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Broken.
Mar 10 Nov 2020 - 12:54
Zola lui avait parlé de ce Daniel. Elle ne s'était pas épanchée sur le sujet, mais avait d'avantage précisé qu'il aurait bien besoin de lui parler. Curieuse, elle ne lui avait pas posé d'avantage de question, faisait confiance aveugle à son amie, avant de préciser au petit groupe qu'elle partait en consultation, au moins pour la journée. La seule chose qu'elle savait, c'est qu'il s'agissait d'un cas sérieux. Du genre réellement sérieux, qui conviendrait d'avantage à ses années de psychiatrie que de sexologie.
Il ne lui avait pas fallût longtemps pour être rejoint par l'hispanique, et la suivre en direction du lieu ou elle résidait. Silencieuse, bras fermement croisés contre sa poitrine en observant les alentours. Ne détonnant pas tellement, dans son ensemble de cuir et ses bottes de marche noire. Elle avait attendu que Zola ne lui indique la pièce ou s'installer, alors qu'elle se laissait tomber dans un fauteuil, croisant une jambe sur l'autre alors qu'elle récupérait ses affaires.
Carnet, stylo, paquet de cigarette. Juste au cas ou. Elle terminait tout juste de s'installer quand l'intéressé avait fait irruption dans la pièce, se relevant instinctivement pour lui faire face.
Tu dois être Dani ? S'était-elle enquise, s'approchant d'un pas en lui offrant un très bref sourire. Je suis Faith. Installe toi, je t'en prie.
Revenant trouver place dans le fauteuil, alors qu'il s'installait à son tour, posant à côté d'elle carnet et stylos. Ce ne serait de toute manière, pas pour tout de suite.
Comme Zola à dû te le dire, je suis là pour toi. Tu semblais avoir besoin de parler.
Quelque chose de grave. Il s'était passé tellement de choses ici bas. Combien d'entre eux avaient frôlé la folie de près ou de loin, à la perte d'un proche ? Des horreurs qu'ils avaient pu commettre ? Ses yeux noirs tombèrent sur ceux de l'hispanique, patiente et calme. Lui laissant le temps de prendre la parole, de se laisser porter par le besoin de mettre des mots sur ce qu'il avait pu vivre.
Tu as tout le temps qu'il te faut. On commence quand tu le désire.
Rien ne servait de presser la personne. Mieux valait la laisser venir d'elle même.
- Faith Williams
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Re: Broken.
Mar 10 Nov 2020 - 17:34
- Hm … oui.
Mes yeux glissent sur elle, de haut en bas, avec appréhension, avant de fouiller dans la pièce, peut-être pour m'assurer que nous sommes bien seul, peut-être pour m'assurer qu'il ne s'agit pas d'un piège. Je jette un dernier coup d'oeil à Curtis qui s'éloigne après m'avoir fait un sourire d'encouragement, et je finis par entrer, les sourcils froncés et les muscles tendus.
À sa demande, je m'installe et porte instinctivement un doigt à mes lèvres, où je me mets à en grignoter la peau. J'aime pas ça. Curtis le sait. J'avais pas envie, et je suis persuadé que c'est une très mauvaise idée. J'ai accepté en grande partie pour lui. Parce que je sais que ça le soulagera. Lui et Vaughn. Et les autres aussi, sans doute. Ne serait-ce que pour avoir la conviction que j'vais finalement réussir à passer une nuit sans réveiller tout le bâtiment.
J'ai un petit sourire timide quand Faith reprend la parole, mais je garde le silence pour l'instant. Intimidé. Je sais pas de quoi elle est au courant, ou pas. J'sais pas si je dois lui raconter ou pas.
Je me mordille la lèvre inférieure alors que je m'agite un peu sur mon fauteuil, incapable de trouver une position confortable. Au final, je reste comme ça, le corps vaguement penché à gauche, les épaules voûtées, les mains sur ma jambe, les pieds ancrés au sol.
J'prends une grande inspiration. Au fond, je me sens partagé. J'ai pas envie de lui faire perdre son temps. J'ai pas envie de décevoir Curtis et les autres. Mais … en reparler, encore ?
Un petit soufflement de nez, sans doute s'apparentant à un rire étouffé m'échappe. Autant être honnête, après tout, non ?
- Je … j'ai jamais fais ça de ma vie. J'sais pas ce que je dois faire. Si j'dois vous raconter ma vie ou pas. J'sais pas ce que vous savez.
