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Re: Tea Time || Emilie
Lun 18 Jan 2021 - 11:07
En réalité la blonde ne savait pas du tout à quoi elle aurait dû s’attendre comme réaction. Après tout, chaque être humain réagissait de sa propre manière, mais entendre que l’on venait toucher au passé de certain, même si comme le mot l’indiquait c’était du passé, ne laissait pas tout le monde indifférent et cela pouvait être entièrement compréhensible. Aussi, la sage-femme se contentât-elle de répondre elle aussi par un sourire « Non, je ne sais pas en fait. J’imaginais juste que la nouvelle aurait pu te vexer ou te blesser »
Les paroles qui suivirent firent beaucoup de bien à Émilie. A n’en pas douter, Isha aussi avait gardé un gout amer de leur séparation, tout comme Joséphine, mais après tout, qui se remémorait une rupture joyeuse, ou même heureuse ? Ce sentiment de tristesse accompagnait tout le monde lorsqu’une histoire, même douloureuse à la fin se terminait et la blonde en savait quelque chose. Le fait de savoir qu’elle lui avait souhaité sincèrement d’être à nouveau heureux et que sa collègue puisse éventuellement songer au fait qu’Émilie serait bien placée pour ça la fit sourire, bêtement en plus car ils n’avaient pas prévu de se revoir, enfin, pas pour le moment.
Émilie regarda alors la pompier, elle avait un air songeur en écoutant les mots délicats que la brune employait pour décrire la relation qu’elle entretenait avec Connor. C’était doux et tendre, d’un naturel assez semblable à la description que Joséphine avait faite de leur histoire. La blonde était contente pour son amie, sincèrement. Elle ne put également s’empêcher de se dire que c’était le genre de relation dont elle rêvait. Pas la même, trait pour trait non, ce serait complétement insensé de penser pareil chose, mais c’était plus sur le fait de trouver quelqu’un à qui l’on pouvait accorder sa confiance, quelqu’un qui vous redonne le sourire rien que d’y penser, comme Joséphine avait le sien en parlant de Connor « C’est tellement agréable d’entendre ce genre de chose, même si comme tu l’as dit, la distance ne doit pas être évidente à gérer. Je vous envierais presque, mais je suis persuadée que vous le méritez sincèrement tous les deux » Et elle était des plus sincère.
Alors que les deux jeunes femmes terminaient tranquillement leur tasse de thé qui les avait, avouons-le, bien réchauffée, Joséphine posa une nouvelle question à Émilie, et une très bonne à vrai dire. La sage-femme se pinça les lèvres tout en réfléchissant précieusement sur ce qu’elle allait répondre. La brune n’était pas la première à lui avoir posé la question et à chaque fois, elle s’était rendu compte que sa réponse semblait tout à fait … puérile. Elle essaierait cette fois-ci d’être la plus honnête possible comme l’avait été sa collègue avec elle « Tu vas peut-être rire mais … Je crois que c’est en partie de ma faute. J’ai pourtant assuré à tout le monde qu’il avait été la cause de cette « rupture » si on peut dire ça » Elle venait de comprendre quelque chose, et peut être le fait que Joséphine était la seule à savoir qu’il s’agissait d’Isha avait aidé, elle ne pouvait l’assurer « Je pense que je m’étais imaginé quelque chose et que … N’ayant pas obtenu ce que je voulais, j’ai essayé de me trouver une excuse. Je crois que j’ai été vexée et je n’ai même pas cherché à comprendre. La fuite à été plus facile que la confrontation » Ce fut en le disant, haut et fort que ça lui avait paru d’une vérité incroyable « Maintenant je m’en veux réellement et je suis triste que ça se soit passé comme ça, mais je ne peux m’en prendre qu’à moi-même » Elle termina alors sa tasse puis la posa devant elle « J’espère avoir la possibilité de le revoir pour que l’on puisse s’expliquer. Il y avait semblait-il des affaires qu’il n’avait pas encore complètement réglées » Puis elle fini simplement sur un « Le destin n’avait rien prévu pour nous à ce moment-là »
Émilie aurait aussi voulu demander les raisons de leur séparation, mais elle n’en fit rien. Elle avait finalement estimé que certaines choses devaient rester du domaine du privé. Il ne lui en avait pas parlé, elle n’allait pas commencer à fouiner. Elle changea alors de sujet « Au fait, comment tu te sens depuis George ? Je crois que tu es l’une des rares à qui je n’ai pas encore demandé » Après tout, il était important de savoir comment chacun se sentait, comment ils avaient vécu cette mission et leur ressentis. Ils devaient tous se soutenir moralement.
