Tout le monde arrivait petit à petit, pendant que moi, je finissais de grailler un petit déjeuner à base de galettes de pâte à pain, et d'une pomme fraîchement cueillie. Je saluai Curtis d'un sourire, raillant en réponse : J'espère au moins qu'vous jouez bien, qu'on fasse pas tout ça pour rien... Puis se pointa Dani, essoufflé. Tiens, ils dormaient pas ensemble tous les deux..? Mon regard passa de l'un à l'autre un instant avant que je ne salue le brun à mon tour, d'un signe de tête.

- Tout va bien, respire ! Puis comme tu vois, on est pas parti. C'est qu't'es pas à la bourre. Logique imparable s'il en est, n'est-ce pas..? Merci pour le café imaginaire. J'ose pas l'dire à Bill mais j'commence à saturer de son "english tea." Je prononçai la fin avec un accent anglais totalement surjoué, petit doigt brièvement levé en l'air en une imitation de notre chef adoré en train de boire une tasse de thé.

Zola donna finalement le top départ et je me levai en récupérant sac et batte, cette dernière passant entre les sangles du sac pour rester calée dans mon dos, mais facilement accessible au cas où. Pour l'occasion, je portais mes protection de baseball, casque mis à part. On n'était jamais trop protégé, après tout...

- J'espère qu'Isha tient mieux face aux rôdeurs que dans la Cage... J'esquissai un sourire en coin. On savait tous ici que les combats étaient souvent truqués, et Isha se couchait sur demande contre je ne savais quoi exactement. Il n'en restait pas moins un bon combattant, quand il se donnait pleinement. De ce que j'en avais vu, en tout cas.
D'ailleurs ce dernier nous attendait dehors, pendant qu'on l'attendait dedans. L'organisation d'une équipe, c'est primordial, hein ? Bref. Je hochai de la tête pour le saluer, avant de poser les yeux sur celui qui l'accompagnait, et qui m'était inconnu. Zola ne lui demanda pas même son nom, et malgré moi ça m'arracha un sourire amusé. Ceci étant, je fis l'effort à sa place, tendant la main pour serrer celle des deux hommes. Salut.. Isha, et..? c'est comment ton nom ? Elle c'est Zola, voilà Curtis et Dany. Moi c'est Chris.


Minimum syndical de la politesse et du savoir-vivre, quand même. Si on devait compter les uns sur les autres pour l'opération à venir, autant savoir à qui s'adresser plutôt que d'appeler machin ou Bidule à la rescousse.
T'en fais pas, Zo.. tout s'passera bien. On en est pas à notre coup d'essai, après tout. Les rôdeurs, on commence à les connaître. Bill t'a dit où était le conservatoire ? On est loin ? Je connaissais pourtant bien la ville, mais ce bâtiment là m'était inconnu, faute de m'y être intéressé avant l'invasion. Mon truc c'était le dessin, pas la musique.

Je me tournai vers nos deux accompagnateurs, pour leur demander encore : Vous êtes musiciens, tous les deux ? Puis à Leonard plus particulièrement : Tu t'bats avec quoi, toi ?
Pour Isha la question ne se posait pas, comment ignorer le fait qu'il se baladait avec une épée.. Même moi je savais qu'il lui avait donné un nom, alors que je lui avais jamais parlé réellement. Une légende ce mec...

Celui qui ne marche pas seul

En préambule je tiens à préciser, comme le dirait le très sage Isha, que les moisis, c’est comme les bridés, non seulement ils se ressemblent tous mais en plus, ils sont en train d’envahir le pays d’après lui. Après le péril jaune, on est au péril mort. Surement qu’Isha a raté sa vie de philosophe. Aussi, ne vous y trompez pas, Maurice, le vrai, le seul parmi tous les autres, est pour le moment à un gouter d’anniversaire d'une sexologue qui assume pas son âge et si ce n’est lui qui est là, c’est donc son frère, Maurico.

Ainsi la petite troupe se constitua dans la joie et la bonne humeur, enfin, ce qui s’en rapproche le plus. Après tout, cette histoire a un titre de comédie musicale aussi, il fallait bien citer la mélodie du bonheur comme musique d’entrée, car, gageons que cela sera une toute autre partition avant la fin.