Je déglutis péniblement et m'humidifie les lèvres d'un coup de langue.
- J'sais pas ce que je dois dire. Vous avez sans doute d'autres trucs à faire de plus important.
Mes yeux glissent sur mes pieds, détaillent mes converses sans les voir. J'ai l'impression que les murs m'étouffent et que mon champs de vision se rétrécie, phénomène qui arrive régulièrement lorsque je suis mal à l'aise. Comme si je me déconnectais de mon corps. J'sais que dans ces moments-là, j'peux complètement arrêter de parler, jusqu'à ce que la situation qui me dérange s'arrête. Et ça m'embêterait d'en arriver-là sans le vouloir.
- C'est … c'est eux qui m'ont convaincu d'accepter mais … mais j'suis pas trop sûr d'avoir envie de parler.
J'lui lance un sourire embêté, prêt à m'excuser et à partir aussi sec.
Mes yeux glissent sur elle, de haut en bas, avec appréhension, avant de fouiller dans la pièce, peut-être pour m'assurer que nous sommes bien seul, peut-être pour m'assurer qu'il ne s'agit pas d'un piège. Je jette un dernier coup d'oeil à Curtis qui s'éloigne après m'avoir fait un sourire d'encouragement, et je finis par entrer, les sourcils froncés et les muscles tendus.
À sa demande, je m'installe et porte instinctivement un doigt à mes lèvres, où je me mets à en grignoter la peau. J'aime pas ça. Curtis le sait. J'avais pas envie, et je suis persuadé que c'est une très mauvaise idée. J'ai accepté en grande partie pour lui. Parce que je sais que ça le soulagera. Lui et Vaughn. Et les autres aussi, sans doute. Ne serait-ce que pour avoir la conviction que j'vais finalement réussir à passer une nuit sans réveiller tout le bâtiment.
J'ai un petit sourire timide quand Faith reprend la parole, mais je garde le silence pour l'instant. Intimidé. Je sais pas de quoi elle est au courant, ou pas. J'sais pas si je dois lui raconter ou pas.
Je me mordille la lèvre inférieure alors que je m'agite un peu sur mon fauteuil, incapable de trouver une position confortable. Au final, je reste comme ça, le corps vaguement penché à gauche, les épaules voûtées, les mains sur ma jambe, les pieds ancrés au sol.
J'prends une grande inspiration. Au fond, je me sens partagé. J'ai pas envie de lui faire perdre son temps. J'ai pas envie de décevoir Curtis et les autres. Mais … en reparler, encore ?
Un petit soufflement de nez, sans doute s'apparentant à un rire étouffé m'échappe. Autant être honnête, après tout, non ?
- Je … j'ai jamais fais ça de ma vie. J'sais pas ce que je dois faire. Si j'dois vous raconter ma vie ou pas. J'sais pas ce que vous savez.
Je déglutis péniblement et m'humidifie les lèvres d'un coup de langue.
- J'sais pas ce que je dois dire. Vous avez sans doute d'autres trucs à faire de plus important.
Mes yeux glissent sur mes pieds, détaillent mes converses sans les voir. J'ai l'impression que les murs m'étouffent et que mon champs de vision se rétrécie, phénomène qui arrive régulièrement lorsque je suis mal à l'aise. Comme si je me déconnectais de mon corps. J'sais que dans ces moments-là, j'peux complètement arrêter de parler, jusqu'à ce que la situation qui me dérange s'arrête. Et ça m'embêterait d'en arriver-là sans le vouloir.
- C'est … c'est eux qui m'ont convaincu d'accepter mais … mais j'suis pas trop sûr d'avoir envie de parler.
J'lui lance un sourire embêté, prêt à m'excuser et à partir aussi sec.
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Re: Broken.
Mar 10 Nov 2020 - 19:54
Elle l'observait, silencieusement. A l'affût de ses réactions qui confirmait qu'il n'était pas à son aise, de la peau qu'il venait ronger au doigt pendu à ses lèvres, que sa manière de fixer le vide sans réellement le voir. Il bn'avait visiblement jamais fait ça, de ce qu'elle en supposait. Le regard noir rivé sur celui de l'hispanique avant de reprendre.
Et bien, c'est très simple. Commences par le commencement ? Proposa t-elle avec une voix douce, que personne jusque lors n'aurait pu entendre dans son entourage. Sans doute que cela contrastait avec son allure, ou sa façon d'être au quotidien, mais qu'importait. Quand aux choses importantes qu'elle aurait pu faire...
Les choses importante que je gère, c'est d'aider les gens. Donc si on suit tes propos... Tu es ma priorité du jour. Pris à son propre jeu. Esquissant un bref sourire, alors qu'il disait ne pas être sûr d'avoir envie de parler, que les autres l'avaient convaincu, Faith hocha brièvement la tête.
C'est souvent comme ça, malheureusement. On ne veut pas en parler, et ça nous ronge de l'intérieur...
Elle en savait quelque chose. Elle le savait sans doute mieux que les autres, à dire vrai. Apte à aider les autres, mais jamais à s'autoriser un quelconque deuil pour sa part. Tous les maux étaient différents, mais le résultat restait le même. Le mal intérieur finissait par détruire. Lentement mais sûrement, à l'instar d'un poison savamment distillé dans les veines... Elle hésita un instant, avant de reprendre.
Si tu te sens apte à me parler, je sais juste que c'est suffisamment grave pour qu'on m'appelle. C'est à toi de décider ce que tu veux me confier, ou ce que tu ne veux pas. Et si c'est dans une heure, c'est pas grave. J'attendrai le temps qu'il faudra, ou on se verra pour une autre séance.
Parce que de toute manière, elle doutait fort que ce groupe ne le laisse dans cet état. Pas si Zola était venue la voir en lui demandant cette faveur. Et qu'importait, si il devait prendre d'avantage de temps. Elle saurait attendre, suffisamment pour qu'il se décide petit à petit à se confier à elle.
- Faith Williams
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Re: Broken.
Mar 10 Nov 2020 - 23:48
- Genre, je suis né à tel endroit, à telle date … ? je suppose dans une piètre tentative d'humour.
Et pourtant je sais qu'elle risque de me répondre un truc du genre 'si c'est avec ça que tu te sens à l'aise' et alors je me sentirai bête et elle aura gagné.
Je me concentre sur ma jambe qui s'est mise à remuer nerveusement. Sourcils froncés dans une expression involontairement boudeuse alors qu'elle enchaîne avec autant de plombs que de maîtrise de la langue. Oui, voilà, je me sens bête, ça y est. Et pourquoi je lui lance un petit sourire en coin. Je sais que j'ai pas l'intelligence pour avoir de la répartie, et mes connaissances en anglais, même si elles sont de plus en plus bonnes, sont clairement limitées. Je peux pas me permettre de jouer sur les mots, et c'est parfois contrariant.
Je me grignote l'intérieur des joues, sans lui répondre ensuite, le regard toujours figé dans le vide parce que ses yeux à elle m'apparaissent insurmontables. Vieux réflexe, également. De ne jamais regarder dans les yeux.
J'essaie de me convaincre de ne pas ouvrir la bouche. Mais ses mots sont justes et me font réfléchir. Elle reviendra. J'crois bien que, dans tous les cas, je vais pas y échapper. Que ceux de mon groupe lâcheront pas l'affaire. Et je pense à Curtis. À ce que je lui fais endurer tous les jours, toutes les nuits.
La mine soucieuse, je me laisse un peu plus couler dans le fauteuil et prend une grande inspiration. Par où commencer ?
- Je … j'fais des cauchemars, je baragouine un peu dans ma barbe en papillonnant des yeux. Des cauchemars qui … qui prennent vie. Enfin … enfin qui font plus vrais que nature. Je me réveille la nuit, parfois au milieu de couloirs, parfois en hurlant, parfois en larmes. J'ai … j'ai déjà frappé la personne que j'aime alors qu'elle voulait me réveiller. J'sais pas si c'est des phases de délires, ou quoi.
J'renifle rageusement, parce que j'ai honte de dévoiler mes faiblesses. J'ai honte d'être faible.
Ce court silence me permet de retirer mes mitaines, dévoilant ainsi les deux cœurs tatoués sur mes majeurs. Je tourne mes mains vers elle et l'observe pour la première fois en retenant mon souffle. Et j'prie pour qu'elle en connaisse la signification. Parce que j'ai pas la force d'expliquer.
Le visage grave, j'ai un petit haussement d'épaules.
- Tout vient de là, c'est tout.
Je laisse mes mains retomber sur mes genoux et je détourne le regard, anticipant la suite, peu désireux d'aller plus loin, peu désireux de parler. J'sais pas comment ça se passe, mais quand je suis pas en crise, c'est vraiment la dernière chose que j'ai envie de faire, de ressasser le passée. Pour l'instant, je parviens à me contrôler. Mais je sais que la ligne est fine. Et j'suis terrifié rien qu'à l'idée de replonger.
