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Small world || Elena
Jeu 1 Oct 2020 - 13:59
Installée sur un tabouret, baillant à s’en décrocher la mâchoire sous son masque, Joséphine lança un regard à la dérobée à Nolan, qui terminait d’ausculter un des patients atteint de la force sévère de leptospirose, mais qui était désormais en bonne voie de guérison. Baissant un peu son masque, elle avala de grandes gorgées de tisane, espérant que le liquide chaud viendrait la revigorer un peu, et la maintenir encore suffisamment alerte pour les presque deux heures que les survivants devraient sans doute encore passer ici, avant l’arrivée d’Emerson et donc, de la relève. Joséphine ne pouvait nier qu’elle attendait avec une impatience non feinte de pouvoir rentrer dans l’avant-poste se trouvant à quelques kilomètres de là, pour souffler un peu.
Voyant que Nolan commençait à traîner la patte, ce qui n’était pas si inhabituel en fin de journée, la pompier se leva aussitôt, repositionnant son masque : « -Assieds-toi Doc, je prends la suite. » dit-elle en s’imposant, lui désignant d’un geste du menton le tabouret sur lequel elle était installée jusque-là. Elle glissa ses doigts fins dans une paire de gants, et Joey poursuivit l’examen, échangeant quelques paroles avec le malade pour le mettre à l’aide. Quelques minutes plus tard, lorsqu’elle eut fait le tour, elle lui annonça qu’il serait totalement rétabli d’ici quelques jours, alors que le pan de la tente s’ouvrait dans son dos, dévoilant un grand brun qui sonda les lieux du regard, à la recherche d’un médecin, expliquait-il, des survivants de son groupe étant malades, trop pour se déplacer jusqu’ici.
Le regard de la pompier glissa vers Nolan, alors qu’elle fronçait légèrement les sourcils. Les médecins pour aujourd’hui, c’étaient eux, et elle n’était pas spécialement partante pour laisser Nolan suivre ce grand gaillard, elle ne savait où. Et en même temps, elle n’imaginait aucun d’entre eux refuser des soins à des personnes en nécessitant. « -Vous vivez où ? » demanda-t-elle, une main sur la hanche, alors qu’elle reposait son regard sur le survivant, prenant plus de temps pour l’observer. Propre sur lui, il semblait en plutôt bonne condition physique, comme si la leptospirose l’avait épargné. « -Sans adresse, aucun de nous deux ne bougera ses fesses d’ici. » ajouta-t-elle face au silence de l’homme. Hors de question de s’aventurer Dieu seul savait où avec un inconnu, quand bien même des survivants étaient mal en point. Les pièges étaient trop nombreux pour tomber dedans aussi facilement, ou s’offrir en pâture sans résister. Le brun finit par lâcher l’information, alors que la pompier poussait un léger soupir, faisant rouler légèrement ses épaules. « -Okay…vous pouvez ressortir, j’arrive. » lâcha-t-elle, avant de retirer sa paire de gants.
Joséphine récupéra son sac à dos pour y fourrer quelques ressources médicales, et notamment le traitement apporté par New Eden, alors que le patient qu’elle venait de soigner se tournait vers elle. « -C’est Gabriel, un chasseur de primes…on voit pas mal sa tête dans le coin, si ça peut vous rassurer. » La rassurer, elle ne savait pas vraiment. Joey n’avait pas vraiment pour habitude de refuser son aide à qui la demandait, une déformation professionnelle sans doute, si bien qu’elle ne pouvait envisager de laisser cet inconnu en plan. Elle vérifia le contenu de son sac tandis que le survivant malade quittait la tente, et se rapprocha de Nolan dans la foulée. Se baissant, la pompier vérifia que son couteau de plongée était en bonne place sur sa cheville, et elle glissa son couteau militaire à sa taille. Juste au cas où songea-t-elle. « -Je fais vite, d’accord ? Je serai de retour dans moins d’une heure. Essaye de pas t’en faire pour moi Doc, je sais me défendre. » dit-elle tout en sachant que si les rôles étaient inversés, elle serait inquiète pour le jeune pédiatre. Elle lui adressa un sourire qu’il ne put voir avec le masque, mais qui plissa sans doute légèrement son regard, puis après l’avoir salué, Joséphine gagna l’extérieur de la tente, où l’attendait le brun. « -Je vous suis. » lui dit-elle d’un ton qu’elle voulait neutre, alors qu’il s’éloignait déjà de la tente médicale, la brune dans son sillage.
Voyant que Nolan commençait à traîner la patte, ce qui n’était pas si inhabituel en fin de journée, la pompier se leva aussitôt, repositionnant son masque : « -Assieds-toi Doc, je prends la suite. » dit-elle en s’imposant, lui désignant d’un geste du menton le tabouret sur lequel elle était installée jusque-là. Elle glissa ses doigts fins dans une paire de gants, et Joey poursuivit l’examen, échangeant quelques paroles avec le malade pour le mettre à l’aide. Quelques minutes plus tard, lorsqu’elle eut fait le tour, elle lui annonça qu’il serait totalement rétabli d’ici quelques jours, alors que le pan de la tente s’ouvrait dans son dos, dévoilant un grand brun qui sonda les lieux du regard, à la recherche d’un médecin, expliquait-il, des survivants de son groupe étant malades, trop pour se déplacer jusqu’ici.
