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Back to you ft Dany ♥
Dim 6 Sep 2020 - 0:49
La nuit. Le calme. Avant d'avoir goûté aux nuits d'apocalypse, je ne savais pas vraiment ce qu'était le vrai calme. Enfant des villes, les nuits étaient toujours entrecoupées de bruis de voitures, d'un éclat de voix. Plus maintenant. S'il n'y a pas le grondement des rôdeurs, il s'agit bien souvent d'un calme plat. Dévastateur et déconcertant. Ce genre de calme qui laisse toute la place aux démons pour venir danser autour de nous. Prédateurs furieux qui viennent perturber notre sommeil à coups d'images bien souvent destructrices. Et le sommeil, j'ai bien du mal à le trouver ses derniers temps. Je le chasse et le repousse jusqu'à ce qu'il m'envahisse et m'engloutisse tel une vague contre laquelle je ne peux aucunement résister. Bien souvent rattrapé par cette nuit terrible dans cette ruelle. Rattrapé aussi par tout ce qui fait le passé de Dany et me dévore l'âme et le cœur. Cauchemars dévorants où je tente de le sauver mais n'y parvient jamais. Où il m'échappe, où je le perds. Et chaque fois je me réveille le cœur en furie et un goût de désespoir au fond de la gorge. Alors, tant que je le peux, je ne dors pas. Je m'écroule le plus souvent la journée, quand je ne suis plus capable de fonctionner correctement. Et si je ne dors pas c'est aussi parce que je me suis donné pour mission de veiller sur le sommeil de Dany.
Je remercierais chaque jour Jeff de nous avoir donné un endroit tranquille où on peut se poser en sécurité. Ok ce n'est pas encore le grand confort, les travaux ne sont pas terminés mais, c'est déjà tellement plus que je ne pouvais l'espérer. Une porte que je peux barré la nuit. Un endroit pour nous. Et blottis dans un lit une place, je suis collé contre Dany. Mon torse contre dos et ma respiration que je calque sur la sienne. Mon visage enfoui dans sa nuque, les yeux grands ouverts. C'est terribles événements nous on permis de nous retrouver. Fusionnels comme jamais, je me demande si je ne risque pas de l'étouffer. Mes pas qui se calquent aux siens, toujours dans son ombre à veiller sur lui. Je sais bien qu'il va falloir par moment que je le laisse voler de ses propres ailes. Que je ne peux pas tout contrôler. Et je tente de lâcher prise les quelques fois où je vais voir Nina. Toujours en m'assurant qu'il est en sécurité et une boule d'inquiétude au fond du ventre. Je dois pourtant lui laisser un peu d'espace. Je crois...
Sur le long terme ce n'est pas probablement pas viable de me bouffer d'inquiétude de la sorte. Mes lèvres se posent sur sa nuque. Il dort profondément. Mes bras qui se serrent autour de lui. Et ma main qui picote d'être coincée en dessous de lui, mais j'en ai rien à foutre de bientôt ne plus pouvoir la sentir. Je ne bougerai pas. Mon esprit continue de vagabonder alors que je chasse le sommeil qui m'embrume le regard. Je sais que ma relation avec Nina soulève des questions. Que pour certaines personnes on est peut-être trop proches. Tant que ça ne pose pas de problème avec Dany, j'ai décidé que je n'en ai rien à faire de ce que pensent les autres. Je sais ce que je veux. Lui et uniquement lui. Même si dans d'autres circonstances, les choses seraient peut-être différentes. Que la limite est parfois floue, mais jamais franchie. Ma mâchoire se serre alors qu'il commence à bouger doucement dans son sommeil. Mon étreinte qui se resserre autour de lui. Son sommeil est si souvent perturbé à lui aussi, par des cauchemars qui le hantent. Terreurs nocturnes et autres joies que je donnerait tout pour pouvoir effacer.
Je ne sais pas très bien depuis combien de temps nous sommes là. Combien d'heures depuis que le soleil s'est couché et combien avant qu'il vienne à nouveau parer le jour de ses couleurs. Mes yeux piquent et je grimace un instant pour chasser la fatigue. Il s'agite un peu plus. Gémissement, ou grognement peut-être qui quitte sa gorge. Et je le serre plus fort, mes lèvres qui embrassent sa nuque. Oui j'ai eu mal, mais j'ai toujours plus mal pour lui. Et pas de la putain de pitié. Non simplement que je voudrais tellement qu'il puisse goûter au bonheur sans être parasité par tout ce qu'il a vécu. J'inspire lentement son parfum et il commence à se débattre. Je pense avoir appris à faire à force. Je relâche mon étreinte pour ne pas le contraindre. Ma main qui monte à son visage et caresse doucement ses cheveux alors que je murmure.