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Re: Broken.
Mer 11 Nov 2020 - 15:36
Elle resta patiente, le laissant tenter un peu d'humour alors qu'il semblait chaque minute de plus s'enfoncer dans son malaise, cette incapacité à être apte à mettre des mots sur les maux qui venaient troubler son esprit. Silencieuse, l'observant de temps à autre pour ne pas paraître trop intrusive, lui laissant le temps de remettre l'ordre dans ses pensées chaotiques, alors qu'enfin, il évoquait des cauchemars. De ce genre qui pouvaient amener à traumatiser, et même blessé les plus proches de son entourage. Hochant doucement la tête, l'air de dire qu'elle comprenait très bien. Avait-elle jamais frappé quelqu'un en se réveillant de ce genre de cauchemar ? Elle en doutait fortement. Préférant s'interdire de dormir pour que le sommeil ne l'assomme avec force, et acceptant l'idée de voir par instant John ou Dean dans des rêves éveillés plutôt que d'avoir à revivre leur mort respectives.
Le cerveau peut amener à faire ce genre de rêves. Concéda t-elle avec douceur, cherchant une explication à lui fournir qui ne serait pas trop lourde à encaisser. Quand on subit un traumatisme, et qu'on se refuse à en parler... Le cerveau peut prendre le dessus. Et faire revivre certains épisodes en boucle. Ca travaille, si tu préfères.
Elle n'avait pas parlé d'un mal intérieur pour rien. C'était comme, vouloir empêché le passage d'une rivière. A force de combler, bloquer, le barrage pouvait finir par exploser et tout déverser. Sa mine se fit plus grave, quand elle vint effleurer les deux tatouages sur ses majeurs. Deux coeurs tatoués, alors qu'il expliquait que tout venait de là. Son regard venant un instant croiser le sien sans mot dire, acquiesçant seulement.
Je connais ce sigle. Je ne l'avais jamais encore vu cependant.
Le NML était une usine à rumeurs, et légendes. Des trafiquants sexuels en passant par les pillards devenus fous de douleur, qui étaient prêt à dévorer de la chaire humaine. Il était toujours difficile de démêler le faux du vrai, même si chaque mythe provenait d'une réalité. Je suis désolée que tu ai eu à subir ça. avait-elle soufflé avec douceur, s'interdisant la moindre pitié à son égard. Simples excuses, venues elle l'espérait apaiser quelque peu le tumulte de son passé.
Tout prend son sens, vis à vis de tes cauchemars. Syndrôme post traumatique ? Ca y ressemblait en tout cas, avec le peu d'informations qu'elle possédait pour le moment. Les cauchemars réels, cette agitation constante sur sa chaise, la difficulté à poser des mots sur ses émotions... Tout pouvait pousser à supposer un certain traumatisme. Et qui aurait pu le blâmer ? Personne. Il n'était que la victime de la folie humaine, à un degré d'autant plus élevé que ce que d'autres n'auraient pu vivre.
Est-ce que tu te sens capable de me dire quand est-ce que c'est arrivé ? Et combien de temps ? S'était-elle enquise, venant sortir une cigarette de son paquet avant de le lui tendre, au cas ou comme elle, il serait assez addict de ce genre de petites choses.
Tu ne dois pas t'en vouloir, d'avoir surréagi vis à vis de la personne que tu aimes. Jugea t-elle cependant bon de lui rappeler, avant de reprendre. Dans ce genre de moments, tu ne contrôle plus rien. Ca peut être frustrant, effrayant, mais ce n'est pas ta faute. Jamais. Son dernier mot ne souffrait de toute manière, d'aucun refus de sa part.
- Faith Williams
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Re: Broken.
Mer 11 Nov 2020 - 18:39
Je hoche la tête et pince les lèvres. Pour le coup, j'aurais pu faire la déduction moi-même. J'sais que c'est pas bon de trop refouler. D'une manière ou d'une autre, le cerveau le fait payer. Toujours.
Elle observe mes tatouages. Je la laisse me toucher les mains, sans vraie appréhension. J'ai compris il y a peu que ma peur n'était pas dirigée contre les femmes. Au contraire, même. Zola m'a fait prendre conscience qu'elles ont plus tendance à m'apaiser que l'inverse. Jusqu'à aujourd'hui, aucune femme ne m'a jamais fait de mal. Excepté ma mère, mais c'est une autre histoire.
