Monsieur, vous devriez pas rester là ! que je dis d'un grand signe de la main, à un type qui est sorti dehors et qui a pas l'air de bien comprendre ce qu'il se passe. Faut dire qu'on est pas pris dans la zone de guerre, mais les détonations et tout ça sont si fortes que c'est tout comme ! Venez avec moi, il faut vous mettre à l'abri !

Je vais pour m'approcher mais l'homme recule d'un pas et me regarde d'un air menaçant. J'ai pas l'air de lui revenir, et j'espère vraiment que c'est pas parce que je suis noir. J'essaie d'avoir l'air souple, force un sourire mais comme je suis crispé, je veux bien croire que ça soit pas très efficace pour le coup. Et comme le gars a l'attitude de celui qui est encore moins partant, c'est Eric qui me bouscule et qui lève son arme sèchement en lui demandant de bouger son cul. Oula... Ca va pas être sympa.

Le conseil passe. Demander gentiment une fois et puis ensuite, plus être très gentil pour ça. Ok, ok. Je crois que je peux le faire, même si c'est pas super mon genre. Je déglutis péniblement sur le coup, franchement gêné.

Spoiler:

« J'vous assure que tout va bien ! »

Kaya peut comprendre que ces gens ne soient pas particulièrement rassurés mais elle ne s'attendait pas non plus à ce qu'ils se barricadent chez eux. Ce couple veut protéger sa fille et c'est bien naturel. « Je m'appelle Kaya, elle c'est Alycia et on vient vous sauver ! » Grosso modo, c'est l'idée. Mais il semblerait que pour les mettre à l'abri il va falloir défoncer leur porte et utiliser la manière forte. C'est pas vraiment ainsi que l'adolescente imaginait cette opération de sauvetage. Déjà que ça la saoule d'être ici...

« Vous pensez vraiment qu'on essaierait d'négocier si on était venus vous faire du mal ? » Cela dit, oui, ils pourraient très bien être des esclavagistes ou quelque chose de ce genre-là. Et donc, ils auraient tout intérêt à les garder vivant. « Oh et puis vous saoulez ! » Elle échange un regard avec Alycia puis s'écarte. Kaya était sensée l'atout charme du duo mais puisque la manière douce a échoué, il  reste donc la manière plus radicale. Incarnée sous la forme de la grosse hache de sa camarade.

« On va défoncer la porte, okay ? Ce serait pas mal si vous vous reculiez ! » Autant prévenir que guérir dans la mesure du possible. « Tout va très bien ! » insiste-t-elle à nouveau, guère rompue au délicat art de la négociation ou douée lorsqu'il s'agit de rassurer les gens. Et tchac ! Voici Alycia qui commence à ménager une ouverture !

l'réré:

Joey avait fait tout le trajet en silence, dans la voiture conduite par Corray. Comment pourraient-ils se montrer convainquant, en passant pour de jeunes innocents ? Certains parmi eux pourraient très bien jouer le rôle, comme Lily et son visage d'ange, mais Kaya semblait être une piètre actrice. Quant à Joey lui-même, il sentait une boule d'angoisse lui monter à la gorge. D'accord, le jeune photographe était un gentil garçon, mais son autorité était loin d'être évidente, à le regarder ainsi avec ses grands yeux bleus ahuris.

Arrivé à hauteur d'une cinquantenaire et de son adolescente de fille, Joey balbutia. Quelque chose d'inaudible. Il avait l'impression de faire face à une copie conforme de sa mère, pourtant décédée depuis quelques temps maintenant. Il ouvrit la mâchoire mais rien ne réussi à sortir. « ... Je... » Incapable d'aligner quoi que ce soit, il vit à non loin de lui, d'autres camarades peinés également dans leurs tentatives de convaincre les habitants de les suivre. La mère et la fille le regardaient d'un air étrange, mais la vue du campement et du groupe de Corray. « Non... Non c'est pas possible... » Marmonna-t-il alors, prit de panique, avant de reculer d'un pas et de tomber à la renverse sur les fesses, à deux pas de la mère et de sa fille.

Donna, non loin de Joey, l'aperçut dans cette posture facheuse et fronça les sourcils. Elle agita alors son arme et demanda à la mère et à la fille de circuler, d'un air autoritaire, presque agressif. « Je... Non... Désolé... » Dit-il, soudainement pâle et désorienté. Un échec cuisant de la part du joueur chez les verts. Il se releva maladroitement et s'épongea le front, pathétique, sans vraiment comprendre pourquoi une vague de stress avait pu le submerger ainsi.

