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Re: Another day in paradise
Dim 26 Aoû 2018 - 21:53
“Extinction is the rule. Survival is the exception.”
Pas besoin de travailler dans le milieu médical pour avoir conscience de l'hypocondrie de certaines personnes. Sa grand-mère avait été la championne toute catégorie des maux psychiques. Un médicament pour chaque problème, qu'il soit vérifié ou non, plus ceux supposés calmer les effets secondaires des premiers. Une vraie pharmacie ambulante qui, dans un pays où le système de santé était si onéreux, avait toujours laissé Clarke perplexe. Mais la psyché humaine avait toujours été la plus forte. Une fois convaincue qu'on était malade, difficile de se sentir mieux. C'est comme ces gens affirmant n'avoir plus mal quelque part après avoir absorbé ce qu'ils découvrent être, plus tard, un vulgaire placebo. Mais elle ne doutait pas qu'Eleanor avait dû en voir de belles, bien qu'elle se sache pas réellement ce que la rousse faisait avant tout ça. Juste que c'était dans le médical et ça lui suffisait pour le moment. Clarke avait toujours du mal avec les hôpitaux et les blouses blanches, rapport aux infirmières et aux médecins pour sa mère durant une bonne partie de son enfance.
Acceptant finalement la barre d'un mouvement de tête, elle la garde donc pour plus tard, sans la ranger immédiatement, écoutant d'une oreille attentive les informations que laissent filtrer la jeune femme. Probablement trop pour son propre bien être. Elle s'apprête d'ailleurs à le lui faire remarquer quand une petite voix les interromps d'un « excusez-moi » qui fait tourner la tête de la mécano. Fronçant les sourcils, c'est plus la méfiance que l'attendrissement que traduit ses traits alors qu'elle porte discrètement la main à son couteau. Non pas qu'elle compte en user sur la gosse, mais pour la simple raison qu'il n'y a pas d'enfants seuls au No man's land. Ni même nul part. En tout cas elle n'en a jamais croisé. Il y a des enfants morts, et des enfants accompagnés. Clarke pense alors que la gosse est envoyée par un proche pour les attendrir et récupérer un peu de bouffe gratos et son regard se porte derrière l'enfant, étudiant les personnes les plus proches susceptibles d'être avec elles. Une attention redoublée droit devant elle qui finalement, est une erreur de trop. La mécano ne voit que trop tard l'individu attraper le pull mouillé de sa camarade et tout ce qu'elle parvient à faire est lui agripper le bras duquel il se dégage rapidement, prenant la direction de la sortie, une tentative qui ouvre la voie à la gamine qui lui vole au passage sa sucrerie.
Voyant Eleanor se lever elle en fait de même, dans le simple but de la retenir. Il est hors de question qu'elle les poursuive évidemment. Un, il est hors de question de laisser son sac ici sans surveillance. Deux, il la ralentirait pour piquer un sprint. Trois, elle ne sait pas s'ils sont deux ou plusieurs et elle ne compte pas le découvrir. Mais la rousse ne fait que quelques pas avant de s'arrêter, leur faisant mollement la morale. Se tournant à nouveau vers elle, Monroe se rassoit, navrée pour la jeune femme qui vient de se faire alléger d'un vêtement. « Oublie la barre de céréales c'est rien. » Disons que c'est moins vitale à ses yeux que pas mal de ce que contient son sac. « Tu devrais être plus prudente. » L'invitant à se rasseoir à ses côtés, elle reprend. « Je ne parle pas de ça, même moi je me suis fait avoir comme une bleue. Tu devrais être plus prudente sur les informations que tu offres. Sur les personnes que tu rencontres ou retrouves. Sur le lieu où tu vis. » Ce qui sous entendant même avec elle. « Je suis pas en train de te faire la morale, c'est clairement pas mon truc mais...on se connaît pas bien et je n'ai pas besoin de savoir tout ça sur toi. Ce que je veux dire c'est que d'autres pourraient vouloir ce que tu as. La sécurité d'un endroit en fait partie. » Le ton n'est pas froid, ni dur. Ce n'est qu'un conseil gratuit offert à la dérobée et qu'elle prendra ou non. Mais on ne peut pas faire confiance comme ça maintenant, pas après si peu de temps ou à moins d'avoir vécu un truc moche ensemble. « Désolée pour ton sweat. T'en as un autre ? »
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Re: Another day in paradise
Mer 29 Aoû 2018 - 6:59
Ce n’était pas la première fois qu’elle se faisait avoir, et ça ne serait sans doute pas la dernière. Eleanor n’était pas la survivante la plus méfiante qui soit, ce n’était pas non plus la plus bête mais c’était peut-être celle qui voulait le plus continuer de croire que les valeurs de l’ancien monde s’appliquaient encore aujourd’hui. Ou alors qu’à défaut d’une application naturelle, elle pouvait pousser les autres survivants, ses semblables humains, à reconsidérer leurs actions. Malgré tout, sur l’instant, la rousse se sentait comme ces vieilles dans le village, celles qui hurlaient après les enfants du coin quand ils venaient de commettre un méfait. Elle faisait du bruit mais ça ne changerait pas grand-chose.
