Katherine Baker: ''Aussie Strong''
Ven 26 Juin 2020 - 15:08
Débrouillarde Indépendante Adaptable Ingénieuse Calme Opportuniste Téméraire Méfiante Secrète Instable | Comme s’il avait eu une sorte de prémonition, Brady m’a donné une belle arme avant de partir, au cas où j’aurais des ennuis avec les autorités américaines. Mon fidèle Glock 19, pistolet qui ne me quitte jamais. J’ai également entre les mains une machette, que j’ai ‘’emprunté’’ sur le bateau philippin. Et sur moi, je cache un surin, objet dont j’ai appris la fabrication en prison. Il suffit d’avoir un peu d’imagination car entre des mains habiles, tout peut devenir une arme. Si je ne parle pas, vous pouvez me prendre pour n’importe quelle Américaine de classe moyenne. Mais je me démarque sur certains points. Je suis incapable de me défaire de mon accent australien. Mais il parait que ça ajoute à mon charme. Sinon, si vous doutez encore, descendez vos yeux de mes 1m88 jusqu’à ma cheville gauche (mais pas trop longtemps) vous y trouverez mon tatouage ‘’Aussie Blood’’, un souvenir fait au centre par Crystal, une artiste incroyable. Dans le même ordre d'idée, sur mon poignet vous y trouverez l'inscription ''Straya'', et j'en suis fière. En raison de mon tempérament en peu nomade, j’essaie de voyager le plus léger possible. Je possède un bon sac à dos que j’avais avec moi à bord du bateau qui m’a amené aux États-Unis. J’ai également un peu de vivres et d’eau que je parviens à obtenir un peu partout, soit en les volant, en les échangeant ou via la générosité des gens que je rencontre. C’est fou à quel point beaucoup de gens sont prêts à aider une jeune femme seule. |
* Mais parfois, les opportunités s’accompagnent de certains risques. Et ces risques, je ne prends pas toujours le temps de les évaluer à 100%. Je n’ai pas souvent peur (j’essaie au moins de me convaincre), et parfois ça me coute cher.
* Quand on passe du temps en prison, on devient méfiant, c’est obligatoire. Je ne fais pas confiance aux gens facilement. Non seulement, j’aurais été trahi par le passé, mais quand on est enfermé, on surveille ses arrières, on rase les murs et on tient en compte que les gens sont fondamentalement mauvais. Est-ce que cette méfiance m’a empêché de rencontrer des gens exceptionnels? Bien entendu! Est-ce que cette même méfiance m’a empêché de me faire tuer? Sans l’ombre d’un doute.
* Le monde tel qu’il est aujourd’hui rend les gens dingue. Les humains deviennent froids, blasés, presque aussi vides que les carcasses. Je ne montre pas facilement mes émotions, je ne m’ouvre pas beaucoup. Je parle peu de mon passé, et c’est très bien comme ça.
* Encore une fois, cette situation joue sur beaucoup de gens, et a énormément d’impact. Je ne sais pas si c’est depuis l’isolement, la cavale, ou si c’est de croiser ces cadavres à chaque coin de rue, mais je ne suis pas un exemple de stabilité. Je ne reste jamais très longtemps au même endroit, à moins de circonstances exceptionnelles. De plus, je dis blanc un matin et vais dire noir le soir. Je dois absolument travailler sur cela.
* La détention vous apprend beaucoup de choses. L’une d’elle est la débrouillardise. En prison, vous n’avez rien. Vous apprenez à vous défendre, à obtenir ce que vous voulez de n’importe quelle manière, chacune plus originale que l’autre. Ceci est encore plus vrai dans un monde ravagé comme l’est le nôtre. Il faut trouver des vivres, des armes, un abri etc. C’est beaucoup plus facile quand on sait déjà s’y prendre.
