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Toc toc
Dim 24 Jan 2021 - 0:21
Qui est là ?
EXORDIUM.
J'avais dit à Kaz "il y a un truc là bas" et j'étais parti, tout simplement. Le camp était bien pratique pour reprendre des forces, c'était certain, mais à mesure que je me sentais de nouveau gaillard, ma curiosité reprenait le pas sur mon besoin de sécurité et après deux semaines à bien dormir et bien manger, j'avais simplement repris mon vélo et je m'en étais allé. Aucune idée de combien de temps cette escapade avait durée, on perd vite ce genre de notion quand on se perd dans la recherche et la contemplation. Explorer la ville et ses boyaux c'est m'explorer moi-même, je erre dans mes propres veines et y découvre des portes cachées. Seattle est un vaste système digestif externe qui me nourrit à chaque seconde de merde et de cadavres. Il faut bien que je m'occupe un peu de l'entretien, non ?
J'avais roulé, roulé, dormi sur des toits glissants ou dans des placards humides. J'ai pris la fuite souvent et me suis caché toujours et quand finalement j'en ai vu assez, alors je suis rentré.
Le camp semble toujours le même, à première vue, mais il y règne une odeur de poudre. J'espère que personne n'est mort alors pour m'en assurer, je me glisse entre les mobil home et les caravanes, je jette un coup d'oeil discret par les fenêtres. La plupart sont là, dormant, lisant, cousant, leur vision m'arrache un sourire à chaque fois mais je ne me manifeste pas. Autant les laisser tranquille. Je me demande si Kaz est là aussi mais ses fenêtres sont toujours fermées par des rideaux qui donnent à sa chambre une dimension mystérieuse. Là non plus je préfère ne pas toquer à sa porte, je respecte son style, il y tient beaucoup.
Mon cheminement me mène finalement au centre du camp. Je fronce les sourcils, j'ai manqué quelque chose, non ? Je reviens sur mes pas, comme un chien, le regard tourné vers le sol, concentré. Ah ! Oui, c'est bien ce qui me semblait, il y a de nouvelles caravanes ! Effectivement je ne les ai jamais vu celles-ci, et d'ailleurs les rideaux sont fermés aussi, ça veut dire qu'il n'y a personne ?
Je pousse la porte en silence, curieux de ce décor inconnu. La décoration en dit beaucoup sur la part d'humanité que chacun n'est pas prêt à abandonner. Les névroses suintes dans le mobilier, le papier peint s'effrite comme le monde de jadis, pourquoi ne veulent-ils pas le comprendre...?
- Salut.
Il y a une petite fille, je ne saurai pas dire son âge, de dos. Je ne voudrai pas risquer de l'effrayer, c'est un coup à se retrouver avec une balle dans le ventre, je préfère éviter, vu comment l'autre gueulait, ça avait l'air douloureux.
- Je m'appelle Chester Chase. Je dis, en souriant. Désolé d'être entré, je voulais voir ce qu'il y avait à l'intérieur.
J'avais roulé, roulé, dormi sur des toits glissants ou dans des placards humides. J'ai pris la fuite souvent et me suis caché toujours et quand finalement j'en ai vu assez, alors je suis rentré.
Le camp semble toujours le même, à première vue, mais il y règne une odeur de poudre. J'espère que personne n'est mort alors pour m'en assurer, je me glisse entre les mobil home et les caravanes, je jette un coup d'oeil discret par les fenêtres. La plupart sont là, dormant, lisant, cousant, leur vision m'arrache un sourire à chaque fois mais je ne me manifeste pas. Autant les laisser tranquille. Je me demande si Kaz est là aussi mais ses fenêtres sont toujours fermées par des rideaux qui donnent à sa chambre une dimension mystérieuse. Là non plus je préfère ne pas toquer à sa porte, je respecte son style, il y tient beaucoup.
Mon cheminement me mène finalement au centre du camp. Je fronce les sourcils, j'ai manqué quelque chose, non ? Je reviens sur mes pas, comme un chien, le regard tourné vers le sol, concentré. Ah ! Oui, c'est bien ce qui me semblait, il y a de nouvelles caravanes ! Effectivement je ne les ai jamais vu celles-ci, et d'ailleurs les rideaux sont fermés aussi, ça veut dire qu'il n'y a personne ?
