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There are two kinds of people in this world; avoid both || James
Lun 28 Déc 2020 - 14:32
Emmitouflée dans un gros manteau, le cou enroulé d’une longue écharpe en mailles grises dans laquelle je viens fourrer mon nez de temps en temps quand je sens que le bout en est tout froid, j’avance doucement vers le lieu où j’ai posé quelques collets trois jours plus tôt, aussi silencieuse qu’un fantôme. J’ai toujours été adepte de la discrétion, je crois que j’ai même élevé le fait de passer inaperçue au rang d’art lorsque j’étais adolescente et que Leandro aimait tant me mettre sous le feu des projecteurs. Mais la survie en solitaire a exacerbé ce besoin de vouloir être transparente, d’apprécier de pouvoir me déplacer sans me faire remarquer. La discrétion est devenue une sorte de seconde nature. Un sourire satisfait trouve mes lèvres quand je vois qu’une proie s’est prise dans mes filets, et le petit corps encore chaud vient rejoindre les autres dans ma besace. Je finis mon tour, replace les pièges ici ou là, changeant parfois l’endroit, puis retourne d’un bon pas vers Seattle, en soufflant dans mes doigts pour les réchauffer, avant de les fourrer dans la poche du manteau.
Le No Man’s Land est aussi actif que d’habitude, et je trouve aisément quelques habitués toujours intéressés par la viande que je chasse, et avec lesquels j’entame quelques négociations. Ça fait plus d’un an et demi que je viens ici avec le butin de mes chasses ou de mes cultures, je pense que certains commencent à connaître mon petit minois, à savoir que je suis réglo. J’ai gardé deux lapins pour le motel, tout en sachant que d’ici quelques jours, je pourrais venir troquer les peaux des bêtes pour qui est intéressé par la fourrure, et l’idée de se réchauffer un peu. La viande trouve preneur aisément, je repars avec un paquet de cigarettes pour deux bêtes, trois barres chocolatées pour une autre, un petit sachet de café pour les deux derniers lapins. Une bonne journée en somme, et je suis plutôt contente des heures investies à la chasse ces derniers temps. J’allais sortir quand je me fais intercepter par une survivante avec qui j’ai commencé à échanger quelques mots lors de mes débuts dans le coin, et sous ses questions, et cette impression qu’elle évoque de me voir plus souvent qu’avant, je finis par lui expliquer que j’ai rejoint Seattle, et un groupe de femmes vivants dans le coin.
La survivante me fait penser à une de ces commères qui emmagasine les informations pour mieux les colporter plus tard, mais comme je n’ai pas l’habitude de livrer des choses intimes me concernant, je ne crains pas de retour de bâton. Je souris d’un air compréhensif quand elle me parle de ses problèmes d’arthrose, et pose un regard furtif autour de moi, avant de sentir mon cœur manquer un battement à la vue d’un homme, plus loin, qui quitte l’entrepôt. “-Je...je suis désolée, je dois vraiment y aller...vraiment désolée…” Et je me sauve sans lui laisser le temps de me parler de ses problèmes de doigts raidis par la maladie, me faufilant entre les survivants pour retrouver la rue. Mon regard clair fouille autour de moi, le cœur palpitant fort, trop fort, jusqu’à retrouver le dos de cet homme. Sans réfléchir, je me mets à courir jusqu’à le rattraper, attrape la manche de sa veste, et le fais pivoter vers moi dans un geste peut-être un peu brusque. “-Jasper ?” Ma voix tremblote sous l’effet de l’émotion...qui retombe aussitôt quand je vois que je me suis trompée, et que ce type est simplement n’importe qui. Je relâche sa veste, et m’éloigne de trois pas, en titubant un peu. Putain d’ascenseur émotionnel. “-Désolée je...je vous ai pris pour quelqu’un d’autre…” Même s’il a déjà dû le comprendre tout seul. Je sens mes yeux me brûler, malgré moi, et détourne le regard, serrant les poings dans ma veste, avant de m’éloigner un peu. Foutu espoir à la con, qui me broie le cœur.
