Jack Froster - Trop tard pour la rédemption
Mar 6 Avr 2021 - 21:50
Protecteur Débrouillard Humble Tenace Observateur Obstiné Impulsif Impatient Influençable Bagarreur | Jack possède un pistolet Beretta, un couteau de survie de l’armée, une machette et un fusil de chasse. Globalement, il s’habille toujours d’un jean, d’un t-shirt, de sa veste en cuir noire et porte des rangers. Il a une chaîne autour de son cou avec une bague qui y pend. Dans son sac à dos, il a un duvet qui y est accroché, une gourde, des silex, quelques allumettes, des touffes d’herbes séchées, un récipient en aluminium qui lui sert de casserole/bol/assiette. Ainsi que quelques bandages, la moitié d’une bouteille de vodka, des clopes, une carte et un poing américain usé dont il ne se sert pas pour l'instant. Jack est un type assez imposant, avec ses 1m90 pour 90kg, la majorité du poids dans ses muscles. Tête blonde aux yeux bleus, la peau assez dure pour ne pas garder trop de marques de ses nombreux combats. Ou alors qu’il sait éviter les coups au visage pour ne pas être défiguré. Manquerait plus qu’il ne plaise plus aux dames. Il arbore toujours une barbe plus ou moins longue, tout comme ses cheveux, parfois courts, parfois longs. Il a aussi des tatouages un peu partout sur le corps. |
Débrouillard : Sa mère devait cumuler plusieurs emplois pour s’occuper d’eux. En contre partie, elle n’avait plus trop le temps de s’occuper de son fils qui dû apprendre à se débrouiller tout seul. Aller à l’école seul, faire ses devoirs, se faire à manger, réparer ce qui est cassé, s’occuper de la maison pour l’aider…. Être pauvre apprenait à pas mal recycler et à redonner une seconde vie à tout et n’importe quoi aussi.
Humble : Sa famille ne possédait rien. Pourtant, en bonne chrétienne, sa mère lui a apprit à toujours partager sans rien attendre en retour et à ne jamais prendre les autres de haut. Ça et le fait qu’en général, quand on était pauvre, on se la ramenait pas trop non plus.
Tenace : Jeune, isolé, il avait apprit à se battre et à riposter très rapidement. Les coups ne forgeaient pas uniquement le corps mais aussi l’esprit. Il ne se laissait pas faire et ne se laissait pas démonter.
Observateur : Une chose que lui a appris la prison, c’était bien d’observer avant d’agir. Se renseigner, regarder en silence, pour éviter les ennuis au maximum. Dans le cas où ce n’était pas suffisant, ça pouvait au moins servir à bien analyser la situation pour éviter un sale coup plus ou moins mortel.
Obstiné : Jack avait une certaine fierté. Il était difficile de lui faire changer d’avis quand il avait une idée en tête, bonne ou mauvaise.
Impulsif : Même si la prison lui avait appris à mieux analyser les choses, sa supériorité en force ne l’avait pas assagit pour autant et il agissait souvent sans réfléchir. C’était apparemment un défaut, lui attirant beaucoup d’ennuis jeune, surtout avec le directeur de son école qui l’avait très souvent convoqué dans son bureau, mais ça l’avait bien aidé en prison quand il fallait agir vite au risque de se faire planter.
Impatient : Jack n’aime pas attendre. Quand il avait quelque chose en tête ou s'il avait un problème avec quelqu'un, il ne tournait pas autour du pot pendant des heures. C'est peut-être une des raisons qui expliquait pourquoi il s'attirait autant d'ennuis.
Influençable : Perdre sa mère lui a fait perdre tout repère. Il ne sait plus en quoi ou qui croire. Même s’il essai de changer en mieux, il cherche toujours inconsciemment à s’accrocher à une bouée, à trouver un sens, à se faire pardonner ses erreurs, alors toute source de lumière, d’espoir, l’attirait comme un papillon dans la nuit, quittes à se brûler les ailes sans le vouloir.
Bagarreur : Il fallait bien se défendre et s’imposer comme une force pour survivre à la prison. Bon ok, il l'était déjà dès l'enfance, mais au final ça lui sert bien! De carrure de base solide, il avait vite appris à utiliser ses poings pour se faire respecter.