Dans le fond, ce qui la dérangeait d’avantage, c’était que la barre de céréales qu’elle venait d’offrir à Clarke ait disparu. Mais une gamine aurait sans doute de quoi manger, si elle avait bien volé pour elle, donc Eleanor tenta de se rassurer avec ça. La brune lui assura que ce n’était rien avant de lui servir un discours ô combien vrai qu’une petite voix dans la tête d’Ely tentait de lui faire entendre depuis le début de l’épidémie.« Je sais bien mais … J’ai essayé, mais au final, pour toutes les bonnes personnes sur lesquelles je suis tombée, je veux croire que ça compte toujours de rester moi-même. Et puis peut-être qu’un jour, quelqu’un aura besoin d’un abri, d’un foyer, et que je pourrai l’aider en lui parlant de mon maigre abri. » Son regard parcourait l’endroit alors qu’elle se laissait retomber à côté de la tatouée.
Secouant la tête à la négative à sa dernière question, Eleanor ramena ses genoux contre sa poitrine, posant son menton sur ses genoux.« J’en trouverai un autre, l’avantage c’est que plus personne ne fait les soldes et il devrait y avoir suffisamment de vêtements restants pour nous tous. » Son graphique mental vêtements/survivants était assez clair, elle était persuadée qu’ils pourraient vivre quelques années sur le stock de vêtements déjà fabriqués car la population avait été grandement réduite. Ce n’était pas la même chose pour les barres de céréales.« On ne peut pas totalement changé avec ça … Du moins, j’espère qu’il peut rester une part de nous au fond, ou en surface pour certaines personnes. » En surface dans son cas, un sourire un peu honteux étira ses lèvres, le regard toujours perdu dans le vide. Même avant, elle avait été trop naïve, trop aveugle pour voir que son mari la trompait depuis des mois. La fin du monde ne pouvait pas la changer entièrement, radicalement. Elle avait déjà appris à se méfier davantage depuis sa rencontre avec Morgan, mais si elle s’était trop méfiée, peut-être n’aurait-elle pas rencontré et retrouvé Corey. C’était un coup de chance, un pari avec leur vie quelque part, soit sa bonté et sa naïveté la mèneraient morte au bord d’une route, soit elle parviendrait à vivre heureuse même dans ce monde.« Mais je peux déjà te rassurer, je ne fais plus confiance aux hommes hispaniques … à beaucoup d’hommes, ni aux rousses. » Elle souriait en déclarant cela, regardant une mèche de cheveux qui tombaient sur le côté de son visage, mais dans le fond, les souvenirs étaient encore vifs dans son esprit, douloureux.
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Re: Another day in paradise
Mar 4 Sep 2018 - 16:45
“Extinction is the rule. Survival is the exception.”
Sa naïveté aurait pu attendrir Monroe si elle ne l'avait pas trouvé si dangereuse. La mécanicienne n'était pas assez hypocrite pour pointer un doigt menaçant sur toutes les rencontres faites au cours de ces dernières années. Elle ne pouvait nier que le duo frère/soeur qui les avaient secouru le jour où son oncle avait disparu et que son épaule avait été luxée, puis conduits elle et son petit ami en lieu sûr dans leur groupe, avait été une belle rencontre. Passer l'hiver dans cette école le temps qu'elle se remette de sa blessure avant de repartir sur les routes, avait été plus que salutaire. De même que le groupe composé exclusivement de femmes qui l'avait, encore une fois, sorti d'un mauvais pas. Ajouter à cela les deux rencontres plus récentes et positives, le ratio était en faveur des paroles de la rouquine. Oui, peut-être que Eleanor, en un sens, avait raison.