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Re: There are two kinds of people in this world; avoid both || James
Ven 1 Jan 2021 - 15:56
Thea & James
Il déambulait dans les allées cet entrepôt bondé, le menton relevé et les épaules en arrière. Ses lèvres étaient étirées en un sourire diplomatique ; son sourire de métier. Durant ces bains de foule, James maintenait toujours sa parfaite vitrine du type bien sous tout rapport, ouvert aux autres pour qu’ils ne viennent à lui. Son air avenant le rendait accessible, plus abordable que ceux dont la mine était renfrognée. Alors il était là, à saluer ces gens dont il ne prenait pas la peine de retenir le prénom, à en complimenter certains, à en flatter d’autres ; à les encenser sur leurs trouvailles et les encourager sur leur détermination à se démener pour trouver des choses à troquer. L’anglais échangeait régulièrement les choses sans grand intérêt qu’il volait, simplement pour que les personnes ne s’habituent à le voir à leurs étales ; lui et sa bonne humeur apparente.
Pourtant, dans le fond, James méprisait tous ces badauds. Ils étaient ridicules, pitoyables. Ils représentaient toute la bassesse de l’espèce humaine dans ce théâtre de désolation qu’était le No man’s land. Cet espace portait bien son nom car le britannique n’y voyait aucun Homme. Seulement des carcasses vides, des corps sans intérêt qui se contentaient du strict minimum ; qui se complaisaient même dans ce marché de la déchéance. Souvent, le britannique songeait que son grand frère Oliver aurait volontiers trouvé sa place ici. Simple et affable comme il était, modeste sans ambition autre que de n’avoir de quoi manger dans son assiette le soir. Diamétralement l’opposé de James qui lui, avait finalement réussi à trouver un groupe sur la même longueur d’ondes que lui. Il avait les mêmes attentes, les mêmes aspirations et surtout les mêmes écarts que les pilleurs.
L’escort boy était resté presque une heure dans ce hangar à jouer l’ami du peuple, tissant lentement sa toile autour de certains groupes isolés. Ce petit jeu l’amusait mais il n’y jouait jamais trop longtemps, par peur de se lasser bien trop vite. Aussi se dirigea-t-il vers ces fameuses portes qui devaient tout le temps être refermées. À l’instant même où il se retrouva dehors et qu’il fût saisi par le froid, son sourire s’effaça, laissant place à son air observateur. Même lorsqu’il marchait seul dans les rues, James aimait prêter attention aux détails, analyser et écouter son environnement. Il entendit d’ailleurs des bruits de pas qui semblaient s’accélérer en course dans sa direction. Il restait le dos tourné mais instinctivement, sa main se posa sur le manche d’un de ces nombreux couteaux. Il ne bronchait pas, à dire vrai il ressentait même une pointe d’excitation tant il avait la lame qui le démangeait depuis quelques jours. Il sentit une main se refermer sur son avant bras, serrant le tissu de son manteau pour le forcer à faire volte face. James ne chercha même pas à résister. Machinalement, sa main libre se referma brusquement sur celle de l’inconnue ; prêt à se défaire de cette emprise.
Il se retourna, cherchant de son regard avide de sang les yeux de cette personne qui osait l’attraper ainsi. En un éclair, son regard changea pour s’adoucir lorsqu’il se posa sur le visage de la jeune femme à l'allure innocente.
- Jasper ? À quelques lettres près ça aurait pu, lâcha-t-il d’une voix douce
Ses traits aussi changèrent et le britannique afficha un sourire aimable. Sa main était toujours attachée autour du manche de son poignard, caché sous sa veste. Ses yeux bleus détaillèrent le visage de cette inconnue alors qu’elle s’excusait en reculant. Son regard dévalait sur la chevelure blonde aux mèches rosées de la femme alors que ses doigts se resserrèrent instinctivement sur son arme. James songeait que cette couleur rose se mêlerait parfaitement aux autres dans sa petite boîte à trophée alors qu’il affichait maintenant une mine inquiète.
- Vous excusez pas. C’est moi qui suis désolé de vous avoir fait un faux espoir sans le vouloir.
Ses yeux se plantèrent à nouveau dans le regard clair de la jeune femme.
- Vraiment désolé pour la déception
Il fît un pas vers elle, scrutant la déception et la tristesse qu’elle affichait et les gestes un peu instables qu’elle avait.
