“i can do this myself, fuck you very much.”
Ven 1 Nov 2019 - 16:35
Roswell
Prénom(s) : ALEXIS, DESTINY
Âge : 14 ANS
Date de naissance : 13 AVRIL
Lieu de naissance : BOISE, IDAHO
Nationalité : AMÉRICAINE
Groupe : THE REMNANTS
Ancien métier : ÉCOLIÈRE
Célébrité : ALYVIA ALYN LIND
INSOUCIANTE
ENTÊTÉE
GROSSIÈRE
ANXIEUSE
COURAGEUSE
PRÉCOCE
DÉBROUILLARDE
CRÉATIVE
Alexis n'a jamais été parfaite, loin de là. Elle a su faire le bonheur de ses parents pendant de longues années, certes. Elle a toujours été très bonne dessinatrice mais tout de même assez mauvaise élève. Des petits détails qui faisaient soit sourire, soit tiquer ses parents quand ils en avaient encore l'occasion et que ces thèmes étaient toujours importants au point de s'en inquiéter. Aujourd'hui, dans le monde dans lequel on vit, on ne peut pas dire que ce soit toujours le cas.
Ses parents se sont toujours dit que c'était son hyperactivité qui l'avait bousillée, la faisant ainsi passer de gamine assez sage à petit monstre infatigable en quelques mois seulement... Mais c'est ces médocs qu'ils lui filaient qu'ils l'ont bousillée. Si si, c'est ce qu'elle vous dira, et elle a en partie raison. Cette anxiété permanente, ce stress de ne jamais être assez bonne pour les autres, de n'être qu'un poids pour les gens... c'est de leur faute, tout ça. Avant, elle était cette enfant plutôt calme, sage comme une image, le genre de gosse que les maîtresses adorent... et elle est devenue cette fille incapable de tenir sur une chaise, qui s'est mise à "taper", mordre ses camarades de classe sans en ressentir le moindre remord. Un vrai petit diable, qu'ils aimaient l'appeler. Ce surnom la faisait sourire. Et même si Alexis, en grandissant, a forcément gagné en maturité, on peut dire que certains traits de caractères sont restés gravés en elle. C'est pas le genre de choses qu'on est capable d'effacer, de toute façon.
C'est dès son entrée en primaire que son vocabulaire s'est enrichi et qu'elle a appris ces vilains mots qui aujourd'hui font pas mal siffler les oreilles des gens qui la côtoient. Elle est vulgaire, grossière, elle a des lèvres qui sentent le juron. Merde, Connard, Enfoiré, Putain, Fait Chier. Des insultes, ou même des mots qui s'échappent de ses lèvres sans même qu'elle ait le temps d'y réfléchir avant de les prononcer. Beaucoup détestent son vocabulaire mais se rendent compte que c'est limite instinctif chez elle, même plutôt amical de temps en temps. Elle a commencé à les prononcer quand elle était encore jeune, ses parents n'ont pas su rattraper ça... et c'est simplement resté. Une mauvaise habitude.
Beaucoup de choses font soupirer chez elle. Son comportement parfois immature, son insouciance et son goût du risque, les nombreuses mauvaises aventures dans lesquelles elle aime se fourrer, les plans foireux qu'il lui arrive d'avoir. Alexis aime inconsciemment le risque. Elle n'en a pas conscience, même si elle a vu ces choses qui rampent à l'extérieur, elle ne mesure pas l'importance du problème et le sous-estime même parfois. Si les règles du camp n'étaient pas aussi strictes, elle aurait sûrement déjà faite des sorties en douce qui auraient mises la sécurité toute entière de la communauté en péril... mais elle n'est pas folle, pas à ce point. Elle se sent mal pour tout ce qu'elle a fait. Ces infectés tués, ces gens qu'elle a poussé dans la gueule du loup. Elle veut se racheter, et cherche par tous les moyens à aider ceux dans le besoin...
On peut quand même dire que la situation actuelle aura servie à l'endurcir, à se débarrasser de cette gamine irresponsable qui ne savait rien faire de ses deux mains pour en faire une fille plutôt bien dégourdie. Les activités manuelles n'ont jamais été son fort, et pourtant... aujourd'hui, elle sait venir en aide aux quatre coins du camp, que ce soit du côté des cultures ou du côté des gros bras qui aident à porter les cagettes d'approvisionnements. Elle sait se rendre utile et a même apprises quelques bonnes leçons de survie grâce aux cours donnés aux Remnants, comme quoi...
Ceux qui la connaissent savent à quel point il est compliqué pour elle de faire confiance. Elle a juste du mal à faire confiance aux gens, c'est comme ça. Les quelques rencontres qu'elle a faites ces dernières années ont changé sa façon de voir les gens, elle se méfie énormément des gens, et notamment de ceux qu'elle ne connait que très peu. Dites-lui qu'elle fait mal, vous ne la ferez pas changer d'avis, elle a la tête dure, et même s'il lui arrive d'être conciliante pour le bien de ses propres intérêts, il ne faut pas s'attendre à des miracles de sa part... Elle reste une adolescente compliquée à apprivoiser.
En bref, Alexis, c'est juste une adolescente assez mal dans sa peau. Elle n'a pas digéré la mort de sa mère, ni la disparition soudaine de son père. Elle ne se rend pas encore clairement compte du monde qui l'entoure et se sent capable de survivre seule, sans l'aide de quiconque. Son langage et ses quelques capacités la rassurent quant au fait qu'elle est possiblement assez mature, assez mure pour s'en sortir, mais sa véritable force se trouve être le camp de Fort Ward qui sait la rendre plus forte, et qui peu à peu la change et en fait une meilleure personne.
Quelques mèches roses barbe-à-papa sont parsemées dans sa longue crinière blonde, symbole de rébellion, signe d'un gros changement de comportement, de vie toute entière. Elle n'est plus une petite fille, c'est ce qu'elle se force à croire plus que n'importe quoi sans grand problème. Elle a de beaux yeux bleu-océan, héritage de son paternel, et la peau assez claire (bien que son visage soit, pour la plupart du temps, couvert de poussière).
