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One Percent

Sam 5 Sep 2020 - 14:47

Leur abri avait été inondé en quelques secondes. Peter et elle n’avaient rien pu faire pour l’en empêcher, et alors que les évacuations déversées dans leur logement des tonnes et des tonnes d’eaux usés, de morceaux douteux et d’autres trucs qu’elle ne voulait pas identifier, Peter avait pris la décision indispensable de quitter le pied à terre qu’ils avaient. La pluie ne s’était pas arrêtée pour autant lorsqu’ils étaient sortis, mais dans ce quartier pavillonnaire, ils ne trouveraient rien de convenable pour s’en sortir. Il fallait prendre de la hauteur pour se mettre au sec, avait suggéré l’ancien botaniste.

Remise depuis peu mais le coude toujours douloureux, Tori était restée avec le brun pour rembourser sa dette de vie. Elle ne savait pas encore comment, elle se disait que s’occuper de lui, comme il s’était occupé d’elle, aurait sans doute un jour la même valeur. Elle lui rendrait ce qu’elle lui devait. Dans la rue, une capuche rabattue sur sa tête, elle leva un regard vers lui. Moins méfiante mais tout de même encore intimidée, elle lui adressa une brève œillade comme pour s’assurer qu’il savait ce qu’il faisait. Parce qu’il n’avait fallu que cinq minutes pour qu’ils soient tous deux trempés jusqu’aux os.

Peter la rassura, et elle hocha la tête comme pour dire qu’elle comprenait – et qu’elle ne râlerait pas. Il la bouscula du coude pour lui montrer un mort qui venait de sortir d’une ruelle, suivi d’un deuxième. D’un geste, il les embarqua tous les deux vers une autre avenue pour s’éloigner, parce qu’ils ne pouvaient pas savoir s’il n’y en avait pas plus. Tori se laissa faire, bien contente de pouvoir compter sur quelqu’un pour ça. Elle entendit la voix de Peter couvrir un instant la pluie diluvienne avant de sentir son cœur remonter soudainement dans sa poitrine.

La japonaise ne sut dire ni comment ni pourquoi, mais quelque chose venait d’arriver. Le sol s’était dérobé sous ses pieds, et elle était tombée. A travers quoi ? Le bitume ? Immergée des jambes à la tête, elle se sentit entrainée par une force incroyable, compresser. Son air s’échappa dans un cri que personne ne put entendre, elle se heurta à des parois, des murs, sans savoir ce que c’était. Les yeux clos, l’eau s’engouffrant dans son nez et sa gorge, l’instant lui parut interminable quand soudainement, elle fut brutalement expulsée et se cogna contre le bitume.

Sonnée, la japonaise tenta de se remettre debout. Le coude gauche endolori par le choc, elle tituba maladroitement et toussa, recrachant toute l’eau que ses poumons avaient absorbé à défaut de la boire. Elle voyait flou encore, les oreilles bouchées, totalement déstabilisée par ce qu’il se passait. Et sur ses épaules, elle sentit deux mains décharnées s’emparer d’elle et la river un peu plus au sol.



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Re: One Percent

Lun 7 Sep 2020 - 2:22


Trois mois étaient passés depuis que la prime sur sa tête avait été levée, trois mois qu'il avait revu Kara et qu'il pouvait avancer un peu plus sereinement sans craindre de se faire descendre à chaque coin de rue. Évidemment, ceux qui avaient son visage dépeint dans leurs souvenirs évoluaient toujours çà et là, mais au moins n'avait-il plus sa gueule placardée dans cet entrepôt, au moins pouvait-il espérer se trouver un coin un peu plus tranquille. Des mois déjà qu'il zonait autour de Redmond, passant régulièrement par Bellevue, essayant de créer un semblant de stabilité qu'il ne trouvait pas. Qui pouvait de toute façon aspirer à un tel mode de vie ? Leur monde ne le permettait plus, et même un semblant de sécurité pouvait se trouver ébranlé en moins d'une seconde. Elles ne tenaient plus qu'à cela, leurs vies : une simple seconde, un fil tellement fin qu'il pouvait se rompre au moindre faux pas. Et il en allait de même pour tout le reste. Trop bancal, trop instable. À quoi bon se borner dans ce cas à construire quelque chose de viable ? Un temps déjà que le quarantenaire avait lâché cette idée, la seule qui restait étant de rester en vie. Pour qui ? Pour quoi ? Il y avait de ces moments où les raisons n'étaient plus suffisantes et où le suicide n'était pas en option. Alors il continuait, sans trop de but, comme un bon nombre de survivants solitaires.

