Que représentait la simple parole d'un Homme dans ce monde ? Elle était aussi abstraite qu'auparavant, le risque de se faire prendre à revers et d'y laisser la vie toutefois bien plus élevé. Il était facile d'affirmer n'avoir qu'une parole, mais il était bien plus compliqué de croire ces mots, de les intégrer et d'accorder une confiance aveugle à la personne qu'il les avait prononcés. Alors si le blond se savait être un homme de parole, il était tout naturel pour lui de rester sur ses gardes malgré les propos du brun. Il semblait d'ailleurs qu'il en était de même pour le concerné qui, malgré son arme levée, n'aurait pas de mal à le braquer à nouveau en cas de coup foireux. Coup qui ne viendrait pas de l'ancien homme d'affaires : c'était donnant donnant, s'il restait calme et ne tentait pas de s'en prendre à lui, aucune raison pour l'instant de le prendre à revers. C'est dans cette ambiance relativement tendue qu'ils s'étaient mis en route jusqu'à la maison que le blond avait quitté peu de temps auparavant. Un coin sûr qu'il s'était appliqué à nettoyer et qui pourrait être le lieu d'une discussion plus poussée que le bref échange menaçant qu'ils avaient eu jusqu'alors. La tranquillité n'était pas acquise, il n'y avait même rien de cordial, mais il était prêt à faire des efforts pour avoir les réponses à ses questions et, sans doute, en donner en retour.

Une fois dans le lieu indiqué, prenant soin de rester alerte et de garder ses distances une fois la porte refermée derrière l'homme, Atkins avait engagé la conversation sur ce sujet si épineux que représentait la prime sur sa tête. Ce détail qui pourrait lui coûter la vie au détour de n'importe quelle rue. Silencieux, il écoutait attentivement les explications de l'autre, hochant la tête par moment sans le quitter des yeux. Le fait que la discussion soit plus posée ne signifiait pas que la confiance était de mise, loin de là. Ne pas se pointer tout de suite au No Man's Land était une évidence. Le coup de la teinture lui avait d'ailleurs arraché un bref soufflement du nez semblable à une pointe d'amusement. Étrangement, il n'avait aucun mal à imaginer Kara défigurer l'inconnu dont parlait le chasseur. S'il y avait bien une personne en ce monde qui avait encore son entière confiance, c'était elle, et ce qu'elle avait visiblement fait pour lui ne faisait que prouver que malgré les mois de silence et les bruits qui courraient à son sujet à lui, rien n’entacherait ce lien si particulier qui les unissait. L'autre envoyant un couteau vers lui, paiement de sa coopération, Zack se baissait prudemment pour le récupérer, avançant un « je n'ai pas l'intention de foutre un pied à Seattle » qui répondait aux paroles précédentes. Il ne le ferait pas, d'une parce-qu'il n'était pas con au point de risquer sa vie de la sorte, pas s'il pouvait éviter, de deux parce-que s'il le faisait, leurs efforts d'effacer sa prime serait vaine. Ils risquaient gros. Elle risquait gros.

Avisant de ses prunelles claires le couteau, il captait les fameuses initiales que laissait la coutelière. Le brun aurait bien pu lui dérober et orchestrer tout ce petit manège, lui faire croire que c'était bel et bien un paiement banal alors qu'il n'en n'était rien, mais une part de lui avait envie de croire que ce qu'il lui disait était la vérité. Sinon pourquoi aurait-il risqué sa vie à s'approcher ainsi de lui pour discuter ? Il aurait déjà pu le tuer, là, s'il l'avait voulu et qu'il comptait sur la prime. Au lieu de cela, il gardait les bras écartés, signe qu'il ne tirerait pas. La question posée le poussait à arquer un sourcil en inspirant, comme en pleine réflexion. Pourquoi une telle prime ? Pour bien trop de raisons, sans doute. Sans lâcher son arme à feu, il approchait de l'autre. La prudence était de mise, ses gestes lent, bien conscient que tout mouvement trop brusque pourrait être mal interprété. À sa hauteur, il lui tendait le fameux couteau afin de lui rendre. « Ton nom ? » Quitte à tenir cette discussion, autant au moins savoir un minimum à qui il s'adressait. L'information obtenue, il le contournait, passant dans le salon pour s'installer dans l'un des fauteuils. Le magnum toujours en main était désormais calé sur sa cuisse, preuve qu'il ne baissait pas sa garde malgré sa volonté d'avoir un réel échange verbal.

