When nothing is going right, just go fishing

Cela faisait quelques mois que les deux frères avaient rejoint Fort Ward, et ils s’y acclimataient bien malgré les problèmes rencontrés par le groupe. Myles soupçonnait son cadet d’être un peu trop enthousiasmé par le climat de guerre imminente qui flottait dans l’air. Quoi de plus normal pour un ancien militaire, après tout ? Mais il lui fallait avouer qu’il n’était pas très emballé par cette idée, de son côté. Souhaiter la guerre n’était pas une position saine, de son point de vue. Pour autant, l’ancien ranger n’avait pas l’intention de se défiler s’il fallait prendre les armes pour défendre les intérêts du camp. Il s’y était engagé, après tout. S’il vivait là, il y avait une contrepartie. Il n’était ni un lâche, ni un traître. Et après tout, Johnson l’avait entraîné pour ce genre de situation. Ce n’était pas pour autant qu’il avait hâte d’y être, c’était une certitude.

Comme de coutume, le brun s’était levé de bonne heure et s’était consacré à son entraînement physique, avant de faire un brin de toilette et de manger quelque chose. Puisqu’on ne lui avait assigné aucune tâche précise à accomplir ce matin-là, il avait décidé d’employer son temps à quelque chose d’utile. Il avait donc prévu de partir pêcher sur les abord de l’île, afin de ramener quelques poissons d’eau douce pour le déjeuner. Il savait que Johnson préférait la viande, mais il n’était pas question d’aller chasser pour l’instant. Peut-être plus tard, si son frère était partant pour une petite traque. Si la pêche était bonne, Myles irait rapporter le surplus aux responsables alimentaires du fort. Cela permettrait de nourrir quelques-uns des habitants. C’était aussi une façon de contribuer au bien-être commun, après tout.
Avant de prendre son matériel pour trouver un bon coin de pêche où s’installer, l’ancien ranger décida de faire un petit crochet par la bibliothèque, sans aller déranger les cours dispensés aux enfants et aux jeunes. Il voulait trouver quelques volumes dédiés à la pêche, en espérant trouver quelques idées pour confectionner des mouches efficaces avec trois fois rien de matériel. Ce serait un bon moyen de patienter en attendant une prochaine sortie où il pourrait peut-être piller une boutique dédiée à cet ancien loisir, aujourd’hui devenu une nécessité.

Le brun trouva la bibliothèque plutôt calme, silencieuse. Ce qui se prêtait parfaitement à la lecture et était donc d’une logique implacable. Il s’était déjà rendu plus d’une fois dans le bâtiment, et s’y dirigea donc sans trop de mal. Délaissant les rayonnages remplis de romans, d’albums jeunesse, de bandes dessinées ou de mangas, il s’enfonça dans d’autres qui avaient des thématiques plus pratiques. Cuisine, bien-être, décoration, santé, il finit par déboucher près des rayonnages qui traitaient de chasse et de pêche, et d’autres activités d’extérieur. Il y avait même des volumes de survivalistes qui recelaient parfois de précieux conseils. En arrivant entre deux rayons, Myles eut la surprise de voir une jeune femme qui consultait un livre. Il n’arrivait pas encore à se souvenir du nom de tout le monde, ce qui n’avait rien d’étonnant dans un camp comprenant plusieurs centaines de survivants. Mais il tâchait de faire des efforts. Portant son poing fermé à sa bouche, il émit un petit toussotement afin de la prévenir et de ne pas la prendre par surprise.

« Bonjour ! Je voulais éviter de te faire peur. Désolé, j’ai encore du mal à me rappeler des prénoms de tout le monde… Tu me mets sur la voie ? »

Les pas de la Britannique l'avaient mené aujourd'hui à la bibliothèque du fort. Si d'ordinaire Layla essayait d'éviter l'endroit vu l'école qui y était jointe, aujourd'hui elle avait bravé les enfants et la possibilité de croiser Zelda dans un but bien précis. Si la petite Australienne emportait avec elle une aura de problèmes, c'était en discutant avec celle-ci qu'une idée avait germé dans l'esprit de la jolie brune.

