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Not today.

Mar 16 Juin 2020 - 12:14


Mi-février 2020
Lake City – Seattle



Accepter de partir et laisser derrière lui cet endroit où il avait sans doute trop naïvement remis tous ses espoirs n'avait pas été facile, loin de là même. Le blond y avait était resté de longues semaines, attendant le potentiel retour des siens, fouillant du mieux possible le quartier de Rainier Valley pour essayer de trouver des traces de leur passage. L'espoir n'était jamais bon, il n'était qu'une illusion qui, si elle apportait un peu de baume au cœur, n'était plus un luxe que pouvaient se permettre les survivants de cette nouvelle ère. Nul doute que son attachement pour eux tous avait pesé dans la balance, parce-que s'il n'était pas le plus fréquentable éthiquement parlant, il n'en restait pas moins un homme de parole, loyal et suffisamment réfléchit pour apporter un certain équilibre à ceux qui l'entouraient. Il aurait donné sa vie pour eux, avait même déjà manqué d'y passer à de nombreuses reprises afin de les protéger, sans même une once d'hésitation. Mais se sacrifier pour des fantômes n'était pas une option acceptable alors, après que Horacio lui ait fait part de la prime sur sa tête, il y avait un peu plus d'un mois de cela, le grand blond avait agi avec cette froideur dont il pouvait faire preuve, de sorte à se préserver lui : il avait réduit l'espoir à néant. Ni plus ni moins. Laissé derrière lui les souvenirs, l'affection, tout ce qui pouvait faire de lui un humain, tout pour lui permettre de survivre un jour de plus.

Les temps étaient difficiles, l'hiver avait été bien trop rude. Sa jambe brisée de longs mois plus tôt malmenée par son mode de vie en mouvement constant. Il y avait de ces jours où elle le lançait plus que d'autres. Aujourd'hui en faisait partie. Sans doute avait-il été trop optimiste, ce matin-là, en quittant Kirkland avec l'optique d'y être rentré au soir, forcé de constater que s'il y avait des jours avec, celui-ci était définitivement un jour sans. Réalité qui l'agaçait au plus haut point, surtout considérant cette foutue prime et le fait qu'il était présentement plus proche de Seattle qu'il ne l'avait depuis son départ du Sud de la ville un bon mois plus tôt. A trop jouer avec le feu, tu vas finir par te brûler les ailes. Pensée qui, étrangement, le mettait en colère bien plus qu'elle ne l'effrayait, éveillant une rage envers sa propre incapacité à avoir vaincu la Mort lorsqu'elle s'en était prise aux siens. Mourir ne lui faisait ni chaud ni froid, pour autant, il gardait cette volonté de vivre relativement incompréhensible, même pour lui. Hors de question de se laisser crever après s'être battu aussi longtemps, après avoir tant perdu, il devait se tenir debout pour ceux qui ne le pouvaient plus, porter ce putain de fardeau comme un chemin de croix. C'était ça son purgatoire : respirer un jour de plus en vivant avec la réalité qu'il n'avait pu sauver personne. Qu'ils n'étaient plus parce-qu'il n'avait pas pu les protéger.

À trop vouloir tirer sur la corde cependant, omettant presque le fait qu'il n'était qu'un humain parmi tant d'autres, avec ses forces et ses faiblesses, le quarantenaire ne pouvait empêcher le destin de s'élever sur son chemin, le remettant à sa place sans la moindre foutue empathie. Tout comme lui en était dénué. Douce ironie. Il s'était retrouvé à devoir fuir un petit groupe de macchabées, sa jambe malmenée ayant visiblement décidé qu'elle ne serait plus de la partie et qu'il devrait se débrouiller seul. C'est au milieu de la rue qu'elle avait plié sous son poids, le faisant s'étendre de tout son long sur le bitume. Si ses mains avaient partiellement amorti le choc, désormais discrètement écorchées par des débris de verre qu'il n'avait pu éviter, sa tête n'avait pas été complètement épargnée. Il pouvait sentir sa tempe le lancer, la chaleur du sang poisseux qui parsemait sa tignasse. Sans doute pas grand chose, mais assez pour le sonner une seconde. Pour autant, il sentait encore plus la présence du cadavre juste derrière lui, celui qui un court instant plus tard attraperait sa jambe.

