C’était étrange oui. Dans cette pièce, Levi scruta tout autour de lui, sa lampe torche passant sur tous les supports possibles et imaginables. Entre les lits, il y avait quelques caisses vides, et plus loin une seconde porte avec un hublot crasseux. Il y faisait tellement sombre de l’autre côté qu’il n’y avait rien à voir, mais c’était suffisamment rassurant pour savoir qu’il n’y avait aussi personne. Lèvres pincées, il ouvrit, la main sur la poignée poussiéreuse avant de découvrir un autre espace de vie, probablement un lieu de rassemblement pour une petite communauté. Les chaises n’étaient plus alignées autour d’une table massive. Il y avait une cuisine de fortune, et plus loin une bassine pleine d’eau qui aujourd’hui avait croupi.

Ils ne sont pas partis il y a longtemps, souffla Levi à son ami, alors qu’il rentrait à l’intérieur.

Un bruissement attira son attention, à sa gauche. L’instant d’après, un carton vide bougea, et entraîna dans son mouvement un petit bidon d’essence à briquet qu’il y avait au sol.

Des rats… déduisit-il, pas pour autant très fier de se retrouver dans cette position. Il progressa à nouveau, à la recherche d’une évidence. L’abri datait de quelques temps, tout du moins le déduisait-il. Quelques mois, ou années ? Suffisamment discret pour ne pas se faire emmerder, qui viendrait à penser qu’on pouvait vivre dans ces conditions ? Car au fond, si l’endroit était « propre », ça n’était qu’en fonction de ce qui l’entourait. A même les égouts, l’endroit faisait presque office de palace. Il y a rien qui a pourri encore, donc c’est récent, enchaina-t-il en revenant vers Johnson qui s’occupait de voir s’il trouvait quelque chose dans le dortoir.

La croix indiquait cet endroit, ça veut dire que New Eden sont soit en phase de recrutement, soit d’extermination, souligna Levi, dans ce qui lui semblait le plus logique pour l’instant. Tu trouves pas de trace de sang, de poudres ou quelque chose du genre ? L’endroit semblait vraiment laissé tel quel après un départ organisé. Les stocks vidés indiquaient que ça avait été préparé et probablement réfléchi. Leur équipe arrivait probablement trop tard, quel que soit l’issu.

Johnson, dans tes fouilles, tu trouves sous un oreiller sale une sorte de petit carnet. Celui-ci a pris l’humidité et en l’ouvrant tu vois qu’il y a dedans une écriture relativement enfantine. Tu peux choisir de le lire ou de l’abandonner ici. Mais non, pas autre chose que de la crasse sinon.