mais comme il le disait d’une certaine manière : c’était avant. Les vieilles querelles n’étaient plus rien après aussi longtemps à survivre, envers les morts, les intempéries et les autres. La jeune femme ne put s’empêcher de ressentir une petite pointe au cœur en revoyant le légionnaire. C’était une autre brèche sur son passé, intimement liée à son père. Et la personne qu’elle était à cette époque-là n’existait plus. Passant une main dans ses cheveux emmêlés, elle eut une petite moue qui signifiait « et oui » quand son ainé remarqua – à très juste titre – qu’elle avait survécu.  

- Comme tu vois. Je peux faire le même constat à ton sujet.

Elle n’allait pas jusqu’à répéter que ça lui faisait plaisir. Toujours pudique et prudente à propos de ses émotions ; surtout maintenant que les gens pouvaient avoir changé. Trop. Des tas de question venaient d’un côté. Ce n’était qu'à cet instant que la musicienne se demandait si cet homme avait de la famille, des amis, une femme, des enfants…. C’était dingue comme avant, quelques disputes pouvaient nous faire occulter ce qu’on avait sous le nez. Ils méritaient leur sort pour cette indifférence. Évidence fataliste, pessimiste mais palpable. Le regard glacier de l’étudiante vagabonda un peu autour du trentenaire, comme si d’autres indices sur sa vie d’après l’épidémie se trouvaient là, prêts à être piochés de la main.

- Tu… tu habites ici ?

Question un peu bizarre mais c’était elle qui caractérisait le plus sa pensée. Etat-il l’un de ces nomades qui s’arrêtaient ici régulièrement – c’était la présentation du No man’s land que la russe lui avait fait – ou bien était-il de passage, comme elle ? De son côté, Joey se rendrait certainement compte qu’en dépit de ses vêtements usés et de sa crinière qui avait connu des jours bien meilleurs, Selene ne ressemblait pas aux âmes perdues qui se terraient de part et d’autre de l’entrepôt. Elle était plus propre et en meilleure condition santé. Hormis le voile de fatigue et l'ombre désincarnée dans ses prunelles.

- Je veux dire… tu n’as nulle part d’autre où aller ? Tenta-t-elle de rattraper, c’est la première fois que je viens et… ça n’a pas l’air d’être… enfin… très « sécuritaire », jugea-t-elle pour ne pas se montrer plus pessimiste.  
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Re: Hello old life

Mer 8 Aoû 2018 - 17:08

La jeune femme avait adressé un semblant de sourire à ma remarque concernant le petit passif qu'on avait eu ensemble. Bizarrement ça me donna une bouffée d'air frais et je ne pus m'empêcher de rire à mon tour. Et mon dieu que ça faisait du bien, même si ça n'était juste qu'un fugace instant de bonheur, qui serait bientôt enfoui par le quotidien, trop éprouvant pour se consacrer à des plaisirs aussi futiles. Et à ce moment là, je pris conscience que ça faisait depuis énormément de temps que plus un seul sourire n'avait point de mes lèvres. Je ne me rappelais même plus la dernière fois que je m'étais tapé un fou rire. Même avant, je n'avais jamais été porté sur ça, sur la détente, j'avais toujours été le casse couille qui reste en permanence sur la réserve et l'armée n'avait rien arrangé. Mais il m'arrivait quand même de me lâcher... jadis.

Je lâchais un autre sourire à sa remarque innocente et presque maladroite, à sa façon de se rattraper  en essayant d'expliciter  mieux sa pensée, comme si elle redoutait que je m'offusque pour si peu. . Non je n'habitais pas ici, même si j'appartenais, comme beaucoup de passagers dans ce lieu si particulier, aux âmes errantes. J'étais de ceux à qui l'apocalypse avait irrémédiablement délogé et qui n'arrivaient plus à se retrouver un havre de paix,  de ceux qui avaient en permanence besoin de voir si l'herbe n'était pas plus verte ailleurs et qui ressentaient une bouffée anxiogène quand ils étaient contraints de se terrer dans un endroit. Mais moi, j'avais la particularité de n'avoir jamais trouvé ma place, mon véritable havre était à la légion, aux côtés de mes frères d'armes, en train de me battre dans le sable chaud. Parfois je me demandais si ceux que j'avais connu vivaient encore, ou s'ils s'étaient eux aussi transformés. Peut-être qu'ils avaient trouvé refuge aux états-unis et qu'un jour je les recroiserai au détour d'une rue. Peut-être qu'ils étaient devenus comme moi des ombres déchues.  