Alexis est assez facile, vestimentairement parlant. Elle porte tout ce qu'elle a sous la main, tant que ça lui va et qu'elle ne flotte pas dans un tas de vêtements bien trop grands pour elle. Elle privilégie les vêtements assez "confortables", ceux dans lesquels elle est libre de bouger librement, ceux qui ne lui empêchent pas de faire les mouvements les plus basiques. Elle évite les jeans, privilégie les leggings ainsi que les shorts. Tout dépend du plan de ses journées, de la météo et de la température qui règne à l'extérieur. Mais puisque l'apparence a quand même une importance, elle aime ajouter sa petite touche "fun" à chacune de ses tenues. Ça va d'un pin's rose fluo à une bande de bracelets en plastique démodés et multicolores à ses poignets. Ça n'a aucune importance, mais ça lui permet de se différencier (à sa façon, certes) du reste du troupeau. Elle n'aime pas ressembler aux autres, elle aime se démarquer. Et avec un sac à dos rose bonbon sur le dos et des bracelets de toutes les couleurs aux deux poignets... on peut dire que c'est réussi.
Bien qu'elle n'ait pas eu beaucoup d'occasions de réellement s'en servir, la plus fidèle compagnon de survie d'Alexis est une machette à la lame en acier inoxydable à revêtement noir et au manche orange clair. Sur la lame sont toujours visibles les lettres "ER" notées au marqueur indélébile, sûrement les seules lettres restantes d'un nom autrefois écrit. Trouvée sur un cadavre peu après que le groupe qui l'a recueillie se soit fait anéantir, c'est la première (et la dernière arme) que l'adolescente a eu l'occasion d'avoir dans les mains... si on ne compte pas les pistolets de paintball qui lui ont donné pas mal d'expérience. Mais bon, elle a beau en parler à tous les adultes qu'elle croise, c'est pas pour autant qu'ils accepteraient de lui donner une arme, une vraie.
Après l'effort, le réconfort pour les parents du nourrisson. La chambre d'hôpital est vide, presque vide après le passage de nombreux fêtards. Oncles, tantes, grands-parents et mêmes cousins sont venus fêter l'arrivée de la fillette dans la famille sans même laisser le temps à la mère exténuée de se reposer, arrosant les deux parents d'une joie et d'une bonne humeur presque artificielles, et comblant ainsi le peu de vide qu'il y avait dans la chambre du secteur maternité avec de nombreux paquets cadeaux. Plus personne ne rit, plus personne ne s'extasie devant la mignonne frimousse de ce petit-être endormi dans le berceau médical, les festivités ont fini par laisser place à un silence bien pesant. Les regards sont pesants, ils savent tous les deux qu'il y a un problème mais ne semblent pas vouloir en parler. Alexis ne ressemble pas à son père, mais ils ne sont pas surpris. Ce silence très froid et assez lourd, Alexis y fut confrontée de nombreuses fois durant toute son enfance.
Un foyer bien douillet, une famille aimante et une chambre remplie de jouets auxquels elle ne prête jamais attention plus d'une dizaine de minutes, on peut dire qu'Alexis est bien tombée. La fillette aurait pu naître dans un environnement assez bancal, mais ce n'est pas le cas. On l'aime, on la dorlote, on cherche bien à lui montrer qu'elle est importante, qu'elle a été voulue et ça, elle le sait très bien.. Maman passe le plus clair de son temps à la maison, s'occupe en partie des tâches ménagères mais surtout de sa fille qu'elle ne lâche jamais d'un œil. Papa lui, n'est pas très présent. Il ne rentre jamais avant une certaine heure, mais est toujours là pour la mettre au lit ou lui raconter l'une de ces nombreuses histoires fantaisistes qu'elle adore et dont lui seul a le secret... quand il n'est pas en dehors de la ville pour des voyages d'affaires qui se trouvent être assez réguliers.
Sa mère a toujours veillé à lui donner une bonne éducation, à lui apprendre les bases. Vous savez, en lui disant que taper les autres, c'est pas gentil. En la mettant en garde, parce qu'il ne faut jamais parler aux inconnus. Et même si c'était son premier enfant, elle a fait un assez bon travail. Jusqu'à l'âge de quatre ans, Alexis s'est plutôt bien comportée. Elle était sage, ne mordait pas, était plutôt attentive, la petite blondinette était clairement le genre de petite fille bien dans sa peau, sa mère en était fière, et pour elle, c'était le principal.
Dès l'âge de six ans, Alexis fit son entrée dans le système scolaire, découvrant ainsi les joies de la scolarité à Boise, ville dans laquelle elle a passé une grande partie de son enfance. Les premières semaines d'école d'Alexis furent assez pour lui faire comprendre que ce n'était pas fait pour elle. Elle aimait rencontrer d'autres enfants de son âge, elle appréciait jouer, elle passait de bons moments dans la cour de récréation... mais elle détestait être controlée, constamment surveillée dans ses moindres faits et gestes. Quelques débordements et résultats lamentables plus tard, Alexis était désormais suivie par la psychologue scolaire dont le but était de comprendre les raisons pour lesquelles la jeune demoiselle ne réussissait pas sur les bancs de l'école.
Des difficultés à se concentrer, l'impossibilité de tenir sur une chaîne l'instant d'une seconde, l'insolence dont elle commençait à faire preuve sans la moindre raison... Des tests, des examens furent effectués et le bilan est vite tombé, et c'est à Mme. Roswell que le docteur a annoncé la jolie nouvelle : elle était atteinte d'hyperactivité.On lui administrait des médicaments qui consistait à la calmer, à la rendre plus "vivable" pour son entourage, mais ça ne l'a jamais directement aidée. Elle prit ces médicaments jusqu'à ses dix ans, et à part ressentir de grosses fatigues, elle n'en retient rien. Si on ne fait plus attention à la maladie, on peut dire qu'Alexis a toujours bien su s'intégrer dans l'univers scolaire en général. Ses notes n'ont jamais été la preuve d'un génie absolu, mais elle avait le don de savoir se faire des amis d'un simple claquement de doigts. Des amis qu'elle a su garder avec les années, des amis qui sont parvenus à lui faire oublier le malaise permanent qui s'était réfugié sous son propre toit.
