Les jours avaient commencés à raccourcir. Le soleil se levait de plus en plus tard, pour se coucher de plus en plus tôt – et c’était sans compter le temps froid qui revenait se mêler de leur survie à tous. Signe que l’hiver s’installait tranquillement sur la métropole. Cette période de l’année était décisive, Kilian le savait, car elle nécessitait les derniers préparatifs en vue de la saison froide. Une saison sans merci. Il était donc crucial de réapprovisionner les différentes réserves de vivres, de combustible et de munitions, puisqu’avec les temps d’ensoleillement restreint et les températures qui tomberaient bien assez vite sous la barre du 0ºc, il ne serait plus question d’enchaîner inutilement les sorties à l’extérieur…

La découverte du No Man’s Land, quelques mois plus tôt, tombait donc à point nommé. Alors que Finch se devait de redoubler d’effort pour dénicher tout ce dont il avait besoin pour s’assurer une survie autonome et paisible tout au long de l’hiver, son troc d’alcool battait tranquillement son train. Les survivants de passages à l’entrepôt, se montraient généralement intéressés par les bonnes bouteilles de spiritueux qu’il apportait avec lui. D’autant plus que l’alcool semblait être un bon moyen pour se réchauffer. Mais est-ce que le troc allait suffire pour redorer convenablement ses réserves ? Le trentenaire y comptait bien ! Et allait s’assurer de faire tout le nécessaire pour y parvenir !



Une pluie verglaçante avait commencé à déferlée sur industrial district, lorsque Kilian atteignit enfin l’entrepôt, ce matin-là. Quelques minutes de plus et l'homme aurait été trempé jusqu’aux os, transit par le froid. Ne pouvant réprimer ce long frisson de soulagement, lorsqu'il sentit l’air chaud s’échapper de la porte d'entrée du No Man’s Land – porte qu’il s’empressa de franchir. S’assurant ensuite de bien la refermer derrière lui et de respecter cette seul et unique règle qui régissait ce refuge de vagabonds.

À l’intérieur, les vivants semblaient plus nombreux qu’à l’habitude. De petits groupes s’étant formés, ici et là, autour de vieux barils tout rouillés, dans lesquels se consumait des feux de camp. Faisant danser leur lumière orangée sur les murs de l'entrepôt, tout en répandant une agréable odeur de bois brulé. Le cogéan mit aussitôt le cap sur l’un de ces brasiers. Ne se faisant pas prier pour se frayer un chemin jusqu’aux flemmes chaudes et réconfortantes du baril. Se fichant éperdument de savoir qu’il venait de prendre la place d’une fillette. Faisant mine de ne pas l’avoir remarqué, alors qu'elle reculait sur son passage – braquant un regard outré sur ce nouveau venu, en se demandant s’il valait la peine ou non de défendre sa place… Choisissant de s'abstenir. Brave petite.

Frottant ses mains au-dessus du feu, Kilian promenait son regard sur l’assemblé. Cherchant à déceler celui ou celle qui serait le plus prometteur pour ses affaires. Arrêtant finalement ses iris claire sur une grande brune à quelques pas devant lui.

J'étais venue en repérage ; je n'avais pas mis les pieds au no man's land depuis quelques temps déjà et j'avais envie de voir quel type de troc étaient présents en ce moment ; je savais qu'une femme avait pas mal d'armes mais pour ça on était pas trop mal au camps. J'avais un sac sur le dos avec quelques petits choses à troquer : de la nourriture ; des objets de la vie courante trouvé pendant mes fouilles . Et même un sac de bonbons que j'avais pus trouver - chose rare et précieuse - j'en avais garder pour Jimmy et moi mais je m'étais dis que je pourrais peut être l'échanger contre des choses assez cool . J'arrivais dans l'entrepôt laissant ma moto au dehors , je savais parfaitement que s'était là les derniers moments où je pouvais encore la prendre ; Fred me l'avait réparée il y a peut mais l'essence manquait clairement ; bientôt ce serait en cheval que j'allais faire mes courses .

