L’ambiance monte d’un cran alors que le jury désigne les finalistes. Dans les coulisses, Otis renfile son jeans, le reboutonne avant d’observer avec attention les deux candidats qui vont devoir de départager. Nul doute qu’il aimerait voir l’homme avec qui il a dansé l’emporter. Malheureusement, après une ultime épreuve, c’est le beau pompier qui gagne. Dommage…

Après le verdict final, le jury distribue quelques récompenses. Le métis apprécie qu’ils aient pensé à tout le monde. Même s’il n’a pas gagné, il n’est pas déçu, participer lui a permis de passer une bonne soirée. Finalement, Bruce a eu une bonne idée de le traîner jusqu’ici. Un grand sourire ne quitte pas ses lèvres, il est même plutôt fier d’avoir osé se déshabiller complétement devant autant de monde. Faut croire que l’alcool l’y a aidé un peu. Parce que ouais, il a bu plusieurs verres entre les différentes épreuves et sa tête commence à tourner. Autour de lui le jury, les participants et les spectateurs s’octroient un moment chaleureux et festif. Ça lui rappelle la soirée de Noël. Le gérant de la cage fait vraiment les choses en grand, encore une fois.

Pour l’instant, la foule ne le dérange pas… Tant qu’il se sent en sécurité, les crises d’angoisse ne semblent plus trop l’embêter ces derniers temps. Il est d’ailleurs bien décidé à retrouver l’homme avec qui il a dansé, pour lui payer un verre. Mais alors qu’il scrute la foule, une voix l’interpelle. Il reconnaît Dany, le jeune homme à qui il a lancé son boxer. Il remarque, d’ailleurs, que le brun a toujours son sous-vêtement. Mais Otis n’a pas vraiment le temps de comprendre ce qu’il se passe. Le mexicain passe le morceau de tissu derrière sa nuque pour l’attirer vers lui, puis ses lèvres viennent se poser sur les siennes. Un baiser bref, auquel il ne s’y attendait pas.

Le dessinateur reste interdit quelques instants, attrapant machinalement le boxer que l’autre pose sur son torse. Il met plusieurs secondes à réaliser ce qu’il vient de se passer. Quand il revient finalement à lui, le brun s’éloigne déjà, visiblement heureux. Que doit-il faire ? Sans vraiment réfléchir, Otis se lance à la poursuite de son admirateur, l’agrippant doucement par le poignet pour le tirer vers lui « Attends ! Dany ? C’est ça ? » Il lui accorde un sourire avant de lui demander « Je peux t’offrir un verre ? »

Lorsqu’il rattrape le brun et qu’il agrippe son bras, Otis imite l’autre jeune homme quand ce dernier laisse échapper un petit rire. Sûrement ont-ils l’air un peu idiots, mais il est peu probable qu’avec tout ce monde autour d’eux, les autres remarquent quoi que ce soit. Le métis a la sensation d’être dans une bulle où son attention se focalise seulement sur cet admirateur plutôt entreprenant. Est-ce que cela le dérange ? Pas vraiment. Une douce euphorie l’anime, entre l’alcool et l’ambiance plutôt torride de la soirée, il s’est laissé porter par tout ça…

Tout comme il ne bronche pas quand Dany lui déclare vouloir lui payer un verre. « Comme tu voudra . » Et voilà qu’il se laisse entraîner jusqu’au bar, souriant toujours. Le dessinateur salue Reese avant de la remercier lorsqu’elle apporte leurs verres.  Puis Dany lève son verre et il en fait de même, laissant entrevoir ses dents du bonheur dans un large sourire. Et alors que le brun porte un toast, ses doigts se posent sur le torse du métis, jusqu’au remonter jusqu’à ses lèvres qu’il effleure longuement. Otis ne quitte pas ses yeux sombres, lui lançant un regard intense. Aux derniers mots de son nouveau partenaire de beuverie, un petit sourire en coin apparaît sur ses lèvres. « Vraiment ? » Demande-t-il en prenant un air faussement étonné tout en trinquant avec le jeune homme, curieux de savoir quel effet il a bien pu lui faire…

Otis boit plusieurs gorgées d’alcool. Sa tête tourne un peu déjà et cela risque d’empirer dans les heures à venir. Est-ce à cause de ce cocktail ou de Dany ? Ou des deux ? Il n’a pas la réponse… Et il s’en fiche pas mal d’ailleurs. Son attention est attirée par le regard ténébreux qui l’observe, qui le dévore. Il n’est pas prêt de s’en défaire, désireux d’en apprendre plus sur lui…

Toujours souriant, Otis finit par reprendre « Pour tout te dire… J’avais pas prévu de me retrouver sur scène mais… C’était plutôt cool ! » Finalement il ne regrette pas d’avoir suivi Bruce jusqu’ici. « Même si je n’ai pas gagné, j’ai passé un bon moment… Et en même temps… Vu les autres candidats, je n’avais pas vraiment de chance de gagner. Mais si j’ai fait mon petit effet sur toi, alors c’est tout ce qui compte, non ? » Il lui offre un nouveau sourire, bien plus malicieux que les précédents.

Les mots du brun le touchent, le charment même. Sa tête tourne de plus en plus mais il n’y prête pas vraiment attention. Il se sent bien en compagnie de Dany et c’est tout ce qui compte. Leurs rires s’entremêlent, rapidement couverts par les conversations et la musique qui les entourent. Malgré l’ambiance chaleureuse, Otis se concentre seulement sur l’autre jeune homme, le laissant attraper doucement sa main. Sourire aux lèvres, il écoute le mexicain lui dire que des ongles vernis lui iraient bien. Cela fait rire le dessinateur qui ne dit rien. Il n’y a jamais vraiment pensé mais pourquoi pas ? L’artiste n’a jamais été contre ce genre de petites coquetteries. Le look du musicien lui plaît et il n’hésite pas à lui souffler « C’est joli oui ! Surtout sur toi. » Un petit compliment, l’air de rien mais qui lui plaira, sans aucun doute.

La conversation se poursuit, le métis termine aussi son verre. Ses yeux ne quittent pas ceux du brun qui lui avoue ne pas être resté insensible à son numéro quelques minutes plus tôt. Le fait qu’Otis n’ait pas eu peur de se montrer aussi entreprenant avec les femmes et les hommes du jury lui a plu. A ses mots, c’est au tour du plus âgé d’attraper la main de l’autre. Il laisse glisser doucement ses doigt sur la peau du brun, avant de clamer « Les autres ont été plus frileux, c’est vrai… Mais personnellement cela ne m’a pas dérangé… Je ne suis pas compliqué… » Il hausse légèrement les épaules, n’ajoutant rien de plus pour laisser à Dany le loisir de comprendre ce qu’il voudra. Quoi qu’il en soit, Otis n’a jamais eu de préférence. Hommes ou femmes… Pour lui, seules les émotions comptent, les sensations…

L’autre lui demande finalement si c’est la première fois qu’il vient à la Cage. Otis ne peut s’empêcher de sourire. Il y est pourtant régulièrement ces derniers temps. D’ailleurs, à la question de Dany, le dessinateur réalise qu’ils se sont déjà vus. Enfin… Il n’est pas vraiment certain. L’alcool lui vrille peu à peu le cerveau et il doute subitement. « Je crois que… Je t’ai vu une fois y’a longtemps, au banquet organisé au No Man’s Land. » Lui n’en garde pas un très bon souvenir, ses angoisses l’ayant rattrapé ce soir-là. Mais qu’importe, est-ce réellement important ? Il ne s’y attarde pas, reprenant simplement pour répondre à la dernière question du mexicain. « Je vis dans un groupe. Les Expendables. On travaille pour Bill de temps en temps… Et… » Il n’a pas le temps d’ajouter quoi que ce soit que d’autres verres apparaissent sous leurs yeux. Otis remercie Reese avant de le boire d’une traite. Il expire ensuite bruyamment avant de grimacer. Il se met ensuite à rire, captant à nouveau le regard sombre de Dany. Puis il attrape la main aux ongles vernis du jeune homme avant de se redresser et le tirer doucement vers la foule qui bouge au rythme de la musique. « Tu veux danser ?! Allez… Viens ! » Est-il toujours en capacité de tenir une discussion ? Pas vraiment… Le métis a simplement envie de s’amuser, de profiter de sa soirée…