Le regard de la pompier glissa vers Nolan, alors qu’elle fronçait légèrement les sourcils. Les médecins pour aujourd’hui, c’étaient eux, et elle n’était pas spécialement partante pour laisser Nolan suivre ce grand gaillard, elle ne savait où. Et en même temps, elle n’imaginait aucun d’entre eux refuser des soins à des personnes en nécessitant. « -Vous vivez où ? » demanda-t-elle, une main sur la hanche, alors qu’elle reposait son regard sur le survivant, prenant plus de temps pour l’observer. Propre sur lui, il semblait en plutôt bonne condition physique, comme si la leptospirose l’avait épargné. « -Sans adresse, aucun de nous deux ne bougera ses fesses d’ici. » ajouta-t-elle face au silence de l’homme. Hors de question de s’aventurer Dieu seul savait où avec un inconnu, quand bien même des survivants étaient mal en point. Les pièges étaient trop nombreux pour tomber dedans aussi facilement, ou s’offrir en pâture sans résister. Le brun finit par lâcher l’information, alors que la pompier poussait un léger soupir, faisant rouler légèrement ses épaules. « -Okay…vous pouvez ressortir, j’arrive. » lâcha-t-elle, avant de retirer sa paire de gants.
Joséphine récupéra son sac à dos pour y fourrer quelques ressources médicales, et notamment le traitement apporté par New Eden, alors que le patient qu’elle venait de soigner se tournait vers elle. « -C’est Gabriel, un chasseur de primes…on voit pas mal sa tête dans le coin, si ça peut vous rassurer. » La rassurer, elle ne savait pas vraiment. Joey n’avait pas vraiment pour habitude de refuser son aide à qui la demandait, une déformation professionnelle sans doute, si bien qu’elle ne pouvait envisager de laisser cet inconnu en plan. Elle vérifia le contenu de son sac tandis que le survivant malade quittait la tente, et se rapprocha de Nolan dans la foulée. Se baissant, la pompier vérifia que son couteau de plongée était en bonne place sur sa cheville, et elle glissa son couteau militaire à sa taille. Juste au cas où songea-t-elle. « -Je fais vite, d’accord ? Je serai de retour dans moins d’une heure. Essaye de pas t’en faire pour moi Doc, je sais me défendre. » dit-elle tout en sachant que si les rôles étaient inversés, elle serait inquiète pour le jeune pédiatre. Elle lui adressa un sourire qu’il ne put voir avec le masque, mais qui plissa sans doute légèrement son regard, puis après l’avoir salué, Joséphine gagna l’extérieur de la tente, où l’attendait le brun. « -Je vous suis. » lui dit-elle d’un ton qu’elle voulait neutre, alors qu’il s’éloignait déjà de la tente médicale, la brune dans son sillage.
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Re: Small world || Elena
Lun 5 Oct 2020 - 22:47
Malgré les tentatives de Tori pour la rassurer, la brune luttait férocement contre son propre corps, contre la fièvre qui se diffusait entre ses tempes, avec violence, comme un animal en détresse, piégé, acculé qui se débattait. Le feu se déversait entre ses veines, roulait avec ferveur sous son épiderme moite. La sueur perlait le long de ses joues, la transpiration imprégnait ses vêtements collés contre son corps nerveux. Elle ne pouvait pas rester ici, elle ne pouvait pas… C’était ce qu’elle s’évertuait à répéter depuis d’inlassables heures. Dans des murmures à peine audibles. Elle avait perdu en énergie, s’était éreintée la voix à force de suppliques ignorées. Elle remuait péniblement sur le lit sur lequel on l’avait déposée. Tout était si vague à présent dans son esprit, et la paranoïa venait troubler la confusion, rendait chaque ombre plus menaçante, chaque bruit éveillait la suspicion. Elle devinait son ennemi de l’autre côté de la porte, elle percevait le son de sa voix, la perfidie dans son regard perçant. Il était là. Elle l’avait reconnu, elle en était certaine, aussi sûrement qu’elle était persuadée qu’il ne tarderait pas à franchir le seuil de cette chambre pour venir lui embrocher le coeur. Elle imaginait déjà la diablerie de son sourire quand il se pencherait sur elle, soufflerait un dernier murmure glacé au dessus de son visage.