Je pousse la porte en silence, curieux de ce décor inconnu. La décoration en dit beaucoup sur la part d'humanité que chacun n'est pas prêt à abandonner. Les névroses suintes dans le mobilier, le papier peint s'effrite comme le monde de jadis, pourquoi ne veulent-ils pas le comprendre...?
- Salut.
Il y a une petite fille, je ne saurai pas dire son âge, de dos. Je ne voudrai pas risquer de l'effrayer, c'est un coup à se retrouver avec une balle dans le ventre, je préfère éviter, vu comment l'autre gueulait, ça avait l'air douloureux.
- Je m'appelle Chester Chase. Je dis, en souriant. Désolé d'être entré, je voulais voir ce qu'il y avait à l'intérieur.
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Re: Toc toc
Dim 24 Jan 2021 - 0:48
J'avais commencé à prendre mes marques au camp, j'y avais rencontré par mal de monde, je m'étais habituée à la présence distance de Millow et à la joie d'Ava. Sans parler de l'admiration voilée que j'avais pour Alan. Bref, au final, venir ici n'avait pas été une mauvaise décision. Désormais mes journées étaient simples et aussi plus stables. Je m'occupais des poules, de mon début de jardin et je mangeais grâce aux ressources fournies, je n'avais pas à aller chasser ou pêcher tous les matins en croisant les doigts. Ce qui me laissait aussi plus de temps pour une chose primordiale : mon éducation.
La vie en communauté était oppressante par les obligations sociales, mais elle était utile pour se développer personnellement. Si je voulais un jour réaliser mes objectifs, ma vision pour ce monde, il me fallait apprendre le plus possible et surtout, des compétences utiles. C'était bien mignon de savoir survivre, mais ça ne permettrait pas un nouvel avenir pour les plus jeunes ou les plus fragiles. En attendant, c'est ce qui me permettait de me poser dans le van d'Ava pour lire mes livres. En ce moment, je portais mon attention sur la construction et les systèmes d'irrigation et de plomberie. Il faudrait aussi que je lise ce qui concernait l'installation de source de chaleur pour permettre un peu plus de confort à tout le monde. Y avait rien de pire qu'entendre les gens se plaindre de l'eau froide.
Je lisais depuis un moment quand je me suis rappelée que mon prochain livre était sous la bâche recouvrant toujours mon caddie de bouquins. C'était pas super plaisant d'aller mettre les pieds dehors, mais pourquoi pas. Sans parler que pour une fois, Ava n'essayait pas d'accaparer mon attention, même si c'était adorable. Enfin. Je m'étais penchée pour enfiler mes chaussures afin de m'aventurer dehors quand la porte s'était ouverte. Une voix inconnue s'était adressée à moi. Un salut qui me glaçait le sang. Comment un inconnu pouvait être ici au milieu de tout le monde sans avoir été arrêté et surtout, comment ça se faisait qu'il tombe sur moi.
Je m'étais retournée assez doucement, laissant ma deuxième chaussure avec les lacets défaits. "Euh salut. Chester?" dis-je incongrue. Il voulait voir l'intérieur, c'était quoi son délire à lui ? Le voyeurisme ? C'est pas possible, tout le monde était complètement malade, il allait vraiment falloir que je me plonge dans les principes de la psychologie. "Moi c'est Alessia. Les autres savent que tu es là ?"
Je comptais rester méfiante, après tout, soit il était connu par le groupe, soit il s'était frayé un chemin, bien que je n'ai pas entendu de lutte. Je regardais mon arme près de l'entrée, prête à l'attraper, reposant en attendant ma main sur mon couteau à la ceinture. Le jugeant de haut en bas, tentant de regarder derrière lui au passage.
"Pas contre rentre pas, c'est pas chez moi. On peut discuter dehors si tu veux."
Je me baissais doucement pour finir mon lacet, tout en le gardant en visuel, attendant de savoir si cette personne était un danger.