Des fish n'chips. Rien de bien sorcier dans les faits, mais un plat ô combien réconfortant qui lui taraudait l'esprit depuis l'entrée par effraction de son domicile par une envoyée de Satan.

Il y avait définitivement un gros bémol à cette envie toutefois. Layla n'avait jamais pêché de sa vie, n'avait même jamais tenu une simple canne à pêche entre ses mains. La bibliothèque lui avait paru être le meilleur endroit pour trouver quelques ouvrages sur la chose. Parcourant les différents rayons, la petite Anglaise avait finalement repéré un livre qui lui semblait prometteur. Sur la pointe des pieds et avec une certaine difficulté, Jones réussit finalement à se saisir du l ivre qui avait piqué son attention. Ne prenant pas la peine d'aller s'asseoir à une table, la British l'avait immédiatement ouvert et en feuilletait attentivement les pages. Absorbée dans sa lecture, elle n'entendit pas qu'un autre lecteur s'était approché dans la rangée où elle se trouvait.

Ce dernier la fit sursauter alors qu'il toussait. Relevant ses cils vers ce bruit soudain, les yeux de la jolie brune se posèrent sur un visage qui lui était encore inconnu. Si en une fraction de seconde l'Anglaise se questionnait sur les intentions de cet étranger, ce dernier s'adressa rapidement à elle pour en dissiper tout doute.

Elle le considérait un petit instant avant de lui répondre poliment.

- Miss Jones. À qui ai-je l'honneur également ? Demandait-elle en feignant un ton affable.

Réellement, Layla n'avait pas une curiosité particulière pour cet homme. La politesse obligeait une certaine réciprocité, mais surtout, toute information était bonne.

Myles avait plutôt réussi son entrée en matière, puisqu’il avait attiré l’attention de la jeune femme sur lui sans la surprendre. Il lui adressa un petit sourire tranquille, du genre engageant, avant de s’approcher d’elle dans la travée. Non pas parce qu’il avait une quelconque idée derrière la tête, mais simplement parce qu’il avait voulu lui faire comprendre qu’il était tombé sur elle par hasard et qu’il n’avait pas du tout étudié la question. Il était simplement à la recherche d’un livre, et quoi de plus normal pour expliquer sa présence en ces lieux ?
L’ancien ranger se figea lorsque la brune lui donna son nom de famille, d’un ton formel qui le surprit. Il n’avait plus vraiment pour habitude de la distance sociale polie et du vouvoiement. À vrai dire, une certaine familiarité s’était universellement instaurée entre les survivants de tout bord. Naturellement, il y avait des exceptions. Ne sachant pas trop sur quel pied danser, il se passa un bras derrière la tête et glissa ses doigts dans les cheveux à l’arrière de son crâne, comme une sorte de bref aveu d’indécision ou de gêne.

« Myles tout court, ça ira très bien ! Ça fait quelques mois que je suis arrivé dans le camp, mais il y a tellement de monde par ici que pour retenir les noms c’est encore un peu compliqué !

En revanche, le brun pouvait se targuer d’être plutôt physionomiste. Il se souvenait des têtes qu’il avait déjà croisées, et le tout était de réussir à y associer un nom. Les soirées et les divers moments qu’il avait déjà passé en compagnie de membres du camp lui avait permis d’élargir son cercle et de connaître du monde, mais si l’on comptait à l’échelle des plus de deux cents habitants de l’île, il y avait encore assurément du travail !
Avant de se lancer dans la recherche de son livre, Myles jeta machinalement un œil à la couverture du volume que tenait la jeune femme. Il fut plutôt surpris de reconnaître un titre qu’il connaissait et qui traitait de poissons et de pêche. Il ne pensait pas que ce serait ce genre de choses qu’elle lisait, mais au vu du rayon dans lequel elle se trouvait, cela semblait marqué du sceau du bon sens.

