Après Corray et Kaya, c'est difficile de passer. Le soutien le regard d'un homme en face de moi qui a pas l'air hyper convaincu mais qui se laisse quand même faire. Genre, au moins, il écoute. C'est un bon début. J'aimerais pouvoir lui proposer à boire ou un truc du genre pour qu'il se détende, mais je sais pas si on arrivera à se montrer suffisamment bienveillant pour qu'ils se laissent convaincre. Alycia vient me voir, et me transmet la remarque de Lily. Je fais les grands yeux sur le coup :

Oh ouais, bonne idée, Et je me racla la gorge pour parler : Euh, désolé, mais tout le monde est là ?

Je pince les lèvres, j'ai aucune idée de combien de personne je dois compter, ni comment je dois m'y prendre.

Il reste personne enfermé chez lui ou quoi ? Vous êtes capables de trouver tous vos voisins et tout ? Que je m'inquiète finalement avec une petite moue.

Spoiler:

J’aurais voulu être partout ailleurs qu’ici. Je ne pouvais m’empêcher de lancer des regards anxieux au dehors, là où les colonnes de fumée s’élevaient au lointain. Parfois, on entendait des échanges de tir ou des explosions, avant que le silence ne se fasse de nouveau. C’était la guerre, là dehors. Et quelque part, mon père était aux prises avec nos ennemis. J’espérais qu’il allait bien. Je me sentais tellement impuissant à pouvoir lui venir en aide.

Je lançai des regards alertés à l’intérieur de l’église, à intervalles réguliers. L’édifice était grand et solide. Il constituait une protection non négligeable, autant pour nous que pour eux. Ca tenait encore du miracle qu’ils avaient bien voulu nous suivre jusqu’ici. Je revoyais encore les regards hostiles ou courroucés, alors qu’on les forçait à quitter leur foyer pour les traîner là. Ils étaient enfin prêts à nous écouter, fort heureusement. Ruben avait un don pour rallier les autres à sa cause. C’était complètement naturel chez lui. Corray avait retrouvé son calme et les rassurait également, parce qu’il était la figure d’autorité parmi les portes-paroles. Le discours de Kaya avait de quoi déconcerter, par contre. « Ca vient pas de Disney plutôt cette citation ? » J’en vis certains sourirent à ma remarque. La petite amérindienne parvenait à les détendre d’une façon bien différente, elle.

Pour autant, tous n’était pas si rassuré. Je m’étais positionné à la sortie au fond à gauche, avec l’un des nôtres. J’en dissuadai certains de ressortir, ou de brandir une arme improvisée, d’un simple regard d’avertissement et d’un mouvement négatif de la tête. Je n’étais pas spécialement intimidant, peut-être même que je les retenais principalement parce qu’ils ne voulaient pas me faire de mal, mais une chose était sûre : Ils ne voulaient rien tenter sous mon regard vigilant. Certains poussaient leur chance auprès de Lily, vers la porte principale, sans plus rencontrer de succès. Etonnement, les choses étaient de nouveau sous contrôle.

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Si Joey avait été piètre orateur quand il s'agissait de faire du porte à porte, il avait été donc préférable de le poster dans un coin de l'église, pour pouvoir surveiller tout agissement suspect de la foule. Tandis que Corray et Ruben prenaient la parole, soutenus par Kaya qui y allait de son capital sympathie grâce à son visage d'ange, Joey croisait les bras, appuyé contre la porte. Il observait la foule en plissant son regard azur  en prêtant une oreille attentive aux discours prononcés par ses accolytes.

Il était évident que Joey était inutile dans cette entreprise, en plus de se trouver dans une posture humiliante : il était le plus âgé du groupe, avec Corray, mais avec prouvé encore une fois qu'il gardait de grosses séquelles de ses mésaventures passées. D'un air presque boudeur, il soupira en poursuivant son observation de la foule. La mère et la fille devant lesquelles il était tombé à la renverse lui lancèrent un regard en biais. Joey fit mine de ne rien voir en détournant le regard et se passa une main sur le visage...

Malheureusement, stressé par cette situation et ayant du mal à se remettre de sa perte de sang froid, Joey se fourra – littéralement – le doigt dans l'oeil en laissant sa main retombée dans son geste. Il poussa une exclamation de douleur, plutôt ridicule et fit un pas en arrière ce qui eut comme effet de faire rencontrer l'arrière de son crâne avec une poutre. Il poussa une deuxième exclamation de douleur et pencha la tête en avant en se frictionnant l'oeil, rougit et douloureux désormais.

Pour être perspicace et observer les faits et gestes de la foule, Joey passe son tour... Ce n'est décidément pas son moment.

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« On place l'humain avant tout le reste chez nous ! »

Plus la discussion avec ce petit groupe avance et plus des gens s'y greffent. Peut-être parce que des rires finissent peu à peu par en échapper au fur et à mesure que la jeune lakota fournit des explications sur son groupe et se mentalité. « On se respecte tous et on se fait confiance ! Le reste, franchement, on s'en fiche un peu ! » D'une certaine façon elle a un peu l'impression de faire de la propagande, arguant que tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais même si elle voulait se montrer critique, elle voit mal ce qu'elle pourrait dire de mal sur ses camarades...

« Par exemple, moi, il me manque un bras ! Et y'a sûrement beaucoup de groupes qui auraient rejeté une gamine inutile pour économiser de la nourriture quand on y pense ! Pas nous ! » Ca doit bien leur prouver quel style de gens ils sont, non ? Un petit cri s'élève et fait tourner plusieurs têtes. Kaya se place sur la pointe des pieds pour découvrir Joey. « Et lui, là ! Il a des petits problèmes psychomoteurs mais c'est pareil, il est des nôtres à part entière ! » C'est pas une preuve supplémentaire, ça ? « Après on va pas s'mentir non plus hein ! On a aussi deux-trois abrutis dans le lot ! Mais c'est la vie, ça ! » Et puis même Ashton, dans le fond, c'est quelqu'un de plutôt agréable lorsqu'il y met un peu du sien. « Et puis on est pas non plus racistes ! Ma mère est totalement amérindienne ! Oh et vous voyez ce mec là-bas ? C'est Ruben ! Et c'est un membre très important du groupe ! » Si avec ça ils ne comprennent pas qu'ils sont de leur côté et qu'ils agissent dans leur intérêt, Kaya est prête à manger les plumes de son attrape-rêve...

l'réré:

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