Près d'un mois plus tôt, l'ancien homme d'affaires avait pris la décision de quitter le Nord. Rejoindre le Sud pour avoir peut-être droit à un hiver plus supportable et s'éloigner d'avantage de Seattle. Pas une décision très évidente, mais il avait prévenu Kara et saurait où la trouver si le besoin s'en faisait ressentir. Ne s'étaient-ils pas de toute façon toujours retrouvés depuis le début de cet enfer ? Il y aurait de nouvelles fois, à n'en pas douter. Le voyage avait été long, Atkins ne restant pas plus de trois jours au même endroit, toujours en mouvement pour ne pas se faire surprendre. Plus prudent, surtout maintenant qu'il s'éloignait de Seattle et ne savait rien de ce qui pouvait se trouver aux alentours. Il avait pris soin d'éviter tous les anciens lieux où il avait pu se rendre. Contourner Issaquah, éviter Renton, des détours qui avaient ralenti son avancée mais lui avaient sans doute permis de rester en vie.

Arrivé aux abords d'Olympia avec la ferme intention de continuer sa descente vers le Sud, il s'était retrouvé, comme beaucoup sans doute, surpris par la pluie qui emportait tout sur son passage. Bien trop inattendue, des litres d'eau se déversaient dans les rues, remontant par les canalisations, rendant invivable la plupart des baraques des environs. Se balader dans de telles conditions n'était pas une option envisageable, pas du tout. Deux jours qu'il était bloqué dans le coin, forcé désormais à chercher une autre maison où s'abriter. Entre les rats qui sortaient en masse et les cadavres ensevelis dans la flotte, mieux valait ne pas traîner trop longtemps dehors et trouver vite un coin plus ou moins sec où se poser le temps que les routes soient à nouveau praticables.

Se traînant dans une rue, agacé par toute cette flotte qui soulevait des souvenirs qu'il aurait clairement préféré laisser de côté, le quarantenaire perçut clairement cette gerbe de boue et de Dieu savait quoi d'autre qui venait de déverser une forme bien humaine. Vivante ? Il semblait que oui au vu de ses mouvements. Du moins pour la première silhouette, celle qui venait d'attraper ses épaules n'avait rien de vivant, du tout. La première se retrouvant la gueule dans cette boue, Zack hésitait un instant. L'aider ou se tirer ? Il pourrait la laisser sans le moindre scrupule, mais se ravisa, rompant la distance pour venir dégager le mort qui faisait poids sur elle. Un coup de lame net dans le crâne, dégageant le cadavre pour venir attraper le bras de la vivante et la relever. « Rien de cassé ? » demandait-il plus pour la forme qu'autre chose, avisant les alentours en attendant qu'elle réponde pour s'assurer qu'aucun indésirable ne se pointait.
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Re: One Percent

Lun 7 Sep 2020 - 18:22

Son coeur s’agita et si Tori se débattit pour sauver sa peau, ce fut inutile. Surprise, le mort faisait peser son poids sur elle et ses doigts quasiment ancrés dans ses épaules la maintenaient dans cette position. La japonaise tenta de tourner et de le déloger sans succès. Il n’y eut qu’une force pour venir le dégager de sa place, et parvenir à lui sauver la mise. Elle respira, certaine de voir Peter lorsqu’elle rouvrirait les yeux et épongerait son visage de cette vase indicible qui la recouvrait.