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Re: Toc toc
Dim 24 Jan 2021 - 1:07
Qui est là ?
EXORDIUM.
Je me demandais ce que fichait la gamine par terre, si elle cherchait quelque chose ou si elle voulait changer de perspective, voir le monde par en dessous, ou peut-être qu'elle était juste tombée. Finalement il s’avéra qu'elle était simplement en train de refaire ses lacets, ce qui était une explication un peu décevante. Mais bon, j'imagine que le monde ne peut pas toujours être plein de fantaisie, et puis je suis surpris de croiser une fille ici, surtout aussi jeune, c'est déjà en soit quelque chose d'intrigant.
Je ne la sens pas à l'aise quand elle se retourne vers moi. Est-ce qu'elle va bien ? Peut-être à nouveau la maladie ? Ça ne m'étonnerait pas, les gens font n'importe quoi avec le monde, normale qu'ils déraillent de l'intérieur, leurs systèmes internent se bouscules et leurs organes entrent en concurrence les uns avec les autres, tss, folie, il faut vraiment tout leur expliquer. Enfin, j'essaye de me montrer bienveillant quand même, en plus je suis sincèrement curieux.
- Salut Chester. Moi c'est Alessia. Les autres savent que tu es là ?
Je secoue la tête.
- Non pas encore, je ne veux pas les déranger.
C'est vrai. Je vais pour rajouter quelque chose mais elle me coupe dans mon élan.
- Pas contre rentre pas, c'est pas chez moi. On peut discuter dehors si tu veux.
Je fais la moue, amusé. Tu sais, ça ne me dérange pas hein. Les notions de frontière ont quelque chose de désuet, je suis certain que si je souffle suffisamment fort dessus, tous ces murs s'effondreront. Mais je sens que ce n'est pas la chose à faire, peut-être que je lui montrerai plus tard, on verra. Bon, j'attends dehors.
Je jette encore un regard curieux à l’intérieur du van puis ressors. J'aurai d'autres occasions de venir, c'est certain. Dehors, je tourne autour du véhicule, pour voir ses dimensions et sa couleur. La peinture a tendance à s'écailler un peu à certains endroits mais il est plutôt en bon état. C'est un bel objet fait de poussière solidifiée, comme une relique de sable que le vent sculpte par hasard : si je la touche elle s'effondrera.
Le temps de faire le tour du van qu'Alessia est sortie elle-aussi.
- Eh ! Je lui souris de nouveau. Alors toi aussi tu dors chez les gens ?
J'ai un peu l'espoir d'avoir trouvée peut-être une autre fille du destin, qui se laisserait porter, mais je sais aussi que j'ai tendance à projeter mes désirs sur tous les gens que je rencontre, il faut que je me méfie de moi-même, souvent ils sont plus décevants que je ne l'imagine. Je donne une petite tape sur le van, impressionné.
- Il est beaucoup trop beau, non ?
Je ne la sens pas à l'aise quand elle se retourne vers moi. Est-ce qu'elle va bien ? Peut-être à nouveau la maladie ? Ça ne m'étonnerait pas, les gens font n'importe quoi avec le monde, normale qu'ils déraillent de l'intérieur, leurs systèmes internent se bouscules et leurs organes entrent en concurrence les uns avec les autres, tss, folie, il faut vraiment tout leur expliquer. Enfin, j'essaye de me montrer bienveillant quand même, en plus je suis sincèrement curieux.
- Salut Chester. Moi c'est Alessia. Les autres savent que tu es là ?
Je secoue la tête.
- Non pas encore, je ne veux pas les déranger.
C'est vrai. Je vais pour rajouter quelque chose mais elle me coupe dans mon élan.
- Pas contre rentre pas, c'est pas chez moi. On peut discuter dehors si tu veux.
Je fais la moue, amusé. Tu sais, ça ne me dérange pas hein. Les notions de frontière ont quelque chose de désuet, je suis certain que si je souffle suffisamment fort dessus, tous ces murs s'effondreront. Mais je sens que ce n'est pas la chose à faire, peut-être que je lui montrerai plus tard, on verra. Bon, j'attends dehors.