Dany n’a pas de mal à comprendre ce que sous-entend Otis. Le petit clin d’œil qu’il accorde au métis fait sourire ce dernier. Les deux hommes échangent un regard complice. Vu les performances du dessinateur durant le concours, cela laissait peu de doute quant à ses préférences. Et ça, le brun n’a pas eu de mal à le cerner. Nul doute que les deux sont faits pour s’entendre, s’apprécier. Et pourquoi pas passer un peu de bon temps ? Ils verront bien.

Les deux ne s’attardent pas vraiment sur leur précédente rencontre. Pas la peine de ressasser le passé, de se remémorer de mauvais souvenirs. Pour Otis, cette soirée a été un calvaire et il préfère se concentrer sur le moment présent, les sourires de Dany, la chaleur agréable de l’alcool. Sûrement le regrettera-t-il demain… Lui qui n’est pas habitué à boire autant. Ce soir, néanmoins, il a envie de profiter, de faire la fête. Il se sent bien, vivant. La musique est forte, entraînante. Sur la piste, le duo se laisse porter par le rythme de la chanson. Le brun donne de la voix, Otis ne le quitte pas des yeux, sourire aux lèvres. Leurs corps se rapprochent, le musicien laisse glisser sa main sur la hanche de son partenaire, jusqu’à venir agripper la boucle de sa ceinture pour pousser l’artiste à être plus proche. Otis le laisse faire, venant à son tour poser l’une de ses mains sur sa taille.

Le métis se perd dans son regard sombre, il laisse Dany s’approcher de plus en plus, sans éprouver la moindre gêne. Même lorsque les mains de l’autre jeune homme viennent encadrer son visage, il ne recule pas, le laissant finalement s’emparer de ses lèvres dans un baiser bien plus appuyé que le premier. Otis ne se laisse pas prier, rendant finalement la pareille au brun dans un baiser passionné. Sentant les mains de son partenaire glisser le long de son torse pour venir se glisser doucement sous le haut de son jeans, les mains de l’artiste se font à leur tour baladeuse. Et tandis que les dents du musicien se referme sur sa lèvre, il vient frôler du bout des doigts, sa peau brûlante, glissant habilement sous le t-shirt bien trop encombrant.

Autour la foule ne semble pas leur prêter attention, occupée à se déchaîner sur la musique. Aidés par la lumière à présent tamisée, les deux hommes échangent des baisers de plus en plus brûlants. Et c’est finalement Otis qui interrompt le jeu, reprenant son souffle par la même occasion. Sans vraiment réfléchir et guidé par son instinct, il attrape la main du brun avant de venir lui souffler au creux de l’oreille. « Suis-moi… » Il commence à se sentir un peu oppressé par le monde autour d’eux, l’alcool n’aidant pas vraiment à contrôler ce sentiment d’étouffement. Ça serait bête qu’il fasse une crise d’angoisse à cet instant. Alors, il entraîne Dany plus loin, passant par les coulisses pour rejoindre une petite réserve plus loin. Il laisse son partenaire entrer avant de le suivre et de fermer la porte derrière lui. Puis, il revient placer ses mains sur les hanches du brun, prenant cette fois l’initiative de l’embrasser, avec autant de fougue que sur la piste de danse.