Face à ses sobres excuses, de nouveau, mon visage oscille de bas en haut. J'ai un piètre sourire qui étire mes lèvres, furtivement, inconsciemment soulagé de voir qu'elle connaît. Que ce soit par le biais de rumeurs, ou concrètement.
- Ouais.
Je récupère mes mains, remets mes mitaines comme si le fait de ne pas voir mes tatouages pouvait m'aider, et je croise les bras contre mon buste, enserrant mes bras de mes mains comme pour me réchauffer. C'est bête, mais je suis réellement soulagé de ne pas à avoir à expliquer tout ça. À ne pas avoir entrer dans les détails. Je sais pas comment va se passer la suite de notre conversation. Mais je me protège ainsi, je suppose.
J'éclaircis ma voix, me redresse vaguement et cligne plusieurs fois des yeux, remettant mes souvenirs en ordre, m'efforçant de ne pas trop réfléchir à tout ça et d'ouvrir la bouche de manière spontanée. J'attrape une cigarette qu'elle m'offre et lui sourit brièvement en guise de remerciements.
- Hm … ça a duré deux ans. Jusqu'à ce début d'année. Donc j'ai … j'suis tombé dedans en … 2018.
Je cale la barre de nicotine entre mes lèvres et sors mon briquet pour l'allumer dans un même temps. Aussitôt, j'en inspire une grande taff et garde un instant la fumée dans mes poumons. J'devrais pas, avec mon asthme. Mais putain j'en ai rien à faire.
La cigarette est coincée entre mon pouce et mon indexe alors que j'expire les voluptes blanchâtres. Mes doigts sont tremblants.
Aux derniers mots de Faith, je m'assombri. On a beau tenter de me rassurer à ce sujet … ça marche pas. Parce que j'ai frappé Curtis. Parce que parfois, je me blesse. Et que j'ai peur de devenir plus dangereux encore. Et c'est terrifiant, de perdre le contrôle de soi-même.
- Je veux juste … pas lui faire du mal … je baragouine en refoulant ma brusque envie de pleurer. Et j'veux pas … je veux pas le faire souffrir. C'est lui qui souffre. Je lui en fais baver, et … et j'aimerais juste être normal. Qu'on soit normaux.
Est-ce qu'il est nécessaire de préciser qu'il est impensable pour moi de songer à avoir des relations sexuelles avec lui ? Que lorsqu'il tentait des approches, au début, je partais en crise de panique ? Que j'ai l'impression que toutes mes douleurs physique se réveillent dès lors que je pense ressentir un brin de désir ? Et si ce n'était que le sexe. Si j'pouvais juste ne plus penser à ça et vivre une vie normale, ce serait pratiquement idyllique.
- Je sais pas si je pourrais redevenir qui j'étais un jour. Je me rappelle même plus ce que c'était, juste de vivre. Je sais … qu'on a tous des traumatismes, et qu'il y a sans doute pire que moi. Alors j'me sens juste pitoyable de pas réussir à faire comme si de rien n'était.
Je secoue la tête et porte la clope à mes lèvres après avoir essuyé les quelques larmes qui ont coulé sur mes joues.
Elle observe mes tatouages. Je la laisse me toucher les mains, sans vraie appréhension. J'ai compris il y a peu que ma peur n'était pas dirigée contre les femmes. Au contraire, même. Zola m'a fait prendre conscience qu'elles ont plus tendance à m'apaiser que l'inverse. Jusqu'à aujourd'hui, aucune femme ne m'a jamais fait de mal. Excepté ma mère, mais c'est une autre histoire.
Face à ses sobres excuses, de nouveau, mon visage oscille de bas en haut. J'ai un piètre sourire qui étire mes lèvres, furtivement, inconsciemment soulagé de voir qu'elle connaît. Que ce soit par le biais de rumeurs, ou concrètement.
- Ouais.
Je récupère mes mains, remets mes mitaines comme si le fait de ne pas voir mes tatouages pouvait m'aider, et je croise les bras contre mon buste, enserrant mes bras de mes mains comme pour me réchauffer. C'est bête, mais je suis réellement soulagé de ne pas à avoir à expliquer tout ça. À ne pas avoir entrer dans les détails. Je sais pas comment va se passer la suite de notre conversation. Mais je me protège ainsi, je suppose.
J'éclaircis ma voix, me redresse vaguement et cligne plusieurs fois des yeux, remettant mes souvenirs en ordre, m'efforçant de ne pas trop réfléchir à tout ça et d'ouvrir la bouche de manière spontanée. J'attrape une cigarette qu'elle m'offre et lui sourit brièvement en guise de remerciements.
