Je réfléchis. Oui ça m’arrive. J’essaye de savoir si ce type serait capable de m’entuber ou non mais… bah je sais pas en fait. Genre, je lis rien. Ça pourrait être un sale type, ça pourrait être un pauvre gars comme quoi. Un gars qui a faim et qui pourrait braquer une famille pour s’en mettre plein la panse. Je le blâme pas parce que putain, j’ai déjà fait pire. Doucement, je baisse mon arme, prêt à la redresser au moindre geste brusque, mais l’autre n’en fait rien. Je rengaine pas quand même, faut pas me prendre pour un âne. Mais au moi, il n’y a plus le canon d’une arme entre nous.

- C’bon papi, j’en suis, mais pas d’mort inutile, je le préviens juste, je vais pas le re-menacer, j’espère qu’il a compris le message, on s’pointe, on les braque, on leur laisse d’quoi survivre quand même.

C’est de penser à la gosse qui m’empêche de vouloir totalement les piller. De toute façon, s’ils ont vraiment ramené un max de ressource pour cinq, ça veut dire que la moitié de ce qu’ils ont peut suffire pour deux. Non ? J’ai jamais été très fort en maths mais ça me parait être une équation pas trop dégueu. Mon ventre gargouille à ce moment pour me rappeler que j’ai vraiment besoin de faire le plein. Aller, finalement, on leur laisse qu’un tiers ? Ou un quart ? J’ai besoin d’un petit bonus pour Johanna.

- J’te suis. T’as un plan ? Pour les attaquer j’veux dire, qu’il me sorte pas une carte de la ville quoi.

C’est son idée après tout, il les a espionnés, il a sans doute des pistes pour savoir comment les prendre par surprise. Ce serait la moindre des choses ! J’ai pas l’habitude des rackets en infériorité numérique. Est-ce qu’on doit choquer quelqu’un pour faire pression avec un flingue sur sa tempe ? Est-ce qu’on doit tous les endormir en mode ninja ? Et qu’on se pointe juste comme des bandits du far West en tirant en l’air ?

- T’permets que j’garde tes armes jusqu’à c’que j’vois qu’ce groupe existe vraiment ceci dit ? C’est une question rhétorique en fait, alors j’enchaine, t’as un p’tit nom ?