Je vois ce qu’elle veut dire, quand elle dit que pour une fois, c’est « sa » guerre. Dans un certain sens, je partage ce point de vue. Elizabeth me révèle alors qu’elle était dans l’humanitaire, ce que j’accueille avec une moue admirative. Tandis que je lui désigne le canapé pour qu’on s’installe – ce sera tout de même plus simple pour lui poser le pansement – elle me pose une question très pertinente. Marquant un bref silence, je débouchonne le désinfectant puis coupe un bout de gaze. Un léger sourire ourle fugacement mes lèvres alors que je me mets à raconter :

- J’ai été dans les médiateurs, pendant un petit moment, seulement quelques mois en vérité, mais comparé à la longévité actuelle du programme, ne n’est pas encore négligeable, ça ne me manque pas vraiment…, précisé-je, pensive, quand tout ce merdier a commencé, j’ai dû renoncer assez tôt à ce que signifiait ma plaque.

L’espace d’une demi-seconde, ma mâchoire inférieure se crispe. Ce n’est pas un sujet tabou à proprement parler, mais rien que repenser à James me donne envie de frapper dans quelque chose. Je voulais aider les gens ouais… je voulais aider ma sœur, je voulais aider toutes les gamines victimes de cet enculé. Et j’aurais simplement dû avoir le cran de lui tirer une balle dans le crâne quand il avait le dos tourné. Mais bref, avec des « si », on peut tout changer ; ruminer mes erreurs ne les changera pas en réussite.

- Disons que je sers autrement maintenant ! Tout en parlant, je finalise le pansement sur son index, je m’engage pas mal dans tout ce qui concerne New Eden, de près ou de loin, la guerre en question donc, mes yeux se lèvent brièvement de ma tâche pour trouver le sien, ça aurait pu être moi à ta place là-bas, lui glissé-je, par sororité professionnelle.

Juste qu’elle comprenne que je comprends, qu’on était dans le même bateau, quelque chose comme ça. Ou bien je pense à voix haute en réalisant que moi aussi, j’aurais pu me manger une explosion en pleine figure. Bref, je termine mon chef d’œuvre et ne peut m’empêcher d’y aller de ma petite plaisanterie :

- Et voilà ! Je ne suis pas infirmière, mais je pense que tu garderas tes dix doigts, j’hésite entre ajouter « à défaut des deux yeux » ou d’insister sur un « toi », mais on ne se connait pas encore assez pour que le blague sur son handicap ni pour que je m’appesantisse sur ma mutilation, tu étais en mission où dans l’humanitaire ? Que je demande finalement par curiosité.

L’intuition de l’ancienne espionne est donc juste. Elle acquiesce, alors qu’elle regarde ce qu’elles sont en train de faire. C’est à ce moment qu’elle remarque l’absence d’un des doigts de sa nouvelle connaissance ; pauvre petit doigt parti trop tôt. Elle n’a pas trop le temps de se questionner à ce sujet, Jill ne tarde pas à continuer de se révéler un peu. Elle l’écoute toujours aussi attentivement, et son regard vient maintenant osciller entre ce qu’elles font et son visage. Elle acquiesce, comprend sa situation ; difficile d’être force de l’ordre dans une situation de chaos.

Servir autrement. Le regard d’Eliza se perd face à elle un instant. N’est-ce pas ce qu’elle brûle d’envie de faire ? Rechercher à nouveau ce frisson, celui qui définissait sa vie d’avant, qui lui a brusquement été arrachée. Sans ça, elle est un outil sans but, une carcasse sans âme. Malgré une bonne capacité d’introspection, elle ne réalise peut-être qu’à cet instant les raisons de son égoïsme. Elle n’a pas envie de mourir. Elle a envie de se sentir vivre. Elle n’a rien de spécial à lui dire, quand elle lui annonce que ça aurait pu être elle là-bas. Elle repense à la scène où elle a déclenché l’explosif. Elle se maudit pour ça. Malgré toute son expérience, ses formations sommaires sur la reconnaissance d’engins explosifs, elle n’a pas été foutue de contrôler correctement une porte.