Instinctivement, il avait essayé de le dégager, laissant filer un juron en sentant sa jambe trop douloureuse pour y parvenir. Se servant de celle qui était intacte, il refilait un coup direct dans le menton du décharné, se tournant pour lui faire face en récupérant rapidement son couteau. Avec ses mains écorchées, il ne suffisait que d'un mauvais calcul pour qu'il passe de l'autre côté. Un tout petit mauvais calcul. Pas le temps de tergiverser cependant, le mort revenait déjà à la charge. L'instant d'après il gisait sur lui, sans vie. « Putain de merde » grinçait-il, repoussant prudemment la carcasse sur le côté avant d'aviser ses mains. Rien d'alarmant, pas vrai ? Pas autant que ce mouvement qu'il percevait du coin de l’œil. Un type était là, un peu plus loin, à le fixer. Il semblait jeune, complètement abruti par la scène qu'il venait de voir, ne sachant visiblement pas s'il devait filer ou approcher. Zack, lui, savait. « Eh toi ! Tu peux m'aider ? Je crois que ma jambe a lâché... D'autres vont arriver. » Demander de l'aide lui coûtait sérieusement, mais il y avait une autre raison à cela : ce type avait vu son visage. S'il connaissait son nom, s'il avait connaissance de l'avis de recherche... Il faisait une proie facile là, en apparence du moins, mieux valait qu'il puisse avoir l'autre à une proximité suffisante pour se défendre s'il le fallait. « S'il te plaît » ajoutait-il, jouant de cette expression presque implorante qu'il savait adopter. Manipuler pour sauver sa peau, jouer au type sympa qui n'avait rien derrière la tête, qui demandait simplement un peu d'aide, ses doigts planqués à quelques millimètres de la crosse de son magnum, juste au cas où.
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Re: Not today.

Mar 30 Juin 2020 - 0:18


Les portes de Seattle. Il y est enfin parvenu. Le chemin de la veille a été éprouvant, usant jusqu’à la moelle. Otis a passé la nuit dans un vieil appartement miteux et moisi par l’humidité. Trempé, il s’est réveillé dans des vêtements encore humides. Et bien qu’il ait changé de tenue une fois levé, il a toujours la désagréable sensation d’être mouillé. Il a mal dormi, comme chaque nuit depuis qu’il erre seul dans ce dédale chaotique et hivernal. Zoé est morte depuis plusieurs semaines. Son visage hante les quelques heures de sommeil que le métis parvient à s’octroyer. Trouver un abri sûr se révèle bien plus difficile. Avec la rousse, tout était tellement plus simple. Elle savait se débrouiller, trouver les mots pour l’encourager, nouer un contact chaleureux avec les inconnus qu’ils croisaient…

Aujourd’hui, Otis se contente d’avancer là où ses jambes veulent bien le mener. Il s’arrête généralement lorsqu’il est à bout de force, après d’interminables heures de marche. Pour les refuges qu’il peut trouver, il n’est pas trop regardant, malgré ses tocs qui reviennent constamment ces derniers temps. Combien d’appartements ou de maisons, n’a-t-il pas remis en ordre depuis ? Des dizaines, qu’il a rangé consciencieusement. Et c’est ce qu’il a fait, encore, ce matin-là. Après avoir plié avec soin tous les vêtements que contenait une immense armoire et avoir pris ceux qui pourrait lui aller, le dessinateur se décide enfin à sortir de sa cachette. Il jette un œil en l’air, le ciel est menaçant, il se pourrait qu’il pleuve bientôt. Heureusement, il a réussi à dénicher un vieux k-way il y a quelques temps. La veste faite pour le protéger de pluie est pas mal usée mais c’est mieux que rien.