* Je ne suis attaché à personne, je n’ai pas de lien avec personne. Je vois des gens morts, ou mourir autour de moi et me dis que c’est le processus normal des choses. Je ne manquerai à personne, et personne ne me manquera. Je n’ai pas besoin de personne….sauf peut-être Brady, il me manque mon petit bandit. Mais je ne me l’avouerai jamais, un peu de compagnie et de confiance ne fait pas de mal…
* Je suis une femme très adaptable. Après tout, si quelqu’un parvient à passer incognito avec un nom d’emprunt aussi ridicule que Mandy Horvath, c’est qu’elle est adaptable. Je me suis adapté à l’Oregon, et maintenant je m’adapte à ce chaos. C’est la vie des gens sur la route, il faut savoir faire avec la situation qu’on a.
* Ce n’est pas parce que mon passé est un peu trouble que je ne suis pas ingénieuse. Je pars avec une longueur d’avance bien entendu, parce que je suis Australienne. Je sais avoir de bonnes idées, et trouver le meilleur plan pour me sortir d’une situation fâcheuse. Après tout, je suis quand même parvenue à m’évader de prison (il y a certains détails que je vais taire, mais ça vous n’êtes pas obligé de le savoir). Je ne dis pas que mes idées fonctionnent toujours, très très loin de là.
* C’est difficile à croire, mais malgré tout ce qui se passe, je garde un tempérament très calme et calculé. Je ne montre jamais de la peur (même si intérieurement je suis terrorisée) ou de la panique (même si intérieurement je me sauverais en courant).
Comme je le dis souvent, nos expériences personnelles peuvent nous changer beaucoup. Avant de faire certains choix dans cette vie, je voyais la vie d’un positivisme désolant. La prison m’a montré que tout n’est pas noir, mais que tout n’est pas blanc non plus. Aujourd’hui, je dirais qu’il y a du gris pâle, et du gris foncé. Je suis pleinement consciente qui a fallu s’adapter et que la loi du plus fort domine. Ce n’est plus le temps de prévoir, de trop calculer, de planifier…il faut vivre au jour le jour et vivre à fond car nos jours sont comptés. De toute façon, je n’ai jamais été très douée pour planifier quoi que ce soit.
Il m’est devenu nécessaire d’écrire ces lignes une fois de temps en temps. Encore, cela m’aide à ne pas devenir complètement folle. Ce qui se passe en Australie, reste en Australie. De toute façon, ces pages vont servir à allumer mon prochain feu de camp pour faire cuire mon repas. Du moins, si je trouve quelque chose.
Je garde quand même de bons souvenirs de mon enfance malgré tout ce qui se passe en ce moment. Il est important pour moi de me remémorer ces instants pour ne pas devenir complètement folle. Je suis la fille unique d’Ivan Baker et de Samantha Wilder. Le premier était dans l’import-export et très fort sur la bouteille, tandis que la seconde travaillait dans la finance. Je n’ai pas eu l’enfance la plus malheureuse au monde, loin de là. On se rendait souvent à Sydney ou à Melbourne pour les vacances. Par chance, je ne subissais pas les effets toxiques des excès du père Baker.
Quand je dis enfance normale et sans encombre, c’est vrai. Tout allait normalement à l’école, j’avais quelques copines et je ne causais pas de problèmes. Si bien qu’un peu plus vieille, j’obtins un emploi comme barista dans un petit endroit chic de Brisbane et aménagea dans mon propre appartement.
Mais le salaire de barista ne me permettait pas de me procurer tout ce que je désirais. Voir tous ces gens dans de beaux vêtements, des bijoux de luxe et se payer des repas impériaux, ça fait envie. Mon petit ami du moment, Brady, me présenta à son groupe de copains, des types que le vieux Baker aurait jugé comme étant de la graine de bandits. Et bon sang qu’il avait raison. C’est avec eux que j’ai pris goût à l’argent facile. J’avais 17 ans, j’étais jeune et, comme beaucoup diraient, idiote.
