You Can't Trust Kindness And You Can't Eat Gold

Les choses avançaient plutôt bien sûr le bateau, mais il n’y avait pas à dire, on avait besoin de bien plus encore. Je réfléchissais souvent à tout ce qu’on avait besoin avant et autant dire que la liste était longue. Il était certain qu’on avait besoin d’aide pour les travaux. Zayn et Salem nous étaient d’une importance capitale pour faire une bonne partie des travaux, mais tant qu’on n’avait pas de connaissance électrique on ne pouvait pas faire grand-chose. On avait besoin d’une personne capable de faire ça. On pourrait alors s’équiper en panneau solaire de façon plus grande surtout que le toit de la vigie du bateau pouvait être un endroit propice pour ce genre de chose. Alors je réfléchissais un peu. Je me rappelais avoir rencontré des gens capables de beaucoup de choses au No Man’s Land notamment un dénommé Allen. Ce gars-là m’avait aidé une fois lors d’un souci et j’avais appris qu’il était dans l’électricité avant, je ne savais pas vraiment quoi, mais je me disais que ce n’était pas loin et qu’on pouvait bien tenter l’expédition.

J’aurais pu en parler à Liam et y aller avec lui, mais nous étions dans l’optique de faire des efforts par rapport au fait que nous étions toujours collés l’un à l’autre. Il était peut-être temps de demander un coup de main à Charlie. Les températures avaient bien chuté dernièrement et il faudrait sans doute faire attention au froid, mais après tout, il ne risquait pas de nous arriver grand-chose. En dehors de Liam, je savais que j’avais l’embarras du choix pour m’accompagner dans cette mission de reconnaissance. Je pensais alors à Richie, Salem, les jumeaux histoire de voir qui serait le plus adapter à la situation, après quelques réflexions, j’arrivais à la conclusion que Charlie était sans doute le meilleur choix. C’était une femme de terrain et l’avoir à mes côtés me permettrait de la connaitre un peu mieux. Ni une ni deux, je partis à sa recherche à travers le bateau. Je finis par la trouver au niveau du stand de tir, elle était en train d’améliorer encore certaines de ses cibles à croire que ce ne serait jamais fini, je la savais un peu perfectionniste et cela ne m’étonnait donc pas beaucoup.

- Charlie ? Je te cherchais… Dis-moi, ça te plairait de partir en expédition avec moi pour le No Man’s Land ? On discutait de l’amélioration du bateau et je me disais qu’on aurait bien besoin d’un gars qui s’y connaisse en électricité, et dans mes souvenirs j’en avais croisé un là-bas.

Le reste de la description pouvait bien attendre un peu. Il fallait d’abord évidemment qu’elle accepte et que si c’était le cas, on se prépare, il était encore tôt et on pourrait se contenter de partir après le repas du midi, histoire d’avoir le ventre plein et de parler à tout le monde du projet du jour. Il était important que chacun sache où nous trouver en cas de besoin et comment nous retrouver si on ne revenait pas de suite. J’avais tout de même signalé que l’expédition pourrait durer plusieurs jours si on ne le trouvait pas aux No Man’s Land et que nous décidions de mener les recherches un peu plus loin. Le problème avec l’endroit c’est qu’on ne sait jamais trop sur qui ou quoi on peut tomber.

J’attendais Charlie devant le bateau. J’avais sorti mon gros manteau d’hiver, le bonnet et l’écharpe. Comme souvent, j’avais attaché mes cheveux en une queue de cheval. Je me frottais les mains l’une dans l’autre comme pour les réchauffer malgré les gants. Dans mon sac à dos, j’avais le nécessaire pour la survie. De quoi manger un ou deux repas si on ne trouvait rien dehors, cordes, carte, lampe torche. J’avais accroché à la ceinture mon pistolet d’un côté et le couteau de l’autre. J’étais équipé pour l’extérieur.

- On pourrait sans doute y aller à vélo, mais je me dis qu’en voiture on aurait moins froid.

Les mots avaient été dits alors que Charlie m’avait rejoint devant le bateau, j’attendais son avis et une fois donné, nous pourrions prendre la route jusqu’à destination.