- Vous allez bien ? s’enquit-il avec toute la fausse compassion dont il pouvait faire preuve Je peux peut-être vous aider à le trouver ce… Jasper ?
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Re: There are two kinds of people in this world; avoid both || James
Sam 2 Jan 2021 - 11:06
Pour endiguer ces sentiments dévastateurs qui montent en moi, je serre les mâchoires fort, à tel point que ça me fait un peu mal, mais ça m’évite de laisser de quelconques larmes venir emplir mes yeux, et dévaler mes joues. Ce n’est pas la première fois que je crois voir Jasper dans les attitudes ou la façon de marcher d’un autre survivant, et assurément, ce ne sera pas la dernière fois non plus. Pour autant, malgré les nombreuses déceptions déjà vécues, je ne peux empêcher ce foutu cœur qui bat dans ma poitrine d’avoir mal, de se serrer, de palpiter douloureusement. Je relève mon regard vers l’inconnu qui, contre toute attente, plutôt que de partir après s’être dit qu’il était sans doute tombé sur une folle, ou plutôt qu’une folle lui était tombé dessus, reste à mes côtés, qui s’excuse des conséquences de ce faux espoir qu’il m’a causé, sans savoir à quel point il peut être dans le vrai.
Il fait un pas vers moi, et si tout mon être m’invite à faire un pas en arrière, toujours guidé par cet instinct de survie exacerbé par l’année passée en solitaire, je reste campée sur mes positions, et ne bouge pas tandis qu’il se rapproche, s’inquiétant de savoir si je vais bien, ce qui me fait froncer doucement les sourcils. Est-ce qu’il se montre...compatissant ? Non, impossible. Les gens ne font plus ça de nos jours, c’est devenu chacun pour soi, depuis près de cinq ans. Et pourtant, le froncement s’accentue encore quand il me propose de m’aider à retrouver Jasper, juste...comme ça. Je crois que je le fixe comme s’il venait de me parler en elfique, ou un truc comme ça, avant que ça fasse tilte de nouveau dans ma tête, et que je me rende compte que je suis en train de le fixer avec une tête d’ahurie. “-Oh euh...c’est gentil, mais...je...enfin, il a disparu il y a presque deux ans, alors…” Je secoue la tête, sans prendre la peine de finir ma phrase. Alors, il pourrait être n’importe où, vivant, mort, transformé en charogne, je n’en sais strictement rien. Peut-être même a-t-il une nouvelle femme, bâti la famille que je n’ai pas su lui donner, et qu’il ne pense plus du tout à moi ? Autant d’idées douloureuses, qu’il me faut pourtant admettre, parce que les possibilités sont bien là.
Je reste à sonder du regard encore quelques instants l’inconnu, avant de détourner les yeux, me mordillant un peu la lèvre inférieure de gêne. “-Vous lui ressemblez un peu, je...j’ai simplement cru…” Je hausse les épaules, sans finir ma phrase de nouveau. J’ai cru, espéré plutôt, qu’il était juste là, à portée de main, et qu’on allait enfin avoir droit à nos retrouvailles. “-Vous embêtez pas pour moi, vraiment. Ça va aller. Et je suis sûre que vous avez sans doute mieux à faire que de vous lancer dans une chasse aux fantômes.” Et je tente de lui adresser un petit sourire, et une oeillade timide, pas vraiment habituée à ce qu’un survivant prenne le temps de s’enquérir de mes états d’âme. “-Merci quand même...pour la proposition. Les gens...enfin, ils font pas ça, d’habitude.” que j’ajoute, en haussant un peu les épaules.
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Re: There are two kinds of people in this world; avoid both || James
Mer 6 Jan 2021 - 12:32
Thea & James
Il n’agissait jamais au hasard, réfléchissant avec une vivacité rigoureuse. Toujours alerte sur les moindres détails des quels il pourrait se servir, James analysait rapidement la situation avant de prendre la parole, avant d’adapter son comportement. Cette couverture, cette comédie ; l’anglais la pratiquait depuis des années, bien avant la fin du Monde. Il changeait de visage, de caractère comme il pouvait changer de chemise ; mettant sa véritable personnalité dans l’ombre du personnage qu’il interprétait, attendant le juste moment pour que son authentique tempérament ne reprenne le dessus. Dévastateur et pourtant si salvateur pour l’escort boy. Et à cet instant, l’attitude de la jeune femme qui lui faisait face lui dictait d’endosser le rôle du bon Samaritain. De l’inconnu compatissant et serviable, prêt à aider sans rien demander en retour.