Sac sur le dos, il referme enfin la porte de la maison derrière lui. Après trois tentatives, c’est la bonne. Cette fois, il ne se retourne pas pour pousser la porte à nouveau et aller vérifier qu’il a bien rangé les affaires qu’il a utilisées durant son court séjour ici. Il se remet en route pour le centre de Seattle. C’était leur but à Zoé et lui, avant qu’elle ne soit emportée par une fichue pneumonie…

C’est à elle qu’il pense alors qu’il déambule dans une rue déserte, le regard vide. Préoccupé par ses sombres pensées, il ne remarque pas tout de suite l’agitation soudaine dans la rue perpendiculaire. C’est en faisant quelques pas de plus qu’il aperçoit cet homme en proie à un rôdeur. Il se fige alors, ne sachant pas ce qu’il doit faire. Intervenir ? Il en est incapable, la peur s’éprend de lui bien trop vite pour qu’il puiss réagir. Il reste de marbre jusqu’à ce que l’homme parvienne à se débarrasser de son agresseur. Et alors qu’il s’apprête à faire demi-tour, ni vu, ni connu ; une voix l’interpelle. Le gars lui demande de l’aide. Le jeune homme hésite quelques instants. Il ne le connaît pas. Il ne sait pas s’il peut lui faire confiance…

Pourtant lorsque le blond finit par le supplier, Otis s’avance finalement pour l’aider à se relever. Tendant une main à l’autre, il le soutient ensuite. A quelques mètres de là, de nouvelles silhouettes décharnées apparaissent. « Je… Je sais où… Où on peut se mettre à l’abri. » Dit-il avec peine, sentant une certaine angoisse revenir. C’est toujours pareil lorsqu’il y a des morts dans le coin. Sans compter qu’il ne sait rien de cet homme… Intimidant qui plus est. « C’est par là. » Les deux hommes finissent par arriver à l’entrée de la maison, le plus jeune ouvre la porte avant d’aider l’inconnu à le suivre à l’intérieur.




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Re: Not today.

Dim 26 Juil 2020 - 23:35


Forcer sur sa jambe et essayer de se tirer seul aurait été une option, sans doute pas la plus acceptable qui soit, mais elle pouvait être envisageable. Laisser filer cet inconnu un peu plus loin qui avait vu son visage l'était cependant un peu moins. Avec l'annonce de sa tête mise à prix, le quarantenaire avait dû redoubler de vigilance, même si les survivants qu'il croisait pouvaient paraître complètement inoffensifs. Si sa jambe était l'une des raisons les plus évidentes de son interpellation, celle de voir ce que le type savait potentiellement sur lui était bien plus importante à ses yeux. Et peut-être ne savait-il rien, auquel cas il pourrait réellement souffler, bien qu'il n'avait aucunement l'intention de rester trop longtemps dans le coin, pas alors que quelqu'un l'avait vu ici.

S'il s'était attendu jusqu'à la dernière seconde que l'autre fasse demi-tour et le laisse planté là -ce qu'il aurait parfaitement pu comprendre au vu du chacun pour sa gueule qu'imposait le monde dans lequel ils évoluaient-, il fut agréablement surpris de le voir venir doucement jusqu'à lui. Mal assuré, trop hésitant, mais au moins il approchait. Attrapant cette main tendue sans se faire prier, adressant à l'autre le regard parfaitement feint de celui qui était passé trop près de la mort, il soufflait un bref « merci ». A peine fut-il sur pied que le jeune affirmait savoir où être à l'abri. Une inspiration de la part du plus grand qui hochant la tête. Y avait-il d'autre choix ? Il pouvait le suivre, n'était de toute façon en état pour réellement faire la tête de mule et imposer sa volonté alors que les cadavres étaient si proches, mais il resterait sur ses gardes. Rien ne lui promettait que le brun ne l'emmenait pas précisément dans la gueule du loup. Rien.

