Anton écouta de loin ce que lui disait Khloé, qu’elle avait deux filles, que cette petite toute adorable s’appelait Eve. Il la salua également poliment en s’occupant de ce dont il pouvait s’occuper. Voilà qui méritait d’être amusant quand même, l’apocalypse avait de bon d’offrir des situations inattendues pour tout le monde. Jamais il n’aurait imaginé manger du riz avec une inconnue dans un hotel après s’être fait casser la tronche par un pompier au fond d’une piscine ! Il sourit en souhaitant bonne nuit à la gamine et se posa à table avec Khloé.

Il n’y avait aucune raison pour que le repas se passe mal, Anton s’était enfin calmé et il pouvait reprendre un semblant de conversation pour paraitre un minimum humain. Elle lui demanda comme ça se passait à la distillerie. C’était assez complexe à dire, car il ne s’en préocupait pas plus que cela. Son implication était vraiment à géométrie variable, il donnait des ressources, comme s’il payait un loyer, mais dans l’ensemble, il faisait sa petite vie. Mais il put au moins répondre ceci

- On survit, il y a pas mal de fortes tête là bas, moi le premier mais on forme une bonne équipe, je ne donne vraiment pas cher du mec qui voudrait tenter de nous attaquer. Pour les installation, tu devrais demander à Markus. Moi je sais juste que j’ai un lit et une chambre qui ferme. Le reste je m’en bas les reins.

Les deux continuèrent à manger tranquillement en discutant de tout et de rien. C’était un semblant de normalité dans un monde de brute. Khloé était une femme plutôt intéressante et ayant eu une certaine chance, elle avait gardé sa famille, même après quelques difficultés. Alors même qu’Anton avait perdu celle d’adoption qu’il avait réussi à avoir. Il n’était pas jaloux, en fait si, mais jamais il n’oserait se l’avouer.

- Parles moi un de votre hôtel, c’est un bel endroit. T’es pas obligé de me parler de la façon dont vous le défendez ou autre, si tu as peur de ça. Mais je suis curieux de savoir comment ça fonctionne. Vous semblez vous en sortir très bien !

Il le pensait sincèrement, aussi quand il termina enfin son assiette, ce fut pour écouter avec d’autant plus d’attention Khloé.

Manger du riz avec un inconnu dans un hôtel de luxe à parler de comment bien vivre son apocalypse s'était totalement fou pourtant s'était entrain de ce passer. Je l'avais peut être mal jugé il était un peu froid ou étrange ; peut être un peu effrayant au départ mais au final il se montrait polie et agréable pour un repas emplis de simplicité. Je le remerciais quand il me servit du riz et écouta ce qu'il avait à me dire. Il n'était visiblement pas vraiment investit dans son groupe; Je me demandais bien pourquoi était il un solitaire où n'avait il pas trouvé un groupe qui lui convenait vraiment ? - Tu ne m'as pas l'air très investis dans ton groupe ; est ce parce que tu ne t'y sens pas chez toi ?
C'était un peu mon cas ici pourtant je m'y investissais par respect; par remerciement aussi de m'avoir sauvé les filles et moi et de m'avoir permis de retrouver mon époux . Mais je pouvais comprendre - si s'était son cas - l'envie de ne pas trop en faite pour rester détacher et pouvoir partir au besoin. J'avais moi même parlé à Hayden de mon envie de trouver une maison et vivre à nouveau avec ma famille sous le même toit et pas comme dans un club de vacance. Mais je savais parfaitement que cela ne serait pas possible.

