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Re: To the good old Days
Lun 14 Jan 2019 - 0:46
Le bouclé se doutait pertinemment que la discussion qu'il avait eu avec son petit frère ne lui ôterait pas cette idée de passer par le balcon pour rendre visite aux voisins. Il était têtu, beaucoup trop, et sans doute trop jeune pour réellement percevoir les risques. Mais c'était son boulot à lui de limiter la casse et trouver une solution plus sûre. C'est ce qu'il fit une fois allongé sur le canapé sur salon : faire travailler ses méninges pour trouver comment aller chez les voisins sans risquer la mort. Sécuriser tout l'immeuble serait un travail bien trop important et merde, il s'agissait d'êtres humains... du moins avant. Avant qu'il ne deviennent des cadavres ambulants. Mais ils n'en restaient pas moins des personnes qu'ils avaient connues, au moins croisées, alors la réflexion devait être bien plus poussée afin de ne laisser aucun doute dans un potentiel plan.
Tout en réfléchissant, Jesse avait fini par s'endormir, n'entendant même pas Ewan qui le couvrit d'un plaid avant de rejoindre sa propre chambre. Seul un bruit venant du balcon à un moment donné le tira partiellement de ses songes, mais il envoya cette réalité plus loin en ronchonnant et se tournant sur le côté, remontant le plaid au dessus de sa tête. Ça pouvait être n'importe quoi, un objet qui tombait d'en haut, un oiseau qui se ratait, Ryan qui faisait de la corde à sauté. Des pensées totalement décousues, bien loin des événements qui animaient leurs vies depuis quelques semaines déjà.
Mais ils ne pouvaient jamais s'en détacher bien longtemps, tout leur rappelant toujours que non, leur quotidien n'avait plus rien de celui qu'ils menaient auparavant, que s'ils avaient eu en rêve l'espoir que les choses s'arrangent, il n'en n'était rien. Chaque jour les réserves baissaient, le courant sautait de plus en plus, et les rue devenaient vides, mortes, animées pratiquement que de râles constants. Sûr que si Jesse y prêtait réellement attention, longtemps, il pourrait devenir fou. Mais ils n'en n'étaient pas encore là, pas vrai ?
Un bruit tonitruant le fit se redresser net, plaid en partie encore sur le visage, cheveux en bataille, yeux écarquillés. «Qu'est-ce que c'est ? » demanda-t-il, paniqué tant son cerveau était encore dans les limbes du sommeil, avant de percevoir son nom et de porter son attention sur la porte-fenêtre du salon. Il rêvait ou... ? Non. Ce n'était pas un rêve. Milow était bien dehors à tambouriner contre la vitre. Les pas d'Ewan se firent entendre dans le couloir et le réceptionniste se leva rapidement, manquant de tomber en se prenant les pieds dans le plaid, ne retenant pas un juron avant d'arriver enfin à la fenêtre, l'ouvrant en grand en attrapant son tee-shirt.
«Comment t'es arrivé là ? Ne me dis pas que... » Si son ton sentait le sermon à plein nez, son regard se fit vite bien plus paniqué alors qu'il relâchait le vêtement plein de sang de son cadet. L'air horrifié, il agitait les mains autour de lui, essayant de jauger où il pouvait avoir été blessé. «T'es blessé ? C'est ton sang ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » baragouinait-il alors que leur père arrivait dans la pièce, son air devenant tout aussi horrifié que celui de son aîné. « Milow... Milow tu n'as rien ? » Ewan s'était approché d'eux, tendant également une main tremblante vers son cadet. Mais Jesse ne fit pas attention à lui, trop occupé à analyser les vêtement de son cadet pour chercher lui-même une potentielle blessure.
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Re: To the good old Days
Ven 1 Fév 2019 - 12:01
Il était jeune, Milow. Peut-être pas tant pour certains, mais beaucoup trop pour jouer aux grands comme il le faisait. À cette époque, il n'était pas encore capable de se débrouiller seul, contrairement à ce qu'il pouvait affirmer avec tant de véhémence. Il n'était qu'un sale gosse de quatorze au menton relevé et au crachat facile se pensant plus futé que tout le monde.
