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Mar 7 Avr 2020 - 21:08

22 mars, au No man’s land.

Un ciel dégagé était ce jour-là penché au-dessus du No man’s land. D’un bleu intense et parcouru de rares nuages effilés, il soulignait l’arrivée récente du printemps qui mettait enfin un terme au rude hiver ayant ébranlé Seattle, ces derniers mois. Que ce soit du fait de ses températures vertigineuses ou des pluies diluviennes qui s’étaient déversées sur la ville, chaque survivant avait souffert de cette saison, décidément peu clémente, et appréciait par conséquent de voir revenir les beaux jours - et avec eux la promesse d’une vie sensiblement plus douce. Quoique la survie était désormais indubitablement une lutte de tous les jours, ce même lorsque le soleil rayonnait et que pépiaient les oisillons.

« Attends-moi un instant, je reviens. » dit Valérian à Neil qui l’avait accompagné au No man’s land pour s'y procurer quelques ressources.

Une paire de lunettes de soleil coincée dans le col de son sweatshirt, le grec marcha d'un pas tranquille jusqu’au fond de l’entrepôt où étaient affichés les portraits de primés. Ceux-ci étaient de plus en plus nombreux, ce qui signifiait que le nombre de chasseurs de prime devait lui aussi grandir en conséquence. La concurrence devenait rude ; plus que jamais, il fallait donc être attentif et guetter les opportunités pour agir rapidement et ainsi espérer avoir une longueur d’avance sur les autres chasseurs.

Si Valérian n’avait encore jamais été confronté à l’un d’entre eux sur le terrain, il envisageait plus que jamais cette possibilité et le risque qu’elle comportait. La tête d’un primé pouvait en effet valoir gros et nombre de chasseurs, si ce n’est tous, n’auraient, de fait, aucun scrupules à voler le butin d’un autre, quitte, pour cela, à abattre au passage la concurrence.

Tandis que ses yeux se posaient sur les portraits, l’attention de Valérian fut soudain attirée par des exclamations retentissant dans son dos. Pivotant sur ses talons, il aperçut un homme, dont la silhouette lui était familière, en train d’asséner à un autre vagabond un violent coup de poing au visage. Avec un cri douloureux, ce dernier s’effondra au sol, où il demeura un instant immobile, sonné, avant de se redresser maladroitement pour prendre la fuite.

Avec un sourire goguenard, Valérian s’approcha de l’autre individu et l’interpella tranquillement une fois arrivé à sa hauteur. « Il me semblait bien avoir reconnu le doux son de ta voix, Maes. Alors comme ça, tu oeuvres pour le bien commun en virant à grands coups de pied au cul la canaille du No man's land ? Ou bien est-ce que la tête de ce type ne te revenait tout simplement pas ? »


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Re: Would you rather

Lun 13 Avr 2020 - 11:49

"... et tu n'auras aucun problème, t'en penses quoi ? " fit la voix rauque du mec qui s'adressait à Maes, à l'instant. Soupirant, le brun se passa la main dans les cheveux. L'intervenant avait mal choisi son jour pour venir l'emmerder. Le trentenaire n'était pas encore tout à fait remit de sa précédente grippe et les jours devenaient longs à cause de la fatigue accumulée mais le pire dans l'histoire, c'était sans doute que le vagabond ordonnait à l'architecte d'échanger un doliprane contre son arme à feu. D'abord, il avait ignorer l'arnaque puis l'autre était revenu à la charge, augmentant le ton pour presser le brun d'accepter. Cette fois, le brun avait juste refuser l'offre de l'arnaqueur et ce dernier, mécontent du refus s'était mis à le menacer. Et là, là, forcément, ça allait pas. Maes s'était recoiffé, histoire de détendre son bras, l'arma et frappa directement à la figure de l'imbécile qui s'écroula dans un râle de douleur avant de fuir. Secouant son poing pour chasser la douleur, l'homme grogna de frustration. Oh bon dieu, celui-là, clairement, il aurait aimé lui démolir la gueule parce qu'il ne pardonnait pas qu'on s'en prenne à lui. Il avait cherché la guerre.