Gabriel ne l’avait pas cru, mettant sa crise sur le compte de la fièvre, il l’avait même forcée à rester, avait simplement décidé avec la japonaise que pour leur bien à tous ils devraient l’isoler de celui qu’elle prenait pour Zack, disaient-ils. Car non, Tori l’affirmait : ce n’était pas sous ce prénom qu’elle et son compagnon de route connaissaient le blond. Irving prétendait-il s’appeler. Mais rien, pas même quarante de température ne pourraient tromper Elena. Elle reconnaitrait ce visage entre cent qu’importaient les prénoms ridicules dont il s’affublait. Rien ne pourrait le dissimuler à elle, rien ne pourrait le soustraire à cette colère orageuse qui grondait sous ses orbes absents. Dans un énième sursaut, la jeune femme rouvrit les yeux, son bras repoussant avec une véhémence toute relative un assaut fantôme. Son regard fatigué balaya la pièce à toute vitesse, chercha l’ennemi invisible. La brune se sentait à présent traquée, menacée. Des bruits dans le couloir l’alarmèrent définitivement. Des vibrations sur le plancher, des voix étouffées. Complots. Manigances susurrées dans l’ombre. Elle pouvait sentir le serpent s’approcher.
Une sorte de hoquet terrifié la secoua. Elle se redressa difficilement, chercha à s’échapper à toute vitesse, persuadée du danger qui la guettait. Entre les draps souillés de transpiration, poisseux, ses jambes s’emmêlèrent, sa cheville resta arrimée entre le tissu blanc et son buste bascula contre le sol. Sa joue épousa douloureusement la table de chevet près du lit, le reste de son corps suivit, s’échouant lourdement et bruyamment sur le parquet. « Non… Non… » soufflait-elle sans discontinuer. Jusqu’à ce que la porte grince, s’ouvre sur une silhouette qui lui était familière. « Gabriel ? Il est là, il est à côté, je l’ai vu, je sais que c’est lui ! Il faut... il faut qu’on s’en aille...» Ses yeux regardaient sans voir, ses pupilles dilatées arpentaient avec une crainte non feinte la pièce plongée dans une semi-obscurité. À même le sol, trempée, brûlante, Elena accrocha d’une main fébrile l’avant-bras de son ami, le priant de la croire. Il devait la croire. C’était vital. Derrière lui, elle ne vit pas cette silhouette féminine qu’elle ne connaissait pas s’approcher. Focalisée sur le regard sombre de l’hispanique qui s’inquiétait à présent de l’écorchure sur sa pommette alors que la vraie menace résidait sous ce toit, se faisait passer pour un autre.
« Calme-toi Elena, il ne t’arrivera rien, je suis là. J’ai ramené un médecin pour t’examiner. Ça va aller, il faut que tu te calmes. » le brun fit preuve d’une rare douceur avec elle, passant ses bras sous ses jambes et sous son dos pour le soulever et l’allonger de nouveau dans le lit qu’elle avait déserté. Là, la jeune femme la vit, cette étrangère debout derrière l’homme. D’ailleurs il se retourna vers Joséphine, lui signala qu’elle n’avait qu’à ouvrir la porte pour le trouver en cas de problème. Il disparut sans un mot de plus, malgré les avertissements marmonnés d’Elena qui le mettait en garde contre Zack. Mais il n’écoutait pas… Il n’écoutait pas. Epuisée, la grecque retomba mollement contre l’oreiller.
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Re: Small world || Elena
Mer 7 Oct 2020 - 17:32
Leur trajet se fit dans un silence quasi religieux, la pompier n’ayant jamais été une de ces grandes bavardes cherchant à rompre le silence parce qu’elle y trouvait un quelconque côté gênant, ou oppressant. Bien au contraire…ce qu’elle trouvait gênant et oppressant, c’était ces conversations sans aucun intérêt, ces bavardages sur la pluie et le beau temps, cet alignement de mots inutiles pour meubler un quelconque silence, à croire qu’il fallait les fuir, comme la peste. Mais Gabriel ne semblait pas être de cette trempe-là, et silencieusement, là aussi, la jeune brune le remercia, tandis qu’elle marchait dans ses pas, la main non loin du manche de son arme, par simple précaution. Le survivant la guidait dans le No Man’s Land, jusqu’à ce qu’ils entrent dans un bâtiment qui semblait avoir échappé aux intempéries récentes qui s’étaient abattues sur Seattle.
Là encore, elle le suivit sans un mot dans les couloirs, jusqu’à ce qu’un bruit sourd juste à côté lui fasse accélérer le pas, tandis qu’il ouvrait une porte, et se précipitait dans la pièce. Au sol, une silhouette empêtrée dans des draps, au visage émacié, fatigué, luisant de sueur. Ses yeux exorbités par la peur ne semblaient pas la voir, alors que la jeune femme se cramponnait au bras du jeune homme, comme si un quelconque danger la menaçait et qu’elle sentait son heure si proche, comme si sa vie était sur le point de s’achever, là, entre ces quatre murs. Joséphine fronça doucement les sourcils, se demandant si c’était la fièvre qui la faisait dérailler, ou si ce Gabriel avait oublié de lui parler d’une quelconque démence dont elle serait atteinte. Qu’importait après tout, démence ou pas, Joey comptait bien aider cette jeune femme malade, que le brun s’employait déjà à remettre dans son lit, tandis que la pompier entrait dans la pièce, sans même y avoir été invitée.