Je jette encore un regard curieux à l’intérieur du van puis ressors. J'aurai d'autres occasions de venir, c'est certain. Dehors, je tourne autour du véhicule, pour voir ses dimensions et sa couleur. La peinture a tendance à s'écailler un peu à certains endroits mais il est plutôt en bon état. C'est un bel objet fait de poussière solidifiée, comme une relique de sable que le vent sculpte par hasard : si je la touche elle s'effondrera.
Le temps de faire le tour du van qu'Alessia est sortie elle-aussi.
- Eh ! Je lui souris de nouveau. Alors toi aussi tu dors chez les gens ?
J'ai un peu l'espoir d'avoir trouvée peut-être une autre fille du destin, qui se laisserait porter, mais je sais aussi que j'ai tendance à projeter mes désirs sur tous les gens que je rencontre, il faut que je me méfie de moi-même, souvent ils sont plus décevants que je ne l'imagine. Je donne une petite tape sur le van, impressionné.
- Il est beaucoup trop beau, non ?
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Re: Toc toc
Dim 24 Jan 2021 - 20:30
Assez vite après ma demande, le jeune homme s'était dirigé vers l'extérieur pour m'y attendre, je présume. Il payait pas de mine comme ça, j'étais pas particulièrement effrayée, bien moins qu'en observant les montagnes de muscles que d'autres pouvaient être. En tout cas, son nom me disait vaguement quelque chose, je crois qu'Ava m'en avait parlé quand elle me présentait tout le monde. Un truc comme quoi y avait un gars fan de son vélo qu'on voyait pas pendant de longues périodes. S'il commence à me parler de vélo, au moins, je saurais que c'est bien lui. En tout cas, sa réponse face à ma question au sujet des autres me suffisait pour l'instant. Il n'avait pas voulu les déranger, s'il était un intrus, sa réponse aurait été différente.
Le temps de me perdre quelques peu dans mes pensées, d'enfiler mon épais manteau et de prendre mon fusil, je me retrouvais à nouveau nez à nez avec lui à l'extérieur du van. Il avait l'air en réflexion, je me demande bien à quoi il peut penser. Visiblement, il était motivé à m'en faire part ou bien en tout cas à entamer une discussion avec moi. Un bavard, comme beaucoup, enfin, c'pas qu'il parlait beaucoup, mais il choisissait de parler quoi. Contrairement à moi par exemple, le calme c'était pas si mal, la solitude aussi. Enfin, il parait qu'il faut être civil et échanger pour ne pas perdre la tête. Je pense que la personne qui a pensé ça en premier c'est pas rendu compte à quel point les autres lui ferait perdre la tête.
"Si on veut, faudrait que je me fasse ma maison, ou bien qu'on trouve quelque chose, mais je suis pas sure encore. Puis c'est pas mon objectif premier." répondais-je à cette drôle de question que Chester m'avait lancé. Il tapotait le van, d'un air passionné peut-être ? Je n'étais pas certaine, en tout cas, il semblait avoir des conversations à l'ouest. "Hum, il est ok. Enfin, c'est un véhicule qui va mal vieillir, mais ça sert de toit, puis je présume qu'Ava l'aime bien."
J'avoue que je ne partageai pas son enthousiasme à propos du véhicule, mais en même temps, j'étais pas une fan de mécanique ou quoi que ce soit du genre. En attendant, s'il voulait converser soit, mais autant que ce soit productif. "Je vais là-bas, j'ai un de mes livres à récupérer." dis-je en pointant mon chariot couvert de l'épaisse bâche toujours aussi agressive pour les yeux. Je l'observais toujours, de haut en bas, restant méfiante. "Et t'en penses quoi de la bâche jaune là-bas?" ajoutais-je, dans un profond cynisme. C'était peut-être pas la meilleure des idées, mais c'était venu tout seul.
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Re: Toc toc
Lun 25 Jan 2021 - 18:58
Qui est là ?
EXORDIUM.
Je hoche la tête. La plupart des gens sont des sédentaires, comme des plantes dans le fumier, ils enfouissent leurs pieds dans la crasse accumulée des possessions matérielles et les regardent pourrir autour d'eux avec satisfaction : ils se nourrissent de ce pourrissement, ils chassent la poussière qui s'accumule, grattent la rouille, repeigne et réparent les morceaux qui lâchent... hypocrisie, hypocrisie, ils prétendent combattre le nivellement qui les encercle, la destruction progressive de toute chose, ils tentent par des moyens dérisoire de combattre le temps qui passe et pourtant c'est ce temps et cette décrépitude qui les nourrit, le monde n'a de sens que dans sa pratique, sa mise en bouche, sa digestion, posséder le propre et le neuf est une illusion, le mensonge, le mythe de la marchandise, c'est l'usage qui détermine tout !
Je souris.
- C'est un problème que ça vieillisse ? Je caresse la carcasse de ce tas de rouille et de merde à venir. Ta maison sera aussi dégueulasse et pourrie bientôt, même si tu l'entretiens, mais c'est bien, ça veut dire que tu l'uses, tu la digères par son utilisation et au final elle te nourrit. Les murs qui t'entourent sont comme un système digestif externe, tu vois ? Tu t'appropries leur force, ils dégagent de la chaleur, c'est pas différent que de manger un gâteau.
Alessia a un drôle d'air, je sens une forme de réticence à me parlr peut-être ? Ou est-ce juste de la méfiance ? Souvent les gens en ressentent quand je les rencontre, ce n'est pas grave, moi aussi je préfère observer de loin plutôt que d'aller tout de suite au contact, on m'a déjà fait du mal par le passé, mieux vaut être prudent, même si ce n'est qu'une petite fille, même si nous serons peut-être amis, qui sait, puisqu'elle appartient à mon groupe. "Mon groupe". Hm.
- D'accord, je t'accompagne. Je dis autant pour être poli que par curiosité. Tu vas lire quoi ?
Elle désigne la bâche, me demande ce que j'en pense. Ah. Bonne question. Je fronce les sourcils, m'arrête, c'est notre première véritable discussion, je veux qu'elle se passe bien, j'aimerai bien qu'on me trouve intéressant, alors il faut que je donne une réponse à la hauteur de ses attentes, au moins.
- C'est amusant. Elle cache des choses mais elle est très visible de loin, ce n'est pas très discret... Je souris à Alessia. Certaines personnes cachent leur secrets derrière une personnalité exubérante, pour attirer notre attention ailleurs, peut-être que c'est pareil pour la bâche ?
Je secoue la tête.
- En général, ce n'est pas très efficace. Quand ça se voit de loin on sait tout de suite qu'il y a quelque chose en dessous.
Je souris.
- C'est un problème que ça vieillisse ? Je caresse la carcasse de ce tas de rouille et de merde à venir. Ta maison sera aussi dégueulasse et pourrie bientôt, même si tu l'entretiens, mais c'est bien, ça veut dire que tu l'uses, tu la digères par son utilisation et au final elle te nourrit. Les murs qui t'entourent sont comme un système digestif externe, tu vois ? Tu t'appropries leur force, ils dégagent de la chaleur, c'est pas différent que de manger un gâteau.
Alessia a un drôle d'air, je sens une forme de réticence à me parlr peut-être ? Ou est-ce juste de la méfiance ? Souvent les gens en ressentent quand je les rencontre, ce n'est pas grave, moi aussi je préfère observer de loin plutôt que d'aller tout de suite au contact, on m'a déjà fait du mal par le passé, mieux vaut être prudent, même si ce n'est qu'une petite fille, même si nous serons peut-être amis, qui sait, puisqu'elle appartient à mon groupe. "Mon groupe". Hm.
- D'accord, je t'accompagne. Je dis autant pour être poli que par curiosité. Tu vas lire quoi ?
Elle désigne la bâche, me demande ce que j'en pense. Ah. Bonne question. Je fronce les sourcils, m'arrête, c'est notre première véritable discussion, je veux qu'elle se passe bien, j'aimerai bien qu'on me trouve intéressant, alors il faut que je donne une réponse à la hauteur de ses attentes, au moins.
