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Re: Ah, la jeunesse !
Dim 24 Jan 2021 - 3:44
« Médecin anesthésiste réanimateur ? Ça a l’air... intéressant. » J’hoche la tête en l’observant... avant qu’une question ne me vienne.« J’me suis toujours demandé. Quand ils t’endorment à l’hôpital... ils font jamais rien de bizarre ? Genre, ils font juste leur boulot ? » C’est quelque chose qu’on se demande tous et surtout moi, même si on m’a jamais vraiment endormie... sauf une fois, chez le dentiste, mais c’était juste la bouche. Et ça, c’est le genre de trucs que t’apprends pas à l’école, encore moins maintenant... J’essaye quand même d’en apprendre plus sur elle. C’est intéressant de parler aux gens de leur passé, de gratter un peu de détails pour savoir ce à quoi ils aspiraient, pour savoir ce qu’ils pourraient être aujourd’hui si le monde n’était pas aussi sombre qu’il l’est actuellement. Evelyne, peut-être qu’elle serait en train de bosser dans un hôpital, et moi... j’serais au lycée. J’vivrais toujours chez mes parents, j’aurais peut-être un copain... J’aurais la belle vie, et une vie au final loin d’être différente de celle que j’ai actuellement.« Mais... vous savez quand même faire ce genre de trucs, du coup ? J’veux dire, les trucs de médecin généraliste ? » La question me vient pendant que je pense à son métier, au diplôme qu’elle venait de décrocher avant l’épidémie. Non pas que j’ai peur pour mon poignet, mais... c’est quand même bon à savoir, même si j’ai du mal à imaginer qu’on l’ait demandé de faire ce genre de choses si elle en est pas capable.
Moi, je lui fais part de mes anciens rêves, de ces trucs qui me mettaient des étoiles dans les yeux quand j’étais gamine. Astronaute, vétérinaire... peut-être bien maîtresse, aussi. On a tout un tas de rêves quand on est petits... Evelyn a l’air d’y répondre positivement, même si j’en pense plus grand-chose maintenant. Elle m’inspire quand même un sourire amusé, mais surtout un peu timide... notamment parce que je sais que c’est débile d’en parler. Parce que ces rêves n’ont rien de concret et qu’ils ne sont surtout plus d’actualité.« Pour l’instant, je suis juste les cours d’Adrienne... elle m’apprend à en savoir plus sur l’aéronautique et l’aviation... et peut-être qu’un jour, je marcherais sur ses pas et que j’pourrais piloter, comme elle. » Elle m’a même déjà fait piloter... le temps d’une minute ou deux, en ligne droite et à des kilomètres d’hauteur... J’ai passé un super moment, c’était tout simplement... incroyable.
J’aime la direction que son enseignement prend, et j’espère avoir l’occasion de pouvoir poursuivre tout ça sans problème... Pour l’instant, elle semble apprécier ma motivation et tous les efforts que j’y mets.« Vous voyez beaucoup de monde ? » que je demande avec un brin de curiosité alors que je la vois se lever pour aller chercher les outils dont elle aura besoin pour me retirer mon petit trophée de guerre, mais surtout un sacré fardeau. Tous les instruments, les trucs dans les placards... ça m’fait quand même penser qu’ça a l’air vraiment compliqué d’être docteur. Et je parle pas de la partie manuelle où tu dois découper un plâtre à la scie, mais surtout des consultations, des médicaments, tout ça...
Pour l’instant, ça s’passe plutôt bien. La scie est un peu plus grande que je l’imaginais, mais... ça va aller ! Je me permets de souffler un peu, d’ouvrir un peu ma veste pour me mettre davantage à l’aise et éviter de trop avoir chaud avec la montagne de fringues que je porte, hiver oblige.« D’accord, ça me va... mais boire un chocolat chaud peut vraiment fausser ce genre de trucs ? » Encore la curiosité...« Faites attention... parce que je tiens vraiment à mon bras. » Et que contrairement à Maya, je saurais pas comment je vivrais sans un membre important.
La scie se met en marche. Je bouge pas mon bras... je lui laisse, tendu comme il faut. Je paraissais sereine jusque là, j'avoue. Mais en la voyant approcher l'appareil, j'peux pas m'empêcher de tourner la tête et de fermer les yeux en priant intérieurement qu'elle se loupe pas.
Le son strident, les frissons que j'ai dans le bras. J'suis une grosse flippette. Je prends une grande inspiration, j'fais de mon mieux pour rester calme et ne pas faire le moindre mouvement qui pourrait m'emmener tout droit vers l'amputation... et j'ai à peine le temps d'y songer que la scie s'éteint et que je sens enfin de l'air venir caresser mon poignet. Je le bouge un peu, plie la main.« Déjà... ? » J'ouvre les yeux, observe le plâtre presqu'intact. Il y a quelques mots dessus, mais surtout des p'tits dessins.« C'est bête si j'veux le garder ? »
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Re: Ah, la jeunesse !