- Hm … ça a duré deux ans. Jusqu'à ce début d'année. Donc j'ai … j'suis tombé dedans en … 2018.
Je cale la barre de nicotine entre mes lèvres et sors mon briquet pour l'allumer dans un même temps. Aussitôt, j'en inspire une grande taff et garde un instant la fumée dans mes poumons. J'devrais pas, avec mon asthme. Mais putain j'en ai rien à faire.
La cigarette est coincée entre mon pouce et mon indexe alors que j'expire les voluptes blanchâtres. Mes doigts sont tremblants.
Aux derniers mots de Faith, je m'assombri. On a beau tenter de me rassurer à ce sujet … ça marche pas. Parce que j'ai frappé Curtis. Parce que parfois, je me blesse. Et que j'ai peur de devenir plus dangereux encore. Et c'est terrifiant, de perdre le contrôle de soi-même.
- Je veux juste … pas lui faire du mal … je baragouine en refoulant ma brusque envie de pleurer. Et j'veux pas … je veux pas le faire souffrir. C'est lui qui souffre. Je lui en fais baver, et … et j'aimerais juste être normal. Qu'on soit normaux.
Est-ce qu'il est nécessaire de préciser qu'il est impensable pour moi de songer à avoir des relations sexuelles avec lui ? Que lorsqu'il tentait des approches, au début, je partais en crise de panique ? Que j'ai l'impression que toutes mes douleurs physique se réveillent dès lors que je pense ressentir un brin de désir ? Et si ce n'était que le sexe. Si j'pouvais juste ne plus penser à ça et vivre une vie normale, ce serait pratiquement idyllique.
- Je sais pas si je pourrais redevenir qui j'étais un jour. Je me rappelle même plus ce que c'était, juste de vivre. Je sais … qu'on a tous des traumatismes, et qu'il y a sans doute pire que moi. Alors j'me sens juste pitoyable de pas réussir à faire comme si de rien n'était.
Je secoue la tête et porte la clope à mes lèvres après avoir essuyé les quelques larmes qui ont coulé sur mes joues.
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Re: Broken.
Sam 14 Nov 2020 - 14:34
Deux ans, donc. Deux longues années de calvaire, que son cerveau peinait à accepter. Le mettant constamment dans une angoisse irrépréssive, au stade qu'il ne s'en prenne à ses proches dans ses rêves éveillés. Elle hocha la tête en silence, s'interdisant à le couper maintenant que les mots courraient, prenaient vie et forme dans leur dialogue. Comprenant cette volonté de vouloir redevenir normal après s'être transformé en animal maltraité par la folie des autres, hochant légèrement la tête à cette remarque.
Tu es normal. Lui fit-elle remarquer avec douceur, venant tirer sur sa cigarette. Je m'inquiéterai d'avantage de ton cas si tu n'avait aucune émotion après une expérience pareille, plutôt. C'était humain, après tout. A nouveau il reprit, captant les perles salées au coin de ses yeux en parlant de cette normalité qu'il souhaitait tant retrouver. Celui qu'il était avant.
Tu sais, on ne redevient jamais vraiment qui on était autrefois. Mais on apprend à aller au delà de tout ça. On devient plus fort, et un matin, on se rend compte que les cauchemar n'existent plus. Ou moins.
Et elle dans tout ça? Est-ce qu'un jour, elle arriverait à régler ses propres névroses ? Cette incapacité à verser dans le sentiment pour toute ces personnes qui se glissaient dans ses draps ? Elle en doutait fortement. Et ce n'était de toute manière, pas le plus important dans l'immédiat, alors qu'elle reprenait la parole.
Je ne te cache pas que la route sera difficile. Mais je vais t'aider à surmonter tout ça. Promesse qu'elle tiendrait, à une seule condition. Si tu en as envie. Parce que sa volonté jouerait indéniablement dans cette thérapie. Elle le savait. Tous ceux qui la suivaient sans grandes convictions s'étaient rongé de l'intérieur. Ceux qui avaient réussi à tout sortir, s'en étaient remis. Plus ou moins vite.
Est-ce qu'il y à des passages précis, qui te sont restés en tête ? Qui t'empêchent de vivre au quotidien comme tu le voudrais ? Parce que malheureusement, il devrait mettre des mots sur ces passages là également. Les admettre à voix haute, pour pouvoir avancer.
- Faith Williams
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