- C'est amusant. Elle cache des choses mais elle est très visible de loin, ce n'est pas très discret... Je souris à Alessia. Certaines personnes cachent leur secrets derrière une personnalité exubérante, pour attirer notre attention ailleurs, peut-être que c'est pareil pour la bâche ?
Je secoue la tête.
- En général, ce n'est pas très efficace. Quand ça se voit de loin on sait tout de suite qu'il y a quelque chose en dessous.
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Re: Toc toc
Sam 30 Jan 2021 - 19:37
Il avait l'air perché ce gars, honnêtement, c'est pour ça que je lui avais posé cette question là. Voir ce qu'il allait répondre, comment il allait réagir, mais bien avant cela, il continuait à me reparler du van dans l'idée. Sauf qu'il faisait des rapprochements bizarres avec le système digestif. Dans l'idée, ce qu'il disait n'était pas complètement fou, c'était même censé, mais c'était tourné d'une façon tellement particulière que la plupart des personnes s'enfuirait en courant.
"C'est un problème, oui et non. De base, tout va vieillir un jour pour atteindre un état semblable à la mort, nous, les objets. La seule différence c'est le temps que cela prend et l'utilisation que l'on peut avoir durant ce temps. Le soucis n'est pas qu'il vieillisse, mais qu'il vieillies trop vite. Que lorsqu'on est besoin de l'objet, celui-ci ne soit plus en capacité de nous apporter cette source d'énergie comme tu dis, la nécessité pour laquelle on a besoin de lui. C'est pour ça, quelque chose qu'on sait va se dégrader vite, c'est une terrible chose." dis-je en réponse, le plus sincèrement possible. "Donc non, dans le sens où tout meurt un jour, et oui, dans le sens où cela risque de mourir avant que l'on est plus besoin de lui."
Cette discussion avait lieu pendant notre déplacement, des pas lourds sur ce sol glacé qui lui même viendrait à se dégrader ou bien à grandir, car il ne s'agissait pas d'un objet manufacturé mais de la nature, qui elle, trouvera toujours un moyen de se déployer, de reprendre ses droits ou bien d'en créer de nouveau. En parlant de ça, il me répondait, me demandant ce que je comptais lire. Cela se rattachait étonnement à mes pensées, un livre n'était que la nature à laquelle on avait arraché des feuilles pour y noter des connaissances nous permettant de nous protéger nous aussi de la nature.
"Un livre qui parle de l'installation de diverses sources de chaleurs et de leurs avantages."
Nous arrivions à une distance raisonnable de la bâche que je lui avais désigné, lui laissant la possibilité de l'observer et de la décrire en quel que sorte, plutôt de donner son avis. Lui aussi était intéressant. "C'est un peu le principe de quelque chose si visible et criard, les personnes le voient, mais trouve ça tellement accablant qu'ils n'oseront pas regarder en dessous. Nascosto in bella vista." Dans l'idée, c'est caché à la vue de tous, mais bon, il aurait du mal à comprendre une langue étrangère. "L'efficacité réside dans le fait que les personnes sont effrayées. De nos jours, quelque chose caché de la sorte ressemble à un piège, c'est assez simple. Seul les courageux iront voir."
Nous arrivions à la bâche après mes quelques mots. Je la soulevais pour dévoiler les nombreux livres qui prenaient malheureusement l'humidité en dessous, commençant à chercher celui qui m'intéressait au milieu de l'amas de papiers. Je reste alerte, à la discussion ou à n'importe quel mouvement suspicieux.
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Re: Toc toc
Mer 10 Fév 2021 - 23:56
Qui est là ?
EXORDIUM.
Les enfants sont étonnants. Je n'ai pas souvent eu l'occasion d'en croiser depuis la catastrophe, mais j'ai le souvenir lointain et vague qu'ils ont plus que la plupart des autres gens la capacité de m'étonner. Celle-ci en particulier rebondit de manière très naturelle sur mes explications. Sont-ils tous aussi intelligent ? Si c'est le cas c'est peut-être vers eux que je devrai me tourner avant d'essayer de convaincre les adultes de la nécessité d'une révolution progressive ?