Alors que son oeuvre se termine, elle commente simplement :

« C’est déjà ça » avant de porter à nouveau son regard sur l’ancienne policière, pour lui répondre : « Moyen-Orient, principalement ; l’Irak, surtout. Mais pas que. La situation était vraiment catastrophique, là bas » elle se demande une énième fois qu’est-ce qu’ils sont devenus aujourd’hui. Si l’arrivée de la mort dans le quotidien des américains a été un bouleversement, ces gens qui ont pour la plupart passé les dernières années de leur vie en guerre n’ont pas vraiment dû être impressionnés par cette notion qui imprimait déjà leur quotidien. Même les gosses avaient l’habitude, jouant au milieu de ruines, n’étant absolument pas inquiétés par les bruits des fusillades parfois lointaines, parfois proche. C’est peut-être ce souvenir qui pousse Eliza à être si compréhensive des enfants de l’apocalypse, puisqu’elle a déjà observé le phénomène ailleurs. Et elle ne peut être qu’admirative, au final, de la capacité d’adaptation des générations de demain.

L’ancien agent ne tarde pas à demander, un peu amusée :

« Tu as envie de voyager un peu, c’est ça ? Marre de la pluie de Washington ? » par rapport à sa question, du coup. Il s’agissait peut-être juste de curiosité pure et dure. Mais, maintenant qu’ils étaient revenus dans un monde où voyager est directement plus compliqué, la tradition orale semblait être revenue. Plus de documentaires sur des bestioles parfois bizarres pour avoir un aperçu d’un pays lointain ; la seule façon de changer d’air sans risquer sa peau, c’était de le faire en discutant avec ceux qui ont eut la chance de le faire.

Le Moyen-Orient. Waw. Dire que la situation y était « catastrophique » est un sacré euphémisme, cette meuf doit en avoir une sacré paire. Je comprends maintenant pourquoi elle encaisse si bien l’accident : elle fait partie de ces personnes qui vont vu les saletés de la guerre avant que les voraces ne se mettent à marcher. Son subconscient était déjà armé pour ces conneries. Puisqu’on en a fini, je remballe les ustensiles qu’on a utilisé et sa question me fait honnêtement rire.

- Je dirais pas non à me tirer de cet état pourri mais sans vouloir faire ma fine bouche… je choisirais sans doute une destination un peu plus… sexy, j’ai appuyé ce dernier mot d’un accent malicieux, puis arbore une moue pensive, hum… j’irais bien à Hawaï. J’me vois bien là : allongée sur une serviette de plage, en train de travailler mon bronzage, un cocktail à portée de main, une bombe en train de me mettre de la crème solaire.

Masculin ou féminin la bombe, voire les deux, je ne suis vraiment pas le genre de femme qui s’arrête à ce genre de détail. J’exagère un soupire rêveur, lève les yeux au ciel puis repose mes prunelles sur Elizabeth. Un doux songe, un fantasme même. Elle comme moi, on sait qu’on est coincée ici pour un moment car même si Madame Camembert nous pilote des avions, on est encore loin de l’A380 d’airbus.

- Mais bon, nous on doit se contenter d’un timide 20°C en été et des mélanges d'alcool ratés de Zelda, j’en expire vaguement un rire, si je peux te donner un conseil : n’accepte jamais ce qu’elle te sert à boire, même un verre d’eau… juste au cas où.

Ça m’amuse. Je n’ai rien contre l’adolescente, nos séances de musique ensemble sont même plutôt cool. Mais disons qu’il faudrait être aveugle pour ne pas voir qu’elle est complètement allumée – et je ne parle pas de lumière du genre Einstein, malheureusement. Le pire, c’est que je pense qu’elle deviendra un excellent élément de terrain et qu’à mon âge, elle sera dix fois plus efficace. La relève, hein…

- J’allais me faire une séance à l’arme de poing, calibre standard. Tu te joins à moi ? Je te laisse choisir la distance et… je peux fermer mon œil directeur aussi, promis-je en souriant avec espièglerie, un petit défi ? Si je perds… je te donne ma dernière dose de café.

Et ce n’est pas rien ! Cette connerie devient une denrée rare et j’ai égoïstement économisé « ma » part, depuis la dernière fois que notre coloc’ en a bénéficié. Ça vaut de l’or !

Le rire de l’autre lui tire un sourire. Elle la regarde, écoute sa réponse, amusée de la tournure qu’elle lui donne. Elle prend l’air offusqué, annonce :

« Hey, je suis née et j’ai été élevée ici ! » elle marque un temps d’arrêt, et, reprend en annonçant : « Mais, t’as raison. Hawaï, c’est beaucoup mieux » elle dramatise un ton un peu dépité et blasé, en perdant son regard dans le vide quelques instants. Elle repense à toutes ces fois, où, alors qu’elle était en train de crever de chaud dans un pays où les écarts de températures étaient beaucoup plus élevé qu’à Washington. Elle se disait qu’elle serait tellement mieux là bas, mais, maintenant qu’elle y est à nouveau, elle comprend pourquoi elle avait eu envie d’aller ailleurs à l’université.

Elle pousse un léger soupir, et lui annonce :

« Je crains que ce ne soit trop tard. Mais j’ai l’organisme solide » le corps humain est vraiment une drôle de machine, parfois capable d’encaisser énormément, souvent capable de revenir de très loin, mais en même temps si fragile. Un choc, une chute, et ça peut être le drame.    

La mention de Zelda la fait sourire. Décidément, la petite est une célébrité au sein de Fort Ward. Elle est tirée de sa réflexion par une question, à laquelle elle ne tarde pas de répondre :

« Pourquoi pas » elle ne lui dit pas qu’elle n’a pas spécialement de problème, avec une arme de poing. Elle n’a pas oublié les conseils d’un de ses collègues contractuels, quand il s’était mis en tête de faire d’elle une meilleure tireuse au pistolet. Si tu veux utiliser un oeil qui n’est pas celui directeur, suffit de fermer le deuxième ; difficile de rater cette partie pour elle. Et même, elle peut continuer d’utiliser son pistolet en droitière sans trop de difficulté. Elle n’a qu’à faire une légère rotation de la tête, en désaxant son menton pour aligner son oeil gauche aux organes de visée de son arme. « Si tu veux. Je n’ai pas de café à te proposer si je perds mais… des cigarettes, ça te va ? »

Elle rend donc son arme d’épaule, après avoir veillé à essuyer les quelques gouttes de son sang qui y trainent. Elle récupère à la place un pistolet, qu’elle manipule avec une certaine expertise ; sa mémoire musculaire n’a pas fait défaut, ses gestes sont précis et mécanique. Prudente, elle contrôle systématiquement la chambre d’une arme qu’on lui tend. Elle récupère munitions et chargeurs, qu’elle graille de façon méthodique, et elle en profite pour continuer d’essayer d’en apprendre plus sur Jill :

« Tu t’entraînes souvent ? » la question est presque rhétorique, mais donne une base pour sa question suivante : « Tu disais que tu sers autrement ; tu sers de soldat pour le camp, c’est ça ? »

- Deal pour les clopes, lui dis-je.

Je ne fume plus trop mais au pire, je les filerai à Maeve, ce qui fera un excellent cadeau vue la rareté de ces cancers en tube maintenant. J’accompagne ma rivale de la matinée pour emprunter un pistolet semi-auto chacun, non sans interrompre encore les deux gars absorbés dans leur échange. On manipule l’objet avec la même méthode, habiles et rapides, ce qui me fait penser qu’elle a dû beaucoup s’en servir ces dernières années. Ce n’est théoriquement pas dans l’humanitaire qu’elle a eu à se servir d’un flingue.

