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Re: Run Cinderella, run !

Dim 25 Avr 2021 - 22:53

« Bien, on se retrouve au même niveau, alors. » lança-t-elle quand il osa parler de neurones. Enfin, il lui offrait la blague sur un plateau d'argent, quoi. May restait May - malade ou pas, elle n'allait pas fermer sa petite gueule. Elle lui servait son plus beau sourire forcé, le pire. C'était complètement faux, mais c'était le but. De toute façon, le blond semblait utiliser l'humour à toutes les sauces - un peu comme Cendrillon, finalement. Honnêtement, elle appréciait le fait de pouvoir déconner avec quelqu'un ici sans que tout le monde ne questionne sa santé mentale. Et c'était facile de le faire, avec lui. Un morceau de robot pour le copain de Jill.

Il redevenait un peu plus sérieux, n'empêche, lui faisant remarquer qu'elle était passablement impuissante par rapport à son séjour ici, précisant que de se battre contre tout n'était jamais la solution la plus simple. « On dirait que tu parles de sables mouvants. » affirma-t-elle en baissant les yeux. C'était un peu l'histoire de sa vie, ironiquement, mais il n'avait pas besoin de le savoir. Elle souffla du nez à sa propre réflexion, se disant toutefois qu'il avait raison - que d'agiter un drapeau blanc était dorénavant l'unique chose à faire. Sa tentative de fuite en était bien la preuve.

Enfin, la miss hocha la tête, comme pour lui montrer qu'elle allait se calmer, si une telle chose le rassurait le moins du monde. Elle échappa ensuite un petit rire à sa proposition un peu loufoque, remontant son regard sur lui en le questionnant silencieusement - il était sérieux? Non parce qu'il ne savait peut-être pas qu'elle pouvait être complètement débile - pire qu'une gosse. Un sourire illumina rapidement son visage - un sourire sincère, cette fois. Du genre qui faisait saillir ses pommettes, et qui lui faisait oublier un brin la douleur. « Okay, okay. » lâcha-t-elle en faisant mine de réfléchir. « Quand je sors d'ici, on fait la fête du siècle. » Rien de moins, quand même. « Et t'as pas le choix de m'affronter au karaoké ou à un dance battle. » Pas besoin de préciser qu'elle avait bien hâte de voir ce qu'il choisirait - sa tronche parlait pour elle.

Mais Liv abandonna finalement ses fringues à côté d'elle sur le lit, glissant ses jambes sous le drap avant de réaliser l'effet de sa remarque par rapport à son bras. Elle regrettait ses mots, à présent. Comme pour l'encourager, elle décida de relever sa blouse et de baisser une partie du drap pour lui montrer sa cuisse - là où trônait une cicatrice drôlement similaire à la sienne. « Tu devrais voir la gueule du chien. » glissa-t-elle en voulant déconner même si, pour elle aussi, cette cicatrice n'évoquait pas les souvenirs les plus agréables au monde. Elle ne posa pas de question, cependant. S'il voulait partager cette histoire, elle écouterait. Autrement, elle n'allait certainement pas forcer le malaise.

« T'inquiète, on avait tous une vie, avant ici. » Enfin, si on parlait de proportions, ils étaient beaucoup plus à n'avoir connu que Fort Ward, mais c'était un détail. La princesse savait bien que Jeremiah n'était pas nécessairement ici depuis bien longtemps. Elle n'en savait pas vraiment plus, du moins. « C'est quand même étrange. Bainbridge avait aussi des otages quand je suis arrivée. Des otages bien différents, mais des otages quand même. » Elle avait un peu les yeux dans le vide en le disant, se remémorant les circonstances horribles de son retour sur l'île. « Je croyais jamais m'y faire. » Et pourtant.


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Re: Run Cinderella, run !