Construire un stand de tir de A à Z avait été une sorte de thérapie pour Charlie. L’ancienne lieutenant de Police avait dût se concentrer pour mettre en place quelque chose et ensuite le construire. Ca lui avait permit d’aider son esprit à penser autre chose qu’à l’alcool. Grâce à ce petit projet, Charlie n’avait pas touché à une seule goutte d’alcool depuis maintenant quelques jours. C’était une petite victoire pour certains mais une grande victoire pour Charlie. Ces derniers temps, elle avait eut beaucoup de mal à se tenir loin de l’alcool et les derniers mois passés à survivre aux côtés d’Ava n’avaient pas été des plus simple. La relation entre les deux jeunes femmes avait été mise à rude épreuve et elles commençaient seulement à pouvoir mettre les choses à plat.
Comme tout les jours depuis maintenant quelques semaines, Charlie était au stand de tir. Elle trouvait toujours quelque chose à faire ou à améliorer, elle voulait qu’il soit parfait pour donner envie aux membres du groupe de venir s’entraîner. L’entraînement, c’était survivre. Une voix tira alors Charlie de sa réflexion. Lorsqu’elle se retourna, elle aperçut Lucia qui s’approchait d’elle. C’était elle qui avait décidé Charlie à rejoindre le groupe. Sans Lucia, Charlie ne serait probablement pas ici et elle lui en était reconnaissante.

- Hey ! Je suis toujours partante pour une petite expédition, tu le sais. Et puis ça fait longtemps que je suis allé au No Man’s Land. A défaut de trouver un électricien, on trouvera peut-être des choses intéressantes.

Charlie était quelqu’un de pragmatique. Si elles n’arrivaient pas à mettre la main sur le gars dont le groupe avait besoin, elles arriveraient bien à trouver quelque chose d’utile pour le bateau. Il n’y avait jamais de voyage à vide avec Charlie, elle se débrouillait toujours pour trouver quelque chose d’utile à ramener.
Après s’être remplis le ventre et avoir parlé de leur expédition au reste du groupe, Charlie et Lucia s’étaient données rendez-vous devant le bateau. Charlie était donc repassée par sa cabine pour prendre un bonnet, une paire de gants, une écharpe ainsi qu’un manteau bien chaud. Le temps s’était grandement rafraîchit ces derniers jours et il n’était pas question de mourir congelée. Son éternel sac à dos sur le dos, son glock et son couteau de chasse à la ceinture, Charlie descendit du bateau pour rejoindre Lucia qui l’attendait déjà.

- Ouais, en voiture ce serait pas mal. Je tiens à mes orteils et puis.. Ca décidera peut-être ton gars à nous suivre. Qui refuserait une balade en voiture de nos jours ?

L’ancienne lieutenant de Police était vraiment de bonne humeur aujourd’hui. Elle se sentait bien et les premiers jours de sevrage difficiles avaient fini par passer. Les nausées l’avaient quittées pour laisser place à un sentiment de bien être. Il n’y avait plus qu’à espérer que Charlie ne fasse pas une rechute.

Heureusement pour moi Charlie avait tranché et préférait aller en voiture au No Man’s Land avec le froid de canard qu’il faisait dehors, je n’allais pas dire non. Surtout que j’avais pris avec moi les clés de la voiture que Liam avait fait réparer par Salem. On pouvait donc partir en direction de cette dernière et aller à notre destination du jour. J’avais un petit sourire en me rapprochant de cette dernière avant de dire à Charlie sous le ton de la plaisanterie.

- J’admets que pour le coup, c’est de la folie de refuser ce genre de luxe.

Je posais mon sac à l’arrière avant de m’installer derrière le volant. Je réalisais l’espace d’un instant que cela faisait bien des années que je n’avais pas conduit, mais j’avais envie de me dire que c’était comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Heureusement pour moi, c’était une boite automatique ce qui réglait déjà quelques soucis. C’est en douceur que je pris la route pour le No Man’s Land, juste le temps de me réhabituer à la sensation. Une fois un peu plus sûr de moi, je pouvais en dire un peu plus à Charlie sur l’homme en question.

- Il s’appelle Allen, je te préviens d’ailleurs, il est grand, genre vraiment grand. J’avais fait des affaires avec lui quand on était passé avec Liam à l’époque et j’avais plutôt bien sympathisé alors je me dis qu’il pourrait nous aider. En tout cas, je lui fais vraiment confiance et j’en ai parlé avec Richie, il n’est pas très chaud, mais si je ne le bouscule pas un peu, on n’avancera jamais niveau effectif, je crois.