Remise debout sans véritable ménagement, elle se frotta les yeux, encore confuse avant d’entendre une voix qui lui était totalement inconnue. ça n’était pas Peter et elle en avait la conviction. Un simple coup d’oeil rougi vers le nouvel arrivé à ses côtés lui certifia qu’elle ne se trompait pas, et que, de fait, la situation n’était peut-être pas sauvée. Elle sursauta. Ses yeux passèrent de l’homme au corps à côté qu’il avait trépané pour l’aider, pour revenir à lui l’instant d’après.

Rien de cassé donc ? Elle papillona des cils un bref instant avant de se regarder elle-même. Tori n’avait plus aucune idée d’où était sa tête de ses bras, de ses jambes également. Les cheveux recouverts de boue et de résidus de rôdeurs à peine identifiable, elle n’était pas au plus haut de son charme, mais tant pis. Elle secoua de fait la tête en réponse avant de scruter autour d’elle. Où était Peter ? Est-ce qu’il lui était arrivé quelque chose ? Avait-il lui aussi était embarqué par l’eau ? Etait-il en train de se noyer ? Tori s’agita soudainement à la recherche de sa silhouette.

Mais elle n’eut pas vraiment le temps d’en “parler” à sa manière, ni de s’expliquer. A peine revint-elle vers son sauveur que la bouche d’égoût qui l’avait recraché sembla se boucher un bref instant et se déboucher en un énorme geyser. En cause ? Plusieurs morceaux de cadavres, plus ou moins entiers, qui remontèrent d’un coup d’un seul pour s’écraser autour d’eux - et parfois pas que. Tori sursauta, bouscula l’homme. Tous les corps n’étaient pas disloqués, tous n’étaient pas morts d’ailleurs, s’éterniser ici était une mauvaise idée.

Sauf qu’il lui était impensable de se résoudre à partir sans Peter.

Il y avait quelqu’un avec moi ? fit-elle en langage des signes spontanément, et vu que quasiment personne ne le comprenait, elle abandonna pour retourner vers la bouche d’égoût en enfonçant sa main dans l’ouverture. Là, elle tâtonna autour, le bras immergé jusqu’à l’épaule avant de saisir quelque chose.

Une main oui ! Mais qui n’était reliée à rien. Dégoûtée, elle la balança plus loin : Peter n’était pas là, à l’évidence...



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Re: One Percent

Ven 11 Sep 2020 - 16:15


Après avoir demandé à l'inconnue pleine de boue si elle n'avait rien, le blond avait toisé les alentours, lui laissant le temps de se remettre de ce qu'il venait de se passer. Comment était-elle arrivée par là d'ailleurs ? La réponse tardant à venir, il reposait ses prunelles claires sur elle, un sourcil arqué pour témoigner du fait qu'il attendait toujours. Elle n'avait clairement pas fière allure, là, et il était bien trop difficile de voir si elle avait été mordue. La voyant secouer la tête après s'être regardée, il expirait, comme si une pression s'était ôtée de ses épaules alors qu'autant le dire, il n'en n'aurait pas eu grand chose à faire qu'elle soit mordue. L'aider dans un premier temps ne signifiait pas se ronger les sangs s'il était arrivé trop tard. C'est pas de toute façon ta routine depuis le début de cette merde, d'arriver trop tard ? Au moins aurait-elle une chance de survivre un jour de plus.

A moins que ce ne soit qu'une affaire de minutes ? Parce-qu'à la voir d'un seul coup s'agiter de la sorte dans tous les sens comme si elle n'avait pas conscience des dangers alentours, c'était à se demander comment elle avait survécu aussi longtemps. Sans doute était-elle trop déstabilisée, mais qui réagissait aussi inconsciemment face à un inconnu ? T'es pas au bout de tes peines, Atkins... La petite survivante revenant vers lui, une sorte de geyser se dégageait de la bouche d’égout, déversant des restes de corps, le tout accompagné d'une odeur infecte et de quelques râles bien significatifs. Sentant la fameuse boue imbiber son tee-shirt il soupirait, agacé. Merveilleux. « Il ne faut pas rester là » intimait-il avant qu'elle ne fasse des signes incompréhensible. Une muette ? Sans doute dû-t-elle percevoir son air plein d'incompréhension car elle s'éloignait à nouveau, vers la bouché d'égout cette fois. De l'inconscience pure. Y a pas d'autre mot.