Lun 26 Avr 2021 - 13:25

Souriant à sa remarque comme le grand couillon qu’il est parfois, il la jauge un instant dubitatif. “Aller princesse, j’suis sûr que tu peux faire mieux.” Attrapant une chaise destinée aux visiteurs, il la place non loin du lit, posant son séant dessus sans grâce aucune, acquiesçant à ses mots. “La métaphore est plutôt parlante je trouve” lance-t-il simplement en haussant les épaules. C’est un peu l’impression qu’ils doivent tous ressentir, à une échelle différente. Prisonniers de sables mouvants. C’est leur vie maintenant. Lutter, se battre avec ses démons, se débattre avec ses souvenirs et l’image qu’ils renvoient parfois d’eux, nager vers la surface pour tenter d’attraper assez d’air avant la prochaine vague qui les entraînera toujours plus vers le fond. Après cinq ans, à part quelques planqués, Jeremiah doute fortement que ceux qui restent aient survécu en ne faisant que de bonnes choses. Ce n’est pas ainsi que ce nouveau monde fonctionne. Pas sûr que l’ancien était plus reluisant à dire vrai.

Sortant de ses pensées un peu mornes, le garde forestier est aidé par le large sourire qui se peint sur le visage de la jolie blonde. Il aura au moins gagné ça aujourd’hui… Sur le coup, la fête du siècle lui semble être tout à fait envisageable et une petite moue contentée se profile sur son visage, acquiesçant à la proposition. Jusqu’à ce que celle-ci se précise et qu’il fronce les sourcils de surprise et de… déception? “Un karaoké?” Répète-t-il pour être certain d’avoir bien entendu. Ou un concours de danse. Elle est sérieuse là? S’avançant sur sa chaise, il la jauge une nouvelle fois. “Je t’ai laissé un immense champ des possibles et tu te rabats sur un karaoké ou de la danse?” Au moins May lui laisse le choix entre les deux et ne lui impose pas le tout en prix groupé. Pesant le pour et le contre quelques secondes dans sa tête, plus, ce ne serait pas lui, il se dit que l’idée est un brin loufoque et incongrue dans ce nouveau style de vie avant de décider de s’en foutre royalement. “Deal!” Répond le quadragénaire sans chercher à négocier davantage. Après tout, il avait lancé les hostilités, à lui d’en assumer les conséquences. “Et comme j’ai la grâce d’un pingouin épileptique quand j’danse, je choisis le chant Britney Spears.” Il pointe un doigt dans un vague défi, taisant son petit talent musical. C’était toujours plus marrant de laisser les autres penser qu’il chantait comme une casserole. Loin d’être un génie en la matière, ma foi, il se débrouillait. “Merde, vous avez même un putain de karaoké” Un rire aussi amusé que…. il ne sait pas trop franchit ses lèvres et il reporte son attention sur la jeune femme.

Son regard coule bien vite en direction de sa cuisse découverte mais il retient la lourdeur d’une plaisanterie quand ses yeux tombent sur la cicatrice qui lui strie la peau. Un chien? S’il jouait dans la surenchère, il lui avouerait qu’il la battait, au moins sur le responsable de leur blessure respective, mais, peu envieux de parcourir ce chemin aux souvenirs noirs, il s’abstient. “J’imagine que ce n’était pas un teckel…” Mais il ne pose pas davantage de questions. Ce n’est pas son genre, plus partisan de l’écoute quand les gens en ressentaient le besoin qu’inquisiteur.

Profitant qu’elle ne soit pas plus curieuse sur le sujet - et il l’en remercie intérieurement - il se fait un instant plus sérieux, plantant son regard dans le sien. “On ne survit pas autant d’années en étant un saint pas vrai?” C’est presque une rhétorique à ce niveau-là mais une vérité qu’ils connaissent malheureusement tous. Les bons et les faibles ne faisaient pas long feu, et ceux incapables de faire des choix douloureux encore moins. Ce n’est qu’aux derniers mots de la jeune femme que ses sourcils se froncent, d’incompréhension et d’interrogation. “Des otages? Comment ça des… otages?” Après tout, il n’est ici que depuis quelques mois et ne connaît l’histoire de l’île que dans les grandes lignes.
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Re: Run Cinderella, run !

Lun 3 Mai 2021 - 18:03

L'idée de la fête semblait lui plaire - le reste, un peu moins. Non parce qu'il semblait vachement dépité, sur le coup, à voir la tronche qu'il faisait. C'était quoi le problème? Pourquoi tant de déception? Il lui demandait de confirmer, même, exigeant des explications quant à son choix d'activités. « Comment ça, se rabattre? Attends un peu, tu - » Elle fronça les sourcils avant de pouffer de rire. « Quoi, tu t'attendais à autre chose? T'voulais que j'te demande de coucher avec moi, peut-être? » La princesse continuait de rire - n'aidant en rien son mal de crâne, mais il pouvait bien aller se faire foutre. Elle passa une main sur son front en se calmant un peu, avant de continuer. « Ce serait très peu subtil, voyons. » lâcha-t-elle en se donnant un air faussement outré. Décidément, c'était marrant de le narguer.

Il acceptait la proposition, de toute façon, lui faisant remarquer au passage qu'il n'avait que très peu de talent en danse. C'était pas l'important, pourtant. L'important c'était le plaisir qu'on y prenait, non? « On fera la fête ici, au dispensaire. Comment ça si tu convulses, tu seras déjà au bon endroit. » Elle se trouvait drôle, le pire. Et elle savait très bien qu'il venait d'annoncer qu'il ne danserait pas, mais la petite comptait bien remédier à la situation. « Quoi? Une demande spéciale pour du Britney Spears? C'est noté. » Vraiment, elle adorait déformer ce qu'il disait. N'empêche, Liv nota aussi la remarque qu'il avait laissé filer - et la miss pouvait très bien comprendre. Encore aujourd'hui, elle n'arrivait pas à croire qu'elle pouvait prendre une douche chaude.

Enfin, Jeremiah blaguait encore - parlant de teckel, cette fois. Elle souffla du nez, ne confirmant pas l'évidence par les mots mais plutôt par le silence. Sauf qu'il devenait plus sérieux, là - et pour plus que quelques secondes, pour une fois. May soutenait son regard, n'ajoutant pas un mot. Non parce qu'ils pouvaient bien déconner autant qu'ils voulaient, ce qu'il disait était plutôt triste - et ce le serait toujours, principalement parce que c'était criant de vérité. « J'imagine, oui. » lâcha-t-elle finalement, passablement distraite. Goldenberg se demandait si elle regrettait certains de ses agissements, ou si elle regrettait de ne pas regretter, justement.

Mais le blond la sortait de ses pensées, maintenant, questionnant ce qu'elle venait de dire par rapport aux prisonniers du camp. Elle releva à nouveau les cils sur lui, ne comprenant pas trop pourquoi il semblait si surpris par ses paroles. « C'est ce qu'ils sont, faut pas jouer à l'autruche. Ces types là ne sont pas ici pour s'amuser à faire les touristes. » Tout le monde le savait, ou s'en doutait, assurément. Elle demeura pensive, un moment. « Ils ne sont pas libres. » Mais il le savait, si? Il avait bien participé à la même mission qu'elle - celle où ils avaient littéralement reçu l'ordre de ne pas tuer? De les ramener sur l'île - et pas pour une partie de plaisir? Oui, le copain de Jill était loin d'être un idiot, après tout.

« Quant au passé... » Elle se redressa un peu dans son lit, croisant les jambes pour s'asseoir en tailleur. « Fort Ward était très axé sur sa politique d'expansion, avant. » C'était toujours aussi étrange de parler de tout ça - comme si c'était hier, incluant des plaies qui semblaient toujours aussi fraîches. « Phelps avait une entente avec le leader de mon petit groupe, si tu veux. En très peu de temps, un avant-poste est né à Renton, le district de notre planque. » Elle souriait en se rappelant les siens, sans toutefois le regarder. « Le but était de rallier les gens à notre cause - s'ils n'étaient pas avec nous, ils étaient contre nous. Bâtir un monde meilleur, tout ça. » Elle qui n'y croyait pas du tout, au départ. Encore aujourd'hui, probablement. Et maintenant qu'elle le disait à haute voix, ça sonnait soudainement très New Eden, bordel. « Bref, ceux qui s'opposaient, et surtout ceux qui survivaient à cette joyeuse petite guerre, ils finissaient ici. » Et elle n'avait sûrement pas besoin de spécifier le traitement qui leur était réservé.


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Re: Run Cinderella, run !