« J'étais à la tête d'un groupe à l'époque » commençait-il de ce ton qui se voulait détaché, la pointe de condescendance qui animait constamment sa voix y flottant toujours discrètement. « On faisait affaires avec d'autres survivants : leur sécurité contre des ressources. Plus viable que de se contenter de les piller une unique fois. » Viable mais pas forcément les échanges les plus sains pour les survivants en question. Les American Dream menaient la danse, pas l'inverse. De sa main libre, il tirait un paquet de clopes de sa poche, le jetant sur la table basse en direction de l'autre avant d'allumer son cancer en stick. « Tu as dû entendre parler des Remnants. On a croisé leur chemin et plutôt que nous laisser bouffer, on a trouvé un terrain d'entente : une partie de leurs gars investissaient le quartier que nous gérions, et en contrepartie nous pourrions asservir des groupes plus importants. » Asservir n'était certes pas un mot flatteur, mais n'était-il pas le plus réaliste au vu de leurs méthodes ? Au moins laissaient-ils ces survivants en vie, jusqu'à une certaine limite du moins. « Le groupe qui se trouvait à Issaquah était notre cible principale, et on y est parvenus. Jusqu'à ce que le vent tourne. » Une finalité qu'il gardait encore en travers, ce moment ayant été le début d'une longue chute. La perte de leur chez eux, de tout ce qu'ils avaient pu reconstruire, de Kyle. Et en finalité il était seul, ayant même eu à abandonner les recherches des siens pour fuir cette fameuse prime.

« J'ai du sang sur les mains, comme tout le monde, et ceux qui ont été épargnés cherchent sans doute à ce que justice soit faite » concluait-il en haussant les épaules, tirant distraitement sur sa barrette de nicotine. Leurs motivations étaient compréhensible, même pour lui, partisan du œil pour œil, mais ça ne rendait pas sa situation plus confortable pour autant. Durant son explication, ses doigts s'étaient crispés sur son arme, juste au cas où. Comment réagirait son vis-à-vis suite à ces éclaircissements ? Chercherait-il a venger quelqu'un ou s'arrangerait-il une fois de plus pour lui laisser la vie sauve ? Réponse que l'ancien homme d'affaires n'avait pour l'instant pas, se tenant simplement alerte s'il devait réagir.

Les deux hommes finirent par arriver au lieudit, soit disant sécurisé. L’un comme l’autre était méfiant, normal, quelques minutes plus tôt à peine, ils venaient de se tirer dessus. Zack marmonat quelques mots, il ne comptait pas retourner à Seattle avant un moment. Ce à quoi répondit Anton, avec sincérité : « Alors t’es moins con que tu en as l’air. » Ce n’est pas comme si le monde était vaste de toute façon, en dehors de Seattle, pas si loin pourtant, il risque d’avoir la paix. Ce n’est que le hasard qui avait poussé cette rencontre. Le blond finit par lui demander comme il s’appelait… La réponse du policier fut laconique, sans s’embêter en détails « Je m’appelle Anton. » Il aurait certainement pu donner un faux nom, mais ce ne serait pas très malin de sa part.

Zack lui expliqua l’origine de sa prime, son origine supposée du moins. Anton l’écouta avec un léger rictus. Quel connard, il avait fait du chantage à la protection sur des clans plus faibles… Sans ambages, il déclara « Malin, des méthodes de mafieux. De fils de pute, mais malin. A être trop gourmand, vous vous êtes faits niquer. Bien fait pour votre gueule je vais te dire. Je vais pas aller chialer pour toi, tu as mérité ta prime sur la tronche. Mais… Si t’es intéressé, je peux toujours mener l’enquête pour toi à ce sujet. Prendre la température là-bas, identifier les commanditaires, vérifier que c’est bien pour ça… on pourrait peut-être trouver un accord. » Anton était un ancien flic, si Zack et ses méthodes le dégoutait, faire du chantage de la sorte était typiquement le genre de choses qu’il avait combattus pendant des années, il savait aussi que la priorité maintenant n’était plus la même. Avoir quelqu’un comme lui de son côté pourrait lui servir d’une façon ou d’une autre.