Lun 25 Jan 2021 - 13:22
L’adolescente était adorable, vraiment. Tout à l’heure, c’était sa joie non feinte de se voir enfin retirer son plâtre. Maintenant, c’était sa curiosité bienveillante et tout à fait juvénile.- Oui, c’est même passionnant, si tu veux mon avis. Mais bon, j’imagine que mon avis sur la question n’est pas le plus objectif ! Après tout, c’était quand même ma spécialité ! Haha ! Un petit rire gloussé, alors que je me fais moi-même sourire sur ma façon de parler et sur mon manque total d’objectivité concernant cette spécialité médicale qui me pasisonne. Tu me crois si je te dis que c’est une question que l’on me posais souvent ? Que je lui demande, souriante. Eh bien, oui, quand une personne est endormie, on ne fait que notre travail. Bon, on discute entre nous aussi, parce que tout le monde discute au travail. On parle de tout et de rien. Mais on fait attention au respect du patient : son corps, son intégrité, sa nudité. C’est vraiment très protocolisé.
Commençais-je à expliquer, me modérant toute seule, car je suis capable de parler de l’éthique médicale durant des heures, et des heures, et des heures. Car la question de l’éthique médicale était très, très importante au bloc opératoire. Un patient endormi, c’est un patient sans défense.
Sa seconde question quant à elle, trahit une inquiétude naissante quant à la qualité du geste médical que je m’apprête à faire. Ouvrir un plâtre résulte en effet d’une activité généraliste, et non point spécifique. Un anesthésiste réanimateur n’a pas pour vocation de retirer des plâtres, puisque, généralement, ce genre d’acte se fait en cabinet de médecin traitant, ou aux urgences. Des services et des lieux bien éloignés du bloc opératoire et de la réanimation. Mais utiliser une scie reste facile, il faut juste faire attention à la peau en-dessous.- Oui, ne t’inquiète pas. Je l’ai déjà fait plusieurs fois. C’était la vérité ! Et alors que je mesure chez ma patiente le degré de confiance qu’elle semble placer en moi, je recueille, avec un grand sourire, bouche ouverte, et un visage très impressionné, les choses qu’elle fait avec Adrienne. Oh ! Mais c’est super cool ! Tu vas être une pilote ! C’est vraiment génial ça ! Tu dois être sacrément fière de toi qu’Adrienne t’ai choisie pour apprendre tout ça !
Ainsi donc, l’adolescente marchait sur les traces de l’aviatrice du groupe. Adrienne m’étais inconnue, mais j’avais déjà entendue parler d’elle en des termes plus ou moins agréables. La française était dotée, disait-on, d’un caractère difficile. Mais de grandes connaissances dans son domaine. Une élite, en quelque sorte.
J’acquiesce doucement, alors qu’elle me demande si le dispensaire voit défiler beaucoup de monde. Concentrée, je ne rebondis pas sur cette question, plus par oublis que par réel manque d’intérêt. Et lorsque je suis prête, lorsque la petite scie est branchée, et que la lame circulaire fonctionne parfaitement, je m’installe, et prépare le travail en répondant aux dernières questions de la jeune femme.- Eh bien, oui. Tu sais, tout ce que tu mange et bois, c’est autant de choses qui influent sur ton poids. Si tu bois un litre d’eau, tu seras plus lourde d’un kilo, jusqu’à-ce que ton corps élimine. C’est pour cela que beaucoup d’examens médicaux se font sobres ! Aller, allons-y !
Et je me lance dans ce travail. Le bruit strident de la scie circulaire se fait entendre, devenant soudainement plus sourd lorsqu’elle entre en contact avec le plâtre. De part et d’autres, de petites particules de plâtres virevoltent. Plus lourdes que l’air, elles ne tardent pas à retomber dans le petit haricot d’inox que j’ai placé en-dessous. L’opération ne dure que deux minutes. Et voilà le bras délivré et en très bon état. Cicatrisation parfaite… Une affaire rondement menée.- Eh oui ! Déjà ! Tu as vu, c’était rapide n’est pas. Lui dis-je, posant une douce main et un sourire. Tu peux le garder. Après tout, ces petits dessins sont des souvenirs ! Il est à toi ma belle.
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Re: Ah, la jeunesse !
Ven 5 Mar 2021 - 16:14
« Vous êtes sûre, hein ? Y a jamais d’chirurgiens chelous qui s’amusent à toucher les patients, et tout... ? » J’ose poser la question, parce que c’est quand même quelque chose qu’on se demande tous au moins une fois, je pense. Non pas que j’ai passé beaucoup de temps allongée sur une table d’opération, mais... se retrouvée endormie autour d’inconnus et voir son corps se faire manipuler sans pouvoir y faire grand-chose, ni savoir ce qu’il en est fait... moi, j’trouve ça sacrément flippant. Evelyn, je veux bien croire qu’elle ferait rien... mais des médecins bizarres, il doit bien y en avoir !
