31 Mars 2020 - Industrial District

Je ne sais vraiment pas ce que j'avais fait pour mériter ça. Déjà, je n’étais pas certain de toute cette histoire. Même si le groupe en question a pu être utile au nôtre, l'idée de me retrouver parmi eux pour faire des travaux aussi importants m'apparaît un peu exagérée, voire étrange. J'ai une confiance absolue envers membres du Conseil, quoi que je préférerais un peu Selene à Andréa, mais je ne suis vraiment pas certain que je peux faire confiance à ce petit groupe. Le pire, c'est que je me suis retrouvé supervisé par le petit génie frisé, Markus. Il est toujours par-dessus mon épaule et visiblement, il connaît tout mieux que tout le monde. Pour ajouter une cerise sur le gâteau, j'avais besoin d'aller chercher quelques matériaux et l'ingénieur était le propriétaire du pick-up qui m'aiderait à transporter lesdits matériaux.

Autant dire que le chemin jusqu'au Home Depot a été d'un silence de mort et d'un malaise inconfortable indescriptible. Heureusement pour moi, il souhaitait plutôt au Seattle Lighting alors je n’aurais pas à l'endurer à l'intérieur de la quincaillerie. J'aurais tout de même apprécié un peu d'aide de sa part, mais je n'aurais pas pu supporter ses commentaires sur ce qu'il considère être les meilleurs outils et matériaux.
Il me laisse devant les portes coulissantes avant de repartir avec son véhicule. J'imagine que j'aurai plus qu'à l'attendre avec mes panneaux d'isolants comme un con devant la quincaillerie. Espérons qu'il ne va pas mourir parce que j'aurai l'air encore plus con pour le coup. Je prends mon bouclier pour me défendre et j'ai mon marteau à ma ceinture au cas où. C'est un peu encombrant pour ramasser des trucs, mais je préfère ça que de me faire bouffer à la première occasion.

Je glisse rapidement mon regard sur le stationnement pour m'assurer qu'aucun rôdeur n'a été attiré par le bruit de moteur et que je ne vais pas me retrouver avec une dizaine de morts à mes trousses, devant la porte coulissante du bâtiment grande surface. Ça me peine toujours de remarquer à quel point les paysages sont restés figés dans le temps, alors que le stationnement est couvert de véhicules d'hommes et de femmes qui n'ont pas eu la chance de fuir.

Je hausse les épaules, puis je prends la route de la porte coulissante où un mort frappe sans cesse contre le verre. Je l'abats d'un coup de marteau sur le crâne alors qu'il semble avoir à peine remarqué les bruits venant derrière lui et j'ouvre à deux mains la porte qui s'ouvrait autrefois automatiquement. J'attrape ensuite un chariot et je dépose mon bouclier à l'intérieur, le poussant vers les allées. L'avantage de la quincaillerie grande surface que les longues et larges allées permettent de bien voir ce qui se trouve devant et derrière. À condition de ne pas se retrouver en sandwich.

Elle était venue trainer ici seule pour faire un peu de repérage, histoire de ramener des matériaux utiles pour le bateau. Elle avait caché son pickup un peu plus loin et parcourait paisiblement les allées, accoudée à un chariot, flingue dans une main, une lampe de poche dans l'autre et sa gourde d'eau pas loin pour oublier sa migraine qui ne partait pas. En même temps, elle avait sacrément bu la veille... Faudrait qu'elle fasse gaffe là, si ça commençait à trop influencer ses recherches et l'entretien de leur refuge... Car son groupe, ses amis, c'était tout ce qui comptait encore là. Sinon, elle serait sans doute sur les routes seule, ou peut-être bien avec Zayn.

Y avait cette saloperie de goule qui tapait depuis quinze minutes contre les portes coulissantes qui l'empêchait d'être réellement au calme. Bang, bang, bang... Ça résonnait dans tout le grand magasin, sa résonnait dans son crâne douloureux. Reprenant une gorgée d'eau pour s'empêcher de gueuler contre un cadavre écervelé, elle continuait de pousser son chariot en silence. Il y avait encore pas mal de trucs dans les rayons. Soit les gens avaient été trop cons pour stocker des trucs utiles, soit ils avaient juste vraiment pas eu le temps. L'une ou l'autre de ses possibilités faisaient qu'elle avait quand même pas mal de choix pour le coup.

Bang, bang, bang.

Une autre gorgée d'eau. Au moins elle aurait le mérite d'être hydratée songe la blonde, daignant même sourire à son humour de merde. Sauf que, du coup, les bruits contre  la porte avant cessent. Salem s'arrête en plein milieu de l'allée tendant l'oreille. Est-ce que cette saloperie a réussi à s'introduire ? Est-ce qu'elle a trouvé un meilleur truc pour l'occuper ? Ou est-ce que...

La jeune survivante éteint directe sa lampe de poche, au bruit de la porte qui s'ouvre, plus loin. Ça c'est pas un macchabée. Elle range en vitesse sa gourde dans son sac et fourre sa lampe de poche dans la poche de sa veste de cuir. Salem s'élance en silence à pas feutrés entre les rangées de matériaux pour prendre une position plus stratégique et trouver le ou les intrus. Il est pas question qu'elle se fasse surprendre. Pas question qu'on la touche. Pas question qu'on la blesse.

Elle s'arrête au coin d'une des allées, près de l'entrée du magasin. Cachée derrière une grande étagère pleine de bulbes de luminaire, elle distingue un homme avec ce qui semble être un putain de bouclier. Voilà, on se prenait pour Lancelot maintenant, un dingo qui venait peut-être bien chercher des trucs pour se faire une lance ?! Serrant les mâchoires, la blonde observa un instant de plus, voir si le crétin était accompagné ou s'il était seul. Force était de constater qu'il était tout seul le chevalier.

Ni d'une ni de deux, Salem sortit de sa cachette pour faire face à l'inconnu.

- Les mains en l'air ! Lançait-elle d'une voix forte, mais pas trop pour attirer toutes les carcasses du coin. J'veux pas d'emmerdes. Tu tournes les talons et tu dégages.

Le chevalier se grattait les joues tranquillement, fouillant à travers les différents matériaux qui se trouvaient devant lui. A priori, il ne se doutait de rien, il se pensait réellement seul à l'intérieur de la grande surface. Après tout, rien ne lui avait laissé l'indice de la présence de quelqu'un d'autre, et visiblement l'approche de la blonde s'était réalisée sans anicroche. La voix féminine qui s'éleva pour s'adresser à lui le fit sursauter, faisant pratiquement sauter un battement à son cœur. Il était pourtant resté attentif aux sons environnants, attentif aux grognements ou fracas que pouvait causer un rôdeur, ou même à l'ouverture d'une porte, mais il n'avait pas anticipé être pris par surprise au beau milieu d'une allée.

Il s'empressa de lever les mains en l'air afin de montrer sa bonne foi. Ses yeux détaillèrent la jeune femme rapidement, espérant qu'il s'agirait peut-être d'un visage qu'il avait déjà rencontré auparavant, peut-être au No Man's Land. Si c'était le cas, ça n'avait pas marqué son esprit, et il avait une très bonne mémoire.

"Ouhlala... Tire pas... Je m'appelle Clint ok?" Dit-il d'une voix grave sur un ton plutôt surpris et hésitant. Dire son nom, c'était un petit truc qu'il avait appris de sa femme en début d'apocalypse. L'infirmière lui avait appris à être un meilleur humain, enfin à mieux interagir avec eux. Les poings pouvaient être utiles pour régler une situation, mais parfois les mots suffisent à vous sortir d'une situation épineuse. En outre, il est plus facile de tirer sur un inconnu que sur une personne avec un nom. C'est purement psychologique. " Je ne cherche pas la merde non plus. J'ai juste besoin de quelques panneaux d'isolation."