- Non je n'habite pas ici. Je suis juste là de passage. Demain, j’entame une exploration plus poussée des alentours. Je vais essayer de me retrouver un abri, quelque chose de provisoire mais suffisamment sécuritaire pour y rester quelques jours voir mois. J'habitais en périphérie de Seattle, dans les zones plus rurales. Et toi qu'est ce qui me vaut la présence en cet endroit ? Tu es seule ?

D'ailleurs, je m'interrogeai. Que faisait une femme ici au No Man's Land. Il ne devait pas en avoir légion, surtout en des lieux aussi mal famés. Je n'imaginai pas à quel point certains survivants devaient en ce moment-même la considérer comme de la chaire fraîche. Probablement que ma présence les empêchait de tenter quoi que ce soit, mais dans tous les cas, je n'avais aucun doute que si elle avait réussi à survivre jusqu'à là ce n'était pas par pur hasard mais bien parce qu'elle était tout à fait apte à se débrouiller seule.

- Non effectivement c'est pas le lieu le plus sécuritaire, surtout pour une demoiselle comme toi. Et il y a beaucoup de bagarre, la faute à une absence de "police" et la facilité de se procurer certaines substances psychotropes. Les survivants s'auito-gèrent ici , pour le meilleur comme pour le pire. Dans certains cas ça développe une solidarité à toute épreuve, dans d'autres des bagarres. Mets ça sur le compte de l'imprévisibilité de l'humain.

Je m'éloignais quelques secondes d'elle et je me mis à chercher quelque chose dans mon sac. J'en extirpais la flasque de whisky que je m'étais évertué à garder pour les grandes occasions et il n'y avait pas plus grande occasion que de tomber sur une personne que j'avais connu avant. Alors je me mis à dévisser  le bouchon et porta le récipient à mes lèvres, commençant à siroter le sky 30 ans d'âge. Une bouteille qui devait jadis valoir très cher.

- T'en veux ? Si je me souviens bien, t'avais une bonne descente non ? Dis-je en rigolant.
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Re: Hello old life

Mer 8 Aoû 2018 - 19:41

Ce n’était pas étonnant qu’il y ait beaucoup de bagarre ici. Les tensions étaient parfois palpables entre personnes du même camp, alors entre inconnus ? Tous ces gens avaient beau se fréquenter le temps d’une nuit, parfois plus, ils n’étaient ni plus ni moins que des étrangers les uns envers les autres. C’était vraiment bizarre comme sensation. Selene avait déjà oublié ce que ça faisait d’être entourée de gens qu’elle ne connaissait pas. En tout cas, la description de Joey concordait avec celle que lui avait fait la russe. Sur le moment, elle voulut demander si son ancien voisin avait entendu parler d’une certaine « Romy » mais laissa filer l’occasion. Il venait d’arriver et allait repartir, alors…

La jeune femme n’avait pas répondu non plus tout de suite au sujet du fait qu’elle soit – ou non – seule. Vu d’un nomade pour qui l’objectif immédiat était de trouver un autre refuge sûr, sa situation serait compliquée à expliquer. Elle n’en était plus à ce stade, elle en était déjà à celui d’après : se battre pour reconstruire. Elle avait alors laissé le trentenaire s’éloigner pour fouiller dans son sac. Une flasque de whisky. A tous les coups, Roza aurait aimé faire sa connaissance. Elle se retourna brièvement pour essayer de distinguer la silhouette allongée de sa comparse de route mais… non. Pas maintenant.

- Pas tant que ça en fait ! Se défendit-elle non sans un petit sourire.

Etudiante, il lui arrivait effectivement d’organiser quelques petites fêtes mais ça n’avait rien à voir avec son adolescence. Elle mentait sans mentir dans cette protestation. Machinalement, elle frictionna ses bras grainés d’une légère chair de poule. Le froid, rien d’autre. Ou bien aussi un mauvais souvenir. C’était la deuxième fois en deux jours qu’on lui proposait de boire, comme si le destin lui envoyait un signe. Un sale présage qui n’augurait rien d’agréable.

- Je ne bois plus maintenant, mais merci, préférant rester évasive sur le sujet, elle revint aux premières question du légionnaire, je cherche quelqu’un en fait. J’habite assez loin d’ici sinon, on a trouvé un endroit où s’installer, par ce « on », elle voulait signifier sans le dire qu’elle émanait d’un groupe bien établi, je suis juste avec une… amie là. Je ne pense pas qu’on reste longtemps non plus.