Soutenu par le plus jeune, tous deux parviennent à semer une partie des morts avant d'arriver enfin à l'endroit indiqué par le concerné. La douleur dans sa jambe se fait de plus en plus ressentir, le poussant à s'appuyer contre le mur le temps que la porte soit ouverte, ce qui ne l'empêche pour autant pas de zieuter attentivement tant les environs que les actes du survivant. Il a l'air franchement nerveux, sans doute même plus que lui, comme si tomber ainsi sur un inconnu éveillait une angoisse viscérale qui, pourtant, était toute légitime. Zack devait-il réellement s'en méfier ? Le jeune ne lui avait même pas demandé de lui refiler ses armes ni quoi que ce soit dans ce goût là, comme s'il n'était même pas vraiment conscient des dangers. À nouveau épaulé par lui, l'ancien homme d'affaires entrait dans la maison, ses prunelles claire détaillant les lieux à la recherche du moindre signe de vie.

« C'est chez toi ? L'endroit est sûr ? » demandait-il, un brin de nervosité perçant dans sa voix. Nervosité qui était surtout là pour faire écho au stress du jeune. Lui faire croire qu'il n'était pas le seul à être inquiet, pas le seul à risquer sa vie dans le coup. Évidemment qu'il n'était pas le seul, mais le blond avait appris à aborder chaque situation avec une froideur qui lui avait permis d'échapper à la mort à de nombreuses reprises. Bien sûr, Atkins restait humain, il y avait eu de ces fois où il avait perdu son sang-froid, où il avait manqué d'y passer, mais aujourd'hui ne ferait pas partie de ces fois là. Posant son regard sur l'autre, il déglutissait avant de forcer un bref sourire. « Je ne sais pas comment te remercier... Qui sait ce qui serait arrivé si tu n'étais pas venu. » La finalité tragique semblait évidente même s'il ne l'avait pas vraiment envisagée mais qu'importait au fond, l'autre était venu et c'était ce qui importait en l'instant. « Je m'appelle Irving » ajoutait-il en un nouveau sourire reconnaissant, espérant briser un peu la glace pour voir à qui il avait affaire.
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Re: Not today.

Mar 11 Aoû 2020 - 22:01


Il ignore pourquoi il fait ça. Il aurait pu s’en aller tout simplement et laisser cet homme à son sort. Mais le métis s’en serait voulu, probablement. Alors il ne réfléchit pas si longtemps que cela, finalement, allant porter secours à cet inconnu. Et en peu de temps, le duo quitte la ruelle où des râles sourds résonnent déjà. La peur au ventre, Otis avance aussi vite qu’il peut, soutenant le blond pour ne pas qu’il s’écroule. Il grimace. Il tient bon, pourtant.

Ils parviennent rapidement à la maison où le dessinateur s’est reposé quelques jours. Avant d’entrer, l’homme lui demande si c’est chez lui, si l’endroit est sûr. Il y a de la nervosité dans sa voix, ce qui n’arrange en rien le stress du plus jeune. Mais alors qu’il referme la porte derrière lui, il tente un sourire quelque peu forcé. « Je me suis posé là les jours précédents. Ça ne craint rien. » Explique-t-il alors, se voulant rassurant. Il espère que les rôdeurs ne les ont pas vu entrer là. Il va falloir qu’ils soient discrets pour ne pas être repérer. C’est surtout ça qui inquiète l’artiste, malgré la mine impressionnante du grand gaillard qui se trouve face à lui. Tout en l’aidant à rejoindre le canapé du salon, Otis se dirige jusqu’à l’une fenêtre pour tirer discrètement le rideau. Il jette un bref coup d’œil dehors, apercevant trois ou quatre décharnés qui semblent tourner en rond. Et quand l’autre l’interpelle, lui expliquant qu’il ne sait pas comment le remercier, il place son index sur ses lèvres. « Ils nous ont suivis jusqu’ici. Mais ils n’ont pas l’air de savoir où nous nous trouvons. » Mais c’est sûrement plus prudent s’ils chuchotent. Alors quand le dénommé Irving se présente enfin, le métis s’avance un peu plus vers lui avant de lui répondre « Moi, c’est Otis. »