Pourtant, un voix vint l'interrompre dans son envie d'aller chercher l'autre con, une voix qu'il reconnaissait, plus ou moins. Se tournant lentement, prêt à cogner à nouveau, moue énervée au visage, il se détendit en voyant à qui était son nouvel interlocuteur. Maes se détendit alors et offrit un demi-sourire à son collègue survivant. " Ce serait plus la deuxième option. " fit-il en se baissant pour faire mine de ranger ses affaires, une façon pour lui d'éviter les discussions puisqu'il n'aimait pas vraiment parler. En se relevant, Maes se tourna vers Valerian, prêt à lui souhaiter une bonne journée, pour s'en aller retrouver sa cachette puisqu'il avait fait ses emplettes. En fait, il avait trouvé un peu de bouffe, un peu d'alcool mais pas de clopes, hélas. Le tout contre une bonne pile de vêtements chauds et de chaussures neuves. Au moins, le troc était utile. Alors qu'il s'apprêtait à partir, l'intrigant revint, assisté par deux de ses compagnons. La mâchoire du brun se crispa et vint un soupir. Ok, alors ça, c'était pas vraiment bon comme histoire. "Tu te sens de cogner sur des cons ?" Et à peine eut-il dit ça qu'il poussa son sac à dos sur le côté et se lança contre un des assaillants qui était prêt à frapper de son pied de biche. L'individu tomba au sol et le démarcheur réagit en venant asséner un coup dans ses côtes, l'envoyant bouler sur le côté. Merde ! La douleur se diffusa sur sa peau et ses yeux se froncèrent. Oui, ça commençait mal.

L'architecte se releva et sourit au malfaiteur, cracha au sol et fit craquer ses doigts. "Bon d'accord, ça va être amusant de vous refaire la face. T'inquiète pas, j'suis un expert, grosse merde." disait le brun qui venait se jeter sur son ennemi en le frappant ensuite au visage de toutes ses forces. Autour d'eux, les visages se tournaient vers eux. Ce n'était pas la première fois que l'on voyait un combat, ce ne serait pas non plus la dernière mais en tout cas, ça ne les empêchait pas de chuchoter entre eux pour se demander ce qu'il se passait ou même qui gagnerait. Dix contre un qu'ils s'imaginaient que le groupe de trois viendrait à bout du duo rapidement puisqu'ils semblaient tout de même plus baraqués et avaient déjà sortis les matraques. Sans doute que lui-même n'aurait pas parié sur sa poire mais n'était-ce pas plus amusant de montrer au monde que David gagnait forcément contre Goliath ? Encore une fois, le brun se prit un coup, cette fois au visage, le forçant à lâcher prise. Putain, son nez ! Merde ! Il saignait mais heureusement qu'il n'était pas cassé, encore. S'essuyant le visage, le regard azuré de Maes vint chercher le soutient de Valerian en quelques secondes, secondes qui suffirent à encaisser un nouveau coup.
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Re: Would you rather

Dim 19 Avr 2020 - 16:46

« J’imagine que sa tête ne reviendra plus à personne, après ça. » répondit Valérian avec un sourire ravi, en suivant des yeux la silhouette du fuyard qui disparaissait du No man’s land. Oui, il risquait d’avoir droit à un sacré oeil au beurre noir après avoir reçu un coup pareil. Maes n’y était pas allé de main morte !

Puisque le brun lui tournait le dos pour récupérer ses affaires, Valérian s’abstint de l’interroger au sujet de la raison de ce malentendu. Il connaissait assez superficiellement Maes, mais savait très bien que celui-ci rechignait à entretenir une conversation de plus de quelques minutes avec quiconque, et disparaissait rapidement lorsqu’on faisait mine de l’aborder. Valérian avait cependant eu l’occasion de faire équipe avec lui à l’occasion du passage de la horde sur le No man’s land, quelques mois auparavant, ce qui avait tissé entre eux l’ébauche d’une certaine complicité. Quelque part, le grec était donc plutôt content de le retrouver là.

« Tu as fait des emplettes, à ce que je vois. » commenta-t-il simplement, en lorgnant sur le sac que portait Maes. Au moment où celui-ci ouvrait la bouche pour lui souhaiter bon vent, les yeux de Valérian se rivèrent cependant à l’entrée du No man’s land où était réapparu le fuyard, cette fois-ci épaulé de deux gorilles à l’expression très peu engageante. Chacun d’entre eux était en effet équipé d’une matraque et avait, semblait-il, la ferme intention de refaire le portrait de Maes avec.

