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Little do you know /!
Mer 18 Mar 2020 - 18:03
Elle savait très bien ce qu'il faisait. Elle le savait parce qu'elle faisait pareil, d'une façon ou d'une autre. Fuir. C'était comme un talent chez elle; de laisser les choses se détériorer sans être capable d'y mettre une pause, comme si tout allait trop vite alors qu'en fait c'était elle qui n'arrivait pas à tenir le rythme. May encaissait les événements les uns à la suite des autres, et ce, depuis un bon moment déjà. Depuis trop longtemps. À croire qu'elle aurait pu devenir meilleure à force de vivre autant de deuils, alors qu'en réalité, chaque nouvelle plaie ne faisait que réveiller les plus vieilles cicatrices. Elle y faisait face du mieux qu'elle le pouvait - enfin non, c'était un mensonge. Certains soirs étaient tellement lugubres qu'elle arrivait seulement à faire face au fond de la bouteille, à défaut de pouvoir faire face à Lance. Elle remontait la pente, avec le temps, certes. Le pilote un peu moins. Et si rien ne serait plus jamais comme avant, si elle s'était promis de ne plus jamais avoir à s'ouvrir ne serait-ce qu'un peu, le prof avait pourtant changé ses plans.
Il était distant, lui aussi. Liv ne pouvait pas lui en vouloir, sûrement. Cet après-midi là, Cendrillon avait donc décidé de le suivre. Elle connaissait sa routine, elle savait aussi qu'il sortait assez souvent, depuis qu'il n'était plus malade. Comme si le fait de prendre le large avec l'aigle lui avait trop manqué. Est-ce qu'Adam partait vraiment pour chasser ou pour se vider la tête? Elle ne pouvait pas répondre à cette question, et en toute honnêteté, elle en avait pas grand chose à cirer, sur le coup.
May avait besoin de lui parler. Elle avait besoin de lui, tout simplement, mais elle n'arrivait pas à s'y faire. Elle le sentait s'éloigner, doucement. Et ça faisait plus mal qu'elle le croyait. Sa récente épopée à l'aéroport n'avait pas aidé à la situation. Cet état de guerre entre eux et ce groupe immonde ne semblait que plus réel depuis son retour, et un drôle de sentiment l'envahissait peu à peu. Comme si elle ressentait l'urgence d'être avec lui - l'urgence de profiter, bien égoïstement, de ce bien fou qu'il pouvait lui faire. Comme si elle avait peur de manquer de temps au même titre qu'un noyé manque d'air. La princesse était habituée à sa présence, plus que ça même, et du jour au lendemain, c'était comme s'il n'avait jamais été là. Sauf qu'elle le cherchait encore.
Et tant pis s'il voulait être seul. Il finirait bien par remarquer qu'elle était tout près. Sa vieille blessure à la cheville s'était réveillée depuis l'expédition, rendant ses pattes agiles un peu moins discrètes qu'à l'habitude. Contre le chasseur, elle n'avait aucune chance, de toute façon. C'était une question de temps avant qu'il ne fasse volte-face pour lui demander ce qu'elle foutait là. Aussi bien se dévoiler tout de suite. Le rouquin avait même été gentil de lui faire croire qu'il ne savait pas qu'elle était à ses trousses. «Hey, m'sieur Ward. » lâcha-t-elle en tentant l'humour. Un vague sourire étirant ses lèvres, elle replaça une mèche dorée derrière son oreille alors qu'il se retournait enfin.
La petite s'avança doucement, étrangement nerveuse, comme si elle redoutait ce qu'il allait bien pouvoir lui dire - comme si elle regrettait d'être là, sur le coup. Elle ne souriait plus, l'espace d'un moment. «Je - J'ai amené des trucs à bouffer, si jamais. Tu - t'amènes rien du tout, souvent, quand tu pars et - » Quoi, elle s'inquiétait, maintenant? Pas la peine de finir sa phrase, n'empêche. Elle n'arrivait tout simplement pas à lui dire qu'il lui manquait. La miss planta son regard pâle dans le sien, lui demandant presque silencieusement de s'opposer à ce qu'elle allait dire ensuite. «J'peux te laisser tranquille aussi, si tu veux pas de compagnie. » De sa compagnie.