Il reste debout quelques instants, fuyant les yeux qui l’observent. Il ne sait pas quoi dire, ni quoi faire. Il pourrait partir et fausser compagnie à cet inconnu. Mais les morts dehors, lui rappellent qu’il est peut-être mieux ici. Ou pas. Zoé aurait tout de suite senti s’il fallait quitter la maison ou pas. Elle aurait su s’il était digne de confiance. Lui, ne sait pas. Il hésite avant d’enlever son sac à dos. Il l’ouvre avant d’en sortir une bouteille d’eau. Il la tend à Irving en se contentant d’un simple « Tiens. » Une fois la bouteille entre les mains de l’homme à la carrure imposante, il ose croiser ses yeux avant de bafouiller quelques mots « Les… Les morts… Ils… Ils ne t’ont pas fait de ma… Mal ? » Il n’a pas l’air d’avoir été mordu mais il préfère en être sûr. Mais pourquoi, alors, a-t-il des difficultés à marcher ? « Tu… Tu as mal quelque part ? »




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Re: Not today.

Ven 21 Aoû 2020 - 17:38


A en croire les paroles du jeune, le coin était sûr pour l'instant, du moins vide de tout macchabée et, a vu du silence qui y régnait, il y avait fort à espérer qu'il n'y avait pas autre âme qui vive ici. Un bref sourire avait étiré ses lèvres avant que le concerné ne l'aide à aller jusqu'au canapé, Atkins s'y installant prudemment sans retenir une profonde inspiration qui ne masquait pourtant pas la brève expression de douleur qui avait étiré ses traits. Lui qui pensait que sa jambe en aurait terminé de le mettre à mal n'avait désormais pas d'autre choix que d'accepter que, une fois encore, son corps ne suivait pas toujours le mouvement de sa volonté de survie. Sans doute aurait-il pu s'en tirer seul tout de même, se traîner difficilement dans un lieu plus ou moins sûr en attendant que les cadavres se lassent et s'en aillent, mais l'idée de laisser filer ce survivant alors qu'il l'avait vu, considérant la prime sur sa tête, n'était pas acceptable. Pas tant qu'il n'en saurait pas d'avantage sur lui et les informations qu'il avait potentiellement à son égard. Hochant simplement la tête au chuchotement du métis concernant les morts, il soufflait un « enchanté, Otis » agrémenté d'un sourire qui témoignait de sa reconnaissance. Pas le plus joyeux, loin de là, mais qui pouvait encore se targuer de l'être réellement dans ce monde ?

Se calant un peu mieux dans le canapé, ne se formalisant pas des quelques perles de sang que laissaient ses mains légèrement blessées sur le tissu poussiéreux, le grand relevait le nez vers l'autre, apercevant cette bouteille d'eau tendue. Et avec prudence, sans geste brusque, il la prenait, le remerciant avant d'en prendre une gorgée. Il n'avait pas l'air très rassuré, le jeune, en témoignait sa manière de bafouiller, mais Zack était pour le moment incapable de connaître l'origine de cette anxiété. Était-ce parce-qu'il l'avait, d'une manière ou d'une autre, reconnu, ou agissait-il toujours de la sorte face à des inconnus ? Secouant la tête, il refermait la bouteille d'eau en affirmant un « je ne suis pas mordu, si c'est la question ». Les cadavres ne l'avaient en effet pas mordu, c'était un fait, mais il n'allait pas bien pour autant. Et sans doute que son état prouvait clairement ce fait même s'il n'était de toute évidence pas à l'article de la mort.