Voilà qui était fâcheux, songea Valérian. La situation allait considérablement se corser. Déjà, les regards se braquaient dans leur direction tandis que s'échauffaient les spéculations dans le hangar : que se passait-il, au juste ?

À la proposition de Maes, une expression proprement stupéfaite envahit les traits de son visage; lui, cogner sur des cons ? S’il ne l’aurait jamais ouvertement admis, Valérian était conscient de ne pas être taillé pour les combats à mains nues. Loin de là, même ! À la distillerie, il avait l’impression de faire une tête de moins que les autres hommes et d’être aussi large d’épaules que Ruby ou Yulia. Il préférait de loin user de son intellect ou de sa langue déliée pour se tirer d’affaire ; user de ses poings n’était franchement pas son fort !

« On pourrait peut-être… » commença Valérian, gagné par une franche appréhension, avant que Maes ne s’élance brusquement vers les trois nouveaux venus pour en faire tomber un au sol et le rouer de coups. Le grec n’eut pas le temps de réagir : l’un des gorilles asséna aussitôt un violent coup de pied dans les côtes du brun qui se redressa ensuite, tant bien que mal, pour se jeter à nouveau dans la mêlée. Mais… C’était insensé ! Aberrant ! Comptait-il réellement s’attaquer seul à autant d’adversaires ? Quel idiot !

Le coup d’oeil que jeta Maes dans sa direction fit crisser des dents Valérian. D’accord. Il comptait sur son aide, hein ? Franchement, il aurait mieux fait de rester à la distillerie, s’il avait su...

« Tu fais chier, Maes ! » bougonna le grec dans sa langue natale, avant de ranger ses lunettes de soleil dans la poche de sa veste et de rejoindre en quelques enjambées la mêlée. Là, il attrapa l'un des gorilles par l'épaule et lui envoya de toutes ses forces un coup de poing au visage... Ce qui ne parut pas affecter son adversaire. Du tout. Au contraire de Valérian qui ressentit aussitôt une vive douleur se diffuser dans sa main : merde alors !


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Re: Would you rather

Mar 28 Avr 2020 - 19:25

Alors ok, là, pour le coup, David avait vu trop gros puisque Goliath, au nombre de trois, ne ménageait pas ses efforts pour venir lui éclater la gueule. L'architecte encaissait les coups et son corps lui disait déjà qu'il souffrait de part et d'autre. Étrange. En fait non puisqu'il avait déjà la tronche en sang et ses poings saignaient également. Putain, c'était mal barré et avec les gars armés, bah ça changeait la donne. Sur l'instant, l'homme eut envie de sortir son couteau mais était-ce nécessaire ? Etait-ce bien nécessaire que ça finisse en effluve de sang ? Nouveau regard vers Valérian et le brun eu un sourire moqueur. Le grec voulait aider mais la grimace de douleur qu'il affichait en disait long. Effectivement, ce serait compliqué de s'en sortir, maintenant. Maes cracha au sol, le souillant de son hémoglobine, galèrant un peu à se maintenir en équilibre. Hors de question de subir. "Tu vas voir..." fit-il à l'intention du plus proche, celui qui avait voulu lui faire du chantage. Le bagarreur s'élança vers son adversaire pour venir lui mettre une patate mais il fut arrêté par le complice de l'autre qui le retourna, soulevant la poussière au passage. Le brun laissa échappé un râle de douleur, celle-ci se diffusant dans l'entièreté de son dos, signe que sa chute avait été brutale. Grimaçant, Maes prit le temps de serrer les dents pour stabiliser son souffle, yeux fermés. Mauvaise idée, en soit, puisqu'il aurait pu anticiper la prochaine attaque, un coup de pied qui vint résonner contre ses côtes. Nouveau râle de déplaisir. Bordel ! Il devait se reprendre !