From this mountain I can see so far, rivers running like deep deep scars, carrying the lifeblood through my veins. Is it crazy that I’m grateful for all the pain
- May L. Goldenberg
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Re: Little do you know /!\
Ven 20 Mar 2020 - 14:36
J'avais besoin d'me vider l'esprit et d'prendre l'air, faute d'pouvoir vider autre chose. Ces derniers temps, j'me sens comme quelqu'un d'autre, comme si j'étais plus du tout moi-même. Sérieux, j'suis mature, j'règle des situations, j'assiste la haute direction de Fort Ward, j'prends au sérieux une menace comme New Eden, et j'suis... Amoureux? J'ai envie d'me gifler violemment pour sortir cette idée absurde de mon esprit. Pendant que tout le monde fricote dans le camp, même une enfant de 14 ans, moi, j'sers d'épaule pour une femme tellement brisée, qu'il n'y a peut-être aucun moyen de la réparer. En plus, comme si tout ça n'était pas suffisant, j'suis peut-être cocu, ou j'sais pas. C'est con parce que, c'est peut-être même pas ma copine en fait, et j'vois pas pourquoi j'm'en fais avec ça. J'peux simplement passer à autre chose et m'amuser moi aussi. La blonde m'appartient pas... Non? Comment est-ce qu'on le sait si on est en couple ou non? J'donnerais n'importe quoi pour demander des conseils à mon pops en ce moment... Ouais... Même à mon âge.
J'pensais passer du temps avec Freyja, mais même elle, elle a mieux à faire, on dirait. J'l'ai entendu pas loin d'ici, et elle doit être en train de grignoter qu'elle a chassé avec fierté. Elle fait son indépendante depuis un certain temps, et j'la comprends un peu, je l'ai négligé en ne sortant pas autant qu'avant. J'prends d'ailleurs exemple sur elle. Si elle a le droit de faire son indépendante parce que j'la néglige, j'ai l'droit de faire mon indépendant parce qu'on m'néglige. C'est comme ça que ça marche non? Qu'est-ce que j'suis devenu... Une femme? J'grogne un peu contre moi-même et j'chasse cette idée de mon esprit en secouant mon visage de gauche à droite.
J'siffle un coup pour attirer l'attention de ma coéquipière, et elle me répond. J'pense qu'elle est pas loin et qu'elle veut la paix. Elle va sûrement m'rejoindre dès qu'elle aura fini d'toute façon, alors j'prends une pause en m'appuyant contre un arbre. Y a rien de plus agréable que le silence d'une forêt. C'est un silence particulier, tamisé par des bruits que seul cet environnement peut vous offrir. Un silence bruyant mais apaisant. J'm'accroupis pour découvrir une trace au sol que j'analyse. L'automne et le printemps seraient à tout jamais mes saisons préférés pour les magnifiques pistes que les animaux pouvaient nous laisser. Derrière moi, j'entends un pas assez soutenu qui s'approche. Bien que sur mes gardes, j'me retourne pas tout de suite, assuré qu'il ne s'agit pas d'un rôdeur de par le rythme des pas et aussi, parce que la personne, parce qu'il s'agit bien d'une personne, me suit depuis un petit moment déjà.
Une voix s'élève, que j'reconnais aussitôt. J'reste de dos, en m'redressant et en regardant plutôt droit devant moi, à la recherche de la direction que prennent les traces. J'ai envie d'l'ignorer, mais j'fini quand même par me retourner avec un demi-sourire sur les lèvres. "Hmm?" Que j'lui réponds avec un pincement au cœur. J'sais pas c'qu'elle fou ici. Peut-être que ça la blesse de m'voir si distant, mais il va falloir qu'elle comprenne qu'elle peut pas jouer avec moi encore longtemps.
