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Passer ses nerfs...
Ven 12 Juin 2020 - 12:40
Passer ses nerfs... Feat' Ao |
2 juin 2020 - matinée
« Me dis pas de me calmer papa c'est bon, j'en ai marre ! » Avait pesté Maya en haussant le ton dans la chambre de son père, avant que celui-ci ne lève la tête vers elle d'un regard qui était suffisant pour faire taire sa fille. Si Maya était bien entendu une femme indépendante et forte, de presque trente ans, elle n'en restait pas moins sa fille. Daniel détestait par-dessus tout les haussements de ton, surtout avec lui. Ca n'était pas arrivé depuis longtemps, mais il arrivait que Maya sorte totalement de ses gongs, dictée par ses émotions. Si elle était d'ordinaire solaire et enthousiaste d'un rien, elle était complètement sous la domination de ses sentiments. Présentement, ceux-ci étaient à vif. Elle était excédée suite à sa dispute avec Zelda. Son père, patient comme à son habitude, l'avait reçu la veille du 2 juin dans sa chambre, pour finir de fixer le fameux petit couteau papillon dans l’emboîture qu'avait confectionné Hector, à l'arrière de la prothèse de Maya. Sa fille, assise sur son lit, balançant distraitement sa jambe mutilée, s'arrêta de crier et baissa la tête avant de se passer une main sur le visage. « Désolé... » Daniel esquissa un sourire en coin, le même que sa fille et termina sa besogne en effectuant quelques réglages. Dire que ce petit couteau était une idée de Zelda à la base...
« Tu devrais aller te défouler un peu à la salle demain. Lui conseilla alors son père en lui rendant sa jambe, avant de poser une main sur son épaule. Ça ne peut que te faire du bien. » C'était sur ce conseil qu'était partie se coucher la jeune femme. Le lendemain matin, elle prépara ses affaires, direction la salle de sport où elle pourrait sans complexes et sans retenues, taper dans un punching-ball afin de faire passer ses pulsions émotives. Se tortillant dans un petit short noir à volants, une brassière de sport et des chaussures adaptées, la jeune femme s'observait devant la glace en s'attachant les cheveux en une longue queue de cheval. Plissant les yeux pour observer quelques détails, des cicatrices de la vie quotidienne mais aussi celle de son cathéter central qu'elle avait eu pendant de longues années, Maya finit par hausser les épaules. Elle esquissa également un sourire en coin avant de détourner les yeux. Si elle ne s'observait quasiment jamais, considérant son corps comme une simple enveloppe corporelle, une capsule de vie, plus qu'un objet esthétique, elle avait constaté que ses entraînements réguliers commençaient à porter leurs fruits. Si elle était toujours petite et frêle, on voyait se ciseler sous sa peau des muscles fins et étendus. Elle le ressentait aussi lors de tâches bien précises mais aussi dans le port de sa prothèse : elle avait retrouvé une certaine fermeté.
Dans la salle de sport, à cette heure-là, Maya termina d'avaler un morceau de pain avant de commencer ses échauffements, seules. Quelques heures plus tard, elle alternait entre des exercices et des étirements, s'accordant même un temps de relaxation. Mais la colère était toujours présente en elle, alors, la chercheuse se dirigea vers un sac de frappe pendu au plafond. Elle porta les gants que Clyde lui avait conseillé le tout premier jour de son entraînement et se mit à frapper. Bien vite, elle oublia les techniques qu'elle appliquait d'habitude avec assiduité pendant les entraînements et frappe de plus en plus fort. Constatant qu'elle était seule dans les environs, Maya se mit presque à gémir de rage, expulsant toute la colère et la frustration qu'elle contenait en elle depuis quelques temps désormais. Il y avait Zelda, mais aussi le départ de Johnson, ses efforts pour être toujours altruiste et calme, comme son père, ses efforts pour se montrer toujours de bonne humeur... Maya explosait intérieurement par phase, environ une fois par an ou tous les deux ans, sous la pression qu'elle accumulait sur ses frêles épaules.