La proposition d’Anton, qui n’était pas anodine, s’accompagna de ce qui semblait être le paiement de ses services. Si Zack répondait à ses questions, il ferait tout ce qu’il lui avait proposé. « Concernant ces Remnants… Non… je ne crois pas avoir déjà entendus ce nom. Après… j’ai rencontré plusieurs personnes qui appartenaient un groupe « puissant » sans vraiment vouloir me dire où il était et qu’ils étaient. Des noms comme Levi, Clayton ou Misha ça te parle ? Levi c’est une petite fouine du moyen orient, Clayton c’est un furieux qui doit faire ma taille, très imbue de lui-même. Misha, c’est une rousse d’1m60 environs. » Il s’interrompit pour rengainer son couteau et rendre le paquet de cigarette à Zack, Anton ne comptait pas faire brûler ses poumons, il maltraitait déjà bien assez son corps avec l’alcool et la violence quotidienne, il ne comptait pas lui rajouter de douleurs supplémentaires. A la place, il se pencha légèrement en avant et posa une série de questions mais elles avaient valeurs d’ordres à ses yeux :

« Parle-moi de ces Remnants… qui sont-ils ? Ou pouvons-nous les trouver ? Sont-ils une menace pour nous ? »Si Anton avait posé la question avec un certain calme, il se tenait prêt à bondir et à questionner plus en avant le blond. Le bougre avait piqué sa curiosité et il allait devoir l’assouvir dès à présent. Le policier se fichait bien du passé de Zack et de ce qu’il avait pu faire. Tout ce qui intéressait c’était d’en savoir plus sur ce groupe

Anton donc. Le grand blond enregistrait l'information dans un coin de son esprit, se foutant pas mal de la véracité de ces propos. Lui-même donnait un faux prénom en se présentant, même s'il s'agissait surtout d'un besoin de sauver sa peau considérant la prime qui était jusqu'alors sur sa gueule. Mais inutile de mentir à son vis-à-vis, il savait parfaitement qui il était, et tout le problème était là, ne faisant qu'accentuer sa méfiance ainsi que l'atmosphère relativement tendue. Il avait pourtant pris sur lui, inspirant avant de lui expliquer les raisons potentielles de cette prime bien que personne ne lui avait confirmé l'origine exacte mais il ne fallait pas être médium pour la supposer. Il lui avait expliqué sans détour, sans enjoliver les choses, se gardant pourtant bien de parler de ce qui était arrivé après que le vent ait tourné. Cette part ne le concernait que lui personnellement, sa propre histoire, elle n'avait sans doute rien à voir avec ceux qui en avaient après sa gueule. Et il suffisait de voir la tête affichée par le brun pour comprendre qu'il ne cautionnait pas vraiment ces méthodes d'asservissement.

L'autre prenant alors la parole suite à son explication, Atkins écoutait, arquant un sourcil. Avait-il demandé son avis sur la question ? Non, et il s'en foutait royalement. Mais la fin était une proposition plutôt intéressante. Trouver un accord, soit, mais quel était sa part à lui ? Qu'attendait l'autre en retour ? Y réfléchissant quelques secondes, il répondait un simple « je t'écoute », montrant ainsi qu'il n'était pas fermé à la discussion et prêt à trouver ce fameux accord. Tirant sur son cancer en stick, il restait alerte malgré ses armes déposées, incapable d'accorder sa pleine confiance au type qui lui faisait face. Dans d'autres circonstances les choses auraient été différentes, le simple fait qu'il soit proche de Kara aurait suffit à ce qu'il lui en accorde une once, mais ce monde ne laissait aucune place aux peut-être et plus aucune parole n'était réellement suffisante. Mais il faisait un effort, là, et il semblait que le brun en faisait de même.

Écoutant attentivement, le quarantenaire hochait la tête à l'annonce de quelques prénoms. Ils avaient sympathisé, avec Clayton, même s'il ne restait désormais qu'un souvenir parmi tant d'autres, peut-être même un fantôme, qui savait. « Ce sont eux. » Une simple information qui faisait le lien entre le groupe dont parlait Zack et celui, puissant, énoncé par Anton. Inutile d'ajouter autre chose, l'autre poserait dans doute d'avantage de questions s'il en avait, et ça ne tarda pas. C'est ça, ta part de l'accord ? Lui refiler des infos en contrepartie de celles qu'il pourrait te filer à l'avenir ? Possible. Un échange plutôt honnête considérant le fait que plus rien ne liait l'ancien homme d'affaires au groupe de Fort Ward. Il était mort aux yeux du monde, pour l'instant. Et il avait l'air réellement curieux, Anton, curiosité qui pourrait peut-être être transmise à son entourage et, ainsi, détourner définitivement l'attention d'Atkins. Après une nouvelle bouffée sur sa clope, expirant doucement la fumée, il poursuivait. « C'est un groupe parfaitement organisé. Des dirigeants, un pôle militaire, un scientifique, un petit coin qui a l'air hors du temps comparé au reste. » Tellement ''hors du temps'' que certains devaient presque avoir oublié comment c'est, dehors. Et c'était en partie ce qui avait poussé le grand à se tirer, parce-qu'à trop se croire en sécurité, on se prenait un jour ou l'autre le revers de la médaille.

