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Re: DayWalker
Mar 7 Sep 2021 - 23:46
Léonard, qui essayait d'avoir l'air le plus détendu possible, prit un instant pour réfléchir... Comme pour chercher ses mots. Et son visage se figea. "Mince, je ne sais pas ce que j'attends de lui...". Il répondit donc à la question de son interlocuteur avec un air mal à l'aise.
"Ca va."
avant de comprendre que ce n'était pas du tout ce qu'il fallait répondre dans ce genre de situation.
"Enfin... Non, ça ne va pas. Je veux dire, ça va pour le moment."
Il prit une profonde inspiration, comme pour se donner du courage. Il était évident que s'il n'aimait pas parler de ses problèmes, il aimait encore moins l'idée de devoir demander de l'aide pour les résoudre. Mais voilà, il en était là. Après s'être enfin résolu à parler, il ajoutât. Comme pour justifier sa nervosité :
"Le truc, c'est que je me sens stupide. Je sais que mes problèmes sont insignifiants... Je veux dire, je vois bien que le monde part en vrille et que des milliers de gens ont des problèmes bien plus grave que les miens et qui justifieraient beaucoup plus d'être ici que moi. D'ailleurs, presque tout ce dont j'aimerais bien vous parler date d'avant... Enfin, vous voyez quoi."
Il baissa les yeux avec un air honteux
"Je crois que j'aurais du consulter quand ma souffrance avait encore un sens comparé à celle des autres, mais j'avais peur. Probablement bien plus d'être ici que de mes problèmes."
Il avait dit ça presque en un flot de parole ininterrompu. Comme pour éviter que le psychologue ne dise quoi que ce soit avant qu'il n'ait pu terminer. Mais il ne disait plus rien à présent. Il fuyait le regard de l'homme qui lui faisait face tout en réfléchissant... "Mais pourquoi je suis ici alors ?"
"Ca va."
avant de comprendre que ce n'était pas du tout ce qu'il fallait répondre dans ce genre de situation.
"Enfin... Non, ça ne va pas. Je veux dire, ça va pour le moment."
Il prit une profonde inspiration, comme pour se donner du courage. Il était évident que s'il n'aimait pas parler de ses problèmes, il aimait encore moins l'idée de devoir demander de l'aide pour les résoudre. Mais voilà, il en était là. Après s'être enfin résolu à parler, il ajoutât. Comme pour justifier sa nervosité :
"Le truc, c'est que je me sens stupide. Je sais que mes problèmes sont insignifiants... Je veux dire, je vois bien que le monde part en vrille et que des milliers de gens ont des problèmes bien plus grave que les miens et qui justifieraient beaucoup plus d'être ici que moi. D'ailleurs, presque tout ce dont j'aimerais bien vous parler date d'avant... Enfin, vous voyez quoi."
Il baissa les yeux avec un air honteux
"Je crois que j'aurais du consulter quand ma souffrance avait encore un sens comparé à celle des autres, mais j'avais peur. Probablement bien plus d'être ici que de mes problèmes."
Il avait dit ça presque en un flot de parole ininterrompu. Comme pour éviter que le psychologue ne dise quoi que ce soit avant qu'il n'ait pu terminer. Mais il ne disait plus rien à présent. Il fuyait le regard de l'homme qui lui faisait face tout en réfléchissant... "Mais pourquoi je suis ici alors ?"
- Leonard Rodriguez
Expendables
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: DayWalker
Lun 13 Sep 2021 - 11:45
Le type était clairement paumé, dans le sens où il n'avait même pas l'air de savoir pourquoi il était là. Patient néanmoins, Richie le laissa parler, le visage neutre, attentif.
Votre problème je crois pour l'instant c'est surtout que vous minimisez vos ressentis, je crois, remarqua-t-il. Il n'y a pas de date d'expiration, quand ça ne va pas, ça va pas, et des trauma peuvent venir d'il y a des années. Si ce n'est pas soigné, ça peut faire beaucoup de mal, même des années après.
Il sourit, compatissant. Leonard s'excusait d'être là. Il n'avait pas l'air d'être un jeune homme, pourtant il se comportait comme un adolescent qui s'en voudrait de ressentir des choses. C'était louable qu'il ait accepté ses émotions pour venir.
Je ne vous porterai aucun jugement, peu importe vos raisons d'être ici. Peu importe la nature de vos problèmes. Nous sommes tous différents, et nous avons tous besoin d'avancer, encore plus aujourd'hui. Même si cela veut dire résoudre des problèmes qui datent d'avant tout ça.