Pour le coup, elle devait comprendre de quoi je parlais plus qu’il avait fallu un temps fou à Richie pour finalement accepter les deux femmes, ça m’avait fait beaucoup de peine, mais malheureusement, je n’avais pas beaucoup à dire. Maintenant tout allait mieux alors c’était le plus simple. La route avait été un peu longue, puisqu’il avait fallu éviter bon nombre de morts en se rapprochant du lieu, j’avais l’espoir qu’on n’allait pas trop l’engorger et qu’on pourrait revenir par la suite. Je regardais la femme à côté de moi avant de récupérer mes affaires à l’arrière.

- Si jamais tu vois un type qui a l’air grand fait moi signe, y a une chance sur deux que ce soit lui. Même s’il n’est pas là, j’espère pouvoir tenir des informations sur l’endroit où il se trouve, je sais qu’il a pas mal de connaissance dans le coin.

Évidemment, laisser un mot en disant que je le cherchais aurait été sans doute le plus logique, mais je n’avais pas envie d’avoir à attendre un mois avant de le recroiser. On avait besoin d’électricité maintenant et plus l’hiver approchait plus cela devenait une certaine nécessité. J’inspirais un coup avant de sortir de la voiture. J’attendais que Charlie en face de même pour refermer le véhicule et rentrer dans l’entrepôt comme toujours, je faisais attention aux personnes qui se trouvaient là, ne sachant pas si je pouvais leurs faire pleinement confiance ou non.

Les deux jeunes femmes s’étaient installées dans la voiture et c’était Lucia qui avait pris le volant. Charlie préférait toujours observer les paysages de toute façon. Ca lui permettait d’avoir un oeil sur ce qui pouvait approcher de près ou de loin le véhicule. Les prunelles vertes de Charlie étaient rivés sur la route lorsque la voix de Lucia s’éleva dans la voiture. Des informations sur l’homme qu’elles allaient chercher étaient les bienvenue. Charlie écouta attentivement Lucia. Un grand gaillard ? Ce n’était pas un problème si il n’était pas hostile. Charlie ne pu s’empêcher de sourire lorsque Lucia souligna le fait que Richard n’était pas très enjoué à l’idée d’accueillir un nouveau dans le groupe.

- Richard fait tout simplement l’ours mal léché, comme d’habitude. Je suis certaine que tu n’auras aucun mal à lui faire entendre raison.

C’était quelque chose que Charlie admirait chez Lucia, elle savait toujours trouver les mots pour convaincre Richard. Elle n’était pas son bras droit pour rien.
Finalement, la voiture s’arrêta à proximité du No Man’s Land, Charlie attrapa ses affaires sur la banquette arrière en écoutant les derniers instructions que Lucia avait à lui donner. Elle commençait à bien connaître le No Man’s Land et ses alentours. Charlie commençait aussi à retenir les visages qui fréquentaient régulièrement les lieux mais elle n’avait jamais vu quelqu’un d’assez grand pour qu’elle le remarque. Cependant, Lucia avait l’air de dire que l’homme était vraiment grand. Au moins, ce ne serait pas trop compliqué de le repérer.

- Si je vois un grand gaillard, je t’appelle. C’est noté.

Charlie descendit alors de la voiture. Elle claque la portière derrière elle et frissonna en sentant le froid venir lui mordre la peau du visage. Il faisait vraiment froid ces derniers temps mais avec le froid, les rôdeurs étaient beaucoup moins actif et ce n’était pas pour déplaire à la brune. C’était un peu une sorte de trêve hivernale que leur accordaient les rôdeurs en hibernant de la sorte. Un mal pour un bien, Charlie n’allait pas se plaindre. L’ancienne lieutenant de Police souffla dans ses mains gantées pour les réchauffer. Elle lança alors un regard à Lucia par-dessus de la capot de la voiture.

- Reste loin des ennuies, d’accord ? Si y’a un problème, tu cries. Je viendrais à ta rescousse.

Non pas que Charlie prenait Lucia pour une personne incapable de se défendre, non. C’était un peu sa manière à elle de prendre soin des autres. Charlie avait toujours préféré se mettre en danger elle plutôt que ce soit ceux auxquels elle tient qui se mettent en danger. Donc oui, on pouvait en conclure que Charlie tenait à Lucia.