Chuuut. Je suis là. C’est moi. Tu n’as rien à craindre…
Et je sais bien qu'on en est au stade ou soit il va réussir à se reprendre, soit il va basculer. Je suis prêt dans tous les cas. Prêt à tenter de faire ce qu'il faut pour le rassurer. Je continue de caresser ses cheveux alors que je me redresse doucement. Mes lèvres qui se posent sur son front.
Tout vas bien. Je t’aime. Dors… ne t’inquiète pas...
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Re: Back to you ft Dany ♥
Dim 6 Sep 2020 - 14:09
Les nuits sont chaudes. Heureusement, les murs en pierre, ici, parviennent à conserver un peu de fraîcheur. Cela sera sans doute une mauvaise chose, l'hiver venu, mais pour l'heure, on essaie juste de profiter un peu.
Malheureusement, il suffit que mes rêves s'emballent un peu pour que ma propre température grimpe en flèche. Ça m'arrive souvent. Trop souvent. Malgré la présence de Curtis, ses étreintes, ses mots doux. Les démons viennent la nuit, et ne sont visiblement pas prêt de me foutre la paix.
Pourtant, putain ce que j'aimerais me montrer fort. J'aimerais pouvoir être là pour lui plutôt que l'inverse. J'suis pas débile. J'vois qu'il se fait passer après moi, tout le temps. Et si ça me met mal à l'aise, j'peux pas m'empêcher d'être comme je suis. Je sens que je sombre, de jour en jour. Et j'ai l'impression que jamais j'pourrais redevenir quelqu'un de normal. Un jour, ces cauchemars vont finir par m'engloutir tout entier.
Cette nuit n'échappe pas à la règle. Ce qui devait être qu'un simple sommeil sans rêve se transforme petit à petit. J'me retrouve propulsé des mois en arrière, comme chaque fois. Dans cette pièce froide, dépourvue de lumière, un simple éclat perçant tristement à travers cette fente dans le mur, propulsant des ombres sinistres autour de moi. Et moi. Sur ce lit miteux.
Ça pourrait s'arrêter-là.
Je frissonne. Autour de moi, tout est sombre, mais tout est menaçant. Mes bras se referment contre mon buste, et me voilà en alerte, les yeux ouverts, je regarde autour de moi. Et je vois. Ses ombres, qui prennent doucement vie, partout, de tous les côtés. Elles se dessinent sur les morts, silhouettes humanoïdes aux proportions surnaturelles. Et dans mes oreilles, un bourdonnement, d'abord léger, mais qui s'accentue petit à petit.
J'essaie de bouger. Mes doigts remontent jusqu'à ma gorge, accrochent à un de ces colliers, semblable à ceux que l'on met aux chiens. J'entends des chaînes qui tintent. Mes chaînes. Aux poignées, aux chevilles, à la gorge.
Ma respiration s'accélère. Il ne se passe rien, pourtant. Les silhouettes restent là, debout, me dévisageant de leur absence d'yeux et de visage. Mais tout est trop puissant. Trop présent. Trop réel. Je sens la chair de poule qui dresse les poils sur mes avants-bras. Le mince couverture de sueur posée sur ma peau qui intensifie chaque ressenti.
Et une main, bien réelle celle-là, qui se pose sur mon front.
Un hoquet m'échappe quand, d'un réflexe, je saisis le poignet. Mes yeux s'ouvrent, pour de vrai cette fois, et se fige sur cette silhouette dressée au-dessus de moi que je ne reconnais pas. Je suffoque, comme si j'avais couru pendant des heures sans m'arrêter. Mes doigts se ressèrent sur le poignet, mes ongles s'enfoncent dans la chair, refusent de lâcher. Le sentiment de terreur est là, toujours là, et mon rêve se mèle à la réalité. Mon corps bascule sur le dos tandis que mes yeux se mettent à fouiller frénétiquement autour de moi, à la recherche de quelque chose, d'un point d'ancrage, de n'importe quoi qui ne me tétaniserait pas de peur.
- Déjame … déjame, déjame, déjame …
Ma gorge me fait mal. J'ai l'impression que tout mon corps est tendu sous la terreur. L'ombre au-dessus de moi est une menace. Trop réelle. Trop palpable. Ce n'est pas un cauchemar. J'ai devant moi quelqu'un de réel. Quelqu'un qui me veut du mal.
Le bourdonnement dans mes oreilles est insupportable à présent. Un gémissement plaintif m'échappe alors que je ferme fort les yeux dans l'espoir de sortir de tout ça.
Mes doigts enserrent toujours inconsciemment le poignet que j'ai plaqué contre le matelas.
J'ai un sanglot incontrolable, sans même m'en rendre compte, lorsque je relâche finalement l'étreinte pour me redresser. Je recule sur le lit, ramène mes jambes contre ma poitrine et enfonce mes doigts dans ma tignasse. Je tire mes cheveux dans des spasmes douloureux, me mets à me frapper le front du plat de la main alors que les larmes coulent sur mes joues. Faites que ça s'arrête. Faites que ça s'arrête.
Lorsque je sens un nouveau contact, un cri m'échappe. Par réflexe primaire, j'envoie directement mon poing dans la direction du danger en me débattant dans une floppée de paroles mexicaines.
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Re: Back to you ft Dany ♥
Dim 6 Sep 2020 - 17:59
Le voir comme ça.. . Ça me rend fou. Je sais bien que la nuit laisse apparaître toutes les douleurs et les tourments qui le hantent en permanence. Ceux que la journée il tente de cacher derrière ce sourire magnifique. Derrière ses yeux verts brillants. Douleur dont je n'avais pas réellement conscience pendant un temps, mais depuis que je sais, je suis en mesure de voir la fêlure en lui, au fond de ses yeux. Même lorsqu'il est éveillé. Ça me donne autant de force que ça me détruit à petit feu. D'être à la fois impuissant, mais de vouloir tout donner pour que son avenir soit plus beau que ce qu'il a connu ces dernières années. Alors, j'encaisse et je ne compte pas arrêter de le faire. Sous aucun prétexte. Malgré lui, je pense qu'il me sauve. Sans cette perspective d'être à ses cotées et de faire de mon mieux pour veiller sur lui, je ne suis pas certain que j'aurais pu remonter la pente. Il a réussi à me relever, à chasser suffisamment mes comportements auto-destructeurs pour que je n'aille pas trop loin...jusqu'au point de non-retour.C'est un équilibre précaire pourtant. Je sais bien que s'il devait se passer quelque chose, je ne tomberais que plus bas encore. Me fracassant probablement jusqu'à l'irréparable si je venais à le perde d'une façon ou l'autre. Et je sais que je ne peux pas mettre ce poids sur ses épaules. Que c'est pas sain du tout et probablement bien trop de pression pour lui. Alors, pour ça encore, j'encaisse. Je tente de garder la tête haute. De faire de mon mieux.
Son corps s'agite, se contracte. Pris par les vagues démoniaques qui l'assaillent sans relâche. Mon ventre qui se serre, ma main qui se pose sur son front. Et la sienne qui s'empare ferment de mon poignet. Il respire trop vite, mal. Je le laisse s'accrocher à mon bras avec force encaissant sans broncher la douleur de ses ongles qui me taillent la peau. J'en ai pas grand-chose à foutre d'avoir mal, si c'est pour lui. Il bascule et ouvre les yeux. J'ai fait l'erreur au début, mais là je sais bien qu'il n'est pas encore revenu. Toujours perdu dans les méandres macabres de son esprit. Je chuchote doucement. Je fais de mon mieux pour le rassurer tout en envahissant pas trop non plus son espace. Les mots en espagnol qui quittent ses lèvres, la panique au fond de sa gorge. Et moi toujours cette pulsion terrible de violence envers tous ceux qui lui ont infligé ça. Une envie de faire mal, de faire payer à quelqu'un. De déversé ma colère quelque part. Je serre les dents. Je me concentre sur lui.
Il laisse échapper un gémissement et plaque ma main sur la matelas en continuant de serrer si fort mon poignet entre ses doigts. Je me laisse faire. Je ne lutte pas. Ce serait pire. Et ce sanglot qui le quitte et me déchire l'âme. Je grimace et mord l'intérieur de ma joue jusqu'à ce que le goût métallique du sang se répande sur ma langue. Il me lâche, se redresse et je le suis du regard. Toute la peine qui émane de lui me ferais perdre la raison. Boule coincée au fonde ma gorge quand je le regarde se faire payer ce que son cerveau lui inflige. Je sais que je ne peux pas faire grand-chose et ça me donne envie de hurler à m'en péter les cordes vocales. Mon cœur qui bat trop vite alors que je pose doucement ma main sur son genou.
Sans prévenir le coup part. Je n'ai pas le temps de l'éviter que son poing s'écrase contre le bas de mon visage. Moitié lèvre, moitié menton. Et sous le choc, je me recule brusquent en rompant le contact avec lui. Ma main qui se porte à mon visage alors qu'un grognement de douleur quitte ma gorge. Et je peux déjà sentir le sang qui s'écoule de ma lèvre fendue et glisse le long de mon menton. Je ne lui en veux pas un seul instant, mais il me faut quelques minutes pour encaisser.