Nouveau coup dans les côtes et cette fois, l'homme attrapa la jambe assassine, roula sur le côté et entraîna l'ennemi dans sa chute avant de s'éloigner d'une nouvelle roulade. Peinant à se relever, le brun recula comme il pu jusqu'à son compagnon de galère. Enfin, le compagnon qu'il avait mit dans la galère. "Je suis sûr qu'après ça, tu voudras plus m'adresser la parole." fit-il à l'intention de son camarade, ricanant légèrement à l'idée que ça puisse arriver. En réalité, ç'aurait été dommage parce que mine de rien, il appréciait l'européen, quand ils avaient les mêmes idées. Il avait d'ailleurs été un allié de choix lors du crash d'hélicoptère et ce, même s'ils avaient fallut du temps pour les écouter, de mémoire. Se remémorer ce passage donnait à l'architecte l'envie de fumer tiens, en y réfléchissant, il aurait pu y passer et ça ne lui avait pas vraiment plu, de se faire avoir de la sorte. Enfin bon, c'était passé et ils étaient encore en vie, tous les deux, pour le moment.

En se redressant lentement tout en se tenant les côtes, le brun soupira profondément, histoire de canaliser l'affliction de ses membres. Profond soupire et cette fois, l'homme posa la main sur le manche de son couteau de chasse. "Je te propose qu'on essaye d'en finir vite, ça nous évitera de finir en morceau."

A nouveau, Maes cracha au sol, afin de se défaire du gout de fer sur sa langue. Il n'aimait vraiment pas ça. Bon, commencer par éliminer le plus nul. Puis essayer de défaire les balèzes. Quitte a être dans la merde, autant la jouer stratégique. Lentement, du poignet, l'originaire de Dakota s'essuya le nez pour se débarrasser du sang qui perlait encore de ses narines. Bon, bon, bon... "Essaye de pas te faire dégommer." laissait-il échapper au grec pour finalement s'éloigner et retourner faire face à ses deux agresseurs en sortant finalement son arme. Ils voulaient jouer ? Autant être sur un pied d'égalité alors.
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Re: Would you rather

Sam 2 Mai 2020 - 17:51

Le souffle coupé, Valérian eut à peine le temps de se remettre de ses émotions que l’une des brutes lui envoyait un crochet dans la figure qui lui fit voir, l’espace d’un instant, trente-six chandelles.

Hmpf. Quelle idée à la con il avait eue en intervenant ! S’il avait eu un minimum de jugeote, il aurait abandonné Maes à son sort et serait plutôt rentré à la distillerie, en se félicitant d'avoir fait preuve de bon sens. Mais non, il avait fallu qu’il joue au héros. Comme s’il en avait eu l’étoffe ! C’était d’un ridicule ! Sans parler de la honte cuisante qu’allait représenter cette raclée ! Pour sûr, cet événement finirait par atteindre les oreilles des exilés qui trouveraient alors le moyen d’enfoncer le clou. Ah ! Il pouvait d’ores et déjà entendre la petite voix de Ruby lui faire remarquer avec un plaisir certain sa stupidité.

La mâchoire endolorie, Valérian revint à lui et découvrit, non sans stupéfaction, Maes affalé au sol et aux prises avec l’un de ces enfoiré. Rapidement, le brun se dégagea cependant et rejoignit Valérian en quelques enjambées. À en juger la difficulté avec laquelle il se mouvait, Maes avait été bien amoché. « Tu crois ? » persifla le grec à sa remarque, dardant vers lui un regard noir, tandis qu’enflait déjà sa lèvre inférieure. « Tu me le paieras, Maes ! »

Une lueur d'inquiétude traversa les yeux de Valérian lorsque Maes attrapa son couteau, déclarant vouloir en finir au plus vite avec ces salauds. « Maes, attends. » fit le grec entre ses dents, parcourant des yeux les quatre coins du hangar où s’étaient amassés nombre de curieux. Si l’on tolérait les échanges musclés au No man’s land, les meurtres et autres effusions de sang y étaient cependant très mal considérés. Déjà, les mines se renfrognaient et l’on chuchotait d’un air réprobateur.   

À la vue du couteau de Maes, les brutes avaient à leur tour dégainé des armes blanches dont la vue fit quelque peu blêmir Valérian. Il n’avait aucune intention de mourir pour une querelle qui ne le regardait pas. « Maes ! » répéta alors le grec, plus alarmé encore, tout en échangeant avec Neil, qui s’approchait à pas prudents, un regard vif.

