Re: Who are you, really?

HRP : Aucun souci, t'inquiètes Wink

Je suis partagée entre l'envie de me rouler en boule pour pleurer un bon coup et celle de lui sauter dessus pour laisser éclater ma rage. Littéralement. Lui faire mal et le faire souffrir autant que moi. Lui faire ravaler son attitude de coq. Il me faut un gros effort pour me reprendre, rester maîtresse de mes émotions. Je ne peux pas oublier qu'il est le neveu de la personne qui dirige ce camp, et je ne peux pas me permettre de faire virer.
Je suis sûre qu'il a conscience de son privilège et qu'il en profite, le saligaud !
Il continue de me provoquer. Je sais qu'il essaie de me pousser à bout, que je ne dois pas répondre, ne pas aller trop loin si je veux rester, mais sa mauvaise foi me fait sortir de mes gonds.

T'es gonflé là ! C'est toi qui t'es montré désagréable le premier, me colle pas ça sur le dos ! Je m'arrête avant d'aller plus loin. Trop loin.
Je l'ai bien vu sursauter quand il a vu mon visage. Je n'aurais peut-être pas dû m'approcher si près de lui, mais sur le moment, j'avais juste en tête de m'assurer qu'il allait bien. Quelle conne, pourquoi je me suis souciée de lui ?!
Tremblante, je fais un effort pour reprendre le contrôle de mes émotions. Si mon père me voyait ainsi, criant en public, que penserait-il ? Je l'entendis mentalement aussi clairement que s'il était là, à mes côtés.
Les Chambers ne se donnent pas en spectacle, ils restent maître de la situation, quoi qu'il arrive.

C'est tellement dur depuis qu'il n'est plus là. Je me concentre sur ma respiration et me rends compte que je serre les poings. Reprenant la maîtrise de mon corps, je jette un regard glacial à Ruben, avant de reprendre mon travail. Il peut aller se brosser pour un s'il te plaît. Par contre, je ne comprends pas ce qu'il fiche là, réellement.
Je viens ici assez souvent pour y travailler ou pour passer un moment seule, et je l'ai vu rarement autour des écuries. Ses potes ne sont pas là, et j'avoue que je reste sceptique sur son intention. Est-il vraiment venu là juste pour me prendre la tête et me pousser à bout ?
Tentant une autre approche, je teste, essayant de savoir ce qu'il cherche.
Tu veux que je te selle un cheval ?
Après tout, c'est pas parce qu'il est ami avec Joachim qu'il sait se débrouiller tout seul avec une monture. Je continue de pelleter, restant aux aguets de sa prochaine réaction. Réponse, départ ou nouvelle pique ?
Je n'étais pas certaine d'arriver à me maîtriser encore longtemps, s'il restait là. Je ne pouvais me permettre de m'en prendre à lui, et je ne voulais pas pleurer devant lui. A coup sûr, il irait le raconter partout dans le camp.

Je repose ma pelle, j'ai terminé. Je m'éloigne du tas de crottin et fourre les mains dans mes poches. J'observe un instant Ruben avec Anoki, jalouse de ce moment de complicité.
Pourquoi les gens t'apprécient ?
Je grimace, la formulation n'était pas des plus adroites. Trop tard pour revenir en arrière, maintenant, je dois assumer ce qui va suivre...

Quooooi ! C'est même pas vrai, c'est toi qui as commencé ! Je suis tellement sur le cul, c'est pas possible d'avoir un culot pareil ! Franchement on me l'aurait raconté, j'aurais même pas pu y croire : T'as vraiment la mémoire courte !

Je souffle. Anoki s'écarte et passe à autre chose, ce qu'il se passe ici a plus l'air de l'intéresser et je le comprends. Je croise les bras sur mon torse un moment et me contente de foudroyer un peu Kristen des yeux parce que franchement, je suis encore choqué qu'elle admette pas qu'elle a cherché d'abord à m'emmerder. Après, je me dis qu'elle doit pas trop savoir comment faire pour être tout simplement sympa, c'est pas trop le genre de filles que j'ai l'habitude de fréquenter. Pourtant, on est pas loin d'avoir le même âge mais visiblement, on vient de monde hyper différents.

Hein ? Non, je veux pas monter, je secoue la tête sur le coup, étonné qu'elle me le propose. Je suis pas comme Joachim, lui il sait le faire et tout mais moi, c'est pas trop mon truc, que j'admets dans la foulée. Je vais pas m'en cacher, ça servirait à rien de se la péter alors qu'honnêtement sur un cheval, j'ai l'air d'un gros nul. Je soupire même : En vrai, je comprends pas trop comment vous faites, moi, je trouve qu'ils sont trop grands, ces chevaux, et moi j'ai aussi un grand vertige, surtout ! Je sais pas comment vous pouvez vous y sentir à l'aise !

Je peux pas dire que je les admire pour ça. Je suis surtout étonné qu'ils aient pas conscience que c'est de la folie. Je dis pas cependant que c'est pas agréable de s'occuper d'un cheval, d'autant que la majorité est pas du tout agressive.

Je me pince l'arête du nez et la question de Kristen me sort de ma réflexion. Je crois que les bras m'en tombent, je sais pas si c'est ultra méchant ou juste très mal tourné. Pourquoi les gens m'apprécient ? Elle me demande ça sérieusement ? Je papillonne des yeux en la regardant :

Pourquoi ? Que je répète. Mais qu'est-ce que j'en sais ? J'ai quelques pistes de réponses, c'est surtout que j'en ai aucune idée. Parce que j'me prends pas la tête, et parce que je leur prends pas la tête, que j'élabore rapidement en faisant une petite moue : Je fais juste ce que j'ai envie de faire, sans obliger personne à me suivre, c'est sans doute ça. Pourquoi, toi, tu m'apprécies pas ? La meilleure question que j'ai en stock !