Elle n'a jamais vraiment été témoin de grands signes d'affection entre ses deux parents. Papa n'est jamais là et rentre très souvent quand elle est sur le point d'être mise au lit, maman n'a d'yeux que pour elle et n'accorde que très peu d'attention à celui qui finit par avoir l'impression de ne servir que sur le plan financier. Elle se réveillait parfois en pleine nuit, réveillée par des paroles souvent trop fortes qui ne lui étaient même pas adressée dans la chambre d'à-côté. Que des disputes, beaucoup de mots qu'ils ne pensaient sûrement pas, des confrontations qui ne duraient jamais longtemps mais qui étaient nécessaires pour qu'elle comprenne l'instabilité de leur couple.
Pour lui permettre de souffler un peu en dehors de l'école mais aussi de se dégourdir comme beaucoup d'enfants en ont besoin, ses parents l'ont inscrite au Idaho Juniors FC, club de football que la famille est déjà allée voir jouer sur le terrain de nombreuses fois. Des entraînements de foot tous les samedis après-midis, des matchs avec des villes voisines tous les mois, Alexis a toujours su montrer son amour pour le ballon noir et blanc.
À ses huit ans, âge à partir duquel on a arrêté de la traiter comme une enfant, maman a décidé de la faire entrer dans le monde des mini-miss. Peut-être que c'était parce qu'elle avait envie de faire d'elle une petite star, peut-être qu'elle cherchait à combler un rêve qu'elle n'a jamais pu réaliser elle-même... C'était pas vraiment important, de toute façon, Alexis n'a jamais eu son mot à dire là-dessus. Le monde de la scène, de la compétition, des robes à paillettes et des coiffes extravagantes, un monde auquel Alexis a su prendre goût mais qui finit par devenir un cauchemar vivant.
C'est sûrement la période de sa vie durant laquelle sa mère a su se montrer la plus présente. Elle prenait tout ça très à cœur, sûrement trop à cœur et cherchait à faire d'Alexis une petite célébrité dans la région. La mère l'inscrivait à toutes les compétitions possibles, l'emmenait aux quatre coins de l'état maquillée, habillée comme une fille qui avait parfois le double de son âge initial. Au début, la pré-adolescente trouvait ça drôle, elle aimait ça, passait de bons moments avec sa mère... mais tous ces allers-retours en voiture, toutes ces soirées passées à devoir faire la belle devant un jury de soi-disant "experts de la mode" la fatiguaient plus qu'autre chose. L'excitation, le divertissement n'étaient plus présents, et même si elle en parlait à sa mère, elle n'avait pas d'autre choix que celui de continuer, de parfois rater l'école pour son plus grand plaisir. Ce passe-temps était devenu très important pour la mère, comme une obsession dont elle ne parvenait pas à détourner le regard, et c'est en partie pour cette raison que cette relation forte qui les unissait auparavant s'est finalement brisée, et c'est comme ça que tout s'est terminé.
Octobre 2015 | 10 ans — Yakima, Washington
Le début de la fin
Mme. Roswell avait prise connaissance des faits-divers récents. Des gens qui se mettent subitement à devenir fous, des malades mentaux qui se mettent à tuer, d'étranges vidéos qui se mettent à circuler sur les réseaux sociaux... Mais ça ne l'inquiétait pas plus que ces vidéos violentes qu'elle avait l'habitude de voir sur internet, notamment sur Facebook. Elle se disait que ces nouvelles étaient des faits-divers comme les autres, et n'y prêtait pas bien attention. C'est l'Amérique, après tout, ils étaient habitués à ce genre d'histoires. Mais tout est soudainement devenu plus vrai un samedi soir d'octobre, lorsque les autorités ont appelé la population à garder son calme et à rester en lieux sûrs après la découverte d'un nouveau virus. Mère et fille étaient à un concours de beauté, à quelques heures de Boise, concours brutalement annulé en raison des nombreux incidents extérieurs et des consignes de sécurité annoncées par le gouvernement. Mais c'est temporaire, toutes ces personnes réfugiées dans le théâtre maintenant clos pensent que le concours sera reporté, mais ils ne se doutent pas véritablement de l'ampleur des circonstances. Alexis ne quitte plus les bras de sa mère, et c'est là-bas qu'elles passent la nuit avec plus d'une centaine d'autres personnes toutes aussi choquées qu'elles.
Dans les jours qui suivent, Alexis et sa mère quittent le théâtre avec le reste du troupeau, escortés par des militaires qui les emmènent dans l'un des refuges mis en place par le gouvernement. Celui qu'elles rejoignent prend place dans le gymnase du lycée privé de Yakima, une grande salle de sport assez grande pour accueillir quelques centaines d'habitants. Géré par des soldats qui n'ont pas la capacité de donner plus d'informations sur les événements en cours, Alexis et sa mère sont terrifiées mais gardent espoir malgré le fait que les réseaux téléphoniques soient saturés et qu'il leur est impossible de contacter le père de famille. Des épidémies, il y en a déjà eu, il n'y a pas de raison de s'inquiéter... pourtant, elles ne peuvent s'en empêcher, et c'est pas sa mère qui trouvera les mots justes pour l'aider à se sentir mieux, elle qui est tout aussi terrifiée que sa fille.