Jeu 6 Mai 2021 - 10:58

Ouvrant les yeux en grand et laissant une moue d’incompréhension barrer ses traits, il lui faut quelques secondes pour se refaire la phrase dans sa tête et surtout la conversation afin de comprendre où il avait merdé. Ok, le rire de la blonde est peu flatteur et heureusement qu’il n’est pas du genre à prendre la mouche à la première attaque. Reprenant une mine normale et laissant finalement un sourire un brin moqueur - et un brin amusé - étirer ses lèvres, il la jauge un instant, sa bouche se déformant en une moue sceptique. “On redescend Christina Aguilera, ok, tu vaux un six, peut-être même un sept quand on n’a pas l’impression que tu sors d’un film de Burton mais j’suis pas désespéré à c’point là” réplique-t-il histoire de lui renvoyer la balle. C’est faux évidemment, May est carrément canon et au-dessus du lot niveau physique mais le garde forestier est loin d’être doué dans ce domaine et jouer les dragueurs, surtout vu les circonstances, l’emmerde profondément.

Laissant un nouveau rire passer sa gorge, il dirait presque oui juste pour voir la tronche que ferait docteur cul-serré si une fête se déroulait dans le dispensaire. Il la voyait débarquer en furie, gueulant de tout arrêter en leur faisant une leçon de morale comme à des gosses. Mais quand ses propos sont déformés et qu’une blonde has-been est évoquée en requête de chanson, il lève les yeux au ciel, puis les mains en l’air en signe de reddition. “Je note. Casse-couille première et fière de l’être.” Finalement, heureusement qu’elle avait le physique. Mais la jeune femme a au moins le mérite de le détendre et de ne plus lui faire penser à ce qui le travaille intérieurement. Bon point pour elle malgré son caractère. Très bon point même.

La conversation dérive et le quadragénaire ne surenchérit pas davantage, peu enclin à plomber définitivement l’ambiance ou à évoquer des souvenirs trop douloureux. Certes, il n’est pas dupe quant au sort réservé aux types qu’ils ont ramené et préfère de toute façon ne pas savoir. Ce qui l’intéresse en revanche, c’est le couplet sur le passé de ce groupe et leur ancienne politique. Bien qu’il n’ai aucun mal à visualiser la rouquine asseoir son pouvoir et jouer les conquérantes dans la région, il a plus de mal à imaginer ces nouveaux voisins jouer le jeu et écraser d’autres groupes pour assouvir leur soif d’il ne sait trop quoi. C’est même un brin flippant de savoir que des personnes avec qui il se lie et plaisante aujourd’hui ont buté des types qui n’avaient rien demandé juste sur ordre d’un supérieur. Jeremiah est conscient que survivre, aujourd’hui, signifie faire des choix difficiles et posséder une morale à double niveaux, lui-même n’avait pas fait que de bonnes choses mais les mots de May ont du mal à s’ancrer dans sa tête, ou s’ancrent un peu trop profondément au contraire. “Et maintenant on part en guerre contre un autre groupe persuadé lui aussi de bâtir un monde meilleur…” résume ce dernier dans une ironie palpable. Il regrettait parfois la solitude de ces bois et l’ignorance du monde extérieur. Parfois seulement. “Je suppose que ton ancien groupe n’est plus puisque t’es là.” Son regard remonte dans celui de la jeune femme. “J’ai toujours du mal à imaginer tout ce que les autres ont vécu ces cinq dernières années.” Lui, l’ermite, bien planqué dans ces bois. Certes, il oubliait d’évoquer l’année passée au sein d’un groupe exclusivement masculin, peut-être parce qu’il s’efforçait justement d’en oublier chaque instant depuis quatre ans maintenant.
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Re: Run Cinderella, run !

Mar 11 Mai 2021 - 2:17

« C'est toujours un dix sur dix quand il est question de Tim, alors ça me va. » lâcha-t-elle en lui tirant la langue. Enfin, pas la peine d'argumenter à ce sujet, la miss savait bien qu'elle ne ressemblait à rien, là, tout de suite. Elle ne savait pas trop si elle grimpait vraiment jusqu'à sept en temps normal, de toute façon, mais là n'était pas la question. La petite hocha la tête à sa réplique concernant son attitude, lui servant un énorme sourire pour lui signifier qu'elle était, effectivement, bien fière de faire chier tout le monde autour. « La casse-couille note que tu as beaucoup de références sur les vedettes blondes de la pop, d'ailleurs. C'est ...intéressant. » Et c'était surtout vachement drôle.