Alors oui, son idée avait été concluante puisque son sac à dos était plein à craquer de conserves et autres paquets de pâtes. Mais il avait vécu une telle frayeur qu'il était redevenu petit garçon en un claquement de doigts, laissant, au passage, sa fierté au côté de celle qui fut jadis une si jolie voisine.
Quand Jesse lui ouvrit, le cadet se jeta presque à l'intérieur, le regard fou, le souffle court, encore piqué par la puissance de l'adrénaline. Il en entendait à peine les questions paniquées de son frère. La mention du sang sur son t-shirt lui fit vaguement baisser les yeux vers son vêtement, et pendant une seconde, il crut réellement qu'il était blessé, son bon sens complétement annihilé par la peur.
Ryan, à son tour, avait fais irruption dans la pièce, l'arme à feu de son père serré entre ses doigts. Elle balaya le lieu du regard, à la recherche d'un danger, et baissa le flingue en voyant son frère, posa l'arme et vint instinctivement retirer le sac qui semblait peser sur le dos du jeune garçon.
Et voir ces airs d'inquiétude sur les visages de ses proches, de son père, transforma la peur de Milow en chagrin et honte. En une seconde, il se mit à pleurer sans pouvoir se retenir. Il se laissa presque tomber dans les bras de Jesse et cacha son visage contre son buste alors qu'il sanglotait à chaudes larmes.
- Je... je … chu désolé … elle … elle avait la t-tête é-é-éclatée et … et … y'avait du sang partout sur elle, et … et elle était nue, et marchait vers moi … de-de manière saccadée ... c'était ...
Il s'arrêta une seconde pour reprendre son souffle et tenter de se calmer un peu, en vain.
- Y-y'avait des bouts de cerveau sur son visage …
Son corps se détacha vaguement de celui de son grand frère pour qu'il puisse attraper le mouchoir que lui tendait sa sœur. Il se moucha bruyamment dedans et prit une longue inspiration entrecoupées de spasmes douloureux.
Choqué, Ewan l'attrapa à son tour pour le serrer contre lui, fort, presque à l'en étouffer. La lumière de la lune perçant à travers la baie vitrée accentuait ses traits fatigués et marqués par l'usure.
- Milow … Milow dis-moi si tu es blessé … Est-ce qu'elle t'a touché ?
Il prit une seconde pour réfléchir, encore secoué par la scène, avant de secouer nerveusement la tête, assez pour soulager un minimum toute la famille.
Alors oui, son idée avait été concluante puisque son sac à dos était plein à craquer de conserves et autres paquets de pâtes. Mais il avait vécu une telle frayeur qu'il était redevenu petit garçon en un claquement de doigts, laissant, au passage, sa fierté au côté de celle qui fut jadis une si jolie voisine.
Quand Jesse lui ouvrit, le cadet se jeta presque à l'intérieur, le regard fou, le souffle court, encore piqué par la puissance de l'adrénaline. Il en entendait à peine les questions paniquées de son frère. La mention du sang sur son t-shirt lui fit vaguement baisser les yeux vers son vêtement, et pendant une seconde, il crut réellement qu'il était blessé, son bon sens complétement annihilé par la peur.
Ryan, à son tour, avait fais irruption dans la pièce, l'arme à feu de son père serré entre ses doigts. Elle balaya le lieu du regard, à la recherche d'un danger, et baissa le flingue en voyant son frère, posa l'arme et vint instinctivement retirer le sac qui semblait peser sur le dos du jeune garçon.
Et voir ces airs d'inquiétude sur les visages de ses proches, de son père, transforma la peur de Milow en chagrin et honte. En une seconde, il se mit à pleurer sans pouvoir se retenir. Il se laissa presque tomber dans les bras de Jesse et cacha son visage contre son buste alors qu'il sanglotait à chaudes larmes.
