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If there were no bad people, there would be no good lawyers.

Lun 31 Aoû 2020 - 22:34

« Celle-là, tu l'as pas volée ! »
Non mais il se prend pour qui ce mec ? Bien sûr qu'elle traite bien Sean ! Pourquoi s'est-il senti obligé de venir la titiller là-dessus ? Zelda a l'impression que la plupart des gens la considèrent comme une sorte de sadique qui passe son temps à fouetter son petit copain. Alors cette bière qu'elle a foutu dans le visage de cet insolent, oui, il l'a méritée...

« Oh et avant qu'j'oublie : t'es puni d'alcool ! » Du moins jusqu'à ce que Casey dise le contraire - et elle le fera sûrement - ou qu'elle lui demande d'aller présenter des excuses à ce client un peu trop con. Dans l'intervalle elle lui balance le chiffon qui pend à sa ceinture sur le pif et, impérieuse, le gratifie d'un « Nettoie, maintenant ! » qui ne laisse guère place à la discussion. Bon, bien sur, l'autre refuse. Il tente même de lui rendre la pareille. Elle se baisse pour éviter la riposte et s'éloigne. Puisqu'elle ne peut décemment pas planter un autre membre du groupe, elle va devoir se contenter de l'ignorer. Elle n'a pas envie de retourner en prison. Oh ça non !

Voici donc l'adolescente à nouveau derrière le bar, en train de pester contre les mecs et leurs cerveaux atrophiés. Fort heureusement tous les clients ne sont pas aussi pénibles. Il y a par exemple Olivia, cette habituée des débuts de soirées. Elle est plutôt courtoise par rapport au niveau moyen des soiffards qui passent la plupart de leur temps libre dans le garage réaménagé en bar. « Ils finissent à quel âge leur puberté, les mecs, en général ? » Oui, c'est bien à l'avocate qu'elle s'adresse tandis qu'elle se rapproche d'elle pour venir vérifier qu'elle ne manque de rien et que son verre contient encore quelques gorgées.

Mais si on lui posait la question, elle devrait alors reconnaître que son soudain intérêt pour la blonde n'est pas uniquement guidé par sa - très relative - conscience professionnelle. « Dis, Olivia... » Comment est-ce qu'elle va pouvoir présenter les choses de manière satisfaisantes ? « On est d'accord qu'une avocate elle doit parfois défendre des gens qui sont pas forcément innocents ? C'est un peu la base, non ? » Elle sait bien que June est avocate. Mais une avocate fédérale. Alors elle ne sait pas vraiment ce que c'est mais elle se doute bien que la rouquine n'avait pas pour habitude de défendre le péquenaud du coin. Mais Olivia, elle, c'est différent, non ?

« Admettons par exemple - j'insiste, c'est juste un exemple - que j'ai fait une grosse connerie maiiis que j'aimerais bien être innocentée. Tu serais capable d'faire croire à tout le monde que je suis... genre... une victime plutôt qu'une coupable ? » Non mais là, franchement, même l'adolescente ne parviendrait pas à y croire. Mais n'empêche que les autres membres du groupe n'ont pas besoin de la penser pure et innocente. Juste que la loi lui donne raison. Ou du moins, cette chose qui tient désormais lieu de code juridique. Donc... June ? « Tu d'manderais quoi comme salaire pour devenir mon avocate personnelle ? » L'argent n'est peut-être plus le nerf de la guerre mais il n'en reste pas moins que les gens tiennent toujours à obtenir une récompense pour leur travail. Mais peut-être qu'Olivia accepterait de la protéger gratuitement ? On sait jamais, hein !


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Re: If there were no bad people, there would be no good lawyers.

Mar 1 Sep 2020 - 10:44

 

La journée avait été bonne. Olivia s’était levée comme à son habitude et avait appliqué à la lettre son planning quotidien. Il était impressionnant de voir à quel point l’avocate pouvait avoir des rituels tout au long de la journée et à quel point elle n’en dérogeait pas. Déjeuner, sport, tâches communes et en fin de journée passage au bar une paire d’heures. C’était son moment « off » le moment où elle relâchait un peu les éventuelles tensions de la journée, où elle profitait tranquillement d’un verre ou deux pour regarder un peu comme s’articulait la vie au camp. Un bar était le genre d’endroits où on voyait le vrai côté des gens, en premier parce que l’alcool avait tendance à désinhiber les esprits mais surtout parce que c’était le lieu sacré pour beaucoup de personnes, celui où on peut être soit après une dure journée. Olivia y passait donc chaque soir boire un verre avant de rentrer chez elle. Elle y avait déjà fait des rencontres et avait appris à connaitre certaines personnes, mais il y avait tellement de monde au camp qu’elle y croisait toujours de nouvelles têtes et cela donnait souvent des situations burlesques.