Au début, c’était des petites combines. Nous étions plus un groupe de bras cassés qu’autre chose. On improvisait, sans véritable plan d’attaque. Des petits dépanneurs, des business locaux en périphérie de Brisbane, des trucs comme ça. Sauf une fois, une fois où tout a dégénéré. On avait vu beaucoup trop grand, on était encore une fois vraiment mal préparé, on était trop téméraire et impatient, le sang a fini par couler. Tout à dégénérer très rapidement. L’un des commis a fait un geste un peu trop brusque en ma direction. Tout ce bruit, cette panique cette agitation, c’était beaucoup. Le mec était sans doute terrorisé. Si bien que sous le coup de l’impulsion, j’ai tiré. Le projectile lui a traversé le ventre. J’ai encore des flashbacks, où je vois les gouttes de sang qui macule le comptoir et son corps qui tombe comme un pantin. C’est encore flou dans mon esprit.
Mais une chose en entraînant une autre, Nous avons été pris. Est-ce qu’un des copains de Brady m’a dénoncé, je ne sais pas. En raison de mon jeune âge, du fait que le mec sur qui j'ai tiré n'est pas mort et de mon joli minois, j’ai pu bénéficier de la ‘’clémence’’ du tribunal. La clémence de la justice australienne, on repassera. Avec tous les chefs d’accusations accumulés contre moi au fil du temps en faisant des liens entre les crimes commis, on m’a envoyé en centre de réadaptation pour jeunes délinquants. J’avais des circonstances atténuantes à cause de mon âge, mais on m’a clairement fait savoir que j’allais y être pour longtemps, et encore plus si je ne me tenais pas tranquille. J’ignore si, à cette époque, j’avais vraiment envie de me tenir tranquille. Une chose que je sais, c’est que les amis de Brady ont été envoyé au pénitencier fédéral et ont pris cher. Ils doivent bouillir de rage,s'ils sont encore en vie du moins.
Je ne veux pas raconter encore une fois en détail la vie en détention, mais une chose est certaine, c’est qu’une fille s’endurcie. Après 4 ans et demi de ‘’redressement’’ et vu ma bonne conduite, j’ai pu profiter d’un peu de clémence. On m’a laissé sortir sous prétexte d’aller voir mes parents, sous leur supervision, pour quelques jours. Leur bonne réputation au sein de Brisbane a beaucoup joué en ma faveur. Mai mon idée était déjà faite et au lieu d’aller voir le père Baker, j’ai été voir Brady. Il m’a organisé une petite croisière sur un cargo naval en provenance des Philippines. Et comme mon nom était connu ici et que personne de sensé ne m’aurais vendu le moindre billet d’avion, c’était la solution la plus rapide. J’avais en main de faux papiers au nom de Mandy Horvath, un sac à dos, une arme à feu et de nouveaux vêtements. J’ignore où il a dégoté tout ça, mais il me connait tellement bien mon chéri, il voulait être certain que je ne manquerais de rien. Lui va me manquer c’est certain.
La destination m’importait peu en fait. Le plus loin je me trouvais de l’Australie, le mieux je me portais et avec le casier que je traîne avec moi, mieux vaut ne pas trop faire la fine bouche et me tenir discrète. Le bateau a finalement arrêté au port de Portland, en Oregon. J’aurais préféré Los Angeles, mais bon on ne peut pas tout avoir quand on est en cavale. À partir de là, je savais que je devais me servir de ma débrouillardise développée en prison pour m’en sortir.
Après quelques mois, au début de 2015, je pu enfin m’installer un peu. Je me suis dégoté un job de barista (quelle ironie), une chambre de motel et je pu enfin commencer une nouvelle vie en tant que Mandy Horvath. Mais comme je n’ai pas le droit d’avoir une petite vie rangée à nouveau, l’automne 2015 arriva. Au début, je me disais que ce n’était que passager. Oh bon sang que j’avais tort. Avoir su, je me pose encore la question si le soleil de l’Australie me manque. Rien n’était grave au début, mais tout à dégénérer assez vite. Tiens, on dirait que ce n’est pas la première fois que je me dis quelque chose comme ça.
