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Run Cinderella, run !
Lun 15 Mar 2021 - 11:02
Février 2021.
Le quarantenaire a passé toute la matinée au dispensaire, au chevet de son amie. Jill s’est enfin réveillée et d’après la toubib qui la suit, elle est sortie d’affaires et son traumatisme crânien n’a laissé aucune séquelles. Mais les quatre jours d’angoisse qui ont précédé ont laissé quelques marques et les insomnies de ces dernières quatre-vingt-seize heures lui font lâcher un long bâillement alors qu’il cède sa place à sa colocataire, Roza. Ils s’alternent ainsi depuis plusieurs jours pour ne pas que l’ancienne flic retourne tout le dispensaire, alitée ainsi et sans possibilité de bouger. L’avantage, du moins le seul qu’il trouve à tout ce merdier est que son esprit n’a pas vraiment le temps de se refaire le film de leur mission et tout ce qu’ils ont été amenés à faire cette nuit-là, pas plus qu’il n’a le temps de s’appesantir sur le sort des types qu’ils ont réussi à sédater et ramener dans le camp. On lui a parlé du complexe scientifique et de certaines activités mais comme souvent, Jeremiah a préféré compartimenter et se dire que ce n’était pas ses affaires. S’intégrer. Ne pas faire de vagues. Ne pas remettre en cause des choses dont il ne connaissait que la partie émergée. Se concentrer sur les choses essentielles et surtout sur lesquelles il avait du pouvoir. Personne n’était mort dans leur rang et si plusieurs blessés étaient passés par la case dispensaire, tous semblaient avoir passé le plus dur.
Quittant la salle où se trouve son amie il longe un couloir, tentant de se repérer. Ce n’est certes pas un vrai hôpital aux dédales de couloirs sans fin mais pour lui, tout se ressemble. Des murs blancs, cette même odeur aseptisée désagréable et du personnel en blouse blanche. Il trouve d’ailleurs ça un peu con, de conserver le décorum et cette espèce de supériorité par l’uniforme mais encore une fois, il n’y connaît rien. Peut-être que c’est rassurant pour la plupart des gens ici. Lui ne sait même pas s’ils sont tous de vrais toubibs ou infirmières. Et finalement, tout ce qui compte, c’est qu’au moins l’un d’entre eux ait fait son taf.
Bifurquant sur la droite, la porte est fermée à clés et il continue son chemin, reconnaissant enfin la direction de la sortie. À sa gauche, une seconde salle composée de quelques lits, plus petite que celle où se trouve Jill et il la pousse. De l’autre côté, un autre couloir, l’accueil, et la liberté. La quadragénaire n’a pourtant pas l’occasion d’aller bien loin. Au moment où il pénètre dans la salle il se heurte à une silhouette féminine, celle de May. Debout, alors qu’il lui semble que le coup reçu à sa tête l’oblige à rester sous surveillance quelques jours. C’est qu’il s’est renseigné sur l’état des autres, par acquis de conscience. Son regard descend sur la jeune femme, qui porte encore ces petites blouses ridicules stériles. Jetant un coup d’oeil derrière lui pour s’assurer qu’aucun membre du personnel ne se trouve dans le coin, il reporte son regard sur la jeune femme. “Si j’te laisse passer, dis-moi que ce sera comme dans les films et que je te verrai déambuler dans le dispensaire le cul à l’air.” Il laisse un léger rire passer sa gorge, croisant les bras sur son torse. “Si t’as envie de pisser j’crois que les chiottes sont de l’autre côté. T’es pas censée rester couchée à cause de…” Il pointe sa propre tête de l’index. Manquerait plus qu’elle se sente mal et qu’elle s’écroule devant lui tiens.
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Re: Run Cinderella, run !