Zola avait donc, avec Chris, son ami et garant de sa sécurité, autant qu’il est possible de la garantir en connaissant le caractère de la jeune femme, pris les « artistes » et fins connaisseurs de musique des Gentle Bastards, Daniel et Curtis avec elle. A cette équipe s’ajoutait deux chasseurs de prime, Isha, un habitué de la cage, qui apportait une camionnette de transport militaire et Leo qui semblait l’accompagner pour un souci de dette. Les présentations étant faites, les voilà tous grimpés dans la camionnette, le cœur pas forcement en fête quand on sait que l’autoradio du véhicule est cassé et que les seules chansonnettes qui passent en boucle sont du Disney à tue-tête. (les zombies sont des poètes)

La route n’est pas très longue avant d’arriver devant le conservatoire de musique de Seattle, situé dans le campus. Vous avez bien croisé quelques morts intrigués sur votre chemin, mais aucun n’a vraiment su suivre le camion de transport, espérons qu’ils trouveront des distractions en chemin pour ne pas vous retrouver tôt ou tard à votre destination.

conservatoire à la bonne époque:

Isha ralenti l’allure et se gare avec précaution devant un vieux bâtiment de style gothique, en briques rouges, qui avait déjà traversé les siècles avant que les morts ne se décident à venir danser la gigue et qui semblait vouloir encore faire de la résistance pour les années à venir. Il y a quand même des signes de fatigues et des fenêtres brisées ou barricadées ici et là. Les murs semblent avoir plus le titre de « fatale bazooka » que de « hakuna matata » vue les traces d’impacts.Bill le connaissait bien, il a étudié là-bas, et a donné toutes les indications possibles a Zola et Chris sur la répartition des pièces et les endroits où étaient stockés les instruments. Maintenant, cela fait plus de 5 ans qu’il n’est pas venu… et visiblement il y a eu du passage ici depuis.

7 morts claudiquent devant des restes de clôtures abimées et lâchent leur activité contemplative pour tenter de venir vous faire une haie d’honneur. C'est si chaleureux un zombies!! Si accueillant! Mieux ne vaut pas attendre qu’ils viennent vous encercler et gêner votre sortie avec des câlins plein de mordants.

Pour les plus observateurs d’entre vous (si vous avez réussi votre jet de perception ou si vous estimez que les dés c’est surfait):

Pour les moins observateurs d’entre vous (si vous avez raté votre jet de perception):

Pour tous:

Codage par Libella sur Graphiorum

Mon quotidien a été très agité ces derniers temps. Et je ne peux imaginer que ça ne va pas aller en s’arrangeant. J’ai aidé comme j’ai pu le camp à se remettre de cet incendie. Malgré ma jambe, j’ai serré les dents et je me suis rendu utile. Ne voulant pas être juste un boulet, ne voulant pas être que ça. Puis, après que le plus gros a été fait, je me suis retrouvé dans le silence. Dans ma tête redevenue bruyante. Je tourne en rond, comme un lion boiteux en cage. Je ne saurais pas dire combien de jours sont passés. En tous cas, ma jambe va mieux. La peau est fine et sensible, mais au moins je ne suis plus déséquilibré.

Quelqu’un est finalement venu me trouver, voulant me faire passer un mot discrètement. Il fait taire mon silence. Sans le vouloir, il donne un coup de pied et mon moral qui se relève subitement de sa glissade lente mais certaine. Et je repars avec le sourire chercher quelques affaires. Prenant de quoi manger pendant quelques jours, deux ou trois bandages pour ma jambe et mes armes. Je trouve de quoi excuser mon absence. Qui, je pense, ne va pas s’éterniser. Les portes s’ouvrent devant moi, je prends une grande inspiration. Avant de laisser derrière elles la morosité passagère et pesante.