Elle continua de frapper avec acharnement jusqu'à ce que le punching ball lui revienne en pleine face, la projetant à terre. Pas fort mais assez pour la faire gémir de frustration, les sourcils froncés, avant qu'elle ne reste étalée sur le sol. Rouvrant les yeux après avoir fait l'effort de respirer correctement, les mâchoires serrées, elle vit la silhouette d'Aodhan à l'envers, qui l'observait. Depuis combien de temps était-il là ? Est-ce qu'il l'avait entendu péter les plombs comme elle venait de le faire ? Se demandait la jeune femme en écarquillant soudainement les yeux et se redresser presque instantanément. « Euh... » Prononça-t-elle en se sentant bête tout d'un coup. D'habitude, les gens du Fort la voyait comme une personne joviale, compréhensive et même étonnamment calme et de sang froid. Elle se retrouvait au dépourvue dans une position disgracieuse et se sentait parfaitement stupide. « Désolé... T'es là depuis longtemps ? » Ne parvint-elle pas à se retenir de demander en observant le jeune homme, qu'elle connaissait depuis son arrivé au Fort en août 2019, quelques mois après l'arrivé du groupe des Moles que dirigeait Maya et sa famille.
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Re: Passer ses nerfs...
Lun 10 Aoû 2020 - 21:24
Il n'était guère de la meilleure des humeurs depuis quelques temps mais la vision de Roza et Layla et les réflexions de la russe l'avait poussé à réfléchir à changer un tout petit peu son esprit. Il n'allait pas boire aujourd'hui, il allait se contenter d'aller à la salle de sport et s'occuper. Ce serait nettement moins dégradant que l'activité alcoolisée à laquelle il s'adonnait et qui ne trompait personne, à son plus grand désarrois. ça ne l'empêcherait sûrement pas de se prendre une murge les jours suivants d'être ici mais au moins, ça l'occuperait suffisamment de temps pour qu'il n'ait pas à trop avoir envie de faire une sortie au bar pour aujourd'hui. Enfilant des vêtements de sport, un débardeur et un short même s'il n'était guère à l'aise dans celui-ci, il sortit de la maison humant l'air frais, il n'avait pas de cours aujourd'hui, les élèves étaient libres et les plus jeunes étaient avec sa collègue autant dire qu'il était débarrassé de tous les problèmes possibles et imaginables de quoi soulager encore plus son esprit. Pas besoin de faire attention, pas besoin de surveiller qui a fait quoi, juste besoin de se recentrer sur lui-même et profiter de l'instant présent en dépensant une bonne dose d'énergie.
En faisant route sur la salle de sport, et en saluant quelques têtes connus qui passaient par ici, le professeur fit son entrée dans celle-ci dans sa discrétion légendaire avant d'aller vers l'endroit qui l'intéressait. Seulement, c'était sans compter le bruit du punching-ball qui se faisait sauvagement agressé par une jeune femme, qu'il connaissait de vue seulement, et qui semblait particulièrement en colère après celui-ci ou tout du moins ce qu'il devait représenter, soit probablement Satan si on devait échelonner à l'échelle de la haine. La scène continua jusqu'à ce que le punching-ball, fâcheux de prendre autant de coup sûrement, envoya au tapis la pauvre demoiselle tel un Georges Foreman des grands jours non loin du professeur qui la vit ouvrir les yeux, esquissant un sourire face à cette situation ridiculement amusante. Se faire mettre K.O par un sac de frappe c'était tout de même pas le plus glorieux moment de votre vie en général mais se faire mettre au tapis par un sac de frappe devant quelqu'un ça devait pas nécessairement être mieux.
Lorsqu'elle lui demanda si ça faisait longtemps qu'il était le brun ne put s'empêcher de lui répondre en haussant les épaules. "Assez pour avoir vu le pourquoi du comment t'es dans cette position." Et ça, c'était suffisant à l'amuser même s'il ne voulait pas trop le montrer non plus. Il était pas prof de sport alors il aurait sûrement fais la même chose qu'elle d'ailleurs, si on voulait être honnête, mais il aurait fait en sorte d'être sûr que personne ne puisse le surprendre, il tenait un minimum à sa crédibilité en tant qu'homme et en tant que professeur. Avançant de quelques pas, il tendit sa main à la demoiselle pour l'aider à se relever. "Qu'est-ce que ce punching ball a fait pour métier une haine aussi profonde ?" Parce que mise à part s'il avait tué toute sa famille y avait peu de chances que ce pauvre sac de frappes méritait autant de violences que ce qu'elle lui offrait.
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Re: Passer ses nerfs...
Mer 12 Aoû 2020 - 15:22
Passer ses nerfs... Feat' Ao |
À cette date, Maya n'avait pas encore usé de la force auprès de Zelda et contenait ses émotions comme elle pouvait. S'en prendre à un pauvre sac de frappe avait été une manière d'avorter la chose... Ce qui n'avait pas été très efficace, puisqu'elle s'était jetée sur elle sans réfléchir quelques jours plus tard. Au départ, il avait simplement été question de faire son travail, de défendre Clyde comme il se devait, car Maya avait un rôle de médiatrice à tenir mais également le rôle de veiller sur le rouquin, pour son bien mais aussi pour le bien du reste du Fort. Maya n'avait pas voulu cette dispute, n'avait pas voulu mettre à disposition une arme dans les mains de Zelda pour qu'elle puisse se mettre en spectacle...
Alors, passer ses nerfs sur ce sac de frappe avait été la seule chose de constructif que Maya avait pu faire, avant d'aller prendre des nouvelles de Clyde quelques jours plus tard. Pour l'instant, c'est Aodhan qui la trouva, affallée par terre dans une position pas franchement gracieuse, la sueur perlant sur ses tempes qui battaient au même rythme que son coeur. Elle s'était redressée si vite que la tête lui tournait presque, aussi s'accrocha-t-elle au sac de frappe comme à une bouée de sauvetage. Aodhan avait un sourire aux lèvres, presque espiègle, moqueur sans vraiment l'être. Maya se passa une gant de boxe sur le visage avant de les chasser de ses poings pour les jeter à terre. Levant le nez vers Ao, elle lui adressa un regard d'excuse et poussa les gants du pied d'un air presque enfantin. « Désolé... C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour ne pas refaire la tête au carré à cette gamine... » Si Aodhan connaissait Maya comme ça, s'ils ne s'étaient jamais vraiment parlé hormis quelques politesses aux abords de la bibliothèque ou de l'école, ce dernier n'aurait pas besoin de beaucoup d'indices supplémentaires pour savoir de qui parlait la jeune chercheuse.
« Je suis réputée comme plutôt mesurée mais j'avoue que là ça fait beaucoup en aussi peu de temps, même pour moi... » Pesta la petite brune en venant se baisser pour ramasser les gants de boxe et gratter au passage une petite saleté qui s'était accrochée à la peinture neuve de sa prothèse. Elle la chassa d'un pichenette et se redressa en attrapant au passage sa gourde. Buvant quelques gorgées, elle fixa un instant le trentenaire avant de soupirer. « Désolé... On s'en fout, c'est pas important. » Car si Maya venait de se lâcher en laissant échapper ses mots avant que son esprit ne pense à se contenir, elle venait de se rendre compte qu'elle l'avait fait en présence de quelqu'un qui avec qui elle n'était même pas proche. Quelqu'un qui, peut-être, avait aussi son lot de problème. Venant s'asseoir sur le petit banc d'appoint, Maya sentait que sa rage s'était un peu apaisée, mais si Ao n'était pas entré dans la salle au moment où elle s'était fait mettre à terre par le poids du sac, elle pouvait parier qu'elle se serait de nouveau jeté dessus avec la hargne d'un petit rongeur. « Et toi ? Tu viens agresser le matériel toi aussi ou simplement entretenir ton corps d'athlète ? » Demanda-t-elle alors avec un sourire en coin.
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Re: Passer ses nerfs...
Lun 17 Aoû 2020 - 1:17
Il ignorait bien à qui pouvait autant en vouloir la petite brune mais il n'aurait guère aimer être sur son chemin, elle semblait furieuse après elle. Ceci dit, il pouvait admettre que le monde ne tournait pas sans lui et que sûrement qu'il y avait des histoires qui se déroulaient dans des coins du camp qu'il ignorait mais qu'importait. Si elle avait des choses à oublier en tapant sur des trucs, elle pourrait le faire, ça ne dérangerait guère le professeur d'avoir quelqu'un qui se défoule à côté de lui pendant qu'il fait ce qu'il a à faire, au contraire même, ça l'aiderait peut-être à se concentrer, il avait tendance à aimer avoir du bruit autour de lui depuis qu'il était professeur, déformation professionnelle sûrement. Les yeux sur la petite brune, il ne put s'empêcher de sourire quand elle lui annonça qu'elle n'avait trouvé que ça pour ne pas se défouler sur cette gamine. "Laquelle de mes petites monstruosités est responsable de tes malheurs ?" Il avait déjà bien une idée de laquelle ça pourrait être mais il allait laisser le bénéfice du doute à Zelda, peut-être que Kassidy s'était trouvé une passion pour emmerder cette jeune femme en particulier et qu'il avait sous-estimé son étudiante, peut-être même que c'était une autre membre de la petite bande, après tout, on était plus à l'abri d'aucune surprise dans ce camp.
Quand elle annonça que ça faisait beaucoup pour elle en si peu de temps, le professeur modifia doucement son sourire, n'en laissant qu'une trace au coin de ses lèvres, c'est bon, il savait que c'était Zelda. Personne n'était capable de mettre autant en colère quelqu'un qu'elle assez généralement mais il doutait que Kassidy arrive à être méchante à plusieurs reprises avec la même personne, elle était beaucoup trop adorable pour cela. "Oh Zelda, je vois." Libéra t-il entre ses lèvres, il ne pouvait qu'avoir de la compassion pour la pauvre demoiselle, Zelda avait de ça qu'elle était particulièrement insupportable avec n'importe qui et que si vous n'étiez pas préparé, elle pouvait très vite devenir un véritable enfer à supporter mais bien sûr, c'était que son avis de professeur. Il ignorait même d'ailleurs comment pouvait faire Clayton pour la supporter au quotidien, lui qui ne semblait guère s'énerver en règle générale. Enfin qu'importait, il observa la jeune femme se remettre et reprendre son attirail de guerrière amatrice avec un certain intérêt, pour être franc, il se demandait surtout comment elle pouvait réussir à faire tout cela en étant infirme même s'il n'oserait pas poser la question pour des raisons évidentes.
Puis la question fatidique vint, est-ce qu'il était là pour s'entraîner ou simplement pour se défouler et la remarque de la petite brune fit mouche, dans l'immédiat il avait besoin de compliments. "Me défouler aussi et c'est mignon mais de nous deux, je ne pense pas que ce soit moi le plus sportif." Il avait même tendance à éviter le sport dès que ça devait sortir de la maison, mise à part les trucs habituels à faire dans sa chambre sinon il n'aimait pas vraiment s'exposer comme ça voir même pas du tout. Fallait-il dire que globalement il n'en faisait que pour se maintenir en forme puisqu'on était au beau milieu de l'apocalypse et qu'en règle général, il fallait mieux éliminer les kilos en trop dans ce genre de situations, juste histoire d'éviter de servir de repas à n'importe quelle bestiole qui traîne dans le coin, enfin surtout les rôdeurs mais ça, ça lui paraissait logique. S'étirant doucement, il reposa ses yeux sur la brune avant de faire son curieux. "Alors, qu'est-ce que mon étudiante t'a fait ?" Il voulait savoir s'il allait encore devoir conseiller à June d'enfermer Zelda dans le plus haut donjon du coin et la laisser là.
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Re: Passer ses nerfs...
Lun 17 Aoû 2020 - 16:30
Passer ses nerfs... Feat' Ao |
Maya oubliait presque qu'elle avait parlé au professeur de Zelda. Presque instantanément, elle se sentit prise d'une sorte de culpabilité, qu'elle chasse d'un geste de la main devant elle, comme s'il avait s'agit d'une mouche particulièrement agaçante. La chercheuse se concentra sur ses baskets, le regard un peu perdu, partagée entre l'envie de discuter avec Aodhan et celle de se ruer de nouveau sur le punching ball, simplement pour frapper quelque chose. Elle se laissait dicter par ses émotions qui prenait souvent le pas sur la logique et c'était là qu'elle était bien différente de son père et de son frère. C'était en cela qu'elle ressemblait à sa mère, qui, dictée par ses émotions, avait décidé de quitter le domicile familial lorsqu'une Maya, adolescente et entre la vie et la mort, avait eu le plus besoin d'elle.
C'était à cause de cette ressemblance que Maya détestait se trouver dans cet état. Elle souffla un coup pour se recentrer sur la situation et releva la tête vers Aodhan, qui, modeste, reniait toute attraction sportive. Maya réussi à décrocher un sourire en coin avant de secouer la tête de gauche à droite. « Bah ouais, c'est vrai que pour avoir une carure agréable comme ça, tu te tournes simplement les pouces ? » Taquine de nature, elle sortie un bout de sa langue, un vrai petit chat farceur en quête de réconfort. La situation était d'autant plus difficile que Maya se sentait complètement impuissante face à la situation. Elle avait défendu Clyde, pas seulement auprès de Zelda mais de manière générale, parce qu'on lui avait demandé de garder un oeil sur lui, mais aussi parce que la chercheuse avait semblé juste de lui laisser sa chance. Il prouvait, tous les jours, qu'elle avait eu raison de la lui laisser et avait trouvé alors injuste l'attaque de Zelda à l'égard du rouquin.
En observant le professeur d'un air distrait, Maya se mordit l'intérieur de la joue pourne pas s'emporter au sujet de l'adolescente, se frottant la nuque. « Elle a encore pété un câble à la maison et je suis presque sûre que si Clyde a répondu à sa provocation, elle aurait été capable de lui faire du mal de son plein gré... » Car il était vrai que le paria avait complètement été réceptif à l'esprit provocateur que Maya avait pour collocataire et la blessure dont il avait écopé était le résultat d'un tourbillon émotionnel de la part des trois protagonnistes. Maya n'avait pas mis le hola tout de suite, coincée entre son envie de défendre Clyde et celle de laisser s'exprimer l'adolescente. Grosse erreur de sa part, pensait-elle avec amertume désormais.
« Enfin c'est compliqué... C'est un tout en fait. Zelda c'est comme... Une putain de boule d'énergie que j'arrive pas à cerner complètement, ni à contrôler. Sauf que j'ai essayé d'être sympa, j'ai essayé de la défendre auprès de plein de gens... Mais... Merde. » Maya gonfla les joues et jeta les gants par terre, qu'elle tenait jusqu'alors à côté d'elle sur le banc. « C'est qu'une petite emmerdeuse, voilà ! »
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Re: Passer ses nerfs...
Dim 4 Oct 2020 - 2:34
Les situations inconfortables à cause de ses élèves, Aodhan n'en était pas vierge et cela depuis longtemps. D'autant que Zelda n'en était pas à son coup d'essai, bien au contraire, cela faisait maintenant sûrement un moment qu'elle était devenue professionnelle de cela, le professeur ne pouvait à chaque fois que se contenter de passer derrière et d'offrir une oreiller attentive aux victimes et, à la limite, les rassurer sur le fait qu'elle serait sévèrement punie. Enfin, c'était avant tout ça, avant qu'elle ne quitte l'école, maintenant le professeur ne pouvait que froncer les sourcils ou lui fermer la porte de sa maison, il n'avait plus vraiment de point de pression sur elle alors il espérait que rapidement June ou Clayton se réveillerait pour mettre la laisse autour du cou de la petite blonde. C'était ce qu'il pouvait lui arriver de mieux même si elle ne serait pas d'accord, qu'on la prenne vraiment en charge en particulier si elle voulait aller dehors toute seule mais c'était un autre sujet, un autre sujet qui travaillait le professeur nuit et jour mais un autre sujet tout de même, il n'était pas là pour occuper son esprit avec une élève.. enfin ancienne élève..
Il dévisagea la petite brune lorsqu'elle lui fit un nouveau compliment, Maya était toujours gentille, du moins, c'est l'impression qu'elle lui renvoyait bien souvent. C'était presque apaisant de rencontrer des gens comme ça, ils avaient de cela après tout qu'il donnait l'impression que la vie n'avait pas encore bouffé tout le monde ici et que des gens foncièrement bien existaient encore, il leur suffisait que de survivre assez longtemps désormais, n'est-ce pas ? Les mimiques de la jeune femme firent mouche et le professeur ne put s'empêcher de sourire, c'était ridicule mais parfois, parfois oui, il quittait sa coquille de méchant professeur aux idées noires pour rire un bon coup, c'était nécessaire. "Je te remercie mais je fais uniquement ce qu'il faut pour survivre." S'il n'avait pas un minimum de carrure, il serait probablement mort depuis un bout de temps, être athlétique ça sauve des vies, surtout quand c'est l'apocalypse et qu'il faut être capable de se sortir de n'importe quelle situation sous peine de finir en viande hachée pour rôdeurs affamés.
