Bien sûr, Maya se doutait que Johnson éprouvait quelque chose de fort à son égard. Mais ce qu'elle n'avait pas soupçonné à ce point, c'était cette affection réciproque qu'elle ressentait pour lui. Au contact de sa peau, elle reçu une sorte de décharge électrique qui lui donna la chair de poule avant d'être prise d'une grosse bouffée de chaleur. Elle sentait qu'en elle, se déchaînait une tempête d'émotions, qui grondait au creux de son estomac. Plus leurs baisers s'intensifiaient, plus Maya avait envie d'être proche de Johnson, qu'il grimpe presque sur elle pour l'écraser de son poids. Elle esquissa un sourire lorsqu'il lui avoua s'être senti bien mieux depuis leur rencontre et écrasa ses lèvres contre les siennes d'un geste fort, avant que le baiser devienne plus doux, presque comme un merci affectueux.

Intérieurement, Maya appréhendait légèrement concernant l'escapade de son complice dans les jours à venir, mais elle le savait méthodique, organisé et formé pour cela. Johnson était un combattant, entraîné et élevé comme ceci. Entre ses mains, elle en faisait quelque chose de plus doux, de plus sensible et de plus contemplatif. La chercheuse s'en rendait compte et en tirait une certain satisfaction : pas à l'idée de le manipuler, ou quoi que ce soit de malsain dans ce genre, mais en prenant conscience que grâce à elle, Johnson se rendait compte qu'il pouvait penser, parfois, à autre chose qu'au combat et à la survie. Lorsque le brun lui donna quelques chauds baisers dans le cou, Maya se mordit la lèvre inférieure en fermant étroitement les yeux. Là, maintenant, plus rien n'existait.

Quand il releva le t-shirt de la brune, Maya rouvrit justement les yeux et esquissa un sourire à l'adresse de son complice. Elle ne portait pas de soutient-gorge, ses seins étaient si petits, si ronds qu'ils disparaîtraient entre les mains de son puissant compagnon. C'était tout ce qu'elle pouvait espérer. « Attends... » Dit-elle cependant en un murmure, perdant son sourire qui eut du mal à s'effacer de son visage, tant la situation était délicieuse. Elle plaqua une main sur le torse de Johnson et se mordit de nouveau la lèvre avant de lui expliquer d'une voix douce. « Je... Je ne peux pas garder ma prothèse pour ça... » Doucement alors, elle s'assit sur le rebord du lit, ramenant ses jambes en dehors et glissa sa jambe mutilée en dehors de la prothèse de métal, qu'elle posa contre la table de nuit. Ensuite, Maya se retourna vers Johson et le poussa légèrement des deux mains pour qu'il tombe sur le dos. Elle monta à califourchon sur lui et esquissa un sourire, beaucoup plus à l'aise et libre de ses mouvements. Dans un tel moment, le handicap n'existait plus vraiment.

« Tu veux bien... Tu... » Elle ne put réprimer un petit rire gênée par ce qu'elle allait demander. Maya se sentait plus jeune qu'elle ne l'était, ressentant cette folie amoureuse que les adolescents peuvent ressentir. « Tu veux bien promettre que tu reviendras me voir dès que tu seras rentré ? Avant de faire quoi que ce soit d'autre ? » Se lança-t-elle enfin avant d'esquisser un sourire. Elle l'embrassa en un vif instant et parcourut l'intégralité de son torse du bout de ses doigts d'un air gourmand avant de déboutonner le jean du militaire. Maya leva les yeux vers son visage avec une petite moue espiègle, demandant presque la permission avec ce regard.

Intérieurement, Maya remerciait Johnson, parce qu'il n'avait pas aucune remarque. Maya détestait qu'on se penche trop sur l'allure qu'elle pouvait avoir, sa prothèse en moins, car elle savait qu'elle passait encore pour quelqu'un de malade, quelqu'un qui avait été malade et qui restait faible, cela allait de paire avec l'allure si frêle de la chercheuse. Pourtant, le comportement et la motivation de Maya allaient bien à l'encontre de son allure qui ne payait pas de mine, selon elle et selon certainement personnes qui le pensait, au campement mais aussi depuis toujours, depuis qu'elle était devenue "celle qui avait failli mourir".