Ce soir-là, Olivia venait de finir son premier verre lorsque le ton montait entre un client peu attentionné et la jeune serveuse que l’avocate avait l’habitude de voir. Le nom ne lui revenait pas de suite mais cela avait un lien avec une princesse de jeu vidéo dans ses souvenirs et si cela l’avait marqué c’est que la jeune femme en question était bien loin des standards de la princesse en détresse que l’on peut voir dans les jeux vidéo. C’était tout le contraire à vrai dire. Cette gamine avait à peine une quinzaine d’années et non content de se comporter comme une délinquante d’expérience elle avait un langage des plus fleuris envers les gens.

Pour le coup l’avocate se sentait « vieille » en la regardant, elle avait dû rater une évolution de la société à un moment donné parce que les nouvelles générations étaient loin de ce qu’elle avait pu être, elle, dans sa jeunesse. Alors oui, les jeunes d’aujourd’hui avaient connu une Apocalypse et des morts qui se relèvent, mais quand bien même le comportement de la serveuse était quelque chose. Observant la scène devant elle, où un client macho se faisait malmener par une gamine, l’avocate ne pût réprimer un sourire face à ce vaudeville. Les yeux posés sur la jeune serveuse qui se rapprochait d’elle, Olivia finissait le fond de son verre avant que ne tombe la première question.

- Leur puberté ? Elle peut être longue. Mais ne t’en préoccupe pas, termine déjà la tienne en premier.

Première phrase saillante et efficace. Outre le fait que c’était la façon de faire d’Olivia, c’était aussi un moyen d’essayer de faire comprendre à la serveuse qu’elle n’avait pas spécialement envie de discuter à ce moment-là, mais vu la suite, c’était peine perdue. Voilà que la serveuse, Zelda, enchainait directement la conversation. Olivia se relevait un peu sur sa chaise, scrutant la serveuse de la tête aux pieds, un sourire sur le coin des lèvres. Voilà que celle-ci avait besoin des conseils de l’avocate et cerise sur le gâteau, elle voulait même l’embaucher. Si elle n’avait pas senti le sérieux, même dissimulé, de Zelda, Olivia aurait pu éclater de rire tant la situation pouvait paraître grotesque et drôle. L’embaucher ? Sérieusement, elle voulait embaucher Olivia.

- Et bien, cela en fait des questions …

Olivia repoussait le verre vide sur la table devant elle. Si elle devait passer en mode professionnel, il n’était plus temps de se divertir et de boire.

- Alors avant de commencer, admettons par exemple, mais juste par EXEMPLE, que tu arrives à me convaincre de bosser pour toi, ça sera Miss Leroy ou Maitre Leroy, mais sûrement pas Olivia. Si nous passons en mode professionnel, il faudra en avoir plus que la seule apparence, entendu ?

A cet instant Olivia ne rigolait plus. Les yeux toujours dévisageant la jeune femme, elle avait repris tout son sérieux et aller faire comprendre à Zelda qu’elle ne rigolait pas avec le travail.

- Ensuite, et avant même qu’on aborde un éventuel salaire ou paiement, il faudra bien que tu comprennes que je vais exiger de ta part une chose très sérieuse : la vérité. Défendre des innocents, ou des coupables ce n’est pas important. Ce qui est important c’est que je sache la vérité, les faits, uniquement les faits. Le reste j’en fais mon affaire.

Étendant une jambe pour décaler une chaise à côté d’elle, Olivia faisait un signe de la tête à Zelda pour l’inviter à s’asseoir.

- Que l’on soit bien claires toi et moi. Je t’ai exposé mes deux conditions. Si je sens à n’importe quel moment que tu ne les remplis pas, c’est terminé. Maintenant, si tu t’en sens capable, tu t’assieds et on discute.

Zelda avait beau avoir « de la  gueule » cela n’en restait pas moins une adolescente, et face à une avocate de 25 ans son ainée, elle n’allait pas avoir autant de faciliter à s’imposer.

