Retour au campement. Je suis franchement pas à l'aise à l'idée de m'y rendre mais on a pas le choix. Et ce qui me met encore moins à l'aise, c'est de pas pouvoir garder un oeil sur Denise. Je m'en mordrais probablement les doigts, je sais pas, en tout cas je suis pas à l'aise et c'est avec méfiance que je laisse les autres s'en occuper. C'est à Alejandro que je précise mon idée et à lui seul, comptant sur lui pour que l'information se répande pas de trop. Nous, on fonce de notre côté, on passe par la barricade, je suis super inquiet pour ceux restés à l'intérieur mais je dois me focaliser sur le fait d'approcher.

Et c'est... Douloureux de voir Nisqually comme ça. Sans sa vie, ses gardes, ses rondes. C'est douloureux et dangereux, ils doivent pas réaliser qu'ils pourront pas faire tourner un camp de cette taille avec aussi peu de gens pour ça... Je serre les mâchoires. On essaie de progresser, partagé entre le fait de p't'être attaquer direct les gardes et de passer discrètement pour aller directement au fait. Quoi qu'il en soit, on sait qu'on les aura au cul à un moment. Avec Serena, on avance. Aurora se fige devant, nous aussi.

D'une main sur l'épaule, je la rassure :

C'est bon, on avance, que je lui chuchote avant qu'on parvienne tous à passer.

Spoiler:

« Akicita ! »

Kaya désigne d'un signe de tête le garde à Frances puis échange un regard avec elle. Si le groupe se fait repérer alors elles ne se contenteront pas de neutraliser leurs adversaires. Ceux qui se sont érigés en ennemis ne méritent pas la moindre pitié. Et tant pis si ça doit faire grincer des dents ou pousser les autres à hurler au scandale. L'adolescente n'a plus vraiment peur de décevoir. Et très franchement elle n'a plus non plus l'impression qu'il lui reste quelque chose à perdre.

« Et c'est ça qui a pris le contrôle du camp ?! » maugrée-t-elle à son aînée lorsque l'équipe trompe la vigilance du premier garde. Elle continue d'avancer, pieds nus, vers l'intérieur du Fort. Son regard dérive jusqu'à Ruben pour s'assurer qu'il va bien puis ses pensées s'envolent un instant en direction de Joa'. Est-ce qu'il s'en sortira ? La perte d'Isa est un coup déjà bien dur à encaisser. L'absence de sa mère pèse trop lourdement sur ses épaules. Alors s'il mourrait lui aussi...

Et puis bien sûr, cet instant de vague égarement se paie presque immédiatement. Une douleur fulgurante lui étrille le pied et se propage en une violente ondée dans sa jambe. Kaya étouffe un cri dans sa paume et sa vision se brouille lorsque les larmes lui montent aux yeux. Un regard vers le bas lui confirme ce qu'elle redoutait : un clou, peut-être perdu lors de l'érection de la barricade, s'est à moitié enfoncé dans la plante de son pied gauche.

Frances réagit promptement et l'attire au sol, l'incitant à travers son étreinte à ne plus bouger et à réprimer ce cri de douleur qui reste encore logé dans le creux de sa gorge. Est-ce qu'lls ont été repérés par cette silhouette qui évolue dans le sillage de la première sentinelle ?

le p'tit résumé sympa:

La fine équipe avance prudemment et passe le premier garde sans souci majeur. Les doigts serrés autour d’un couteau qui, elle le sait, ne lui sera pas d’une grande utilité face aux armes à feu dont dispose leurs opposants, Juliet met un pied devant l’autre avec le sentiment de vivre un film comique. Ils sont en train de prendre d’assaut leur maison. Leur foyer. Un lieu qu’elle a eu du mal à considérer comme tel, et dans lequel elle tuerait pour entrer désormais. Pour rejoindre leur mobil-home, et trouver Selene endormie. Se glisser à ses côtés et s’enfoncer dans un sommeil profond et sans fin.

Devant elle, Kaya étouffe un cri, et Juliet se fige. Bordel, elle va vraiment réussir à tout faire foirer ce soir. Heureusement, la lakota parvient à se contrôler, aidée de Frances. Paralysés, dans l’attente de savoir s’ils sont repérés, tous observent avec soulagement la silhouette sombre s’éloigner sans leur prêter attention. Soit Marlon s’est entouré des plus idiots, soit ils ont vraiment beaucoup de chance.

A ses côtés, Devon lui lance un coup d’œil éloquent.

- Je sais, murmure-t-elle sombrement. C’est pas le moment de se planter…

Spoiler:

Spoiler:

Élaborer un plan le ventre vide était nettement plus difficile que ce que Joey avait pu croire. Le jeune photographe avait sourit à Aurora, qui l'avait soutenu lorsqu'il avait exposé son plan. Inquiet pour Shawna et Soo, cependant, le petit brun n'avait pas pu se concentrer pleinement dans la préparation de leur plan pour réintégrer... Leur propre foyer. Joey sentait son estomac se contracter sous la fin mais faisait de son mieux pour rester concentré.

Le jour venu, armé de son couteau, de sa pince à tout faire et de l'un des fumigènes artisanaux qu'ils avaient conçu grâce à l'ingéniosité de Serena, Joey avait emboité le pas aux autres, Janek sur les talons. Le jeune photographe avait croisé le regard d'Aurora et avait écarquillé ses yeux bleus en la voyant s'arrêter en entendant la branche craquer sous ses pieds. Joey restait aux aguets, mais la pression, la faim et la fatigue le maintenait étonnamment attentif à son environnement.

« Attention Janek... » Dit-il doucement en lui retenant le bras, lorsqu'ils aperçurent un garde passer près d'eux. Le peintre avait manqué de peu de s'étaler par terre. Heureusement, Ashton semblait aussi en alerte que son confrère photographe qui lui adressa un sourire en coin. Il avait toujours bien apprécié le jeune homme malgré ses airs un peu rustre. Joey pressa alors le biceps de Janek pour l'interpeller et montra le chemin à ses camarades d'un signe de tête, en silence, pour qu'ils se faufilent du mieux possible.

Spoiler: