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Ah, la jeunesse !
Mar 15 Déc 2020 - 15:49
Mardi 15 Décembre 2020, en journée.
Au dispensaire de Fort Ward.
Que les choses étaient tristes, en cette période de l’année. New-York me manque. Au moins, lors des hivers, il y avait de la véritable neige, et le froid était sec. Mordant, donc, mais sec, avec un superbe soleil. Ici, dans cet état de Washington, l’on pourrait s’attendre à vivre des hivers presque comme ceux du Canada, mais point du tout. Loin de là, d’ailleurs. Les températures ne descendent que très peu, mais l’humidité, elle, est toujours très présente. C’est comme se retrouver dans un frigo, équipé de brumisateurs. Il fait toujours humide, et les rhumes sont légions.
Ça, et puis cette épidémie de varicelle. Une grande partie des enfants a été touchée, et plusieurs adultes. Les visites à domicile et celles faites au sein du dispensaire, ont transformé les derniers jours en véritable travaux d’hercule. Des heures à n’en plus finir, des rappels la nuit, et des visites à domiciles dans des conditions d’hygiènes drastiques, afin d’éviter d’être soi-même contaminé, et de contaminer les autres.
J’étais épuisée physiquement, et un petit peu psychologiquement aussi. La varicelle étant un virus très connu, ses symptômes et son diagnostic viennent de manière aisée. Si, au début, c’est toujours excitant d’une certaine manière, réaliser les mêmes examens encore et encore, et rabâcher les mêmes recommandations encore et encore, devient aussi ennuyeux que redondant. Oh, que personne ne s’y trompe : je ne souhaite le malheur de personne. Toutefois, s’occuper des petits bobos n’est point réellement palpitant, ni une raison pour laquelle j’ai décidé d’être médecin. Il faut faire avec, ça fait partie du métier… Mais le bloc opératoire me manque, je dois bien l’avouer…
J’ai hâte tout de même, et d’une certaine manière, que le bloc opératoire soit occupé et réouvert. Maeve étant chirurgienne – et ils sont peu nombreux aujourd’hui – et aussi la grande cheffe du dispensaire, j’ai hâte de faire mes preuves face à elle. Certes, il n’est plus possible de faire carrière comme avant, et ma propension à favoriser ma carrière en est donc… Amoindrie. Mais il est possible d’obtenir un statut, une responsabilité, une reconnaissance aussi, et Maeve étant la mieux placée pour cela… Il faut que j’arrive à me faire bien voir, ou du moins, à prouver mes compétences. Peut-être même qu’un jour, je prendrais sa place ?- Ta prochaine patiente Evelyn ! Le dossier est sur ta paillasse. Elle a rendez-vous dans cinq minutes. Tu veux un café en attendant ? Demanda Lizzie, toujours aussi gentille et serviable.
- Oh ! Merci beaucoup Lizzie ! Oui, un café serait parfait, le temps que je me familiarise avec le dossier de mon prochain rendez-vous ! Lui dis-je, un sourire aux lèvres.
Souriante, et acquiesçant d’un signe de tête, Lizzie repart, et moi, je m’installe derrière la paillasse et commence à lire le dossier. Kassandra, donc. 15 ans. Blessée il y a peu, lors du fameux banquet des Skagits. Une fracture du poignet. Bien ! Cette consultation allait être basique, mais intéressante !
- Et voilà !:
- @Kassandra Taylor c'est à toi !
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Re: Ah, la jeunesse !
Jeu 17 Déc 2020 - 11:25
Que je déteste les visites chez le médecin. J’y étais allergique quand j’étais encore petite. J’ai toujours eu une certaine peur des aiguilles et des p’tits bâtonnets de bois qu’on vous met sur la langue pour bien vérifier qu’on est pas malade, et je ne vais pas parler de l’instrument qu’on nous met dans l’oreille et qui nous donne l’impression qu’il est en train d’aspirer l’un de nos tympans... J’ai eu l’occasion de me rendre au dispensaire quelques fois depuis mon arrivée à Fort Ward, ça s’est plutôt bien passé mais à chaque rendez-vous, je redoute un peu mon peu le moment fatidique. C’est bête, je sais bien... mais pour moi, c’est un peu comme avoir peur du noir : je ne peux pas m’en empêcher.
Et faut dire que je suis un peu obligée de m’y rendre... La fracture au poignet causée par l’une de ces satanées Skagits au banquet qui nous a un peu tous changés, les cauchemars qui se sont compilés chaque nuit, chaque fois que je fermais les yeux... Je vais mieux, j’ai réussi à tirer un certain trait là-dessus sans pouvoir m’empêcher d’y penser... mais ça va mieux. Zelda, Clayton, Maya ont été là pour moi, pour m’aider à me remettre d’un traumatisme qui va certainement me coller à la peau jusqu’à la fin des temps.
C’est donc avec la boule au ventre et le poignet toujours immobilisé dans la poche de mon sweatshirt que je passe la porte du dispensaire, accueillie par une jolie blonde qui m’invite à patienter sur l’une des chaises dans l’entrée. La lumière et la chaleur du dispensaire me réchauffent, me font presque oublier que quelques minutes plus tôt, j’étais en train de subir la chute de mini flocons de neige dans les cheveux. J’adore Noël, mais le froid et la neige... ça a jamais été mon truc. C’est drôle quand on veut jouer avec, m’y méprenez pas... mais qu’est-ce que c’est chiant d’être obligé de subir ça pendant tout le mois de décembre. Les fringues humides, les chaussures qui finissent trempées... le froid de l’hiver, j’ai jamais vraiment trop aimé ça comparé à la bonne chaleur d’un été, plus efficace, plus agréable et plus facilement parable avec un peu d’eau et un bon ventilo.
J’ai à peine le temps d’y songer et de me perdre dans mes souvenirs de l’été dernier qu’une voix qui m’est un peu familière attire mon attention, m’appelle. Je me redresse, suit celle qui m’a accueillie quelques jours plus tôt jusqu’à la salle d’examen que je connais particulièrement bien, étant donné que c’est aussi là que j’ai terminé en février dernier après ma première chute du toit d’une voiturette de golf...
Passant le cadre de la porte, je suis surprise de ne pas apercevoir Maeve mais une autre femme... Evelyn, arrivée il y a à peine deux mois. J’ai eu l’occasion de l’apercevoir quelques fois sans vraiment apprendre à la connaitre... Tout ce que je sais, c’est son prénom... et maintenant le métier qu’elle avait avant que le monde se mette à mal tourner... ou p’têtre pas ? J’espère qu’elle est vraiment médecin. « Bonjour, j’avais vu pour qu’on vérifie si c’est bon pour mon attelle, si je peux enfin l’enlever ? » Ça devient pressant. La mission à laquelle Adrienne veut que je participe, les cours qui sont devenus un peu plus compliqués à suivre depuis le banquet... il faut que je m’en débarrasse.
Je m’assieds avec aise sur le fauteuil de soins, le bras croisé contre ma poitrine. « On m’avait dit que je pourrais peut-être m’en débarrasser à la mi-décembre, et comme j’ai plus mal... » Je mens peut-être un peu. Je sais plus trop quand on m’a dit que je pourrais l’enlever, mais... j’ai vraiment plus mal.
Mon regard se perd sur la nouvelle médecin et la paillasse d’instruments et d’objets que je peine à décrire derrière elle. C’est fou le confort qu’on a, chez les Remnants... J’suis presque sûre qu’on pourrait guérir un malade du cancer, ici, et ça veut dire beaucoup de nos ressources et de nos capacités à bien faire... « Je croyais que j’aurais peut-être rendez-vous avec Maeve, vu que... c’est elle que je vois, d’habitude. » Non pas que ça me gêne d'avoir à faire à quelqu'un d'autre, mais... c'est juste que ça me surprend un peu, étant donné que j'étais quand même parvenue à lui faire confiance, à Maeve...
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Re: Ah, la jeunesse !