Elle est nerveuse, voir hésitante. La blonde est du genre à toujours se questionner, voir un peu trop, mais en générale, elle n'affiche pas autant de fragilité. J'me sens soudainement brisé d'rester froid, mais si j'fonds à chaque fois qu'elle me regarde, elle va finir par me manipuler, si c'est pas déjà c'qu'elle fait. "C'est gentil... J'commençais à avoir un peu faim justement." J'lui adresse ce mensonge un brin inoffensive pour lui indiquer que apprécie cette attention de sa part. Si j'suis trop dur avec elle, elle risque d's'refermer sur elle-même et j'serai pas plus avancé. "Reste un peu... Y en a assez pour nous deux?" J'ai envie d'la chasser, dans tous les sens du terme. J'suis tiraillé entre, l'avoir comme proie et simplement lui dire que j'en ai marre de jouer au chat et à la souris. J'compare souvent la séduction avec la chasse, mais c'est vraiment la meilleure des analogies. C'est bien d'avoir un peu de challenge et de chercher sa proie à travers la forêt, mais au bout d'un temps, quand tu es là d'puis des heures, qu'il pleut, qu'il fait froid, qu'ta proie fuit chaque fois qu'tu marches à quelques mètres d'elle, et qu'en plus elle te nargue en venait te montrer qu'elle est encore là régulièrement, t'as qu'une seule envie, c'est d'rentrer et boire un chocolat chaud en regardant un porno.
J'laisse tomber mon sac au sol, et j'dépose mon arc et mon carquois contre l'arbre tout près. Dans un mouvement, j'sors l'équivalent d'une couverture fait de plastique pour qu'on puisse s’asseoir au sol sans absorber l'humidité de la terre. "Tu veux t'asseoir? On dirait que tu es blessé à la cheville." Il l'avait remarqué comme il remarquerait une biche blessée dans le bois. La rythmique de ses pas avait été facile à analyser. J'dépose mes fesses sur la toile en m'assoyant comme le ferait un autochtone alors qu'elle s'installe aussi devant moi.
"Alors? T'as vraiment marché jusqu'ici pour m'offrir à manger?" C'est direct, mais j'en ai rien à foutre. Il est temps d'mettre les choses au clair. Si elle est pas venue ici pour ça, elle peut toujours s'relever et partir, elle connaît l'chemin.
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Re: Little do you know /!\
Sam 21 Mar 2020 - 3:23
Elle avait froncé les sourcils, sur le coup, essayant un peu de cacher sa déception quand il avait à peine répondu à l'appel de son nom. Depuis quand était-il aussi froid? Depuis quand est-ce que ça lui faisait autant de peine? C'était vachement épuisant, sincèrement, de suivre les soubresauts bipolaires de son petit coeur étranglé, bordel. Enfin, il se retourna finalement en lui disant que c'était gentil, qu'il avait faim, même.
Un sourire satisfait avait illuminé ses traits tandis qu'elle enfouissait les mains dans les poches de sa veste, ne sachant pas vraiment si elle devait partir ou pas. Elle cherchait Freyja dans le ciel, un peu distraite, jusqu'à ce qu'il lui demande tout compte fait de rester. Elle avait levé les cils sur le chasseur, l'observant sans rien dire même si ses yeux bleus pouvaient sûrement parler pour elle. Elle adorait être avec lui; bien entendu qu'elle avait envie de rester. Et juste de l'entendre le lui dire lui faisait du bien. «J'ai déjà mangé, mais il y a un sandwich pour toi. » Oui, parce qu'elle était une putain de femme à marier, sous toutes les couches de conneries et de doutes. «Avec des petits fruits. On peut les partager si tu veux, mais je sais pas trop s'ils sont au top. » C'était honnête. «Il y a du miel, sinon. Merci Valentine. » termina-t-elle en se demandant si elle en faisait trop. Elle en faisait définitivement trop, non? Enfin.
Liv hocha simplement la tête à sa question, le regardant sortir sa couverture avec un air perplexe. C'était un truc de survie qu'il transformait en nappe à pique-nique ou il avait vraiment ça dans ses affaires depuis le début? Peu importait; elle déposait déjà son sac à dos près d'Adam. Qu'il se serve, s'il en avait envie. La blonde s'installa donc au sol en même temps que lui, demeurant à genoux face au prof - les fesses appuyés sur ses talons - avant de répondre à sa question par rapport à sa cheville. «C'est juste une vieille blessure de guerre, t'inquiète pas pour ça. » May avait utilisé cette expression pour déconner, n'empêche. C'était pourtant bien la seule de ses blessures qui n'était pas, en fait, reliée à une guerre, mais plutôt à une mauvaise guérison - du temps qu'elle se débrouillait toute seule dehors.