Mais elle allait arrêter de l'embêter un peu, quand même. Fallait bien donner une pause au pauvre type qui, jusqu'à preuve du contraire, ne restait à son chevet que pour la distraire un brin. Il changeait de sujet, dans tous les cas, affirmant qu'ils étaient assez similaires à ceux contre qui Fort Ward partait en guerre, finalement. « Enfin, chacun possède sa propre version d'un monde meilleur. Je préfère la nôtre - et je préfère nos chances. » Elle n'apprenait pas à être pilote pour rien, après tout. Elle croyait en leur avantage, et à ce qu'il y avait de bon ici. Liv était presque surprise de penser une telle chose, mais elle ne laisserait pas tomber Bainbridge. Pas maintenant. Pas après tout ça.

La remarque sur son groupe qui n'était plus avait eu le mérite de la faire soupirer légèrement. Ella capta son regard sans détourner les yeux, lui offrant silencieusement une réponse évidente. « J'imagine qu'il faudrait que je passe à autre chose. » affirma-t-elle tristement, se sentant toujours aussi stupide de s'accrocher à ce qui appartenait, de plus en plus, à un passé aussi sombre que coloré. Elle souffla un peu du nez par la suite, acquiesçant d'un signe de tête en se rappelant avoir souvent pensé la même chose. Certes, au départ, tout le monde avait été plongé dans la même merde, mais chacun se débrouillait comme il le pouvait - comme il le fallait, dans certains cas. Or, ce n'était pas toujours simple de comprendre la réalité d'autrui.

Non parce qu'elle n'avait aucune idée de tout ce qui se jouait ici, quand elle était arrivée sur l'île. Le choc avait été dur à encaisser. « J'vais pas te mentir, la plupart du temps, j'essaie un peu de les oublier, ces cinq dernières années. Autant les miennes que celles des autres. » Elle passa la main dans ses cheveux, histoire de dégager quelques mèches de son visage, l'observant pendant plusieurs secondes. Quelque chose semblait le déranger, le tourmenter, même.

« J'suppose aussi que ton groupe n'est plus, si t'es là. » Cendrillon rigola un instant, principalement parce qu'elle reprenait ses mots exacts, mais aussi parce que c'était moins difficile que d'être sérieuse. « C'est plus facile d'être toute seule, de toute façon. » Un rire nerveux quitta ses lèvres, cette fois. Elle avait survécu si longtemps en y croyant fermement, et pourtant, jamais n'avait-elle eu l'impression d'être si seule. Et rien - absolument rien - n'était plus simple. Elle ramena les genoux à sa poitrine, encerclant ses jambes avec ses mains, avant de continuer. « C'est quand même fou, quand on y pense. On est tout un tas de personnes ici, toutes avec un passé vachement différent. Et pourtant, on doit vivre ensemble, on doit - on doit fonctionner. Comme avant. Ou presque. » Elle plissa les yeux un instant, pensive. « Comment ça se passe, alors, depuis que t'es ici? » Elle ne lui demandait que par politesse - elle était une casse-couille avec des manières, quand même. Mais Liv savait très bien qu'il ne dirait probablement rien. Elle avait fait pareil, jadis.


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Re: Run Cinderella, run !

Jeu 13 Mai 2021 - 11:33

Laissant une moue dubitative barrer ses traits, il ne rentre néanmoins pas dans un débat cinématographique qu’il pense perdu d’avance face à un tempérament de feu comme celui de la blonde. Il est plutôt de la team je pense que Tim se répète depuis dix ans et ne veut pas pousser le vice trop loin. D’ailleurs, si un type comme lui a survécu à toute cette merde, il a un scénario offert sur un plateau d’argent. Secouant légèrement la tête pour ne pas laisser dériver son esprit vers des considérations aussi futiles qu’inutiles, il reporte son attention sur la patiente, laissant un sourire éclairer son visage à la mention de ses connaissances musicales douteuses. "Attends de me voir te parler de Madonna et de Lady Gaga…” ironise ce dernier, loin de se sentir gêné. Après tout, il n’y a que les gens peu sûrs d’eux qui ne reconnaissent pas écouter tel ou tel artiste. D’accord, il est plutôt du genre old school, et dans un style plus rock que pop, mais il n’a jamais dénigré une bonne chanson mainstream pour autant.

