C’était un moment compliqué à gérer. Je ne savais pas vraiment comment réagir à tout ça. L’émotion était en train de me happer comme un trou noir. C’était vraiment assez difficile à vivre, j’avais envie de toucher la brune, j’avais envie de la serrer contre mon corps et pourquoi pas en arriver même à un degré d’intimité qui n’avait pas encore été égalée. En attendant, j’écoutais ce qu’elle avait à dire concernant les personnes qui l’avait aidé et j’affichais un petit sourire, l’un des noms qui avaient été évoqués me parlait bien, pour ce qui est du second, je n’en avais pas la moindre idée, mais ce n’était pas si important que ça finalement.

- Nolan est un gars bien. Je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer cette Alaina, mais tant mieux, je suis heureux de voir que tu étais bien entouré.

Elle voulait partir, elle m’en avait parlé, mais en attendant, elle était en accord avec elle-même sur ce qu’elle devait faire et c’était plaisant de la revoir aussi décider sur ce que sa vie deviendrait. Quand elle m’annonça qu’elle avait toujours cru que je ne l’aimais pas, mon cœur se serra un peu, ça ne me surprenait pas vraiment, j’avais passé mon temps à être un bon gros con. C’était comme si je ne voulais pas être atteint par l’amour, mais ce n’est pas un sentiment qu’on peut choisir d’éviter, j’avais fini par l’apprendre contre mon gré.

- Je n’ai rien fait pour te le montrer, je m’en rends bien compte.

D’une certaine façon, Daniella m’avait permis d’ouvrir les yeux de me rendre compte que la vie n’était pas qu’un long fleuve tranquille. Il était évident que je pouvais plus aujourd’hui me contenter d’être l’homme aussi sombre que j’avais été, pas si j’avais envie d’avancer. Daniella avait un aura particulier et j’avais l’impression qu’elle avait même capté une chose dans mon regard puisqu’elle c’était rapproché. Je la sentais m’enlacer et je ne pus que répondre à cette étreinte qui me faisait un bien fou. Je n’avais pas eu de proximité avec qui que ce soit depuis ce jour-là et je me rendais compte que ça faisait battre mon cœur encore plus fort qu’avant de la quitter.

- Après, j’ai toujours dit que je n’étais pas un homme facile à vivre, au moins, je ne t’ai pas menti. Mais je sais que j’aurais dû me montrer plus avenant, pour te montrer à quel point tu étais importante pour moi.

Sans vraiment chercher plus longtemps à jouer la carte de la retenue, je passais une main sur son visage l’invitant alors à me regarder. Je posais mon front contre le sien avant de finalement déposer mes lèvres sur les siennes, il était évident que tout son être m’attirait et dire le contraire aurait été un mensonge, j’ai dit que je voulais prendre mon temps, je n’ai pas dit que je n’étais pas un homme et qu’elle ne déclenchait pas en moi une vague de passion.

Finalement, il n’y avait plus de raison de vraiment discuter, on était arrivé à une conclusion qui était bien éloignée de ce que j’aurais cru à l’époque. La brune m’apportait bien plus que ce que je n’aurais cru, il y avait beaucoup de choses à prendre en compte, mais finalement, il n’y avait qu’une seule chose qui apportait réellement en cet instant, mes lèvres sur les siennes. J’avais dit que j’avais besoin de temps, j’avais dit qu’il fallait que je réfléchisse, mais c’était comme si tous ses ressentiments avaient été effacés par un simple contact, ses lèvres sur les miennes.

Vouloir garder une ligne conductrice était loin d’être évident, finalement, je m’en rendais bien compte que l’amour avait ce pouvoir de rendre les gens bête et stupide. Aujourd’hui mieux que n’importe quand je comprenais finalement où tout ça m’emmenait et d’où cela venait. C’était une sensation presque maladive qui était en train de me prendre le ventre et les tripes, une chaleur que je n’avais jamais connue par le passé et qui pour la première fois était en train d’exister dans mon corps. Je me sentais presque mal de tout ça, mais ce n’était pas pour autant que je m’éloignais de Daniella, bien au contraire, je me serrais encore plus fort contre elle.

Alors que sa langue arriva dans l’équation, je l’acceptais sans hésitation, peut être qu’il nous aurait fallu ce genre de moment bien plus tôt. Je soupirais d’extase alors que je la serais encore plus contre moi. J’avais un désir qui était en train de naître simplement dû à un baiser. C’était fou de se transformer à ce point-là à cause d’une femme. Je soupirais ne sachant pas trop quoi faire à présent, est ce que finalement, on irait plus loin après tout, nous étions seul dans cette maison et même si j’étais fatigué, il y avait tant de choses que nous n’avions pas pris la peine de partager par le passé.

Finalement un long baiser, je mis un terme à ce dernier, en profitant pour la regarder droit dans les yeux. Elle était si rayonnante en cet instant que je réalisais à quel point j’avais fait des erreurs, nous avions fait des erreurs même.

- Tu es magnifique.

Elle n’avait pas besoin d’une robe, il lui suffisait simplement d’être heureuse, je n’avais pas vu un tel regard sur son visage depuis un moment. J’étais si heureux que nos routes se recroisent aujourd’hui, même si je ne savais pas de quoi demain serait fait.