Sauf que pour toutes ces belles rencontres, les deux négatives que Clarke avait faites auraient pu se solder par sa mort, en premier lieu, et par une agression sexuelle de ces trois hommes qui hantaient encore parfois ses nuits. Elle ne s'en était sortie que par une chance insolente la première fois et le secourt d'autres survivants pour la seconde. Il n'en restait pas moins que le positif n'effaçait en rien les horreurs subies. Et c'était trop hasardeux, trop incertain. « Une fois. Il suffit d'une fois. Tu peux rencontre une, quinze, cinquante personnes dans le besoin qui seront reconnaissants pour ce que tu as fait pour eux et te rendront possiblement la pareille. Et une fois, juste une fois, tu partageras ton abri avec l'un d'eux, et il te remercia par un coup de couteau en pleine gorge. Par envie, par instinct de survie, par cruauté gratuite. Ça ne vaut pas le coup. » Un constat peu engageant et un brin sordide, mais qui reflétait assez bien l'état d'esprit de la jeune femme. Elle ne possédait aucun abri sûr et confortable, juste des squats aux alentours du No man's land. Tout ce qui était à elle tenait dans son sac, facilement défendable. Un couteau toujours à portée de mains, même si, comme présentement, ses réflexes ne suffisaient pas toujours à la préserver. Ou à préserver le sweat d'une autre en l'occurrence.
Monroe se contente d'acquiescer aux propos de sa voisine de paillasse. De toute façon, ce n'est pas comme si un autre choix s'offrait à elle. À part dépouiller un autre survivant mais la brune doutait que ce soit dans le tempérament de la jeune fille. Pas après ce qui venait de se passer et pas après son discours positif sur le genre humain. Un coup d'oeil rapide alentour sur le fameux genre humain qui squattait ce soir dans le hangar lui donne presque envie de pouffer d'ironie. Elle se retient néanmoins, ne voulant pas vexer Eleanor qui pourrait prendre ça pour de la moquerie.
Pensive face à ses propos, elle laisse son regard dériver un instant dans le vide devant elle. Ne pas changer complètement ? Clarke en doutait. Elle n'était pas certaine qu'il reste beaucoup de l'ancienne elle dans cette nouvelle vie. Parfois, avec quelques personnes particulières, sa personnalité d'avant ressortait. Ses sourires, son humour mordant, ses sarcasmes déroutant et teintés d'ironie mais sur une note plus joyeuse que ceux lancés maintenant. Mais la plupart du temps, elle n'était que cette ombre encapuchonnée qui déambulait dans les alentours et vendait ses services contre de la bouffe. Ni plus. Ni moins. Juste ça. « Tout le monde change. Évoluer est la condition primaire à la survie. » Les faibles mourraient, les forts restaient. Et comme toujours, voulant prouver que leur queue était plus grande que celle du voisin, se mettaient à traquer les autres « forts » restants. Clarke doutait fortement que, si elle rencontrait une ancienne connaissance, un ancien ami, il trouverait beaucoup de ressemblance avec la jeune femme qu'elle était avant. Ou peut-être que ce serait justement le déclic dont elle avait besoin pour stopper ce cycle infernal entre besoin des autres et auto préservation par la solitude....
Des pensées qui s'étiolent face à la dernière remarque de la jeune femme, qui fait arquer un sourcil douteux dans sa direction. « C'est un truc de roux la haine pour les hispaniques ? » Rapport à cet abruti de milliardaire à la coupe ridicule qui avait commencé une campagne électorale peu avant que le monde n'implose et qui visait souvent l'immigration hispanique. Parfois, Clarke se demandait si un mec comme lui aurait pu devenir le candidat officiel républicain et remporter la présidence de la première puissance mondiale, avant de se rappeler que même les Américains ne pouvaient pas être aussi cons. « Et t'as une raison particulière pour donner dans le racisme anti roux et des hommes hispaniques ou.... ? » Après tout, c'était un peu trop précis pour être gratuit.