Il se disait qu'elle n'était certainement pas là pour ça. Après tout, elle ne traînait pas dans cette rangée à son arrivée. À moins qu'elle l'ait entendu arrivé et qu'elle s'était caché, ce qui ferait s'écrouler toute sa théorie. Était-il encore possible de partager avec des inconnus dans ce monde? Il n'en savait absolument rien. Il avait passé les dernières années plutôt bien entouré, et la possibilité de faire confiance à un pur inconnu lui semblait difficile, alors il n'osait pas imaginer ce que ça pouvait être pour quelqu'un qui vivait seul ou en petit groupe.

Il se penchant légèrement sur le côté, pour lui montrer qu'il était bel et bien armé. Ça ne l’enchantait pas particulièrement de s'en séparer, mais ça lui semblait le prix à payer pour pouvoir faire quelques emplettes en paix. Il n'avait aucune confiance en la jeune blonde, mais elle ne lui avait pas tiré dans le dos pour le dépouillé alors ça devait être un bon début. D'une main, très lentement, il vint juste écarter sa veste qui cachait la présence de l'étui y soutenant un 9mm.

"On fait un marché? Je te laisse me désarmer, je fais mes courses et on part chacun de notre côté." Indiqua-t-il sur un ton plutôt sûr. Il soutenait en permanence le regard de la jeune femme, essayant d'analyser celui-ci ainsi que ses mouvements. Repartir les mains vides signifiait non seulement une perte de temps indispensable, mais aussi de devoir subir les moqueries du génie sur le chemin du retour. Autant dire qu'il préférait une confiance de fortune à ses inconvénients d'infortunes.

Et putain. Voilà qu'il lui balançait son nom, sachant très bien ce que ça ferait de partager cette info. Sal lui en voulait là pour le coup. Pas qu'elle comptait spécialement le descendre, mais qu'il essaye d'endormir sa méfiance en échangeant leur nom et tout, pour la mettre en confiance, ça la faisait bien chier. Oui, parce que s'il faisait le con et qu'elle avait à se défendre, ça allait lui peser sur la conscience maintenant.

Il lui balançait maintenant ce qu'il était venu chercher ici, Salem arquait un sourcil surprise par ce que lui racontait le fameux Clint. C'était quand même sacrément précis, un peu comme elle pour le coup. Il rénovait une planque peut-être ? Les questions se bousculaient dans son crâne, mais tout redevint au calme plat lorsque le brun écarta sa veste pour lui montrer qu'il était armé. La prise de la petite blonde se resserra sur son propre flingue, appréhendant ce que l'inconnu allait faire.

C'était pas pour dire, mais Salem voulait vraiment pas se manger une balle.

Sauf qu'au contraire, Clint lui proposait... un marché ? Penchant légèrement la tête sur un côté, Salem avait du mal à croire à ce que l'autre lui proposait. Lui laisser son flingue en signe de bonne foi ? Il était complètement taré ce type. Soit il se foutait de sa gueule, soit il était très naïf. Sal ne bougeait pas d'un poil, analysant visiblement la situation et pesant le pour ou le contre, silencieusement. Un débat intérieur était en cours, combat entre sa nature et sa méfiance.

Son pistolet s'abaissa finalement. L'androgyne ne demandait pourtant pas l'arme de son vis-à-vis pour autant.

- M'fais pas regretter Clint. Les panneaux sont dans la rangée huit.

Il ne lui répondrait probablement pas, mais c'était plus fort qu'elle, la curiosité l'emportait.

- Tu rénoves un truc dans l'coin ?

Non parce que l'air de rien, on était tout près du port et donc de leur bateau. Valait mieux s'assurer que le groupe de ce gars du médiéval avec son bouclier ne soit pas une menace. Salem jurait mentalement devant la connerie monumentale qu'elle était peut-être en train de faire en accordant sa confiance relative à ce mec.

- Moi c'est Sal.

Voilà, ils seraient deux à jouer à ce petit jeu.

Il fit un signe de tête en guise de remerciement pour la peine, relâchant sa veste pour qu'elle se replace sur son corps. Lui aurait-il simplement laissé prendre son arme? Peut-être était-ce une tactique pour qu'elle s'approche et qu'il la désarme de force. Il avait estimé ses chances à 50/50, se disant être plus fort qu'elle, alors qu'elle était probablement plus rapide et plus agile. Heureusement, tous les deux ne le sauraient jamais, ou du moins pas tout de suite.