Elle allait se mettre à lui raconter ses histoires du dispensaire, et même se rapprocher un peu de lui pour profiter de sa chaleur, avant qu'il ne lui demande si elle avait vraiment fait tout ce chemin pour lui apporter à manger. Son ton était sec, presque tranchant. Liv en resta surprise, une seconde. «J'ai pas le droit de vouloir passer du temps avec toi? » demanda-t-elle presque comme un réflexe. Il fallait peut-être qu'elle lui demande la permission, avant? Qu'elle demande à l'aigle de jouer au pigeon voyageur pour lui transmettre le message à l'avance? Okay, il fallait se calmer un peu. Elle souffla du nez nerveusement avant de poursuivre, plus sérieuse.
«Adam... » Sa voix était triste, feutrée, comme si elle réalisait soudainement qu'il n'était pas dans son assiette. Et si elle se doutait bien qu'elle n'aidait pas les choses avec ses états d'âmes, la princesse n'arrivait pas tout à fait à mettre le doigt sur le problème. Elle était égoïste, au final. Toujours à essayer de ramer pour garder la tête hors de l'eau, sauf qu'elle entraînait inévitablement le chasseur avec elle. Mais elle l'entraînait toujours à moitié, fidèle à elle-même. May n'était pas assez conne pour ne pas remarquer que le fait d'être terrorisée, blindée de tous les côtés, ne faisait que le faire couler avec elle. Sauf qu'elle ne savait pas quoi faire, encore moins quoi dire. Elle avait tellement peur d'avancer qu'elle pourrait s'en vomir les tripes, tellement peur de le voir disparaître - comme tous les autres - qu'à force de le repousser, il allait en avoir marre, même pire. Personne ne méritait ça. Personne ne voulait avoir à gérer une gosse comme elle, merde. Elle avala péniblement sa salive, les yeux rivés sur ses propres mains. «T'essaies de me dire quoi, là, au juste? » Qu'il le dise, allez. Elle l'avait déjà perdu, aussi bien commencer à l'accepter tout de suite.
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Re: Little do you know /!\
Sam 21 Mar 2020 - 4:03
Un sandwich, des petits fruits et du miel? Est ce que j'suis au paradis et j'le sais pas? La dernière fois qu'une femme a fait une telle chose pour moi, j'crois qu'la femme, c'était ma mère. J'imagine que c'est ça que ça fait quand tu tiens à quelqu'un, tu fais des trucs pour lui sans trop savoir pourquoi. J'suis troublé... J'suis tellement confus que j'arrive pas trop à savoir quoi dire, glissant ma main dans le sac afin d'remplir ma grande gueule d'un sandwich, ce qui m'permettra de réfléchir à mon plan d'action. Elle est passée du sourire aux yeux de chien battu en même pas un instant, et ça fait passer le repas un peu de travers le long de mon œsophage. J'dirais même que ça brûle mon tube digestif tellement c'est sec... Il va m'falloir de l'eau.
Mes yeux s'perdent un peu ailleurs parce que j'arrive pas à soutenir la tristesse que j'viens d'lui imposer en étant aussi froid avec elle. J'utilise d'ailleurs l'eau comme excuse de ne pas poser mes iris sur elle, et j'me sers dans mon propre sac cette fois, attrapant ma gourde. C'est sûrement pour ça que j'ai jamais eu d'relations sérieuses... J'suis incapable de faire du mal, surtout pas à quelqu'un que j'aim... Apprécie. Mais bon, on tire le plaster depuis suffisamment longtemps, vaut mieux donner un coup sec maintenant, pour voir si c'est vraiment guérit dessous.
"Est-ce que j'suis ton meilleur pote?" Le contenant remplit de liquide en main, mes doigts jouent nerveusement dessus pour avoir quelque chose à m'occuper. Par contre, mon regard s'plonge dans le sien pour prendre un air plus sérieux, plus direct. S'il faut que j'lui brise le cœur maintenant ou s'il faut que j'me fasse du mal pour passer à autre chose, j'préfère que ce soit fait d'un coup et qu'on arrête c'petit jeu de torture qui fait aussi mal. "Si c'est s'que j'suis à tes yeux, j'préfère l'entendre parce que..." Parce que j'en ai marre? Parce que j'ai mal? Parce que j'suis troublé et qu'j'ai jamais été aussi fragile? J'vais quand même pas admettre tout ça, là maintenant. "Parce que j'suis peut-être con d'penser qu'y a un truc plus fort que ça entre nous..."