Le quarantenaire la regardait, sidéré. À quoi ça avait servi de lui sauver la peau si c'était pour qu'elle se refoute dans la gueule du loup à peine quelques minutes plus tard ? A rien. A croire qu'il y avait de ces gens qui cherchaient simplement à mourir mais, si t'es était le cas, elle aurait largement eu l'occasion en autant de temps. Elle devait chercher quelqu'un ou quelque chose, mais elle trouverait surtout la mort à agir de la sorte. La voyant balancer une main visiblement détachée du reste de son corps initial, il soupirait, s'approchant d'elle pour la relever à nouveau en la prenant par le bras, plutôt facile au vu de son petit gabarit. « Tu cherches à crever ou quoi ? C'est dangereux. Il ne faut pas rester ici. » Et mieux valait qu'elle suive le mouvement parce-qu'à rester seule, là, à fouiner dans cette bouche d'égout, il ne donnait pas cher de sa peau. Dégageant du pied une tête visiblement encore en vie -si du moins on pouvait la qualifier comme tel-, il les éloignait tous les deux de l'entrée. « Tu as perdu quelque chose ? Ou quelqu'un ? » demandait-il alors après quelques pas, ses prunelles allant de la bouche d'égout à la survivante.
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Re: One Percent

Ven 11 Sep 2020 - 23:13

Dans sa tête, Tori suppliait pour que ça soit une erreur, qu’elle ne soit pas vraiment en train de lutter résolument pour tenter de tirer Peter de ce mauvais pas. Cependant, impossible de vraiment en être sûr avec tout ça. Elle n’avait aucune idée d’où il pouvait être, d’autant qu’elle s’était elle-même trouvé embarquée sans trop savoir comment. Absorbé par un conduit d’égout ouvert… Elle se stoppa, y songea dans la foulée. Et si elle avait été la seule ? Peut-être que Peter la cherchait ailleurs ! Mais où ?

La japonaise n’eut pas le temps d’y réfléchir, elle se fit saisir par le bras par l’homme et remettre sur ses jambes. Chercher à crever ici ? Certainement pas ! ça n’était du tout ce qu’elle voulait, aussi leva-t-elle un regard inquiet vers son sauveur. Sans savoir qui il était, ni ce qu’il lui voulait, pourquoi il s’attelait à la garder vivante alors qu’elle faisait déjà absolument n’importe quoi. Il était si grand et elle si petite qu’alors qu’il la tenait toujours par le bras, ce fut comme si brièvement ses jambes ne frôlèrent plus vraiment le sol.

Avait-elle perdu quelque chose ? A part sa dignité ou ce qu’il en restait vaguement ? Tori secoua la tête. Son autre question tapa cependant dans le mille dans la foulée et elle lui fit de grands yeux en hochant vivement le regard :

Oui ! C’était ça ! Peter ! Il était juste là, à côté d’elle et l’instant d’après, la voilà catapultée totalement ailleurs, au pied d’un autre ! Il était avec moi, juste là ! Expliqua-t-elle avec des gestes vifs, embrouillés, imprécis. Tellement sur les nerfs qu’elle ne voyait pas comment se faire comprendre. L’affolement ne l’aidait pas du tout ! Il a dû être entrainé lui aussi, et être coincé ailleurs…

Elle tourna sur elle-même et avant même qu’elle puisse tenter de se calmer, d’autres rôdeurs déboulèrent maladroitement d’un autre endroit. Une seconde gerbe de morceaux de morts envoya des cadavres plus ou moins entiers sur la rue, et avec eux, certains capables de se remettre sur leurs jambes. Pas le temps de bavasser donc ! Tori ne se fit pas prier cette fois lorsqu’il l’invita expressément à décamper d’ici ! Peter attendrait… S’il pouvait attendre. Ou peut-être qu’il arriverait à les retrouver. Dans tous les cas, l’homme tenait toujours fermement son bras pour l’entrainer à sa suite.