Son regard glissa sur la silhouette féminine, ses sourcils s’étant spontanément froncés à la mention de son prénom, évidemment. Ce n’était pas la première fois qu’elle entendait parler d’une Elena, et quand bien même celle-ci aurait été l’ex de Connor, la brune n’aurait pas fait demi-tour pour autant. La coïncidence serait quand même étonnante, certains diraient amusante, mais Joséphine ne croyait pas à de tels coups du sort. Aussi, tandis que Gabriel s’éloignait pour les laisser en tête à tête, expliquant qu’elle le trouverait non loin en cas de besoin, elle chassa ces pensées de son esprit pour se concentrer sur sa patiente. « -Bonjour. Je m’appelle Joséphine, je viens de la tente des Barnett. » commença-t-elle en toute simplicité, allant même jusqu’à poser un sourire avenant sur son visage. Elena semblait sur le qui-vive, les nerfs à fleur de peau, nerveuse au possible quoiqu’épuisée, et il semblait nécessaire de la mettre en confiance avant toute chose. Après avoir observé la coupure qui ornait désormais la pommette de la brune, Joey retira son sac à dos, alors qu’elle en sortait son matériel, le posant sur la table de chevet. « -Je vais vous ausculter, pour écouter votre cœur, et vos poumons, d’accord ? » demanda-t-elle, alors qu’elle montrait à la jeune femme le stéthoscope fraîchement sorti de son sac.
Une fois l’accord obtenu, la pompier fit glisser plusieurs fois son pouce sur la surface métallique de son instrument, en réchauffant l’extrémité pour qu’Elena ne soit pas incommodée par la morsure brève du froid quand elle poserait l’engin sur sa peau. Dans un nouveau sourire, Joséphine posa le stéthoscope sur le corps moite de la jeune femme, détournant légèrement le regard pour mieux se concentrer, à l’écoute des bruits qui lui parvenaient. L’opération dura quelques instants, à peine une minute, et lorsqu’elle retira les embouts de ses oreilles, ce fut pour demander : « -Vous sauriez me dire depuis combien de temps vous êtes malade ? De quels symptômes souffrez-vous ? » demanda-t-elle pour la forme, même si tout laissait à croire que comme pour beaucoup d’autres survivants du coin, la leptospirose s’était également invitée dans le refuge de ces survivants, faisant succomber Elena sous ses griffes impitoyables.
Là encore, elle le suivit sans un mot dans les couloirs, jusqu’à ce qu’un bruit sourd juste à côté lui fasse accélérer le pas, tandis qu’il ouvrait une porte, et se précipitait dans la pièce. Au sol, une silhouette empêtrée dans des draps, au visage émacié, fatigué, luisant de sueur. Ses yeux exorbités par la peur ne semblaient pas la voir, alors que la jeune femme se cramponnait au bras du jeune homme, comme si un quelconque danger la menaçait et qu’elle sentait son heure si proche, comme si sa vie était sur le point de s’achever, là, entre ces quatre murs. Joséphine fronça doucement les sourcils, se demandant si c’était la fièvre qui la faisait dérailler, ou si ce Gabriel avait oublié de lui parler d’une quelconque démence dont elle serait atteinte. Qu’importait après tout, démence ou pas, Joey comptait bien aider cette jeune femme malade, que le brun s’employait déjà à remettre dans son lit, tandis que la pompier entrait dans la pièce, sans même y avoir été invitée.
Son regard glissa sur la silhouette féminine, ses sourcils s’étant spontanément froncés à la mention de son prénom, évidemment. Ce n’était pas la première fois qu’elle entendait parler d’une Elena, et quand bien même celle-ci aurait été l’ex de Connor, la brune n’aurait pas fait demi-tour pour autant. La coïncidence serait quand même étonnante, certains diraient amusante, mais Joséphine ne croyait pas à de tels coups du sort. Aussi, tandis que Gabriel s’éloignait pour les laisser en tête à tête, expliquant qu’elle le trouverait non loin en cas de besoin, elle chassa ces pensées de son esprit pour se concentrer sur sa patiente. « -Bonjour. Je m’appelle Joséphine, je viens de la tente des Barnett. » commença-t-elle en toute simplicité, allant même jusqu’à poser un sourire avenant sur son visage. Elena semblait sur le qui-vive, les nerfs à fleur de peau, nerveuse au possible quoiqu’épuisée, et il semblait nécessaire de la mettre en confiance avant toute chose. Après avoir observé la coupure qui ornait désormais la pommette de la brune, Joey retira son sac à dos, alors qu’elle en sortait son matériel, le posant sur la table de chevet. « -Je vais vous ausculter, pour écouter votre cœur, et vos poumons, d’accord ? » demanda-t-elle, alors qu’elle montrait à la jeune femme le stéthoscope fraîchement sorti de son sac.