Je vais avoir besoin d'une armure pour dormir avec toi ! T'sais ce serait pas confortable mais peut-être moins dangereux que de rester full exposé. Je peux trouver ça dans un musée je sais pas faudrait que je vois ça avec Jeff.
Je ne sais s'il peut déjà m'entendre. Je tente pourtant, déjà, de détendre l'atmosphère. Je ne veux surtout pas qu'il se sente coupable. Je sais pertinemment que ce coup ne m'était pas destiné. Que je ne suis qu'un dommage collatéral. Et parce que j'en ai rien à foutre de me prendre un autre coup, que je veux juste lui montrer que je suis là, ma main avance vers lui et se pose sur son avant bras . Mon pouce qui caresse délicatement sa peau. Et je continue de le rassurer, tenant de voir s'il est revenu dans cette réalité.
C'est moi sweetheart. On est que tous les deux. T'as rien à craindre. Reviens...reviens-moi.
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Re: Back to you ft Dany ♥
Dim 6 Sep 2020 - 19:39
J'ai touché un truc. J'sais pas ce que c'était, mais elle m'a lâché aussitôt. Et la vive douleur qui m'irradie le poing me rappelle brutalement à la réalité.
Je ramène ma main meurtrie contre mon buste, choqué et surpris de l'intensité de la douleur. Petit à petit, j'reprends conscience. Un lourd frisson désagréable me traverse des pieds à la tête. Un instant, j'ferme les yeux, recroquevillés sur moi-même, pris de nausées, et je me force à réguler mon souffle sans que ce soit bien concluant. Voilà. Voilà, tout va bien.
Je frémis en sentant un contact contre mon bras. Comme un animal sortirait de sa cachette, j'décolle ma main de devant mon visage pour distinguer ces traits si familiers. Je me rends compte que je pleure à chaudes larmes. D'un revers de main, j'essuie mes joues.
- Curtis … j'souffle d'une voix brisée.
Comme pour m'assurer que le danger était bien dans ma tête, j'ai un moment où j'prends bien soin de regarder partout autour de nous, le souffle court alors que mes mains cherchent les siennes dans la pénombre, alors que je me traîne vers lui pour l'agripper et le serrer contre moi comme s'il s'agissait de mon oxygène. Et j'ferme les yeux, fort, fort, laisse couler les larmes et plonge mes doigts dans ses cheveux.
- Pardon … pardon, pardon, pardon, pardon …
J'ai honte. Je sais que j'devrais pas. Qu'il a l'habitude. Mais putain ça me tue, ça me tue de lui infliger ça. Encore et toujours. Quand je dormais avec Vaughn, c'était déjà pénible à vivre. Mais depuis que je suis ici. Depuis mes agressions. Son agression. C'est encore pire. J'sais qu'il me faut parfois de longues minutes pour réussir à reconnecter. Le pire ? J'suis jamais sûr de réussir tout à fait.
Je hume un grand coup son parfum à travers les sanglots et finit doucement par me calmer. Pour autant, j'veux pas le lâcher. Mon corps est encore secoué de frissons de terreur et j'ai encore les sens en alerte, comme si un danger menaçait à tout moment de nous tomber dessus.
Doucement, je m'écarte de lui pour détailler ses traits aussi bien que ma vision défaillante et la luminosité me le permettent. Mes mains, tremblantes, se posent de chaque côté de son visage. Il n'y a rien d'effrayant, pas de yeux démoniaques, pas de dents pointues. Juste Curtis, mon Curtis. Et sa lèvre qui saigne.
Je fronce les sourcils, mais il m'en faut pas plus pour comprendre. Mes yeux se replongent dans les siens dans une expression de douleur.
- Je suis désolé …
Mon pouce glisse sur le sang, l'essuie du mieux possible. J'secoue la tête. Mon coeur me fait mal. Si j'en arrive à là … qui sait c'que je vais faire par la suite ? J'enchaîne alors, la voix cassée par tout ça:
- On … on devrait pas avoir d'arme dans la chambre … j'sais pas ce que je pourrais faire … j'sais pas …
J'secoue la tête et baisse les yeux. Conscient de ce que je suis. Du poids que je représente. De mon inutilité.
- Tu devrais … tu devrais forcer pour me réveiller, je sais pas … me secouer … me plaquer au matelas, me frapper, j'en sais rien, un truc brusque pour me tirer de là même si ce sera pas facile. Tu vois ? Tu peux pas encaisser à chaque fois … c'est de pire en pire, Curtis ...
Un soupir tremblant m'échappe alors que je m'écarte de lui pour me frotter le visage.