Jeu 17 Déc 2020 - 14:33
Je ne l’avouerais peut-être jamais, mais j’aime tout particulièrement ces instants de découvertes. Peut-être est-ce le côté calculateur, le côté pragmatisme passionné qui est en moi, et qui parle à cet instant. Mais la lecture d’un dossier médical me plait bien plus que je ne saurais l’avouer, tout comme les débuts d’une consultation.
Déjà, parce que ces dossiers n’ont aucune vocation littéraire. Inutile d’utiliser de beaux mots, de belles tournures de phrases. Ce sont des successions de mots, d’acronymes, de symptômes latins et de descriptifs scientifiques qui, pour un individu profane, ressemblerait à s’y méprendre à une prière satanique, ou à un délire tout en charabia. Mais pour un praticien, c’est tout simplement l’expression professionnelle de constatations médicales et paramédicales, dans une retranscription faite pour durer, et pour être réutiliser plus tard, par d’autres praticiens, sans aucun jugement, ni aucun poids quelconque. Les mots peuvent orienter les gens, infléchir leur objectivité. La science, et les sciences médicales, elles, n’ont pour but que de décrire, sans émotion ni parti prit.
Et puis, vient l’arrivée de la personne nommée dans le dossier. Le cerveau encore grouillant des informations, des antécédents, et des descriptifs écrits dans le dossier, on passe ensuite à la partie relationnelle qui, elle, deviendra de plus en plus subjective. A cet instant, rares sont les patients qui se doutent que le nouveau praticien aura déjà lu le dossier, et donc, qu’il lui est possible d’analyser les mouvements, les paroles, et de lire entre les lignes. Oui, certains diraient qu’il s’agit purement et simplement de calcul… Mais que voulez-vous. Je suis ainsi faite.
Voici donc ma jeune patiente. Feintant l’occupation, je me retourne vers elle, et lui offre mon plus beau sourire. Je capte le très léger rictus interrogatif. Visiblement, elle ne m’attendait pas, ou en tout cas, elle n’attendait pas que je sois la praticienne de ce jour. Peut-être espérait-elle voir Ivy ? Maeve ?- Oui ! En effet ! C’est ce qu’on va voir toutes les deux. Mon sourire ne disparaît point, et d’ailleurs, je penche la tête légèrement sur la gauche, vers la partie des émotions et des souvenirs, indiquant le fauteuil à la jeune Kassandra. Je te laisse t’installer ? Au fait, je crois t’avoir déjà vue, mais avec tout ce monde, je n’en suis pas certaine : moi, c’est Evelyn ! Je suis une des médecins du dispensaire.
Toute souriante, je la regarde s’installer, et je m’assieds à ses côtés sur un petit tabouret à roulettes. D’emblée, je regarde son attèle, sa main, et son coude. Je peux d’ores-et-déjà dire qu’il n’y a aucun œdème, que la peau est belle et rosée, et que l’adolescente bouge sans aucune limitation ni aucune grimace de douleur. Au contraire, elle est très naturelle, et légèrement volubile, parlant tout de suite de ce qu’elle espère ou de ce qu’elle avait cru comprendre. Une jeune fille qui, vraisemblablement, semble être aussi vive d’esprit qu’elle ne tient pas en place, et qui doit, je pense, être dotée d’une grande curiosité. Je l’aime bien, je crois.
Et puis, vient la confirmation de mes doutes. Elle pensait effectivement avoir à faire avec Maeve, la chirurgienne qui l’aura opérée. Un léger rictus m’échappe, que je transforme en sourire pour passer inaperçu.- Si cela t’inquiète, j’aimerais te rassurer : je serais aussi douce et gentille qu’elle, je peux t’en faire la promesse maintenant ! Croix de bois, croix de fer, si je mens, qu’un rôdeur me mordre ! Nouveau sourire de ma part, et un léger rire hoqueté. Alors, raconte-moi, comment va ton poignet en ce moment ? Tu n’as pas mal ? Ta main ne gonfle pas ? Et tu arrive à bien l’utiliser, ta main ?
Mes questions, je les pose en étant assise à ses côtés, mais en diminuant la taille de mon siège sur roulettes. Pourquoi ? Pour montrer à l’adolescente que je ne suis pas en position de supériorité, que je ne la domine pas. C’est moi qui lève les yeux, et c’est elle qui baisse la tête vers moi, pour me regarder. De plus, mes mains sont jointes, sur mon genou gauche alors que la jambe passe par-dessus celle de droite, dans un croisement tout à fait féminin. Je suis en position d’écoute. Je suis toute à elle.
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Re: Ah, la jeunesse !
Mer 30 Déc 2020 - 3:38
Je suis ses conseils et m’installe sur le petit fauteuil d’examen, celui sur lequel on s’assied tous lorsque quelque chose ne va pas et qu’on a besoin d’un œil professionnel pour jeter un œil à quelque chose qui pourrait parfois être plus grave qu’on l’imagine. Je suis tellement passée par ici que j’ai parfois l’impression de connaitre davantage la salle d’examen plus que mon petit chez-moi...
« Moi, c’est Kassandra. Mais je sais qui vous êtes, je crois que je vous ai déjà vue. Mais... je savais pas que vous étiez médecin. »
Je ne peux pas dire que je suis déçue de ne pas apercevoir Maeve. J’ai beaucoup plus de facilités avec elle qu’envers quiconque lorsque l’on parle de soins médicaux, mais... si on laisse cette fameuse Evelyn s’occuper de patients, j’imagine que c’est parce qu’elle en est capable et qu’elle en a les capacités ? En tout cas, elle ne m’inspire rien de plus que de la gentillesse et de la bienveillance, donc... Rien ne m’inquiète. Elle n’aurait pas cette position si elle n’était pas capable de faire le minimum syndical. Tout devrait bien se passer... et si ce n’est pas le cas, je m’arrangerais juste pour avoir rendez-vous avec quelqu’un d’autre la prochaine fois.
Je fais en sorte de m’asseoir bien confortablement dans le fauteuil, je me cale bien dessus, met mon bras fonctionnel sur son accoudoir tout en lui tendant le poignet en attelle, celui pour lequel je suis venue la voir. « C’est pas grave, hein... ? » Quand on m’a posé l’attelle, on m’a rassurée, on m’a dit que ce n’était qu’une petite fracture de rien du tout, que j’ai eu de la chance et que l’attelle devrait suffire... et que si c’est pas le cas, on devrait passer par un genre d’opération. Et autant dire que je la redoute beaucoup, cette opération... Passer sous le bistouri, je déteste ça. J’ai pas une phobie de l’hôpital et des tables d’opération, mais presque.
Mais heureusement, elle m’examine et me donne un diagnostic encourageant qui s’accorde avec mes pensées. Les mouvements de mon poignet ne me font plus mal, je n’ai rien développé de plus « grave » qu’une fracture et mon poignet s’en est peut-être remis... ?
« Merci. » que je réponds naturellement à tous ces efforts qu’elle fait pour me mettre à l’aise et me rassurer... Si j’avais quelques années de moins, ça m’aurait peut-être même fait rire. J’imagine qu’elle est douée avec les enfants. « Je pense que ça va mieux... j’ai plus trop mal au poignet, je ressens plus la douleur même si j’ose pas trop le bouger non plus à cause de l’attelle. » C’est la vérité, j’évite les mouvements trop brusques comme on me l’a conseillé après m’avoir soigné. J’avais pas vraiment envie que la fracture devienne quelque chose d’encore plus grave. « J’ai pas l’impression que ma main ait gonflé... le seul truc un peu chiant, c’est que ça gratte assez souvent. » Zelda m’a proposé l’astuce de la règle, mais j’aime pas me balader partout avec une règle dans la poche...