Elle pouvait profiter cependant de ce moment avec Johnson pour se sentir véritablement désirée, vivante. Johnson la regardait comme si c'était la toute première fois qu'il la voyait et il ne fallut pas attendre bien longtemps pour qu'ils se retrouvent nus tous les deux. La voix du militaire était rauque et douce à la fois. Il répondait par la positive, cela voulait dire qu'ils pourraient se revoir, aussi souvent que possible mais qu'une sorte de contrat implicite s'instaurait entre eux. Lui préparer des affaires pour son retour, c'était entrer dans son intimité, c'était être davantage qu'une simple aventure, car Maya avait conscience que ça n'était pas le cas. Elle se contenta d'échanger un sourire avec le grand brun et de se serrer contre lui, tel un koala, nue, tout contre lui, pour profiter un instant d'une étreinte serrée. Elle sentait son cœur battre avec insistance, comme si celui-ci essayait de frapper sa joue. En relevant le visage vers Johnson, elle caressa l'ossature de sa mâchoire, sa pommette, sa joue et esquissa un sourire tendre avant de coller ses lèvres sur les siennes avec insistance. Elle pouvait le toucher dans son entierté, aucune barrière ne se dressaient entre eux deux.

Lentement, Maya se laissa glisser sur le côté pour l'inviter à la dominer de toute sa taille. L'entourant de ses bras, elle l'embrassa dans le cou, sur les épaules, sur les clavicules et remonta très vite à son visage pour échanger quelques baisers, ces derniers devenant de plus en plus fiévreux. Elle voyait bien que Johnson brûlait de désir pour elle et c'était réciproque. Si leur relation avait été jusqu'alors très tendre et lente, Maya pensait plus facile d'aider Johnson à traduire ses émotions par les actes du corps, qui étaient parfois tout aussi forts que les mots. Elle laissa échapper un petit gémissement d'envie et un soupire d'impatience avant d'enrouler ses jambes – du mieux possible – autour du bassin du vétéran. Elle glissa alors ses mains dans la chevelure du brun et murmura au creux de son oreille : « J'attendais ça depuis des jours... » accompagné d'un sourire espiègle lorsque son regard croisa le sien.

Ce qui avait définitivement convaincu Maya qu'elle ressentait quelque chose de bien plus fort que de l'amitié concernant Johnson, c'était cette persévérance dont il avait fait preuve, accourrant près d'elle lorsque leurs deux groupes s'étaient rejoints près des véhicules. Quand il était venu chez elle sans même prendre le temps de rentrer chez lui à peine sorti du dispensaire... Maya ne pouvait nier qu'elle ignorait qu'il ressentait quelque chose pour elle, c'était flagrant. Et c'était aussi quelque chose d'adorable qui la faisait fondre. L'avoir couché sur elle, de la sorte, étroitement liés de la sorte, confirmait tout cela. Leurs intimités se rencontraient sans jamais se toucher vraiment rendant l'instant encore plus langoureux et tendu. Maya ne se sentait pas dominée, ni écrasée par son être, mais au contraire, pratiquant une danse commune de laquelle ils sortiraient tous les deux vainqueurs. « J'ai vraiment très envie de toi... » Murmura-t-elle entre deux baisers, ceux-ci devenant de plus en plus impératifs.

L'échange était fort. Maya était de plus en plus aventureuse dans ses gestes, ses regards et ses baisers, à mesure où ils se sentaient tous les deux de plus en plus à l'aise, comme une évidence. La chercheuse ne se rappelait pas avoir été aussi audacieuse, même dans ses anciennes relations. Elle voyait cependant au regard de Johnson qu'il faisait son maximum pour se contrôler et faire durer le plaisir de ce premier échange fiévreux. Céder trop rapidement à l'acte en lui-même aurait été comme consommer la chose trop rapidement. Maya esquissa un sourire pour elle-même lorsqu'il eut le visage au creux de son cou à l'embrasser : les efforts qu'il faisait lui prouvait une fois de plus que le brun était le plus sincère du monde la concernant.

La voix rauque et chaude de l'ancien militaire lui confirma définitivement cela lorsqu’il répondit par la positive à ses aveux amoureux. Elle échangea avec lui un regard complice et l'embrassa de nouveau, avant de recroiser son regard qui demandait la permission. C'est là qu'ils s'unirent dans une atmosphère paisible et en même temps affreusement frustrante : car il fallait qu'ils soient plus près, plus près encore, encore davantage. À mesure que le rythme de leur danse se mettait en place, Maya se cramponnait à Johnson en passant ses bras autour de son cou en levant légèrement les reins pour se coller davantage. Elle étouffait des gémissements de plaisir au creux de son épaule avant que celui-ci ne l'invite à le regarder pendant cet acte pour tout simplement lui dire qu'elle était magnifique.