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Re: If there were no bad people, there would be no good lawyers.

Mer 2 Sep 2020 - 9:27

« Ben... Elle est à peu près terminée, là, ma puberté ! »
Les yeux plissés de l'adolescente défient l'avocate d'oser prétendre le contraire. Ce n'est certainement pas la vérité mais il n'en reste pas moins que la préservation de l'ego est une quête de tous les instants. Olivia n'a toutefois pas l'air d'être d'humeur bavarde. Dommage. Mais ce n'est pas ça qui va l'arrêter, pas vrai ? Et puis en tant que serveuse du bar il est un peu de son devoir de discuter avec la clientèle esseulée. Et puisque son interlocutrice est bien une cliente et qu'en plus elle est vraisemblablement seule, elle rentre parfaitement dans cette case.

L'australienne ne tarde dès lors pas à la presser de questions sur sa profession. Des question intéressées, évidemment, puisque l'aide d'une avocate ne serait probablement pas du luxe. C'est désormais la nouvelle stratégie de l'adolescente : envoyer Olivia au front à sa place. Mais c'est une chose qu'elle ne peut pas vraiment avouer. Elle doute d'ailleurs que la blonde apprécierait d'être comparée à une sorte de pouliche sur laquelle elle aurait parié.

La réaction de l'intéressée n'est pour l'instant pas franchement négative. L'ennui c'est qu'elle n'est pas non plus très positive. La quarantenaire évoque ses conditions. Zelda s'accorde quelques instants pour y réfléchir tandis qu'elle prend place face à son aînée. La première, celle qui consiste à l'appeler par son titre professionnel ou selon les plus simples formes de la politesse ne lui pose pas vraiment de problèmes. « Miss Leroy ? Ok, ça m'va ! » Parce qu'elle ne va pas donner du maître à quelqu'un d'autre. Question de principe. Et quelque part aussi, de fierté. « Et comme vous tenez à donner un cadre strictement professionnel à nos échanges, j'imagine que j'ai l'droit de demander à être appelée Miss Anderson en retour ? » Simple réciprocité. Après tout elle doute que les avocats tutoyaient leurs clients lorsque le monde ressemblait encore vaguement à quelque chose...

Quant à la seconde condition, elle semble bien plus difficile à accepter. Lui dire la vérité ? Toute la vérité ? La franchise est l'une des petites sœurs de la confiance. Et Zelda a perdu cette sale habitude qui la poussait à l'accorder - trop - facilement à son entourage. Alors... à Olivia ? « Ne m'en voulez pas Miss Leroy mais j'me sens un peu obligée de demander... Qu'est-ce qui me garantie que c'que j'vous dirai n'sera pas répété plus loin ? » Cette question lui semble parfaitement légitime. Elle suppose qu'avant il y avait un code de déontologie. Ou peut-être même une sorte de conseil des avocats qui punissait sévèrement toute personne qui trahirait son secret de fonction. Mais... aujourd'hui ? Olivia n'a plus vraiment de réputation à préserver. Et pour ce que l'adolescente en sait, elle pourrait même être une espionne à la solde de June. Elle en est bien une, elle, après tout !

« On est d'accord qu'en gros, c'que vous attendez d'moi, c'est que j'me passe la corde autours du coup en espérant qu'vous allez pas m'balancer dans l'vide ? » La comparaison lui semble étonnement pertinente. Zelda avise le verre vide de son interlocutrice et y verse un peu d'eau fraîche. Inutile de lui mettre davantage d'alcool dans le sang. D'ailleurs, si ça se trouve, ce n'était même pas dans ses intentions. Mais un verre vide est fait pour être rempli, après tout. Et puis tous les humains normalement constitués aiment l'eau, non ? « Miss Leroy, j'dois vous avouer... J'aimerais beaucoup que... disons... dans un soucis de transparence vous parveniez à me convaincre de vous donner les munitions dont vous pourriez vous servir pour m'abattre. » explique-t-elle. Non sans un sourire. Parce qu'à chaque fois que Zelda fait l'effort de parler de cette façon, elle a l'impression d'imiter Layla...
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Re: If there were no bad people, there would be no good lawyers.

Mer 2 Sep 2020 - 10:34

 

Il fallait avouer que cette « gamine » avait de la prestance. Elle pouvait se mettre à beugler comme une charretière mais elle savait aussi trouver tout son sérieux quand il s’agissait de sujets plus compliqués et l’attitude qu’elle prenait face à Olivia était tout à fait dans cette veine. L’avocate avait toujours le regard posé sur la jeune femme devant elle et écoutait sagement les réponses et les questions que celle-ci lui fournissait. Il fallait bien avouer qu’Olivia était surprise par l’aplomb d’une si jeune femme. Sous ses airs de teigne, finalement cette Zelda n’était pas aussi mauvaise qu’elle ne le laissait croire.

A l’expression du « Miss Leroy », un sourire beaucoup plus distinct et satisfait s’étirait sur les lèvres de l’avocate. Posant les mains sur la table, doigts croisés, elle insistait de la tête pour faire asseoir la jeune femme, tout en la remerciant rapidement pour le verre d’eau.

- Donc … Miss Anderson, nous allons devoir et pouvoir discuter vous et moi.

Si la politesse demandée avait été acquittée dès le départ, Zelda émettait des doutes forts sur la seconde condition imposée par Olivia. La vérité. C’était loin d’offusquer l’avocate, elle avait connu cette situation plus d’une fois et il était tout à fait normal qu’une cliente potentielle s’interroge sur l’honnêteté de l’avocate qu’elle se décide à prendre. L’argumentaire d’Olivia était éprouvé par le temps et elle l’avait mis à l’épreuve des pires criminels que la Terre ai porté à une époque, aussi les questionnements d’une jeune serveuse n’allaient sûrement pas la mettre en défaut. Avec tout le calme qui était le sien dans la pratique de son métier, elle prenait une grande inspiration avant de se lancer.

- Vous savez Miss Anderson je n’ai à vous convaincre de rien. Comprenez bien que c’est vous qui aviez besoin de moi à cet instant. Je ne suis qu’un outil, aiguisé, qui va vous permettre d’atteindre ce que vous souhaitez. Et si je ne m’abuse, ce que vous souhaitez, c’est retrouver une certaine virginité dans vos actes peu glorieux du passé n’est-ce pas ?

Le phrasé était lent, posé, sans qu’aucun haussement de ton ne soit nécessaire pour faire passer le message. Olivia voulait être sûre que Zelda allait comprendre tout ce qui allait suivre comme explications, et il risquait d’y en avoir un grand nombre. Faisant une pause et buvant une gorgée d’eau, Olivia reprit calmement sa plaidoirie. Elle expliquait très simplement qu’il n’était pas question de corde ou de munitions, et que si corde il devait y avoir, la serveuse se l’était passée au cou tout seule avec ses agissements, et les personnes à vouloir la voir se balancer dans le vide étaient les autres, comme l’homme qu’elle avait rabroué même pas cinq minutes avant. En aucun cas ce n’était l’intention de l’avocate, c’était même le contraire. Son but était de faire que les personnes qui aujourd’hui voulaient la « pendre » soient celles qui détachent la corde d’elles-mêmes. C’était là tout l’art d’un avocat, arriver à faire changer de point de vue des personnes qui ont été émis un jugement dès le début.

- Ce qui vous garantit que rien ne sera répété ? En premier lieu, nous ne discuterons de rien des faits en public, donc ici par exemple. Ensuite, bien que vous soyez jeune Miss Anderson et que le monde ne soit plus que l’ombre de lui-même, mon métier et ma réputation d’antan sont les seules choses qu’il me reste. Et j’y tiens.

Beaucoup de personnes avaient renié qui elles avaient été, considérant que les règles de l’ancien monde ne s’appliquaient plus de nos jours. Ce n’était pas le cas d’Olivia. Elle aimait à croire que certaines choses étaient immuables et ce qui faisait son métier en faisait partie. Elle avait prêté serment il y a des années, mais les mots étaient toujours dans son esprit. Le secret professionnel était et resterait le point central de l’avocate et même si les morts marchaient et que tuer était presque une formalité, Olivia ne changerait pas cet aspect de sa personnalité.

- Demandez-vous une chose Miss Anderson, qu’aurais-je à gagner à vous trahir ? En quoi vous voir au bout d’une corde pourrait m’apporter la moindre satisfaction ? Vous devez bien comprendre une chose. Je ne veux pas savoir la vérité, je DOIS la savoir. Si je ne maitrise pas les faits tels qu’ils se sont déroulés, comment pourrais-je prétendre à vous aider et à vous défendre de la meilleure des manières ?

Buvant une nouvelle gorgée d’eau, Olivia observait maintenant silencieusement la jeune femme. La suite des événements allait dépendre d’une seule chose : la confiance. Il fallait que les deux femmes arrivent à se faire confiance mutuellement afin de pouvoir travailler ensemble.

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Re: If there were no bad people, there would be no good lawyers.

Jeu 3 Sep 2020 - 6:43

« Mouais, j'suppose qu'on peut présenter les choses ainsi... »
C'est sûr que l'adolescente aimerait bien pouvoir effacer certains de ses actes. Elle ne renie pas le fond qui l'a poussée à agir mais plutôt la forme qu'elle leur a accordés. Mais le passé à ceci d'irritant qu'il est immuable. Il est là, hors de portée du plus infime changement ou de la plus puissante des influences. Et en règle général, on le subit. C'est pour cette raison que Zelda a décidé de se tourner vers le futur. Et Olivia va devenir une composante essentielle de l'opération on se rachète une conduite. « C'que j'aimerais, en fait, c'est qu'vous trouviez les arguments pour forcer les gens à m'donner une deuxième chance et à arrêter d'me considérer comme l'espèce de psychopathe de service. Vous voyez l'idée ? » Elle ne compte pas non plus exiger des dommages et intérêts. Juste une opportunité de se racheter. Est-ce trop demander ?

Et puis à défaut de lui donner les garanties que l'adolescente espérait, Olivia lui oppose certains arguments qui ont au moins le mérite d'être clairs. La gamine plisse les yeux, jauge son interlocutrice en s'accordant un petit temps de réflexion. On dit que la vérité ou le mensonge peuvent luire dans un regard. Qu'il suffit de savoir lire cette étincelle pour en extraire des évidences. Zelda, elle, ne voit que des pupilles et des iris. « Très bien, Miss Leroy ! » De toute façon elle n'a pas vraiment le choix, pas vrai ? L'avocate marque un point en lui rappelant que c'est elle qui est demandeuse, dans cette histoire. « Vu qu'vous êtes la seule avocate du camp - à part June mais elle, elle ressemble plutôt à un procureur - j'crois qu'j'vais essayer d'vous faire confiance ! » Cela prendra tout de même un peu de temps pour qu'elle puisse se construire. Olivia doit en être consciente. Fort heureusement Zelda n'a pas vraiment de procès sur le dos en cet instant. Du moins n'a-t-elle pas été convoquée pour répondre de ses actes dernièrement. Ce répit peut donc être mis à profit pour approfondir la relation entre la cliente et son avocate.

« Je vous donnerai les faits, rien qu'les faits. Et les vrais, en plus ! » Ceux dont elle pourra se servir pour plaider sa cause face à ses agresseurs devant l'autorité suprême du camp : June ! Mais l'australienne n'entend pas uniquement se défendre. Parfois il faut savoir prendre le taureau par les cornes. « Puisque nous en sommes à une... phase de partage constructive, je me dois d'être parfaitement honnête avec vous ! Voyez-vous Miss Leroy, il se trouve que j'aimerais que vous soyez à la fois mon bouclier et mon épée ! Certains militaires aiment dire que la meilleure défense, c'est l'attaque et il se trouve que je partage leur avis ! » Il faut frapper la première. Fort. Suffisamment fort, en tout cas, pour que l'adversaire ne puisse pas répliquer.

« J'ai donc quelques idées de procès que j'aimerais bien intenter à l'encontre de certaines personnes mal intentionnées du camp. Je ne vais pas vous mentir : j'ai des griefs personnels contre elles ! Mais ce n'est pas la seule raison qui me pousse à agir à leur encontre. Je souhaite leur coller un procès au cul avant tout pour préserver Fort Ward, ses habitants et l'équilibre de la communauté ! » Sans être l'exacte vérité, ce n'est pas non plus le plus extrême des mensonges. Zelda se situe quelque part entre la rancoeur et la nécessité. Elle avise les personnes présentes et se penche vers son avocate, lui faisant ainsi comprendre que ce qu'elle s'apprête à dire est placé sous le signe du secret. Ou tout du moins du mystère. « Je souhaite que Levi Amsalem soit jugé pour... heu.... agressions physiques. Il m'a passée à tabac et la loi du groupe est claire à ce sujet : c'est parfaitement illégal ! Dans l'idéal ce serait chouette qu'il soit exécuté mais j'me contenterais aussi d'un exil, s'il le faut... » May et Roza ont fait de la prison simplement parce qu'elles en sont venues aux mains. Quel sort mérite donc un adulte qui s'en prend à une adolescente en plein milieu de la nuit, alors ?