- Je... je … chu désolé … elle … elle avait la t-tête é-é-éclatée et … et … y'avait du sang partout sur elle, et … et elle était nue, et marchait vers moi … de-de manière saccadée ... c'était ...
Il s'arrêta une seconde pour reprendre son souffle et tenter de se calmer un peu, en vain.
- Y-y'avait des bouts de cerveau sur son visage …
Son corps se détacha vaguement de celui de son grand frère pour qu'il puisse attraper le mouchoir que lui tendait sa sœur. Il se moucha bruyamment dedans et prit une longue inspiration entrecoupées de spasmes douloureux.
Choqué, Ewan l'attrapa à son tour pour le serrer contre lui, fort, presque à l'en étouffer. La lumière de la lune perçant à travers la baie vitrée accentuait ses traits fatigués et marqués par l'usure.
- Milow … Milow dis-moi si tu es blessé … Est-ce qu'elle t'a touché ?
Il prit une seconde pour réfléchir, encore secoué par la scène, avant de secouer nerveusement la tête, assez pour soulager un minimum toute la famille.
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Re: To the good old Days
Ven 22 Mar 2019 - 23:13
Voir Milow ainsi couvert de sang, l'expression si paniquée, suffit à bloquer le temps dans l'esprit du boxeur, à l'instar de son cœur dont les battements n'avaient plus rien de régulier devant une telle vision. Bien sûr qu'il aurait dû se douter que son petit frère n'en ferait qu'à sa tête, comme toujours, qu'il passerait par les balcons et irait rendre une petite visite aux voisins. Il aurait pu s'en douter, et pourtant en cet instant il était incapable de savoir comment l'adolescent avait fini devant la baie vitrée, ses pensées ne parvenant pas à s'ordonner. Une seule s'était tracée un chemin net dans le brouhaha de son crâne : et si tout ce sang appartenait bel et bien au plus jeune ?
Bien trop obnubilé par ce questionnement, le bouclé n'avait pas remarqué que leur sœur était entrée dans la pièce, arme d'Ewan en main, ni même que ce dernier parlait à côté de lui, tout aussi paniqué. Rien d'autre n'avait d'importance en l'instant qu'obtenir une réponse à la seule question censée qu'il se posait. Sûr que s'il avait été en capacité de le faire, Jesse aurait prié tous les dieux possibles pour que son cadet lui confirme qu'aucune goutte de ce sang ne venait de lui, juste l'entendre dire qu'il n'avait rien. Mais cette réponse tardait à arriver, la panique ayant réduit à néant la patience pourtant grande du réceptionniste. Il n'avait pas tarder à soulever les couches de vêtement que portait son frère pour s'assurer qu'il n'avait aucune blessure, qu'il n'avait pas besoin de paniquer ni de s'attendre au pire.
Ce n'est que lorsque le jeune se mit à pleurer et qu'il tomba quasiment dans ses bras que Jesse récupéra un semblant de contrôle sur sa panique. Juste assez pour ne pas lâcher son frère et lui accorder le soutien dont il avait besoin. En l'entendant essayer de parler, difficilement, il eut presque l'impression que les paroles de Milow se mélangeaient autant que les pensées qui s'agitaient dans son propre esprit mais il en retint le principal : l'une de leurs voisine ne s'en était pas sortie et était apparemment devenue l'un de ces cadavres ambulants. Inspirant profondément, le blond resserra une seconde son étreinte autour du plus petit, autant pour le réconforter que pour se rassurer lui de le sentir bien en vie. Pour combien de temps ? S'il avait été mordu ou blessé il n'en n'aurait pas beaucoup. Était-il trop tard ?