Spoiler:

On entendait des bruits d’explosion et des échanges de tir au lointain. C’était trop éloigné pour que ça nous concerne vraiment, mais bien trop proche pour l’ignorer. La nuit était illuminée d’un feu qui rendait le tableau plus apocalyptique encore. Des dizaines d’habitants se pressaient ici pour rentrer se barricader dans leur foyer. D’autres restèrent simplement plantés là, au beau milieu de la rue, sans bien saisir les enjeux.

« Il faut que vous partiez d’ici sans attendre ! » Je leur fis signe vers la direction empruntée précédemment par nos véhicules. Ils me jetèrent tous un regard confus, alarmé. J’imaginais que ça n’avait pas l’air d’être une bonne idée d’écouter ces potentiels envahisseurs quand ils vous intimaient de les suivre au dehors, même gentiment. « C’est dangereux ! Vous ne pouvez pas rester là ! » Certains quittèrent la rue pour regagner rapidement leur foyer, mais ce n’était certainement pas pour récupérer leurs enfants et plier bagage… D’autres me lancèrent des regards plus hostiles qui me donnèrent froid dans le dos. Je me sentais subitement plus esseulé, avec mes camarades dispersés.

Je lançai un regard impuissant à la ronde. Ruben et Kaya n’avaient pas vraiment plus de succès que moi. Ils tentaient vainement de leur faire entendre raison et les pousser à sortir de chez eux pour partir sans tarder. Je me rapprochai de Joey qui était tombé dans la rue. « Ca va ? Ce n’est pas un franc succès là… » J’étais vraiment inquiet, pour le coup. La situation risquait de vite dégénérer. Je rejoignis Kaya et Ruben ensuite. « On ne pourrait pas foutre le feu, pour les forcer à quitter le nid et se réfugier ailleurs ? » Oui, c’était vraiment moi qui proposais une idée pareille. En même temps, si nous n’arrivions pas à faire jouer la corde sensible, autant employer les grands moyens non ? Tout le monde comptait sur nous.

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Lily est la troisième à s'extirper du véhicule, et reste un instant interdite. Persuader la population commence assez mal, et elle ne sait pas par où commencer. Malgré le stress, l'angoisse de l'instant, la jeune femme prend une profonde inspiration, expirant longuement. Allez, ça ne doit pas être si compliqué que lorsqu'elle devait vendre ses légumes et la viande ? Surtout avec la petite entreprise familiale qu'elle avait. Une voix douce, un sourire rassurant, et c'est réglé, non ?
La jeune femme jette un rapide coup d'œil au duo Ruben et Éric, puis Kaya et Alycia. Loupé. Et merde, décidément ça va pas se passer si bien qu'ils l'avaient prévus. Ses yeux se posent ensuite sur Joey, visiblement très paniqué par la situation. Prenant sur elle, Lily le rejoint pendant que Donna gère par la force, l'aidant à se redresser. Ça va Joey ? Évidemment que non, mais bon, c'est une question pour la forme. Ils sont rejoints par Joachim qui lui pose aussi la question. Restes avec moi si tu veux, ou rejoins la fin du cortège si tu ne te sent pas bien. La fermière tente un sourire réconfortant, avant de se diriger à son tour vers une maison.

Un homme tout en muscle, les bras croisés, protège l'entrée de sa demeure, avec derrière lui peut-être sa femme et ses jumelles, toutes trois enlacées dans un coin. Arme dans le dos, couteau rangé, elle s'approche de l'homme les mains en l'air pour paraître inoffensive, sourire sur sa gueule d'ange. Bonsoir. On ne va pas vous faire de mal, notre but est de vous diriger vers un lieu sur. Il semble se détendre. Lily opte alors pour ce qui a été décidé durant le briefing. Avez-vous une église où être à l'abri ? Il acquiesce, et fait signe à sa famille de le suivre, rejoignant le cortège sans problème, même si de l'inquiétude pouvait se lire dans leurs yeux. En attendant, Lily s'approche d'une grand-mère, qui tente de rester discrète tout en allant vite. Attendez je vais vous aider. Elle passe son bras sous le sien, l'aidant ainsi à rejoindre le petit groupe un peu plus vite.

Plus loin, Lily aperçoit Corray déjà arrivé sur les lieux de l'église, en train d'essayer de barricader l'entrée. Laissant le convoi avancer à son rythme, la fermière rejoint son superviseur au pas de course, inquiète face à son comportement. Lui qui souhaitait que tout se passe en douceur. Hey, Corray. L'interpelle-t-elle d'une voix tranquille. Elle allait lui tapoter l'épaule, mais se ravise. Évitons d'enfermer la population je pense.. Ça ne va faire qu'augmenter la peur. Pourquoi ne pas les faire garder ?

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