Il dépose donc ses mains sur son chariot, levant la tête pour chercher la rangée huit du regard. C'était pas loin, et ça n'avait pas l'air trop dévalisé. Faire les courses dans une quincaillerie était toujours plaisant, même après quatre ans, car les gens négligeaient l'utilité de plusieurs matériaux et outils, au profit de nourriture non périssable et d'armes.

"Pas dans le coin non." Répondit-il du tac au tac. Ça devait paraître louche pour la peine, mais considérant qu'il s'agissait de l'une des quincailleries les plus près de la planque de nos alliés, il valait mieux mentir pour ne pas la mettre sur la piste d'un endroit intéressant à piller avec ses copains. La petite avait beau avoir de beaux yeux bleus, il pouvait aisément voir au travers qu'elle n'était pas innocente de tout vice... Du moins, c'est ce qu'il préférait penser pour se donner bonne conscience de se méfier d'elle.

"Enchanté de te rencontrer Sal..." Ça ne lui semblait pas commun comme prénom, et il se demanda s'il s'agissait du diminutif de Sally du coup. Selene lui avait déjà parlé d'une Salem aussi, mais, même s'il s'agissait d'un prénom peu commun, il ne devait pas y en avoir qu'une seule à Seattle. Rien ne lui permettrait de croire qu'il s'agissait d'elle. "Et toi? Tu rénoves quelque chose?" S'empresse-t-il de lui retourner sa première question en poussant le chariot en direction de la rangée huit, lui tournant le dos. Ça ne lui faisait pas plaisir de devoir s'exposer pour faire ses courses, mais si la blonde n'avait pas le cran de lui tirer dans le visage et elle avait attendu qu'il soit de dos pour le faire, peut-être méritait-il de finir ainsi...

"Pour la peine... Si je peux t'aider avec un truc. Pour te remercier de ne pas m'avoir tiré dessus tu vois?" Il lui promettait de l'aider à réparer sa planque, mais si elle avait besoin d'un petit coup de main pour déplacer des matériaux, il le ferait. Clint n'était pas particulièrement macho, mais il se disait qu'une jeune femme seule aurait de la difficulté remplir son véhicule.

Pas dans le coin. Elle avait l'air d'une conne qui allait avaler ça ? Sauf qu'en même temps, elle lui aurait répondu la même chose pour ne pas dire où elle créchait, donc c'était ok.

- Effectivement, me dit pas.

Au moins, il saurait comme ça qu'il fallait pas croire qu'elle était assez stupide pour croire ce genre de conneries. Rangeant son pistolet, Salem se serait presque mis à prier pour pas que ça revienne lui botter le cul de faire confiance comme ça à un inconnu. Ok, confiante bien précaire, mais quand même. La mécano avait besoin de trucs ici et le chevalier aussi. Pouvait-on encore être civilisé et partager le matos de nos jours ? On allait bien voir. Déjà il s'en allait en lui faisant dos, ça avait le mérite de moins l'inquiéter.

Rallumant sa lampe de poche, elle la remonta quelques coups, puis se remit en quête des matériaux donc elle avait besoin. C'était surtout du côté électrique qu'il faudrait qu'elle fouille, ils avaient un projet assez sympa là, de bidouiller un peu le moteur déjà existant pour utiliser une petite partie du fioul des réservoirs pour qu'il y aille de l'électricité dans le bateau. Franchement, ça allait devenir putainement confortable cet endroit.

- Oui, bravo Sherlock, mais j'fais un peu les courses en gros là. Pas besoin de panneau isolant, donc t'en fais pas, ils sont tous à toi.

Du coup, elle prenait la rangée sept pour retrouver les différents filages électriques et tous les outils et embouts pour les électriciens en herbe de ce monde. Sal s'arrêtait un moment, tandis que l'autre, Clint, lui proposait de l'aide.