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Re: Tea Time || Emilie
Mar 19 Jan 2021 - 15:53
Même une fois le thé terminé, l’hispanique garda la tasse entre ses mains, quand bien même celle-ci ne contenait plus vraiment de chaleur en elle. Joséphine esquissa un fin sourire à la remarque d’Emilie, ne pouvant s’empêcher de hausser les épaules, alors que son acolyte réagissait à ses propos. “-Je crois que...je crois qu’on mérite tous d’être heureux, plus que jamais vu le monde dans lequel on vit.” dit-elle sobrement, pour toute réponse, venant s’installer en tailleur tant bien que mal dans le petit fauteuil. Le monde tel qu’il l’avait toujours connu s’était effondré, la plupart d’entre eux, la grande majorité même, avait perdu l’entièreté de sa famille, de ses amis, survivait désormais à des kilomètres de ce qui, un jour, avait pu représenter un “chez eux”. Alors oui...pour avoir survécu cinq longues années à une apocalypse que personne n’aurait pu prédire, et qui avait décimé l’humanité, le peu de ses spécimens encore en vie méritait bien le bonheur. “-C’est gentil en tout cas. Je te souhaite aussi d’être heureuse...avec Isha, ou quelqu’un d’autre.” ajouta-t-elle doucement au bout de quelques secondes, posant un doux sourire sur ses traits fins.
Et puisqu’elles venaient tout juste de parler d’Isha, ce fut spontanément que Joséphine avait posé la question, celle qui concernait la relation entre la jolie blonde et son ex-mari. Sans desserrer sa tasse, ni s’en séparer, Joey écouta la réponse que lui donnait Emilie, sans la quitter de son regard sombre, ne loupant aucun mot. L’hispanique s’humecta les lèvres légèrement, hochant brièvement la tête quand la jeune femme eut terminé. “-Hum...je crois que je comprends ce que tu dis, oui...fuir plutôt que de risquer d’être déçue, c’est tellement...spontané et humain, comme façon de réagir. A qui ça n’est jamais arrivé, hein ? Mais si ça te rend triste, et que tu t’en veux, tu devrais pas rester comme ça ! Comme on le disait...on mérite tous notre part de bonheur.” dit-elle, venant tapoter de ses doigts contre ses lèvres, signe qu’elle était en pleine cogitation. “-Hé bien...si vraiment tu tiens à le revoir pour discuter avec lui, ça devrait pouvoir s’arranger, tu sais...” dit-elle avec sérieux, puisqu’elle pouvait aisément faire le relai auprès d’Isha, et lui faire part des souhaits de la jeune sage-femme. Enfin...auprès d’Allia, qui transmettrait le message à l’ex-gladiateur, qui limitait au strict minimum ses échanges avec elle. En revanche, Joséphine n’était pas certaine de croire à un quelconque destin, qui les mettrait sur un chemin plutôt qu’un autre, qui les pousserait à faire tel choix, à prendre telle décision. La pompier songeait plutôt que chacun était maître de sa destinée, mais elle ne trouva pas utile de se lancer dans une telle discussion philosophique qui, assurément, leur aurait filé un sacré mal de tête.
Au lieu de quoi, elle tendit son bras et se pencha en avant pour poser la tasse vide sur un meuble, avant de tourner son regard vers Emilie, ne pouvant s’empêcher de froncer un peu les sourcils, et de se renfrogner à la mention de George. Ce simple nom était devenu comme maudit, la mettant presque automatiquement sur les nerfs à chaque fois qu’il était prononcé. Pour autant, la jeune femme tâcha de ne rien en laisser voir, se contentant en premier lieu d’un long soupir, et d’un haussement d’épaules maladroit. Joséphine pinça les lèvres, se dérobant au regard de la blondinette pour répondre finalement : “-J’en sais trop rien, à vrai dire. A certains moments, j’ai l’impression que j’arrive presque à me dire que...qu’on a pas eu le choix, qu’on a fait ce qu’on devait faire, que...que c’est derrière nous. Et à d’autres instants, j’ai l’impression de sentir la culpabilité m’étouffer, et de me demander combien de temps ils vont mettre pour nous retrouver.” souffla avec peine celle qui avait lancé une grenade sur un groupe de soldats, en tuant plusieurs sur le coup. Elle s’était haïe pour son geste, sans doute se détestait-elle encore pour le sang versé, les corps mutilés, les cadavres semés. Malgré les images morbides qui dansaient devant ses yeux, Joséphine adressa une grimace à sa voisine, un sourire raté, et lui demanda à son tour : “-Et toi ? Avec le recul, comment tu vis notre expédition ?” demanda-t-elle par intérêt réel, plus que comme une simple convention sociale, où la politesse voulait que Joey lui retourne la question pour faire la conversation.