Je venais d'arriver alors que le froid était assez saisissant et même si j'étais bien vêtue - manteau d'hier ; écharpes , gants et bonnet - je devais avouer que la chaleur du feu ne me ferait pas de mal . Je n'eut aucun soucie à trouver mon chemin en me rapprochant du feu ; je connaissais certaines personnes et puis même aujourd'hui une jolie fille trouvait toujours quelqu'un pour la laisser passer . Mais me retournant je remarquais un homme prendre sans aucune gène la place d'une petite fille . Je fronçais les sourcils dans sa direction en le fixant de mes iris azurs . Je tendis un bras à la fillette pour la faire venir vers moi la mettant plus proche du feu et j'avais bien fait car la pauvre était vraiment gelée .

Depuis que j'avais Jimmy j'étais encore plus touchés par le sort des enfants ; non seulement parce qu’ils étaient précieux et sans défenses - du moins la plupart - : mais parcequ'ils étaient notre avenir . Ce mec là ne serait pas mon ami immédiatement s'était clair; il était bien trop con pour ça . Je ne le regardais plus vraiment lorsque je sentis une présence proche de moi ; une main sur ma lame - au cas où - je me préparais au pire quand je remarqua que c'était ce même type qui venais de s'approcher de moi .

J'eus un soupire en remarquant qu'il ne me lâchait pas du regard - Quoi ?! T'as jamais vu une meuf de ta vie ? Ce n'était pas la première fois qu'on me regardait avec insistance mais cette fois je n'avait pas de blessures étranges donc je ne comprenais pas pourquoi il était encore à venir me faire chier - clairement - . Peut être venait il me dire de m'occuper de mes fesses concernant la petite mais dans ce cas il serait que trop bien reçu . Entendant une réponse toujours la main sur mon arme j'étais prête à en découvre au besoin .

La chaleur des flemmes sur ses mains glacées lui fit le plus grand bien. Kilian pouvait sentir le picotement caractéristique de ses doigts qui se réchauffent, alors que la circulation sanguine se réactivait à leurs extrémités. Faisant légèrement enfler ses articulations en les rendant temporairement plus difficile à remuer. Puis, pendant que la chaleur du brasier faisait son œuvre, il avait laissé son regard danser tout autour de lui. Ses iris bondissant de l’un à l’autre des vagabonds présents dans ce No Man's Land. À la recherche d’un bon parti pour son troc, ou simplement quelqu’un avec qui se divertir un peu... Venant finalement immobiliser son attention sur la grande brune devant lui.

L'observant un long moment, par-dessus le feu, il avait fini par se décider à s’en approcher. Ne cessant toutefois de la fixer. Prenant grand plaisir à voir le malaise naitre sur son visage lorsqu’elle remarqua sa présence. Finch avait laissé un sourire charmeur étirer la commissure de ses lèvres, impassible au ton brusque qu’elle lui réserva en guise d’accueil. Après tout, il ne pouvait pas lui reprocher d’être autant sur ses gardes. Se contentant de l’observer avec encore un peu plus d’insistance avant de prendre la parole. Lui répondant sur un ton mielleux ;

« Bien sûr que j’en ai déjà vu, mais est-ce une raison pour s’empêcher d’apprécier la beauté d’une femme lorsqu’on en croise une ? » C’était un peu ringard, il le savait, mais en y ajoutant une bonne dose de son charisme, ça parvenait habituellement bien à flatter leurs égos.

Puis, il avisa sa main sur le manche de son arme et il ajouta sur ce même ton calme ; « Détend toi ma belle, je suis là que pour discuter. Crois-moi, si j’avais voulu te dégommer, ça serait déjà fait depuis longtemps. » Mais là n’était pas son intention. Enfin, à moins, bien sûr, qu’elle décide de jouer à la plus maline avec lui et daigne le confronter ? Pourtant, il en aurait été grandement surpris. À voir comment elle avait pris soin de la fillette, la prenant sous son ail pour l'approcher du feu, il était convaincu qu'elle n'était pas du genre à lancer l’offensive à la légère… Non, elle, il la sentait davantage comme la femme altruisme et généreuse. Faisant preuve d’une sensibilité qui pouvait jouer contre elle.

Sa phrase me fit lever les yeux aux ciel ; sérieusement ? Il me draguait là ? Je regardais la petite qui se réchauffait proche du feu et je lui répondit en arquant le sourcil - ça aurait pus être charmant ... ringard mais charmant si tu avais pas été un salaud avec la gamine surtout qu'elle ne le dérangeait pas réellement elle était toute petite à coté de lui . C'était juste un connard à mes yeux et il n'avait pour le moment aucun intérêt . Il vit surement ma main sur mon arme car il ajouta qu'il voulait juste discuter ; Toujours sur mes gardes je lui répondit sans attendre - Parler de quoi ? je n'étais pas contre la discussion surtout ici où il y avait pas mal de troc ; peut être avait il un truc cool à troquer . J'avais quelques trucs également peut être qu'on pourrait faire affaire qui sait ..