- C'est grave que de nos jours, on remercie les gens qui nous butent pas ? Lançait-elle à voix haute. Putain c'est n'importe quoi... Lâchait-elle dans un soupir. Certes, elle l'avait tenu en joug dès qu'elle l'avait vu, mais c'était une question de survie, elle ne tirait pas pour le plaisir de le faire comme certains. Tu t'y connais un peu en électricité ? Se risquait la jeune mécano.

Bon, qui ne tentait rien n'avait rien. Savait-on jamais s'il pourrait lui refiler quelques trucs en la matière. Elle avait beau comprendre sur une bagnole, y avait peut-être des différences importantes pour un bâtiment.

Elle n’était pas dupe. En même temps, il restait peu de gens dupes après autant de temps à vivre dans la méfiance. Il fallait toujours avoir un coup d'avance ou presque sur les personnes que l'on rencontre, ce qui avait rendu les expériences sociales bien plus compliquées qu'elle pouvait l'être avant tout ça. Déjà que c'était la putain de galère de comprendre une femme, c'était encore pire maintenant qu'on ne sait pas si elle a l'intention de nous dépouiller après le sourire charmeur. Bref, Sal ne lui a pas fait de charme, mais elle ne l'avait pas dépouillé non plus. Il ne lui faisait pas totalement confiance pour lui donner une position de planque, surtout qu'elle n'était pas la sienne, sauf qu'il avait déjà baissé sa garde beaucoup plus qu'il ne l'aurait fait avec quelqu'un d'autre. Était-ce pour son geste de « charité » ou parce qu'il la sous-estimait?

Difficile à dire si elle rénove vraiment quelque chose ou si elle fait les courses dans le seul et unique but de revendre ce qu'elle trouve à l'entrepôt. Tellement de trucs ici pouvaient encore être considérés comme un bijou, si on savait comment l'assembler pour que quelqu'un en voie l'utilité. S'il n'avait pas le toit du fort pour le protéger, peut-être qu'il ferait ça de sa vie, vendre ses services. Ça ne serait pas plus mal, quoique ça serait plutôt risqué.

"Grave? Mouais... Ça serait beau si on pouvait faire confiance à tout le monde, mais maintenant ça ce mérite plus que jamais." Qu'il lui disait avec un ton un peu blasé. À force, il avait presque oublié ce que ça faisait d'être avec un « humain ». Il faisait glisser les panneaux de polystyrène bleu et rose dans son chariot. Inutile de faire la fine bouche sur les labels, il allait prendre tout ce qui avait au moins deux pouces d'épaisseur, ça serait bien suffisant pour son projet. L'entrepreneur regrette presque Markus un instant, car son chariot ne sera jamais assez gros pour la quantité à prendre, et il lui faudra faire plusieurs allées retour pour les apporter en avant. Ça fait chier... Pourquoi le génie était parti tout seul.

"Je suis pas un expert, mais j'en ai fait. Je faisais des travaux généraux avant tout ça." Il se demandait s'il allait regretter d'avoir lancé une telle chose. Elle ne laissait rien paraître de la sorte, mais ça serait bien le comble s'il se retrouvait l'esclave d'un groupe et qu'il devait faire des travaux avec un fusil sur la tempe. Quoi que... Il ne tenait pas suffisamment à la vie pour devenir l'esclave de qui que ce soit. "Je peux t'aider avec quelqu..." Il se stoppa net dans sa phrase, écoutant alors que des bruits de fracas attiraient son attention.

"T'as entendu ça? C'est toi qui as fait tomber des trucs?" Il penchait la tête sur le côté, cherchant la jeune femme du regard, s'il pouvait la trouver à travers les trous des rangées. Le son provenait plus de l'arrière du magasin et non pas de l'endroit où il l'avait vu partir et considérant la quantité de sons subséquents, il supposait qu'il s'agissait d'une petite étagère complète qui avait basculé. Il espérait bien qu'il ne s'agissait pas d'ami de Sal... Quoi que, si c'était des rôdeurs en quantité suffisante pour tomber une étagère, peut-être qu'il y avait aussi matière à inquiétude.