Elle n’était pas encore sûre de pouvoir appeler la tatoueuse une « amie » mais puisqu’elle n’était pas une ennemie… « alliée » avait quelque chose d’un peu trop solennel, « camarade » de trop passé – ou soviétique – et « pote » de trop léger. Une partie d’elle, sans doute parce qu’il était connecté à son passé, appelait à quelques questions plus intimes – avait-il toujours été tout seul ? N’avait-il pas retrouvé d’amis ou de famille ? Comment il se sentait ? Une autre partie, plus rationnelle, lui rappelait de rester aussi fermée qu’un bloc de glace. C’était ce qui lui valait de vivre encore, n’est-ce pas ? Ça et de la chance au bon moment.

- Tu vas partir dans quelle direction demain ? On a une voiture, on peut peut-être t’avancer.

Elle se pinça les lèvres immédiatement après, se demandant plutôt pourquoi elle ne lui avait pas proposer de la suivre chez elle ? Tout simplement. Peut-être pour son bien ? Mettre un pied à la prison, c’était participer à un conflit inéluctable.
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Re: Hello old life

Mer 15 Aoû 2018 - 10:40

La jeune femme déclina ma proposition et se mit même à frisonner. Je senti de suite que derrière cette réponse négative il y avait quelque chose de plus profond. Les signaux du corps ne mentaient que rarement. Probablement les réminiscences d'un passif avec l'alcool qu'elle souhaitait cacher et surtout oublier. La dépendance avait la peau dure et il était peu évident de se débarrasser de cette maladie qui pouvait changer un homme. Moi-même j'avais failli y plonger, à la sortie de la légion, une courte époque où je n'avais trouvé que l'alcool pour soulager ma peine, mais j'avais réussi à réunir toute ma bonne volonté pour ne pas créer cette addiction. à bien y réfléchir je n'avais  même plus retouché à une goutte d'alcool, jusqu'à... aujourd'hui ?  Mais le présent était différent et je laissais couler juste à peine de liquide dans ma gorge pour pouvoir en ressentir ce feu si particulier. Quelques gouttes pour se substanter. De toute façon, il était peu évident de maintenir une addiction tant les ressources sensibles telles que les drogues étaient de plus en plus difficiles à retrouver.

Alors l'ancienne étudiante cherchait quelqu'un ? Il y avait donc encore des personnes assez folles pour penser qu'on pouvait retrouver de la famille ou des amis après tout ce temps ? Ou simplement que c'était quelqu'un qui avait compté pour elle pendant l'apocalypse et que leurs chemins s'étaient perdus. Qui sait. En tout cas, on disait que l'espoir faisait vivre alors en être encore animé ne devait pas être si mauvais que ça ? Je n'en avais personnellement plus. Ou je n'en avais jamais eu. Pour avoir de l'espoir, il fallait probablement avoir un but. Et ça n'était pas mon cas. J'avais toujours vécu au jour le jour, ne sachant pas de quoi aller être constitué demain. C'était difficile de faire des plans à l'armée, alors qu'on pouvait mourir du jour au lendemain. Et l'apocalypse n'en faisait finalement pas bien exception.

- Une personne que tu penses pouvoir retrouver ou bien une cause... perdue ? Je marquai un silence avant de prononcer ce dernier mot. Dans tous les cas je te souhaite de retrouver cette personne. Et tu es donc avec une amie ?

Encore une fille ? Décidément, les deux n'étaient pas forcément au meilleur endroit.

- Fais gaffe pour ton amie. Ne reste pas très éloignée d'elle. Je sais pas si elle est capable de se défendre toute seule. Avec les chiens qu'il peut y avoir, une femme n'est jamais en sécurité.

Je me mis à sourire, même en pleine période d'apocalypse il y avait des personnes comme ça qui n’oubliaient pas la cordialité et l'entraide. J'avais prévu à la base de marcher, mais si ça pouvait me permettre d'épargner quelque peu mes jambes si sollicitées ces deniers temps

- Hum; je sais pas encore dans quelle direction je vais partir. Probablement vers le Belvedere Park. à un peu plus de 3 miles d'où nous sommes. Une promenade de santé pour moi mais si ça ne te dérange pas alors, je veux bien que tu m'y avances.

. Une idée me traversa même l'esprit. Lui proposer de m'aider dans mes recherches pour trouver un appartement. Mais cela pouvait s'avérer dangereux et je me voyais mal pour le moment lui proposer ça, alors que je ne l'avais pas revu depuis des années et que même avant je n'étais pas proche d'elle. D'abord faire plus ample connaissance et après je verrai.