Décembre 2015 | 10 ans — Yakima, Washington
Survivre
Voilà deux mois, bientôt trois qu'ils sont dans ce fameux gymnase. La télé, la radio, les téléphones... plus personne n'est capable de les utiliser pour essayer de s'informer à propos de la situation. On ne sait pas si on pourra bientôt rentrer chez nous, si les choses se sont calmés à l'extérieur mais la dose d'espoir du groupe se met grandement à chuter. Les soldats qui auparavant tenaient les rênes ont décidé de mettre les civils à contributions, et c'est ainsi que quotidiennement, ils sortent à tour de rôle, par groupes de cinq, six à l'extérieur dans le but d'aller chercher des vivres. Les enfants restent à l'intérieur et ont interdiction de sortir. Alexis passe ses journées dans les bras de sa mère, ou quand elle en a envie, en compagnie des quelques autres enfants qui cherchent tant bien que mal à tuer le temps. Elle entend des rumeurs de la bouche des plus grands. On parle de morts-vivants, de monstres, de créatures innommables... c'est assez pour effrayer Alexis, mais la jeune fille n'y croit pas réellement. Même si son espoir commence à s'estomper, elle n'imagine pas toutes ces choses possibles. La vie n'est pas un film de science-fiction, après tout.
Les adultes ayant mis les pieds dehors lors d'excursions depuis le début discutent aussi de ce qu'ils voient dehors. Les cadavres, le sang abondant, les hommes "malades" que les militaires ont exécutés. Tout le monde comprend peu à peu que la menace est peut-être plus dangereuse que ce qu'on leur a laissé penser.
Mi-décembre, les premiers flocons pointent le bout de leur nez et réaniment légèrement la joie et la bonne humeur chez petits et grands. Alexis observe pour la première fois sa mère quitter le refuge et rejoindre l'une de ces excursions mises en place en novembre. Sa mère est choisie au hasard pour sortir, accompagnée d'autres civils et de soldats. Alexis essaye de garder son sang froid, de ne pas éclater en sanglots dans les bras du seul membre familial qu'il lui reste, mais elle le fait. Elle sait que certains adultes ne sont pas revenus, elle sait que sa mère court un grand danger en sortant... mais elle est contrainte de la laisser sortir. De longues heures passent, et elle rentre saine et sauve... mais ses pensées, son optimisme s'en trouvent changés.
Mars 2016 | 10 ans — Yakima, Washington
L'extinction
Alexis n'y croit plus vraiment. Au revoir papa, au revoir la télévision, au revoir les meilleures copines à l'école et bonjour la déprime, l'oubli, l'apocalypse. Elle croit de plus en plus à ce que les adolescents racontent. Peut-être qu'ils ne cherchent pas à lui faire peur comme sa mère aime le lui dire.
Civils, militaires, ils sont des dizaines à sombrer et à tomber lors d'excursions en ville. La population du refuge baisse petit à petit, et l'ambiance laisse penser qu'ils ne tiendront plus très longtemps. Les vivres manquent, les prises de têtes mêlant civils (et même parfois soldats) se multiplient. Pourtant, des civils profitent des sorties extérieures pour essayer de trouver des gens, un nouveau groupe à rejoindre, et plus importante encore : des vivres dans une ville déjà vidée de toutes ses ressources. La fin de vie du refuge est proche, beaucoup le savent et beaucoup pensent secrètement et attentivement à la prochaine étape.
Une nuit de février, alors que tout le monde (ou presque) a les yeux clos, un homme parvient à se munir du fusil de l'un des militaires du refuge et l'exécute. Des coups de feu retentissent dans la salle de sport. Les enfants pleurent, les plus grands sont en panique. On hurle, on cherche à dissuader le père de famille de faire ce qu'il prévoit de faire, mais il le fait quand même. Il se saisit des clés du seul véhicule militaire, ordonne aux siens de monter, puis il disparaît dans la nuit. Attirée par tout ce boucan, une horde fait irruption et décime le camp tout entier. Aucun d'entre eux n'est préparé, et ils sont nombreux à se faire mordre et à perdre la vie cette nuit-là. La mère d'Alexis en fait partie.
L'enfant est spectatrice de toute la scène, du début à la fin. Enfermés dans les vestiaires du gymnase, ils sont nombreux à se pousser, et à s'énerver derrière la porte, se disputant pour chacun avoir l'occasion de regarder par le trou de la serrure pour vérifier la véracité de ce qu'ils n'avaient jamais espéré voir, pendant que les plus petits pleurent dans un coin de la pièce. Les plus grands, âgés de seize/dix-sept ans décident de prendre les choses en main. Certains bloquent la porte tremblante avec des meubles et matelas fragiles, pendant qu'on fait sortir les plus jeunes par la seule fenêtre des vestiaires. La bande de jeunes réussit à se hisser en dehors du périmètre attaqué et marche de longs kilomètres avant de trouver à nouveau refuge, alors que le jour ne fait que se lever.
Avril 2016 | 11 ans — Naches, Washington
Changements
Exténués après de longues heures de marche, à tenter tant bien que mal d'éviter les nombreux rôdeurs sur leur chemin, le groupe entièrement constitué de pré-adolescents et de jeunes adultes prend soin d'emprunter les chemins les plus sûrs, évitant les coins "reclus" ainsi que les rues trop ouvertes. Après plusieurs heures et au lever du soleil, ils s'arrêtent aux abords d'une station-service un peu éloignée de la ville dans laquelle ils décident de s'arrêter. Entourée de quelques voitures abandonnées et de cadavres qui ne se réveilleront pas, ils jugent cet endroit sûr. Ils font le tour de la petite supérette et observent les rayons à moitié vidés. Nourritures, junk-food type chips à toutes les sauces et bouteilles d'eau, ils décident de s'y installer. Les premiers jours sont les plus rudes et les plus stressants puisqu'ils ne savent pas s'ils sont en lieu sûr. Alexis aide, comme tous, à sécuriser la station-service. Elle aide à pousser les meubles ainsi qu'à tenir les planches de bois qui serviront à bloquer les vitres principales. C'est dur d'avancer, mais elle est forcée de faire le deuil de sa mère en silence.
