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'you sure you're strong enough ?

Mer 11 Sep 2019 - 20:36


Occupé à prendre la tension d'un malade, Vaughn avait toute son attention portée sur sa tâche. Égoïste, il l'était, mais il était aussi doté d'une certaine conscience professionnelle et, dans le cadre du boulot, il restait le plus méticuleux possible bien qu'évidemment, il ne se privait pas de dire ce qu'il pensait, que ses propos soient salés ou non. Mieux valait quelqu'un d'efficace qu'une personne qui n'avait que de belles paroles mais faisait tout de travers, pas vrai ? Sans doute, sinon la place qu'il occupait ici aurait déjà été refilée à quelqu'un de moins salé que lui. « Ça donne quoi ? » demanda le patient, un brin anxieux. Relevant les yeux vers lui, le quarantenaire ne retint pas un bref soupir. « C'est pas fameux. À surveiller. » Et ce fut tout. Simple et concis, du Vaughn tout craché. Sûr que si on voulait quelque chose de plus poussé, mieux valait s'adresser à quelqu'un d'autre que lui, mais autant dire qu'il ne faisait pas l'effort d'en dire plus. Déjà parce-que le type avait la réponse à sa question, et qu'ils ne savaient pour l'instant pas suffisamment de choses sur ce qu'il se tramait dans le camp. Ce n'était pas dans son caractère de rassurer les gens ou leur raconter des baratins. On posait une question, il répondait, aussi simple que ça.

« Je repasserai dans quelques heures. Si y a un souci entre temps t'appelles quelqu'un » lança-t-il finalement à l'attention du concerné avant de s'éloigner de lui pour s'occuper d'autres malades. À quel moment allait-il être atteint à son tour ? Il ne sentait pour l'instant rien d'autre que la fatigue habituelle due à la situation, pas de quoi en faire tout un drame donc. Tournant dans un couloir, il se retrouva alpagué par Hector, ce dernier lui signalant que Goldenberg était arrivée pour sa prise de sang. Et c'était au thanato de s'y coller, comme après son retour sur l'île. Lui n'était pas là la première fois, et il n'avait pas eu tant d'information sur les raisons de sa sortie de plusieurs mois, principalement parce-qu'il n'avait pas demandé, mais il se chargeait de son suivi depuis près de deux mois maintenant. Il n'eut pas besoin d'en demander plus à son aîné, se doutant bien que si elle était malade il l'aurait prévenu.

Prenant alors la direction de la pièce où elle attendait, celle à l'écart des autres malades, il récupéra sur le chemin le matériel dont il aurait besoin, prêt à faire ce boulot qui, une fois, ne faisait clairement pas partie de son quotidien avant. Lui se chargeait d'embaumer les défunts, les autopsies et tout le bordel derrière c'était pas son domaine, pas que ça ne l'intéressait pas, simplement qu'il avait assez à faire avec ce qu'il avait et que sa tâche avait une importance certaine pour ceux qui restaient. Mais là aussi il avait dû s'adapter pour donner un certain sens à son quotidien.

Arrivant près de la blonde, il se contenta d'un bref hochement de tête en guise de salutation, laissant filer un simple « contrôle de routine ? » qui était en un sens plus une affirmation qu'une question. Déposant tout son matériel, il tirait un tabouret pour s'asseoir en face de la jeune femme, relevant le nez vers elle. « Comment tu te sens ? Pas de symptômes similaires autres ? » Autant s'en assurer, parce-que si elle était malade et qu'il la laissait filer, ce serait sa charge à lui, et Dieu savait qu'il n'avait aucune envie qu'on vienne lui casser les noix pour des conneries, alors autant faire le taf au mieux.
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Re: 'you sure you're strong enough ?