« Ils sont installés sur une île à l'ouest de la ville mais il n'est pas rare qu'ils rôdent à la recherche de groupes pour grossir leurs rangs. Je ne suis pas sûr qu'ils soient une menace pour le No Man's Land, ils l'auraient déjà absorbé si c'était le cas » concluait-il de la manière la plus objective possible. Oui, les Remnants étaient dangereux, mais ils sélectionnaient un minimum leurs victimes et il semblait que les survivants de l'entrepôt étaient pour le moment saufs. Zack, en tous cas, n'avait ni l'intention de se rapprocher d'eux, ni de retourner vers les survivants de l'île. Plus il se tenait éloigné de tout ce bordel, mieux il se porterait.

Anton écouta le blond confirmer ses soupçons, mettre en lumière un certain nombre de questions, mais également en poser de nouvelles. Un sentiment étrange le prenait à la gorge, ça voulait aussi dire que Misha lui avait ouvertement menti alors qu’elle avait promis de, soit lui dire la vérité, soit lui dire qu’elle ne pouvait pas être honnête. Si elle avait le malheur de recroiser sa route, il lui expliquerait certaines choses qui ne lui plairait sans doute pas : « D’accord Atkins, je vois. Ça fait beaucoup à encaisser. » Il n’avait qu’une hâte, rentrer en parler avec Valérian, ça pouvait radicalement changer l’équilibre du NML de savoir ça. Eux qui pensaient être bien, que tout allait s’arranger et progressivement se calmer. Savoir qu’un groupe puissant envoyait régulièrement du monde explorer cet endroit, ça ne le rassurait pas.

Anton revint sur les brèves descriptions donnés par Zack, l’une l’interpela plus que les autres. « Un pôle scientifique tu disais ? Pourquoi faire ? Genre ils ont un labo ? » Peut-être qu’ils cherchaient un traitement contre les zombies ? Ce serait presque cliché de penser cela, mais si Zack prenait la peine d’en parler, alors c’est qu’il y avait une raison non ? Le pole militaire ne semblait guère surprenant et le fait qu’ils soient sur une ile pouvait bien justifier que les gens s’étaient laissés aller à un confort, hors du temps.

Anton avait encore beaucoup d’autres questions, il avait toujours des questions à ce sujet. Mais la première lui venant à l’esprit, la plus importante était celle-ci : « Tu saurais me donner le nom de l’île en question ? » Connaitre le nom permettait de connaitre la localisation, en admettant qu’il ne lui mente pas, mais il n’avait aucune raison de le faire. Anton caressa encore l’idée de lui arracher quelques réponses de force, il se pensait largement en mesure de dominer le blond et d’extraire la moindre parcelle de vérité. Mais, par égard pour Kara, il ne le ferait pas.

Que voudrait exactement Zack en échange de ses réponses ? Il ne lui avait pas encore dit, en espérant qu’il soit capable d’avoir un prix raisonnable, ça serait vraiment dommage de devoir lui refuser avec violence s’il se montrait trop gourmand et qu’il voulait plus que ce qu’il serait prêt à faire et de ce qu’il avait déjà proposé.

Il était attentif à chacune de ses paroles, Anton, et sans doute aurait-il été aisé de lui mentir, de lui balancer des informations complètement erronées, mais ce n'était pas dans l'intérêt du grand blond et, à dire vrai, il se foutait royalement de ce que son vis-à-vis pourrait faire de ces informations. Certes, il y avait quelques personnes sur cette maudite île qu'il avait appris à respecter, mais leur sort ne l'importait pas plus que cela. Plus maintenant que t'as trop perdu pour te permettre de vouloir préserver encore une autre vie que la tienne. Quoi que, même la tienne, y a de ces fois où t'en as rien à foutre. Et pourtant il était toujours là, s'efforçant de se traîner chaque jour sans aucune raison viable. Laissant le temps à l'autre d'intégrer les informations, il tirait tranquillement sur son cancer en stick, ses prunelles avisant par moments ses mains pour s'assurer qu'il n'envisageait aucune attaque surprise. La question posée le fit hocher la tête. « Ils cherchent un vaccin. » Réponse brève qui se suffisait pourtant à elle-même. Il n'en savait pas beaucoup plus sur le sujet, n'ayant que les informations que les civils de l'île avaient bien pu lui communiquer, eux-même sans doute pas au courant de tout ce qu'il se jouait là-bas.