Une fois l’accord obtenu, la pompier fit glisser plusieurs fois son pouce sur la surface métallique de son instrument, en réchauffant l’extrémité pour qu’Elena ne soit pas incommodée par la morsure brève du froid quand elle poserait l’engin sur sa peau. Dans un nouveau sourire, Joséphine posa le stéthoscope sur le corps moite de la jeune femme, détournant légèrement le regard pour mieux se concentrer, à l’écoute des bruits qui lui parvenaient. L’opération dura quelques instants, à peine une minute, et lorsqu’elle retira les embouts de ses oreilles, ce fut pour demander : « -Vous sauriez me dire depuis combien de temps vous êtes malade ? De quels symptômes souffrez-vous ? » demanda-t-elle pour la forme, même si tout laissait à croire que comme pour beaucoup d’autres survivants du coin, la leptospirose s’était également invitée dans le refuge de ces survivants, faisant succomber Elena sous ses griffes impitoyables.
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Re: Small world || Elena
Dim 11 Oct 2020 - 16:32
De nouveau dans le lit bouillant, Elena tenta de reprendre ses esprits, de dompter les angoisses qui faisaient battre son coeur à tout rompre sous sa cage thoracique. Gabriel était rentré après tout, s’il ne la croyait pas, au moins pouvait-elle compter sur lui pour assurer sa sécurité. Il ne laisserait pas Zack s’approcher tant qu’il n’aurait pas le fin mot de l’histoire, elle en était persuadée. Elle tâcha de s’accrocher fermement à cette conviction, de faire taire ce maelström de peur et de colère entrelacées qui gargouillait, menaçait d’exploser complètement. Elle devait maîtriser ses émotions, tempérer ses humeurs qui interféraient forcément avec sa guérison. Tant qu’elle ne serait pas en mesure de se défendre, elle resterait vulnérable, en proie aux vices de cet homme qui avait fait tant de mal à sa communauté. Elle ferma brièvement les yeux, tenta de reprendre son souffle. Joséphine. La grecque ancra son attention sur cette femme, se focalisant sur elle, rien que sur elle. Elle relégua le reste au second rang, propulsant Zack, Tori et les autres dans une pièce imaginaire, façonnée de toutes pièces, dans un coin de son esprit. Un huit-clos impénétrable, isolé.
Mais quelques secondes après, des éclats de voix dans le couloir firent se raidir la jeune femme sur les draps trempés de sueur. Ses yeux en alerte se jetèrent sur la porte, guettèrent les prémices d’un mouvement, d’une intrusion. Elle ne vint pas. Elle ne viendrait pas, tâcha-t-elle de se répéter intérieurement. Ausculter. Le mot sembla résonner comme un écho lointain dans sa tête brûlante. Elle allait l’examiner assurait-elle. Comme à un phare dans la nuit la plus totale, la brune s’y arrima. Elle croisa les prunelles brunes de la jeune femme pour la première fois peut-être depuis son arrivée. Elle hocha doucement la tête pour signaler son consentement. C’était son métier, elle travaillait la tente des Barnett avait-elle dit. Elle continua de hocher tranquillement la tête, la fatigue étourdissant son corps en lutte depuis des heures qui avait refusé de se laisser tomber dans les bras de Morphée. Mais la présence de Joséphine était presque apaisante. Sa voix si douce, ses traits fins harmonieux qui inspiraient la sympathie, la confiance.
Avec une précaution rare, le collaboratrice des Barnett appliqua son outil de travail sur la poitrine au préalable dénudé de la grecque. Malgré sa prévoyance, le contraste entre son épiderme incendié et le métal tiédi la fit légèrement tressaillir. Elle respira selon les instructions de la spécialiste, lovant son regard dans la plénitude immaculée du plafond qu’elle fixait. Ce n’était pas la première fois qu’elle était malade bien sûr, mais elle avait toujours pu compter sur la chaleur d’un foyer, le confort d’un médecin sur place et en permanence à son chevet. Les choses étaient différentes désormais. La rudesse du monde extérieur pesait chaque jour, en chaque instant et chaque épreuve sur les épaules des survivants. La voix de la jeune femme extirpa Elena de ses réminiscences, la forçant à fouiller dans des souvenirs plus frais. La réflexion lui fit froncer les sourcils, forma un pli sur son front. « Quelques jours. Quatre, peut-être cinq. » Peut-être plus même, elle avait perdu la notion du temps ces derniers jours. La faute à l’absence de repères, l’inactivité causée par la fièvre qui la clouait au lit. « C'est cette fièvre qui ne tombe pas. » expliqua fébrilement la jeune femme.
« Est-ce qu’il y a beaucoup de malades au No Man’s Land ? » interrogea-t-elle, soucieuse pour les autres survivants de Seattle. À croire que même à l’article de la mort, elle ne pouvait s’empêcher de songer aux autres.