Jeu 12 Sep 2019 - 1:42

Ça ne lui plaisait pas. D'abord parce que de retourner à cet endroit ne faisait que lui rappeler les trop nombreuses fois où elle avait eu besoin qu'on la soigne, qu'on lui sauve la mise, qu'on la répare pour qu'elle puisse continuer de respirer. Une morsure, une balle, une hémorragie; toutes les raisons étaient bonnes. Elle entendait déjà les mots de Vicky, d'ailleurs, qui lui disait avec tellement de plaisir que Fort Ward avait toujours été sa meilleure chance, qu'elle n'était qu'une sotte. May soupira, se levant tout de même du canapé pour se rendre à son rendez-vous de routine. Il fallait vérifier que tout était en ordre, semblait-il, parce qu'elle avait dangereusement valser avec la mort, au bout de son sang. S'assurer que son hémoglobine avait retrouvé un niveau acceptable était vital, selon le personnel médical. Et bien entendu, la miss en avait rien à foutre. Qu'est-ce que ça pouvait bien faire, après tout. Est-ce qu'il y avait pas plutôt une molécule pour se sentir moins vide, dans ce précieux liquide rouge? Parce qu'elle était sûrement en carence, dans tous les cas. Pas de transfusion, du coup? Il faudrait alors combler le manque par un autre type de molécule - de l'alcool.

Enfin. Rapidement habillée - même si elle ne savait plus trop à quoi jouait Dame Nature, ces derniers temps - la blonde avait finalement posé les fesses dans la petite salle où les médecins avaient demandé qu'elle se présente, la dernière fois. Elle avait presque des frissons d'être ici. C'était aussi pour ça qu'elle était loin d'être enchantée; le petit coeur de sa fille avait cessé de battre tout près de là. Et maintenant qu'elle s'y trouvait, tout ce en quoi elle croyait s'envolait en fumée. Parce que dans son crâne, elle allait mieux. Mieux qu'avant, du moins. C'était pas super crédible, là, du coup.

Lively ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter de cette étrange maladie qui touchait de plus en plus de personnes au camp, d'ailleurs. Et elle se pointait ici pour attraper cette merde? Bien joué, petite. Avait-elle seulement le choix, de toute façon? Bien sûr que non, elle allait se faire pendre sur la place publique si elle osait ne pas faire ce qu'on lui ordonnait. Nouveau soupir. Faire preuve de patience n'était pas vraiment dans ses cordes, aussi elle jouait dans ses mèches dorées en attendant de voir qui allait se pointer pour lui voler du sang. Hector? Hokulani? Ismaël?

... Et bien non, c'était Vaughn qui l'approchait d'un simple hochement de tête pour lui annoncer sa présence. Elle tenta un sourire, avant de lui faire un signe de tête à son tour pour répondre à sa question. Oui, malheureusement, elle était ici pour une connerie pareille, un simple contrôle Aussi bien ne pas perdre de temps, alors. La princesse releva sa manche, tendant déjà le bras devant en le déposant sur l'accoudoir de sa chaise. Qu'il choisisse une veine - une bonne - et que tout se termine le plus rapidement possible. « Ça va. » dit-elle pour le rassurer. « J'suis pas malade. »  Elle n'avait pas l'impression de l'être, du moins. « Désolée d'te faire perdre ton temps avec ça, c'est con. J'sais bien que c'est occupé, ici, avec ce truc qui se propage. Peu importe c'que c'est. »


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Re: 'you sure you're strong enough ?