La nouvelle question d'Otis le poussait à aviser ses mains, un soupir filant entre ses lèvres. « Mes mains et ma tête ont un peu morflé à cause de débris de verre mais ce n'est pas grand chose. » Ou en tous cas, ces points seraient les plus simples à désinfecter et à se rétablir. Sa jambe en revanche... « Ma jambe par contre... elle a été cassée il y a quelques mois. Une mauvaise chute. Je pensais que ça irait mais en perdant l'équilibre tout à l'heure on dirait que la douleur s'est réveillée » expliquait-il en affichant volontairement cette mine inquiète bien que, tout au fond, l'agacement l'animait bien plus que la peur. « J'imagine que je vais devoir éviter de forcer dessus sur les jours à venir. » Sans doute faudrait-il au moins cela s'il voulait repartir plus tranquillement plutôt que de boiter bêtement dans les rues en aggravant son état. « Tu pourrais m'aider avec ça ? » demandait-il, chuchotant toujours, en désignant ses mains. « J'ai ce qu'il faut dans mon sac. » Preuve qu'il ne lui prendrait pas toutes ses possessions. Abuser de son temps était déjà suffisant même si le quarantenaire n'en culpabilisait pas le moins du monde : il devait en savoir un peu plus sur lui. Au vu de ses mots, il y avait fort à parier qu'il voyageait seul. Peut-être d'autres survivants l'attendaient-ils quelque part, mais il avait parlé en son unique non en affirmant être resté dans cette maison les jours précédents alors sans doute n'y avait-il pas à craindre d'autres arrivées pour l'instant.
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Re: Not today.

Sam 26 Sep 2020 - 19:00


Otis ne parvient pas à calmer cette angoisse contre laquelle, il peine à lutter. Entre la troupe d’infectés au dehors et le regard de cet inconnu fixé sur lui, ses mauvais démons dont difficilement contrôlables. Il prend une profonde inspiration avant de se dire que cet homme ne doit pas être si méchant que ça. Il s’en serait déjà pris à lui sinon, nan ? Mais peut-être qu’il est simplement trop affaibli pour le faire ? Difficile à dire. Zoé aurait su, elle. La jeune femme était douée pour se faire un avis sur les survivants égarés qu’ils rencontraient au gré de leurs déplacements. Elle savait à qui faire confiance ou non. Seul, le dessinateur ignore ce qu’il doit faire, regrettant déjà d’avoir porté secours au blond…

Le métis se sent mieux lorsque l’autre homme lui affirme qu’il n’a pas été mordu. Un problème en moins à régler. Otis jette un nouveau coup d’œil dehors. Les morts semblent s’éloigner et c’est un soulagement pour le plus jeune. Il retire le rideau avant de se retourner une nouvelle fois vers l’inconnu. Quand il désigne ses mains et sa tête, l’artiste remarque effectivement plusieurs marques de coupures. Il lui explique ensuite s’être cassé la jambe quelques mois auparavant et que la douleur est revenue, qu’il devra éviter les efforts inutiles durant les jours qui vont suivre. Le jeune homme affiche une légère moue, désolé pour cet homme.

Quand il lui demande de l’aider pour ses blessures aux mains, Otis reste méfiant. Il hésite un peu avant de finalement s’approcher, saisissant le sac qu’on lui désigne. Il en sort des compresses, un antiseptique et des bandages. Il s’installe finalement à côté de l’homme, toujours un peu nerveux et faisant de son mieux pour fuir son regard. Ses mains tremblent légèrement quand il déchire l’emballage de la compresse pour l’imbiber de désinfectant. Doucement, il vient saisir la main du blond avant de nettoyer les petites plaies qui s’y trouvent. Une fois que c’est fait, il fait de son mieux pour appliquer la bande autour de la main blessée, s’y prenant à plusieurs reprises tant il est tendu. Il refait la même chose sur l’autre main avant de finalement relever les yeux. « Tu… Tu as quelques coupures sur la joue et le haut du crâne. » Attendant l’approbation de l’homme, il prend une nouvelle compresse avant de venir appliquer un peu de désinfectant sur les plaies. Il commence par le front puis avec toujours la même douceur, il s’attelle aux plaies sur sa joue. Contraint de croiser le regard azuré en face de lui, il sourit légèrement. Cela a l’air d’être superficiel. « Tu… Tu as eu de la chance. Ce n’est rien de grave. » Il referme la bouteille d’antiseptique avant de tout remettre méticuleusement dans le sac. Il s’applique, rattrapé subitement par ses tocs. Puis il replace finalement les affaires du blond exactement où elles étaient. Il revient s’asseoir à ses côtés, osant demander « Tu as faim ? Je peux préparer quelque chose si tu veux ? »




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Re: Not today.