Je ramène ma main meurtrie contre mon buste, choqué et surpris de l'intensité de la douleur. Petit à petit, j'reprends conscience. Un lourd frisson désagréable me traverse des pieds à la tête. Un instant, j'ferme les yeux, recroquevillés sur moi-même, pris de nausées, et je me force à réguler mon souffle sans que ce soit bien concluant. Voilà. Voilà, tout va bien.
Je frémis en sentant un contact contre mon bras. Comme un animal sortirait de sa cachette, j'décolle ma main de devant mon visage pour distinguer ces traits si familiers. Je me rends compte que je pleure à chaudes larmes. D'un revers de main, j'essuie mes joues.
- Curtis … j'souffle d'une voix brisée.
Comme pour m'assurer que le danger était bien dans ma tête, j'ai un moment où j'prends bien soin de regarder partout autour de nous, le souffle court alors que mes mains cherchent les siennes dans la pénombre, alors que je me traîne vers lui pour l'agripper et le serrer contre moi comme s'il s'agissait de mon oxygène. Et j'ferme les yeux, fort, fort, laisse couler les larmes et plonge mes doigts dans ses cheveux.
- Pardon … pardon, pardon, pardon, pardon …
J'ai honte. Je sais que j'devrais pas. Qu'il a l'habitude. Mais putain ça me tue, ça me tue de lui infliger ça. Encore et toujours. Quand je dormais avec Vaughn, c'était déjà pénible à vivre. Mais depuis que je suis ici. Depuis mes agressions. Son agression. C'est encore pire. J'sais qu'il me faut parfois de longues minutes pour réussir à reconnecter. Le pire ? J'suis jamais sûr de réussir tout à fait.
Je hume un grand coup son parfum à travers les sanglots et finit doucement par me calmer. Pour autant, j'veux pas le lâcher. Mon corps est encore secoué de frissons de terreur et j'ai encore les sens en alerte, comme si un danger menaçait à tout moment de nous tomber dessus.
Doucement, je m'écarte de lui pour détailler ses traits aussi bien que ma vision défaillante et la luminosité me le permettent. Mes mains, tremblantes, se posent de chaque côté de son visage. Il n'y a rien d'effrayant, pas de yeux démoniaques, pas de dents pointues. Juste Curtis, mon Curtis. Et sa lèvre qui saigne.
Je fronce les sourcils, mais il m'en faut pas plus pour comprendre. Mes yeux se replongent dans les siens dans une expression de douleur.
- Je suis désolé …
Mon pouce glisse sur le sang, l'essuie du mieux possible. J'secoue la tête. Mon coeur me fait mal. Si j'en arrive à là … qui sait c'que je vais faire par la suite ? J'enchaîne alors, la voix cassée par tout ça:
- On … on devrait pas avoir d'arme dans la chambre … j'sais pas ce que je pourrais faire … j'sais pas …
J'secoue la tête et baisse les yeux. Conscient de ce que je suis. Du poids que je représente. De mon inutilité.
- Tu devrais … tu devrais forcer pour me réveiller, je sais pas … me secouer … me plaquer au matelas, me frapper, j'en sais rien, un truc brusque pour me tirer de là même si ce sera pas facile. Tu vois ? Tu peux pas encaisser à chaque fois … c'est de pire en pire, Curtis ...
Un soupir tremblant m'échappe alors que je m'écarte de lui pour me frotter le visage.
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Re: Back to you ft Dany ♥
Dim 6 Sep 2020 - 22:24
Ma main sur son bras, prenant le risque de manger un nouveau coup, je le vois revenir à moi. Les larmes qui coulent sur son visage et qu'il vient chasser d'un revers de la main. Mon prénom qui franchit ses lèvres. Signe qu'il est revenu, qu'il a compris. Même si son regard se balade tout autour de nous comme pour s'assurer que je ne me suis pas trompé en lui disant qu'il est en sécurité. Il se rapproche de moi, s'agrippe et je l'accueille en serrant fermement mes bras autour de lui. Ma main qui passe à l'arrière de sa tête et presse doucement son visage dans ma nuque. Ma peau rapidement humidifiée par ses larmes alors que mon visage se perd dans ses cheveux. Je lui offre une étreinte qui se veut réconfortante même si je doute de mon pouvoir. Je doute de parvenir réellement à changer les choses. Malgré les doutes, j'ai pas le droit de perdre espoir. Pas moi. Je le berce doucement, au rythme des pardon qui quittent ses lèvres. Une main enroulée dans le tissu de son t-shirt, comme si j'avais tout autant besoin que lui de m'accrocher.
Chuuuut.