La conversation dérive, prend un ton plus sérieux, des teintes plus sombres mais ça ne rend pas les choses inintéressantes, bien au contraire. Il y a les carapaces, la vision que l’on donne à la face du monde, et puis ce qu’il y a en-dessous. Jeremiah, sans être d’une curiosité maladive, n’a jamais caché aimer gratter sous la surface pour découvrir ce qui peut s’y cacher. C’est, à vrai dire, à son sens, la seule chose qui rend l’humain un tant soit peu valable. Passer à autre chose… il prend une profonde inspiration. C’est son credo mais ça ne veut pas dire que ça fonctionne pour tout le monde. “J’suis pas l’genre à m’attarder sur le passé mais chacun est différent. Tout dépend si c’est un moteur qui te pousse à avancer ou un boulet accroché à ta cheville qui te traîne vers le fond.” Il n’en dit pas plus, la jugeant assez perspicace pour en déduire que si la seconde option est validée, il lui faut, effectivement, probablement, dénouer la chaîne à son pied et laisser ledit boulet couler tandis qu’elle remonte à la surface.

Acquiesçant à son besoin et/ou envie de laisser ses souvenirs prendre l’eau, il ne peut qu’être en accord avec ça. Quoi que… il y a eu Jill, et ce sont des souvenirs auxquels il s’est accroché, avant qu’ils s’étiolent, se mélangent, prennent une chronologie différente, et même qu’il en oublie certains. Le reste en revanche, il n’est pas contre l’idée de prétendre qu’ils n’ont jamais existé.
La question qui lui est retournée durcit quelque peu ses traits. S’il n’est pas un grand bavard sur son propre passé, il n’est pas non plus un très bon menteur. Trop franc, trop direct, appréciant peu les détours. Mais certains mensonges passent plus facilement pour vérité quand on se ment à soi-même depuis si longtemps. “Je n’ai jamais eu de groupe.” C’est faux, mais ce qu’il a fait durant cette année-là, ce qu’il n’a pas fait surtout, ce qui le hante encore, personne ne le sait, et il l’espère, personne ne le saura jamais. “Mais ce n’est pas plus facile d’être seul, crois-moi…” Son regard se perd un instant dans le vague. La solitude prolongée, le manque d’interaction sociale, la folie qui avait failli le gagner… non, être seul signifiait mourir ou devenir fou. C’est précisément ce qui l’a poussé, quelques mois auparavant, à retrouver la civilisation.

Sa tête se meut à nouveau à l’affirmative, essayant de visualiser les différents électrons du camp qu’il a pu rencontrer jusqu’ici. La machine fonctionne bien c’est vrai et il se demande encore parfois comment une telle chose est possible. Autant de caractères forts, sous la coupe d’une femme encore plus forte et intransigeante. Et puis le reste, les suiveurs, trop heureux de vivre cette facilité quotidienne pour oser émettre la moindre objection. Mais une chaîne a besoin de chaque maillon. Et celle-ci ne semble pas prête à se briser. “Le manque d’options rend les choses plus faciles non? Si ça ne fonctionne pas, la plupart meurent. Ça doit fonctionner.” Quant à sa propre intégration, il reprend un peu de légèreté. “J’suis un connard, mais un connard qui plaît apparemment” répond-il simplement en haussant les épaules. Il n’avait pas eu de mal à trouver sa place finalement, bien moins qu’il l’avait pensé après autant de temps seul. “Peut-être parce que Jackson m’a ramené ici, peut-être parce que je connaissais Jill avant Fort Ward, j’en sais rien mais c’est… facile. J’me contente de peu, ça aide aussi. Et puis regarde, y’a huit mois je galérais à survivre à un autre hiver rude et aujourd’hui je prévois de me ridiculiser à un karaoké avec une casse-couille à la compagnie pas si désagréable. Que demander de plus?” demande-t-il dans un léger rire.

Peut-être qu’être seul lui manque parfois. Ses bois, ses habitudes. Mais il n’échangerait pas sa place de si tôt.
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Re: Run Cinderella, run !

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