Je ne savais pas vraiment qui il était ni même à quoi m'attendre. Je croisais certains regards de personnes que je connaissais bien à l'entrepôt ; je n'étais pas comme le loup blanc mais j'avais vécus ici un moment et puis je venais souvent pour les trocs maintenant que j'étais l'émissaire de The Haven . Je restais néanmoins toujours sur mes gardes je savais que trop bien que les gens n'étaient pas des gentils ! Je l'observais du coin de l'oeil et je voyais bien qu'il n'avait pas l'intention de me tuer ou autre . Peut être troquer ?! J'allais vite le savoir .

Un prénom se fit entendre et la petite couru vers ce qui devais être sa mère ; elle me regarda en me remerciant avec un petit sourire adorable . J'étais heureuse que Jimmy soit chez nous ; en sécurité et au chaud dans le Fort . Je pensais parfois à reprendre la route mais en voyant cela je me disais que ce n'était pas une bonne idée . Je n'étais plus seule maintenant et je devais aussi penser à mon gamin .

J'attendais toujours la réponse de ... - Au faite c'est quoi ton nom . Se présenter est un minimum tu crois pas ? ma voix était froide mais c'était pas de la méchanceté ; juste de la méfiance il semblait être un beau parleur mais c'était pour moi les pires ; on ne savait pas ce qu'il pensait un peu comme Lance que j'avais connus il y a un long moment de ça . Les voix autours de nous étais fortes et je me rendit compte que je ne comprenais pas bien ce qu'il me disait ; il ne parlait pas très fort . D'un signe de tête je lui demandais de me suivre pour aller un peu plus loin - Tu disais ?

Kilian avait fait mine de ne pas comprendre lorsque Daniella lui fit mention de la fillette. Jouant la carte de la confusion la plus totale, il répliqua sur un ton à la fois perplexe et choqué ; « Et je peux savoir ce que j'ai tant fait à cette enfant ? Elle m'a pourtant l'air de bien se porter… Non ? » Il était un brin sur la défensive et plutôt convaincant dans son rôle d'homme dérouté. Souhaitant simplement qu’on lui explique ce qu’il avait fait de mal, parce qu’il ne comprenait pas – même si c’était faux, il savait pertinemment ce qu’il avait fait. S'apprêtant à plaider son innocence en clamant que, dans son empressement à vouloir se réchauffer, il n'avait tout simplement pas remarqué la présence de la gamine. Après tout, il n'avait jamais eut l'intention de la déloger.

Puis, lorsque la brune lui demanda de quoi il voulait parler, il haussa les épaules en lui souriant calmement. « Discuter… Discuter de ce que tu voudras bien discuter. » Il n'en dit pas plus. Laissant planer un sourire – et le mystère – en attendant de voir si elle serait du genre à monnayé un brin de causette. Profitant de ce silence pour l'observer un peu plus attentivement et tenter d'en apprendre davantage par son non-verbal. Se disant que, dans l'éventualité où il aurait à troquer avec elle, il avait une excellente bouteille de whisky en réserve dans son sac. Il se ferait un plaisir d'en partager un verre ou deux et peut-être même plus, s'il jugeait que ça en valait la peine. Et qui sait, peut-être que par la suite, elle serait même intéressée à en avoir plus.

Sa réponse était toujours en suspens, lorsqu’une femme – probablement sa mère – rappela la gamine à elle. Courant aussitôt la rejoindre, la fillette s’était retournée pour sourire à Daniella. Ce fut donc pour tenter de se racheter aux yeux de cette dernière, que Finch envoya, à son tour, un signe de la main et un large sourire à l'enfant qui lui répondit par une moue boudeuse en enfouissant son visage dans les jupes de sa mère. Un peu vexé par cette attitude, il fut presque tenté de lui renvoyer une grossière grimace pour se venger... Ce qui n'aurait certainement rien arrangé à son cas. Il fallait dire que, Kilian et les gosses, ça n'avait jamais fait bon ménage... et s'il n'avait jamais rien fait pour arranger ça, ce n'était pas parce qu'il n'éprouvait rien à leur égard, mais plutôt parce que le courant ne passait juste pas entre lui et eux.