La question resta en suspend sur ses lèvres alors qu'il s'efforça de lâcher l'adolescent qui récupéra un mouchoir, essayant en vain de se calmer. Jesse lui-même ne comprenait que trop bien le choc de son cadet. Lui-même avait eu du mal à garder son calme lorsqu'il avait vu l'un de ces morts pour la première fois. Mais cette panique n'était en rien comparable à celle qui faisait rage en lui maintenant que le sort de son frère était incertain. Que se passerait-il si son destin était scellé de la sorte ? La famille parviendrait-elle seulement à s'en relever ? Sans doute pas. Et le bouclé savait d'avance qu'il ne ferait que reporter sa rage et sa culpabilité sur les siens qui n'auraient d'autre choix que d'encaisser et se laisser à leur tour briser par les regrets, notamment Ewan. Le concerné avait d'ailleurs pris le relais de Jesse, serrant fermement le petit dernier contre lui. Dans d'autres circonstances moins dramatiques où l'inquiétude n'était pas à son point culminant, sans doute que Jesse aurait été ému de voir son père se soucier tant de Milow, de voir qu'il le soutenait et cherchait à le protéger comme s'il s'agissait de sa propre vie. Peut-être même lui en aurait-il voulu de ne pas avoir eu de tels gestes lorsque lui en avait besoin, de longues années auparavant. Mais il n'en fut rien et son angoisse primait sur l'instant sur celle que pouvait ressentir l'aîné de la famille.
À nouveau la question fatidique était restée en suspend avant qu'enfin l'adolescent secoua la tête. Il allait bien. Physiquement. Cette annonce arracha un bref soupir soulagé au boxeur qui eut le sentiment désagréable que l'air avait quitté ses poumons durant bien trop de temps. « Au moins t'as pas risqué ta vie pour rien ! » lança d'un seul coup Ryan qui s'était mise à fouiner dans le sac plein ramené par Milow, tâchant de masquer son inquiétude sous cette plaisanterie. La remarque poussa Jesse à lâcher un nouveau soupir, excédé cette fois. «La prochaine fois c'est hors de question que tu fasses ça derrière notre dos, t'aurais vraiment pu y rester Milow... » Si son ton était empreint d'une once de sermon, ses prunelles elles étaient le reflet exacte de l'inquiétude qui l'animait encore. « Il n'y aura pas de prochaine fois. Nous allons trouver un moyen moins dangereux de trouver des vivres, quelque chose qui vous évitera d'être confrontés à ces... choses » affirma d'un coup Ewan. Jesse ne put que le fixer, bouche bée, avant d'inspirer. «On pourra pas rester ici indéfiniment, il faudra bien qu'on trouve un coin moins dangereux, et partir inclus qu'on devra forcément en croiser. » Le père de famille secoua la tête comme pour dire que non, ils n'avaient pas à être confrontés à de telles horreurs, que les choses finiraient par s'arranger. Certes, l'acte de Milow aurait réellement pu lui être fatal, mais devaient-ils pour autant rester enfermés ici à attendre qu'un miracle se produise ?
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Re: To the good old Days
Sam 4 Mai 2019 - 16:00
En temps normal, Milow aurait séchement répliqué à son frère qui, une fois de plus, lui remontait les bretelles. Il lui aurait dit, que s'ils l'avaient aidé plutôt que lui interdire, ça ne serait pas arrivé. Que ça aurait été plus simple. Parce qu'au fond de lui, il avait la haine de voir qu'il était le seul à oser réagir face à cette menace plutôt qu'à attendre qu'une solution miracle leur tombe dessus.
Mais ils ne se trouvaient pas en temps normal. Plus rien n'était normal, et plus rien ne le serait plus jamais. Et Milow avait eu peur. La peur de sa vie. Jamais il n'avait vu aussi terrifiant que cette voisine qu'il avait si longtemps regardé avec des étoiles pleins les yeux.
Il avait laissé son père l'étreindre lourdement. Il avait laissé son frère lui faire cette réflexion. Hébété par le choc, les larmes avaient cessé de couler, mais l'image de ce monstre qu'il avait vu d'aussi près était bien ancré à l'intérieur de son crâne. Il secoua la tête, comme pour l'en chasser, en vain. Il n'était même pas sûr pouvoir un jour l'oublier.