Depuis que James était revenu à Seattle, le temps lui paraissait parfois plus long. Parce qu’il devait faire attention et ne pas s’abreuver de la souffrance des autres aussi facilement qu’avant puisqu’ici, tout le monde semblait se connaître. Aussi, sans le savoir, cette blonde lui servait un nouveau passe-temps sur un plateau d’argent. Avec la détresse dont elle faisait preuve, les idées fusaient dans la tête du garde du corps. Des plus vicieuses aux plus macabres, son cerveau était secrètement en ébullition. Mais une chose était sûre pour lui. Un jour, peut-être rien qu’une seule fois, il la forcerait à l’appeler Jasper ; un jour la désolation envahirait le regard de cette femme alors que la satisfaction serait dans celui de James. C’était, en un éclair, devenu comme un objectif, un but à atteindre. S’il ne pouvait pas la blesser physiquement sans en savoir plus sur ses appartenances ; il se jouerait de son esprit, torturant ses pensées et ses souvenirs qui semblaient tant la blesser. Mais pas de suite. Il ferait preuve de patience, comme toujours.
Pour l’instant, le britannique devait se contenter d’être seulement bienveillant ; s’inquiétant pour elle et lui proposant son aide. Et cela semblait fonctionner. L’inconnue était là, à le fixer bêtement, balbutiant des mots et des semblants d’explications. L’infime ressemblance que paraissait partager James avec ce Jasper donnait l’impression de la troubler. Ça aussi, c’était quelque chose dont il pourrait se servir. Surtout que d’après ses dires, cela faisait maintenant deux ans qu’elle ne l’avait pas vu. Malgré tous ces mois, ces années ; elle continuait d’espérer. Il la regardait se mordiller la lèvre inférieure en admettant cette ressemblance et James sentait ses muscles se tendre légèrement d’excitation. Presque à contre cœur, il relâcha la prise qu’il avait sur son poignard pour sortir ses mains de sa veste ; les posant le long de ses cuisses. Ce n’était pas un geste anodin, c’était un geste pour prouver qu’il n’était pas sur la défensive, encore moins sur le point d'attaquer.
James lui rendit son sourire, un sourire d’apparence sincère.
- Je trouve ça triste qu’on en soit réduit à remercier les gens qui s’inquiètent pour les autres
Il fît un nouveau pas vers elle, maintenant tout de même une distance socialement acceptable.
- Je vous répondrais bien de rien mais j’aime pas qu’on me remercie pour quelque chose de… Normal ? On est pas tous tombé dans la cruauté et heureusement j’ai envie de dire.
Il frissonna malgré lui, non pas à cause de la fraîcheur ambiante mais seulement parce qu’il se plaisait à mentir. Il feinta tout de même d’avoir froid, enfouissant son cou dans ses épaules en remontant le col de son manteau.
- Et puis, deux ans, c’est pas si long. Vous comme moi on a survécu jusqu’ici alors… Pourquoi pas lui ?
James nourrissait simplement les espoirs sans doute vains de la jeune femme, lui qui se moquait bien de savoir où était ce Jasper et s’il vivait encore. Il secoua la tête, un rire mélangé à un soupir de résiliation s'échappa de son nez.
- Je veux pas apporter de faux espoirs mais je fais parti de ceux qui espèrent toujours. J’ai moi-même perdu quelqu’un et…
Il s’interrompit, levant le visage vers le ciel.
- Je sais pas pourquoi je vous raconte ça, lâcha-t-il un maigre sourire aux lèvres.
Du bluff, il n’avait perdu personne. Ou du moins, il se foutait éperdument des gens qu’il avait « perdus ». Il les avait abandonné ou tué ; sciemment.