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Re: Another day in paradise
Dim 9 Sep 2018 - 16:33
Une fois. Il suffit d'une fois. Sur le coup, Eleanor enfonça sa tête dans ses épaules, elle avait cette impression de se faire sermonner comme une enfant, elle ne s’en vexait pas. La rousse était consciente d’être bien trop naïve, bien trop gentille et ouverte, elle avait failli y laisser des plumes mais depuis, les choses allaient mieux. Ce n’était pas dans sa nature de jouer la méfiance, pourtant elle s’y essayait mais l’idée de se fermer au monde lui était presque douloureuse, cela revenait à renier celle qu’elle était. Elle avait toujours été ainsi, cette fille souriante, idéaliste, celle qui faisait confiance à tout le monde et voulait laisser une chance à chacun. Même aujourd’hui. Pourtant, les mots de Monroe, aussi durs soient-ils, étaient on ne peut plus vrais, le danger n’était plus dans les rôdeurs, le danger le vrai était dans le cœur des humains.« Je sais bien … » répondit-elle avant d’afficher un nouveau sourire, presque désolée de ne pas savoir être davantage fermée, peut-être qu’un jour elle apprendrait durement à ne plus faire confiance. Pour l’heure, Eleanor voulait se raccrocher à cette part d’elle. D’ailleurs Clarke ne partageait pas son avis sur les changements de chacun depuis que le monde s’était étalé de toute sa longueur sur lui-même, depuis que la civilisation avait lourdement chuté.« Alors trouvons un compromis, on peut changer mais sans effacer la personne que nous étions. » Un sourire de gamine fière d’elle étira ses traits, elle espérait pouvoir transmettre un peu de cette lumière à la brune qui n’était pas parmi les mauvaises personnes, elle était juste effacée.
Un truc de roux ? Eleanor émit un petit rire avant de secouer la tête.« Oui, j’ai toutes mes raisons. Mon ex-mari était mexicain, et un sacré menteur, égoïste. Quant aux rousses … J’ai croisé cette fille y’a quelques mois, elle m’a fait croire qu’elle était … honnête et dans le besoin, et elle m’a volée. Elle m’a laissée empaquetée comme un cadeau de Noël. » L’ancienne assistante débitait cela en se recroquevillant à peine sur elle-même mais sans vraiment revivre tous ces souvenirs pourtant douloureux et honteux.« Enfin en vrai, je m’en fiche pas mal des latinos ou des rousses, sinon je pourrais plus me faire confiance à moi-même … quoique … Elle s’appelait Morgan, enfin si c’était son vrai nom, si jamais tu la croise, petite rousse hargneuse, passe ton chemin. » Une chance, elle n’avait pas rencontré le reste de la bande d’ailleurs, uniquement Morgan.
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Re: Another day in paradise
Sam 29 Sep 2018 - 22:55
“Extinction is the rule. Survival is the exception.”
Elle savait. Pourtant Monroe doutait sincèrement que la demoiselle à ses côtés suive un jour ses conseils. Elle ne pouvait guère l'en blâmer. Après tout, elles n'étaient rien l'une pour l'autre. Pas vraiment amies. Comment prendre en considération les paroles creuses d'une vague connaissance ? De son propre aveu, la mécanicienne passait elle-même son temps à filtrer ce que ses clients lui disaient, à prêter une fausse oreille attentive à leurs diverses pérégrinations – souvent réinventées à leur avantage – et à prendre ce qu'il fallait prendre en laissant le reste. Finalement, dans cette masse d'inconnus venus quémander ses services, il ne restait que peu de souvenirs. Les visages s'effaçaient avec le temps, de même que les noms qu'elle avait, de toute façon, toujours eu du mal à retenir. Ne restaient que les informations utiles sur la région, les quelques apprentissages de base enseignés et les objets de valeur. Et dans ce monde, les objets de valeur étaient les armes, la nourriture que l'on pouvait conserver, et diverses choses qu'il valait mieux taire. Et c'est probablement ce qu'elle était présentement aux yeux d'Eleanor. Un de ces visages aux conseils plus ou moins avisés que l'on entendait que d'une oreille.