Ryan avait posé une chaise sous les fesses de son petit frère et lui tendait un verre d'eau. Inquiète, comme tout le monde, elle avait plongé l'une de ses mains dans sa tignasse brune et observait sa famille, à la recherche d'une solution. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, elle avait fait un aller retour et avait posé un plaid sur les épaules de Milow, qui fixait le vide avec une lourde intensité, imperméable à la discussion qui s'était embrayée.
Il se contentait de secouer encore et encore la tête, comme pour refuser d'admettre ce qu'il venait de voir.
Mais ils ne se trouvaient pas en temps normal. Plus rien n'était normal, et plus rien ne le serait plus jamais. Et Milow avait eu peur. La peur de sa vie. Jamais il n'avait vu aussi terrifiant que cette voisine qu'il avait si longtemps regardé avec des étoiles pleins les yeux.
Il avait laissé son père l'étreindre lourdement. Il avait laissé son frère lui faire cette réflexion. Hébété par le choc, les larmes avaient cessé de couler, mais l'image de ce monstre qu'il avait vu d'aussi près était bien ancré à l'intérieur de son crâne. Il secoua la tête, comme pour l'en chasser, en vain. Il n'était même pas sûr pouvoir un jour l'oublier.
Ryan avait posé une chaise sous les fesses de son petit frère et lui tendait un verre d'eau. Inquiète, comme tout le monde, elle avait plongé l'une de ses mains dans sa tignasse brune et observait sa famille, à la recherche d'une solution. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, elle avait fait un aller retour et avait posé un plaid sur les épaules de Milow, qui fixait le vide avec une lourde intensité, imperméable à la discussion qui s'était embrayée.
Il se contentait de secouer encore et encore la tête, comme pour refuser d'admettre ce qu'il venait de voir.
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Re: To the good old Days
Mer 8 Mai 2019 - 12:16
Oui, Jesse n'avait pu s'empêcher de faire une énième remontrance à son frère, prenant le rôle du méchant, comme un père de substitution bien trop chiant là où leur propre géniteur ne laissait entrevoir que son inquiétude. Au fond, le réceptionniste n'étant pas spécifiquement en colère, pas vraiment, il avait surtout eu peur. Peur qu'il soit trop tard, que Milow se soit fait bouffer et qu'il n'aurait rien pu faire pour le protéger alors que c'était son rôle. C'était ça le pire, de n'avoir pu être là pour le protéger, le préserver un tant soit peu de cet état de tétanie dans lequel il se trouvait actuellement. Bien sûr, le plus jeune n'aurait pas pu éviter ces cadavres ambulants à vie, il ne valait même mieux pas s'il voulait comprendre les risques, mais cette première confrontation aurait pu être faite plus en douceur si seulement l'aîné de la fratrie s'était rendu compte qu'il filait en douce. Ils auraient trouvé une solution, ensemble, mais non. Il aurait pu se douter pourtant que son cadet n'en ferait qu'à sa tête. Au fond, c'était sans doute lui qui avait échoué.
Devant le mutisme de son frère, la colère retomba, ne laissant que cette impuissance qui lui valut un profond soupir. Le mal était fait de toute façon, Milow devrait apprendre à vivre avec ce qu'il avait vu et vécu, qu'ils aient à vivre cette situation des semaines ou des mois encore. Se laissant choir dans le canapé, le boxeur ne quittait pas des yeux le brun, inquiet. Il se rappelait de sa propre première ''rencontre'' avec un de ces macchabées, combien il avait été perturbé, peinant presque à réellement y croire, peinant encore plus à comprendre l'ampleur du danger qu'ils représentaient. Restait qu'à espérer que l'adolescent s'en remettrait vite.