Je murmure doucement. Pour qu'il se calme. Et je tends un peu la nuque pour le laisser y trouver refuge. Le laisser s'ancrer dans notre réalité. Son corps encore frémissant entre mes bras, la peur qui transpire par tous les pores de sa peau. Et je me perds à penser que j'aimerais un jour lui suffire. Suffire à le garder près de moi, avec moi. Le plus loin possible de tout ça. Je ne sais même pas si c'est possible, les traumatismes trop profondément ancrés en lui. Chanceux même qu'il soit en vie. Il est bien plus fort qu'il le croit et que beaucoup d'autres semblent le croire. Il s'écarte et ma main reste fermement attachée au tissu. Les siennes qui se posent de chaque côté de mon visage. Lui offrant un refuge dans le bleu de mes yeux. Ma langue qui passe sur ma lèvre et tente tant bien que mal d'empêcher le sang de couler. En vain.
Je suis désolé
Je secoue la tête. Je ne veux pas l’entendre. Il n’a pas besoin de le dire. Je le sais. Je le laisse essuyer le sang sur mon visage.
Arrête, c’est pas grave.J’en ai rien à foutre.
Je ne suis toujours pas certain qu’il est en mesure d’assimiler mes paroles. Bien trop perdu entre ses tourments et ses inquiétudes.
On … on devrait pas avoir d'arme dans la chambre … j'sais pas ce que je pourrais faire … j'sais pas …
Il baisse les yeux et ma main se porte à son menton. Je voudrais qu'il arrête de se culpabiliser. Qu'il puisse prendre conscience qu'il n'y a pas grand-chose que je ne pourrais pas encaisser pour lui et de la valeur qu'il a à mes yeux. Que sans lui, je suis presque rien et que je me serais probablement perdu .Comme ce premier soir où il m'a trouvé complètement défoncé. Ce qui faisait partir de mon quotidien et que maintenant je parviens plus ou moins à contrôler, grâce à lui. Sans même qu'il ait à faire le moindre effort à faire. Et c'est toujours une ombre qui plane sur moi, mais pour le moment je parviens à m'accrocher aux responsabilités sans vouloir les fuir à tout prix. Toujours grâce à lui.
Tu devrais … tu devrais forcer pour me réveiller, je sais pas … me secouer … me plaquer au matelas, me frapper, j'en sais rien, un truc brusque pour me tirer de là même si ce sera pas facile. Tu vois ? Tu peux pas encaisser à chaque fois … c'est de pire en pire, Curtis ...
Bref sourire qui se dessine sur ses traits. Pas convaincu, mais c'est l'ébauche de ce que je préfère voir sur son visage. Il s'écarte et en réponse, je me rapproche. Ma main qui se pose dans son dos et caresse doucement le bas de sa nuque pour remontrer à la naissance de ses cheveux.
Bien sûre voyons ! Je vais t'attacher au lit tant que t'y est. Et oui c'est bien plus prudent de ne pas avoir de quoi se défendre en cas de problème... T'as de super idées toi.
Un léger rire quitte mes lèvres et je me déplace pour venir me remettre dans le bon sens dans le lit. Un oreiller que je coince dans mon dos avant de tirer sur son bras pour l'attirer à moi. Coinçant sa tête entre mon épaule et mon torse. Ma main qui vient se glisser sous son menton, son visage que je redresse vers moi. Et je viens poser un baiser sur ses lèvres. Mon nez qui caresse doucement le sien. La vois basse, calme. Le coton de l'obscurité tout autour de nous.
Je ne crois pas que t'aie besoin de plus de violence. Et j'ai confiance en toi. Je peux ranger les armes dans une boite et garder la clef au pire. Tu ne peux pas vraiment me faire de mal, je peux pas y croire.
Et peut-être que oui, il y a un danger. Que c'est un risque à prendre. Tout en étant le plus prudent possible. Je pourrais envisager de nous construire un bunker impénétrable s'il le faut ?!? Je secoue la tête et mes lèvres remontent poser un baiser sur le bout de son nez puis sur son front.
Si tu penses que je dois te forcer à te réveiller alors envisageons le seau d'eau glacée à côté du lit. Mais j'ai pas envie de te faire mal. Je ne crois pas que la violence peut régler le problème. Peut -être que à force d'être là un jour, tu parviendras à te sentir en sécurité avec moi. Et si on essaye de faire en sorte que tu t'habitues à la douceur, comme tu t'es habitué à la violence. Va savoir si en persévérant on ne peut pas remplacer un sentiment par un autre... Ça vaut la peine d'essayer non ?