- Ah ! Poissons des rivières et des lacs du Nord et de l’Ouest des Etats-Unis ! C’est un volume assez complet. Tu pêches, toi aussi ? »

L’ancien ranger était en train de se dire qu’il pourrait peut-être ainsi se trouver une compagne de pêche. Même si ce n’était pas l’endroit idéal pour bavasser puisqu’il fallait rester tranquille et attentif pour ne pas effrayer le poisson, ce serait un moyen pour lui de ne pas être seul lorsqu’il partait taquiner la truite ou le goujon. Après tout, Johnson ne pouvait pas toujours l’accompagner. Et ce serait toujours plus agréable et plus sûr que de s’y rendre seul.

Layla conservait son sourire tout en écoutant la réponse de l'homme devant elle, qui avait visiblement choisi de discuter avec elle au travers des rayons de la bibliothèque. Les yeux froids de l'Anglaise le détaillaient un instant, gravant nom et visage dans son esprit, ne savait-on si cela ne serait pas utile un jour. Les contacts, c'était le pouvoir du monde ! Lui répétait sans cesse son père.

Le British se figea l'espace d'un instant avant de réaliser que le dénommé Mister Myles était en train de répéter le titre de l'ouvrage qu'elle avait entre ses mains.

- Oh !

Jones avait parcouru tellement de livres avant de choisir celui-ci que de l'entendre énoncé tout haut, elle ne l'avait pas reconnu. Plus surprenant encore étant que l'inconnu de la bibliothèque la félicitait pour son choix, lui laissant entendre qu'il s'agissait d'un volume contenant énormément d'informations. Son regard retrouva la couverture de l'ouvrage un court instant, avant que ses prunelles gris vert ne se plantent dans celles de son interlocuteur.

- Vous m'en voyez bien ravie de l'apprendre Mister Myles. Elle pêcher ? La Britannique avec un faible sourire amusée qui naissait doucement sur ses lèvres. Il était effectivement assez nouveau pour elle de même envisager la chose, les travaux plus salissants n'ayant jamais été sa grande force par le passé. Je n'ai pas eu ce plaisir, je le crains.

La jolie brune ne pensait pas se tromper en devinant un certain intérêt pour cette discipline chez son vis-à-vis. Peut-être le ton employé ? Le fait que l'homme semblait à peine avoir lu le titre avant de le reconnaître ? L'empressement avec lequel il avait mentionné celui-ci ? Mieux valait-il donc de choisir ses mots pour ne pas offusquer son interlocuteur, ne savait-on jamais ce que la brune pourrait en soutirer.

- Je vous retourne votre question Mister Myles, vous pêchez-vous ? Et si oui, accepteriez-vous d'aider une Anglaise qui ne s'y connaît pas du tout ? Avec un peu de chance, elle pourrait même le faire pêcher tout court pour obtenir ses poissons par la suite. Il faudrait d'ailleurs songer à la préparation également, chose que Layla n'avait jamais faite avec des poissons entiers.

Myles se fendit d’un sourire lorsque son interlocutrice lui avoua qu’elle n’avait jamais eu le plaisir de s’essayer à la pêche. Il était un peu curieux de savoir ce qui l’avait poussée à choisir un tel livre dans les rayonnages, dans ce cas. Après tout, il s’agissait d’un volume qui était plutôt dédié aux passionnés de pêche… ou des formes de vie qui peuplaient les lacs et les rivières. À moins bien sûr qu’elle ne se soit dirigée vers ce livre par dépit. Elle avait peut-être épuisé toutes les lectures possibles de la bibliothèque, qui sait…
Naturellement, elle lui demanda si lui-même était pêcheur. Il devait bien avouer qu’il l’était, et plutôt deux fois qu’une. On aurait presque pu le prendre pour le cliché de l’Américain du nord, celui qui a un chalet au fond des bois et qui passe ses week-ends sur une barque à patienter des heures que le dîner du soir vienne mordre à l’hameçon. Et pour cause, on ne serait certainement pas bien loin de la réalité...

« Oh oui, on peut dire ça ! Mon père m’a appris à pêcher quand j’étais encore petit, et il m’emmenait taquiner les poissons pratiquement à chaque fois que je passais quelques jours chez lui. Quel que soit le temps qu’il faisait, d’ailleurs.