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Re: There are two kinds of people in this world; avoid both || James
Mer 6 Jan 2021 - 19:01
Je ne peux pas m’empêcher de le regarder sans me rendre compte que même maintenant que le monde est tombé, et aux mains des charognes, mater les gens comme ça, en insistant autant, ça ne se fait sans doute pas trop. Mais je ne fais pas attention...sans trop réussir à l’expliquer, je retrouve un peu de Jasper en lui, et...c’est assez perturbant, il faut bien l’admettre. Je finis par me reprendre une nouvelle fois, haussant les sourcils face à sa tirade, alors que je ne le quitte pas du regard. Ses paroles m’arrachent un petit sourire en coin, peut-être un peu gêné, alors que j’hausse une épaule. “-Alors je crois que vous n’êtes pas exactement comme la plupart des autres survivants. Je crois que...que certains d’entre eux auraient pu me mettre un pain juste à la façon dont j’ai eu de vous agripper le bras…” Mon sourire se transforme en grimace, alors que je me sens pas très à l’aise en pensant à ma façon de l’avoir abordé. Je relève mon regard clair vers ses yeux bleus, et plisse un peu le nez. “-C’est agréable en tout cas, de voir que certaines personnes sont restées normales...enfin...humaines, quoi…” que j’ajoute doucement, alors qu’il fait un pas dans ma direction.
C’est vrai que nous on a survécu, lui comme moi, et que Jasper est un battant, pas du genre à se laisser abattre si facilement, capable de tout affronter. Et pourtant, je ne peux m’empêcher de me dire que s’il était encore en vie, il aurait retourné la Terre entière pour me retrouver je le sais, et qu’en deux ans, on aurait forcément fini par tomber l’un sur l’autre. Mais il n’est jamais venu aux points de rendez-vous qu’on s’était fixés au cas où on était séparés, je n’ai trouvé de traces de lui nulle part, alors...ça veut bien dire ce que ça veut dire, non ? Malgré tout, je garde pour moi ce que je pense sur le sujet : “-Oui, vous avez raison. Si ça se trouve, il est juste là, dans le coin, arrêtant toutes les blondes qu’il croise de dos en les prenant pour moi…” Nouveau sourire léger, un brin gêné, alors que je détourne le regard du visage de l’inconnu, pour regarder passer deux autres survivants, un peu plus loin.
Quand il pousse cet espèce de petit rire pincé, je repose mes yeux sur lui, avant de grimacer ouvertement quand il m’explique que lui aussi espère toujours retrouver une personne qui lui est chère, avant de s’arrêter subitement, pour avouer ne pas trop savoir ce qui motive ses confessions. “-Oh...en général mon visage inspire facilement confiance aux gens…Et puis...c’est souvent plus facile de se confier à une inconnue...” C’est un fait, je me suis retrouvée des tas de fois au supermarché, à l’arrêt de bus, ou chez le coiffeur à discuter avec des petites mamies parce que ma tête devait leur revenir. Je reste à l’observer quelques secondes de plus, et cette fois-ci, c’est moi qui fait un pas vers lui, un air navré sur le visage. “-Je suis vraiment désolée pour vous...je sais comme ça peut être douloureux, l’absence d’une personne aimée…alors...j’espère que vous la retrouverez.” que j’ajoute, venant inconsciemment toucher mon alliance, celle qui ne me quitte que quand je laisse d’autres hommes toucher mon corps, profiter de mes courbes, de la chaleur de mes draps. “-Je sais pas si on a tort ou pas de s’accrocher comme ça...mais c’est pas si facile de renoncer…” Oui, je sais...j’aurai pu être psy, ou philosophe, mais j’ai choisi prostituée à la place. Chacun ses ambitions.
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Re: There are two kinds of people in this world; avoid both || James
Mar 12 Jan 2021 - 13:14
Thea & James
Les mécanismes se mettaient doucement en marche dans son esprit tordu. Dans son cerveau, ça avait fait tilt à l’instant où il avait croisé le regard clair de la jeune femme. Et ça grandissait, ça gagnait du terrain dans son cerveau, dans ses muscles, ça prenait possession de son corps lorsqu’il voyait comment les yeux de la blonde le regardaient. D’une quelconque façon, James la troublait, c’était indéniable. C’était sans doute uniquement dû à sa ressemblance à l’homme qu’elle recherchait. Mais lui, il en jouait. Il lui souriait, il prenait sa voix douce, il employait des mots bienveillants ; tombant même dans la complaisance.