Mer 17 Mar 2021 - 20:04
«Pour la dernière fois, putain - je bosse ici. Je vais bien. » siffla-t-elle à celle qui prenait soin d'elle. On venait de nettoyer sa plaie toute fraîche, la douleur était horrible - et non, elle n'allait pas bien, mais elle essayait vraiment de prouver le contraire. «Je - J'veux parler à Wheelan, tout ça est complètement ridicule. » Ce repos forcé était particulièrement chiant, et surtout inutile à son avis. Sa confusion était telle qu'elle embrouillait son jugement, visiblement. Mais le simple fait de s'agiter démontrait justement ce qu'elle tentait de cacher si fort. Un malaise désagréable s'empara alors de son corps en entier, et sans prévenir, elle tomba dans les pommes, dans son propre lit d'hôpital. Quelle belle merde.
Quelques heures plus tard, elle émergeait. Fatiguée, aussi molle qu'une poupée de chiffon. Elle avait été trop loin, son corps le lui faisait bien savoir. La petite soupira, se disant finalement qu'elle avait peut-être vraiment besoin de rester ici quelques jours de plus. Depuis combien de temps était-elle ici, de toute façon? Sa mémoire lui jouait des tours. Dans tous les cas, elle n'arrivait pas à se concentrer suffisamment pour répondre à cette question. Enfin, l'heure du déjeuner arrivait, et elle avait bien l'intention d'essayer de manger malgré la nausée. C'était une sensation sincèrement étrange que d'avoir la dalle à en crever et d'être à la fois dégoûtée par la nourriture. Nouveau soupir. Elle n'avait pas envie d'être ici. Elle voulait retrouver la maison d'Adam. Même si elle était vide, même s'il n'y était pas et qu'il n'y serait plus - c'était déjà plus rassurant que d'être ici, et en tant que patiente, le pire.
Cendrillon avait donc fait preuve de patience. Elle profita d'un moment où les regards étaient tournés ailleurs pour quitter la pièce incognito. La blonde attrapa ses vêtements avant de s'éclipser, prête à se changer rapidement pour être en mesure de sortir du dispensaire sans trop attirer l'attention. Elle poussa la porte et hésita, ayant de la difficulté à trouver son chemin dans des couloirs qu'elle connaissait pourtant par coeur. Cette hésitation aura été ce qui allait ruiner son plan, malheureusement, puisqu'elle se heurta aussitôt à une silhouette masculine - Jeremiah.
Elle ne savait rien à son sujet, ou presque, mais elle avait pu compter sur lui en mission. Et Jill aussi. C'était suffisant pour l'apprécier un peu, déjà. «Je, je vais juste voir comment va Jill. » affirma-t-elle tout de suite pour se justifier. Mais elle mentait mal, comme d'habitude. Cependant, à sa réplique, elle ne pu s'empêcher de souffler du nez en esquissant un sourire. Par réflexe, elle s'assura que sa blouse était bien fermée à l'arrière, avant de ravaler sa salive parce que d'être debout trop longtemps était exténuant, finalement. Son teint devait la trahir.
Quand il demanda si elle devait restée au lit à cause de sa tête, elle tenta le tout pour le tout. Pas le choix. «Oh non, non. J'ai eu mon congé. » lâcha-t-elle avec une certaine nonchalance. Ses yeux bleus se posèrent sur ses fringues, dans ses bras. «La preuve, j'ai eu droit à mes affaires! J'peux me débarrasser de cette horrible blouse. T'sais, pour me protéger des yeux trop curieux. » ajouta-t-elle en faisant référence à sa blague. Elle regardait autour, comme pour s'assurer que personne n'allait venir la vendre au blond. «Va leur demander, si tu m'crois pas. » Ultime effort pour que le mensonge semble bien réel.
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Re: Run Cinderella, run !
Sam 20 Mar 2021 - 17:23
Si le mouvement de sa tête tend à confirmer les propos de la blonde par un hochement à l’affirmative, la moue qui déforme ses traits soulignent clairement ses doutes quant à la véracité des paroles de la jeune femme. Sans compter qu’elle fait plutôt peine à voir. En temps normal elle doit faire partie des filles sur lesquelles on se retourne mais son teint blafard, les cernes prononcées, les yeux vitreux et l’impression qu’elle risque soit de gerber d’une seconde à l’autre soit de s’écrouler retire un peu de son charme à la belle. Ça l’amuse donc de la voir jouer les dures à cuire. “La doc s’occupe de Jill. Celle qui a l’air d’avoir un balai coincé dans les miches.” Il n’a pas retenu son nom mais de ce que le garde forestier sait c’est elle qui dirige plus ou moins l’endroit. Et tant qu’elle remettait son amie en état, le reste lui importait peu. Mais c’est une façon de couper l’herbe sous le pied de la malade et ses soi-disant envies de visite à l’ancienne flic.
À la mention de ses fringues son regard s'abaisse sur les vêtements et une nouvelle fois il hoche la tête à l’affirmative sans être dupe pour autant. Son regard glisse sur la jeune femme, pensant que le spectacle pourrait être sympa à regarder sans faire la moindre remarque. Pas la peine de passer pour le gros lourd de service tout de suite. Et puis même s’ils avaient été sur le terrain ensemble ils ne se connaissent finalement que très peu, voire pas du tout. C’est que certaines s’offusquaient de tout et surtout de rien. Mieux fallait faire attention aux remarques lancées ou au ton de l’humour pour lequel on optait sous peine de se prendre une déferlante féministe en plein dans la gueule. “Ouais je vais leur demander et t’en profite pour te carapater. J’suis pas Einstein mais j’suis pas si con que ça. C’est presque vexant tu sais. Presque….” En vérité il en fallait bien plus pour écorcher son orgueil et son ego mais c’est bien plus amusant comme ça.
Plantant de longues secondes son regard dans le sien, juste pour l’obliger à tenir une position possiblement inconfortable s’il en juge son état, Jeremiah la pousse dans les retranchements de ce mensonge peu subtil. Néanmoins, le quarantenaire finit par s’écarter de la porte, la tenant même à la blonde pour l’inciter à prendre le large. “J’t’accompagne jusqu’à l’accueil parce que j’suis un mec bien tout ça tout ça. J’voudrais pas qu’il t’arrive un truc.” Un petit sourire en coin étire ses lèvres, mi-amusé, mi-moqueur. “J’suis sûr que la p’tite blondinette… hum… Lizzie c’est ça? Elle sera d’accord avec ton congé.” Son sourire s’élargit quelque peu mais il en remet une petite couche, juste pour son plaisir personnel. “Tu peux t’rhabiller dans un coin, promis j’regarde pas. Et si j’entends un gros boum parce que t’as clairement le tronche qui me dit que tu vas t’écrouler d’une minute à l’autre, promis, je préserverai ta pudeur de mes yeux curieux.” Et comme pour marquer ses mots il lui adresse un salut de scout. Ça l’amuse que May tente de lui faire à l’envers mais ce n’est pas au vieux singe qu’on apprend à faire la grimace. Il ne peut guère le lui reprocher. Si la situation était inversée lui aussi aurait essayé de filer à l’anglaise.
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Re: Run Cinderella, run !
Ven 26 Mar 2021 - 22:59
Oui, bon, sur le coup - tout ça semblait être une bonne idée. Elle se rendait compte, maintenant, que c'était plutôt con. Il ne la croyait pas du tout, le pire, malgré ses hochements de tête. Il fallait vraiment qu'elle améliore son jeu, bordel. Il affirmait qu'on prenait déjà soin de Jill, d'ailleurs. «Et alors? » demanda-t-elle non sans cette petite dose de culot qui caractérisait sa personnalité. «Je sais bien qu'on s'occupe d'elle, c'est pas une raison pour ne pas la visiter, non? Autrement tu fais quoi ici tous les jours? » Une chose était certaine; commotion cérébrale ou pas, elle était chiante. Enfin, elle n'était pas aveugle non plus, quoi. Il ne fallait pas la prendre pour une idiote, même si c'était un peu ce qu'elle faisait avec lui à l'instant.
Il exposa ensuite un plan assez brillant - plan auquel Liv n'avait même pas songé à la base. Cette réflexion avait eu le mérite de la faire rire, en plus de la faire rouler les yeux au ciel quand il affirma qu'il pourrait presque se vexer de la situation. Et puis quoi encore? Il racontait encore plus de conneries que la petite, ce type. «Pardon, je croyais pas que t'étais si fragile. » lança-t-elle en se moquant, juste un peu. May soutenait son regard, n'empêche, essayant de prouver qu'elle en était capable, sûrement. Son mal de crâne était particulièrement douloureux, mais elle se forçait à encaisser - tête de pioche oblige. Elle espérait seulement qu'elle n'allait pas craquer et s'étaler au sol comme une crêpe.
«Un mec bien, hein? T'dois être le dernier encore vivant. » lança-t-elle sur un ton un peu plus acide que ce qu'elle avait imaginé dans sa cervelle. Ouais, les mecs biens étaient de plus en plus rares, dans sa vie. Mais peu importait, le blond faisait exprès de l'encourager dans ses mensonges juste pour lui montrer qu'elle avait tort, au final - elle le réalisait de plus en plus. Quel emmerdeur, celui-là. Personne ne serait d'accord avec son congé, ils le savaient tous les deux. La princesse soupira donc, l'observant tenir la porte en se tenant pourtant à l'écart.
«Okay, OKAY! » Il avait gagné, putain. Et justement, si elle voulait éviter de se donner en spectacle, il était temps qu'elle retourne à son lit. Non parce que la pièce qui tournait autour d'elle lui donnait la nausée à un point tel qu'elle avait eu besoin de poser sèchement la main sur le mur pour ne pas perdre la carte. Un espèce de brouillard avait même voilé son regard pendant une seconde, n'aidant pas Cendrillon à rester particulièrement calme. «C'est bon, j'abandonne, ça va - je rentre. » dit-elle en se concentrant pour parler en même temps qu'elle marchait pour s'éloigner de la porte. Ses doigts ne quittaient pas le mur, comme pour lui assurer un certain équilibre, et si elle était tentée d'abandonner ses fringues ici, elle ne céda pas à cette tentation. Son autre main se crispa plutôt sur les fibres qu'elle retenait dans ses bras, maudissant le dispensaire et tous ceux qui s'y trouvaient en ce moment - incluant Jeremiah.
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Re: Run Cinderella, run !
Jeu 1 Avr 2021 - 22:01
II se contente de hausser les épaules, peu enclin à entrer dans les détails. Il évite de dire que quand le docteur cul serré est avec Jill on a tendance à se sentir de trop et que si elle traite tous ses patients comme ça elle doit avoir un sérieux problème au niveau de l’éthique professionnelle. Parce que ce ne sont clairement pas ces histoires et que la confrontation avec la jolie blonde est beaucoup plus distrayante que l’ambiance pesante à veiller son amie et l’angoisse qui le ronge littéralement de l’intérieur. C’est sans doute la raison qui le pousse à étirer un peu sa présence en ces lieux, qui le mettent pourtant mal à l’aise au possible. Sans avoir toutes les caractéristiques d’un hôpital, ça en a le matériel et l’odeur. Et se changer les idées était un moyen plutôt sain de faire retomber la pression. Et puis, c’est qu’elle a du répondant la petite dame!
Retenant un rire quand elle le traite de fragile, il acquiesce faussement sérieux. “Mon nom amérindien c’est petite fleur de printemps.” Il lui donne volontiers les points de cette attaque, acceptant avec un amusement certain de se faire quelque peu ridiculiser si ça lui permettait de retrouver un peu de sa joie de vivre. Et vu sa tête, son teint blafard, ses cernes et toute la panoplie de la fille qui peut flancher d’une seconde à l’autre, il veut bien lui accorder cette petite victoire sur sa personne. Par contre, il ne peut retenir un rire quand la gente masculine en prend gratuitement pour son grade. “Ouais j’suis une espèce en voie d’extinction, faut me protéger ou me classer au patrimoine une connerie du genre.” Il ne prend pas la mouche, même avec le ton que May a employé. Si elle avait des griefs contre certains de ses congénères masculins, ils l’avaient probablement mérité.
N’empêche qu’elle finit par capituler et Jeremiah ne peut retenir ce sourire qu’il sait, en agace plus d’un. Ce sourire qui dit clairement j’ai gagné, et j’en suis fier. La regardant s’appuyer contre le mur pour ne pas risquer de dégringoler, il relâche la porte et la suit, pesant un instant le pour et le contre de l’aider. Le contre allait de paire avec l’ego de la jeune femme et sa possible volonté de se débrouiller seule. Le pour l’emportait avec le risque d’une chute qui n’arrangerait clairement pas son cas. Soupirant, il la rattrape en deux enjambées et tend un bras à côté d’elle. “Allez te fais pas prier princesse. J’te promets que j’dirais à personne que je t’ai aidé.” Et parce qu’elle lui tourne le dos, il ne peut s’empêcher de constater qu’on ne voit même pas ses jolies petites fesses dans cette blouse stérile. “Les hôpitaux ne sont clairement plus ce qu’ils étaient” Er restant à ses côtés, il progresse au même rythme que la jeune femme pour éviter tout mauvais pas. "T'as encore combien de temps à tirer ici? Oh, ou mieux, la première chose que tu veux faire une fois sortie de ce trou?" Histoire de l'aider à penser à autre chose que l'effort que semble lui demander chaque nouveau pas.
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Re: Run Cinderella, run !
Ven 16 Avr 2021 - 1:25
Elle faisait chier, la petite fleur de printemps, du coup. Il avait ce joyeux de sourire d'enculé collé au visage, le pire - celui qui lui faisait clairement comprendre qu'il avait remporté la partie. Enfin, pour l'instant. Elle n'était pas en état de répliquer, dans l'immédiat, mais elle ne manquerait pas l'occasion à l'avenir. «Si t'es vraiment un petit bourgeon de la saison du renouveau, je suis une putain de tempête de neige en hiver, okay? C'est de moi qu'il faudra te protéger. » lâcha-t-elle en riant de ses propres conneries. Elle ne savait pas si c'était vraiment drôle, mais elle se marrait, la princesse. Il penserait probablement qu'elle était cinglée, mais sur le coup, elle en avait rien à foutre.
Elle se barrait, de toute façon. Il n'aurait plus à subir ses répliques pénibles, et elle allait retourner fixer le vide du fond de son lit d'hôpital. Sauf que le bras de Jeremiah venait d'apparaître dans son champ de vision, accompagné de quelques mots. Ne pas se faire prier? Elle s'arrêta, posant ses yeux clairs sur sa main avant de lever les cils vers son visage. «J'aurais préféré que tu dises à personne que j'partais d'ici. » C'était la vérité, quoi. Il décidait de l'aider maintenant? Il n'avait pas voulu l'aider avant? Enfin, peu importait. Liv n'arrivait pas à abdiquer, là, tout de suite. Elle le regardait comme s'il allait soudainement enlever son bras pour qu'elle s'éclate la tronche par terre au premier pas. La petite jeta ensuite un regard à la distance qu'elle avait encore à faire avant de revenir sur son bras, juste là.
En soupirant légèrement, ses doigts froids se posèrent finalement sur sa peau pour agripper son bras. Elle ravala sa salive avant de parler doucement - pour une fois. «C'est - » Hésitation majeure. «C'est gentil, merci. » Et qu'il ne lui fasse pas répéter. Lentement, elle décolla son autre main de sur le mur du couloir, marchant lentement en s'appuyant sur lui. «Désolée pour tout ça, je pensais pas que j'étais aussi amochée. » lança-t-elle en se trouvant ridicule. N'était-elle pas plus forte que ça, franchement? C'était pathétique, son truc.
Or, il demandait combien de temps elle avait encore à purger ici, et honnêtement, elle en avait aucune idée. «Je sais pas. Ils sont pas très bavards, là-dessus. Sincèrement, j'ai un peu de difficulté à suivre le calendrier, de toute façon. » Autant être honnête maintenant qu'il savait qu'elle mentait très mal.
Et une fois de retour à son lit - évitant soigneusement le regard curieux et très peu subtil de certains membres du personnel - la petite posa les fesses sur le matelas en se disant que son crâne allait bien exploser d'une minute à l'autre. Elle grimaça, posant une main à sa tempe alors que l'autre supportait son poids, enfoncée dans le plumard. Elle n'allait tout de même pas demander un truc pour la douleur alors qu'elle venait d'essayer de se barrer, quand même. May essaya donc de se distraire un brin, adressant à nouveau la parole au blond. «C'est une vilaine cicatrice, sur ton bras. » Elle était peut-être déglinguée, mais elle était toujours aussi observatrice.
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Re: Run Cinderella, run !
Dim 18 Avr 2021 - 14:29
Un rire franc passe ses lèvres, plus amusé que moqueur quand la demoiselle se targue d’être une tempête hivernale dont il lui fait se protéger. Il lui laisse volontiers l’avantage des éléments, si ça peut combler ce qu’elle a à combler vu son état. “Tu sais ce qu’on dit sur l’hypothermie, rien de tel que la chaleur humaine…” Le sourire de parfait connard arrogant figé sur son visage, il veut bien lui céder la victoire mais pas la palme de la répartie. En tout cas il ne peut nier apprécier la sienne, plus attiré par ceux qui savaient encaisser et rebondir que les victimisations intempestives et l’égocentrisme associé. Jeremiah n’avait jamais la volonté de blesser, pas quand il appréciait en tout cas, plus adepte de l’indifférence que la surenchère gratuite. Mais la vexation facile l’ennuyait tout autant que les prises de têtes inutiles.
Se contentant de hausser les épaules quand l’accusation lui tombe dessus, il prend un air faussement innocent. Oui, il aurait pu la laisser filer à l’anglaise sans émettre d’objection et décider de s’en foutre. Mais ce n’était pas lui. Derrière ses airs de se moquer de tout, il faut croire qu’il y avait un bon fond. Et alors que la demoiselle accepte finalement son aide, il se calque sur son rythme, surpris par la fraîcheur de sa peau sur la sienne. Retenant un sourire moqueur quand cette dernière le remercie comme si ça lui écorchait la bouche, il ne dit mot, se contentant d’acquiescer. Certes, il aimait bien pousser les gens dans leurs retranchements et tester leur patience. Mais il y avait un temps pour tout et clairement, celui-ci n’était pas le bon. “Vu le coup que t’as reçu sur la tronche…” Il laisse passer un ange, prenant un ton plus que sérieux, avant de changer son fusil d’épaule. “T’as forcément deux trois neurones qui se sont barrés en couilles, t’es pardonnée.” Oui, rester sérieux trop longtemps lui coûtait, autant que les grandes démonstrations d’affection ou de gratitude. L’humour était une carapace comme une autre pour s’en préserver. Sans compter qu’il lui en fallait plus, beaucoup plus, pour se vexer et qu’il se moquait bien du temps un brin acide de la jolie blonde. Il était déjà passé à autre chose.
Une fois sur son lit, le garde forestier s’assure qu’elle gère seule, restant tout de même à proximité. Inspirant un grand coup, il se dit qu’une pincée de sérieux n’est pas de trop, de temps en temps et avec parcimonie. “C’pas comme si tu pouvais y faire grand chose. Plus tu vas forcer plus tu resteras dans c’trou. Focalise toi sur c’que tu feras après toute cette merde. Aller, n’importe quoi, même un truc ridicule, et j’aurais pas l’droit de dire non.” Okay, il regrette immédiatement ses paroles, surtout qu’il ne la connaît pas plus que ça mais n’importe quoi pour l’empêcher de trop penser à son état et de se morfondre là-dessus.
Ses yeux dérivent sur la cicatrice qu’elle évoque et dans un geste mécanique il tire sur la manche de son pull pour la masquer. N’ayant pas pu la soigner ni recoudre correctement, la blessure conserve des amas de chair à certains endroits et n’est vraiment pas belle à voir mais on peut facilement y déceler encore la nature, c’est-à-dire une morsure. Le regard du grand blond se ternit quelques instants. Ce n’est pas tant le souvenir de l’événement en lui-même qui le perturbe mais tout ce qui découlé l’année suivante. Et parce que Jeremiah parle rarement de sa survie avant son arrivée au Fort, il esquive, comme à son habitude. “Tu devrais voir la tronche de l’autre type…”
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