J'expire une longue bouffée d'air par le nez et j'me redresse sur mes pieds, déposant la sandwich avec une trace de mes dents dans l'emballage qu'elle avait soigneusement réalisée. Ça m'fait encore plus mal d'tenir dans mes mains s'truc qu'elle a fait en pensant à moi alors que j'lui crache au visage de prendre une décision une fois pour toute sur s'que nous sommes. J'me tourne dos à elle, pour la simple et bonne raison que j'suis un homme et que j'peux pas lui montrer que j'ai des émotions et que ça m'fait souffrir. "J't'ai dis que j'serais patient... Et que j'attendrais que ça aille mieux pour toi... J'le pense encore." J'marque une légère pause, mais j'lui laisse pas un instant pour glisser des paroles entre les miennes. De toute façon, elle doit être trop secouée pour répondre toute suite. "Mais quand j't'ai vu sur Nathan, ça m'a fait réaliser que j'sais pas s'qu'on est... Tu m'appartiens pas... T'es pas mon objet, mais ça m'a rendu jaloux. J'ai jamais été jaloux avant." Comment est-ce que j'aurais pu l'être de toute façon? Les filles que j'me tapais, elles pouvaient bien s'taper un autre mec l'soir d'après, qu'est ce que j'en avais à foutre... Mais May, j'veux pas qu'un autre homme la touche.
Mes doigts viennent à nouveau gratter mon menton et mon cou, à travers ma pilosité qui me démange. C'est plus un réflexe nerveux lorsque j'réfléchis et que j'suis confronté à quelque chose d'inconnu. "La vérité, c'est que... Si j'suis plus que ton pote... Faudrait arrêter de déconner. La vie est courte. Elle l'est encore plus que jamais. J'veux profiter de chaque moment au maximum." J'espère qu'elle comprend un peu mon message. J'veux pas la brusquer, mais faudrait qu'elle arrête de jouer avec mes émotions et s'appuyer sur sa fragilité comme excuse pour ne rien mettre au clair. Si elle m'aime bien, comme elle le prétend, alors elle devrait vouloir passer chaque moment à fond avec moi. Si j'crève demain, elle regrettera d'pas avoir fait ce choix. S'couper des gens, s'pas ça qui va nous rendre heureux.
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Re: Little do you know /!\
Sam 21 Mar 2020 - 14:01
La suite avait eu le mérite de la faire taire elle aussi - sans sandwich, pourtant. May le regardait avaler ce qu'elle avait préparé comme s'il n'y avait pas de lendemain, avant de presque s'étouffer elle-même aux questions du prof. Il entrait dans le vif du sujet, nul besoin de le préciser. Peut-être que de mettre un peu de clair dans leurs histoires l'aiderait à mettre de l'ordre dans sa tête à elle. De là à savoir ce qu'il était pour elle, c'était probablement plus difficile d'y répondre. Enfin, c'était ce qu'elle prétendait. Il ne la laissait pas placer un mot, le pire. Il préférait l'apprendre tout de suite, qu'il disait, s'il n'était que ça. Ne savait-il pas qu'il était vachement plus qu'un simple copain, pourtant? Il n'était pas si con, si?
Il se levait, maintenant. Sans vraiment s'en rendre compte, elle l'avait imité, comme si elle avait peur qu'il se barre. Voilà, c'était la fin, peu importe ce que ça avait pu être. Il en avait plein son cul. Sauf que non, finalement. Il lui faisait dos, n'osant pas une seule fois poser les yeux sur elle, tandis qu'il continuait. Adam lui parlait de patience, et il l'avait été, patient. Il osait même lui dire qu'il n'avait pas aimé la voir avec Nathan, même s'il savait très bien qu'il ne s'était rien passé ce soir là. Le chasseur parlait de jalousie, et elle-même était jalouse, là, tout de suite. Jalouse de ne pas être dans ses bras alors qu'il lui sortait tous ces trucs.
Et en fait, pour tout dire, elle était simplement déstabilisée. Peut-être dans le bon sens du terme. La simplicité, elle n'avait jamais connu ça, finalement. Adam ne faisait que lui dire ce que lui pouvait bien ressentir, sans compliquer quoi que ce soit. Il lui demandait littéralement d'arrêter de déconner, sans la traîner dans la boue ou essayer de l'étrangler, ce qui était une nette amélioration par rapport au passé. Le rouquin avait raison, d'ailleurs. Si quelqu'un pouvait bien comprendre que la vie était courte, c'était bien elle. Tout le monde, dans cette nouvelle vie, était en mesure de saisir que le moindre pépin pouvait menacer - et chambouler - leur quotidien si fragile. «Si Lance entendait cette conversation, il serait furax de s'faire voler sa place de meilleur pote. La position est déjà prise, j'suis désolée. » Comment ça c'était plus le moment de déconner? Oui, en effet. Elle arrêta de rire aussi sec pour avancer lentement vers Adam, dans son dos.