Journal de Jack :
Mon psy m’a demandé de tenir un journal. Je n’ai jamais fait ça avant et je ne sais pas par quoi commencer. Je ne sais même pas à quoi ça va leur servir mais bon… Allons-y ! Je suis né le 8 Mai 1988 à Everett. Mon père biologique s’est barré quand il a apprit que ma mère était enceinte. Cette dernière m’a donc élevée seule. Je vais peut-être passer l’épisode bébé qui fait dans sa couche et apprend à marcher en gazouillant. Je dois dire que j’en ai aucun souvenir de toute façon, et pas sûr que ça intéresse mon évaluateur.
On a jamais couru sur l’or. On faisait parti des pauvres. Rien de mieux qu’une étiquette pour connaître tout de suite une personne et sa place n’est-ce pas ? Les pauvres d’un côté, la vermine, et les riches de l’autre. Enfin bref, façon ça n’a plus d’importance. Ma mère a enchaîné les petits boulot pour que je ne manque de rien. Je suis allé à l’école, j’avais un toit, même si c'était un petit appart dans un vieux bâtiment qui payait pas de mine, mais les voisins étaient sympas, de quoi manger et de quoi m’habiller. Le problème c’est que j’étais assez bagarreur. Je ne compte plus le nombre de fois où elle a perdu un boulot par ma faute car il fallait venir me chercher à l’école. Je lui ai vraiment pas simplifié la vie. Pourtant, elle m’a toujours aimé inconditionnellement. Elle me l’a toujours répété, encore et encore, à quel point j’étais ce qu’elle avait de plus précieux au monde. On a été plutôt heureux, juste tout les deux. Bien-sûr l’enfance et l’innocence qui va avec ne dure jamais.
C’est à mes quinze ans qu’elle est tombée malade. Elle a bien essayé de me le cacher pour que je continue mes études, mais elle a fini par m'en parler. On lui a diagnostiqué un cancer du sein. Au début tout allait bien, la routine continuait comme-ci de rien était, mais la chimio et les médocs l'épuisaient et elle n'eut pas d'autres choix que de ralentir le rythme et de cumuler moins d'emplois. Un an plus tard j’ai décidé de m’occuper d’elle comme elle s’est occupée de moi enfant. J’ai quitté le lycée à 16 ans et j’ai bossé où on voulait bien de moi. On s’est battu ensemble, le problème c’est que les soins coûtaient très cher. Bosser jour et nuit ne suffisait pas. Il me fallait plus d’argent pour l'alléger et lui permettre de se reposer au maximum. Alors j’ai rejoint un groupe de jeunes de mon quartier. On a commencé à voler un peu partout. Des petits cambriolages tout simple. Ce n'était pas glorieux, mais tout ce que je voulais c'était aider ma mère. Elle était sur la voie de la guérison, c'est tout ce qui comptait. Je ne lui ai jamais rien dit, je ne voulais pas l’inquiéter avec ça. Tout se passait bien au début et je pensais vraiment que les soucis, bah c’était enfin dernière nous. Mais comme on dit, toutes les bonnes choses ont une fin.
A 19 ans je faisais mes débuts en taule à Snohomish County Jail. Je me suis foiré royalement. Ça a dérapé. On a vu trop gros sur ce coup là. On a voulu cambrioler la maison d'un riche. Dans ma tête c'était une idée génial à la Robin des Bois, mais le problème avec ce type de baraque, c'était le système de sécurité. On était clairement pas prêt. Quand l'alarme s'est mit à nous exploser les tympans, on a paniqué. J’avais un flingue dans ma main. Idée stupide, c'était juste pour faire peur au départ, pas pour l'utiliser. Et un gars à surgit de nul part et c’est précipité sur moi… Tout est allé trop vite. Mon arme était chargée et j’ai tiré sans m’en rendre compte. Je l’ai réceptionné dans mes bras dans un réflexe. J’avais son sang sur mes mains et mes fringues. Sur le coup, je n’ai pas compris ce qu’il s’est passé. Tout était soudainement au ralenti. J’ai entendu un hurlement, des ordres gueulés et les autres prendre la fuite, le visage horrifié. Ils m’ont abandonnés sur place avec ce type mort à mes pieds et se sont tirés. J'ai pris conscience qui je venais de tuer. C'était Tommy, il était devenu comme un pote à force de faire les sales coups ensemble. Il s'était précipité sur moi pour me faire sortir, et moi je l'ai tué. Je suis resté figé sur place, complètement horrifié et tétanisé par ce que je venais de faire, fixant mon pote, lorsque les flics sont arrivés. Je n'ai jamais balancé les autres pendant le procès, clamant qu'on était juste deux. Et maintenant je purge ma peine. C’est tout ce que je mérite. Je suis un meurtrier. Avec une mère malade.