Jeu 5 Nov 2020 - 20:56


Il était plutôt comique de voir à quel point certaines personnes étaient faciles à cerner. Il suffisait parfois de simplement porter attention à leurs gestes, leur attitude, d'être un minimum observateur pour pouvoir jauger l'être face à soi. Et de ce que le quarantenaire pouvait en supposer, l'autre survivant n'était clairement pas le plus à l'aise avec sa présence. Trop tremblant, regard fuyant, signes évident de sa nervosité. Il n'avait pas l'air dangereux au premier abord, et il y avait fort à parier que si le blond haussait le ton, le jeune n'en mènerait pas large. Ou alors il virera dingue et te sautera à la gorge. C'était une possibilité, tous les vivants restants rendus bien trop imprévisibles, mais il semblait qu'à l'inverse du frisé, Atkins savait cacher son jeu et donner l'air du type digne de confiance. Il l'était, cela dit, mais encore fallait-il mériter cette confiance, et cela demandait un temps qu'ils ne pouvaient plus se permettre de prendre dans ce monde. Pour autant, en l'instant, le plus âgé se devait de lâcher un peu de lest sur sa méfiance habituelle, juste assez pour laisser l'autre s'occuper de ses plaies et lui soutirer quelques informations tout en restant tout de même sur ses gardes.

Prunelles claires fixées sur l'autre et ses gestes peu assurés, l'ancien homme d'affaires l'avait laissé panser ses mains, soupirant doucement. « Ce n'est pas rassurant de se dire que même de si petites blessures peuvent nous coûter la vie désormais... » disait-il songeur, dans le simple but d'atténuer un peu l'anxiété du plus petit et ainsi d'avoir par la suite une discussion plus ouverte. Par ces mots, il faisait directement référence au fait qu'un simple contact entre une blessure et un cadavre pouvait faire basculer la balance du mauvais côté. Ses mains soignées, il arquait un sourcil aux propos de son vis-à-vis, portant instinctivement les doigts à sa joue avant de se raviser, préférant ne pas risque de dégueulasser immédiatement les bandages sur ses mains. « Tu veux bien ? » demandait-il à son cadet qui ne tarda pas à s'atteler à la tâche avec la même prudence qu'auparavant. Captant son regard puis son sourire, le blond en avait esquissé un à son tour, hochant la tête aux paroles d'Otis. « Merci » soufflait-il en le regardant remettre minutieusement chaque élément dans a trousse puis son sac, ce dernier se retrouvant posé à l'endroit exact où il avait été auparavant. Lui-même n'était pas aussi toqué à proprement parler, mais il était à cheval sur l'ordre, son appartement d'avant en était une preuve évidente, alors il les remarquait, ce genre de choses.

« Si tu proposes, pourquoi pas » répondait-il quant au fait de manger quelque chose, adressant un nouveau sourire au plus petit assis à côté de lui. Presque trop serviable, le jeune. Ou peut-être juste que quand toi t'es sympa, tu sais que t'es pas pleinement sincère, alors tu te méfies de tout. Probablement. Se levant à son tour afin de suivre son sauveur, Zack jetait un bref coup d’œil par la fenêtre. Quelques morts se traînaient encore dehors mais le plus gros de ceux qui les avaient suivi jusqu'ici s'étaient en allés, sans doute attirés par quelque chose de plus intéressant. Se détournant de sa contemplation, il inspirait, retournant vers Otis. « Tu n'es resté que temporairement ici donc ? Tu n'as pas l'intention d'y rester plus longtemps ? » Faire la discussion, connaître les plans du jeune. Avait-il un groupe qui l'attendait quelque part ou se contentait-il d'errer à la recherche de Dieu savait quoi ? Sans doute de rien de précis, comme la plupart des survivants. Comme toi. « Je ne reste moi-même que rarement au même endroit pendant trop longtemps. Avec tout ça... on est plus en sécurité nul part » ajoutait-il, l'esquisse d'un sourire triste et résigné étirant ses lèvres. De la poudre aux yeux, mais il savait en jouer. Il y avait longtemps qu'il s'était fait une raison et accepté le fait qu'aucun lieu n'était plus sûr qu'un autre.
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Re: Not today.

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