Non, Evelyn, j’ai confiance en elle. Elle est pas faite du tout pour ouvrir des plâtres, je le sais bien... mais son discours et son approche me rassurent. Elle l’a déjà fait plusieurs fois, elle m’a l’air très bienveillante et sûre d’elle. J’ai du mal à me dire qu’on ait pu la mettre là si elle est pas apte à faire son boulot et qu’elle est capable de louper un simple découpage de plâtre... qui doit être l’un des trucs les plus faciles qu’elle a certainement dû faire durant sa carrière de médecin anesthésiste.« De base, c’était censé être Zelda, ma sœur. Mais... elle a fait quelques conneries, et j’crois qu’Adrienne a préféré me prendre à sa place, juste pour être sûre qu’elle fasse pas péter un appareil en plein vol. » que je lui explique le plus simplement possible... parce que peu de gens le savent vraiment, mais ça a été un peu le parcours du combattant pour moi, pour me faire reconnaitre auprès de l’ancienne pilote et en quelque sorte ‘’voler’’ une place qui ne m’appartenait pas. Je m’en voulais, au départ... mais c’est vrai que j’ai fini par y prendre goût et que, de toute façon, Zelda n’aurait pas apprécié devoir s’intéresser à autant de paperasse et de mathématiques auxquels je comprends pas grand-chose parfois moi aussi...
Non, les cours d’Adrienne, je les perçois comme une chance d’apprendre plus et de me fondre une place plus importante au sein du camp. Pour l’instant, je suis son apprentie mais peut-être qu’un jour, je pourrais piloter et assurer des missions moi aussi, et ce en étant plus qu’une simple apprentie, qu’une petite stagiaire à qui on ne demande rien de plus que d’observer ce qui se fait.
La scie branchée, l’ancienne médecin anesthésiste se prépare à se mettre au boulot. L’appareil n’a rien de rassurant, je le trouve même un peu... terrifiant. En tout cas, il ne m’inspire pas confiance et je n’oserais pas m’en servir moi-même. Suffit de faire le moindre faux pas pour couper un membre avec ça... c’est pas le genre de trucs que j’veux toucher.
Bien installée sur mon siège, je l’écoute me donner de derniers conseils, notamment sur la façon dont un simple verre d’eau pourrait influer sur une prise de poids. Je trouve ça étonnant, mais je la crois. S’il faut attendre avant de pouvoir avaler mon chocolat chaud, j’attendrai.
Le découpage se fait dans le plus grand des calmes. Je la sens sereine, appliquée dans son travail malgré le son strident et assourdissant de la scie qui devient presque muette dès lorsqu’elle entre en contact avec le plâtre. Je me couvre quand même le visage du revers de mon autre main, histoire d’éviter de recevoir le moindre bout de platre... et au fil des secondes, je sens peu à peu mon avant-bras regagner sa liberté... c’est une victoire pour Kassandra Taylor ! Et quand j’ose enfin rouvrir les yeux pour observer le chef d’œuvre, je me rends compte que le travail est fait et que je n’en aurais presque aucune séquelle.« Merci, Evelyn ! » que je la remercie d’un sourire sincère tout en attrapant le bout de plâtre dont j’observe l’autre côté mais dont je caresse surtout la matière... Elle me dit que je peux le garder, que c’est pas bizarre... alors il trônera dans un coin de ma chambre, certainement dans l’un des tiroirs de ma table de nuit. Comme un souvenir.« J’avais un peu peur en arrivant, mais... j’crois que ça s’est bien passé, hein ? »
J’attends l’approbation du médecin pour me redresser et aller trainer près du mur, là où se trouvent la longue bande murale qui permet les mesures ainsi que la balance pour faciliter les pesées.« On est d’accord qu’si je garde mes chaussures, ça fausse les résultats ? » que je lui demande tout en enlevant quand même mes baskets de moi-même, histoire de ne pas fausser les résultats. Si un verre d’eau influe sur une pesée, j’ose pas imaginer des godasses...
Je monte sur la balance en chaussettes et baisse les yeux vers l’appareil. Une cinquantaine de kilos.« C’est bien ou pas... ? J’ai pas besoin de maigrir, j’imagine ? » Je me tourne pour l’observer et lui poser la question d’un air amusé, quelque peu rassurée de ne pas avoir pris plus de poids que je n’en aurais dû. J’ai toujours été très fine et relativement maigre. Je mange à ma faim, je ne me prive pas... Je crois que j’ai juste un organisme de béton et que les petits footings matinaux avec Clayton m’aident à rester en bonne santé.
Au niveau de la taille, je dois faire dans les un mètre soixante... mais c'est elle qui me le confirmera. C'est pas vraiment le genre d'infos auxquelles je fais attention, mais c'est vrai qu'à bientôt seize ans, je me dis que ce serait peut-être bien de s'y intéresser... au moins pour vérifier que tout va bien, que tout est normal ?« J'vais encore grandir, vous pensez ? »
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