Je me suis fait rapidement ma place. Au début c'était chaud, on m'a clairement testé, on m'a cherché des embrouilles. J'étais le petit bleu, le jeune à soumettre. Mais je me suis défendu, je me suis pas laissé faire. Je me bats plutôt bien et j'ai attiré l'attention de ceux qui dirigeaient le bloc où j'étais. Ils m'ont prit sous leur aile, ils m'aimaient bien qu'ils disaient. Et plus personne n’a essayé de me faire chier. Enfin presque, il y avait toujours des têtes brûlés pour essayer de faire la loi, mais on les démontaient à chaque fois.
Puis ma mère est décédé en Juillet 2013. Elle a récidivé, son cancer a fini par l'avoir. Je n'ai clairement pas aidé, mon séjour en prison n'a fait que l'angoisser depuis mon entrée. Et je n'étais plus là pour l'aider et lui permettre de se reposer, de s'occuper d'elle. J’avais alors 22 ans et toujours en taule. Je ne suis pas sortie à temps pour qu’elle me voit libre. Je n’ai pas put être à ses côtés pour ses derniers jours. Je n’ai pas pu lui demander pardon. Elle est morte seule, je l’ai abandonné. Le cancer a gagné et moi je me suis foiré. J’suis partit en vrille. Ma seule raison d’être s’était éteinte. Je n’avais plus rien à quoi m’accrocher. J'ai explosé, la rage m'a envahit et j'ai commencé à tout briser autour de moi et à frapper quiconque m'approchait. Les gardiens ont dû s'y mettre à trois pour m'immobiliser et me mettre en isolement. Je ne sais pas combien de temps j'y suis resté, j'étais complètement paumé. C’est alors que j’ai cherché une réponse à tout ça dans la bible. C’était souvent comme ça en prison. On cherche tous la rédemption ici, à expier nos fautes. J’ai commencé à travailler à la bibliothèque de la prison, à lire, à prier et finalement à parler. Deux ans de travail sur moi-même. C'était un processus très long, mais j'avais du temps à perdre.
Et puis, il y a quelques jours, le jugement dernier a pointé le bout de son nez. Je pense que du coup, écrire dans ce foutu carnet ne sert plus à rien.
Octobre 2015 : On avait tous les yeux rivés sur l’écran de la télé d’la cafet’. On avait du mal à entendre ce que la journaliste racontait, fallait toujours qu’un des taulards braille de la merde, mais ça avait l’air de chauffer dehors. On voyait des gens dans la rue énervés, des casseurs piller les magasins, puis un des gardiens à éteins la télé. Je crois qu’ils avaient peur qu’on ai la mauvaise idée de profiter de la situation anarchique et de foutre le bordel à notre tour. Après ça, silence radio. Plus aucune nouvelle de dehors, plus de visites, même les gardiens ne desserraient plus les dents. Mais ils puaient la peur. Ils flippaient grave, ça se voyait, ils étaient tendus. On s’en est prit des belles dans la gueule dès qu’on les contrariaient un peu. Il a dû se passer… un mois avant que l’on comprenne enfin à la dure ce qu’il se tramait, mais on y croyaient pas au début. Des mecs en bouffaient d’autres ? Et puis quoi encore, Godzilla à Seattle ? Mais il fallait croire qu’ils disaient pas des conneries… Un jour, une baston entre deux prisonniers à mal tournés et l'un des deux a été salement blessé et emmené à l’infirmerie. C'est pas parce qu'on nous enferme derrière des barreaux que ça empêche certains de se confectionner des armes avec ce qu'ils trouvent. Ça finissait souvent comme ça. Mais le type il a pas survécu longtemps, il a perdu trop de sang. Sauf qu'il s'est relevé plusieurs heures plus tard et a attaqué un garde, ce dernier s’en est prit à un autre, et ainsi de suite. Ils ont commencés à se bouffer entre eux. La panique a envahit la prison. Voilà que les mecs se dévoraient entre eux, et ceux qui se faisaient mordre attaquaient à leur tour les autres. On a vite compris que le mieux à faire était de ne pas les laisser approcher. On s’est défendu, on a tué nos potes qui voulaient nous bouffer, on avait pas le choix, et on a fini par s’enfermer dans un bloc en attendant que la situation se calme.