- Et du coup t'as une bagnole ? T'as pas peur de te la faire chourer ? ça doit faire parti des ressources, dont beaucoup de personnes veulent mettre la main dessus. Une voiture en fonctionnement, après tout ce temps. ça relève de l'exploit. Et sinon, alors raconte moi, il s'est passé quoi depuis tout ce temps ?

J'avais envie d'un savoir plus sur elle. Savoir comment une simple étudiante dont rien ne la prédisposait à la survie avait pu, tout ce temps, rester en vie. M'accrocher un peu à des brides de passé, même si tout ce que j'avais connu avait été annihilé depuis longtemps.
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Re: Hello old life

Sam 18 Aoû 2018 - 11:26

Très bonne question au sujet de Romy. La musicienne était tout simplement incapable d’y répondre. Elle haussa les épaules, car si elle avait effectivement la preuve que l’égyptienne était encore là peu de temps auparavant, ça ne signifiait pas qu’elles retrouveraient sa trace. Roza était têtue, c’était bien la seule raison pour laquelle elles insistaient ; mais sa camarade s’était volontairement volatilisée, sans lui donner de précisions, c’était forcément pour une raison. A côté de ça, la remarque de Joey à propos de la sécurité des femmes dans un endroits pareil ne manqua pas de faire rire Selene. C’était mignon de le voir s’inquiéter un peu et même si elle avait pensé ne pas pouvoir repartir d’ici sans un désagrément de ce genre, elle répliqua avec malice :

- T’en fais pas. Les gens d’ici ont plus à craindre de nous que nous d’eux.

Ce qui n’était même pas complètement faux. Pas dans les yeux de la pianiste en tout cas. Les survivants qui atterrissaient ici avaient forcément foiré quelque part, n’est-ce pas ? Ils étaient moins habiles, plus faibles, plus instables. Elle avait fait des choses qui ferait pâlir d’effroi tous les mâles du No man’s land et la russe n’était très certainement pas en reste quand il s’agissait d’intervention musclée. Clairement, s’en prendre à elles seraient une très – très – mauvaise idée. A ce sujet d’ailleurs, son aînée accepta sa proposition en lui demandant si elle n’avait pas peur de se faire voler sa voiture.

- Si j’en prends un en train d’essayer, il ne va pas aimer les conséquences, rétorqua-t-elle froidement avant de s’adoucir un peu, elle est bien cachée. Et puis… c’est devenu un bien empoisonnée une caisse : faut trouver de l’essence et savoir l’entretenir, sinon ça ne sert à rien.

Sans compter que faire démarrer un véhicule sans les clefs, en bidouillant les fils comme dans un film, ce n’était pas facile en vérité. Selene avait essayé, plusieurs fois, ça n’avait jamais fonctionné. Du coup, les chances qu'on la vole n'étaient pas si élevées. Ses yeux bleus se perdirent un instant dans le néant, parce que Joey s’interrogeait sur ce qui lui était arrivé depuis le début et… la réponse était « trop de choses », tout simplement. Elle ne pourrait, ni ne voulait, récapituler sa survie en quelques phrases. Son ancienne existence avait des secrets, la nouvelle en avait encore plus.

- Daven McBrooke m’a agressée, dit-elle brusquement, sans vraiment s’en rendre compte, ça devait faire… trois semaines ou un mois après le début de l’épidémie… je ne sais pas trop s’il voulait me violer ou me voler ou s’il pétait juste les plombs….

C’était la première fois qu’elle pouvait en parler à quelqu’un qui comprendrait de qui elle parlait. La famille McBrooke partageait leur immeuble, c’était les voisins de palier des Sweetnam. Ils étaient généralement gentils, du genre sans histoire, polis, discrets. Que le mari perde les pédales au point de se jeter sur la fille de vingt ans d’à côté, c’était… indicible.

- J’ai dû le… j’ai dû le tuer. Je n’ai pas fait exprès, mais… tu te rends compte ?! C’était notre voisin ! On lui disait bonjour, on se passait des ingrédients quand on en manquait, et d’un coup…, elle haussa les épaules en se pinçant les lèvres, après ça j’ai… pas mal bougé. Seattle, la campagne. J’ai rencontré des gens, ça y était, elle l’avait dit : elle avait un groupe, j'ai eu pas mal de chance aussi, et de malchance, malheureusement.
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