Ils tiennent pendant des semaines, ce qui est surprenant pour une bande de jeunes. Ils font la rencontre de quelques groupes de passage, et ont la chance de ne jamais (ou très peu, en tout cas) rencontrer d'individus mal intentionnés. Quelques adultes rejoignent leur groupe et participent au bon fonctionnement de leur petit camp. La nourriture se fait sentir, ils sortent régulièrement par groupes de deux/trois pour trouver des vivres à ramener. Certains rentrent, certains ne survivent pas... c'est devenu une habitude. Des amitiés se forment, et les plus jeunes grandissent et apprennent les bases. C'est en avril 2016 qu'elle tua son premier infecté à l'aide d'une machette trouvée sur un cadavre.
Avril 2017 | 12 ans — Naches, Washington
Rencontre minable
Alexis était seule, arpentait les rues vides de Naches à la recherche de vivres avec un garçon légèrement plus âgé. Armés d'une machette et d'un couteau de chasse, ils se pensaient inatteignables. Ensemble, ils fouillaient des maisons abandonnées depuis le début de la matinée, avaient récolté de quoi faire tenir leur groupe quelques jours de plus avec des bonbons, des sandwichs dont la date de péremption était passée... rien de très sophistiqué, mais le strict minimum. Est-ce qu'ils pouvaient s'en plaindre, de toute façon ? Ils venaient de sortir de l'une des maisons lorsqu'une bande de six hommes, six inconnus qu'elle n'avait jamais vu auparavant, se jeta sur eux. Alexis n'eut pas le temps de se munir de sa machette qu'on lui tenait déjà les bras et les jambes. Le garçon lui, leur donna plus de fil à retordre mais se fit immobiliser lui aussi. On les jeta à l'arrière d'un 4x4, attachés comme de vulgaires bouts de jambon, et on les emmena loin, très loin de Naches, sans leur donner de réelles explications. Alexis était terrifiée, Peter lui bouillait de colère. Allongés dans le coffre du pick-up, l'un d'eux restait assis à leurs côtés, une main sur son fusil... Peter essayait de la calmer tout en essayant de trouver une idée pour les sortir de là... Mais cet homme ainsi que les liens qui leur tenaient les bras et les jambes les empêchaient de faire tout mouvement...
Avril 2017 | 12 ans — Seattle, Washington
Nouveau rôle
Elle ne sait pas où elle est. Elle s'est endormie pendant le trajet qui a dû durer plusieurs heures. Quand elle ouvre les yeux, elle se trouve dans un genre de cellule. Personne à l'horizon, mais un plateau repas se trouve juste à ses pieds. Affamée, elle se redresse pour se nourrir sans même penser à sa nouvelle situation. Au moins, elle mange. On lui a confisqué sa machette, son sac-à-dos et les quelques bricoles qu'elle avait dans les poches. Le repas est bon, et n'est constitué que de viande... ce qui a le don de la surprendre, mais sans plus.
Un instant plus tard, se rendant compte qu'elle est réveillée, un homme (qui semble être le gourou de ce groupe) entre à ses côtés. Son ami s'en est allé, mais elle est restée. Il pose une main sur son front pour regarder si elle a de la fièvre, mais semble en bonne santé. Il l'observe, puis se met à lui parler. Elle est seule, mais leur servira quand même. Elle recrache ce qu'elle a dans la bouche lorsqu'il lui admet viande qu'elle vient d'avaler est humaine, et non animale... ce qui a le don de le faire sourire en coin. Il veut se servir d'elle. Chaque jour, il lui explique qu'elle se postera au milieu d'une route, à quelques kilomètres du camp, et qu'elle prétendra être seule et avoir besoin d'aide. Les plus naïfs tenteront de l'aider, et se feront cueillir par des hommes armés cachés aux alentours. Rien de bien compliqué, mais un plan qui parvient à la faire frissonner. Elle refuse d'abord catégoriquement, mais les arguments du leader la font peu à peu changer d'avis, jusqu'à lui en donner l'eau à la bouche. Un toit, un vrai lit bien douillet, de quoi se restaurer quand la faim et la soif se font sentir... Entêtée, elle refuse, encore et encore, mais ils mettent quand même leur plan à exécution le lendemain.
Elle reste au milieu d'une route, appelle à l'aide... et ceux qui l'approchent finissent avec une balle dans la tête. On ne l’aurait pas pensé, mais beaucoup de personnes passent encore dans le centre-ville à la recherche de vivres, ou même d’un petit coin où se reposer. Plus elle le faisait, plus elle avait l’impression de rencontrer de personnes. Des personnes seules, des familles, des jeunes… elle avait tout vu. Vraiment. Et elle avait peut-être mené déjà plus d’une dizaine de personnes entre les griffes de ces psychopathes de cannibales. Elle a fait ça chaque jour, et chaque soir une fois que la nuit tombait, on venait la récupérer en 4x4 et on la ramenait au refuge pour retourner dans sa pièce sombre dans laquelle on la laissait dormir jusqu’au lendemain matin pour qu’elle recommence, encore et encore. C’était son quotidien. Elle ne mangeait que très peu. Elle n'a pas vu Peter depuis son arrivée, elle demandait où il était, ce qu'ils lui avaient fait... mais on ne lui répondait jamais. Intérieurement, elle savait ce qu'on lui avait fait, mais elle ne voulait pas y croire, ni même y penser. Peut-être qu'elle leur était utile vivante, et que lui non ? Peut-être qu'il leur avait donné trop de fil à retordre ? On lui donnait de la nourriture, de la viande qu'Alexis mangeait tout en connaissant sa vraie nature. C’est pour cette raison qu’elle en mangeait le moins possible et qu’elle se focalisait toujours sur les autres aliments qui accompagnaient ses repas.
Est-ce qu'elle se sentait mal de faire ça à tous ces innocents qui n'avaient rien demandé ? Forcément. Mais est-ce qu'elle avait le choix ? Pas vraiment.