« Notre deuxième cible sera Madisson Summer, la secrétaire de June. Elle abuse clairement de la faiblesse de Nathan, l'un de mes amis. Vous voyez Miss Leroy, il se trouve qu'il a été capturé il y a quelques semaines lors d'une opération. Depuis il est un peu perdu et cette... fille en a profité pour lui mettre la main dessus et obtenir tout ce qu'elle souhaite de lui ! C'est... inacceptable ! Pourriez-vous faire quelque chose pour qu'elle soit obligée d'rester à plus de cent... non, deux-cent mètres de lui ? Et tant qu'à faire, si on parvenait à prouver que c'est une inadaptée sociale et qu'elle devrait démissionner, je suis preneuse ! » C'est assez ? Elle n'a qu'une vague idée de la distance que cela représente. « Et troisièmement, j'aimerais que vous veniez en aide à Nathan ! Il a révélé certaines informations, oui, mais il l'a fait après avoir longuement résisté à la torture. Et il me semble d'ailleurs que tout le monde finit par craquer dans ce genre de cas, non ? Il y a pas mal de personnes dans le camp qui pensent qu'il est un traître et vous, Miss Leroy, j'aimerais que vous m'aidiez à laver son honneur ! » Voilà qui devrait sans doute les occuper pendant de longues semaines. Parce que Olivia va sûrement devoir constituer des dossiers, non ? Et ça, forcément, ça prend un peu de temps... Zelda se redresse et adresse un splendide sourire à son interlocutrice. « Alors ? On commence par quoi ? » demande-t-elle, pleine d'entrain, en se frottant les mains d'impatience.
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Re: If there were no bad people, there would be no good lawyers.

Jeu 3 Sep 2020 - 16:16

 

Et dire que la légende voulait que ce soit les avocats qui parlaient trop ! Zelda ne s’arrêtait plus, elle avait trouvé un rythme de croisière et un flot constant de paroles lui sortait de la bouche. Olivia plissait les yeux. La soirée allait être longue, mais également les jours, semaines et mois à venir si elle prenait en charge l’adolescente, qui visiblement ne manquait pas d’idées et de savoir faire pour causer des problèmes. La laissant terminer, l’avocate ne répondait pas de suite. Elle prenait le temps de boire une grande gorgée d’eau, puis fouillait dans ses poches pour trouver un nœud afin de s’attacher les cheveux proprement en queue de cheval. Enfin, elle se redressait sur sa chaise en effaçant d’un revers de la main un pli sur la veste de son tailleur.

- Miss Anderson, j’ai l'impression que vous menez... une double vie. Dans l'une de ces vies, vous êtes Miss Anderson, adolescente ayant survécu à la fin du monde et qui fait son œuvre pour la communauté en servant dans un bar. Mais vous avez une autre vie. Vous êtes Zelda, adolescente rebelle coupable de presque tous les crimes punis par la loi aussi ancienne soit-elle. Mais une seule de ces vies a un avenir, l'autre n'en n'a aucun.

Spoiler:

Olivia laissait un instant à la jeune serveuse pour bien comprendre que maintenant il n’était plus temps de sourire ou de prendre les choses à la légère. Zelda avait exprimé ses demandes, ses souhaits. Très bien. Mais entre ce qu’elle voulait et ce que serait la réalité il y avait un monde, et elle devait prendre conscience de cela, sans quoi la collaboration que les deux femmes entamait ne durerait même pas une saison.

- Je vous laisse deviner laquelle des deux vies a un avenir Miss Anderson. Vous souhaitez que les gens arrêtent de vous voir comme une sociopathe dangereuse ? Alors en premier, arrêtez de vous comporter en tant que telle. Ce qui a déjà été fait ne changera pas et je me charge de faire que cela ne soit plus une entrave pour vous, mais l’avenir vous appartient maintenant et je vais déjà avoir suffisamment à faire avec votre passé pour que vous y rajoutiez encore du poids.