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Re: Small world || Elena
Mar 13 Oct 2020 - 20:04
Après avoir ausculté Elena, Joséphine reposa son stéthoscope sur la table de chevet, avant d’aviser les traits tirés et la pâleur de la survivante qui avait dû passer par de sales heures. Quatre jours disait-elle, peut-être cinq, et la pompier hocha doucement la tête, alors même que la brune évoquait cette fièvre qu’elle avait deviné, et qui semblait lui coller à la peau. La question sur les autres survivants du No Man’s Land lui arracha un soupir fatigué alors que Joey se passait la main dans la nuque. « -Je peux m’assoir ? » demanda-t-elle en montrant du menton le bord du lit, avant de s’y poser doucement quand elle eut son accord. La brune ne savait même pas par où commencer son récit, alors elle prit le problème à sa source. « -Vous êtes effectivement beaucoup de survivants du No Man’s Land à être tombés malades, oui. Vous avez ce qu’on appelle la leptospirose. Pour faire court, les intempéries ont poussé les rats à sortir de leur trou, ils ont envahi les rues, souillé les eaux, ce qui vous a contaminés. Il faut impérativement que vous la fassiez bouillir avant d’en boire la moindre goutte maintenant. On a eu quelques cas de choléra aussi, mais heureusement plus rares… » tenta-t-elle d’expliquer, même si elle n’avait jamais été des plus pédagogues, ne doutant pas une seule seconde que Nolan aurait certainement fait ça beaucoup mieux qu’elle !
Joséphine coinça une mèche de cheveux derrière son oreille, pinçant légèrement les lèvres l’une contre l’autre en se rendant qu’elle avait peut-être était plus alarmiste qu’elle ne l’aurait voulu, et pas forcément très diplomate dans ses paroles. Peut-être Elena connaissait-elle des survivants du coin, et allait désormais s’inquiéter pour leur état de santé. Vu sa question, au regard de sa propre situation, c’était même plus que probable. Aussi, la pompier tenta de nuancer ses propos pour rassurer la jeune femme. « -Le plus gros de l’épidémie est passé, il reste encore quelques patients, plus durement touchés que les autres, mais dans l’ensemble, tout le monde commence à aller mieux… » dit-elle donc en posant son regard sur sa patiente du jour, tâchant de lui faire comprendre que tout était lentement, mais sûrement, en train de rentrer dans l’ordre. Ce fut à cet instant que Joséphine sortit de son sac le traitement, qu’elle posa sur la table de chevet d’Elena. « -Et lorsque vous aurez pris ça, vous commencerez à vous sentir mieux également. Ça fera tomber la fièvre, et d’ici quelques jours vous serez sur pieds de nouveau. » lui souffla-t-elle dans un sourire rassurant, avant de glisser un regard sur la coupure qui ornait sa pommette, et ne nécessiterait heureusement aucun point de suture. « -Je vais désinfecter votre joue tant que je suis là. On dira que c’est compris dans le service ! » ajouta-t-elle en gratifiant Elena d’un clin d’œil, espérant détendre la survivante qu’elle devinait plus qu’à cran, et sur le qui-vive.
Joséphine coinça une mèche de cheveux derrière son oreille, pinçant légèrement les lèvres l’une contre l’autre en se rendant qu’elle avait peut-être était plus alarmiste qu’elle ne l’aurait voulu, et pas forcément très diplomate dans ses paroles. Peut-être Elena connaissait-elle des survivants du coin, et allait désormais s’inquiéter pour leur état de santé. Vu sa question, au regard de sa propre situation, c’était même plus que probable. Aussi, la pompier tenta de nuancer ses propos pour rassurer la jeune femme. « -Le plus gros de l’épidémie est passé, il reste encore quelques patients, plus durement touchés que les autres, mais dans l’ensemble, tout le monde commence à aller mieux… » dit-elle donc en posant son regard sur sa patiente du jour, tâchant de lui faire comprendre que tout était lentement, mais sûrement, en train de rentrer dans l’ordre. Ce fut à cet instant que Joséphine sortit de son sac le traitement, qu’elle posa sur la table de chevet d’Elena. « -Et lorsque vous aurez pris ça, vous commencerez à vous sentir mieux également. Ça fera tomber la fièvre, et d’ici quelques jours vous serez sur pieds de nouveau. » lui souffla-t-elle dans un sourire rassurant, avant de glisser un regard sur la coupure qui ornait sa pommette, et ne nécessiterait heureusement aucun point de suture. « -Je vais désinfecter votre joue tant que je suis là. On dira que c’est compris dans le service ! » ajouta-t-elle en gratifiant Elena d’un clin d’œil, espérant détendre la survivante qu’elle devinait plus qu’à cran, et sur le qui-vive.