Août 2017 | 12 ans — Seattle, Washington
Renouveau
Les choses qu'on lui fait faire se trouvent être très éprouvantes, surtout en périodes d'été mais Alexis tient bon. Au bout de quelques mois à faire tout ce qu'ils lui ont ordonné de faire sans se plaindre, sans tenter quoi que ce soit pour s'échapper, ils finissent par lui ouvrir les portes de leur camp. Elle n'est plus en cellule mais a désormais un matelas auprès des autres membres du camp. Elle a la possibilité de se déplacer pleinement dans l'ancien entrepôt logistique, et fait la connaissance de pas mal d'entre eux. Le camp est en partie composé d'hommes, et de très peu de femmes. Elle est la plus jeune, mais parvient à s'y intégrer sans problèmes. On lui fait plus confiance mais on continue de la garder à l’œil, parce qu'on sait jamais. Elle continue de travailler pour eux, puis finit partagée entre l'idée de finalement essayer de s'échapper ou de rester avec eux, là où elle a protection, nourritures et tout ce dont elle a besoin.
Finalement, elle n'aura pas à en décider puisqu'ils se feront attaquer quelques mois plus tard.
Novembre 2017 | 12 ans — Seattle, Washington
Elle était plantée sur la route comme elle le faisait en boucle ces derniers mois. En raison de problèmes d'effectif, elle n'était accompagnée que de deux hommes ce jour-là, qui s'était postés derrière une voiture, à quelques mètres d'elle. Alexis ne sait pas comment ça a capoté, ni comment c'est arrivé... mais quand un groupe de survivant l'approcha pour lui venir en aide, personne ne tira.
Ils lui ont donné quelques vivres, lui ont proposé de les accompagner. Pourquoi est-ce qu'ils ne tiraient pas comme ils le faisaient tout le temps ? Elle les laissa partir, puis s'approcha du poste des deux hommes... qui s'étaient fait mordre. Assis adossés à la voiture, ils appuyaient sur leurs morsures tout en communiquant au talkie-walkie leur situation. Ils étaient affaiblis, la regardaient silencieusement, la main posée sur leur morsure. C'était le moment... Alexis s'enfuit sans qu'ils ne puissent la rattraper, bien trop occupés par leur mort imminente que par son sort.
Les jours passent, elle ne sait plus où elle va, elle ne sait pas ce qu'elle fait. Elle finit par prendre refuge dans une vieille usine désaffectée de Seattle, à quelques kilomètres du dernier endroit où elle s'est laissée voir. Elle survit comme elle peu, mange ce qu'elle trouve, dort sous ce toit qui la protège à peine des précipitations nocturnes. Et en un rien de temps, elle finit à court de vivres. Elle n'ose pas quitter ce périmètre "de sécurité" qu'elle est elle-même fixé de peur de recroiser le chemin de ces hommes qui l'ont faite martyre. Ce périmètre, c'est pas elle qui le brisera mais une inconnue, en pleine nuit, alors qu'une tempête s'abattait à l'extérieur...
Elle était jeune, mais quand même plus âgée qu'elle. Elle avait l'air d'avoir dix-huit, dix-neuf ans, pas plus, pas moins. Elle était armée d'un revolver qui semblait assez faux... comme un jouet, mais dont Alexis n'osa pas la questionner lorsqu'elle celle-ci la tira hors du sommeil, l'arme sur le front. À la fois confiante et nerveuse, elle la questionna, lui demandant où étaient ceux qui étaient avec elle... Elle lui posa beaucoup, énormément de questions pour savoir si elle ne pourrait pas se faire surprendre par l'un de ses partenaires, mais non, Alexis était bien seule.
Cette jeune femme qui, lors de leur première rencontre, la braquait avec son arme alors qu'elle cherchait un simple endroit où passer la nuit à l'abri de cette pluie qui ne s'arrêtait pas, est finalement restée à ses côtés plus qu'il ne l'était prévu. Les deux jeunes ont passé la nuit à discuter. Ses années de cours, la disparition de ses parents, son rêve de devenir avocate qui n'a jamais pu se réaliser, l'homme qui a tenté de l'abattre... Natalia lui a tout raconté. Jusqu'à l'aube, elles ont discuté de leur vie d'avant, de ce qui leur était arrivé depuis l'effondrement de la société... Et, bien qu'elles ne se connaissaient pas, la jeune femme eut beaucoup de peine pour Alexis qu'elle décida inconsciemment de prendre sous son aile.
Le lendemain, une fois la météo calmée, c'est suivie par Alexis que Natalia se rendit dans son campement, où elle vivait vraisemblablement seule, situé au dernier étage d'un building de Seattle. Alexis, n'ayant pas vraiment d'attaches, finit par s'installer avec elle et débute ainsi une nouvelle routine quotidienne. Elles vivent bien, survivent même. Natalia défend Alexis de sortir quand elle n'en a pas besoin, et c'est ainsi elle qui sort quand elles manquent de vivres. Elle lui ramène des BDs quand elle en trouve, essaye de la protéger comme elle le peut... Alexis regagne enfin le sourire après tout ce qui lui est arrivé de mauvais.
Février 2018 | 12 ans — Seattle, Washington
Les filles s'en sortaient plutôt bien. Elles sortaient, quand il y en avait besoin, un peu en dehors de Seattle à l'aide de deux vélos récupérés, quittait les coins habituels après les avoir bien fouillés pour en trouver de plus frais. Seattle s'est fait décimer de toute chose utile. Vivres, médicaments, les années ont fait leur travail. Soit ce qu'elles trouvaient était périmé, soit il ne restait plus rien. Sortir de Seattle leur permit à toutes les deux de reprendre un peu goût à la vie. Le paysage est toujours le même, jonché de voitures en ruines, de cadavres qui puent la mort et gâchent la vue.