Ses bras se croisèrent contre son buste, dans une posture qui pourtant n'avait rien de négatif, au contraire. Richie appelait à la confession, et la manière dont il se tenait rappelait une entrevue sérieuse entre deux amis. Leonard manquait de confiance en lui. Sans doute était-ce un homme qui avait dû refouler trop longtemps les choses. Problème d'une société passée toxique qui forçait les hommes à ne rien ressentir. Richie en faisait les frais aussi aujourd'hui.
Je peux ranger des choses dans des coffres-forts dans votre tête. Je peux donner l'illusion qu'une souffrance est futile. Je peux transformer un souvenir horrible en quelque chose de neutre au niveau du ressenti. Je peux même soigner des blessures physiques à travers le mental. Mes compétences s'étalent sur un large spectre. Les trauma passés en font partis, Leonard. Si vous ne savez pas ce que vous attendez de moi, n'y pensez pas, ce sera à moi de me positionnez face à ça. Quels sont ces problèmes datant d'avant qui vous taraudent aujourd'hui ?
Votre problème je crois pour l'instant c'est surtout que vous minimisez vos ressentis, je crois, remarqua-t-il. Il n'y a pas de date d'expiration, quand ça ne va pas, ça va pas, et des trauma peuvent venir d'il y a des années. Si ce n'est pas soigné, ça peut faire beaucoup de mal, même des années après.
Il sourit, compatissant. Leonard s'excusait d'être là. Il n'avait pas l'air d'être un jeune homme, pourtant il se comportait comme un adolescent qui s'en voudrait de ressentir des choses. C'était louable qu'il ait accepté ses émotions pour venir.
Je ne vous porterai aucun jugement, peu importe vos raisons d'être ici. Peu importe la nature de vos problèmes. Nous sommes tous différents, et nous avons tous besoin d'avancer, encore plus aujourd'hui. Même si cela veut dire résoudre des problèmes qui datent d'avant tout ça.
Ses bras se croisèrent contre son buste, dans une posture qui pourtant n'avait rien de négatif, au contraire. Richie appelait à la confession, et la manière dont il se tenait rappelait une entrevue sérieuse entre deux amis. Leonard manquait de confiance en lui. Sans doute était-ce un homme qui avait dû refouler trop longtemps les choses. Problème d'une société passée toxique qui forçait les hommes à ne rien ressentir. Richie en faisait les frais aussi aujourd'hui.
Je peux ranger des choses dans des coffres-forts dans votre tête. Je peux donner l'illusion qu'une souffrance est futile. Je peux transformer un souvenir horrible en quelque chose de neutre au niveau du ressenti. Je peux même soigner des blessures physiques à travers le mental. Mes compétences s'étalent sur un large spectre. Les trauma passés en font partis, Leonard. Si vous ne savez pas ce que vous attendez de moi, n'y pensez pas, ce sera à moi de me positionnez face à ça. Quels sont ces problèmes datant d'avant qui vous taraudent aujourd'hui ?
- Invité
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Re: DayWalker
Dim 3 Oct 2021 - 11:19
Léonard prit une profonde inspiration et paru un peu rassuré par les paroles de l'homme. Après avoir réfléchi un moment à comment il allait tourner la chose, il dit finalement :
"Alors voilà, je crois que le problème c'est que je suis..."
il marqua de nouveau une pause, pas trop sûr de comment il allait continuer sa phrase, même pas trop sûr de l'avoir commencé de la bonne façon. Puis, finalement, il ajouta :
"cynique."
A vrai dire, il n'était pas trop sûr que ce mot était approprié et qu'il décrivait réellement son ressenti mais c'était le seul qui lui était passé par la tête. En fait, il n'était même pas vraiment sûr de savoir ce qu'il signifiait.
"Je sais que tout le monde est un peu cynique, que tout le monde s'est déjà dit "rien n'a pas de sens", "je n'ai aucun but",.... Pire, il y a des gens qui pensent que ça leur donne un côté intellectuel où que ça les rends "intéressent". Alors ils font semblant de l'être"
Il serra les poings et ajouta entre ses dents
"Je les déteste ces gens là... Parce qu'ils font semblant, ils font semblant d'être malheureux et tout le monde s'intéresse à leurs faux problèmes. Alors que quand on est réellement cynique, on ne se complet pas là dedans, on fait tout pour s'en débarrasser. Moi, ça me prends aux tripes, je me pose tout le temps des questions sur ce que je fais là et plein d'autres trucs du genre... Ca doit faire 40 ans que je cherche un sens, et je ne l'ai jamais trouvé. J'y pense parfois au point de ne pas en dormir de la nuit ou au point de me gâcher les bons moments."
Il avait une mine très triste, il était évident qu'il se retenait de pleurer.
"Et pourtant, je crois que c'est la seule chose qui me pousse à continuer. Parce que le fait de savoir que je vais quand même mourir à la fin et oublier tout le bien ou le mal que j'ai fais en ce monde m'incite à essayer de vivre un jour de plus... Je m'en fous de mourir ou non, mais je ne veux pas rendre triste les gens qui m'apprécient. Je veux juste... exister."
Léonard n'osait pas regarder le psychologue et avait la tête tournée dans une autre direction, il était en train de voir un des tableaux accroché au mur sans réellement le regarder.
"Je n'en ai jamais parlé parce que je n'ai pas envie que les gens sachent que je pense comme ça... Et je crois que ça me rassure un peu de savoir que je vous paie et que je ne vous connait pas. Mince, j'ai l'impression de vous compter la détresse orgasmique d'un ado de 16 ans..."
Il avait, lui aussi, les bras croisés. Mais dans une posture beaucoup plus défensive que son interlocuteur. Après son monologue, il lança un regard furtif vers ce dernier avant de le détourner immédiatement vers un autre point de la pièce pour au final retourner sa tête dans la direction du tableau.
"Alors voilà, je crois que le problème c'est que je suis..."
il marqua de nouveau une pause, pas trop sûr de comment il allait continuer sa phrase, même pas trop sûr de l'avoir commencé de la bonne façon. Puis, finalement, il ajouta :
"cynique."
A vrai dire, il n'était pas trop sûr que ce mot était approprié et qu'il décrivait réellement son ressenti mais c'était le seul qui lui était passé par la tête. En fait, il n'était même pas vraiment sûr de savoir ce qu'il signifiait.
"Je sais que tout le monde est un peu cynique, que tout le monde s'est déjà dit "rien n'a pas de sens", "je n'ai aucun but",.... Pire, il y a des gens qui pensent que ça leur donne un côté intellectuel où que ça les rends "intéressent". Alors ils font semblant de l'être"
Il serra les poings et ajouta entre ses dents
"Je les déteste ces gens là... Parce qu'ils font semblant, ils font semblant d'être malheureux et tout le monde s'intéresse à leurs faux problèmes. Alors que quand on est réellement cynique, on ne se complet pas là dedans, on fait tout pour s'en débarrasser. Moi, ça me prends aux tripes, je me pose tout le temps des questions sur ce que je fais là et plein d'autres trucs du genre... Ca doit faire 40 ans que je cherche un sens, et je ne l'ai jamais trouvé. J'y pense parfois au point de ne pas en dormir de la nuit ou au point de me gâcher les bons moments."
Il avait une mine très triste, il était évident qu'il se retenait de pleurer.
"Et pourtant, je crois que c'est la seule chose qui me pousse à continuer. Parce que le fait de savoir que je vais quand même mourir à la fin et oublier tout le bien ou le mal que j'ai fais en ce monde m'incite à essayer de vivre un jour de plus... Je m'en fous de mourir ou non, mais je ne veux pas rendre triste les gens qui m'apprécient. Je veux juste... exister."
Léonard n'osait pas regarder le psychologue et avait la tête tournée dans une autre direction, il était en train de voir un des tableaux accroché au mur sans réellement le regarder.
"Je n'en ai jamais parlé parce que je n'ai pas envie que les gens sachent que je pense comme ça... Et je crois que ça me rassure un peu de savoir que je vous paie et que je ne vous connait pas. Mince, j'ai l'impression de vous compter la détresse orgasmique d'un ado de 16 ans..."
Il avait, lui aussi, les bras croisés. Mais dans une posture beaucoup plus défensive que son interlocuteur. Après son monologue, il lança un regard furtif vers ce dernier avant de le détourner immédiatement vers un autre point de la pièce pour au final retourner sa tête dans la direction du tableau.
- Leonard Rodriguez
Expendables
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Re: DayWalker
Mer 20 Oct 2021 - 11:13
Leonard parut rassuré du monologue professionnel de Richie. Après un silence pensif, il finit par ouvrir la bouche, expliquant ce qui le tourmentait tant.
Le père Gordon pencha le visage sur le côté au terme employé pour résumer son état. Il n'ajouta rien pourtant, le laissant continuer sur sa lancée pour exprimer le fond de sa pensée.
De toute évidence, Leonard avait une certaine colère en lui, une frustration même. Hochant la tête à quelques moments, Richie resta dans la même position, visage neutre, avec seulement ses sourcils froncés, signe qu'il écoutait, et qu'il était concentré, réfléchissant en même temps à ce qu'il lui confiait.
Il souffla du nez, un sourire glissant sur ses lèvres à la petite remarque humoristique de l'homme. Voyant qu'il n'ajoutait plus rien, il daigna laisser un long souffle s'échapper de ses narines. Son corps se pencha légèrement en avant, il posa ses mains sur ses cuisses, le temps d'une réflexion pour réagir à ce que Leonard disait.
Cynique … Ou désabusé, aussi. Effectivement, nous sommes nombreux à l'être, et je pense que nous avons tous cette donnée en tête, que nous cultivons, ou pas. C'est quelque chose de commun, encore plus chez les personnes atteintes de dépression. Le déroulement de la pensée est généralement la même chez beaucoup … On rumine une idée, ici, l'idée selon laquelle nous n'avons pas de vrai but, l'idée du 'à quoi bon' qui est totalement dévastatrice. On rumine, on y pense, et plus on y pense …
Il haussa les épaules.
Plus on y pense. Et tout notre quotidien finira par n'être résumé qu'à cela, jusqu'à ce que, effectivement, tout perde de son sens et de sa saveur. À notre époque, c'est d'ailleurs encore plus difficile de trouver un but autre que de survivre.
Pour l'heure, Richie considéra qu'il était plus important de se concentrer sur l'échange plutôt que sur l'hypnose. C'était également son travail. Comprendre, échanger, analyser à haute voix. Parfois, lorsque l'on comprenait son mal être, il était plus simple de travailler dessus. À l'inverse, l'hypnotiser pour qu'il change sa manière de penser, sans l'aider verbalement risquait d'être totalement contre productif, car le fond du problème sera toujours ancré en lui.
Vous faites de l'anxiété ? Des crises d'angoisse ? Des cauchemars ?
Il allait lui éviter ces phrases stupides et toutes faites du genre 'faut pas penser à ça' ou 'la vie vaut la peine d'être vécue' qui lui hérissaient les poils et étaient totalement contre-productives en plus d'être culpabilisantes.
Il faut que vous sachiez que ce n'est pas vous tout entier qui vous tirez ainsi vers le bas, mais seulement une part de vous. Cette part de vous que vous avez choisi d'écouter il y a des années, qui vous implante ses propos intrusifs dans votre crâne et vous empêche d'avancer. Quand on perd le goût de la vie, on est dans un état apathique. Coupé de source de joie, de source de motivation, d'envie. On stagne.
Il l'observa une seconde, avant de laisser son regard glisser vers ses propres mains pour ne pas l'intimider à le fixer sans arrêt.
On choisit pas non plus d'être malheureux. On l'est car on se comporte de manière à l'être. Ce qui fait qu'on ne se sent plus légitime de ressentir de bonnes choses, comme si on avait pas le droit de l'être, comme si on se le refusait. Et ça c'est parce qu'on écoute cette fameuse part de nous qui nous entraîne vers le bas, qui nous fait culpabiliser dès qu'on sort la tête de ce courant de pensées. Ce qu'il s'est passé, c'est que vous vous faites laisser emporter par ce courant de pensées, qui vous a fait chuter très bas.
Il se tut, se pencha pour attraper la cruche d'eau posée sur la petite table entre eux deux et servit deux verres. Leonard pouvait réagir à ce qu'il disait s'il le souhaitait, apporter sa manière de voir les choses, dire s'il était d'accord ou pas, ou préciser ses pensées.
Le père Gordon pencha le visage sur le côté au terme employé pour résumer son état. Il n'ajouta rien pourtant, le laissant continuer sur sa lancée pour exprimer le fond de sa pensée.
De toute évidence, Leonard avait une certaine colère en lui, une frustration même. Hochant la tête à quelques moments, Richie resta dans la même position, visage neutre, avec seulement ses sourcils froncés, signe qu'il écoutait, et qu'il était concentré, réfléchissant en même temps à ce qu'il lui confiait.
Il souffla du nez, un sourire glissant sur ses lèvres à la petite remarque humoristique de l'homme. Voyant qu'il n'ajoutait plus rien, il daigna laisser un long souffle s'échapper de ses narines. Son corps se pencha légèrement en avant, il posa ses mains sur ses cuisses, le temps d'une réflexion pour réagir à ce que Leonard disait.
Cynique … Ou désabusé, aussi. Effectivement, nous sommes nombreux à l'être, et je pense que nous avons tous cette donnée en tête, que nous cultivons, ou pas. C'est quelque chose de commun, encore plus chez les personnes atteintes de dépression. Le déroulement de la pensée est généralement la même chez beaucoup … On rumine une idée, ici, l'idée selon laquelle nous n'avons pas de vrai but, l'idée du 'à quoi bon' qui est totalement dévastatrice. On rumine, on y pense, et plus on y pense …
Il haussa les épaules.
Plus on y pense. Et tout notre quotidien finira par n'être résumé qu'à cela, jusqu'à ce que, effectivement, tout perde de son sens et de sa saveur. À notre époque, c'est d'ailleurs encore plus difficile de trouver un but autre que de survivre.
Pour l'heure, Richie considéra qu'il était plus important de se concentrer sur l'échange plutôt que sur l'hypnose. C'était également son travail. Comprendre, échanger, analyser à haute voix. Parfois, lorsque l'on comprenait son mal être, il était plus simple de travailler dessus. À l'inverse, l'hypnotiser pour qu'il change sa manière de penser, sans l'aider verbalement risquait d'être totalement contre productif, car le fond du problème sera toujours ancré en lui.
Vous faites de l'anxiété ? Des crises d'angoisse ? Des cauchemars ?
Il allait lui éviter ces phrases stupides et toutes faites du genre 'faut pas penser à ça' ou 'la vie vaut la peine d'être vécue' qui lui hérissaient les poils et étaient totalement contre-productives en plus d'être culpabilisantes.
Il faut que vous sachiez que ce n'est pas vous tout entier qui vous tirez ainsi vers le bas, mais seulement une part de vous. Cette part de vous que vous avez choisi d'écouter il y a des années, qui vous implante ses propos intrusifs dans votre crâne et vous empêche d'avancer. Quand on perd le goût de la vie, on est dans un état apathique. Coupé de source de joie, de source de motivation, d'envie. On stagne.
Il l'observa une seconde, avant de laisser son regard glisser vers ses propres mains pour ne pas l'intimider à le fixer sans arrêt.
On choisit pas non plus d'être malheureux. On l'est car on se comporte de manière à l'être. Ce qui fait qu'on ne se sent plus légitime de ressentir de bonnes choses, comme si on avait pas le droit de l'être, comme si on se le refusait. Et ça c'est parce qu'on écoute cette fameuse part de nous qui nous entraîne vers le bas, qui nous fait culpabiliser dès qu'on sort la tête de ce courant de pensées. Ce qu'il s'est passé, c'est que vous vous faites laisser emporter par ce courant de pensées, qui vous a fait chuter très bas.
Il se tut, se pencha pour attraper la cruche d'eau posée sur la petite table entre eux deux et servit deux verres. Leonard pouvait réagir à ce qu'il disait s'il le souhaitait, apporter sa manière de voir les choses, dire s'il était d'accord ou pas, ou préciser ses pensées.
- Invité
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Re: DayWalker
Dim 14 Nov 2021 - 22:17
En voyant que son psy ne réagissait pas directement, Léonard se demanda si il avait dit quelque chose de mal ou si il devait continuer. Puis, lorsque le thérapeute se mit à parler, le professeur se mit à fixer encore plus intensément le tableau. Comme si se concentrer sur le tableau l'aidait à mieux se concentrer sur ce que son psy lui disait. Ou, peut être qu'au contraire, ça le rassurait de ne pas être concentré uniquement sur les paroles de l'homme qui lui faisait face.
Léonard observait toujours cet objet. Il hochait de temps en temps la tête, pour faire signe à son psy qu'il avait compris et pour montrer qu'il l'écoutait. Mais il évitait à tout pris de regarder dans sa direction. Il détourna toutefois le regard vers son interlocuteur lorsque ce dernier lui posa une question. Léonard aimait bien ce genre de question. C'était rassurant de ne pas avoir à réfléchir... De savoir que quoi qu'il arrive, sa réponse serait la bonne.
Il ouvrit la bouche, comme si il allait dire quelque chose puis la referma aussitôt. Il dut faire un effort intense afin de ne pas de nouveau tourner son regard vers le cadre lorsqu'il s'était rendu compte que l'hypnotiseur n'avait pas fini. Mais il avait beau se concentrer, il semblait avoir un peu de mal à comprendre ce que l'homme lui disait. Il se fit rapidement sa propre interprétation et ça lui convenait. Une fois qu'il fut sûr que son tour de parole était enfin venu, il dit :
"Non, oui et non. Je n'ai jamais été quelqu'un de très anxieux et je ne pense pas faire plus souvent de cauchemars que la moyenne. Mais il m'arrive parfois d'avoir des sortes de crises d'angoisses... Enfin non, ce n'est pas vraiment des crises d'angoisses. Mais il m'arrive d'avoir des genres de crises. C'est rare mais parfois, d'un seul coup et sans aucune raison, j'ai tout qui ressort. Les problèmes, le cynisme, les questions... Les questions. Ca c'est le pire. En général, je me les prends une à une dans la figure et j'encaisse par petites doses. Et ça passe. Mais lors de mes crises, elles arrivent toute d'un seul coup en un gros mur compact. En général, quand c'est comme ça, je me saoul. J'ai pas vraiment l'alcool gay et je me prends quand même le mur... Mais ça fait moins mal."
Il était d'accord avec tout ce que lui disait le psy. Il en était intimement convaincu et il avait même parfois l'impression d'être déjà au courant. Léonard trouvait ce que disait le psy rassurant.
"Le problème, c'est que parfois, j'ai l'impression qu'elle est toute seule à me parler cette part de moi. Et... Je ne sais pas. Je suis perdu. Je suppose qu'il n'y a pas de remède miracle et que je suis le seul à pouvoir changer quelque chose. Mais je ne vois pas comment faire. Et pourtant, je sais que je pourrais être heureux... Sinon, je ne serais pas là. Mais je ne vois pas comment faire."
Une fois qu'il eut fini, il manqua de regarder une nouvelle fois en direction du tableau mais s'étant rendu compte qu'il n'arrêtait pas de le faire, il se reteint et fixa le sol en guise de compensation.
Léonard observait toujours cet objet. Il hochait de temps en temps la tête, pour faire signe à son psy qu'il avait compris et pour montrer qu'il l'écoutait. Mais il évitait à tout pris de regarder dans sa direction. Il détourna toutefois le regard vers son interlocuteur lorsque ce dernier lui posa une question. Léonard aimait bien ce genre de question. C'était rassurant de ne pas avoir à réfléchir... De savoir que quoi qu'il arrive, sa réponse serait la bonne.
Il ouvrit la bouche, comme si il allait dire quelque chose puis la referma aussitôt. Il dut faire un effort intense afin de ne pas de nouveau tourner son regard vers le cadre lorsqu'il s'était rendu compte que l'hypnotiseur n'avait pas fini. Mais il avait beau se concentrer, il semblait avoir un peu de mal à comprendre ce que l'homme lui disait. Il se fit rapidement sa propre interprétation et ça lui convenait. Une fois qu'il fut sûr que son tour de parole était enfin venu, il dit :
"Non, oui et non. Je n'ai jamais été quelqu'un de très anxieux et je ne pense pas faire plus souvent de cauchemars que la moyenne. Mais il m'arrive parfois d'avoir des sortes de crises d'angoisses... Enfin non, ce n'est pas vraiment des crises d'angoisses. Mais il m'arrive d'avoir des genres de crises. C'est rare mais parfois, d'un seul coup et sans aucune raison, j'ai tout qui ressort. Les problèmes, le cynisme, les questions... Les questions. Ca c'est le pire. En général, je me les prends une à une dans la figure et j'encaisse par petites doses. Et ça passe. Mais lors de mes crises, elles arrivent toute d'un seul coup en un gros mur compact. En général, quand c'est comme ça, je me saoul. J'ai pas vraiment l'alcool gay et je me prends quand même le mur... Mais ça fait moins mal."
Il était d'accord avec tout ce que lui disait le psy. Il en était intimement convaincu et il avait même parfois l'impression d'être déjà au courant. Léonard trouvait ce que disait le psy rassurant.
"Le problème, c'est que parfois, j'ai l'impression qu'elle est toute seule à me parler cette part de moi. Et... Je ne sais pas. Je suis perdu. Je suppose qu'il n'y a pas de remède miracle et que je suis le seul à pouvoir changer quelque chose. Mais je ne vois pas comment faire. Et pourtant, je sais que je pourrais être heureux... Sinon, je ne serais pas là. Mais je ne vois pas comment faire."
Une fois qu'il eut fini, il manqua de regarder une nouvelle fois en direction du tableau mais s'étant rendu compte qu'il n'arrêtait pas de le faire, il se reteint et fixa le sol en guise de compensation.
- Leonard Rodriguez
Expendables
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: DayWalker
Lun 6 Déc 2021 - 13:08
Il but une petite gorgée de son verre, plus pour la forme que par réelle soif, écoutant Leonard qui reprenait le fil, expliquant ses 'crises' et le fait qu'il se noyait dans l'alcool pour les éviter, en sachant parfaitement que ça ne marchait pas.
Richie fronça les sourcils, lia les mains sur ses genoux. Il commençait doucement à tracer dans sa tête ce qui n'allait pas pour Leonard, et là où il devait s'orienter et l'orienter. L'homme était apparemment rongé par la dépression. Par la souffrance et le désespoir. L'avantage était qu'il en avait conscience, et mieux encore, qu'il voulait s'en sortir. L'hypnothérapeute ne pouvait que compatir et imaginer la détresse et la peur dans laquelle il devait se trouver. Celle de ne jamais revoir la lumière.
Vous vous êtes convaincu, inconsciemment, bien sûr, que vous ne pouvez plus en sortir. Que c'était ainsi, à tel point que vous ne savez plus comment faire, aujourd'hui, pour changer votre cheminement de penser.
Il tendit légèrement son dos, faisant craquer ses vertèbres.
Avez-vous déjà fait de l'hypnose ? Savez-vous comment ça fonctionne ?
Son visage se pencha sur le côté. Il humidifia ses lèvres d'un coup de langue et éclaircit sa voix.
À savoir que tout le monde sans exception est réceptif à l'hypnose. Car c'est un état naturel dans lequel nous passons tous plusieurs par jour. Entre deux et quatre-vingt-dix par jour. La seule différence étant la vitesse par rapport à laquelle chacun sera réceptif. Il faut aussi savoir qu'il y a deux choses qui empêchent l'état hypnotique. L'alcool, car l'état d'ébriété empêche la compréhension des ordres hypnotiques. Ensuite, c'est la drogue. Le THC contenu dans le cannabis provoque de la paranoïa, et la parano, c'est de la peur. L'hypnose, c'est le point de bascule entre le sommeil et l'éveil. Si on a peur, on ne passe pas par la phase de sommeil. Donc, on ne passe pas par ce point de bascule.
Il marqua une pause, observa Leonard pour s'assurer qu'il le suivait toujours. C'était un long discours qu'il connaissait par cœur et expliquait à tous ses patients, mais il était nécessaire à la compréhension de son travail, et également pour que les gens cessent de voir cela comme quelque chose de spirituel.
L'état hypnotique est agréable. C'est ce moment au réveil, quand on se dit 'hm, encore cinq minutes' et que ces cinq minutes sont les plus agréables de toute ta nuit. Avez-vous des questions jusque là ?
Un petit sourire étira ses lèvres, il descendit son verre d'eau. Il ajouta encore :
On obéit pas aux ordres hypnotiques par contrainte. On obéit par plaisir. Aucune raison d'avoir peur d'un état que l'on connaît déjà. Dans tous les cas, nous avons dans notre tête un fusible qui s'appelle l'intégrité. Si je vous donne un ordre qui bouscule votre intégrité, alors votre cerveau le prendra comme une agression. Comme lorsque vous rêvez que vous vous faites agresser. Il se passe quoi ? Vous vous réveillez.
Oh, il y avait cependant toujours moyen de contourner ce fusible, Richie en avait pleinement conscience même. Il était simple de manipuler un esprit. Il suffirait, par exemple, pour que l'hypnotisé vole un sac, que l'hypnotiseur lui explique que le mec, là-bas, le lui a volé, que c'est son sac à la base, et qu'il en était très malheureux. Étant donné que la relation hypnotisé-hypnotiseur est obligatoirement bonne – sinon l'hypnose ne fonctionnerait pas -, l'hypnotisé cherchera toujours à se montrer arrangeant. C'était un sujet passionnant, et toutes les connaissances du père de famille à ce sujet, qu'il avait pris soin de ranger dans un coin de sa tête, ressortait. Il n'avait rien oublié.