• Novembre 2015 / Portland, Oregon: Les médias parlaient de plus en plus, il y avait sans arrêt des alertes. Les gens racontaient des rumeurs : certains disaient que le gouvernement abattait les gens sans avertir, d’autres disaient que c’était une attaque terroriste. Je n’étais pas certaine du tout, mais ça ne sentait pas bon. Les gens étaient nerveux, la population s’agitait de plus en plus. L’Oregon semblait s’embraser. Appelez cela le réflexe d’une fille en cavale, mais j’ai pris mes affaires, volé une voiture et j’ai détalé comme un lapin. Mon objectif premier était d’aller en Colombie-Britannique. La traversée débuta quand même bien, mais Washington était déjà dans un chaos pas possible. Ma voiture me lâcha, les routes étaient bloquées…j’étais de retour à la case départ.
• Janvier 2016 / Spokane, Washington: J’avais toujours espoir de rejoindre la Colombie-Britannique. Mais tout était devenu incroyablement compliqué. Tout l’état semblait avoir été déserté. J’aurais tué pour avoir une carte de la région à ce point. C’était la première fois que mon statut d’étrangère devenait un sérieux handicap. Je me serais retrouvée les yeux fermés dans les rues de Brisbane. Alors il ne me restait pas vraiment d’autre choix que d’errer, en espérant être sur la bonne direction. Ramassant des vivres un peu partout et dormant dans certains bâtiments abandonnés, je faisais mon possible pour passer comme une ombre. J’étais en train de fouiller une pharmacie quand je les vis. Mon sang n’a fait qu’un tour dans mes veines. Moi qui étais convaincue que c’était comme une grippe. On se souvient toujours de ses premiers Réanimés. Cette pourriture, cette gueule à faire peur, ce vide dans les yeux qui renvoyait mon propre regard découragé, ça reste imprégné dans l’esprit. La femme avait ses vêtements en lambeaux, une partie du ventre pendant devant elle. La petite à ses côtés semblait s’en être mieux tiré, ne semblant pas trop déformée par la mort. Mon dégoût initial passé, je me demandais s’il était mieux de me défaire de ces horreurs ou de partir sans demander mon reste. J’ai fait ce que je savais faire le mieux depuis que j’ai quitté la maison de mes parents : fuir.
• Août 2016 / Ellensburg, Washington: Misère, je n’étais toujours pas en Colombie-Britannique après tout ce temps. J’avais abouti à Ellensburg, toujours dans ce cloaque qu’est l’état de Washington. Il me fallait vraiment une carte. Certaines choses étaient devenues habituelles pour moi au cours de mon errance. Plus de technologie, plus de commodité, plus d’eau chaude, des Réanimés un peu partout. Quand je peux les évités, je le fais. Je ne veux pas prendre de risques stupides. J’avais décidé de me poser un temps dans un coin un peu reculé de la ville, histoire d’évaluer mes options. Après être passée de petits camps à petits camps, de cachette en cachette, j'essayai de me trouver un peu de stabilité. Les seules rencontres que j’ai eu jusqu’à maintenant : des cadavres, animés ou non, des petits campements de fortunes et des gens solitaires. Les ressources se font de plus en plus rares, donc précieuses. Je nettoyai donc un petit entrepôt et en fit ma tanière : pas trop grand, une seule porte c’était amplement suffisant. Mais je payai pour mon manque de préparation. Au départ il était seul, puis le bruit en attira deux, puis quatre. Alors là, bravo Kath! Tu t’es mis dans de beaux draps. Je devais absolument sortir de là. Je pouvais me frayer un chemin à coup de machette, mais aussitôt que j’ouvrirais la porte un tant soit peu, ils en profiteraient pour se faufiler. Je tentai de réfléchir à un plan de fuite, quand mon salut arriva quelques heures plus tard, sous la forme d’un beau chevalier servant. Bon, il avait un fusil mitrailleur et une jeep au lieu d’une épée et d’un cheval mais, dans ma situation, je ne dirai pas non à de la compagnie qui ne veut pas ma mort.