Ça, Maya ne l'avait pas entendu depuis fort longtemps. George lui avait bien sûr dit qu'elle était jolie, peut-être quelques fois, mais jamais avec ce regard, jamais avec ce sourire sincère, jamais avec cet air d'amour qui semblait littéralement émaner de Johnson. La jeune femme sembla presque en veille l'espace d'un instant avant de se ruer sur le visage de Johnson pour l'embrasser davantage, jouant de la langue et se cramponnant davantage à lui pour rythmer ses mouvements aux siens. Elle enroulait ses jambes autour de lui jusqu'à le pousser légèrement sur le côté après un moment, le souffle chaud, pour se retrouver de nouveau sur le dessus, échangeant à nouveau un sourire espiègle avec lui. De toute sa hauteur, à califourchon sur Johnson, la brune laissait ses cheveux longs onduler au rythme de la cadence de leur échange, qui devenait de plus en plus torride. En se tenant le dos droit, posant ses deux mains sur le torse de Johson, constellé de quelques cicatrices. Pour la première fois depuis tellement longtemps, depuis presque toujours d'ailleurs, Maya se sentait réellement belle. Désirée. Aimée ? Peut-être, en tout cas c'est ce que lui démontrait Johnson par ses actes, son regard, ses baisers et ses caresses.

« Ne t'arrêtes pas... » Murmura-t-elle en se penchant sur le visage anguleux de Johnson qu'elle embrassa en fermant étroitement les yeux pour résister au plaisir qu'elle éprouvait, qui grandissait en elle et qui manifestait une envie d'exploser d'une minute à l'autre. Elle pinça les lèvres pour retenir un gémissement et fourra son visage dans le creux de son cou.

Ce moment était fort et n'était comparable à aucun autre. Pourquoi ? Parce qu'il s'agissait de Johnson et non d'un autre. Maya s'était presque sentie bête d'avoir attendu, le considérant comme un simple ami. Pourtant, lorsqu'elle l'avait retrouvé près de la voiture, au petit matin après leur expédition dangereuse dans les bois, son cœur lui avait fait comprendre la vérité de la chose. Au rythme des mouvements de son bassin, la chercheuse posa son regard contracté par le plaisir sur Johnson avant de fondre sur lui pour l'embrasser. Elle sentait ses mains la parcourir, non pas pour l’ausculter, non pas pour lui venir en aide pour quoi que ce soit, simplement pour se délecter de ses courbes anguleuses. On avait pendant longtemps parcouru son corps comme un objet de science, un morceau de viande à soigner, à piquer, à ausculter, à curer, à aspirer.

Dans les gestes de Johnson, il y avait quelque chose de rassurant, de salvateur. Maya n'était ni une ex-malade à ses yeux ni une simple conquête en l'air, elle le sentait dans les gestes qu'il faisait, dans sa concentration pendant l'amour, comme s'il guettait pour s'assurer qu'elle prenne du plaisir, peut-être même avant de se préoccuper de son propre plaisir. Il avait l'air de penser à elle avant tout le reste. Et ça, Maya ne pouvait pas ne pas y penser. Elle ne se sentait pas entre de bonnes mains mais au sein d'une même équipe. Dans cette union se traduisait ce sentiment. Leurs orgasmes allaient de concert : la chercheuse se cramponna à Johnson, tremblante de plaisir, étouffant un gémissement salvateur dans l'épaule de son complice. Après un instant, la respiration saccadée, Maya tourna sa tête vers lui qui passa sa main sur le front de la brune, qui vint l'embrasser sur la joue d'un air épuisé mais ravie. Avant de dire quoi que ce soit, il lui demanda comment elle se sentait. La chercheuse esquissa alors un sourire avant de se retirer tout doucement de lui et de basculer sur le côté pour venir se coller à lui, ignorant pour l'instant le risque potentiel de ce qu'ils venaient de faire.

Maya se blottit sans rien dire contre lui, posant sa tête sur sa poitrine, écoutant peu à peu le cœur de Johnson s'apaiser et retrouver un rythme raisonnable. Elle esquissa un sourire pour elle-même, un brin espiègle. avant de lever la tête vers lui, se cramponnant sur l'avant-bras pour remonter, frottant doucement son nez contre le sien. « Je peux pas aller mieux que ça... » Répondit-elle alors tout doucement en déposant ses lèvres sur les siennes avec une douceur toute particulière. Passant une main dans les cheveux du brun, Maya échangea avec lui un regard complice et posa sa tête au creux de son épaule.« Tu crois qu'on pourrait recommencer ? Plus tard dans la nuit ? » Maya voulait ajouter qu'elle le voudrait aussi tout entier à son retour d'expédition, mais elle ne voulait pas lui mettre la pression, lui qui avait déjà l'air de s'en faire pour la brune. Elle serra alors les lèvres, sans vraiment oser dire tout haut qu'elle était ravie de ce qu'il venait de vivre et priait intérieurement pour que cela ne soit que le début d'une relation durable et douce. Tout cela était trop compliqué à formuler sans paraître trop soudaine, trop entrepreneuse. Maya n'exigeait rien de sa part, elle se sentait simplement bien en sa présence et cela suffisait.