«Tu crois que c'est quoi, alors, ce truc entre nous? » demanda-t-elle d'une toute petite voix. Non parce que c'était surtout ce qui ne quittait plus sa cervelle? Elle n'avait pas rêvé? Alors il le sentait aussi? Et puisqu'il lui parlait de ses vérités à lui, aussi bien s'y mettre aussi et lui parler des siennes. Liv avança encore, avant de poursuivre. «La vérité c'est que j'ai la trouille. » avoua-t-elle d'abord sans trop de fierté. «Je - T'sais, j'ai pas vraiment eu le choix de faire certaines choses pour les gens que j'aime, enfin. Que j'aimais. J'ai... j'ai toujours cru que si j'arrivais à... » Elle hésitait. «À ne pas m'attacher, j'allais mieux m'en sortir. Toute seule. Dépendre de personne. Décevoir personne. Faire confiance à personne, faire du mal à personne. » Sur papier, c'était une théorie pas si mal. Peu de risques, une possibilité de beaucoup de gains. En réalité, c'était des pures conneries, surtout pour Goldenberg. Ces gains ne valaient rien. Dans tous les cas, Adam ne semblait pas trop réagir.
«Putain, mais tu vas finir par me regarder, oui ou merde!? » Elle s'enflammait un peu, la Cendrillon. La miss était tout juste derrière lui maintenant, et pourtant, elle haussait le ton quand même. Non mais qu'il dise un truc, n'importe quoi, à la fin! Il se lançait dans un monologue et fermait sa gueule ensuite? C'était sa tactique pour la faire parler? De toute évidence, c'était plutôt efficace. «C'était mon plan jusqu'à ce que t'arrives, OKAY? » Elle soupira, agacée de se dévoiler de la sorte - terrorisée, même. «OUAIS, VOILÀ. Si tu veux tout savoir, j'arrive pas à m'y tenir, à ce plan, GOD DAMN IT. » Un peu plus et elle allait faire fuir tous les animaux de la forêt avant de consentir à se taire. «Je t'ai même pas encore que j'ai déjà peur de t'perdre. »
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Re: Little do you know /!\
Mar 14 Avr 2020 - 18:38
Qu'est-ce que j'deviens bordel. C'est aux femmes de faire ça... C'est elles qui demandent de s'attacher, de prendre une décision, de laisser tout de côté pour être avec elles. Pourquoi j'ai besoin d'ça moi? Pourquoi est-ce que j'ai autant besoin d'savoir que la blonde "m'appartient"? C'est quoi ces conneries... Pourtant, j'peux pas trop m'empêcher d'y penser et d'le vouloir. J'peux pas m'empêcher d'vouloir avoir le cœur net sur cette relation qui s'développe entre nous deux. Ça m'énerve vraiment, j'm'énerve même. Si c'était un d'mes vieux potes dans cette situation, j'lui mettrais une de ses claques au visage en lui disant de man up. Quel beau bouffon j'fais maintenant.
J'suis même pas capable de trouver sa blague à propos de Lance drôle. J'veux dire... Ouais, le mec sera sûrement toujours son meilleur pote, surtout après tout ce qu'ils ont vécu ensemble, mais moi c'est pas cette place-là que j'veux dans sa vie. On peut aussi être juste des Fuck Friends j'imagine. Si c'est ce qu'elle veut... J'imagine que... Peut-être que, ça m'conviendrait... Putain, mais c'est quoi cette connerie, depuis quand j'peux pas me contenter d'avoir des relations sexuelles avec une belle blonde et passer à autre chose?