Je lui tends gentiment mon poignet, la laisse l’observer, l’examiner autant qu’elle en a envie. Je garde les yeux posés sur ses mains curieuses, la rassure d’un sourire à chacune de ses actions pour lui montrer qu’elle ne me fait pas mal, au contraire. Ça me fait même un peu bizarre de laisser quelqu’un y toucher quand, quelques semaines plus tôt, je faisais tout pour éviter le moindre mouvement... « J’ai plus du tout mal. C’est comme si j’avais rien eu. » Et quand il n’y a plus de douleur, c’est que tout va bien, non... ?
« C’est... bien, du coup ? Va pas falloir me couper la main ? » J’essaie d’en savoir plus, mais l’air sur son visage ne m’annonce rien de plus que je ne sais déjà... et j’aimerais savoir si je pourrais oui ou non m’en débarrasser. C’est handicapant, une attelle. Adrienne est parvenue à adapter ses cours et à faire en sorte qu’on puisse continuer de travailler sans que ça ne soit trop gênant, mais... j’ai pas mal d’autres choses à faire, à essayer. Il y a Logan qui a accepté de m’apprendre à utiliser une arme, et après la sortie avec June et Zelda, j’avoue que c’est devenu l’une de mes grandes priorités... et avec une attelle, c’est un peu compliqué.
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Re: Ah, la jeunesse !
Dim 3 Jan 2021 - 0:13
Devant la présentation de ma jeune patiente, j’affiche un doux sourire, consciente qu’entre nous né une confiance qui doit être cultivée. Les patients jeunes sont parmi les plus difficiles, à mon sens. Leur naïveté n’a d’égale que leur fragilité, et il peut-être extrêmement difficile de prendre le dessus sur eux, tout comme il peut être très difficile – sinon plus encore – d’instaurer une relation de confiance. Et qui pourrait les en blâmer ? Après tout, les visites chez le médecin sont rarement agréables, et les enfants sont davantage sensibles aux différents stimuli. Difficile, en ce cas, d’obtenir la compliance d’un enfant, quand on s’apprête à lui mobiliser un bras fracturé, ou à faire une prise de sang, ou d’autres actes douloureux.- Oui, il me semble t’avoir déjà vue. Avec Zelda je crois, ou Clayton. Mais tu sais, sans blouse blanche, difficile de savoir qui est qui ! Sauf quand on est aussi belle que toi ! Alors là, difficile de passer inaperçue !
Et puis, la jeune fille s’exécute. S’installant, elle m’offre son avant-bras et son poignet, que j’ausculte à loisir. Levant et baissant la main, écartant les doigts, je regarde si l’espace entre la peau et le plâtre est suffisant, si la peau n’est ni œdématiée, ni bleuie, ni comprimée. Je passe ensuite la pointe capuchonnée d’un stylo, au creux de la paume de Kassandra, regardant les réflexes qui spasment ses muscles. Tout me semble correct.- Non, rien de grave ! On va pouvoir enlever le plâtre, sans soucis ! Ta main est sauvée !
Lui dis-je, en souriant, et en lui offrant même une frimousse joueuse, espiègle, alors que j’utilise ses propres mots pour dédramatiser la situation, et lui permettre de comprendre que tout va bien, et qu’elle va pouvoir oublier tout cela dès à présent. Elle est guérie, remise sur pied.- Eh bien, je vais pouvoir m’atteler à t’enlever le plâtre. Je vais devoir utiliser une petite scie, très fine, qui ne touchera même pas ta peau. Mais je sais que ça peut faire peur, du coup, est-ce que tu veux boire, ou manger quelque chose avant ? Je crois qu’il reste quelques barres de céréales, et sinon, on peut te faire un chocolat chaud !
Dédramatiser la situation, la rendre acceptable, et lui donner de la force. Même si la scie est très petite, elle n’en demeure pas moins une scie, capable d’ouvrir un plâtre facilement, et donc, d’ouvrir un bras en deux. Les enfants détestent cet instant généralement, alors j’aimerais le rendre le moins désagréable possible pour la petite Kassandra.
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Re: Ah, la jeunesse !