- On peut dire ça oui, réponds-je naturellement à la question d’Elizabeth, j’ai pas de complexe à servir de trouffion, le camp a été instauré par décision gouvernementale, c’était un sénateur qui le dirigeait à l’origine, c’est ce qu’on m’a raconté en tout cas, le pauvre gars était déjà mort quand je suis arrivée ; parait qu’il avait pété les plombs, et j’avais prêté serment pour servir et protéger la nation, tu vois ? Du coup… Fort Ward, ces ce qui reste de plus proche de cette nation.

Voilà pour la petite histoire. C’est très patriote tout ça et le pire, c’est que c’est pas tellement l’amour du drapeau qui me motive. C’est juste… j’ai passé beaucoup de temps sur les routes, guidée par la vengeance d’abord, puis complètement larguée. Je serais devenue cinglée sans ce repère. Je peux pas vraiment me battre pour les autres, mais je peux me battre pour l’administration en laquelle je crois. Même si parfois… je dois faire du sale boulot. Au moins, moi, je sais en supporter les cauchemars.

A l’extérieur, on se place chacune à un stand, face à des mannequins d’entrainement placés à quinze mètres. Je mets le casque prévu à cet effet sur mes oreilles et prends ma posture. J’ai promis de fermer mon œil directeur et… putain, retrouver mes repères comme ça, c’est plus difficile que prévu. Je tire une première fois et rate de très loin les zones vitales. A ce stade, j’aurais manqué la cible, ça aurait été la même.

- Merde, marmonné-je avant de réitérer.

Cette fois, les deux balles percutent en pleine poitrine, autour du cœur. Pas mal Jill ! 66% de réussite. C’est naze en fait dit comme ça. Et que va faire ma voisine ?

hrp:

Elle acquiesce silencieusement, prenant bien note de ces informations que l’ancienne policière lui laisse transparaître. Elle est curieuse quant au devenir de ce sénateur, mais, n’a pas l’impression qu’il s’agit du moment opportun pour creuser à ce sujet. Elle ne note dans un coin de sa tête, continue d’accumuler des informations qui lui permettront de trouver toujours mieux sa place dans ce camp qui incarne les vestiges de ce pourquoi elle a donné une partie de sa vie. Quand elle lui demande, probablement d’une façon rhétorique, si elle voit ; elle baisse son menton une nouvelle fois, et, dans son regard, elle ne cherche même pas à masquer l’empathie qu’elle a si facilement dans cette situation, parce qu’elle a également prêter un serment pour servir et protéger sa nation. Juste, elles ne l’ont pas fait de la même façon.

Elle la suit dehors, prend place alors qu’elle jette un coup d’œil inquiet à sa cible. Ils sont à une bonne distance, trop pour qu’elle soit sereine quant à sa précision. Elle a un problème avec le tir ; c’est qu’elle n’en a jamais fait de manière sportive. La position qu’elle prend ne recherche pas la meilleure stabilité, mais, un compromis entre ça, et de la mobilité. On ne lui a jamais demandé de la précision pure, mais un mélange entre rapidité et réactivité, dans une optique de tir tactique. Elle regarde l’autre tirer, et, est clairement impressionnée par sa précision. Elle gratifie sa performance d’un geste de la tête clairement admiratif, avant de se tourner vers sa cible. Elle reprend son arme en main, et d’un geste précis, vient faire jouer la culasse pour mettre une cartouche en chambre ; sans perdre plus de temps, elle monte directement en position de tir et son doigt vient presser la queue de détente d’un geste mesuré. Sans trop de mal, elle prend une visée conforme alors même qu’elle tient son arme en droitière ; elle se contente de désaxer son visage, afin d’aligner l’oeil qui lui reste avec ses organes de visée. La manoeuvre est simple, mais efficace ; et, le problème de l’oeil directeur ne se pose pas, puisqu’elle n’a plus l’autre.

Elle est presque surprise par le premier départ de coup, et, alors que l’odeur de la poudre lui monte au nez, l’adrénaline commence à pulser en elle. Elle ne réfléchit pas, et, effectue mécaniquement une doublette ; pressant à nouveau la détente au moment où elle se réinitialise. La deuxième percussion retentit presque instantanément après ; Jill va peut-être commencer à penser, à juste titre, qu’elle a affaire à une excitée de la détente. Eliza s’emballe, et, percute à nouveau alors qu’elle n’a pas tout à fait terminé de compenser le recul provoqué par le mouvement de la culasse, poussée en arrière par le gaz de l’explosion. Sa troisième cartouche manquera sa cible, provoquant une giclure de terre dans la bute derrière la cible qu’elle a tout de même gratifié de deux balles dans le buffet. Mais elle ne le sait même pas ; elle est presque sûre qu’elle a touché au moins une fois, cependant.

Mécaniquement, elle continue d’avoir des réflexes qui ne laissent pas à penser qu’elle bossait dans l’humanitaire ; elle désaxe légèrement son arme vers le haut, pour contrôler visuellement que son arme n’a pas d’incident de tir, avant de faire basculer de son pouce la surêté du glock qu’on lui a confié sans même regarder ou même hésiter. Elle baisse ensuite son arme, avec une attention particulière sur où elle la pointait, trahissant un certain professionnalisme ou une aisance avec les armes. Elle pousse un soupir, alors que la petite poussée d’adrénaline provoquée par le fait d’avoir tiré redescend, et, elle tourne la tête vers l’autre pour lui annoncer :

« Je l’ai touché, je crois. Probablement un coup de chance, il faut vraiment que je me calme sur la gâchette » elle esquisse un petit sourire, attendant sa réponse et sa réaction ; alors qu’elle est convaincue que Jill a été une meilleure tireuse qu’elle.

les dés:

- Humm

De la chance, hein ? Je la détaille, je l’observe pendant qu’elle tire et… franchement, il y a un truc. Elle a l’air d’avoir des réflexes de quelqu’un qui utilise des flingues depuis bien plus longtemps que cinq ans. Je veux dire : je fréquente tous les jours des civils qui ont appris à se battre sur le tas, qui ont eu une formation et qui sont capables de mettre dans le mille. Mais quand certains gestes sont imprimés dans les nerfs, ça se sent.

- Tu l’as touché deux fois, que je corrige, et… je ne sais pas si c’était de la chance, glissé-je avec un sourire de connivence.

Mais je ne m’avance pas plus sur le sujet. Au pire, si elle a décidé de taire sa vraie profession, je m’en fiche. Ça ne compte plus aujourd’hui. Même si elle était mercenaire ou braqueuse de banque, on est tous dans le même bateau ; et… à ce jour, j’ai probablement tué plus de monde que les criminels que j’envoyais en taule à l’époque. Je serai une sacrée hypocrite de prétendre à une quelconque différence entre moi et un ancien bandit de profession.

- Deuxième round ?

Amateuse ou pas, j’ai besoin de ces clopes ! Je réajuste mon casque, fais face à la cible et ôte la sécurité pour dresser de nouveau le canon de mon arme. Comme promis, je me prive à nouveau de mon œil directeur pour viser et cherche à retrouver mes repères. Je l’ai déjà fait une fois, alors si je corrige ce qui n’a pas marché… BAM. BAM. BAM. Trois détonations, rapprochées, sans trembler.

Les trois balles ont percuté autour du plexus, l’une d’elle a l’air d’être en plein cœur – ça, c’est un coup de chance. 100% de réussite cette fois, et du mauvais œil ! Je ne me vante pas néanmoins, je me contente de me détendre, après avoir sécurisé mon pistolet, et jette une œillade désinvolte à ma voisine.

- A toi. Je… crois que tu veux juste faire aussi bien, mais pas mieux, la taquiné-je gentiment.

Je peux faire durer ça autant de temps qu’elle le souhaite en réalité, j’avais prévu de faire quelques tirs de toute façon. Voyons voir si Elizabeth confirme sa chance qui, soyons clair, n’en serait plus vraiment une à ce stade.