Un compromis ? Ça non plus ça n'avait jamais été son fort. Monroe était trop entière pour ça. La demie mesure, arrondir les angles pour le bien commun, la diplomatie... toutes ces petites choses d'intégration sociale, très peu pour elle. Et le monde actuel ne favorisait pas l'idée en elle-même. Maintenant, on proposait un marché, négociait, acceptait, tenait sa part du contrat ou le payait de sa vie. Un truc comme ça. Et quand elle voyait certaines personnes maintenant, elle se demandait s'ils avaient effectivement changé dans le mauvais sens ou avaient toujours été ainsi. « Peut-être que personne ne change au fond. Peut-être qu'on ne se force plus à éteindre toutes les saloperies que l'on pensait à voix basse, ou les comportements moins honorables. » Un brin sinistre mais pas foncièrement faux. La pensée restait là, profondément ancrée dans un coin de sa tête. Que tous ceux qui prônaient la loi du plus fort et l'appliquaient sans code moral n'avaient finalement que laisser ressurgir cet aspect de leur personnalité, jusque là joliment planqué derrière un masque de personne lambda.
La brune ne va néanmoins pas plus loin dans sa négativité, celle qui lui tient compagnie pendant ses longues périodes de solitude. Elle finit par se tourner à nouveau vers sa vis-à-vis, tendant l'oreille au gré des informations qu'elle distille. Un ex mari ? Merde... Monroe avait toujours trouvé que se marier si jeune était un beau gâchis. Et apparemment, le sien n'avait pas été idyllique, ce qui confirmait un peu plus ses dires. Ça expliquait un peu moins la généralisation sur tous les hispaniques mais plus grand chose ne la choquait à présent. La mécano se contente d'arquer un sourcil à l'évocation d'une autre rousse, visiblement plus coriace que celle-ci. « Et tu te la joues encore confiance aveugle après ça ? » Elle ne voit pas quoi rajouter qui pourrait paraître moins évident que l'épisode en lui-même. Alors comme à chaque fois que les mots sont inutiles, elle préfère les taire, se contentant de secouer légèrement la tête de gauche à droite. « Morgan. Rousse. Hargneuse. À éviter. C'est noté. » Oui, clairement. Noté et enregistré. Ça, c'était typiquement le genre de choses qu'elle se rappelait, bien plus que toutes les rencontres depuis ces deux dernières années. Les gens venaient, et ils repartaient. Ne restaient que ce qu'ils avaient à offrir.
Elle laisse le silence reprendre ses droits pendant quelques minutes, avant de reprendre. « T'as jamais pensé à rejoindre un groupe ? Pour que ce soit plus....je sais pas... facile ? » Une pensée qui lui traverse l'esprit plus que de coutume depuis quelques temps. Une pensée à l'encontre de tout ce qu'elle s'est promis jusqu'ici.
Un compromis ? Ça non plus ça n'avait jamais été son fort. Monroe était trop entière pour ça. La demie mesure, arrondir les angles pour le bien commun, la diplomatie... toutes ces petites choses d'intégration sociale, très peu pour elle. Et le monde actuel ne favorisait pas l'idée en elle-même. Maintenant, on proposait un marché, négociait, acceptait, tenait sa part du contrat ou le payait de sa vie. Un truc comme ça. Et quand elle voyait certaines personnes maintenant, elle se demandait s'ils avaient effectivement changé dans le mauvais sens ou avaient toujours été ainsi. « Peut-être que personne ne change au fond. Peut-être qu'on ne se force plus à éteindre toutes les saloperies que l'on pensait à voix basse, ou les comportements moins honorables. » Un brin sinistre mais pas foncièrement faux. La pensée restait là, profondément ancrée dans un coin de sa tête. Que tous ceux qui prônaient la loi du plus fort et l'appliquaient sans code moral n'avaient finalement que laisser ressurgir cet aspect de leur personnalité, jusque là joliment planqué derrière un masque de personne lambda.