De toute évidence, Maes n’était pas d’avis d’abandonner la partie. Ce qui ne surprenait pas franchement Valérian. À sa connaissance, le brun avait toujours eu le sang chaud. Mais en s’attaquant à ces hommes, il courrait très probablement à sa perte. C’est pourquoi Valérian adressa finalement un signe à Neil qui dégaina son revolver et, de toutes ses forces, abattit celui-ci contre le crâne de Maes. Bing !

Avec un bruit sourd, le brun s’effondra au sol - assommé. Voilà qui calmerait quelque peu ses ardeurs, songea le grec avant d’adresser aux brutes un sourire poli. « Comme vous pouvez le constater, messieurs, le problème que posait cette idiot est réglé. Il est donc tout à fait inutile verser le sang de qui que ce soit. » déclara-t-il, tandis que la froideur de ses yeux démentait son apparente affabilité. « Personne ne veut de ça ici. » ajouta le grec en désignant les badauds du No man’s land qui surveillaient toute cette animation d’un air revêche. Maes ayant été mis hors d’état de nuire, les brutes devenaient les fauteurs de trouble contre lesquels la foule se liguerait sans hésitation s’ils faisaient mine de vouloir poursuivre la lutte. « Alors, soyez gentils : dégagez de là. » articula enfin Valérian sans le moindre sourire.

Après s’être concertées du regard, les brutes estimèrent manifestement que le jeu n’en valait pas la chandelle et tournèrent finalement les talons. Très vite, la foule du No man’s land se dissipa alors et chacun retourna à ses occupations.

Tant bien que mal, Valérian et Neil portèrent ensuite Maes jusqu’à un coin de l’entrepôt, où ils attendirent patiemment que celui-ci revienne à lui… En lui donnant régulièrement des claques pour l’inciter à se réveiller rapidement.

Un sourire mièvre étira les lèvres de Valérian lorsque le brun papillonna enfin des yeux et le regarda d’un air pâteux. « Ah, la Belle au bois dormant est enfin réveillée ! » se réjouit-il, des rides moqueuses au coin des yeux. « Alors, comment ça va la tête ? »


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Re: Would you rather

Dim 3 Mai 2020 - 8:37

Bien, bien, bien. Une impasse. Sacrée impasse. Valérian râlait dans son dos et s'affolait presque lorsque Maes tira sa lame au clair. En face, le trio fit de même et l'architecte se mit à observer. Des matraques et des armes encore plus dangereuses. Couteau, machette, hachette... Ouais, ils avaient quand même plus de portée que lui et ça, c'était vraiment pas pratique. Autour d'eux, les survivants s'approchaient et marmonnaient entre eux, tendus au possible de la suite des événements. Vraiment, est-ce qu'ils pensaient qu'il allait faire couler le sang alors qu'il connaissait parfaitement les "règles" ? Non, non. Là, il avait enfin un plan, il voyait une sortie. Certes, ce ne serait pas héroïque, ni glorieux et même qu'il lui faudrait abandonner son égo un instant mais il savait désormais comment s'en sortir. Les trois adversaires approchaient petit à petit et l'américain se mit à reculer d'un pas à chaque fois qu'ils s'avançaient. Il attendrait encore un peu que la masse soit plus pressante, plus insistante, qu'il y ait suffisamment de mains à portée pour empêcher cette bataille sanglante. Il suffisait de quelques secondes de plus pour qu'enfin, il lâche son arme et qu'il abandonne le combat, obligeant donc les autres à s'arrêter pour ne pas passer pour des enfoirés. C'était comme ça qu'il vaincrait dans cette situation. Un pas de plus, une seconde de plus et le tour était joué.

Sauf que les choses se passèrent évidemment autrement. Une douleur fulgurante vint faire pression sur l'arrière de son crâne puis voile noir sur ses yeux et plus rien. Rideau. Black out. Silence radio.