Quelques semaines étaient passées depuis l'incident, les menant au début du mois de décembre. Les températures chutaient peu à peu, la situation ne s'arrangeant toujours pas. À dire vrai, Jesse n'était même plus vraiment certain qu'il était judicieux d'espérer que tout revienne un jour à la normale. Ne serait-ce pas que de faux espoirs qui finiraient brisés ? Autant accepter immédiatement l'éventualité que leur monde n'était plus, ou du moins essayer de l'accepter. Pour l'instant ils s'étaient tous les quatre plus ou moins adaptés à cette vie à se terrer dans l'appartement. Ils sortaient quelques fois, toujours à deux, pour essayer de trouver des vivres supplémentaires. Arriveraient-ils seulement à passer l'hiver en poursuivant de la sorte ? L'idée de partir avait été remise plusieurs fois sur le tapis mais il y avait toujours l'un ou l'autre élément pour les dissuader de partir tout de suite, même si le réceptionniste s'appliquait à toujours garder un sac prêt, juste au cas où.
Ce jour-là aurait pu se dérouler comme les autres, dans la même routine qui se déroulait encore et encore depuis qu'il était revenu vivre dans cet appartement. Mais à trop hésiter s'en aller, le sort se rappelait durement à eux. Jesse était endormi sur le canapé, lorsque des assiettes se brisèrent sur le carrelage de la cuisine. Réveillé en sursaut, il s'y était précipité pour trouver son géniteur. Elles lui avaient glissées des main. Ç'aurait pu être anodin, oublié, mais ce ne fut que le début de la fin, de sa fin à lui. Quelques minutes à peine plus tard, des coups se firent entendre contre la porte d'entrée. Infatigables, irréguliers, accompagnés de ces râles qui ne leur étaient plus inconnus depuis deux mois déjà.
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Re: To the good old Days
Mar 14 Mai 2019 - 23:28
Les denrées se faisaient rares. Il n'y avait plus vraiment d'eau courante. Il faisait froid. Sombre.
Milow n'avait plus de piles pour sa GameBoy. Il connaissait par cœur tous ses bouquins et tous ses Comics – qu'il relisait pourtant comme s'il les découvrait pour la première fois -. Il s'était doucement, très doucement remis, de sa première rencontre avec l'un d'eux. Les premiers soirs, il avait été incapable de dormir, si bien qu'il était, le temps de plusieurs nuits, redevenu le petit garçon qui avait grandi trop vite pour demander à son frère de dormir dans sa chambre, avec lui. Il en avait oublié sa grande gueule et sa mauvaise foi d'ado.
Et puis la peur s'était atténuée, un peu, au profit d'un autre sentiment : la résignation. C'était ainsi, après tout, il n'y avait pas le choix et ils devraient faire avec ou se laisser déperrir, comme ça avait le cas quand leur mère était partie.
- Uno ! S'exclama sa sœur en posant l'avant-dernière carte de son jeu.
Un claquement de langue agacée de la part de Milow lui servit de réponse. Il fouilla dans son jeu de cartes, longuement, vexé de perdre pour la quatrième fois.
Ils s'étaient installés sur le tapis, dans le salon. La télé, inutilisable, avait été repoussée contre le mur, ainsi que la table basse. Jesse, qui s'était au départ donné de la peine de jouer avec eux, avait fini par laisser le sommeil l'emporter, et leur père tentait, encore, de faire du tri dans la cuisine, histoire de voir – sait-on jamais, comme il le disait -, s'il n'y avait pas quelques denrées cachées.
Le bruit les fit tous sursauter. Milow en lâcha son jeu de carte. Un lourd silence suivit le son strident des assiettes qui se brisent sur le carrelage. Chacun retint son souffle, attentif, espérant peut-être qu'en étant le plus silencieux possible à présent, cela allait annuler le bruit qu'il venait de faire.
Et les premiers râles retentirent. Suivis de ces coups à la porte.
- Non … souffla Ryan qui se mettait sur ses jambes, suivit par son petit frère.
Ils s'échangèrent quelques regards. Ce fut Ewan qui brisa le silence.
- Vos sacs. Récupérez vos sacs. Tout de suite !
Milow et Ryan s'exécutèrent immédiatement. Et si le jeune Lewis avait été terrifié à sa confrontation avec son premier rôdeur, il était à présent complétement tétanisé. Il se sentait pris au piège. Il avait l'impression que ça y est, c'était terminé. Les coups à la porte s'intensifiaient, les grognements et autres bruits inhumains semblaient être partout autour d'eux. Il ne savait pas combien ils étaient. Mais il avait l'impression que ces bestioles n'avaient attendu qu'un seul bruit pour se réveiller.