Je souris, l'encourage à poursuivre. Je ne suis pas dans sa tête, ce que je découvrirai avec elle sera ce qu'elle voudra bien me dire, alors il faut accompagner ses réflexions, les pousser à croître comme des graines.
- C'est vrai c que tu dis. J'opine du chef avec enthousiasme. Mais tu supposes qu'on a besoin des choses à un instant précis, ce sont des outils alors, moi je pense que l'outil est un piège dans lequel on s'enferme, on attend une certaine utilité, à un certain moment, on s'enferme dans un timing, on se restreint.
Je jette un oeil au van.
- Ta maison, elle te laisse aussi des souvenirs, non ? Elle te permet de développer ton imagination et quand tu es à l'extérieur tu sais qu'elle t'attend ici, ça te rassure. Comme les amis, comme la ville, en fait, la réduire à son utilité, hm, ça me semble dommage, ce que nous apporte les choses est bien plus diffus.
C'est un peu ce que je craignais : Alessia semble très vive mais elle est piégée dans l'ancien monde, comme beaucoup d'autres. C'est dommage puisque comme c'est une enfant, elle devrait avoir plus de facilités à s'en dégager. Moi, j'ai purement et simplement tout effacé de ce qu'il y avait avant. Il ne reste que du brouillard. Du coup, je suis plus libre, libre d'être surpris par exemple, et de laisser travailler une imagination et des instincts neufs et bienvenue.
- Ton livre... lui aussi est plein d'outils. Je dis en souriant. Elle me parle de la bâche. La bâche c'est un outil. Elle la soulève, révèle des livres. A mon avis, la bâche est plus importante que les livres. Je dis.
Je passe mon bras devant Alessia et doucement je l'éloigne du tas. Je ne veux pas l'effrayer, il faut se montrer doux pour faire passer mes messages. De mon autre main, je remets la bâche sur les livres.
- Regarde. Une bâche avec un tas de livres en dessous. Et on ne sait pas très bien lesquels. Je ris. C'est une drôle d'image, non ? Ça te fera un souvenir.
Je me tais. Je regarde la bâche.
Je souris, l'encourage à poursuivre. Je ne suis pas dans sa tête, ce que je découvrirai avec elle sera ce qu'elle voudra bien me dire, alors il faut accompagner ses réflexions, les pousser à croître comme des graines.
- C'est vrai c que tu dis. J'opine du chef avec enthousiasme. Mais tu supposes qu'on a besoin des choses à un instant précis, ce sont des outils alors, moi je pense que l'outil est un piège dans lequel on s'enferme, on attend une certaine utilité, à un certain moment, on s'enferme dans un timing, on se restreint.
Je jette un oeil au van.
- Ta maison, elle te laisse aussi des souvenirs, non ? Elle te permet de développer ton imagination et quand tu es à l'extérieur tu sais qu'elle t'attend ici, ça te rassure. Comme les amis, comme la ville, en fait, la réduire à son utilité, hm, ça me semble dommage, ce que nous apporte les choses est bien plus diffus.
C'est un peu ce que je craignais : Alessia semble très vive mais elle est piégée dans l'ancien monde, comme beaucoup d'autres. C'est dommage puisque comme c'est une enfant, elle devrait avoir plus de facilités à s'en dégager. Moi, j'ai purement et simplement tout effacé de ce qu'il y avait avant. Il ne reste que du brouillard. Du coup, je suis plus libre, libre d'être surpris par exemple, et de laisser travailler une imagination et des instincts neufs et bienvenue.
- Ton livre... lui aussi est plein d'outils. Je dis en souriant. Elle me parle de la bâche. La bâche c'est un outil. Elle la soulève, révèle des livres. A mon avis, la bâche est plus importante que les livres. Je dis.
Je passe mon bras devant Alessia et doucement je l'éloigne du tas. Je ne veux pas l'effrayer, il faut se montrer doux pour faire passer mes messages. De mon autre main, je remets la bâche sur les livres.
- Regarde. Une bâche avec un tas de livres en dessous. Et on ne sait pas très bien lesquels. Je ris. C'est une drôle d'image, non ? Ça te fera un souvenir.
Je me tais. Je regarde la bâche.
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