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Re: One Percent

Mer 7 Oct 2020 - 21:28

Il était désormais évident que le monde nous en voulait. Enfin, dans l'idée, c'était déjà clair avant mais après tant de "calme" , la tempête qui s'acharnait sur nous en disait long sur cette ère chaotique. Ce qu'il fallait comprendre ? Eh bien que ce foutoir n'était pas prêt de s'arrêter, qu'importait la fin que cela comprenait pour nous. Aussi, lorsqu'avec Tori, nous avons comprit que notre foyer ne nous tiendrait pas à l'abris des intempéries, j'ai pris la décision de partir.

Dehors, c'était pas mieux que dans notre logement. A l'intérieur, nous avions les pieds dans l'eau mais à l'extérieur, le temps d'une respiration, nous étions trempés jusqu'aux os. Quel bordel... La hauteur serait notre seule porte de salut. Encore fallait-il en trouver. La petite asiatique m'avait suivi dans ce plan et tous les deux, sac sur le dos et capuche sur la tête, nous avons parcourus les rues en espérant s'en sortir rapidement. Le problème restait que même à l'extérieur, c'était dangereux, en témoignait les courants et les masses étranges qui débordait des égouts. Une grimace sur le visage je m'apprêtais à me retourner pour dire à la jeune femme de faire attention sauf qu'au même moment, elle disparaissait devant mes yeux. "Tori !" que je gueulais comme un con, comme si elle pouvait m'entendre à travers le bruit de la pluie. Merde ! Merde ! Et remerde ! Pour couronner le tout, je vins m'éclater la gueule en prenant un mauvais appuie. "Fait chier !" grondais-je en me relevant difficilement, un rat me faisant l'affront de rester devant moi, sans doute en se demandant à quel point je pouvais toucher le fond. Tant pis pour mon égo, c'était pas le moment de me prendre la tête.

Rapidement, j'entrepris de reprendre ma route, à la recherche de la brunette mais au détour d'une ruelle, les morts arrivaient en masse. Putain c'était bien ma veine. Fallait aussi avouer que mes pas se retrouvèrent ralentis par les amas de chair et de détritus traînant dans l'eau, une main venant capturer mon pied, manquant de me faire tomber pour la seconde fois de la journée. Sérieux, ça commençait à être relou c't'histoire. Bon après, j'vais pas mentir, l'idée de me mettre au sec m'a traversé l'esprit une seconde sauf que bizarrement, mon attachement à Tori était plus ancré dans mon esprit que mon envie égoïste du coup, même en le flou total à cause de l'eau dans les yeux, j'ai traversé au mieux les rues.

Pourtant après de longues minutes de recherches, je n'ai pas pu mettre la main sur ma petite protégée et je commençais à m'agacer de ça. Bordel, elle avait pas pu aller loin, quand même. Sauf si... Non, fallait pas imaginer le pire. Elle avait pu s'en sortir de nombreuses années alors c'était pas un gros orage qui aurait raison d'elle, n'est-ce pas ? Cette pensée m'a fait redoubler d'effort dans ma recherche et cette fois, j'allais jusqu'à fixer le sol, priant pour ne pas trouver son cadavre. Malheureusement, les cadavres ambulants qui arrivaient ici et là m'empêchaient de m'activer convenablement, résultat des courses, j'ai dû arrêter mes recherches et forcer une boutique de bd, elle aussi saccagée par l'humidité. Seul avantage, je serai plus ou moins en sécurité, loin des damnés. Désavantage, Tori n'était toujours pas avec moi. Heureusement, le karma a dû avoir pitié de moi puisque, quelques minutes après, mon regard s'est posé sur l'extérieur et deux silhouettes se dépêchaient pour quitter les lieux. L'une grande, l'autre petite. En quelques secondes, mon cerveau s'est réveillé et j'ai quitté mon abri de fortune, flingue à la main. "HEY !" avais-je crié pour qu'on m'entende à travers le bruit du mauvais temps. "Toi ! Lâche la !" commandais-je en m'approchant rapidement du duo, prêt à tirer dans le bonhomme au moindre geste suspect.
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Re: One Percent