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Re: Back to you ft Dany ♥
Dim 6 Sep 2020 - 23:28
Je m'imbibe de lui de tout mon être. J'aspire sa présence, sa chaleur, son amour, parce que c'est tout ce dont je suis capable et parce qu'il me l'offre avec tant de générosité. Combien de fois je me répète encore que je ne le mérite pas ? Qu'il est trop bien pour moi ? Que je ne suis qu'un ramassis de déjections qui n'attend qu'à partir dans les égoûts ? Souvent, je me demande pourquoi. Pourquoi s'est-il empêtré d'un boulet comme moi. J'veux dire … j'ai rien. Y'a rien. J'suis même pas fichu de dormir une nuit complète sans faire des cauchemars.
Une seconde, je ferme les yeux, me concentrant sur sa main qui glisse le long de ma nuque encore trempée de ma sueur. J'essaie de sourire à sa réplique, mais cette tentative est vaine et j'me rends compte que je n'ai vraiment pas envie de sourire. Que j'suis juste las, et que je pense ce que je dis. J'en veux pas à Curtis, jamais. J'crois juste que j'ai plus la force.
J'me laisse tirer vers lui et passe mon bras par-dessus son corps pour l'étreindre comme une peluche. Ma tête se pose sur lui et je relève mes prunelles pour les plonger dans les siennes. Ces moments. Il n'y a sans doute que ces moments-là qui me rappellent pourquoi j'ai pas laissé tomber. Parce qu'il existe encore de la tendresse, et que Curtis s'entête à me le rappeler chaque nuit, même si ma mémoire s'efface dès lors que le soleil se lève.
Sa voix est douce, chaude, rassurante. Calme. Je m'y accroche comme un noyé à sa bouée, mais je baisse les yeux quand il refuse de croire que je puisse réellement lui faire du mal. J'aimerais être aussi assuré, mais j'doute de plus en plus de moi et de cette instabilité qui gagne toujours plus de terrain.
Mes paupières se ferment sous le doux assaut de ses lèvres sur mon visage. Et j'écoute, toujours. Finalement, peut-être parvient-il à me convaincre un peu, parce que ses paroles raisonnent en moi, que je les trouve belles. Il parvient même à m'arracher l'esquisse d'un sourire fatigué. Douce naïveté, simple poésie. Même si je sais, au fond de moi, qu'il est plus facile de tomber sous les traumatismes que de céder face à la tendresse. Je le sais autant qu'un simple petit évenement négatif peut gâcher une belle journée, ou qu'un reproche peut supprimer une tirade de compliments. C'est ainsi. Va savoir pourquoi, mais c'est ainsi.
- Peut-être, je soupire, après un silence.
Mes yeux sont ouverts. Le sommeil est là, je le sens, mais je ne suis pas sûr d'avoir envie de me rendormir maintenant. Toujours la peur que ça revienne dès lors que je fermerai les yeux.
Alors je reste là, sans oser ajouter un mot, à caresser le bras nu de Curtis du bout des doigts, à écouter le silence d'où perce sa respiration, à sentir les battements de son cœur. Lui. Tout lui. Toujours lui. Pour ne pas perdre pieds.
Une seconde, je ferme les yeux, me concentrant sur sa main qui glisse le long de ma nuque encore trempée de ma sueur. J'essaie de sourire à sa réplique, mais cette tentative est vaine et j'me rends compte que je n'ai vraiment pas envie de sourire. Que j'suis juste las, et que je pense ce que je dis. J'en veux pas à Curtis, jamais. J'crois juste que j'ai plus la force.
J'me laisse tirer vers lui et passe mon bras par-dessus son corps pour l'étreindre comme une peluche. Ma tête se pose sur lui et je relève mes prunelles pour les plonger dans les siennes. Ces moments. Il n'y a sans doute que ces moments-là qui me rappellent pourquoi j'ai pas laissé tomber. Parce qu'il existe encore de la tendresse, et que Curtis s'entête à me le rappeler chaque nuit, même si ma mémoire s'efface dès lors que le soleil se lève.
Sa voix est douce, chaude, rassurante. Calme. Je m'y accroche comme un noyé à sa bouée, mais je baisse les yeux quand il refuse de croire que je puisse réellement lui faire du mal. J'aimerais être aussi assuré, mais j'doute de plus en plus de moi et de cette instabilité qui gagne toujours plus de terrain.
Mes paupières se ferment sous le doux assaut de ses lèvres sur mon visage. Et j'écoute, toujours. Finalement, peut-être parvient-il à me convaincre un peu, parce que ses paroles raisonnent en moi, que je les trouve belles. Il parvient même à m'arracher l'esquisse d'un sourire fatigué. Douce naïveté, simple poésie. Même si je sais, au fond de moi, qu'il est plus facile de tomber sous les traumatismes que de céder face à la tendresse. Je le sais autant qu'un simple petit évenement négatif peut gâcher une belle journée, ou qu'un reproche peut supprimer une tirade de compliments. C'est ainsi. Va savoir pourquoi, mais c'est ainsi.
