« ÉtIqUeTeR. RaNgEr. AnAlYsEr »

Il fit signe de mettre une corde autour de son cou, comme s’il allait se pendre. Lance avait jamais compris ce genre de gens, qui préfèrent rester assis à lire un bouquin dans une pièce fermée plutôt qu’être dehors à lancer un ballon de football. Rien à comprendre.

Il leva quand même des mains en signe de protestations.

« Daigner te donner ce que tu veux ? Passer la soirée ? Si je n’avais pas une âme parfaitement pure, il y aurait bien des moyens de t’interpréter, Doc ! »

Heureusement pour elle, il était parfaitement pur. Non ? C’était ce que Victoria trouvait chez lui. Elle lui disait tous les jours ! Surtout en criant, cela dit.

« Mais hum, si tu ne trouves pas ton boulot excitant, alors pourquoi tu fais pas autre chose ? »

Je veux dire, il y a jouer au docteur et jouer au docteur… Il vérifia qu’il avait rien laissé là puis passa la porte de la clinique, retrouvant l’air extérieur avec une certaine aise avant de commencer à marcher dans la rue, accompagnée de la femme. Lance n’avait pas vraiment un plan en tête, si elle s’imaginait un scénario à la Twilight, elle risquait d’être déçue, comme un gars qui va chez Hooters et s’attend à des 10 sur 10.

« Je sais pas vraiment où aller, je connais pas vraiment ce camp tant que ça en fait. Je me perds, parfois. »

Voilà qui était rassurant, non ?

« Mais l’important c’est pas la destination, non ? C’est le trajet. J’ai lu ça quelque part. »

Oui, il savait lire. Spoiler alert.

« Alors Doc Clarke, c’est quoi ta petite histoire ? Je veux dire, tu parles comme un Kangourou, donc t’es probablement pas du coin, non ? »

Lance était peut-être un redneck, mais il en était un qui avait participé à des compétitions internationales, il avait donc appris à reconnaître les gens selon leur accent, même entre les différents états du pays. Tu pouvais bien faire la différence entre un type de la Louisiane, versus Alabama. Leurs tendances à marier leurs propres cousins étaient leur seul point en commun.

Il se tourna vers elle en continuant à marcher à reculons.

« Du coup, faut que tu m’expliques un truc ! Comment ça se fait qu’avec tous vos énormes matières grises, on soit encore dans cette situation ? Tu croirais que vous auriez trouvé une solution depuis le temps. »

C’était pas de la rancœur, le ton de sa voix trahissait qu’il se payait la tête de la scientifique. Why so serious ?

« Tu sais peut-être pas comment arrêter l’apocalypse, mais sais-tu où on peut s’amuser, par ici ? »

Ma seule réaction fut de lever les yeux aux ciels alors qu’il parlait d’entendre des sous-entendus dans ce que je venais de dire. Je pouvais éventuellement lui dire qu’il me fatiguait et rentrer chez moi, mais j’avais l’impression que je louperais un grand moment. Cet homme me paraissait un peu trop fou pour être encore en vie, mais il était visiblement toujours là alors il devait avoir de la chance. Après avoir pris le nécessaire, je le suivais dehors avant de lui répondre simplement.

- Ce n’est pas que je ne le trouve pas excitant, c’est juste qu’entre être derrière un microscope et nager avec des requins il y a une différence d’adrénaline. Je suis toujours contente de mon boulot, par moment, on fait de grosses avancer et c’est très gratifiant.

J’avais choisi cette activité un peu au hasard, mais je savais que bon nombre de touristes en Australie la pratiquer, j’avais eu envie de m’y tenter un peu, mais j’avais été encore trop jeune quand je vivais là-bas et a présent cela me semblait un peu tard. J’étais en train de penser à ça alors qu’il m’annonçait qu’il ne connaissait pas encore bien l’endroit, pourtant il était ici depuis un certain temps déjà. Je haussais les épaules l’air de rien alors qu’il cité une phrase qui me parlait.

- Je crois même qu’elle était complétée par quelques choses parlant des détours que l’on fait et les mauvais chemins empruntés. C’est presque une allégorie de la vie…

Pour le coup, je ne savais pas pourquoi je continuais de lui parler de façon cultivée alors qu’il n’était définitivement pas l’homme le plus intelligent que j’avais rencontré. Par contre, il semblait tout de même savoir des choses, quand il m’annonça que je parlais comme un kangourou, je fus obligé de pouffer de rire. On ne m’avait jamais fait une remarque pareille.

- Oui, je suis australienne, je suis venue aux USA pour finir mes études et travailler ici. Je retournais fréquemment chez mes parents restés là-bas. La chaleur me manque sans doute un peu. Je suis sûr que c’est un pays qui te plait ou te plairait si tu n’as pas eu l’occasion d’y aller.

J’étais curieuse de savoir s’il avait déjà pu y mettre les pieds tient, mais l’avenir me le dirais sans doute bientôt. En tout cas, quand je préférais ignorer sa remarque concernant les scientifiques, j’avais comme l’impression qu’il essayait de me retourner le cerveau. Il cherchait un endroit où s’amuser, à croire qu’il ne connaissait vraiment pas l’endroit.

- Je ne pense pas qu’on est la même définition du terme s’amuser, avant pour me divertir, je faisais des jeux de plateau ou je passais pas mal de temps sur mon ordinateur à discuter avec des gens. Je ne suis pas le genre de personne qui sortaient boite pour danser et boire des coups….

Du moins, je ne l’étais plus depuis longtemps. Cela faisait longtemps que j’avais arrêté, c’était trop compliqué et beaucoup de souvenir pas forcément agréable remonter du tréfonds de ma mémoire et à choisir, je préférais les oublier.

- Après, je sais qu’il y a une sorte de bar qui s’ouvre le soir, y a pas vraiment de truc à payer, mais on va dire qu’y a des gens du groupe qu’y s’y retrouve ça permet de passer du temps en dehors de chez soi et de voir des gens.

Briana m’avait expliqué que les personnes qui tenaient cet endroit avaient été tuées que l’un d’entre eux était celui qui s’était occupé de mon chien après la mort de Nora, mais je ne les connaissais pas plus que ça. C’était assez intriguant de voir comment deux frères avaient réussi à marquer le camp autant. Je me tournais vers lui attendant de voir ce qu’il allait dire avant d’éventuellement l’emmener dans la salle en question.