Jeu 5 Nov 2020 - 20:54


Elle semblait bien trop agitée, la brunette, comme si en l'instant l'urgence n'était pas de fuir un inconnu potentiellement dangereux mais plutôt de gérer un autre problème survenu bien trop soudainement. Que pouvait-il y avoir de plus grave en ce moment que de tomber sur un autre survivant ? Pas une horde non plus, sinon elle se serait tirée bien avant hors, là, elle avait tout l'air de vouloir plutôt revenir en arrière. Posant quelques questions pour essayer de comprendre un minimum, la petit visiblement incapable de parler, il fronçait les sourcils en intégrant le fait qu'elle avait de toute évidence perdu quelqu'un. Angoisse que l'ancien homme d'affaires avait eu à vivre de nombreuses fois depuis le début de ce bordel. Il pouvait se rappeler sans mal de la peur, celle qui tordait les tripes, laissait impuissant face à une réalité inacceptable. Un souvenir qui restait relativement ancré en lui même s'il n'aurait plus à le vivre. Ça t'as bouffé suffisamment de fois pour que tu donnes plus la chance à qui que ce soit d'avoir droit à ce ne serait-ce qu'une once d'affection de ta part. Réalité sur laquelle il n'avait aucunement l'intention de tirer un trait.

De nouveau macchabées rejetés par la bouche d'égout, il avait entraîné la survivante dans sa fuite, tenant toujours son bras. Pas trop fermement, juste assez pour l'inciter à ne pas rester bêtement plantée là, ainsi il ne lui suffirait qu'à se débattre un peu pour qu'il la lâche et la laisse derrière lui pour de bon. C'est pas comme si ça te ferait grand chose de la voir se faire bouffer de toute façon. Non, en effet. Il n'allait pas risquer sa vie pour elle, ni même se retourner si elle ne voulait pas le suivre et se faisait bouffer alors qu'il avançait. Elle avait une chance de ne pas finir ici, à elle de la saisir. Et elle semblait le faire pour le moment, s'élançant à sa suite vers l'autre bout de la rue. Jusqu'où auraient-ils à sa traîner avant que les lieux soient plus calmes ? Difficile à dire, et cette flotte n'aidait pas à anticiper la présence des morts. C'est en passant dans une nouvelle rue qu'un type les interpellait, le quarantenaire se figeant net en tirant instinctivement le magnum de son holster. Pas le temps de gérer une tierce personne là, la jeune femme complètement paumée et à l'ouest était déjà un poids suffisant.

La lâcher ? Sourcils froncés, Atkins ne tardait pas à faire le rapprochement. Elle avait perdu quelqu'un, et ce quelqu'un était cet autre type qui venait de se pointer. Merveilleux, voilà qu'il pouvait s'abstenir d'essayer de la maintenir en vie pour Dieu savait quelle raison. « On se calme. Si je n'étais pas intervenu elle serait morte » répondait-il à l'autre de ce ton un brin condescendant, se foutant pas mal de la brutalité de ses propos. Autant dire les choses telles qu'elles étaient, surtout si ça pouvait lui éviter de se prendre une balle inutile. « Elle a déboulé d'une bouche d'égout et les morts ont suivi. Ils ne sont pas loin. » Simple information pour inciter le type à baisser son arme et ainsi désamorcer la tension -sans doute légitime- qui pesait en l'instant.
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