Il ne pouvait en être qu’ainsi de toute façon. Qu’elle le veuille ou non, Zelda devait figer cet instant définitivement, tirer un trait sur tous ses actes passés. Olivia avait beau adorer son métier et le pratiquer avec art, il n’y avait rien de pire pour un avocat qu’un multirécidiviste. Cela laissait un sentiment d’inachevé amer dans la bouche et le sentiment d’un travail non accompli et l’avocate blonde détestait au plus haut point que son travail ne soit pas terminé. Et du travail il y en aurait, des tonnes et des tonnes. Non content de devoir défendre ce qui semblait être indéfendable, voilà que la jeune serveuse voulait en plus prendre les devants et attaquer. La fougue de la jeunesse sûrement, mais Olivia savait par expérience qu’on ne peut mener deux batailles de front et qu’il faut savoir prioriser ses décisions. Après tout, on pouvait perdre une bataille et gagner la guerre ensuite, les exemples historiques étaient nombreux.

- Miss Anderson ! les mots avaient claqués un peu plus fort que le reste de la conversation - Nous allons éviter plusieurs choses. La première, comme je l’ai déjà dit, c’est le déballage en public, ce genre de conversation se tient en privé car elle peut contenir des mots qui pourraient vous être désavantageux et nous ne souhaitons pas cela n’est-ce pas ? La seconde chose. C’est de s’éparpiller. Vous voulez agir à la militaire qui préfère attaquer parce que c’est soi-disant la meilleure défense. Je vous rappelle que des militaires il en meurt des semi-remorques à chaque guerre, alors ce genre de mentalité ne nous aidera pas. Il faut que nous arrivions en premier à vous rendre aussi blanche qu’une colombe et ensuite nous verrons pour asséner le coup fatal à vos détracteurs.

Olivia faisait une nouvelle pause, laissant encore le temps à la serveuse d’écouter et de comprendre ce qu’elle venait de dire. Après une nouvelle gorgée d’eau, l’avocate reprenait.

- Il va falloir faire preuve de patience Miss Anderson. Les plus grands royaumes ne se sont pas construits en un seul jour.

Finissant son verre d’eau après avoir mis les choses au clair avec la serveuse, Olivia lui tendait le verre vide, ayant retrouvé partiellement son sourire.

- Pour commencer, je veux bien que vous me serviez un verre un peu plus fort Miss Anderson, et qu’ensuite, une fois votre service ici terminé, nous nous retrouvions chez moi pour discuter de toutes ces vilaines accusations qui pèsent contre vous. Prenez des forces, la soirée risque d’être longue.

La soirée risquait en effet d’être longue, parce qu’il semblait y avoir de quoi remplir un tribunal pendant des années avec les méfaits de la jeune serveuse. Mais qu’importe, Olivia se délectait à l’avance de ce qui allait suivre. Cela lui rappelait le bon vieux temps des audiences, le temps avant que le monde ne parte dans le mauvais sens, elle se retrouvait un peu elle-même. Elle prit un instant pour penser à Dylan, son mari. Elle aurait aimé qu’il soit là pour voir ça, pour la voir redevenir la femme qu’il avait épousé et dont il avait été amoureux, elle aurait adoré qu’il soit là, qu’il pose son regard fier sur elle.

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Re: If there were no bad people, there would be no good lawyers.

Dim 13 Sep 2020 - 16:56

« Une double vie ?! »
Les règles de politesse étant ce qu'elles sont, Zelda se contente de s'étonner lorsque l'avocate lui partage cette impression. Elle approuve d'un geste de la tête la première partie du postulat de son interlocutrice puis fronce les sourcils quand la seconde la dépeint comme une criminelle. Ou, du moins, à peu de choses près. « J'ai encore tué personne... » se sent-elle obligée de préciser. Ses épaules s'affaissent. Est-ce que les autres membres du groupe sont arrivés à une conclusion similaire ? Est qu'ils la perçoivent comme une fille qui s'acharne à transgresser la loi ? Ce constat est loin de lui faire plaisir. D'autant plus qu'elle voit mal comment leur donner tort. Elle, elle sait bien que ses intentions sont parfois louables. Mais les autres ne peuvent pas lire ses pensées et doivent baser leur jugement sur ses actes. Peut-elle leur donner tort ? Elle fait pareil, après tout...