- Peut-être, je soupire, après un silence.
Mes yeux sont ouverts. Le sommeil est là, je le sens, mais je ne suis pas sûr d'avoir envie de me rendormir maintenant. Toujours la peur que ça revienne dès lors que je fermerai les yeux.
Alors je reste là, sans oser ajouter un mot, à caresser le bras nu de Curtis du bout des doigts, à écouter le silence d'où perce sa respiration, à sentir les battements de son cœur. Lui. Tout lui. Toujours lui. Pour ne pas perdre pieds.
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Re: Back to you ft Dany ♥
Lun 7 Sep 2020 - 2:50
Another day...Another time…
Je suis fatigué. Comme bien souvent. Et je me sens bien à trouver refuge dans cette pièce qui est la nôtre. Parfois l'envie de plus jamais en sortir et de me complaire à fuir le monde en restant ici pour toujours. Mon regard qui glisse sur nos affaires, ma main qui se perd sur les draps et caresse distraitement le tissu. On n'a pas besoin de grand-chose tant qu'on est tous les deux. Je sais pourtant qu'il ne serait pas sain que je m'enferme ici. Que je dois aider Jeff et que j'en ai envie même. Que je dois soutenir Nina dans ses moments compliqués pour elle. Et que je ne supporte pas de savoir Dany loin de moi bien longtemps alors pour lui aussi je dois sortir. Qu'il puisse vaquer à ses occupations pendant que je veille du coin de l'œil à ce que tout se déroule sans accroches.
Je pousse un soupire alors que mes épaules s'affaissent. Je sais que Dany est pas bien loin, qu'il est dans le coin et qu'il ne va pas tarder à revenir. Que je dois arrêter de me bouffer d'inquiétude chaque fois qu'il s'éloigne. Culpabilisant à l'idée qu'il puisse faire une mauvaise rencontre. Qu'un événement ou l'autre vienne ajouter à sa peine et à son fardeau. Je baille. Je suis presque tenté de faire une sieste, mais je sais que je n'en serais pas capable. Je ne dors pas bien quand il est là, pas bien non plus quand il est loin. Les cernes qui se creusent sous mes yeux. Toujours affaibli par mon agression et pas vraiment remplumé. Mes pantalons qui peinent toujours à tenir en place sur mes hanches. J'allume une clope et la fume tranquillement en silence. Mon ventre qui gargouille et se tord de faim.
Je mène une main à ma nuque et fait craquer les os sous la pression avant de me pencher pour attraper ma guitare sous le lit. Je la cale entre mes genoux. Clope coincée entre les lèvres et mes doigts qui viennent jouer sur les cordes. Ça me fait du bien. La musique a le don d'apaiser les tensions. On en manque cruellement ici, de musique. Regrettant l'époque ou une simple pression du doigt sur un bouton suffisait à laisser résonner la bande originale de nos vies. Je termine ma clope et l'écrase dans un verre qui trône sur le sol à côté du lit. Je m'éclaircis la gorge, voix enrouée par la fatigue. Mes doigts caressent les cordes et je me laisse aller à jouer un morceau que j'ai composé récemment et que personne n'a entendu jusque là. Ma voix grave qui se mélange aux accords alors que mon pied marque doucement le rythme. Et je me laisse prendre au jeu, envahit par la musique et par une vague de sérénité réconfortante.
Au bout de plusieurs longues minutes, je ressens une sensation étrange au creux de la nuque. Cette impression qu'on m'observe. Ce drôle de sentiment inexplicable qui s'insinue en nous, comme si un regard pouvait avoir le don de toucher. Ou alors c'est un second sens qui est enfoui en nous. Et je ne doute pas un instant de qui il s'agit. Un sourire qui se dessine sur mes lèvres. Et rapidement ma main quitte le manche de la guitare et je m'empare de l'oreiller à coté de moi. Je me retourne brusquement et voit Dany appuyé contre le carde de la porte. Je jette l'oreiller sur lui et lorsqu'il s'écrase contre lui, il explose dans une pluie de plumes qui se répandent partout dans la pièce.
T’as fini de me mater comme ça toi ! Tu crois que je te sens pas là ! Tu cherches vraiment les problèmes .
Et j’éclate d’un rire qui résonne dans toute la pièce alors que le carnage retombe doucement autour de nous . Les plumes flottant dans l’air et voltigeant en tout sens.
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