Alexis ne l'avouait pas mais elle commençait à s'attacher à la jeune femme. Elle devait avoir aux alentours d'une vingtaine d'années, peut-être un peu plus, mais elle aimait son style 'gothique', son caractère de merde qu'elle partageait. Elles s'aimaient, se prenaient parfois la tête pour des raisons sûrement futiles... mais elle prenait soin d'elle, et ça, Alexis l'appréciait.
Juillet 2018 | 13 ans — Seattle, Washington
Treize ans, Alexis avait treize ans mais elle ne s'en doutait même pas. Elle ignorait la date qu'il était et elle s'en fichait d'ailleurs un peu. Elle n'avait pas de rendez-vous, elle n'avait rien à faire à part survivre et c'était déjà une lourde tache. Elle traînait avec Natalia depuis plusieurs mois, peut-être six, peut-être dix. Les filles n'avaient plus aucune notion du temps. Elles avaient quitté cet appart dans lequel elles s'étaient mises à l’abri par manque d'intérêts dans la zone. Elles marchaient, arpentaient les rues sans vraiment savoir où aller. Elles n'étaient pas fortes, elles n'étaient pas armées jusqu'aux dents, mais elles parvenaient à rester en vie. Elles se donnaient juste les moyens, le minimum pour s'en sortir. La jeune adolescente avait certaines responsabilités qu'elle n'avait jamais pensé avoir avant un bon bout de temps, elle se sentait déjà devenir adulte et ça lui procurait un très bon sentiment. Elle avait une arme, elle participait à sa survie et ne restait plus assise dans une pièce fermée... Elle faisait quelque chose, elle et la blonde formaient une équipe, une très jolie équipe.
Elles passaient leurs journées à fouiller les maisons qu'elles trouvaient, ramassant ce qui pourrait s'avérer utile tout en privilégiant les vivres ainsi que les vêtements. Elles ne passaient jamais leur nuit au même endroit, pouvaient s'endormir un soir sous le toit d'une boulangerie et le lendemain soir dans une cabane au fond d'un jardin. Elles se déplaçaient sans cesse et c'était une très bonne stratégie qui leur permettaient de ne pas se faire mordre. Si elles voyaient que l'endroit craignait, elles n'y passaient pas plus d'une nuit.
Décembre 2018 | 13 ans — Seattle, Washington
Les deux filles fouillaient une vieille maison abandonnée comme elles le faisaient quand elles étaient en manque de vivres. Son sac sur le dos, une lampe torche dans la main, Alexis poussait la porte de l'une des chambres à l'étage après avoir fouillé le rez-de-chaussée de fond en comble avec Natalia. Elles avaient l'habitude de se répartir les tâches, de se séparer lorsqu'elles entraient dans un nouvel endroit, ce qui n'était pas une très bonne idée puisque n'importe quoi pouvait arriver, à n'importe quel moment. C'est ce qu'il s'est passé ce jour-là. Alexis n'eut le temps de pousser la porte de la chambre pour l'ouvrir qu'un homme à l'intérieur passa son bras hors de la chambre pour l'agripper. Alexis se mit aussitôt à hurler, Natalia monta rapidement les yeux pour retrouver l'homme aux vêtements sales, les bras enroulés autour de la gamine, une arme sur sa tempe. Natalia face à eux, elle essayait de le dissuader de faire toute action stupide, mais il semblait sûr de lui, trop sûr de lui. Il lui hurlait de poser toutes ses affaires, son sac inclus. La blonde qui s'exécuta, se débarrassant de son sac qu'elle lui lança gentiment sans même hésiter. Il le saisit d'un bras, Alexis lança un discret regard à Natalia puis... soudainement, elle lui mordit horriblement le bras, ce qui le fit hurler de douleur. Il relâcha son emprise autour d'elle puis elle se mit à courir hors de la pièce pour se mettre en sécurité. Elle quitta la chambre à toute vitesse, laissant tomber son arme à terre. Natalia, toujours dans la chambre ne perdit pas la moindre seconde, se lançant sur l'arme qui traînait à terre pour l'attraper la première et mettre fin à la situation... Se doutant de ce qu'elle allait faire, il l'agrippa par les cheveux avant qu'elle ne puisse atteindre l'arme, puis il la claqua violemment contre le mur, ses grosses mains fermement enroulées autour de son cou... et en un rien de temps, Natalia lâcha son dernier souffle.
Mai 2019 à aujourd'hui | 14 ans — Seattle, Washington
Renouveau
Elle errait seule dans les rues de Washington, faiblement couverte de vêtements en lambeaux et uniquement armée d'une machette usée glissée dans son jean. Son visage était couvert de sang désormais sec. Le jour venait de se lever, et elle n'arrivait toujours pas à y croire. Le groupe de tarés, les quelques souvenirs horrifiques qui lui reviennent comme de gros coups dans l'estomac. Elle a tué des hommes dans leur sommeil. Un, deux, trois... elle n'arrive pas à se souvenir combien, ni même si tout ça est réel. Elle se souvient d'une arme ramassée sur un cadavre, d'un homme qu'elle a pointé au revolver, affaiblie, affamée. Elle voulait un peu de ses vivres. Elle était perdue, confuse. Elle ne se souvient plus comment cela pu arriver, mais elle a tiré. Le sang, l'homme qui agonisait, la façon dont elle a failli glisser lorsqu'elle s'est ruée sur lui pour lui porter secours... mais qu'est-ce qu'elle aurait bien pu faire ? Ça l'a rendue folle. Peut-être qu'elle a tout imaginé, peut-être qu'elle est tout simplement devenue tarée.. Les mains tremblantes, la respiration haletante... Elle marche, erre sans but. Elle ne sait pas où aller, mais elle sait qu'elle sera plus sûre en étant seule qu'avec eux.