Décembre 2015 : On pouvait pas rester enfermés indéfiniment. On est sortit. On a perdu d’autres gars, mais on a reprit la prison et on l’a sécurisé. La tête, c’est ça qu’il fallait défoncer. On a arrêté d’attendre les secours. En résumé, c’était l’apocalypse. Le jugement dernier. Les morts se relevaient pour bouffer les vivants. C’est alors que Bill, notre leader auto proclamé par la force des choses, a prit les rênes. Y avait que lui pour réussir à mater tous ces taulards qui étaient prêt à tout exploser juste pour le plaisir de l’anarchie. Plus de règles, plus de flics ! Beaucoup sont partis, chercher leur famille, leur copine, leurs enfants. Très peu sont revenus, bredouilles. Y avait plus rien dehors à part la mort. Ils avaient nul part où aller, et Bill les a accueilli à bras ouvert. C’est comme ça qu’on en apprit plus sur ce qu’il se passait dans le reste du monde. D’autres survivants nous on rejoint au fur et à mesure. Preuve que tout était foutu dehors pour qu’ils acceptent de vivre avec des criminels. On a réussi à passer l’hiver avec les réserves de la prison. On a quand même eu d’autres pertes, que ce soit des suicides ou le temps de prendre le coup de main avec les morts. Quelques malades aussi, des crises de panique à calmer, des tentatives de prise de pouvoir, des survivants peu enclin à suivre les règles ou à plutôt laisser libre cours à leur pulsion de psychopathe… mais Bill a encore une fois géré le groupe et on s’en est plutôt bien sortit. C’est l’homme de la situation, tout le monde lui fait confiance et le suit aveuglément. Le printemps arriva et on s’attaqua à l’extérieur, histoire de construire de quoi survivre le plus longtemps possible en attendant que les choses se tassent et que l’armée reprenne le dessus sur tout ça et nous sort de là. Au final, ce potager et ces barricades nous auront tenus à l’abri et en vie plus longtemps que prévu.
Printemps 2016: Rien de mieux que le retour du beau temps pour remplir nos cœurs d'espoir. On a eut le temps de s'organiser pendant l'hiver. Deux équipes se relayaient pour fouiller les environs et ramener des ressources. Ça nous a bien servit pendant l'hiver. Mais le plan maintenant s'était de faire en sorte qu'on ne manque plus de nourriture à l'avenir. Alors on a entreprit le projet d'apprendre à cultiver le sol et de chasser.
Automne 2016: Point positif, on en a appris pas mal sur comment se défendre avec les rôdeurs, la barricade est plus solide et on compte moins de perte lors des expéditions à l'extérieur. Certains réflexes se mettaient en place. Certains d'entre nous apprennent aux autres comment se battre, se défendre, tirer, d'autres nous apprenaient comment chasser le gibier et suivre une piste. C'était pas simple, mais avec le temps et la pratique, on pouvait aisément observer les résultats. Point négatif, la récolte ne fut pas très bonne, on tâtonne encore là dessus, mais j'ai bon espoir que l'année prochaine on s'en sorte mieux. On apprend de nos erreurs. On a encore une bonne réserve et avec la chasse et les expéditions, je pense qu'on passera bien l'hiver. Autre point, on n'a appris aussi à se méfier des autres survivants, certains ont un peu pété les plombs dehors et peuvent être dangereux.
Été 2017: Tout se passe bien, la vie recommence. Les récoltes furent excellentes, la chasse était bonne. Plus le temps passait et plus la faune reprenait ses droits, ce qui nous facilitait la tâche. On a un bon fonctionnement, tout le monde sait ce qu'il a à faire. On a même trouvé des cochons qu'on a réussi à ramener pour faire un élevage.
Décembre 2018: On a fait le compte. Cette année, personne n'aura faim, et ceux même si nous avons commencé à recueillir d'autres survivants dehors. C'est une idée de Bill. D'après lui, nous ne pouvons tourner le dos à nos voisins, nous devons venir en aide à l'humanité, leur offrir une protection et une nouvelle vie. Tout le monde était d'accord avec lui. Tout le monde lui fait confiance.