La brune ne va néanmoins pas plus loin dans sa négativité, celle qui lui tient compagnie pendant ses longues périodes de solitude. Elle finit par se tourner à nouveau vers sa vis-à-vis, tendant l'oreille au gré des informations qu'elle distille. Un ex mari ? Merde... Monroe avait toujours trouvé que se marier si jeune était un beau gâchis. Et apparemment, le sien n'avait pas été idyllique, ce qui confirmait un peu plus ses dires. Ça expliquait un peu moins la généralisation sur tous les hispaniques mais plus grand chose ne la choquait à présent. La mécano se contente d'arquer un sourcil à l'évocation d'une autre rousse, visiblement plus coriace que celle-ci. « Et tu te la joues encore confiance aveugle après ça ? » Elle ne voit pas quoi rajouter qui pourrait paraître moins évident que l'épisode en lui-même. Alors comme à chaque fois que les mots sont inutiles, elle préfère les taire, se contentant de secouer légèrement la tête de gauche à droite. « Morgan. Rousse. Hargneuse. À éviter. C'est noté. » Oui, clairement. Noté et enregistré. Ça, c'était typiquement le genre de choses qu'elle se rappelait, bien plus que toutes les rencontres depuis ces deux dernières années. Les gens venaient, et ils repartaient. Ne restaient que ce qu'ils avaient à offrir.
Elle laisse le silence reprendre ses droits pendant quelques minutes, avant de reprendre. « T'as jamais pensé à rejoindre un groupe ? Pour que ce soit plus....je sais pas... facile ? » Une pensée qui lui traverse l'esprit plus que de coutume depuis quelques temps. Une pensée à l'encontre de tout ce qu'elle s'est promis jusqu'ici.
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Re: Another day in paradise
Ven 5 Oct 2018 - 10:39
Finalement Clarke avait accepté son propos, enfin en partie, car la brune restait foncièrement plus négative que ne savait l’être Eleanor. La rouquine en grimaça, pas contre Monroe, elle aurait simplement aimé lui donner un peu de son optimisme, même si réciproquement elle n’était pas certaine de savoir faire preuve de cette méfiance dont la brune lui parlait.« Les bons restent bons, les autres … deviennent pires. » commenta-t-elle, car c’était réellement ce qu’elle pensait. Pour elle, ce monde-là avait mis en exergue le meilleur mais malheureusement le pire chez l’être humain.
Ely expliqua finalement le pourquoi du comment de son opinion très négative sur les latinos et les rousses – exception faite d’elle-même, il n’aurait plus manqué qu’elle sursaute en se croisant dans un miroir – et évidemment, Clarke lui souligna combien il était idiot de sa part de se montrer trop confiante compte-tenu de ce passif. Eleanor grimaça un sourire, elle ne pouvait pas la contredire.« Je fais des efforts, je t’assure … mais chassez le naturel et il revient au galop, c’est bien ce qu’on dit ? » Elle s’était montrée méfiante dans les mois qui avaient suivi sa rencontre avec Morgan, s’était renfermée sur elle-même malgré tout mais finalement, le naturel était bien revenu au grand galop. Au moins la brune entendit-elle son avertissement concernant Morgan, c’était déjà cela.
Un petit silence s’installa, silence qui était du genre à mettre la rousse mal à l’aise, elle n’aimait pas le silence, la solitude. Ce monde était une plaie pour elle à ce niveau-là, mais Eleanor s’y confronta, parce qu’elle ne voulait pas agacer Clarke à papoter pour ne rien dire. La question de la brune lui fit relever le nez dans sa direction, arrêtant de jouer avec les lacets de ses chaussures. Un haussement d’épaules pour première réponse.« J’étais avec une famille au début puis … ils sont morts … comme tout le monde. Je veux dire, c’est dur de perdre du monde … J’ai … J’ai quand même eu peur des autres pendant un temps mais … maintenant j’ai retrouvé Corey et … » Son sourire parlait pour elle, elle était heureuse d’avoir retrouvé son ami. Ils n’étaient pas un groupe, ils n’étaient qu’un minuscule rassemblement de survivants, ils ne vivaient même pas toujours tous ensemble, mais elle savait que là-bas au golf, quelqu’un s’inquièterait de ne pas la voir revenir.« Je sais pas si c’est plus facile à plusieurs ou pas … Quand tu es seule, tu t’inquiètes pour personne, tu dois rien à personne et tout ce que tu trouves c’est pour toi. Mais … Une chose est sûre. C’est quand même mieux. » Au moins pour le moral. Eleanor haussa les sourcils, affichant un air curieux à son tour.« Et toi ? » Finalement elle pouvait se permettre de lui retourner la question car la mécanicienne était celle qui avait lancé le sujet.
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