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Re: Small world || Elena
Sam 14 Nov 2020 - 20:37
La brune hocha fébrilement la tête, sans lâcher du regard la jeune femme qui s’installa sur un coin du matelas après avoir obtenu son approbation silencieuse. Le lit accueillit le poids de la pompier dans un grincement désagréable. Le mobilier était vieux, usé, rien de comparable au confort auquel avait accès la grecque avant l’épidémie et pourtant il faisait office d’un luxe presque rare à cette époque. Ses yeux striés de filaments sanguins restèrent arrimés sur le profil harmonieux de la jeune femme. Sa présence était curieusement apaisante, comme un refuge chaud en plein blizzard, elle dégageait une bienveillance et un réconfort qui semblaient faire taire les émois qui secouaient la brune depuis des heures. Elena l’écouta avec un réel intérêt lorsqu’elle démarra son récit, sans savoir si elle devait être rassurée ou non à l’évocation de la mystérieuse maladie qui l’accablait depuis des jours. Elle sentit toutefois l’angoisse lui percer l’estomac quand elle évoqua la multitude de cas similaires au sien au No Man’s Land ; il s’agissait d’une vraie épidémie qui avait frappé Seattle. Aussitôt, la jeune femme se raidit sous ses draps poisseux. « Est-ce que vous avez dénombré des pertes liées à cette épidémie ? » C’était la principale de ses préoccupations ; ses différents amis éparpillés dans les quatre coins de la région. Elle savait qu’elle devrait s’y habituer, à cette inquiétude permanente, cette peur incurable qui la rongerait tous les jours qu’elle passerait ici, loin du Fort, loin de Valérian ou de Connor. De ces personnes qui comptaient toujours énormément pour elle. Et en parlant de proches… « Ce… C’est contagieux ? » S’inquiéta la brune en dévisageant gravement la médecin à ses côtés. Gabriel l’avait portée, Tori l’avait veillée. Elle ne se pardonnerait pas d’avoir mis leur vie en danger d’une quelconque façon.
La jeune femme sembla saisir la préoccupation de sa patiente et tenta de la rassurer aussitôt en mentionnant l’épuisement de la maladie et la rémission des personnes atteintes. Avec langueur son esprit essayait de tisser des connexions, bataillait dans la fange brûlante et putride qui dégueulait ses illusions sournoises dans sa tête. Il lui était pénible de raisonner avec cette fièvre qui l’étourdissait. Vulnérable, elle était sensible aux mirages effroyables qui venaient la torturer depuis des heures. Mais Joséphine ressemblait à un phare dans la nuit auquel elle tâcha de s’accrocher pour garder le cap. « Alors… C’est bon signe ? » Demanda-t-elle pour être sûre. Son regard dévia brièvement vers le traitement médical déposé sur son chevet. Elle espérait un rétablissement rapide ; elle n’avait été que trop inutile ces derniers jours et elle ne supportait pas l’idée d’être un poids pour son groupe. « Merci. » souffla-t-elle d’une voix enrouée. « Vous travaillez avec les Barnett c’est ça ? » Demanda-t-elle en se souvenant de la famille qui avait vécu au lycée avec Roza, Eli et Lisandro.
« Ce n’est rien de grave… juste une égratignure. Ça m’apprendra à vouloir me battre avec mes draps. » assura-t-elle d’un geste de la main quand la brune se pencha vers elle mais elle semblait décidée à mener son auscultation jusqu’au bout, aussi, Elena la laissa faire docilement, loin d’être en forme pour une lutte vaine. « Est-ce que mon ami a accepté une vie entière de servitude en venant quérir votre aide ? » demanda la brune à sa vis-à-vis qui s’appliquait à désinfecter sa pommette avec la même délicatesse. Ses lèvres s’ourlèrent dans un sourire amusé, le premier depuis quelques jours. « Il n'est pas très bon en affaires. » renchérit-elle toujours avec un semblant de sourire épinglé sur le visage. Elle plaisantait à moitié à vrai dire : Gabriel était un élément d’une efficacité redoutable lorsqu’il s’agissait d’évoluer sur le terrain, d’éliminer des menaces, mais les négociations n’étaient pas son fort ; il laissait volontiers la pénible tâche à Elena. Aussi était-elle curieuse : qu’avait-il promis à cette femme pour la faire venir jusqu’ici ?
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Re: Small world || Elena
Mar 17 Nov 2020 - 13:37
De son regard sombre, Joséphine observa la jeune femme alitée, haussant légèrement les sourcils face à cette inquiétude qui crispait les traits de son visage, et ces questions qu’elle lui posait, qui trahissaient sans peine qu’Elena devait connaître d’autres survivants dans le coin. Même mal en point, ravagée par la fièvre, elle se préoccupait, ce qui ne laissa pas la pompier indifférente, qui ne put se résoudre à minimiser la situation. « -Malheureusement…oui. Certaines personnes sont décédées de la maladie…tout le monde n’a pas été touché avec le même degré de sévérité. » expliqua-t-elle, en se montrant honnête avec sa patiente du jour. Joey grimaça légèrement, parce que si la prochaine question de la brune était de savoir qui étaient ces personnes, elle aurait été bien incapable de citer le moindre nom, bien incapable donc de la rassurer. En revanche, elle pouvait aisément la tranquilliser sur un autre point, ce qu’elle ne tarda d’ailleurs pas à faire : « -Non, aucun risque de contagion. Les vôtres ne craignent rien à votre chevet. » ajouta-t-elle donc, posant même un sourire rassurant sur ses lèvres, avant de hausser les épaules : « -Comme je vous l’ai dit, il faut juste bien veiller à faire bouillir votre eau avant de la boire, et ce sera bon. » répéta-t-elle, par acquis de conscience.