Après tout, la région de Seattle était connue pour être plutôt capricieuse et pluvieuse. Si son père et lui avaient dû attendre chaque moment de beau temps et de ciel bleu pour partir pêcher, ils n’auraient pas pu pratiquer autant qu’ils l’auraient voulu. Si c’était un loisir sans doute éloigné de celui des garçons de son âge à l’époque, Myles avait adoré ces moments de complicité silencieuse avec son géniteur. Il se demanda un instant où celui-ci pouvait se trouver en cet instant. Mais il voulait croire qu’il s’en était sorti. Son père était un homme plein de ressources.
Le brun posa sans malice ses yeux noisette sur la jeune femme qui lui faisait face. Elle était en train de lui demander s’il accepterait de l’emmener pêcher, et sans doute de lui apprendre deux ou trois choses. Il fallait l’avouer, l’ancien ranger n’était pas du tout le dernier pour partager ses connaissances. S’entraider, c’était devenu le meilleur moyen de subsister. À condition bien sûr de savoir le faire avec les bonnes personnes. Aider n’importe qui aveuglément, cela aurait été le meilleur moyen de se faire tuer...

- Y a pas de mal à aider quelqu’un qui s’intéresse à quelque chose. C’est bien le moment pour transmettre des connaissances utiles, non ? J’allais justement partir pêcher tout de suite après. Ça te dirait de te joindre à moi ? Rien de tel pour apprendre que de voir tout de suite la pratique. »

Myles en avait déjà oublié la raison qui l’avait poussé à se rendre à la bibliothèque. Il voulait simplement retourner chez lui récupérer son matériel avant de se rendre au bord de l’eau. Il leur faudrait quelque chose de chaud, car rester immobile longtemps dans un milieu humide n’était pas toujours agréable et pouvait clairement provoquer le frisson. Mais avant de lui dire qu’elle devrait changer rapidement de tenue pour ne pas finir crottée de boue et transie de froid malgré les températures printanières, il préférait s’assurer qu’elle était décidée à le rejoindre sans attendre. Sa proposition était somme toute claire et simple.

L'Anglaise écoutait son interlocuteur répondre à ses questions avec beaucoup trop de détails émotifs sur sa vie d'avant. Layla conservait son sourire affable tout en hochant de la tête pour se montrer intéressée, mais tout ce qui l'intéressait réellement c'est d'avoir une réponse claire. Oui, donc il savait pêcher et avait de l'expérience. Voilà, tout aurait pu être dit rapidement et concisément.

Même lorsqu'il acceptait de l'aider, l'homme se perdait dans des dogmes de bien séance et de bon coeur. La Britannique ne partageait pas son avis pour autant, tout au contraire même. Même dans la vie d'avant, l'entraide n'était qu'un joli mot pour remplacer utilisation. L'être humain était une créature foncièrement égoïste, faisant par nature des actions pour s'apporter soi-même des avantages, des raccourcis, une meilleure place autour du feu, une meilleure position dans une entreprise. Il acceptait volontiers de lui enseigner la pêche, mais il y aurait sans doute un prix. Quel serait-il ? Ou peut-être bien s'agissait-il réellement d'un homme trop bon pour sa propre santé ?

- J'apprécie votre générosité, Mr Myles. Puis-je vous offrir quelques fish n' chips si notre pêche est fructueuse ? En échange de votre gentillesse.

Voilà, si elle posait elle-même le prix, moins de chance d'être flouée ou de devoir payer gros.

- Aurais-je besoin de me changer puisque nous serons près de l'eau à ce temps de l'année ? Dois-je prévoir quelque chose de particulier ?

Praticité et logistique avant tout. Il n'était nullement raison de vanité ici. Layla attendait donc les réponses de son vis-à-vis, rangeant néanmoins l'ouvrage qu'elle avant dans les mains sous son coude. La Britannique comptait bien sûr étudier et s'instruire sur le sujet, malgré l'aspect pratique qu'elle allait vivre aujourd'hui. Il ne s'agirait pas de perte de temps, loin de là. Il ne lui semblait pas qu'il y avait une équipe en particulier attribuée à la pêche, il faudrait voir à cela, maintenant qu'elle s'occupait de l'inventaire du Fort. Le poisson serait une source non négligeable pour les nourrir.