Je terminais de prendre ma cuillère avant de lui répondre . Si Kendale et Emerson l'avait laissé libre de ses mouvements dans l'hôtel s'était qu'il lui faisait confiance. Je lui répondis alors calmement - Je suis désolé d'avoir été désagréable mais .. enfin il m'est pas arrivé que des trucs cool comme à tout le monde et j'ai peur pour mes filles. Je bu un peu d'eau avant de répondre à sa question; - On essaye de s'en sortir au mieux. On a des plantes ; des légumes .. On essaye de faire un petit élevage mais attraper des pigeons c'est pas si simple et puis on a des abeilles . Mon mari était apiculteur. Je regardais autours de nous même la cuisine était luxieuse. - Et puis je n'ai jamais pus aller dans un hôtel comme celui ci avant . Je dois avouer que le confort est agréable ; les lits surtout. Le matelas sont une merveilles ; tu vas bien dormir cette nuit je pense. Nous étions bien loin du lit dur comme du bois qu'il y avait dans la cabane du chasseur ou pire des sièges de ma voiture. Ici on dormait bien ; ça nous ne pouvions pas le nier et puis nous nous entraidions énormément c'était une importance capitale. - Je crois qu'on pourrait être mieux quand nous aurons terminé nos installation mais c'est quand même un bon début et un bel endroit . Je n'avais pas parlé de notre sécurité non pas parce que j'étais méfiante mais parce que ce n'était pas mon rayon ; je m’occupais des animaux je ne pouvais pas être partout même si je savais bien me servir d'une arme.

Se sentir chez soit ? Anton joua un moment avec sa fourchette avant d’être capable de répondre… y avait-il seulement un moment où il avait été chez lui ? Pas durant son enfance… quand il était flic peut-être ? Mais il avait passé tellement de temps sous couverture, dans des gangs, à travailler jusqu’à ce que son corps lui-même dise stop. Il se souvenait à peine de l’appartement qu’il avait occupé à l’époque et maintenant il ne pensait pas qu’il avait été chez lui durant tout le temps où il fut marié. C’était une pensée assez déprimante quand il y pensait.

Seul point positif dans sa vie ? Ces trois ans au motel, avec son petit groupe de jeunes. Eux, avec eux il avait l’impression de faire partie d’une famille, de construire quelque chose. Avec les autres exilés, il n’était pas là pour avancer et créer du neuf, il était là pour se chercher des alliés, traquer, torturer et éliminer ceux qui avaient tués ses amis. Il fut donc assez mitigé en répondant :

- Avoir un chez moi, ce n’est pas dans mes habitudes. On fait des efforts là-bas, mais je ne pense pas y passer le reste de ma vie… si tant est qu’elle dure. Laisse tomber, j’suis pas du genre à être pour la vie en communauté et les petits oiseaux.

Heureusement pour tout le monde alors, Khloé semblait bien plus faite pour ça et elle lui parla longuement de la façon dont tout le monde vivait ici. C’était visiblement un endroit agréable pour tous les résidents, oui, il y avait une certaine jalousie chez Anton. Mais jamais il ne pourrait envisager de venir vivre ici, il ne saurait même pas quoi faire de ses journées. Au moins , à la distillerie, il était dans son élément même s’il était un peu détaché.
Une autre part de lui-même se disait que ce n’était peut-être que la nouveauté et la nostalgie qui l’empêchait de se complaire là-bas. Mais dans tous les cas, il fit bonne figure et dit à Khloé :

- Un bel endroit comme ça, pour recommencer c’est pas mal. Tu dis que vous avez des abeilles, ça veut donc dire que vous faites du miel. Vous n’en vendriez pas à tout hasard ? Je suis prêt à mettre le prix, même contre une petite jarre.

Anton avait toujours adoré le miel et s’il pouvait en acheter, il n’allait pas se priver ! Pour appuyer un peu sa demande il glissa :

- Les pigeons, je sais comment on peut faire, c’est pas très compliqué en fait. Il faut juste être patient. Tu montes sur le toit avec une cage, ils vont tous se barrer. Tu déposes un peu de pain ou une connerie comme ça, puis tu restes sans bouger. Ils vont revenir vers toi très vites et là, tu n’as plus qu’à laisser parler la cage.

Anton avait lu ça dans un livre sur la survie, c’était relativement efficace, même si lui préferait la cartouche de .12 pour chasser.