Été 2018 : Ça doit faire environ trois ans maintenant. Je ne sais toujours pas pourquoi on a été épargné, mais on est toujours là, vivant. Bill nous a sauvé et à écopé du nom de Grand Berger. Nous vivons en paix. Ensemble, nous avons reconstruit un semblant de vie. Il y a même des enfants, une école. Je vis même une idylle avec la jolie Judith. J’aime cette femme. Qui aurait cru que je trouverai le bonheur dans la fin du monde. Tout ça c’est grâce au Grand Berger qui nous montre la voie vers un monde meilleur. Il entend la parole de notre Dieu qui nous met à l’épreuve pour nettoyer nos péchés. Nous devons recréer le monde à son image. Nous avons tous un rôle à jouer. J’ai plusieurs rôle au sein du camp. Je fais partit de l’équipe de sécurité, et agis comme bras droit de Bill. J’ai pas mal d’autorité, et ça me plaît, je l’avoue. Des équipes ont fouillés les environs extérieurs et ont ramenés beaucoup de matériel. Les camps de réfugiés militarisés ont tous été abandonnés à la hâte de ce qu’ils nous ont dit, ramenant beaucoup d’armes. J’ai appris à chasser à l’arc, à survivre sans le confort du monde moderne. C’est un peu glauque de penser ainsi, mais j’ai l’impression d’avoir enfin trouvé ma place dans cet fin du monde.
Mars 2019 : Des émissaires ont été envoyés à l’extérieur à la recherche d’autres âmes égarées à sauver. Je voulais les accompagner, mais Bill veut me garder à ses côtés. Il connaît notre chemin vers l’absolution. Nous devons lui obéir aveuglément pour être pardonné.
Juin 2019 : Je ne comprends pas. Ils sont enfin là. Un groupe de militaire est arrivé à la prison. Ok ils ont besoin d’aide plus que nous avons besoin d’eux, ça c’est certains. Ils n’ont plus nul part où aller, certains blessés, et de ce que l’on a comprit, fallait plus s’attendre à aucune aide de nulle part. C’était chacun pour soi maintenant, le monde avait sombré dans le chaos et quasiment tout le monde était mort. Dans ma tête, notre mission était d’avantage importante. Trouver les rescapés, les mettre en sécurité, reconstruire notre monde. Pourtant on s’entretuaient entre nous. D’autres groupes ont essayés de prendre le dessus sur nous, de prendre possession de notre camp, de nos vies, et on s’est défendu. Mais là, ils venaient en amis. Et pourtant, c’est bien un scénario d’horreur qui se mit en place. Bill m’a demandé de le rejoindre. Il se trouvait dans l’allée de la prison qui servait justement à enfermer ceux dangereux pour les autres. Peu de personnes avaient droit d’accès à cette partie là. Je suis entré dans cette pièce sombre. J’ai eu du mal à voir au début, le temps de m’habituer à l’obscurité. Un des militaires était attaché au centre sur une chaise, la tête baissée. Il semblait mal en point. Je fronce des sourcils. Je ne comprends pas. C’est alors que je remarque les autre corps derrière lui. Les autres militaires, morts. Bill m’accueille chaleureusement, contrastant terriblement avec le décor, un grand sourire aux lèvres. Je remarque qu’un de nos gars est en train d’essuyer ses mains pleines de sang tandis que le Grand Berger m’attrape gaiement par l’épaule pour m’entraîner devant le type apparemment inconscient. Je veux lui demander des explications, mais il me met cette arme dans la main. Il attire mon regard pour me parler de sa voix douce et réconfortante, mielleuse.
« Jack. Mon très cher Jack. Voilà des années que tu travailles pour moi sans jamais discuter mes ordres. Tu m’es si fidèle et j’aimerais t’impliquer d’avantage dans la vie de notre communauté. Une sorte de promotion. Mais certains doutes de toi. J’ai besoin que tu leur prouves à ces types que tu m’es fidèle, que tu te battras toujours pour notre cause. Pour moi. »
Il attrape ma main armée et la lève pour la pointer sur le militaire. Sa voix devint plus ferme.