Il se tut, finalement, laissant à Leonard le loisir d'assimiler ces nombreuses informations, d'y réagir s'il le souhaitait. L'homme n'avait pas l'air tout à fait à l'aise, et Richie mettait un point d'honneur à faire en sorte que ses patients se sentent bien. Pour cela, souvent, expliquer le fond de l'hypnose aidait.
Richie fronça les sourcils, lia les mains sur ses genoux. Il commençait doucement à tracer dans sa tête ce qui n'allait pas pour Leonard, et là où il devait s'orienter et l'orienter. L'homme était apparemment rongé par la dépression. Par la souffrance et le désespoir. L'avantage était qu'il en avait conscience, et mieux encore, qu'il voulait s'en sortir. L'hypnothérapeute ne pouvait que compatir et imaginer la détresse et la peur dans laquelle il devait se trouver. Celle de ne jamais revoir la lumière.
Vous vous êtes convaincu, inconsciemment, bien sûr, que vous ne pouvez plus en sortir. Que c'était ainsi, à tel point que vous ne savez plus comment faire, aujourd'hui, pour changer votre cheminement de penser.
Il tendit légèrement son dos, faisant craquer ses vertèbres.
Avez-vous déjà fait de l'hypnose ? Savez-vous comment ça fonctionne ?
Son visage se pencha sur le côté. Il humidifia ses lèvres d'un coup de langue et éclaircit sa voix.
À savoir que tout le monde sans exception est réceptif à l'hypnose. Car c'est un état naturel dans lequel nous passons tous plusieurs par jour. Entre deux et quatre-vingt-dix par jour. La seule différence étant la vitesse par rapport à laquelle chacun sera réceptif. Il faut aussi savoir qu'il y a deux choses qui empêchent l'état hypnotique. L'alcool, car l'état d'ébriété empêche la compréhension des ordres hypnotiques. Ensuite, c'est la drogue. Le THC contenu dans le cannabis provoque de la paranoïa, et la parano, c'est de la peur. L'hypnose, c'est le point de bascule entre le sommeil et l'éveil. Si on a peur, on ne passe pas par la phase de sommeil. Donc, on ne passe pas par ce point de bascule.
Il marqua une pause, observa Leonard pour s'assurer qu'il le suivait toujours. C'était un long discours qu'il connaissait par cœur et expliquait à tous ses patients, mais il était nécessaire à la compréhension de son travail, et également pour que les gens cessent de voir cela comme quelque chose de spirituel.
L'état hypnotique est agréable. C'est ce moment au réveil, quand on se dit 'hm, encore cinq minutes' et que ces cinq minutes sont les plus agréables de toute ta nuit. Avez-vous des questions jusque là ?
Un petit sourire étira ses lèvres, il descendit son verre d'eau. Il ajouta encore :
On obéit pas aux ordres hypnotiques par contrainte. On obéit par plaisir. Aucune raison d'avoir peur d'un état que l'on connaît déjà. Dans tous les cas, nous avons dans notre tête un fusible qui s'appelle l'intégrité. Si je vous donne un ordre qui bouscule votre intégrité, alors votre cerveau le prendra comme une agression. Comme lorsque vous rêvez que vous vous faites agresser. Il se passe quoi ? Vous vous réveillez.
Oh, il y avait cependant toujours moyen de contourner ce fusible, Richie en avait pleinement conscience même. Il était simple de manipuler un esprit. Il suffirait, par exemple, pour que l'hypnotisé vole un sac, que l'hypnotiseur lui explique que le mec, là-bas, le lui a volé, que c'est son sac à la base, et qu'il en était très malheureux. Étant donné que la relation hypnotisé-hypnotiseur est obligatoirement bonne – sinon l'hypnose ne fonctionnerait pas -, l'hypnotisé cherchera toujours à se montrer arrangeant. C'était un sujet passionnant, et toutes les connaissances du père de famille à ce sujet, qu'il avait pris soin de ranger dans un coin de sa tête, ressortait. Il n'avait rien oublié.
Il se tut, finalement, laissant à Leonard le loisir d'assimiler ces nombreuses informations, d'y réagir s'il le souhaitait. L'homme n'avait pas l'air tout à fait à l'aise, et Richie mettait un point d'honneur à faire en sorte que ses patients se sentent bien. Pour cela, souvent, expliquer le fond de l'hypnose aidait.
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