Sam 14 Sep 2019 - 20:35


Tout en ayant posé sa question, le thanato avait laissé la jeune femme relever sa manche pour dégager son bras et ainsi lui laisser le champ libre. Comme toujours, il agissait avec une douceur qui contrastait sérieusement avec cet air de type fermé et peu commode qu'il dégageait. Ç'avait toujours été le cas à dire vrai, même avant, il était des plus minutieux dans son boulot et l'exerçait avec une douceur que, de toute façon, les morts n'avaient rien à faire. Certaines habitudes avaient la vie dure et tant mieux. Pour d'autres cependant... il s'en serait clairement passé. Comme celle de repenser à Harris quand il voyait la blonde. Parce-que lorsque qu'elle était revenue, elle avait perdu sa petite fille, à peine née. Y avait-il pire douleur que de perdre son enfant ? Sa propre chaire ? Non. Mais Vaughn n'en n'avait pas parlé, du moins n'avait-il pas parlé de son propre passé, ce qui ne l'avait pas empêché de faire au mieux pour l'écouter elle. Les choses auraient-elles été différentes pour lui s'il y avait eu quelqu'un pour l'écouter lorsqu'une part de lui s'était éteinte ? Quelle question de merde.

« Bien » répondit-il simplement à la réponse de la concernée qui affirmait ne pas être malade, plaçant le garrot autour de son biceps. Aiguille en main, prêt à effectuer la fameuse prise de sang, il planta sur May son regard sombre, haussant finalement les épaules. « M'occuper de quelqu'un qui a pas l'air d'être à l'agonie c'est pas si mal, plus calme » rétorqua-t-il de ce ton relativement détaché, se recentrant rapidement sur le bras de la concernée. Au moins n'en n'était-elle pas à se plaindre à longueur de journée parce-qu'elle avait mal ou qu'elle paniquait. Les défunts avaient toujours été calmes, avant. Maintenant même eux venaient lui casser les oreilles avec leurs râles tout droit sortis des Enfers. Douce ironie.

Lui intimant brièvement de serrer le poing, il piqua une veine, fixant rapidement le tube au bout de son aiguille avant de la laisser relâcher la pression pour récolter ce fameux liquide vital qui partirait en analyses afin de s'assurer qu'elle était en bonne santé. Ne leur avait-on jamais dit, à ces toubibs, que la santé physique c'était surfait ? « J'me dis parfois que c'était plus tranquille dehors » lança-t-il à l'attention de Goldenberg, son expression toujours aussi sérieuse. Il le pensait oui, parce-qu'il n'y avait pas tous ces trucs à gérer, il pouvait se permettre de ne penser qu'à sa propre gueule, même si, il ne pouvait le nier, les infrastructures installées ici donnaient à cette survie un aspect un peu moins lourd à porter. Une normalité qui n'effaçait pourtant en rien toutes ses blessures internes, seul le temps les avait maladroitement colmatées. Et sans doute n'était-il pas le seul dans ce cas. Retirant l'aiguille, il plaça un petit morceau de compresse au creux du bras de la blonde, le fixant rapidement, comme si s'occuper l'esprit était la seule chose encore censée à faire.
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Re: 'you sure you're strong enough ?

Mar 17 Sep 2019 - 8:37

Ce n'était pas plus mal, en fait, que Vaughn s'occupe de la petite. Ce n'était pas compliqué avec lui, et le type travaillait de façon tellement délicate que c'était presque moins chiant d'être ici, au final. Oh, peut-être qu'il ne faisait que son boulot, qu'il s'appliquait - concentré sur la tâche - mais il n'y avait aucune différence au bout de la ligne, pour la blonde. May n'avait pas besoin de prétendre quoi que ce soit, c'était déjà ça. Les autres toubibs s'inquiétaient habituellement de la moindre égratignure, de la moindre absence de sourire, et ne comprenaient pas qu'elle avait besoin de calme, par-dessus tout, quand elle était dans le coin. Comme s'il fallait qu'elle étouffe cette énergie de merde qui y régnait à l'habitude. Enfin, à son habitude à elle. Cendrillon le laissa donc placer le garrot autour de son bras, se disant qu'il semblait plutôt satisfait de sa réponse précédente, sans toutefois oser prétendre qu'elle pouvait dénoter quoi que ce soit sur ses traits.

Il ne devait pas avoir grand chose à faire de ce qu'elle lui lançait, à bien y penser. Mais Winchester affirmait que c'était presque mieux de s'occuper d'elle que d'un autre patient plus agité, plus malade. « J'peux être moins calme, si tu veux. » répliqua-t-elle à la blague. Qu'est-ce qu'elle pouvait être marrante. N'empêche, il piqua finalement son bras comme seule réponse, remplissant rapidement les précieux tubes nécessaires à l'analyse de son sang. Elle n'avait pas bougé d'un poil, devenant vachement tolérante à la douleur, décidément, avec toutes les tuiles qui avaient pu lui éclater à la tronche, depuis l'épidémie. Elle attendait simplement - et sagement, pour une fois - qu'il récolte assez du liquide visqueux pour que ces rendez-vous ridicules puissent cesser un jour.

Et sans crier gare, Vaughn avait ensuite avoué un truc qu'il semblait avoir besoin d'extérioriser. Il disait que c'était presque plus tranquille dehors qu'à l'intérieur des murs de Fort Ward. Sur le coup, Liv était restée surprise, ne sachant pas réellement ce qu'elle devait comprendre de cette affirmation. Non parce qu'il ne fallait pas non plus se mettre la tête dans le sable, la plupart des gens ici étaient les premiers à lui dire que cet endroit était ce qu'il y avait de mieux pour tout le monde. Rares étaient ceux qui pensaient comme Cendrillon, qui comprenaient au moins le quart de tout ce qui pouvait se passer dans son crâne.

En faisant une pression sur le site de ponction, donc, la miss avait levé les cils vers celui qui prenait soin d'elle, toujours aussi incapable de déchiffrer ses expressions. « Alors t'as été dehors, toi aussi? » Ce n'était pas vraiment une question. Plutôt une constatation. Mais après tout, elle n'en savait rien. Et la majorité des gens de l'île avaient toujours vécu ici, selon ce qu'elle en savait. « Plus tranquille, et plus facile aussi. » reprit-elle sans trop réfléchir.   « C'était plus simple de gérer les morts que d'gérer les vivants. » Elle marqua une pause, ne sachant pas si elle devait continuer, si elle pouvait lui faire confiance avec tout ça. « Encore aujourd'hui. » lâcha-t-elle finalement, exposant clairement son point de vue au brun, parce qu'il allait bien réaliser qu'elle était incapable de mentir, de toute façon.


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Re: 'you sure you're strong enough ?

Mer 25 Sep 2019 - 23:26


Elle pouvait être moins calme, étrangement Vaughn n'en doutait pas une seconde en effet, aussi s'était-il contenté de relever son regard vers le sien un instant, d'un air de dire qu'il valait mieux qu'elle ne s'y risque pas. Parce-que sa patience était moindre quand on lui tapait sur le système de la sorte et que ses remarques pouvaient être bien salées, trop même, pour les plus sensibles. Il s'était donc remis à sa tâche sans broncher afin de minimiser la présence de la blonde dans ce bâtiment, tant à cause de l'épidémie étrange qui y traînait que parce-qu'il se doutait que le dispensaire était le dernier endroit au monde où elle souhaitait être. Comment aurait-il pu en être autrement alors qu'elle y avait perdu son enfant ?

Un brin songeur, il admit que, dehors, les choses étaient parfois bien plus simple. Il le pensait sincèrement même si, évidemment, tout n'avait jamais été tout blanc ou tout noir, et le dehors était comme l'île, gris, avec ses hauts et ses bas. Sans doute même qu'à bien y penser, le quarantenaire avait plus de mauvais souvenirs en dehors du camp, mais il n'empêchait que certaines choses étaient bien plus simple à gérer. À sa question, alors qu'il finalisait sa prise de sang, il s'était contenté d'un « ouais » un brin expéditif mais elle avait dû se rendre compte depuis le temps qu'il n'était pas le plus bavard des survivants du camp. Quand il avait quelque chose à dire il n'était pas celui qui mâchait ses mots, loin de là, mais il ne parlait pas pour autant pour rien dire.

L'écoutant attentivement bien qu'il s'attelait à annoter les fioles contenant le liquide vital de la blonde, le thanato ne retint pas un soufflement mi-amusé mi-résigné à ses mots. Oh il n'y avait rien de drôle, et il sentait bien qu'elle portait un bon nombre de souffrances, mais ce n'était pas pour ça qu'il ''riait'', simplement pour l'ironie de la chose. « A qui l'dis tu » souffla-t-il en commençant à ranger le matériel toujours aussi méthodiquement. « C'était déjà compliqué d'gérer les vivants avant, mais maintenant qu'on a tous une épée de Damoclès au dessus d'la tête c'est encore pire parce-que... » Marquant une pause, il avisa un instant la jeune femme avant de hausser les épaules. « On sait jamais si le prochain sera pas quelqu'un de cher. » Parce-que c'était bien ça le réel souci pas vrai ? Devoir faire le deuil d'un proche, accepter l'idée d'être encore là alors que lui non. Bien sûr, ce n'était pas la seule difficulté à être ici, la vie en communauté, en général, n'était pas ce qu'il y avait de plus simple, mais Vaughn n'hésitait pas à s'isoler ou envoyer chier le monde lorsqu'il avait besoin qu'on lui foute la paix.

« Enfin, ça c'est quand t'as encore quelqu'un de qui te soucier, sinon t'as juste à gérer la vie en groupe » ajouta-t-il, l'air las, presque détaché, malgré ses paroles cyniques. Une manière sans doute de dire qu'il avait pour sa part tout perdu même s'il était trop difficile de mettre des mots clairs sur ce fait. Bien sûr, il appréciait quelques personnes ici, mais aucune perte ne le briserait comme le décès de sa femme où son fils l'avait fait, qu'importait qu'il soit jugé trop insensible par ses pairs qui n'étaient pas au courant de ce par quoi il était passé.
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Re: 'you sure you're strong enough ?

Ven 4 Oct 2019 - 5:18

Non, personne n'était à l'abri. Tout le monde pouvait perdre quelqu'un de cher, à tout moment, et le plus drôle c'était que rien ne pouvait prédire quand. Mais qu'est-ce qu'il en savait, exactement? C'était sa façon de lui dire qu'il avait pitié d'elle ou quoi? La petite avait levé les cils sur lui - le fixant de son regard glacé en se foutant carrément de ce qu'il penserait de ses airs orageux - ne baissant pas même les yeux pour regarder ce qu'il foutait avec son sang. Non, elle le regardait sévèrement, sourcils froncés, comme si elle venait de se faire dérober une vérité toute crue sans trop s'en rendre compte, comme si elle avait voulu se protéger - protéger Nathan, aussi, de tous ces regards qui en savaient trop sur elle depuis qu'elle était rentrée sans trop de discrétion. Et de quel droit pouvait-il faire ça, d'ailleurs? Comment pouvait-il faire allusion au père de sa fille comme s'il savait exactement ce que c'était? Il savait, pas vrai? Il parlait comme s'il savait. Or, May baissa enfin les billes pour fixer ses mains, incapable d'expliquer la frustration qu'elle ressentait, là, tout de suite.

Pourquoi se fâchait-elle devant cette évidence qu'il affirmait, hein? C'était peut-être la façon qu'il avait eu de le dire, de lui rappeler la valeur de ce qu'elle avait pu perdre, elle. Peut-être aussi que Liv n'avait simplement jamais appris à tolérer cette loterie à laquelle elle perdait constamment. Et qu'elle n'était pas particulièrement douée pour tolérer l'absence de ses fantômes, encore moins pour accepter ce qui la dérangeait. C'était la raison pour laquelle elle n'avait pas voulu croire à cette île, après tout; c'était trop parfait, sur papier, pour réellement l'être. Quelque chose allait bien finir par les achever, non? C'était toujours comme ça. Le pire était qu'elle avait essayé de fuir, pourtant, mais même ça, elle était trop bête pour le réussir, trop bête pour arriver à échapper à son karma.