Honnêtement, Maes n'aurait pu dire s'il avait rêvé ou non, il aurait même été incapable de dire combien de temps il avait été dans les vapes mais ce qu'il pouvait affirmer, c'était qu'il n'avait pas eu de réveil aussi compliqué depuis longtemps. Ses yeux eurent du mal à s'adapter à la lumière et une brûlure intense lui tiraillait la tête, le prenant des cervicales jusqu'au front, battant férocement contre ses tempes. En fait, c'était même pire qu'une gueule de bois. Les sons autour lui vrillèrent les tympans tandis que son corps rappelait à lui les douleurs de l'affrontement passé en tremblant légèrement, le forçant à grogner de déplaisir. Se redresser devenait même un parcours du combattant et heureusement pour lui, des mains l'aidèrent à prendre la position assise. Lentement, les doigts du brun vinrent caresser l'endroit de sa douleur, le faisant grimacer. Bordel mais qu'est-ce qu'il s'était passé ? "Ouais, ça va..." grommelait l'architecte, tant bien que mal, cherchant à retrouver un semblant de contrôle sur ses membres et les battements de son coeur.

Inspiration, expiration. Inspiration, expiration. On souffle eeeeet... C'était bon. Tout allait mieux. En dehors de ses prochains maux de tête, tout irait bien, normalement. Lentement, Maes parvint à recoiffer sa crinière tant bien que mal tandis qu'une main vint lui tendre à boire. Les mirettes de l'homme se dirigèrent vers le bienfaiteur et haussa un sourcil. Tiens, il ne l'avait pas vu, lui, juste avant. Néanmoins, ça ne l'empêchait pas de prendre l'eau en remerciant légèrement celui qui semblait connaître Valérian, qui attendait face au solitaire. Finalement, il aurait peut-être dû accepté le deal. Un doliprane contre son beretta... Cette histoire le fit alors se redresser, cherchant de ses yeux clairs le trio d'agresseurs sans pour autant voir un museau familier. Mais qu'est-ce que... ? "Qu'est-ce qu'il s'est passé, Valérian ? Ils sont où les trois nazes ? Et depuis quand je suis dans les choux ?" fit-il précipitamment tout en débouchant le récipient pour en boire longuement le contenu. Il n'avait pas remarqué qu'il avait eu soif, tiens... Oh et, ses affaires ? Ses yeux cherchèrent ses biens et l'homme se détendit en trouvant son sac à dos non loin de lui. Ouf ! Bon, il n'avait pas grand chose, en réalité mais pour sa fierté, c'était mieux qu'il ait encore son paquetage en entier.

Épuisé, Maes se passa la main sur le visage comme pour se réveiller un peu. Bon sang que sa souffrance le dérangeait... A nouveau les bruits vinrent lui briser les tympans mais cette fois, il lui semblait reconnaitre des bouts de phrases ici et là. Un charabia incompréhensible qu'il peinait à distinguer tant ses migraines l'affligeaient fortement. Un ricanement transperça alors les brouhahas et une moquerie s'éleva des rangs. "Imagine qu'il lui aurait éclaté le crâne. Paf, hémorragie !"

Le visage de l'architecte se tourna vers l'auteur de la remarque qui lui renvoyait son regard avec moquerie et les sourcils du survivant se froncèrent alors que dans son esprit, le message prenait le temps de se frayer un chemin. Soudain ce fut le déclic et Maes se tourna vers Valérian, arma le poing et vint le lui coller dans les côtes pour ensuite venir l'attraper au col pour le redresser à sa hauteur. "Putain ! Me dis pas que c'est toi qui m'a assommé ! On était censé faire équipe ! T'aurais pu avoir un minimum confiance, espèce de con !" rageait le brun alors que l'acolyte du grec vint l'attraper aux épaules pour l'inciter à lâcher l'européen. Ca, c'était bien sa veine tiens. Tomber sur un connard et se faire assommer par un autre enfoiré. Putain ! Il avait clairement mal choisi son jour pour sortir tiens et à ce prix là, il sortirait plus jamais. Merde !
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Re: Would you rather

Jeu 21 Mai 2020 - 20:59

« Tu aurais pu le frapper moins fort quand même… » dit Valérian à Neil alors qu’ils s'évertuaient tous led deux à réveiller Maes depuis de longues minutes.

L’air penaud, l’ancien sculpteur haussa les épaules, puis asséna sans hésiter une nouvelle gifle à Maes - sans le moindre effet cependant. Autour d’eux, l’animation avait repris son cours au No man’s land et très peu de vagabonds leur accordaient davantage d’attention. Quelques-uns d’entre eux leur jetaient cependant des regards pleins de reproche, comme s’ils avaient été des fauteurs de troubles particulièrement stupides et irresponsables. « C’est ça. Retournez à vos affaires. » marmonna le grec en jetant un regard mauvais à une femme qui passait près d’eux en grommelant quelque chose au sujet d’idiots et de claques bien méritées.