- Parce que vous considérez que vous, vous n’êtes plus… normalement humaine ?
Et alors qu’il continuait de parler sous le regard de l’inconnue, James feinta de se frotter légèrement le nez.
- J’ai quelque chose sur le visage ? la questionna-t-il innocemment, un nouveau sourire qui se voulait timide aux lèvres
Bien-sûr, il savait qu’il n’avait rien sur son visage, il prenait toujours soin de bien présenter, jusqu'aux moindres détails. L’anglais se doutait que ce regard qui pourrait paraître presque insistant n’était dû uniquement qu'aux similitudes qu’elle pensait trouver en lui.
- Allez savoir ! Peut-être même que lui, il se prend des pains par toutes les blondes qu’il croise. Promis, si j’entends parler d’un harceleur de cheveux clairs dans les rues de Seattle, je le retrouverais pour vous
À sa remarque s’ajouta un rire léger. Le retrouver ? Improbable. Le ramener à sa blonde ? Impossible. Parce qu’accompagnée de son amour, l’inconnue ne pourrait plus tomber dans les filets du britannique. Il ne pourrait plus se nourrir de ses espoirs vains, de sa détresse ou son chagrin. James se permit d’ailleurs de la détailler un instant lorsqu’elle affirma que son visage inspirait aisément confiance aux gens. Ça n’était pas étonnant, son visage pouvait paraître presque angélique. Le genre de beauté intemporelle. De grands yeux bleus et des traits fins, des airs poupons qui emmenaient, sans aucun doute, les simples d’esprits à se confier sans une once de méfiance. Et elle avait aussi cette façon de parler, ce phrasé, cette manière de le vouvoyer, cette politesse qui laissait à penser qu’elle avait eu une bonne éducation. Dans les esprits étriqués, la bonne éducation apportait toujours son lot de confiance. Il le savait, lui qui avait été si souvent jugé plus jeune juste parce qu’il ne venait pas du bon milieu.
- Ça doit venir de votre regard, ajouta-t-il simplement, il vous donne l’air d’écouter sincèrement plutôt que de juger
Il avait lâché ça les yeux toujours levés vers le ciel, sans la regarder, pour ne pas paraître trop intrusif ou pire, gênant. Lorsqu’il reporta son attention sur la jeune femme, ses traits s’étaient mués en une moue nostalgique et pourtant presque résolue.
- Je ne pense pas qu’on ait tort. Si on ne s’accroche pas, il nous reste quoi ?
À nouveau, il laissa un rire s’échapper.
- Je ne pensais pas en me levant ce matin que j’aurais une discussion philosophique avec une inconnue qui m’a confondu avec quelqu’un d’autre
Son sourire s’attarda quelques longues secondes alors qu’il continuait de plonger son regard dans les yeux bleus de la jeune femme.
- Je peux vous poser une question qui n’a aucun rapport ? Juste pour satisfaire ma propre curiosité.
Il marqua une courte pause, comme s’il pesait le pour et le contre.
- Rien de trop indiscret je vous rassure mais vous avez un léger accent… particulier. Vous ne venez pas d’ici, c’est bien ça ?
Il voulait en savoir plus sur elle, apprendre chaque détail, par bribe d’histoire qu'elle lui accorderait pour savoir jusqu’où il pourrait pousser son vice, pour parfaire son personnage jusqu'à ce que la vérité n'éclate.