Sauf qu'en fait, si elle se fiait aux scientifiques de Bainbridge, plus aucun être cher n'allait périr. Ils seraient tous sains et saufs, grâce à ce miraculeux vaccin, c'était pas la nouvelle promesse du jour? « Ton épée de Damoclès est détruite, t'inquiète. Toute la population d'Fort Ward sera immunisée, maintenant. La protection totale, une prime tous risques. » avait-elle lâché en marmonnant, comme pour ventiler, le sarcasme émanant de chacun des pores de sa putain de peau. Son opinion au niveau du vaccin était difficile à rater, c'était peu dire. Cendrillon ne croyait pas aux solutions faciles, que voulez-vous, et c'était pas faute d'avoir essayé. Enfin, la princesse pouvait bien la fermer un brin, pour une fois que Vaughn osait parler. Elle se rendait bien compte que son humeur de merde, soudainement, encouragerait probablement Winchester à ne plus lui adresser la parole, si elle continuait.

Mais il ajoutait un truc, justement. Il semblait avouer, presque blasé, que la vie en communauté était plutôt ce qui était difficile pour lui. Qu'il n'avait personne à perdre. Liv ne savait pas vraiment si elle devait le croire, et peut-être qu'elle avait été jalouse un moment, avant de se rendre compte de ce qu'il venait réellement de dire. « Dis-le tout de suite que t'as rien à foutre de ce qui arrive à tes patients! » Regard entendu. Elle riait presque, avant d'ajouter quelques mots, plus sérieuse. « Pour une raison que j'ignore, j'ai l'impression qu'on est plus vulnérable en groupe, oui. » Logiquement, un groupe ne représentait qu'une cible plus grosse, plus dure à rater, plus facile à saigner. Mais ce n'était pas vraiment ce que la miss voulait dire. Elle marqua une pause. « Qu'on est plus... exposé. » admit-elle en se disant que oui, c'était peut-être ce qui la dérangeait. Ne pas avoir le choix de partager un peu n'importe quoi avec n'importe qui, contact humain oblige. Et de gérer les émotions qui venaient avec. « C'est plutôt étonnant que tu veuilles travailler ici - si la vie de groupe c'est pas trop ton truc. » reprit-elle en se moquant un brin. « J'peux t'aider, si tu veux. Je m'occupais de morts et de scènes de crime bien avant tout ça. » Okay, ça sonnait peut-être bizarre. Elle précisa. « J'veux dire, j'ai quelques bases. » May prendrait volontiers la distraction, honnêtement. Elle se releva d'un bon, cessant finalement de faire pression sur le pli de son coude.  « Enfin... Si ça peut rendre ta gestion plus facile. » La petite riait définitivement, maintenant.


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Re: 'you sure you're strong enough ?

Ven 25 Oct 2019 - 17:49


Si le thanato avait bien perçu l'air d'un coup sombre de la blonde qui le fixait, presque lourd de reproches, il ne s'en formalisa pas le moins du monde. Avait-il dit quelque chose qui ne passait pas ? Peut-être bien, mais au fond il s'en foutait pas mal, qu'elle ne digère pas ses paroles, il n'avait pas signé ici pour être sympa et il était bien connu qu'il n'était pas du genre à prendre trop de pincettes. Avancer des vérités qui dérangeaient, des vérités que certains préféraient taire mais dont ils avaient pourtant pleinement conscience. Lui les disait à voix haute, c'était ainsi, que ça plaise ou non, et la demoiselle pouvait bien se vexer que ça ne changerait rien. Bien sûr, s'il on venait à fouiller dans son propre passer, à réveiller ses propres fantômes, il était le premier à montrer les dents, mais n'était-ce pas seulement humain ? La blonde poursuivait sur ce ton presque acerbe, arrachant toutefois au plus âgé une expiration pas franchement amusée mais pas agacée pour autant, le poussant à secouer la tête. « L'immortalité ouais, si c'est pas merveilleux » rétorqua-t-il sans plus d'enthousiasme que sa cadette, bien conscient que c'était totalement absurde mais les morts qui revenaient à la vie n'avaient-ils pas déjà remis en cause toutes leurs croyances ?