• Avril 2017: Ellensburg, Washington. Les moments passés auprès de Sid, de son frère Brett et de son groupe ont été très enrichissants. Ils n’avaient rien de luxueux, mais leur installation était suffisante pour au moins dormir en paix. Nous étions une trentaine au total, incluant Sonya, la petite amie de ce cher Sid avec qui j’avais une bonne relation, très amicale. J’avais enfin trouvé un semblant de stabilité. Nous étions installés dans une sorte de parc d’attraction. C’était aussi magnifique que grotesque. On me donna quelques tâches simples, comme par exemple la surveillance des alentours. C’est comme ça que j’ai appris les rudiments de base des armes d’assaut. Je préfère quand même mon Glock. J’ai aussi appris les rudiments des sorties à l’extérieur, à savoir quoi prendre et la meilleure manière d’être efficace. Bref Sid et son groupe m’ont appris énormément de choses. Je ne sais pas si c’est mon karma ou ma personnalité qui me cause des problèmes, mais ça n’a pas duré. Lors d’une sortie, moi et Sonya étions sur le point de quitter le supermarché que nous avions fouillé, tout se passait bien. Ça été la première fois que je voyais une horde. Des dizaines et des dizaines de Réanimés, sortis de nulle part. J’ai su plus tard qu’on appelait ce phénomène, une horde. On aurait dit une nuée d’insectes ravageurs. Cela me donna une toute nouvelle perspective face aux Réanimés. On a pu s’en sortir, une chance.
• 28 Mai 2017: Ellensburg, Washington. Une chose que j’ai apprise avec le temps, c’est que le bonheur ne dure jamais bien longtemps. Ou bien, on reconnait le bruit qu’il fait quand il s’en va. Mais une chose était certaine, j’allais être confrontée à un tout nouveau genre de danger. La journée était humide, presque collante et tout était tranquille au parc d’attraction. Les murs tenaient bons, tout le monde fonctionnait sans relâche. Sid était même de bonne humeur! C’est pourquoi j’ai noté la date. Sonya et moi étions en train de surveiller la façade ouest du haut de la grande roue, quand une dizaine de véhicules approchèrent. À voir les étranges symboles sur les carrosseries, ce n’était pas une visite de courtoisie. Sonya sonna l’alerte 72 pour une attaque de pillards organisés. Je ne me souviens plus du nom de ce groupe, mais je sais qu’ils arrivaient à toute vitesse, et bien armés. Ils profitèrent d’une brèche pour entrer dans le parc et ouvrir le feu. Je ne savais pas si c’était une attaque au hasard ou bien une riposte, mais il fallait agir vite. Je suis resté à couvert et j’ai ouvert le feu avec mon arme d’assaut. Les balles sifflaient partout autour de moi, la plupart se fichant dans les pièces de métal des manèges. C’était le chaos en accéléré. Une vraie zone de guerre (du moins, j’imagine que ça doit ressembler à ça) et j’étais au milieu. Je parvins à m’en sortir et à faire ma part. Les deux groupes ont essuyé de lourdes pertes. On ne peut vraiment pas être en sécurité nulle part. Il faut toujours garder l’œil ouvert et rester vigilant, car on ne sait jamais quand la mort va frapper, et si ça va faire mal ou non.
• 16 Octobre 2018: Ellensburg, Washington. Les jours se suivent et se ressemblent dans le camp de Sid, au sein du parc d'attraction d'Ellensburg. La communauté a essuyé quelques attaques, mais nous nous en sommes toujours sortis. De nouvelles personnes se sont aussi ajoutées au groupe. Par les Diables de Tasmanie, serais-je entrain de devenir une jeune femme stable et non traquée? C'est un sentiment très étrange. J'ai développé beaucoup, beaucoup d'affinités avec Sonya. Elle est ce qui se rapproche le plus d'une amie. Quelle créature exceptionnelle! Parlant de belle créature, il y a ce sniper posté au niveau de la montagne russe.Quel être fantastique! J'avais rarement ressenti autant d'émotions pour des personnes depuis Brady à l'époque. Je crois que je vais en profiter pour apprendre à me servir d'un fusil de sniper. J'ai beau me relire, j'ai de la difficulté à y croire. Est-ce bien Katherine Baker qui écrit ces lignes? La fugitive australienne au casier judiciaire long comme un dictionnaire? Qui aurait cru?
• 14 Juin 2019: Ellensburg, Washington. Parfois je me demande pourquoi je suis devenue aussi pessimiste et négative. Et bien c’est peut-être à cause de journée comme ça. Je viens tout juste de m’arrêter de courir. Je me trouve maintenant à l’abri au creux d’une forêt, à l’ouest. J’ai perdu la notion du temps, je crois qu’on est le 14, je ne suis plus certaine. Avec Brett et Steven, nous étions en sortie. Nous sommes tombés sur cette horde, cette gigantesque horde. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, Steven était blessé, plutôt gravement et nous retardait. Je plaidais avec Brett que nous devrions le laisser là. Cet imbécile ne voulait pas l’abandonner. Nous avons argumenté longtemps, trop longtemps. Il m’a ensuite dit qu’il dirait à Sid que j’avais tout saboté, si je ne l’aidais pas. Personne n’aime les balances, et je ne réponds pas bien aux menaces, j’ai donc répliqué et il m’a poussé au sol d’un coup de pied. Il s’est ensuite retourné pour aider Steven. J’ai vu la horde qui avançait, je n’ai pas hésité. J’ai pris mon surin, je l’ai frappé aux mollets et il est tombé sur le sol. Je ne pouvais plus reculer, je lui ai donc enlevé sa botte et je lui ai tranché le tendon d’Achille, le rendant incapable de marcher, voire de se tenir debout. La horde s’approchait, j’ai alors pris leurs armes et je suis partie en courant, pas avant un dernier regard. Leurs yeux, ils étaient…je n’ai jamais couru aussi vite de ma vie.
• Septembre 2019: Olympia, Washington, Depuis le mois dernier, je ne cesse de me répéter que j’ai saboté ma bonne fortune. Que je dois, à quelque part, être faite pour vivre en cavale, voir en errance. Il faut savoir s’adapter en toute circonstance. Mais je suis arrivé à un point où je commençais à en avoir assez. Toute seule, étendue dans une sinistre forêt, épuisée et affamée, je me sentais au bout du fil. Pour une rare fois depuis que toute cette merde a débuté, je me suis mise à pleurer et à penser à toute ma vie derrière moi. Le vieux Baker et son odeur de gin fermenté, les repas de ma mère, les lèvres de Brady sur moi, le beau soleil de l’Australie…Je me disais sans cesse que j’allais mourir ici, dans cette forêt. Je me doutais bien que les autorités judiciaires ne me cherchaient plus à ce point, il y a au moins ça. Mais cela m’enlève encore quelque chose…ce désespoir, c’est la première fois que je me sens ainsi. Cette lassitude, que je pourrais mourir et que je ne manquerais à personne. Le masque tombe…il tombe mais il ne se brise pas. Et si oui…je ne sais plus comment gérer ni mes émotions, ni mes actions. Les Réanimés, les pillards, la bande de Sid…et si je mourrais de ma propre main?
• Décembre 2019 : Olympia, Washington, Finalement, je ne suis pas morte dans cette forêt. J’ai bien failli par contre, j’avais le Glock sur la tempe. Mais je me suis dit : ‘’Voyons Kath, tu vaux beaucoup mieux que ça. Tu t’es toujours battu pour survire, pourquoi ça changerait?’’. Et j’avais raison sur ce point. Je devais encore trouver la véritable raison de pourquoi j’étais encore vivante à ce point. Qu’est-ce qui a fait en sorte que je survive à toutes ces épreuves? Si ça se trouve, j’aurais dû être poignardée plusieurs fois dans ce centre de détention. Mais non, je suis toujours vivante. À chaque jour, je progresse, je grandis et je découvre. Je m’adapte, je ne tiens plus vraiment compte de ce qui est moralement bon ou mauvais. J’arpente les routes, je croise des gens morts, vivants ou entre les deux. Je suis mon instinct, je me débrouille, je m’adapte, je survis. Qui sait, je parviendrai peut-être enfin à atteindre la Colombie-Britannique.
• 17 Juin 2020 : Kent, Washington, À mon grand regret, je suis toujours dans l'état de Washington. J'ai quitté Olympia, suivant la route au gré du vent (c'est presque poétique).La vraie raison étant que j'avais ce sentiment que je devais bouger, peut-être pour m'éloigner de mon passé et éviter que mes erreurs viennent me mordre les fesses. Cela fait quelques temps que je suis installé dans Kent, pas très loin de Seattle. C'est Jenna et ses amis qui me l'a dit. Ils ont un petit camp de fortune et m'ont accueilli quand j'étais en cruel manque d'eau. Des gens serviables et sympas bien entendu, beaucoup plus que les quatre pillards qui ont essayé de me tuer il y a trois semaines. Bande d'imbéciles, oser attaquer une fille seule sur la route. Ils n'avaient pas idée à qui ils avaient affaire. J'en suis sortie un peu amochée, mais vivante. Sonya me manque! Je sais qu'ensemble, on en aurait fait une bouchée. Bref, en ce moment, Jenna et son groupe sont allés en reconnaissance au nord. Ils me font assez confiance pour surveiller le camp. Après tout, cela fait près de deux mois que je suis avec eux. Mais ça sent mauvais (et je ne parle pas des Réanimés), ça fait trop longtemps qu'ils sont partis. Je suis tiraillée, est-ce que je prends mes affaires, et une partie des leurs et je m'en vais au risque qu'ils se mettent à ma poursuite aussi? Je les attends? Je leur prends un peu plus que le nécessaire? Je ne sais pas, je me rends compte que fondamentalement….je ne suis pas la fille la plus sociable. Repartir sur la route, c'est tellement tentant....
La vie en tant que fugitive se passe très rapidement, en ce sens que l’on ne peut vraiment rien planifier. Il y a ces journées où rien ne se passe, où je passe la clarté à marcher et j’essaie de me reposer la nuit. J’ai déjà tenté de faire le contraire, mais se promener la nuit est presque équivalent à un lent suicide. Donc je marche une bonne partie de la journée, essayant de trouver mon prochain abri, mes prochains vivres etc. Je ne dépends que de moi-même et n’a de compte à rendre à personne. L’exploration rend le voyage un peu moins pénible. Tout panorama, tout décor, tout nouveau comté ou région est du nouveau pour moi. C’est un peu ma manière de découvrir les États-Unis. Bon, j’aurais préféré faire du tourisme dans un autre contexte, mais c’est mieux que rien.
Sinon, j’offre parfois mon aide à certaines personnes, je vole à d’autres. Je n’ai pas d’habitudes fixes. J’imagine que je suis plus difficile à retracer ainsi.
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Re: Katherine Baker: ''Aussie Strong''
Ven 26 Juin 2020 - 15:18
Je vais juste t'embêter un peu : Hannah Baker est le personnage principal de la série 13RW, et même si tu as joué sur le sonorité du surnom, c'est un peu trop évident! Possible de changer le nom ou le prénom? Même si ça n'est pas un gros changement, Annabelle Banner ou Bella Baker (par exemple), comme tu veux! Qu'on s'éloigne un peu plus de l'idée?
Dès que tu as ce que tu veux, dis-le moi dans un post à la suite et je changerais ton pseudo
the
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- Jude Lim
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Re: Katherine Baker: ''Aussie Strong''
Ven 26 Juin 2020 - 15:29
Je n'avais aucune idée Je n'ai pas regardé 13RW.
Mais pas de problème, je peux changer pour Katherine Baker? (mon deuxième choix)
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Re: Katherine Baker: ''Aussie Strong''
Ven 26 Juin 2020 - 15:37
Je te change ça tout de suite!
the
ANAPHORE
- Jude Lim
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Re: Katherine Baker: ''Aussie Strong''
Ven 26 Juin 2020 - 15:42
Je laisse cela ici !
- Spoiler:
- Cole Quinto
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Re: Katherine Baker: ''Aussie Strong''
Ven 26 Juin 2020 - 15:52
- Bienvenue miss !
Bonne continuation parmi nous !
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