écoutant attentivement la petite brune lorsqu'elle fit son plaidoyer à l'encontre de Zelda, le professeur ne put être que surpris de ce qu'elle disait. Si Zelda était une personne relativement désagréable avec la plupart des gens, il l'aurait mal vu s'énerver à ce point sur un adulte même s'il fallait admettre que Clyde n'avait pas la carrure d'un déménageur, il était quand même largement plus fort qu'elle. Il laissa couler le flot de paroles de la brune, Il fut presque amuser quand elle se mit à dire qu'elle ne pouvait pas contrôler ni cerner la petite peste, si seulement elle savait que même en travaillant tous les jours avec elle depuis plusieurs mois le professeur était parfois complètement incapable de définir ce qu'elle ferait et comment elle pouvait évoluer du jour au lendemain, c'était peut-être la plus grande force de Zelda en même temps que sa plus grande faiblesse. Il fut tirer de ses rêveries par le bruit des gants sur le sol avant de planter ses yeux dans ceux de Maya. "Zelda est un spécimen tout particulier, un être étrange mais compréhensible. Si elle s'est énervée, elle aurait sans doute jamais fais de mal à Clyde même si elle ne le montre pas, elle est tout de même soumise d'une certaine manière à l'autorité." Comme toutes les personnes qui avaient de grandes idées révolutionnaires et qui ne veulent rien entendre, elle était forcément sensible à une forme d'autorité. Se baissant, le professeur saisit les gants avant de les tendre à la brune. "En tout cas, je suis bien content de tomber sur quelqu'un avec une pareille énergie à dépenser, je peux t'aider si tu veux." Il l'accompagne d'un clin d’œil avant de jeter un regard à des pads un peu plus loin, il pourrait peut-être se prendre une droite ou deux dans l'histoire mais au moins, il aurait fait sa bonne action de la journée.
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Re: Passer ses nerfs...
Sam 10 Oct 2020 - 14:18
Passer ses nerfs... Feat' Ao |
Maya n'était pas de bonne composition mais devant Aodhan, elle s'efforcer de paraître tout de même agréable. D'abord, parce qu'il n'était pas responsable de ses humeurs mais aussi parce qu'elle appréciait le professeur. Elle y avait alors été de son petit compliment dans l'espoir de voir le beau sourire de ce dernier, forcément touché par sa remarque, qui chercha par la même occasion à se justifier. Maya balaya l'air d'un geste négligé de la main, un sourire en coin, pour faire comprendre qu'elle voyait ce qu'il voulait dire. Après tout, la petite chercheuse devait fournir deux fois plus d'efforts pour survivre, elle aussi. Sa prothèse était une continuité d'elle-même, mais parfois, certains efforts étaient nécessaire de sa part pour pallier à ce manquement physique dont elle avait été victime bien des années auparavant. « Comme tout l'monde finalement. Enfin... Certains plus que d'autres ! » Verbalisa-t-elle alors en levant les yeux au ciel et de terminer son mouvement par un sourire.
Après avoir jeté les gants à terre, Maya soupira, perdant son sourire. Elle observa les deux gants d'un air boudeur et haussa les épaules avant même qu'Aodhan ne commence à parler. Elle doutait de ses paroles et ne savait pas encore qu'elle allait finir par se battre avec l'adolescente pour enfin régler cette histoire. Dans cette salle de sport, elle était encore au stade de la frustration et du jugement. Maya lâcha un « Pfff. » sonore en écoutant les explications d'Aodhan et releva le nez vers lui. « Tu parles. Il faudrait que June la menace de mort pour qu'elle réagisse. Et encore. » L'ironie du sort d'une parole prononcée dans l'intimité de leur discussion, ni Maya, ni Aodhan, ni personne d'autre n'avaient idée de ce qui avait pu se produire entre June et l'adolescente. « Elle l'a quand même blessé... » Se justifia-t-elle d'un ton boudeur comme pour argumenter davantage son coup de gueule.
Elle suivit du regard le professeur ramasser ses propres gants, se détendant légèrement avant qu'il reprenne la parole. Maya prit un petit temps pour elle avant d'esquisser petit à petit un sourire en coin. La jeune femme n'était pas une morose, elle arrivait toujours à retrouver le sourire d'une manière ou d'une autre, quelque soit le conflit. « T'as un peu de temps ? J'dis pas non... Parce que là tout ce dont j'ai envie c'est d'aller lui casser la tête. » Une remarque contenue et polie, presque adorable sortant de la bouche de ce petit bout de femme, qui se redressa et prit les gants des mains d'Ao avec un sourire plus franc cette fois-ci. « J'vais essayer de pas viser ton joli visage, promis ! » Un peu d'humour ne fait jamais de mal.
Maya se dirigea alors vers le centre de la pièce, en attachant de nouveau ses gants avec patience, juste après avoir resserré sa queue de cheval au sommet de son crâne. Elle fit alors volte-face pour voir un Ao, habillé de toute sa patience et de pads d'entraînement. « J'peux y aller fort ? » Demanda-t-elle inutilement pour confirmer le consentement du professeur. Après tout, Maya était une crevette, une petite brune épaisse comme une brindille et haute comme trois pommes, elle n'avait donc pas vraiment la capacité de mettre au tapis son camarade du jour.
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