Une nouvelle question fusait, bien plus directe que ce qu'il avait pu dire jusqu'alors. Le nom de l'île. Une information que l'ancien homme d'affaires avait, évidemment, mais est-ce que le simple fait que le type ait aidé à le faire passer pour mort et ainsi lever la prime suffisait à ce qu'il donne une telle indication ? Anton avait proposé de le tenir au courant de ce qu'il se disait à son sujet au No Man's Land, sûr que cela faciliterait ses mouvements, mais il avait autre chose en tête pour l'instant, quelque chose qui lui importait bien plus que ce qu'il se disait dans ce foutu entrepôt. Quelque chose de plus, comme un gage de bonne foi supplémentaire. Du donnant donnant. N'était-ce pas ainsi que les choses avaient toujours fonctionné ? Hormis pour les idiots trop simplets qui étaient de bons samaritains sans doute crevés depuis longtemps, évidemment.

Une dernière bouffée sur sa clope avant qu'il ne l'écrase sous son pied, se foutant pas mal de laisser le mégot traîner ici considérant le fait qu'il ne s'y éterniserait pas, et il replantait son regard clair sur le brun. « Je pourrais te le donner, mais j'ai une condition » commençait-il de cet air sérieux. Malgré la pointe de condescendance dans son ton, ses prunelles témoignaient de la gravité de la demande et, surtout, du fait qu'il lui donnerait l'information s'il accédait à sa condition. Pas d'entourloupe, pas de mensonges. « Je veux voir Kara. On se fixe un point de rendez-vous d'ici quelques jours, vous venez uniquement à deux. Et je te donnerai le nom de l'île. » Plutôt honnête, comme proposition, et il tiendrait parole si l'autre en faisait de même.

Atkins lâcha les mots sur l’utilité du pôle scientifique… Anton le regarda d’un air circonspect avant de se rendre compte de ce que cela pouvait impliquer. Ils cherchaient, certes, mais pour qu’il y est une cherche, il fallait que des raisons les poussent à chercher, c’est qu’à un moment, ils devaient penser à une base immunisante… Laquelle par contre ? Un humain ? Un animal ? Après tout les animaux ne se transformait pas en zombie… ça pouvait être possible… Le policier murmura autant pour lui que pour le blond. « Un vaccin… pas pour ramener les morts j’imagine. Pour nous empêcher de nous transformer. »

Puis il releva la tête avant de réfléchir à la proposition du blond, de lui ramener Kara, pour qu’il s’assure de son honnêteté. L’espace d’une seconde, Anton eut envie de lui rétorquer que non, ça ne lui convenait pas, que l’autre devrait se mettre à table sous peine de passer un très mauvais moment. Mais vu ce que la blonde était prête à faire pour garder son ami en vie et en bonne santé. Le torturer ne serait pas la meilleure des options. Donc, après une longue réfléxion, le flic finit par dire : « ça me semble être un deal acceptable Atkins. »

Anton fit un calcule mentale rapidement dans sa tête, tachant de trouver le bon temps pour pouvoir s’organiser et prévenir Kara… En soit, il aurait presque pu aller la chercher et la ramener aujourd’hui, mais ça commençait à faire beaucoup. Non, il valait mieux souffler et préparer le prochain entretient : « On peut se retrouver ici, dans… deux jours ? » Anton se leva, pour se préparer à partir, il en avait assez pour aujourd’hui. Simplement, alors qu’il était en train de s’epousté, Anton eut un regard pour son comparse :

« Atkins, j’ai assassiné un mec pour te sauver le boule, Kara te le confirmera. J’espère que tu pourras m’en dire plus au sujet des remnants, des noms, des rôles, tout ce dont tu te souviens. » Une espérance ? Non, c’était une exigence de sa part.

« Deux jours. »Il sortit du bâtiment sans se retourner, voilà qui allait faire très plaisir à Kara et tout ce qu’il avait appris ferait aussi plaisir aux exilés. Voilà une journée productive s’il en est. Il n’avait plus qu’à retrouver la forgeronne et à lui raconter qu’il avait croisé et la ramener ici pour qu’il y est des retrouvailles émouvantes entre les deux aryens… Qui aurait cru qu’il se réjouirait de ça un jour ?