Elle me pose une question, mais j'la connais pas la réponse. C'est quoi entre nous? Un couple? C'est ma tendre moitié maintenant c'est ça? J'peux plus m'passer d'elle ou un truc du genre? J'le répète c'est vraiment des conneries. J'me sens plus pathétique que complet en ce moment... Mais c'est probablement parce que l'ensemble de tous mes concepts s'effondrent en même temps. J'suis trop orgueilleux pour l'admettre, que j'avais tort. Alors j'dois avoir tord en ce moment, c'est certainement pas l'ancien moi qui avait tort.
Son plan, c'était mon plan. C'était le plan de toute une vie même. Avant tout ça, avant les morts qui marchent, j'me serais amusé, j'aurais travaillé et j'aurais peut-être fini vieux avec un sourire sur mon lit mort. Ou peut-être que c'était naïf de penser qu'on pouvait mourir avec un sourire, si personne n'est présent pour te regarder sourire.
J'frappe contre l'arbre avec le revers de ma main. J'ai besoin que cette douleur qui m'arrache le cœur soit camouflée par une douleur plus physique. Pourtant, même si le coup a dû m'enfoncer des échardes dans la peau, j'les ressens pas. "Tu crois qu'j'ai pas la trouille?" Que j'lui dis afin d'exprimer enfin s'que j'ressens moi aussi. La trouille? J'l'ai tous les jours, plus que jamais. Perdre Blanche Neige m'a rappelé que les gens qu'j'aime ne sont pas invulnérable, et Cendrillon fait parti de ses gens. "J'ai peur ok? J'le sais que t'es forte... Que t'es capable de te battre et de t'en sortir... Et c'qui m'fou la trouille c'est justement ça... Tu t'penses invincible et tu te dis que même si tu crèves, tu comptes pour personne, mais s'pas vrai... Ne pas s'attacher aux autres c'est des conneries. Car tu peux pas empêcher les autres de s'attacher à toi."
J'marque une pause alors que j'viens d'lui cracher cette vérité sans avoir la force de la regarder. Elle me crie d'me retourner, et j'ferme les yeux pour trouver la force intérieure d'être en mesure de confronter son regard bleuté et profond. Faut que j'reste un homme aussi, et que j'lui montre pas que j'ai les yeux un peu mouillés. J'aurais l'air con tout à coup d'montrer que moi aussi j'ai des émotions. J'ai une sorte de regain d'énergie et j'me retourne pour la prendre par les épaules et la plaquer avec douceur contre l'arbre. Rien de violent pour la blesser, mais assez subitement pour la secouer. J'la regarde de haut, mon chapeau fait de l'ombre sur son visage et sur le mien, mais j'sens son regard se poser dans le mien avec plein de questions. "Arrête alors... Arrête de jouer la princesse difficile à avoir... Sinon tu vas m'perdre sans jamais m'avoir eu."
J'me penche sur elle sans lui laisser une seconde pour répondre et j'viens chercher ses lèvres avec une certaine passion. Les miennes pincent les siennes avec un désir tellement brûlant que j'la sers contre le tronc de l'arbre. Mon cœur s'emballe à nouveau, mais avec une légèreté tellement agréable que j'perds tous les soucis que j'avais. La seule chose que j'veux pas c'est qu'elle me repousse, parce que ça serait la dernière fois qu'elle me verrait. C'est maintenant ou jamais d'prendre ta décision May Goldenberg... J'te demande pas d'm'épouser... j'veux juste qu'on arrête ce petit jeu. C'est ce que j'lui dirais si j'avais des couilles, mais j'pense que le baiser parle plus que des mots.
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Re: Little do you know /!\
Jeu 16 Avr 2020 - 9:16
Elle avait regardé son poing s'enfoncer dans le tronc de l'arbre, immobile. La princesse n'était pas tout à fait certaine de capter ce qui le mettait dans un tel état. Elle? Eux? Pourquoi était-il incapable de la regarder? May avait voulu aller observer l'état de sa main, mais il avait enfin commencé à parler. Le prof disait qu'il avait la trouille, lui aussi. Il affirmait qu'il savait de quoi elle était capable, et que sa théorie était un beau gros plan de merde - principalement parce qu'elle ne pouvait pas empêcher les autres de s'attacher à elle. La blonde ferma les yeux à cet instant précis, ravalant sa salive. C'était bien joué; elle l'avait blessé avant même que leur histoire ne commence.