J’offrais un grand sourire à Charlie c’était plaisant de savoir que je pouvais compter sur elle-même si j’espérais ne pas en avoir besoin. Puisque c’était toujours préférable de ne pas avoir de problème ni de hurler dans un endroit qui était bien souvent calme et discret. Après une grande inspiration, j’ouvrais la porte attendant que Charlie ait suivi le mouvement pour la renfermer derrière nous. Il n’y avait pas à dire la température à l’intérieure de l’endroit était bien plus agréable que celle qu’on avait à l’extérieur. Je ne regrettais absolument pas d’être venu en voiture même si cela pompait un peu plus dans nos réserves.

- T’en fait pas, je vais faire attention, après avec ce qui s’est passé récemment, il y a de moins en moins de gens mal attentionnés ici.

C’est vrai, Charlie n’avait pas été présente lors du convoi et son attaque, mais elle avait bien évidement entendu le récit de chacun, c’était justement pour cette raison que tout le monde était autant sur la défensive et qu’on essayait d’en apprendre plus sur les armes, la sécurité et comment se défendre, on c’était rendu compte que c’était bien plus important que ce qu’on avait dit jusqu’à maintenant. Je n’avais malheureusement pas la chance d’avoir une photo ou un croquis de l’homme, mais je me décidais à aller parler à certaines personnes dans l’espoir que ça parle à quelques habituées.

- Bonjour, on cherche les services d’un dénommé Allen. Assez grand et baraqué. Je dirais cheveux relativement cours, un peu de barbe, blond foncé ou brin clair. Est-ce que tu l’aurais vu récemment dans le coin ?

Cette phrase, je l’avais répété, à chaque personne susceptible de me répondre, mais personne ne semblait vraiment avoir d’information à son sujet. C’est à ce moment-là qu’un homme assez âgé arriva dans notre direction. Souvent quand on pose une question, les gens finissent par l’entendre. C’était un peu magique que les informations circulent aussi rapidement dans cet endroit, ou même effrayant, je ne savais pas trop quoi penser. Une chose était sûre, je me tournais vers le vieux avec étonnement et avant que je n’ai eu le temps de dire quoi que ce soit, il prit la parole.

- Vous cherchez Al’ ? On l’a plus revu ici depuis l’attaque du convoi et le troc qui s’est un peu cassé la gueule, il a dit un truc du genre qu’il était déçu et qu’il n’était pas vraiment convaincu par ce qui était en train de se passer ici. En plus vu l’hiver qui arrive et connaissant le bonhomme, il ne serait pas étonnant qu’il ait décidé de prendre la route vers le sud.
- Alors notre recherche est vouée à l’échec ? On avait si besoin de ses talents d’électricien.
- Sa planque était un peu plus au sud d’ici, je peux vous donner la localisation, mais je doute que vous y trouveraient quelques choses.

Mon regard se tourna alors vers Charlie. Il était évident que ce serait une bonne chose, mais peut être que tout ceci était un piège. Il servait d’appât pour nous capturer faisant mine de connaitre la personne que nous cherchions sans pour autant être certaines que ça soit vrai. J’avais besoin et envie de savoir ce que pensait Charlie parce que de mon côté j’avais envie de le croire, mais j’avais toujours envie de croire tout le monde.

Une fois les portes du No Man’s Land franchit, les deux jeunes femmes commencèrent à chercher leur cible. Les prunelles vertes de Charlie scrutaient les alentours tandis que Lucia faisait la discussion avec les personnes qu’elle interrogeait. Sans se concerter, elles avaient chacune trouvé leur rôle. Charlie n’avait jamais été une expansive contrairement à Lucia qui était beaucoup plus avenante.
Elles passèrent quelques minutes à chercher sans succès. Charlie commençait à se dire qu’elles allaient devoir revenir le lendemain dans l’espoir de trouvé Allen mais un homme les interpella. Charlie était sur les talons de Lucia et elle écouta attentivement ce que leur dit l’homme. Partir au Sud quand l’hiver vient, c’était assez fréquent chez les survivants de nos jours. Les hivers avaient tendance à être de plus en plus rude et il était logique de quitter le Nord des états-unis pour chercher un climat plus clément dans le Sud. Le regard de Charlie croisa celui de Lucia lorsque l’homme leur proposa de leur donner la localisation de la planque d’Allen. C’était un peu trop beau pour être vrai. Les sourcils de Charlie se froncèrent tandis que sa voix s’élevait pour la première fois depuis qu’elles étaient entré dans le No Man’s Land.