« Tue cet homme. »
C’’est alors que le rideau se lève enfin. Je comprends soudainement les signes que je ne voulais pas voir. Le problème des militaires, c’est que ça ne laissent personne leur donner d’ordres. Et ceux qui refuses de plier le genoux devant notre Grand Berger sont assassinés. Ce n’est pas ce que l’on nous a appris mais c’est ce que je comprends à cet instant. Je comprends pourquoi il me mettait à l’écart, pourquoi il ne m’emmenait pas avec lui lors des expéditions. Et toutes ces affaires, ce matériel, ces provisions ramenées, comme abandonnés, sans survivants. Il connaissait ma foi, mon envie d’aider les autres, pas de les tuer, il savait que je ne le suivrai pas. Mais aujourd’hui, ses obstacles ont tapés directement à la porte. Aujourd’hui, il me testait, il testait ma foi envers lui, car il savait que je demanderai tôt ou tard où sont passés les militaires et que je ne croirai pas aussi facilement à l’explication d’un simple départ. Je suis resté planté là, mon arme pointée sur ce gars. Puis je l’ai baissé. Je tourne un regard horrifié et apeuré vers Bill qui me fixe sans expression, glacial, la mâchoire serrée. J’ai échoué. Je l’ai déçu. Je venais de donner raison aux autres. J’ai pas les tripes pour ça, je peux pas suivre juste aveuglément sans réfléchir et tirer sur un gars désarmé parce que le Grand berger me le demandait. Il tend sa main vers moi. J’y dépose l’arme et sort, abandonnant le type. Que pouvais-je faire d’autre ? Lorsque la porte se referme derrière moi et que j’entends le coup de feu, je me met à courir.
***
« Viens avec moi . »
Voilà bien un quart d’heure que j’essaie de convaincre Judith de venir avec moi, de lui expliquer la situation. Elle me regarde comme un fou tandis que je prépare mes affaires à la hâte, continuant de lui expliquer ce qu’il se passe, que je dois partir avant que Bill ne me tue pour lui avoir désobéi. Je lui demande encore une fois de venir avec moi, de faire ses affaires. Elle ne me croit pas, je le vois dans son regard, m’arrêtant pour la fixer alors qu’elle quitte la pièce en reculant, faisant son choix. Je ne lui en veux pas. C’est sa maison ici, elle est en sécurité. Ça ma blesse, ça fait mal, mais elle avait fait son choix. La foi était bien plus forte que l’amour, j’en prenais conscience aujourd’hui, comme beaucoup d’autres choses, mais pas le temps de les analyser pour le moment, je dois filer. Même si Judith ne me crois pas, je savais que Bill allait me descendre après ça, car j’en savais trop et que j’avais échoué. J’ai perdu sa confiance. Je suis devenu un mouton noir à abattre. C’est alors que j’entends toquer à la porte. C’est Bill qui entre et je pâlis, reculant d’un pas. Il ressemble à un prédateur qui tente de rassurer sa proie, s’approchant lentement en me parlant doucement, tel un serpent qui utilise ses charmes. Il essai de me rassurer, que tout irait bien, que je n’avais rien à craindre et qu’il ne m’en voulait pas de lui avoir désobéit. Pendant une seconde, j’ai voulu y croire, jusqu’à ce qu’il profite de ce petit laps de temps pour tenter de me planter. Dans un réflexe de survie, j’ai retourné la lame contre lui, bien plus fort que l’homme, et je le sens s’écrouler à mes pieds. Je suis horrifié, figé. Puis dans un élan de panique, conscient que cette fois, s’en était vraiment fini pour moi, j’attrape mon sac, mes armes, mes affaires, et je quittes les lieux. Heureusement que j’ai des vêtements noirs, on ne voit pas le sang de Bill sur moi tandis que je traverse la prison en essayant de ne pas avoir l’air louche. Puis les premiers cris commencent derrière moi et je me met à courir. Le corps de Bill fut retrouvé. Je ne le sais pas encore, mais il était revenu d’entre les morts et arrachait la gorge de la pauvre femme qui l’avait trouvé, et alors le chaos était entré dans l’enceinte de la prison. Je suis un lâche. J’ai fuis sans un regard en arrière, loin de ces adeptes endoctrinés.
Août 2019: J'ai pas trop eut le temps de compter les jours. J'ai fui vers le Sud, restant en ville. Je voulais partir dans les terres au départ mais j'avais peur qu'on arrive à suivre ma trace en pleine nature. Je suis arrivé à Cascade View. J'ai progressé lentement, me cachant beaucoup, repérant les lieux, avant de faire quoi que ce soit. En fait, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que personne ne me cherche. Je ne sais pas si je dois me sentir rassuré ou inquiet. Je reste sur mes gardes. Je ne dors pas beaucoup, je fais des cauchemars, de la prison, de Bill, des militaires, de ma mère que j'ai abandonné.... J'arrive à trouver de la nourriture dans mes planques et alentours. C'est pas grand chose, parfois s'est infâme, mais c'est ça où rien. J'ai trouvé aussi deux trois bricioles pour pouvoir dormir sans trop me les geler et cuir un minimum ma nourriture. Une carte aussi, ça m'aide pas mal.