Un doux sourire vint se poser sur les lèvres de la pompier, qui secoua légèrement la tête en guise de réponse. Oui, c’était bon signe. Lentement, mais surement, ils venaient à bout de cette fichue maladie, celle qui avait dévasté le No Man’s Land, et laissait de sacrés dégâts dans son sillon, ici et là. L’hispanique laissa ses pensées dévier quelques instants sur les personnes auxquelles elle-même tenait, certaines établies dans les environs, et ses doigts se crispèrent légèrement sur ses cuisses à cette pensée. Elena la tira de là par une question qui la fit sourire d’un air presque gêné, demandant si elle était une collaboratrice des Barnett. « -Pas exactement, non. » souffla-t-elle, alors qu’elle récupérait dans son sac à dos de quoi soigner l’entaille sur la joue de la brune. Joséphine déglutit, avant de reposer son regard sur le visage fiévreux et fébrile. « -Je vis dans une communauté, établie dans les environs de Tacoma. On est venus prêter main forte aux Barnett quand on a su pour l’épidémie. Mon passage sous la tente n’est en réalité que temporaire. Dès que ça ira mieux ici, je rentrerais chez moi. » expliqua-t-elle, un nouveau sourire en coin glissant sur ses lèvres. Nisqually lui semblait si loin à cet instant précis, et plus que jamais Joey fut soulagée de songer que personne là-bas n’était malade, que leptospirose et choléra n’aient pas trouvé leur chemin jusqu’au fort.
Alors que la compresse imbibée de désinfectant venait trouver la pommette meurtrie, Joséphine afficha un sourire amusé sur ses lèvres, face à la question que lui posait sa patiente. « -Toute une vie et bien plus encore. » répondit-elle sur le même ton malicieux, tâchant de se montrer délicate dans ses gestes. La pompier se mura quelques instants dans le silence, quelques secondes où elle resta concentrée sur la plaie, la tête légèrement penchée. Finalement, elle plia la compresse souillée, et la posa sur la petite table de chevet, avant récupérer de quoi faire un pansement léger. « -En fait, on a même pas parlé de ça, pour être honnête. » dit-elle, alors que ses doigts fins s’activaient pour terminer les soins. « -Il s’est juste présenté à la tente en disant que quelqu’un était malade, et je suis venue. Y’a rien eu de plus. » dit-elle en haussant les épaules, avant de chiffonner dans son poing l’emballage vide, ponctuant son geste d’un « -Et voilà ! Toute neuve ! » même s’il était clair que la survivante serait en bien meilleure forme une fois que le traitement aura commencé à faire effet.
Un doux sourire vint se poser sur les lèvres de la pompier, qui secoua légèrement la tête en guise de réponse. Oui, c’était bon signe. Lentement, mais surement, ils venaient à bout de cette fichue maladie, celle qui avait dévasté le No Man’s Land, et laissait de sacrés dégâts dans son sillon, ici et là. L’hispanique laissa ses pensées dévier quelques instants sur les personnes auxquelles elle-même tenait, certaines établies dans les environs, et ses doigts se crispèrent légèrement sur ses cuisses à cette pensée. Elena la tira de là par une question qui la fit sourire d’un air presque gêné, demandant si elle était une collaboratrice des Barnett. « -Pas exactement, non. » souffla-t-elle, alors qu’elle récupérait dans son sac à dos de quoi soigner l’entaille sur la joue de la brune. Joséphine déglutit, avant de reposer son regard sur le visage fiévreux et fébrile. « -Je vis dans une communauté, établie dans les environs de Tacoma. On est venus prêter main forte aux Barnett quand on a su pour l’épidémie. Mon passage sous la tente n’est en réalité que temporaire. Dès que ça ira mieux ici, je rentrerais chez moi. » expliqua-t-elle, un nouveau sourire en coin glissant sur ses lèvres. Nisqually lui semblait si loin à cet instant précis, et plus que jamais Joey fut soulagée de songer que personne là-bas n’était malade, que leptospirose et choléra n’aient pas trouvé leur chemin jusqu’au fort.
Alors que la compresse imbibée de désinfectant venait trouver la pommette meurtrie, Joséphine afficha un sourire amusé sur ses lèvres, face à la question que lui posait sa patiente. « -Toute une vie et bien plus encore. » répondit-elle sur le même ton malicieux, tâchant de se montrer délicate dans ses gestes. La pompier se mura quelques instants dans le silence, quelques secondes où elle resta concentrée sur la plaie, la tête légèrement penchée. Finalement, elle plia la compresse souillée, et la posa sur la petite table de chevet, avant récupérer de quoi faire un pansement léger. « -En fait, on a même pas parlé de ça, pour être honnête. » dit-elle, alors que ses doigts fins s’activaient pour terminer les soins. « -Il s’est juste présenté à la tente en disant que quelqu’un était malade, et je suis venue. Y’a rien eu de plus. » dit-elle en haussant les épaules, avant de chiffonner dans son poing l’emballage vide, ponctuant son geste d’un « -Et voilà ! Toute neuve ! » même s’il était clair que la survivante serait en bien meilleure forme une fois que le traitement aura commencé à faire effet.
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