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Re: There are two kinds of people in this world; avoid both || James
Mar 12 Jan 2021 - 20:31
Est-ce que je suis normalement humaine ? C’est….c’est une vraie question, ça ? Je fronce un peu les sourcils, sans savoir si je dois vraiment trouver une réponse ou pas, alors...je reste silencieuse, posant ce qui ressemble à une moue sur mon visage, une sorte de sourire crispé qui veut tout, et rien dire en même temps. En tout cas, il a l’air de remarquer que mon regard s’attarde un peu trop sur ses traits, et je détourne la mine d’un air gêné, propre à une adolescente en plein émoi, espérant qu’il ne remarque pas le rose qui teinte mes joues, et doit me donner un air particulièrement stupide à cet instant. Sa petite remarque sur Jasper a cependant le mérite de m’arracher un petit rire, et je pourrais presque le voir, en train de se faire taper par des blondinettes aussi frêles que moi, en les ayant prise pour sa femme disparue. L’image est amusante. “-Je doute que ce moment arrive un jour, mais...je pourrais vous prendre au mot.” Je lui adresse un petit sourire amusé, avant de resserrer un peu mon manteau sur ma gorge. “-Et...si vous me décrivez la personne que vous avez perdu, je pourrais en faire autant...la retrouver pour vous, et la ramener à bon port à vos côtés.”
Le sourire que je pose sur mes lèvres est timide, alors que je bascule le poids de mon corps d’une jambe à l’autre, sentant la gêne s’installer encore un peu plus sur mes traits, et rosir mes pommettes quand il parle de mon regard, de ces yeux qui donnent l’impression que j’écoute réellement selon lui, et je suis bien contente qu’il regarde ailleurs pour ne pas voir le trouble qui se saisit de moi. Je ne sais pas si je suis comme ça. Je ne sais pas pourquoi les petites mamies me parlaient à moi, et pas à la personne d’à côté, je ne sais pas ce que j’inspire aux gens, je crois que ça fait partie des questions que je ne me suis jamais vraiment posées. “-Je...euh...merci ? Enfin...je crois.” Ce sont les seuls mots qui quittent mes lèvres, parce que je ne sais pas trop ce qu’il serait plus approprié de dire quand un inconnu vous parle de vos yeux, alors...un merci, ça passe toujours, non ?
Une nouvelle fois, il me fait rire légèrement par sa remarque sur cette conversation pseudo-philosophique qu’on est en train d’avoir, et c’est vrai que pour le coup, je n’avais pas prévu ça non plus. “-Voilà ce qui nous reste. Des conversations étranges, au détour d’une ruelle, avec une survivante sans doute tout aussi étrange.” Parce que ce serait bien triste que tout se résume à une histoire de simple survie, de ressources, de trocs, si tout ne consistait qu’à vivre un jour de plus. Si on attend plus rien de demain, à quoi bon continuer à se battre, hein ? “-En tout cas, tout le plaisir est pour moi.” Je lui adresse un léger petit sourire en coin, avant de hausser doucement les épaules. Même si pour le coup, je ne peux pas vraiment dire s’il s’agit réellement de philosophie, ou juste d’une de ces conversations que tout survivant finit par avoir avec une nouvelle personne, à un moment ou à un autre de sa survie.
Je relève le nez quand l’étranger me dit qu’il aimerait me poser une question, et je hausse doucement les sourcils, incapable de dire oui, sans ressentir l’envie de dire non pour autant. Il me laisse pourtant l’occasion de refuser en gardant le silence quelques instants, mais je n’en profite pas, ne prononçant aucun mot pendant ce laps de temps. Et finalement, la question tombe, m’arrachant un petit sourire en coin, ainsi qu’une mimique amusée. “-J’accepte de répondre à votre question...si vous en faites autant. Je devine que vous n’êtes pas plus américain que moi…” que je glisse dans un sourire amusé, avant d’attendre qu’il hoche de la tête pour accepter ce deal. “-Je suis née au Brésil, mais j’ai appris l’anglais très tôt.” L’anglais, et tout un tas d’autres langues pour lesquelles Leandro ne m’a laissé aucun choix. “-Je suis arrivée en Amérique, pas loin d’ici, au début de tout ce bordel.” J’ajoute ces quelques détails, sans trop savoir pourquoi, vu qu’il n’a rien demandé, tout en haussant doucement les épaules, avant de fourrer mes mains dans mes poches. “-Voilà...vous savez tout. Ou presque…” Je lui adresse un nouveau regard, pinçant un peu les lèvres, avant de souffler doucement. “-Je devrais y aller, j’ai du travail qui m’attend...mais...encore désolée de vous avoir dérangé. Je ferai attention la prochaine fois, avant de sauter sur un inconnu sans raison.”
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