Mar 19 Jan 2021 - 0:10
Belle. J’ai l’impression d’entendre ce mot chaque semaine. C’est quelque chose que tout le monde a la bouche... en voyant Zelda, en me voyant moi. Les adultes aiment mettre notre physique en valeur, complimenter nos longs cheveux blonds et nos dents blanches qu’on laisse apparaitre à chaque sourire, c’est-à-dire presque constamment. On le comprend comme un compliment, c’en est un... mais j’ai toujours du mal à l’entendre, à me dire que c’est vrai. Alors, je ne la remercie pas comme j’ai l’habitude de le faire, Evelyn. Je me permets juste de sourire avec timidité, c’est plus fort que moi.
Je ne peux pas me voir, mais je suis sûre que mes joues ont aussi changé de couleur... Ça fait plaisir de se sentir belle.
Je lui offre mon bras et le lui laisse le temps qu’elle puisse l’examiner et décider si oui ou non je vais enfin pouvoir me débarrasser de cet accessoire qui m’a certes beaucoup aidé mais qui m’handicape plus qu’autre chose au quotidien. J’en avais besoin au départ, mais ces quelques semaines ont suffit à sa guérison et à présent, je n’en ai plus besoin. J’peux pas m’empêcher de rire lorsque le médecin vient caresser le creux de ma main avec un genre de pointe. Ça chatouille, c’est pas d’ma faute. « Désolée. » que je lui dis avec beaucoup de douceur, avant de me redresser un peu une fois l’examen terminé.
« C’est vrai ? Enfin ! J’en pouvais plus, j’vous jure. C’est chiant d’dormir avec un truc pareil au poignet. » C’est vrai. Se retourner quarante fois avant de finalement s’endormir, ne plus pouvoir dormir avec la main contre la poitrine, ne plus pouvoir utiliser ma main correctement... ça m’a clairement manqué, et je suis heureuse d’enfin savoir que je vais pouvoir m’y remettre.
Pour retirer ça, va falloir une petite scie... et même si la peur de voir un tel appareil venir m’effleurer la main me vient à l’esprit, je suis surtout submergée par l’envie de faire confiance à la nouvelle recrue. Si elle est là, c’est qu’on lui fait confiance. « J’crois que ça va aller... » J’hausse les épaules, lui montrant un peu mon indifférence avant de revenir dessus... « Je... je refuserais pas un chocolat chaud en fait, si vous en avez. » En tout cas, on peut dire ce qu’on veut, mais on est bien accueilli au dispensaire. Il fait bon, on a le droit à un p’tit chocolat chaud... « Vous faisiez quoi avant, du coup... ? Médecin aussi ? Tout le monde disait que c'était dur, les études de médecine. » que je lui demande, quand même curieuse quant à son passé. J’veux dire, on l’est tous quand on rencontre quelqu’un qu’on connaissait pas avant. Y a une règle qu’on se donne entre nous, on se dit que parler du passé, c’est parfois douloureux. « J’étais à l’école, moi. J’rêvais d’être vétérinaire, ou astronaute. J'rêvais d'être plein de trucs... mais j'crois que c'est le cas de tous les enfants. » J’sais plus. Quand on est petit, on rêve de tout et n’importe quoi... j’suis même sûre d’avoir déjà rêvé d’être la première fille à aller sur la lune.
Je la regarde, Evelyn. Elle m’a complimenté en arrivant, mais je pourrais en dire tout autant d’elle : qu’elle est belle. Elle a des cheveux bruns qui ont l’air doux, j’crois qu’elle en prend soin. Puis elle a des yeux qui me rappellent ceux de ma mère... je trouve ça un peu troublant.
Je tourne la tête tout en lui laissant mon bras. C’est plein d’outils, une salle de consultation. Certains retiennent mon attention. Je passe pas si souvent que ça, alors... peut-être qu’on pourrait en profiter. « On pourrait me mesurer, après ? Me peser, aussi ? Juste pour voir si j’suis en bonne santé, vous savez ? » Puis aussi pour faire un concours avec Zelda, j’avoue. Même si j’sais que j’suis un peu plus grande qu’elle. La santé, c'est un truc extrêmement barbant, mais c'est important. Et tant qu'on me force pas à passer sur le billard et à écarter les jambes, j'trouve ça supportable.