Toujours est-il qu'Olivia marque un point en arguant qu'elle aura déjà fort à faire pour lisser son passé et que l'adolescente devrait éviter d'ajouter d'autres chefs d'inculpations à la liste déjà longues de ses méfaits. L'australienne hoche une nouvelle fois la tête. « En vrai j'me suis pas mal calmée ces temps, j'vous assure. » assure-t-elle. « Et j'pense pas qu'les gens m'voient comme c'que vous avez dit, là ! Une... sociopathe dangereuse ! » Faut quand même pas exagérer ! « J'suis juste en train d'terminer ma crise d'adolescence... » Ce qui viendra sans doute soulager le travail de l'avocate, donc. On ne va quand même pas lui reprocher de faire ce que des milliards de jeunes ont fait avant elle, si ?

Quant à la stratégie que l'adolescente souhaite employer, elle ne semble guère convenir. Selon sa protectrice il vaut tout simplement mieux la disculper avant de songer à coller des procès à tout va aux véritables tarés de Fort Ward. Zelda hésite un instant puis finit par approuver. « C'est vous l'avocate... » souffle-t-elle simplement. Elle n'a aucune expérience dans le domaine juridique alors elle est bien obligée de se fier à son interlocutrice. Si celle-ci estime que les choses doivent être faites dans un ordre bien précis alors soit. C'est ce qu'elles feront ! « Va pour la patience, alors ! » Une chose dont elle sait difficilement faire preuve mais qu'elle devra tôt ou tard apprivoiser. Surtout que l'australienne ne peut pas se contenter d'un simple royaume. Elle, ce qu'elle veut, c'est un véritable empire !

Quoi qu'il en soit elles ne sont pas seules dans le bar et il sera donc difficile de faire preuve de cette discrétion qu'Olivia exige. Cette dernière trouve la parade en l'invitant chez elle. À l'entendre la soirée risque d'être longue... « Longue comment ? » s'inquiète-t-elle. « Demain matin j'dois retrouver Arizona pour mon entraînement et si j'arrive avec les yeux tout collés, c'est sûr, elle voudra jamais m'confier un fusil d'assaut... » Or il se trouve que l'adolescente adore le tir et qu'il s'agit même de l'un de ses rares plaisirs au sein du camp. Mais il faut ce qu'il faut et au final elle doit bien s'adapter aux exigences de l'avocate. Son salut et peut-être plus important que son plaisir... « Bon, ok, on fait ça ! Et si vous voulez un truc plus fort à boire ça tombe bien parce que j'ai exactement c'qu'il vous faut ! » s'enthousiasme-t-elle avant d'aller farfouiller à la recherche de diverses bouteilles d'alcool fort. « Vous allez avoir droit à la Spéciale Z, Miss Leroy ! J'vous assure qu'ce truc, ça réveille les morts ! » Les vrais ! Pas ceux qui bouffent les gens !

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Il lui aura donc fallut attendre la fin de son service pour enfin pouvoir rejoindre un endroit plus adapté à leur discussion. Le duo se retrouve donc devant la demeure de l'avocate puis, finalement, dans le salon. « C'est la première fois que j'entre dans cette maison ! » indique-t-elle à son aînée. « Aussi bien légalement qu'illégalement, hein, j'veux dire. » Elle se sent obligée de préciser, oui ! Parce qu'il vaut mieux éviter tout soupçon supplémentaire. Olivia sera ravie d'avoir une épine de moins dans le pied, non ?

« J'imagine qu'on d'vrait s'gaver d'café, là, non ? » C'est ce qu'ils font en tout cas dans les films, lorsqu'ils passent toute une nuit à travailler. Et au final elles vont sans doute s'endormir sur une pile de dossiers. Classique ! Enfin peut-être un peu moins dans la vraie vie, en fait. À voir... « Du coup on est sensées procéder comment, Miss Leroy ? Vous voulez qu'je vous fasse une liste de mes bêtises ou quelque chose d'ce genre-là ? » Un sourire naît sur ses lèvres. Elle lâche même un petit rire amusé au bout de quelques infimes instants. « Parce que là faudra carrément préparer un tonneau d'café si vous voulez mon avis ! P't-être même aller fouiller dans la réserve pour voir si on trouve pas du Red Bull ou un truc du style ! » Il lui faut un petit moment pour se rendre compte que tout ceci ne va probablement pas amuser l'avocate. L'adolescente se force donc à retrouver un visage neutre. « Désolée ! J'devrais sûrement pas trouver ça drôle... » Mais il vaut mieux en rire qu'en pleurer, pas vrai ?
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