Novembre 2019: J'ai dépassé Shoreline. Je suis bientôt à Seattle. Je me suis dit que c'était une bonne destination. Je ne sais toujours pas si on me cherche, mais je peux pas continuer de vivre comme ça indéfniniement. Je me planque quelque jour, je met des piège, je chasses, je fouilles autant que je peux sans prendre trop de risques avec les rôdeurs, et quand j'ai assez de nourriture, je repars. En général j'aime bien les toits, surtout pour récupérer de l'eau. En parlant des morts, ils ont l'air d'avoir quitté en grande partie la ville pour chercher à manger dans la campagne. Ici ils ont plus grand chose à grailler faut dire. J'ai aperçu quelques survivants, un peu de mouvement, mais je ne veux pas m'approcher pour le moment.
Février 2020 : J’ai eu le temps de réaliser ce qu’il s’était passé et de retrouver mes esprits. Nous étions devenus une secte contrôlé par un taré qui se prenait pour un prophète et éliminait tout ceux qui refusaient de le suivre. J’en ai vomis, plusieurs fois. Bill, grâce à son charisme, avait profité de la situation pour nous mettre sous son contrôle. Il nous avait offert la rédemption, un endroit sûr, l’espoir d’un nouveau monde, et nous sommes devenu ses moutons, obéissant aveuglément à ses saintes paroles divines. Ce que je prenais pour un rêve s’était transformé en cauchemar. Mais c’est fini à présent, je l’ai tué. Je ne sais pas comment ils vont ni s’ils me cherchent. Certains sont de bons pisteurs, mais pour l'instant rien. Ça fait quelques semaines, ou mois je ne sais plus, que je me caches dans cette grande ville, changeant régulièrement de planques, restant discret. J’ai abandonné l’idée de réparer mes erreurs. Plus j’essaie, plus j’en fais. Le monde que nous avons connu n’est plus. Il n’y a plus que des fous et des meurtriers maintenant et j’en fais partit. Il faut se salir les mains pour survivre, c’était accepter cette idée ou mourir. Nous avons été abandonnés, livrés à nous même.
Mars 2021 : Le No Man’s Land. Ça fait des mois que j’ai repéré cet endroit de loin. Je ne voulais pas me montrer de peur de tomber sur un groupe à ma recherche ou une prime sur ma tête. J’ai observé de loin, pioché quelques info pour comprendre comment tout ceci fonctionnait. Pas sûr que mon groupe vienne jusqu’ici, pas sûr qu’ils me cherchent ici si c’est le cas. Il y avait beaucoup de survivants, des groupes formés qui s’unifiaient en ce point central. Pas l’endroit où foutre la merde ou ramener la sienne. Je décide de finalement arrêter de me cacher. Je ne pourrais pas tenir des années comme ça. Comme tout homme, j’ai besoin de chaleur humaine, de nourriture, d’un minimum de confort. Alors j’ai fait mes premiers pas dans ce lieu de troc et d’évasion.
Je squatte la chambre d’un grand hôtel abandonné, utilisant le toit comme camp. Et depuis peu, je troques ce que je trouves au No Man’s Land contre des vivres et du matériel pour survivre. Cette vie me convient. Plus de manipulations, plus de choix difficiles, plus d’attaches. Je fouilles la ville déjà bien nettoyée par ses habitants, je chasses, les primes me font de l’œil, ça peut me dépanner comme boulot. Les combats aussi, je sais me battre, mais ça attirerait trop l’attention sur moi, c’est pas mon truc. Et si je me sens trop seul, je peux toujours me saouler ou payer pour passer la nuit avec une jolie demoiselle. Pour l’instant ça me convient ainsi.
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Re: Jack Froster - Trop tard pour la rédemption
Mar 6 Avr 2021 - 21:51
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Re: Jack Froster - Trop tard pour la rédemption
Mar 6 Avr 2021 - 23:35
Bonne continuation pour ta fiche !
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Re: Jack Froster - Trop tard pour la rédemption
Mer 7 Avr 2021 - 0:05
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Re: Jack Froster - Trop tard pour la rédemption
Mer 7 Avr 2021 - 9:22
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