Se tournant de nouveau vers son interlocutrice, lorsque cette dernière réclama froidement son nom, il avait souri. « Et bah dit-donc ! Tu devrais peut-être t’approcher un peu plus du feu, parce que tu es glaciale là... répliqua-t-il, toujours souriant, en cachant très bien sa propre froideur. Pourtant, tu as bien raison. Se présenter c’est effectivement un minimum, même si on a parfois tendance à l’oublier de nos jours… » Elle l'interrompit. Lui faisant signe de la suivre un peu plus loin, à l'abris du vacarme des conversations qui fusaient autour d’eux et qui nuisait visiblement à leurs échanges.

« Je disais qu’il fallait me pardonner pour ce manque de bonnes manières. Il faut croire que j’ai finit par perdre la main à force de survivre seul… C’est que, mes cannes de conserves et mes bouteilles ont la très fâcheuse manie de ne pas me répondre lorsque je leur parle. » Il avait ri, ne pouvant s'empêcher de penser que si elle tenait tant aux présentations, c'était probablement parce qu'elle était habitué à la survie en groupe... et ça, c'était fort interessant pour ses affaires ! Ne laissant toutefois rien paraitre de son analyse, l'homme lui tendit la mains ; « Kilian. Ravi de faire ta connaissance… hm ? » Il lui fit signe qu’il ne connaissait pas plus son nom à elle. Comme quoi il n’était pas le seul à ne pas s’être présenté dans cette histoire… Le blâme était toujours plus facile à faire porter aux autres, pas vrai ?!

Une fois les présentations faites, la belle brune – Dani, donc – s'était presque aussitôt montrée intéressé par les bouteilles que lui avait mentionner Kilian pour tâter le terrain. Elle n’y alla pas par quatre chemins, d’ailleurs, et lui demanda, sans détour, ce qu'il avait comme truc sympa dans ces stocks. Le sourire de l'homme s'était alors élargi. Fier de voir qu'elle avait donc mordue à l'hameçon. Fier de voir qu’elle s’intéressait à ce type de marchandise dont il était "le spécialiste" – et si ça pouvait sembler assez prétentieux de penser ça, c’était tout de même relativement vrai. Il ne leur restait plus qu'à en négocier le prix, puisque plus rien n'était gratuit de nos jours… et en particulier, de nos jours !

« Eh bien, à dire vrai, j’ai un peu de tout. Il suffit de me dire ce que tu aimes boire et je te le déniche sans problème. » Commença-t-il, sur un ton plus qu’assuré, alors qu’il lui ventait ses compétences. Il fit alors une pause dans son discourt pour en sortir une première bouteille de son sac, puis deux autres, comme pour donner du choix à sa nouvelle cliente ;

« Là, aujourd’hui, j’ai avec moi un excellent Whisky Ecossais. Si t’aime la qualité, ça en est un ! Mais, celui-là, n’est toutefois pas donné… Il faudra m’offrir quelque chose qui en vaille vraiment la peine pour l’avoir. Sinon, j’ai aussi quelques gammes moins dispendieuses, si tu préfères. La question est donc de savoir ce que toi, ou ton groupe, il lança ces derniers mots comme une bombe, une évidence – et ce, même si elle n’avait jamais préciser faire partie d’un quelconque groupe. Il en prenait donc le risque, se fiant à sa première impression ; celle lorsqu’il n’avait pu s'empêcher de penser que si elle tenait tant aux présentations, c'était probablement parce qu'elle était habituée à la survie en groupe... a à offrir en échange ?! »

La collection de son cousin – celle dans laquelle Kilian pigeait pour son troc – comptait plusieurs centaines de bouteilles. Des spiritueux provenant d’un peu partout dans le monde et qui passait par toutes les gammes de prix ; du très cher au plus modeste. Bien sûr, son stock ne serait pas éternel et l'homme était loin de le croire… Il devait donc en disposer de façon intelligente et réfléchit ! Et c’est justement ce qu’il s’évertuait à faire, aujourd’hui, en ouvrant la porte à des échange avec un groupe… Parce que, qui disait groupe, disait beaucoup de ressources !