Laissant entendre qu'il n'avait de toute façon plus personne à perdre, plus comme une constatation que par réelle envie d'en discuter ou de trouver de la compassion, Vaughn arqua un sourcil aux mots de la jeune femme, l'ombre d'un sourire un brin amusé passant sur ses traits. Il ne niait pas, tout comme il n'admettait pas que oui, pour l'instant, sa vie comptait plus que celle des autres. Ç'avait déjà été le cas avant à dire vrai, et les quelques exceptions qu'étaient sa femme et son fils lui avaient été arrachées. Il ferait évidemment son possible pour faire son boulot, épargner une fin terrible à ses patients, mais la mort avait toujours fait partie de la vie, surtout de la sienne. Le sérieux revint cependant bien vite alors qu'il terminait de ranger son matériel, sachant pertinemment qu'il devrait encore se rendre utile ailleurs. Il pouvait cependant boucler cette conversation, écouter ce qu'elle avait à dire plutôt que de juste se barrer comme si de rien n'était.

Plus exposé. Le quarantenaire comprenait où elle voulait en venir, ressentant lui aussi cela et autant dire qu'il préférait être à sa place à lui plutôt qu'à la sienne. Son retour fracassant sur l'île en disait long sur ce qu'elle avait vécu, lui avait su garder précieusement ses souvenirs, ceux qui le rendaient le plus vulnérable. Haussant les épaules à sa nouvelles remarque, il inspira. « Disons que j'préfère être occupé plutôt que de ruminer à rien foutre. » Une réponse balancée sur ton toujours un peu détaché mais qui n'en n'était pas moins vraie. La vie de groupe ne lui plaisait pas plus que cela, c'était un fait, mais parfois mieux valait se retrouver trop entouré que seul à ressasser les souvenirs et vivre avec des fantômes. La proposition que Goldenberg fit alors le rendit à nouveau plus sérieux. Elle s'occupait de morts, étaient-ils donc tous deux plus habitués à gérer les défunts que les vivants ? Peut-être, peut-être pas, parce-que quelques bases ça pouvait tout et rien dire à la fois. Y réfléchissant, il sourit à nouveau brièvement à ce qu'elle ajoutait, comme s'il était en charge de la terre entière. Sûr qu'elle se foutait de sa tronche, au moins un peu, mais il n'était pas de ceux qui s'en formaliseraient. « Tout ça pour me rendre service, j'suis touché » lança-t-il en lui adressant un sourire ironique, sortant de la pièce en lui faisant signe de le suivre.

« Quelques bases, c'est quoi ? Faudrait pas qu'on ait plus de morts sur les bras que nécessaire. » Sait-on jamais que quelqu'un l'agace trop et qu'elle se mette à l'étrangler avec le stéthoscope. « Tu peux t'occuper de faire les surveillances, veiller à l'état des malades, pour les nouveaux arrivants on laisse ça aux pros » expliqua-t-il en avançant dans le couloir. Il ne se mettait pas dans la case des pros même s'il lui arrivait de gérer lui aussi les arrivées au dispensaire. Plus de connaissances qu'un type lambda, mais moins qu'un vrai doc, malgré les tuyaux de Newton. Et d'un coup il s'arrêta, fronçant les sourcils en regardant la jeune femme. « Tu te sens de rester ici ? » Parce-qu'aux dernières nouvelles elle détestait cet endroit, profondément, et c'était parfaitement compréhensible, alors autant s'assurer qu'elle était sûre de ce qu'elle proposait avant de devoir la gérer elle aussi.
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