- Où est mon sac ?! Ryan !
Elle lui fourra dans les mains à cet instant et enfila le sien sur ses épaules. La sortie qu'ils avisaient étaient dans le chambre de Milow. Ce Velux, par lequel il était si souvent passé pour simplement rester sur le toit et regarder la ville.
Ryan passa la porte de sa chambre pour apostrophier le reste de la famille alors que son petit frère ouvrait la fenêtre. Afin que tout le monde, même son père, puisse passer, il retira carrément la vitre, qui se brisa alors qu'il la jetait dans un coin de sa chambre. De toute sa vie, il n'avait jamais eu aussi mal au ventre à cause du stress et de la peur. Il avait du mal à respirer.
- Bougez-vous !
Milow n'avait plus de piles pour sa GameBoy. Il connaissait par cœur tous ses bouquins et tous ses Comics – qu'il relisait pourtant comme s'il les découvrait pour la première fois -. Il s'était doucement, très doucement remis, de sa première rencontre avec l'un d'eux. Les premiers soirs, il avait été incapable de dormir, si bien qu'il était, le temps de plusieurs nuits, redevenu le petit garçon qui avait grandi trop vite pour demander à son frère de dormir dans sa chambre, avec lui. Il en avait oublié sa grande gueule et sa mauvaise foi d'ado.
Et puis la peur s'était atténuée, un peu, au profit d'un autre sentiment : la résignation. C'était ainsi, après tout, il n'y avait pas le choix et ils devraient faire avec ou se laisser déperrir, comme ça avait le cas quand leur mère était partie.
- Uno ! S'exclama sa sœur en posant l'avant-dernière carte de son jeu.
Un claquement de langue agacée de la part de Milow lui servit de réponse. Il fouilla dans son jeu de cartes, longuement, vexé de perdre pour la quatrième fois.
Ils s'étaient installés sur le tapis, dans le salon. La télé, inutilisable, avait été repoussée contre le mur, ainsi que la table basse. Jesse, qui s'était au départ donné de la peine de jouer avec eux, avait fini par laisser le sommeil l'emporter, et leur père tentait, encore, de faire du tri dans la cuisine, histoire de voir – sait-on jamais, comme il le disait -, s'il n'y avait pas quelques denrées cachées.
Le bruit les fit tous sursauter. Milow en lâcha son jeu de carte. Un lourd silence suivit le son strident des assiettes qui se brisent sur le carrelage. Chacun retint son souffle, attentif, espérant peut-être qu'en étant le plus silencieux possible à présent, cela allait annuler le bruit qu'il venait de faire.
Et les premiers râles retentirent. Suivis de ces coups à la porte.
- Non … souffla Ryan qui se mettait sur ses jambes, suivit par son petit frère.
Ils s'échangèrent quelques regards. Ce fut Ewan qui brisa le silence.
- Vos sacs. Récupérez vos sacs. Tout de suite !
Milow et Ryan s'exécutèrent immédiatement. Et si le jeune Lewis avait été terrifié à sa confrontation avec son premier rôdeur, il était à présent complétement tétanisé. Il se sentait pris au piège. Il avait l'impression que ça y est, c'était terminé. Les coups à la porte s'intensifiaient, les grognements et autres bruits inhumains semblaient être partout autour d'eux. Il ne savait pas combien ils étaient. Mais il avait l'impression que ces bestioles n'avaient attendu qu'un seul bruit pour se réveiller.
- Où est mon sac ?! Ryan !
Elle lui fourra dans les mains à cet instant et enfila le sien sur ses épaules. La sortie qu'ils avisaient étaient dans le chambre de Milow. Ce Velux, par lequel il était si souvent passé pour simplement rester sur le toit et regarder la ville.