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Re: Tea Time || Emilie
Ven 22 Jan 2021 - 10:54
Émilie écouta les mots de Joséphine à son égard. Elle avait entièrement raison de ce qu’elle disait, la fuite, bien souvent, était plus facile que la confrontation et la jeune femme ne le savait que très bien, ce n’était pas la première fois qu’elle avait fait ce choix. Un choix qui pouvait pour certain s’apparenter à de la lâcheté, mais certaines personnes n’étaient tout simplement pas assez fortes pour encaisser les coups durs et dans certains cas, Émilie en était une preuve concrète.
La blonde écouta ensuite la proposition de sa collègue, lui reparler hein ? Pourquoi pas, mais ce n’était clairement pas dans ses projets pour le moment. En y réfléchissant bien, elle ne saurait surement même pas quoi lui dire. « Salut c’est moi, désolé j’étais bête, on se voit pour un verre un des quatre ? » A cette idée, la sage-femme ne put s’empêcher de rigoler doucement, tout cela semblait bien ridicule à ses yeux.
Finalement, la discussion sur George avait été lancé. Émilie s’était fait un point d’honneur à essayer d’en parler le plus possible avec les gens qu’elle appréciait pour connaitre leur sentiment et comment chacun se sentait. Elle n’était pas psychologue, mais elle savait que pour certain, en parler était libérateur. Elle sentit une petite once d’hésitation de la part de la jolie brune qui finalement se mis à parler. Si elle faisait le tour des conversations qu’elle avait déjà eu, la sage-femme en arrivait quasiment tout le temps au même constat, tous se sentait d’une manière ou d’une autre coupable pour ce qu’ils avaient dû faire durant cette mission. Elle pouvait entièrement le comprendre, elle aussi avait ressentis la même chose. Les prisonniers qu’ils étaient persuadés d’être venu libérer ne les avaient pas tous suivis et c’était à ce moment là que les questions avaient commencé à fuser dans les esprits de l’équipe de sauveteurs. Elle se contenta de sourire à Joséphine « Je te comprend tellement. Nous étions chargés de libérer des prisonniers. Ils étaient effectivement dans des cellules, mais tous ne nous ont pas suivis … C’était terriblement troublant. Pourquoi avoir choisis de rester, même prisonnier si derrière il n’y avait pas quelque chose d’autre ? » C’était la question qu’Émilie n’avait pas arrêter de se poser. Qu’est-ce qui avait bien pu les faire rester ? N’étaient-ils pas censés être heureux de partir ? Etaient-ils vraiment tous aussi mal traités que les chefs l’avaient supposé ? Toutes ces questions restaient pour le moment sans réponse.
La sage-femme souffla. En reparler était effectivement éprouvant et ils l’avaient tous bien compris, il y aurait des représailles et c’est cela qui inquiétait le plus la blonde. Quand ? Comment ? Des questions qui restaient elles aussi sans réponses. Elle se sentait inutile plus qu’autre chose, elle voulait en faire plus « Le plus dur c’est de se dire qu’on ne sait pas comment vont aller les choses maintenant. Cet angoisse permanente de se dire que tout peut arriver à n’importe quel moment. De ne pas pouvoir voire venir les choses. Je me sens parfois tellement … inutile »
Émilie finit par poser sa main sur le bras de Joséphine. Un sourire sincère s’était affiché sur son visage « En tout cas, nous avons fait ce que nous avons cru bon de faire. Je crois qu’il faut que l’on reste concentrée sur ça. Je suis persuadée que les gens que nous avons réussi à sauver sont heureux que l’on soit venu pour eux » Elle s’était voulue rassurante envers son amie. Ce n’était jamais facile de vivre avec un poids de culpabilité sur les épaules.
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