Myles ne savait pas si la brune allait accepter son offre, car il était encore tôt et se voir proposer une partie de pêche ainsi au débotté avait de quoi surprendre. Mais elle accepta néanmoins, et lui proposa en échange de ce service un plat de poisson qu’il identifia comme d’origine anglaise. D’un autre côté, au vu de l’accent de la jeune femme, ce n’était guère difficile à comprendre. L’ancien ranger ne se souvenait pas d’avoir mangé ça un jour, mais il n’était pas quelqu’un de difficile à contenter dans une assiette, surtout lorsqu’il était question d’honnête poisson. Il accepta donc l’offre avec un petit hochement de tête assorti d’un sourire.

« Ma foi, pourquoi pas ? C’est gentil à toi.

Il s’apprêtait à lui dire qu’elle devrait sans doute enfiler une tenue légèrement différente de celle qu’elle portait, lorsqu’elle lui coupa l’herbe sous le pied en lui posant précisément la question. Sans malice, le brun observa un peu mieux les vêtements qu’elle portait à l’heure actuelle, ne souhaitant pas forcément lui dire de se changer intégralement. Mais dans les faits, il se devait d’être honnête. Pour sa part, il portait un pantalon tactique beige, ou treillis, qui offrait un tissu solide. Il allait chausser des bottes en caoutchouc hautes qui lui éviteraient de finir mouillé, même s’il lui fallait mettre les pieds dans l’eau. Et surtout, il misait sur une épaisse veste en tricot bleu marine qui pouvait sembler exagérée avec le radoucissement du temps mais qui aurait assurément son utilité pendant les heures d’attente au bord de l’eau.

- Il risque de faire plutôt frais au bord de l’eau en cette saison. Le mieux c’est de prévoir quelque chose de chaud, et surtout des bottes parce qu’il va sans doute falloir patauger dans la boue. Voire mettre les pieds dans l’eau. Je vais chercher le matériel, on se retrouve près de la porte dès que tu es prête ?

Puisqu’ils se mirent tous deux d’accord pour cette solution, Myles laissa la jeune femme en finir à la bibliothèque et partit chercher son matériel de pêche. Il allait emporter avec lui la canne à pêche de son frère, puisqu’il lui en fallait une seconde. Dans son sac de pêche, il fourra tout le matériel nécessaire, depuis les hameçons jusqu’aux flotteurs en passant par les appâts, les leurres et les lests. Sans oublier du fil de pêche supplémentaire pour faire face à la casse…
Ce fut une fois prêt et équipé de ses bottes en caoutchouc que l’ancien ranger traversa le camp en direction de la porte principale. Ils allaient devoir s’éloigner un peu de l’activité et longer les rives pour trouver un endroit tranquille qui serait plus propice à la pêche. Les poissons étaient après tout très sensibles à l’agitation ambiante. Le brun attendait tranquillement avec son chargement lorsque la jeune femme le rejoignit. Il lança un regard appréciateur à sa tenue, qu’elle avait choisie plus en adéquation avec ce qu’ils allaient faire.

- Ce sera bien plus adapté comme ça. On a un peu de marche à faire pour trouver un coin tranquille, mais ce n’est pas très loin. »

Même s’il était chargé par le matériel, Myles ne chercha pas à en confier une partie à la brune. Il se débrouillait très bien comme ça, après tout. Le duo put quitter les remparts pour se rendre sur la berge et la longer sur un petit chemin de terre envahi par endroits par les herbes folles. En laissant le camp derrière eux, ils ne pouvaient que constater que la nature se réveillait lentement sous les baisers matinaux des rayons du soleil. L’ancien ranger sentit immédiatement une véritable quiétude l’envahir, comme à chaque fois qu’il s’enfonçait ainsi dans la nature.

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