Ryan passa la porte de sa chambre pour apostrophier le reste de la famille alors que son petit frère ouvrait la fenêtre. Afin que tout le monde, même son père, puisse passer, il retira carrément la vitre, qui se brisa alors qu'il la jetait dans un coin de sa chambre. De toute sa vie, il n'avait jamais eu aussi mal au ventre à cause du stress et de la peur. Il avait du mal à respirer.
- Bougez-vous !
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Re: To the good old Days
Jeu 20 Juin 2019 - 22:47
Avaient-ils seulement envisagé que ce moment risquait un jour d'arriver ? Peut-être, sans doute même, mais chacun avait réfuté l'idée, se disant peut-être à tort que la situation finirait par s'arranger, au moins dans les premiers temps. Jesse ne faisait pas partie de ceux qui espéraient un quelconque retour en arrière. Pour autant, il n'était pas certain de ce qu'ils attendaient réellement en restant ici. Que les morts se tirent ailleurs ? Il devait encore y avoir suffisamment de vivants en ville pour qu'ils y restent, du moins de ce qu'il supposait parce-qu'il n'avait pas vérifié de lui-même mais ils ne pouvaient certainement pas être les seuls survivants d'une ville telle que Seattle en à peine deux moi, pas vrai ?
Aux coups à la porte, le bouclé s'était rapidement levé, posant une main protectrice sur le bras de sa sœur avant de planter ses prunelles sombre sur le père de famille. Ne trouvant pour une fois rien à redire à l'ordre de son aîné, Jesse alla à son tour récupérer ses affaires, la nervosité grimpant de plus en plus.après deux aller retour, le son du verre qui se brise suivi de la voix paniquée de sa sœur ne fit qu'accentuer d'avantage cette nervosité. «On arrive, commencez à monter » lança-t-il sur un ton qui ne laissait aucune place à l'opposition. Autant que les deux plus jeunes y passent déjà avant qu'ils aient à se retrouver tous les quatre bloqués devant le velux.
« Si je ne m'en sors pas... protège les, Jess » intima alors Ewan en tendant au réceptionniste son Beretta. Le toisant une seconde sans trop comprendre, Jesse s’exécuta tout de même, soufflant un «c'est pas le moment d'sortir les violons » nerveux. Il allait prendre à son tour la direction de la chambre de son frère mais la porte d'entrée céda sous le poids des cadavres, les morts se déversant dans la pièce d'une manière tellement brutale et inattendue que le bouclé s'était figé, les yeux écarquillés. Une seconde. C'était tout ce qu'il avait fallu. Une seconde pour qu'un macchabée approche ses dents de sa trachée et qu'Ewan le tire violemment en arrière. Le cri déchirant qui résonna dans la pièce lui coupa net le souffle. « Pars !! » implora son père, la douleur clairement perceptible dans son ton. Et Jesse croisa son regard. La douleur, oui, mais aussi cette volonté de protéger ses enfants, de le protéger lui. «Papa... » souffla-t-il, désemparé. Ainsi donc il aura fallu attendre que le vieux se fasse bouffer par un mort pour que le boxeur prenne conscience qu'il avait bel et bien eu jusqu'alors un père.
Un cadavre agrippant sa manche le tira de sa torpeur alors qu'Ewan tentait d'en repousser quelques uns, puisant dans ses dernières forces. Partir. Maintenant. Afin que son sacrifice ne soit pas vain. Éteignant son esprit, portant instantanément le masque, le blond se précipita dans la chambre, il se hissa tant bien que mal sur le toit. Ryan et Milow attendaient, apeurés, nerveux. C'était à lui de les protéger maintenant, pour de vrai. À lui seul. «Il viendra pas. On se casse. » Des mots ses, automatiques, aussi froids que son expression était fermée, trop neutre. « Quoi ?! Non... qu'est-ce qu'il... » Ne laissant pas le temps à sa sœur de terminer, ni même de faire demi-tour, Jesse avait agrippé son bras avec force, avançant en s'assurant que leur petit frère suivait également. Partir sans se retourner. Qu'importait la destination pour l'instant, ils devaient simplement s'éloigner d'ici.
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