- Trouver Allen est vraiment important pour nous.. Peut-être qu’on peut prendre le risque d’aller jusqu’à sa planque ?

Charlie n’était pas du genre à prendre des risques sur un coup de tête comme ça, surtout quand la vie de quelqu’un d’autre était en jeu. Mais la jeune femme savait que les services d’un électricien seraient vraiment bénéfiques pour le groupe, pour la vie sur le bateau. L’ancienne lieutenant de Police baissa la voix en s’approchant de Lucia de manière à ce qu’elle soit la seule à entendre ce qu’elle avait à dire.

- Par contre, au moindre pépin, on se tire. Et si c’est vraiment ça chauffe, je fume le premier qui s’approche un peu trop près de nous.

Pour ponctuer sa phrase, la brune porta sa main à la crosse de son arme. Elle s’écarta alors à nouveau de Lucia pour lancer un regard autour d’elle. Personne ne semblait vraiment avoir remarqué leur présence. Elles étaient passées inaperçu et ça, c’était bon signe. Mais Charlie savait que certain pillards pouvaient se montrer rusés alors mieux valait rester sur ses gardes.

- La décision te revient Lucia, où que tu ailles, je te suis.

Charlie faisait pleinement confiance à Lucia alors elle s’en remettait au jugement de son acolyte.

Pour le coup, je ne fus pas vraiment surprise par ce qu’elle m’avait dit. Oui, on devait sans doute prendre ce risque, ce n’était pas évident de prendre ce genre de décision, mais est ce qu’on avait vraiment le choix ? Je n’en avais pas l’impression. Je hochais la tête alors en guide de réponse à Charlie, j’avais peur de ce choix, mais j’étais prêt à faire ce qu’il fallait pour qu’on s’en sorte, après tout, le jeu en valait la chandelle. Je me tournais alors vers l’homme qui était en face de nous. C’était à moi de lui répondre et d’annoncer qu’on irait.

- J’ai une carte, ce sera plus simple pour nous indiquer ou sa planque se trouve.

Je sortais mon sac de mes épaules pour pouvoir attraper ma carte. J’avais bien évidement eu l’intelligence de ne pas marquer notre planque, mais il y avait bien le No Man’s Land, il pourrait s’en servir de point de repère pour pouvoir nous indiquer où pouvait éventuellement se trouver Allen. Il marqua un immeuble, nous informant qu’il serait sans doute piégé et qu’il faudrait faire attention. Lorsqu’il me parla de piège, je devais bien admettre que je devais me rendre à l’évidence qu’il n’avait peut-être pas un si mauvais fond. Pourquoi nous prévenir du danger si le but était de nous dépouiller. Après l’avoir remercié et mettre éloignée, je me tournais vers Charlie.

- L’endroit n’est vraiment pas loin, on en a pour moins d’une demi-heure en voiture même si on s’enfonce vers le sud de la ville. Je pense qu’on n’a pas trop le choix, je n’ai pas spécialement envie de t’entrainer là-dedans, mais ça pourrait être énorme pour la faction.

C’était risqué, mais la survie l’avait toujours été de toute façon. Je tournais la tête de droite à gauche pour me faire craquer la nuque et faire sortir la pression. Je savais que j’avais des décisions à prendre, mais ce n’était pas pour autant que cela m’enchanté autant. J’avais évidemment choisi le post de bras droit pour aider Richie et le calmer, mon but n’avait jamais été de devoir faire des choix. En général, j’avais toujours laissé aux autres le soin de les faire à ma place.

- Je pense qu’on va y aller tranquillement, on pourra trouver des indices sur l’endroit où il se trouve. On peut toujours observer de loin avant de s’y rendre.

S’installer dans le bâtiment en face où simplement passer quelque temps à observer les environs avant de directement se rendre dans le bâtiment. On avait toutes les clés en main grâce à l’homme. Je lui avais d’ailleurs promis de venir lui donner des nouvelles d’Allen si on arrivait à le retrouver par le plus grand des miracles. Je me redressais alors, remettant mon sac sur mon dos, gardant ma carte à la main. On en aurait besoin pour atteindre notre destination, je ne me rappelais pas avoir mis les pieds dans cette partie de la ville, du moins, pas dernièrement.

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