Voilà comment je me suis retrouvé là. Marchand dans ces bois silencieux. Me ressourçant de chaque sons d’oiseaux, chaque branches et chaque rayons de soleil qui arrivent a passer a travers les nuages gris. C’est vrai que les bois peuvent être tristes à cette époque de l’année. Mais actuellement le semblant de calme que la nature m’offre redonne toutes ses couleurs à l'automne. Chris m’a donné rdv au conservatoire de musique de Seattle et son but fait naître en moi une excitation certaine. Tout dans cette situation ne peut me rendre que plus enthousiaste qu'à mon départ. J’évite donc les routes, me frayant à travers les obstacles de cet environnement humide et froid.

Un son, comme une lame tranchante, vient faire taire ce silence tranquille. Il est sourd et se rapproche à grande allure. Je m'accroupis vivement derrière un arbre. Discernant deux phares éblouissants à travers les branchages nus. C’est sûrement eux mais je reste prudent, évitant la route ou tout les rôdeur accourent maintenant. Au moins, je sais où ils sont. Je continue à avancer, plus silencieux, plus prudent. Je finis par discerner le bâtiment. Puis la camionnette. Qui, à part eux, pourraient s’arrêter ici, pile le jour que m’a fait indiquer Chris.

Je reste accroupi, tapis dans un fossé non loin du semblant de grille. Je plisse les yeux, le brouillard enlace le bâtiment. Rajoutant une couche de mystère à ce lieu. Bizarrement, je trouve ça plutôt poétique. Mais pas vraiment pratique. Je n’arrive pas à discerner ce qu’il y a dans le bâtiment. En revanche, les sept choses immondes attiré par le véhicule sont clairement visibles et repérables.

Je lève le bras pour refermer délicatement les doigts sur le manche de ma machette. La sortant de son étui d’un geste sûr et léger. Je sors finalement de ma cachette. Me déplaçant presque accroupis mais d’une foulée longue et rapide. J’arrive finalement derrière la chose retardataire. Je le relève, armant mon bras. Mon arme se plante jusqu’au milieu du crâne de ma victime, qui se laisse tomber .

Spoiler:

Je dois bien avouer que je n'étais pas mécontent d'avoir touché le sol une fois le trajet terminé. Il faut dire que non seulement, cela faisait bien longtemps que je n'avais plus voyagé de la sorte. Mais qu'en plus, je ne connaissait personne. A vrai dire, j'ai un peu l'impression d'être le seul à ne pas avoir apprécié le trajet. Dans quoi est ce que je me suis embarqué ? Non, je devrais dire "dans quoi est ce que Isha m'a embarqué ?" Enfin bref, le mal est fait et il est trop tard pour me poser ce genre de question.

Et maintenant j'en suis là, en train de contempler cet imposant bâtiment. Et je me rends vite compte que quelque chose cloche avec se dernier... et pour cause, il semble habité... Effectivement, il est couvert de barricades caractéristiques dont certaines semblent plutôt récentes... Mais surtout, et je ne sais toujours pas si j'ai rêvé,  je suis presque sûr d'avoir vu quelqu'un passer derrière une des clôtures ! Mais alors que je me pose des questions sur ma santé mentale, je me rends compte ( ce qui je l'admet, devrais être mon premier réflexe), qu'un petit groupe de mort vivant se dirige vers nous, probablement pas pour nous parler du seigneur Jésus-Christ.

Et, comme le ferait tout grand homme courageux que je suis, je fonce dans la mêlée et réussi à en abattre 5 en un seul coup de batte bien placé ! Non, vous êtes fou ? Pas question que je m'approche de ces trucs là sans que ma vie n'en dépende. A la place de ça, je profite du fait que d'autres aient pris l'initiative de combattre pour observer plus attentivement la scène.

Je suis maintenant sûr d'apercevoir quelqu'un à travers la fenêtre. J'entends une femme... Zola il si mes souvenirs sont bons, qui s'écroule lourdement sur le genoux et m'aperçoit qu'elle est au coude à coude avec un monstre. Mais à peine ai-je le temps de me poser la question de si oui ou non je dois lui venir en aide que le rodeur a un clou planté dans le crane. D'abord dégouté par la scène, je suis plutôt content que quelqu'un s'en sois chargé à ma place. Parce que non seulement, je ne suis pas sûr que l'issue aurait été la même si j'étais intervenu, mais qu'en plus, le temps que je me décide, la femme aurait déjà eu le temps d'être mordue, de se relever et de me mordre ensuite.