« Et s’il ne se réveille pas ? » demanda soudain Neil, que cette perspective semblait davantage ennuyer qu'inquiéter. « Qu’est-ce qu’on fait de lui ? On le laisse là ? »

Il plissa les yeux et ajouta. « On pourrait jeter un oeil au contenu de son sac ? »

Valérian n’eut pas le temps de lui répondre car Maes sortait enfin de sa léthargie et papillonna un instant des yeux - d’un air à la fois déboussolé et ahuri. Un grognement de douleur échappa à l’architecte qui fit la grimace. « Doucement. » dit alors Valérian en l’aidant à se redresser à l’aide de gestes précautionneux. « Bon retour parmi nous. »

Le grec se tourna vers son partenaire.

« On ne lui volera visiblement pas ses affaires aujourd’hui. » dit alors Valérian à Neil avec une petite moue désappointée. Il haussa nonchalamment les épaules. « Quoique, si on partait en courant avec son sac, je ne suis pas certain qu’il puisse nous suivre. Regarde-le : il halète comme un poison hors de l’eau. » ajouta-t-il en désignant du menton Maes qui, manifestement mal en point, inspirait profondément dans l’espoir de recouvrer ses esprits. Valérian reporta son regard vers l’architecte et sourit d’un air carnassier : peu lui importait son état, il n’avait pas la moindre intention de le ménager ! À cause de Maes, le grec s’était fourré dans un sacré pétrin dont ils étaient tous deux miraculeusement sortis indemnes. Non mais vraiment ! Quelle idée il avait eue !

Après avoir attrapé la gourde que lui tendait Neil, Maes parut soudain s’alarmer au sujet de leurs agresseurs et les chercha frénétiquement du regard. « Figure-toi qu’ils ont pris la fuite en te voyant approcher, armé de ton fidèle cure-dent ! » lui expliqua alors Valérian, sans se départir de son expression féroce. « Je crois que tu les as terrifiés. C’était très impressionnant. » Il attendit que l’architecte ait bu une goulée d’eau avant de reprendre d’un ton dégagé. « Quant aux choux, tu y es resté un long moment. Nous avons bien essayé de t’en tirer, mais tu demeurais malheureusement insensible à nos charmes. »

C’est à ce moment-là que leur parvinrent des moqueries depuis l’autre bout du hangar, tandis qu’un groupe de survivants s’esclaffait bruyamment en désignant Maes du doigt. Très vite, de dangereuses couleurs montèrent aux joues de l’architecte qui parut imbriquer un à un les morceaux du puzzle et comprendre ce qui lui était arrivé. « Eh bien… » fut tout ce que Valérian eut le temps de marmonner, quelque peu pris au dépourvu, avant que Maes n’arme un poing pour violemment le lui enfoncer dans les côtes.

Oof !

Le soufflé coupé, Valérian se plia en deux sous l’effet de la douleur et sentit soudain qu’on le saisissait par le col pour le redresser. « Lâche-moi, putain… » grommela t-il difficilement, tandis que dansaient des étoiles devant ses yeux et que Neil accourait à son secours pour repousser Maes. « Confiance ? » haleta ensuite le grec en faisant la grimace. « Je me fais à peine confiance. Et il faudrait que je te fasse confiance à toi ? Tu m’en demandes beaucoup, Maes. Surtout quand tu t’apprêtes à faire quelque chose d’aussi stupide. »

Recouvrant peu à peu son souffle, Valérian se redressa finalement et entreprit d’épousseter d’un air digne sa veste. « Que tu le veuilles ou non, je t’ai tiré d’affaire. » assuma-t-il avec détachement, avant de vérifier l'état de ses lunettes de soleil - jusqu'alors rangées dans la poche de son vêtement. Il leva les yeux vers Maes et un sourire de mauvais augure étira ses lèvres. « Je crains que tu me sois par conséquent redevable. Ce qui tombe à merveille, je dois dire, car j'ai - figure-toi - une idée du service que tu vas me rendre ! »

Valérian acheva de lisser les plis de sa veste et demanda, l'air de rien. « Dis-moi, tu étais bien architecte avant tout ça ? »


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