Elle trouve refuge dans un centre-commercial ravagé par les nombreuses visites qu'il a reçu ces dernières années. Des casseurs, des gens en manque de vivres, des rôdeurs. Elle trouve un coin où s'allonger un instant, ferme les yeux inconsciemment puis se réveille face à des inconnus. D'abord apeurée puis intriguée lorsqu'elle se rend compte qu'ils ne se montrent pas néfastes. Bien habillés, propres, qui ont l'air de ne manquer de rien. Ils la questionnent, lui posent des questions sur son passé, mais lui demandent aussi comment elle imagine son futur. Ils lui montrent des photos de leur camp, lui en parlent comme s'ils pensaient que sa présence pourrait leur être bénéfique. Fort Ward, c'est comme ça qu'ils l'appellent, leur petite base... Alexis se montre à la fois curieuse mais aussi méfiante. Mais à la vue des photos, des preuves et de tous leurs dires, elle ne peut s'empêcher de rêver de cet endroit idyllique qui a tout l'air faux... Elle les a suivit, et c'est dans ce paradis plus vrai que nature qu'elle essaye de se rebâtir un semblant de vie depuis maintenant le début de l'année 2019.
Les événements de juillet dernier, Alexis les a vécus avec crainte et nervosité. Les adultes ont tout fait pour que les enfants et les plus jeunes n'aient pas à être témoins de ce bordel qu'il y avait dehors. Alexis, pour en savoir plus, ne se basait que sur les "on dit" et les quelques instants qu'elle a pu observer à travers les vitres de cette maison dans laquelle on l'avait forcée à rester enfermée. Elle a toujours été convaincue de s'être trouvé un petit nid douillet à Fort Ward... Et ces coups de feu, le carnage à l'extérieur l'a rendue folle, lui a donné la sensation qu'elle n'y resterait pas très longtemps... Tout est réglé pour le moment, mais elle sait qu'elle ne peut se reposer sur ses lauriers. Un rien peut causer la fin du camp et changer ses "plans", et ce n'importe quand. D'ailleurs, plusieurs personnes se sont mises à tomber malade peu après qu'elle ait rejoint le camp. Les rumeurs disent que c'est un "vaccin" auquel elle a échappé qui en serait la cause. Alexis reste éloigné de ces vivants, mais ne peut s'empêcher de s'intéresser à la situation, à ces gens qui pourraient mourir du jour au lendemain.
Voilà plusieurs mois qu'Alexis s'est officiellement installée dans le camp de Fort Ward après que des membres l'aient repérée à l'extérieur et convaincue de se joindre à eux. On ne peut pas dire que ses débuts au camp furent paisibles. Après tout ce que l'adolescente a enduré là-dehors, beaucoup ont compris qu'il fallait lui laisser un peu de temps. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Fort Ward fut d'une grande aide pour elle. Le camp, c'est l'équilibre qu'il lui avait tant manqué dans sa vie. Une organisation puissante, un bon niveau de vie, un camp assez développé et une population plutôt nombreuse... Si elle n'était pas aussi lucide qu'elle l'est aujourd'hui, Alexis pourrait s'y tromper avec les quelques souvenirs qu'il lui reste de l'ancien monde, de la vie calme et paisible qu'elle vivait avant l'extinction.
Même si après quelques mois, elle a toujours quelques difficultés à s'adapter aux règles du camp, on peut dire qu'elle s'y sent bien et a su s'y intégrer. Elle s'est liée d'amitié avec Zelda, adolescente de son âge rencontrée lors des quelques cours qui sont donnés. Elle qui, auparavant, avait du mal à aller à l'école se trouve aujourd'hui être l'une des premières à pousser les portes de la salle de classe. Elle participe avec plaisir et entrain aux séances, écoute attentivement et se trouve très intéressée par les cours qui sont dictés.
Beaucoup ont du mal avec la jeune fille. Son vocabulaire assez cru, son caractère enflammé, son tempérament bancal et cette hyperactivité qu'elle ne peut pas dissimuler... mais ceux qui prennent le temps de vraiment apprendre à la connaitre découvrent une jeune fille perdue, qui cherche juste à vivre normalement et à garder une raison de continuer de vivre.
Au sein du camp, il est évident qu'on ne lui confie pas tant de tâches que ça à quatorze ans. Dès son arrivée, elle a donc fait de son mieux pour prouver qu'elle était pleine de bonne volonté, qu'elle voulait un vrai rôle. Comme Zelda, il lui arrive d'aider à charger les camions qui approvisionnent les avants-postes des Remnants, même si Alexis préfère plus que tout passer ses après-midis du côtés des jardins, des cultures et des plantations. Se salir les mains, se blesser ne la dérange pas. Elle a suivi les conseils de Valentine qui l'accepta avec gentillesse au sein des cultures, et s'est découvert un amour insoupçonné pour la cultivation de terres. Vous l'aurez compris, Alexis est de ceux qui aiment rester occupés, de ceux qui veulent se rendre utiles.
Fort Ward, c'est le début d'une nouvelle histoire pour Alexis. Une nouvelle page entamée, un semblant de vie ordinaire... c'est pile ce qu'il lui fallait pour gagner raison, et avoir les idées claires.
• Âge irl : 19 ans
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Le design, l'activité, les annexes superbement bien écrites et détaillées.
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bvckysredemption pour la photo, moi-même pour l'avatar (et Netflix, forcément).
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Alyvia Alyn Lind • <bott>Alexis Roswell</bott>
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Re: “i can do this myself, fuck you very much.”
Ven 1 Nov 2019 - 17:01
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Re: “i can do this myself, fuck you very much.”
Ven 1 Nov 2019 - 17:28
Bienvenue "officiellement" et bon courage pour la rédaction du reste de ta fiche !
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Re: “i can do this myself, fuck you very much.”
Ven 1 Nov 2019 - 19:02
Bonne rédaction de ta fiche ma chère amie. Dommage que tu as choisis le mauvais camp.
N'hésite pas à me MP si tu as des questions.
Bonne rédaction !
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Re: “i can do this myself, fuck you very much.”
Ven 1 Nov 2019 - 19:04
Merci !
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