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Re: Ah, la jeunesse !
Mer 20 Jan 2021 - 17:54
L’enthousiasme de l’adolescente face au verdict faisait plaisir à voir, et était même quelque peu contagieux. Alors qu’elle était heureuse à l’idée de pouvoir bientôt être libérée de ce plâtre ô combien désagréable, s’exclamant, agissant comme une adolescente – en somme – je ne peux m’empêcher d’être touchée et envahie par cette bouffée d’oxygène, et de vie. Je lui sourie alors à pleines dents, ricanant même légèrement avant de confirmer une dernière fois avec quelques mots bien pesés.- Eh oui, c’est bien vrai ! Et je ne peux que compatir, je n’ai jamais eu à porter de plâtre, mais je peux m’imaginer sans peine à quel point ça peut être gênant !
Cette petite est réellement une bouffée d’oxygène. Son air faussement innocent fait plaisir à mes prunelles, tandis que sa voix sucrée et ses comportements encore à moitié infantiles sont rafraichissants. Innocente, naïve, sincère et entière, Kassandra ressemble à un ange distillant à l’envie de joie de vivre.
Elle refuse d’abord tout soutien sucré… Avant de se raviser, et de demander un chocolat chaud. Très bien ! C’est une bonne chose qu’elle ait été capable de se raviser. Non pas que je doute qu’elle puisse faire face à la découpe de son plâtre, mais cela prouve au moins qu’elle est capable de critiquer ses choix… Sinon d’au moins sauter sur l’occasion de se faire du bien !
J’étais prête à me lever, mais la voici qui m’arrête à grands renforts de questions. Et je dois dire que son entrain est tout aussi contagieux que sa joie de tout à l’heure. Me replaçant sur mon siège, gesticulant de droite à gauche comme le ferait un chat trouvant l’endroit parfait pour sa sieste, je laisse choir mes avant-bras sur mes genoux, voutant un peu mes épaules, levant la tête et les yeux vers le ciel, laissant échapper un léger bruit de réflexion.- Humm… Eh bien oui, j’étais médecin. A vrai dire, j’ai eu mon diplôme quelques mois avant l’épidémie. J’étais médecin anesthésiste réanimateur ! Un mot bien barbare pour dire que c’est moi qui endormais les gens pendant les opérations, et qui gérait les grosses urgences ! Et oui, les études étaient très difficiles ! Répondis-je, avant de recevoir et d’écouter les rêves de carrières de Kassandra lorsqu’elle était enfant. Eh bien ! Que de beaux métiers ! Lui dis-je, me redressant sur mon assise, mes yeux s’écarquillant face à ces révélations et ma bouche décrivant un léger « o » tout à fait mignon. C’est très bien d’avoir des rêves tu sais ! Et je suis certaine que tu arriveras à accomplir de grandes choses dans ta vie ! Parole !
Je me lève ensuite, alors que la douce Kassandra, elle, zyeute toute la pièce sans jamais ôter son bras de l’accoudoir. Adorable ! Passant devant la paillasse, je prépare mes outils ! Une petite scie électrique, un cordon d’alimentation, un petit haricot en inox pour m’éviter d’avoir à faire le ménage pendant des heures à cause des débris de la découpe… Et je n’ai pas besoin de beaucoup plus ! C’est alors qu’elle me fait une demande intéressante. Faire un petit check-up rapide. Et puisqu’elle était là, pourquoi pas ? Après tout, il était intéressant de faire un petit bilan ! Et ça me permettra d’étoffer son dossier.- D’accord ! On fera ça ! Mais par contre, pour ne pas fausser ton poids, ce serait mieux que tu consomme ton chocolat après. Ça ira ? J’irais te préparer ton chocolat juste après avoir découpé ton plâtre ! Qu’en pense-tu ?
Je suis prête ! Il ne me faut plus que son accord, et je me met au travail !
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