Cendrillon fixait son dos, comme une conne - face à ses propres démons, finalement. Comment avait-elle pu penser que ce plan fonctionnerait ne serait-ce qu'une seule seconde? Peut-être en avait-elle eu besoin pour faire son deuil? Et quand elle y repensait, elle n'avait jamais vraiment vu les choses de cette façon. Jamais considéré que les autres puissent réellement tenir à elle. C'était plutôt un concept abstrait, dans son esprit. Sur le coup, elle était donc demeurée silencieuse. Elle n'avait jamais considérée qu'elle était invincible non plus, d'ailleurs. Au contraire, même. Intouchable? Peut-être. May n'avait pas besoin d'expliquer aux personnes de son entourage que les choses avaient été difficiles, dernièrement. Et au lieu d'arrêter de ressentir les choses, comme elle avait tenté, elle n'avait pu que tout ressentir de façon exponentielle, à la place. Absolument tout. Peut-être était-il temps d'accepter la réalité telle qu'elle l'était, alors? D'y faire face comme Adam lui faisait face, maintenant? Il l'avait rapidement fait reculer jusqu'à ce que son dos percute un arbre, les deux mains sur ses épaules, comme s'il devait absolument - et soudainement - lui dire un truc.
La petite avait levé le menton pour planter ses billes dans les siennes, n'ajoutant toujours pas un seul mot. Elle cherchait des réponses à des questions probablement trop grandes pour elle, de toute façon. Liv observait ses traits, les deux mains à ses hanches, perturbée par les yeux mouillés du chasseur. Il était tellement près que sa propre respiration devenait déjà plus rapide, d'ailleurs. Comme si cette dispute lui rappelait seulement à quel point cette proximité lui manquait, tout compte fait. N'empêche, Adam avait reprit, lui demandant d'arrêter de jouer, au risque de le perdre.
Mais qu'est-ce que c'était que ces conneries? Il pensait qu'elle jouait avec lui, sérieusement? Il la prenait vraiment pour ce genre de fille là? «Si tu crois que - » Pas le temps de lui dire quoi que ce soit qu'il posait déjà furieusement les lèvres sur les siennes. Elle n'avait pas insisté pour terminer sa phrase, bien entendu. Elle avait mieux à faire. Profiter de sa chaleur, par exemple. Après tout, elle ne faisait qu'écouter les conseils de Nathan, non? La princesse lui rendait son baiser avec ferveur, se laissant emporter dans le moment avant de poser les doigts à sa nuque et d'accrocher par le fait même le chapeau qu'il portait. Se rendant compte qu'il allait tomber, elle n'avait pas eu le choix de se détacher pour le rattraper avant qu'il ne rencontre le sol.
Impressionnée par son propre exploit, Goldenberg posa cette fois-ci le chapeau sur son crâne à elle, éclatant de rire en essayant de l'ajuster un brin. Croisant à nouveau ses yeux, elle avait tout de suite retrouvé un sérieux qui lui ressemblait plus ou moins, comme si elle essayait de lui prouver que ce qu'ils étaient n'avait rien d'une blague, pour elle. La miss posa une main à son visage à lui, le fixant toujours sans lui laisser la chance de détourner le regard. Peut-être apprivoisait-elle seulement ce sentiment si doux d'être aussi bien en sa présence. Peut-être aussi avait-elle l'impression de lui devoir des explications.
«J'ai jamais voulu jouer un jeu. » dit-elle simplement. Elle avait besoin qu'il le sache. Baissant les cils sur la main qu'il avait utilisé pour cogner l'arbre un peu plus tôt, elle fronça les sourcils et croisa ses doigts dans les siens, tentant de ne pas trop lui faire mal. Ils avanceraient ensemble, désormais, et non pas l'un contre l'autre. «T'as raison. C'était un plan de merde. Pas très très futé. » Elle marqua une pause. «J'veux bien en faire un nouveau... avec toi. » Timide sourire. Et c'était à son tour d'aller chercher ses lèvres brièvement, s'allumant aussitôt au contact des siennes. Elle traça pourtant ensuite son chemin dans son cou jusqu'à son oreille, où elle s'attarda quelques secondes, avant de parler tout bas. «On peut jouer à un autre type de jeu, par contre. » Et son ton ne laissait place à aucun doute quant à ses intentions.
From this mountain I can see so far, rivers running like deep deep scars, carrying the lifeblood through my veins. Is it crazy that I’m grateful for all the pain
- May L. Goldenberg
The Guardians | Medic
Modératrice
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
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