Il est bon à savoir qu'en général, j'évite le combat avec les rodeurs... Sauf lorsqu'ils sont vraiment encombrants ou lorsqu'ils gardent un truc que je veux vraiment posséder. Je préfère la bonne vieille stratégie de la fuite plutôt que celle du combat parce que d'une, ils sont dégueulasses, de deux, je sais très bien que statistiquement, plus je me bats, plus j'ai de chances d'y passer (bon OK, cet argument n'est pas à 100% valable, parce qu'en réalité, plus je vie, plus j'ai de chances d'y passer également) et troisièmement, j'ai déjà dit qu'ils étaient dégueulasses ?

Enfin bref, trêve de rêveries. Je reviens à la réalité et me rends compte que quelque chose cloche... Effectivement, il y a 7 rodeurs en face de nous (dont 1 qui n'est plus en état de nuire) et j'ai l'impression d'en entendre bien plus. Et c'est en tendant l'oreille que je me rends compte, il y en a d'autres dans la cabane ! Donc, si j'ai bien compris... On est en face d'une (voir plusieurs) personnes barricadées à l'intérieur d'un conservatoire avec dans leur "jardin" une cabane peut être pleine à craquer de morts vivants. A vrai dire, je suis en train de me demander si c'est le dernière fois que je bois de la bière ou si c'est la dernière fois que je la rembourse...

- C'est trop cool, j'ai toujours rêvé de visiter un conservatoire ! Va sûrement y avoir un tas de trucs trop pratiques, des cordes de rechange, du bon matos ! J'suis même pas sûr que ce soit bien abimé ! Enfin ça dépend, après, mais voilà, j'espère !

Je suis le groupe en parlant tout seul, satisfait malgré l'appréhension. La main de Curtis dans la mienne me donne du courage, et je sais que si tout le monde est là, c'est en parti pour nous. Pour la Cage, certes, mais … c'est nous, les musiciens.

Les rôdeurs, bien sûr, sont également de la partie. Très vite, l'équipe se met en position. Pendant deux secondes, je reste là, comme un con, à les regarder faire. À voir Curtis en abattre un pour aider Zola, j'ai comme un déclic dans ma tête. Je me revois deux ans plus tôt, avant de tomber dans le trafic, quand je survivais avec Jacob. Des rôdeurs, j'en ai abbatu. J'ai pas peur. Ce ne sont plus des humains.

Mes pieds se mettent en marche en même temps que mes doigts enlacent le couteau de chasse. J'avise deux morts proches l'un de l'autre, apparemment motivés pour se répandre de notre chair fraîche.

Et j'sais pas, c'est peut-être le fait d'être entouré de ces gens, le pouvoir de l'amour ou un truc comme ça. Ou peut-être l'adrénaline. Mais le couteau s'enfonce beaucoup trop profondément dans le crâne du premier rôdeur, si bien que je peine une seconde à le récupérer. Je suis un peu emporté par le poids de la bête. De mon pied, je le repousse, et récupère mon bien, pour votre aussitôt s'imiscer le deuxième dans mon champs de vision.

Un petit cri m'échappe, mais j'ai le bon réflexe, car je replonge sur lui, pointe de la lame en avant qui vient directement s'enfoncer dans son œil. La bestiole ouvre grand la bouche dans un son silencieux, et son odeur de putréfaction m'arrache un haut le cœur.

- Eew !

Je retire ma lame d'un coup sec et recule pour le laisser s'écraser au sol. Okay, ça fait super longtemps que j'ai pas tué ces trucs-là, et je crois que ça m'avait pas manqué.

Mon regard glisse autour de moi pour me renseigner sur ce qu'il reste à faire. Je croise celui de Chris au passage et ne peut m'empêcher de lui faire un grand sourire mi-satisfait, mi-embarrassé.

Spoiler: