— Puisque je te dis que ça va être tranquille. Que je souffle à Caleb, venant l'embrasser. Prend un plus gros sac par contre !

Dire que j'étais impatiente de retrouver ma maison, n'est sûrement pas un mot assez fort. Ça faisait bien quatre ans que je n'avais plus mis un pied là bas, peut-être même plus, dans cette maison où je suis née, qui a brûlée, et que j'ai fini par retaper toute seule. Je savais bien qu'il y avait un risque qu'on se heurte à un tas de ruines, mais l'envie de montrer à mon compagnon mon chez moi était trop forte, sans parler du matériel que j'avais pour l'agriculture et l'élevage. De cette manière je vais pouvoir jeter un œil à mon tracteur, même si je me doute qu'on ne pourra pas rentrer avec, et j'espère aussi récupérer ma collection de graines.

Il était très tôt, on avait décidé avec Cora de partir le plus tôt possible pour qu'on puisse être tranquille pendant la fouille de la maison et de la grange, et la scierie du fort sera gérée par un pnj que la joueuse n'a pas envie de chercher. En prenant la route vers la sortie du camp, on fait d'abord un détour vers les caravanes pour récupérer Kaya et Janek, en espérant qu'ils soient déjà prêts.

Aussitôt dit aussitôt fait, on se dirige ensuite tout les quatre vers la sortie du camp où nous attendait Cora, en compagnie de Frances et James qui nous accompagnerons. C'était certes une simplement expédition de ravitaillement, mais avec tout les problèmes qu'on s'est mangé ces derniers temps, mieux vaut prévenir que guérir. Deux voitures sont là aussi, et tout un arsenal que la cheffe nous a préparée.

— Bon ! .. Heum.. Vue que tout le monde est là, je refais un petit point... J'essaye de paraître sur de moi, mais c'est vachement difficile. On se dirige vers Kangley, à environs une heure d'ici, dans mon ancienne maison. Le but est de récupérer un maximum d'outils pour vaciliter le travail aux champs, mais aussi pour l'élevage. On verra sur place ce qu'on peut récupérer. Lourd silence malaisant. Vous avez des questions ? On décolle ?

Spoiler:

« J'arrive ! Juste deux p'tites secondes ! »

C'est qu'elle est un peu à la bourre, là, Kaya. Et puis surtout, elle n'a pas terminé ses peintures de guerre. Elle trempe à nouveau ses doigts dans les pigments frais puis les étales sur sa joue dans le reflet de son miroir. « J'me suis un peu oubliée ! » Elle s'essuie sur sa chemise en jeans puis bondit vers son sac pour le passer à son épaule. Un dernier détour pour se saisir de son nouveau tomahawk et la voici prête. Ou presque. Elle hésite encore un peu puis récupère cette arme à feu qu'elle décide prudemment d'emporter avec elle. Il vaut mieux avoir plusieurs cordes à son arc, non ?

« Let's go ! » Elle est contente de partir un peu à l'extérieur, Kaya. Ca fait déjà un moment. Et puis il y aura aussi Frances. Lorsque cette dernière se joint à eux elle l'emboutit un peu en la saluant. Elles se taquinent un peu, comme d'habitude. Et puis elles papotent sur le chemin. Parfois en anglais, parfois en langue lakota lorsqu'elles évoquent Nima et qu'elles s'inquiètent l'une pour l'autre.

Le petit groupe parvient finalement jusqu'aux deux voitures qui les attendent. Lily en profite pour leur faire un petit topo sur la situation. Kaya s'étire puis note que James et leur guide du jour se sont équipés de gilets pare balles. Elle échangent à nouveau quelques mots avec Frances et cette dernière lâche un rire franc. Elles se moquent un peu, pour la forme.

La blonde leur demande si elles sont des questions et l'adolescente, de son côté, hausse vaguement les épaules. « T'as déjà repéré les lieux ? » demande-t-elle finalement en frottant l'un de ses yeux fatigués. « Et est-ce que j'peux en profiter pour apprendre à conduire ? » Pourquoi pas, après tout ? Le trajet est court et puis elle a déjà conduit un camion militaire, autrefois. Bon, par contre, elle l'avait un peu abîmé. Mais c'est un détail, ça, pas vrai ? « Ca dérange quelqu'un ? » demande-t-elle en questionnant du regard chacun de ses camarades. Non, hein ?

Spoiler:

« Mouais… » Grommela le géant Canadien alors que sa douce petite Lily venait déposer un baiser sur ses lèvres, se levant sur la pointe des pieds et l’obligeant, lui, à baisser sa tête en se voutant comme Quasimodo. « Pas de bêtises ! Je te rappelle que tu es enceinte »

Cette phrase, il l’avait rajoutée avec un sourire cette fois, signe qu’il se détendait mais qu’il allait surveiller tout ce petit monde – et surtout son monde à lui. Depuis les mésaventures de Lily, et plus encore depuis les évènements avec les New-Eden, et Marlon, Caleb se montrait très protecteur et des plus attentionnés. Il avait peur pour elle, oui. Et c’était très peu de le dire.

La suivant avec un très gros sac justement, le colosse quitta la maisonnée et suivit Lily qui commençait déjà à le distancer alors qu’elle sautillait en courant plus qu’elle ne marchait réellement. S’il pouvait comprendre son enthousiasme – après tout n’avait-il pas conduit des gens jusqu’au Canada pour pouvoir récupérer des choses importantes de sa scierie – il ne pouvait s’empêcher de penser au pire. Il se revoyait comme dans ses plus jeunes années, avec sa femme, et ses deux enfants. A cette époque, voir ses bambins traverser la rue, ou savoir son épouse se rendre en ville pour faire des courses, seule, ça l’inquiétait plus que de raisons. Il attendait toujours avec impatience le retour de toute la famille à la maison une fois la journée terminée.

Très vite, le colosse rejoignit Lily à la zone des véhicules. Kaya, Cora et d’autres étaient là, armés, prêts à en découdre. Ou plutôt, prêt à partir à l’aventure avec la ferme intention d’en découdre si le besoin s’en faisait sentir. Et à vrai dire, Caleb espérait que tout se passerait pour le mieux.

Ecoutant les consignes de Cora – qui était une dirigeante après tout – Caleb ne dit point un seul mot, se contentant d’acquiescer, et de placer les sacs et les équipements dans les véhicules. Avant de monter, il vérifia une dernière fois son Glock à la hanche, ainsi que la présence de plusieurs de ses chargeurs, sa hachette, sa hache un peu plus grande présente dans son dos – au cas où – et ses vêtements.

« On peut y aller. »

Equipement:

Spoiler:

Tout le monde est enfin là, je fini à peine mon monologue que Kaya prends aussitôt la parole. Je le sent un peu mal à l'aise de lui répondre, sachant que non je n'avais pas repérée les lieux. Je connaissais la route et le bois environnant ma maison comme ma poche, mais j'avoue ne pas avoir eu l'idée d'y faire un tour pour m'assurer tout l'endroit était accessible et sans danger. Bouche entrouverte, je n'ai pas le temps de lui donner une réponse qu'elle enchaîne aussitôt sur une demande particulière ; conduire. Je suis pas contre bien au contraire, c'est primordiale qu'elle sache conduire juste au cas où. Et à nouveau, pas le temps de répondre que Cora me devance pour prendre la parole à son tour, et gérer les équipes. J'ai un petit sourire aux lèvres et n'hésite pas à la remercier d'un regard appuyé. Elle n'était pas la responsable des expéditions pour rien. Et puisque personne n'avait rien à redire, je me frotte doucement les mains, prête à décoller.
— Bien, en route alors ! Kaya fais doucement surtout, et lorsque tu voudras échanger ta place pour la conduite, tu me le dis et on s'arrêtera dès que possible.
Je prend la direction de la place conducteur du premier véhicule, ouvre la portière, et retiens un léger rire en remarquant que ça se dispute la place pour la voiture de tête. Apparemment personne ne semble très rassuré que Kaya prenne le volant de la seconde voiture. Je connais pas son niveau, peut-être que les autres oui, et j'espère franchement qu'elle va pas nous faire de connerie sur la route. Une fois tout le monde installés dans les voitures et moi derrière le volant, j'en profite tester le talkie-walkie pour garder le contact avec Kaya et ses passagers.
— On y va tranquille Kaya.
Une fois certaine que ceux dernière nous sont prêts, je m'élance sur la route sans aller trop vite ni trop doucement, concentrée sur le bitume et les divers obstacles sur la route. Je sentais un creux se former dans mon estomac en sachant qu'on se rapprochait doucement de ma propriété, l'endroit qui m'a vue naître et grandir. Je ne perds pas le Nord cependant, et après un coup d'œil à mes camarades, je demande :
— Vous voyez quelque chose ?

Spoiler:

« Heu... Tu peux répéter ?! »

Kaya affiche la mine de celle qui est dépassée par le flot d'informations délivrées par Cora. Mais son regard luisant d'espièglerie prouve au contraire qu'elle se moque gentiment de son aînée et de le discipline toute militaire qui charrie ses instructions. « Non non, c'est bon ! J'plaisante ! » Ce n'est pas aussi drôle qu'elle l'espérait. Alors elle esquisse cette petite moue innocente qui invite les autres à ne pas faire attention. « C'est bon Cora, t'en fais pas ! C'est pas la première fois qu'on sort ! » La lakota connaît l'extérieur et les dangers qui y rôdent. Et elle suppose qu'il en va de même pour les autres, non ?

Quoi qu'il en soit, maintenant que tout est clair pour tout le monde, c'est l'heure de mettre les voiles. Kaya est même surprise lorsque personne ne semble trouver quelque chose à redire sur le fait qu'elle prenne le volant. « Vous allez vraiment m'laisser conduire ?! » s'étonne-t-elle en laissant vagabonder son regard sur ses camarades. « Sans déconner ?! » C'est la fête du solstice avant l'heure, là !

Et la voici qui se précipite déjà sur le siège conducteur du second véhicule, prêtant une oreille fort relativement attentive aux conseils de Lily. « Oui oui, t'inquiètes ! Douceur, c'est mon deuxième prénom ! » Trop pas ! Mais si certains doivent encore s'en rendre compte, ils le feront lorsque le véhicule sera lancé à vive allure. Autrement dit, un peu trop tard...

Il n'y a plus qu'à attendre l'ordre du départ. La voix de Lily crachote dans le talkie. Le signe qu'il marche. L'ennui, c'est que c'est pour lui indiquer d'y aller tranquillement. Un peu comme si son aînée redoutait quelque chose. Et d'ailleurs, pourquoi la majorité de ses camarades ne sont pas montés avec elle, hein ? C'est louche ! « Compris, on y va tranquillement ! » Elle hésite, échange un regard avec Frances puis réappuie sur le bouton de communication : « Mais pas trop tranquillement non plus, hein ? » Elle aimerait bien arriver à destination avant la nuit. Et revenir avant Noël, dans la foulée...

Et donc le groupe démarre. Kaya suit - du moins partiellement - les conseils avisés de sa copilote et s'en sort même plutôt bien. Bon, bien sûr, elle fait un petit écart pour écraser le crâne d'un coyote qui rampe sur le sol quelques minutes après le départ. Mais dans l'ensemble, elle n'emboutit rien de bien dangereux. En fait, clairement, on dirait qu'elle a fait ça toute sa vie ! « Y'avait vraiment besoin d'un permis pour ça ? » s'amuse-t-elle lorsqu'elle effectue un virage bien maîtrisé, s'accordant même le luxe de quitter la route des yeux. Une erreur que France lui fait payer d'une tape derrière la tête.

Toujours un peu plus tard, l'ennui pousse la lakota à reprendre la talkie et à se débrouiller pour maintenir le volant en place avec son pied. Parce que quand il nous manque un bras, c'est difficile de faire deux choses à la fois... « Eh ! Allô ? » Est-ce que l'autre voiture l'entend ? Et est-elle sensée utiliser un code spécial lorsqu'elle ouvre une communication ?« Dites... On a le lecteur qui est pété dans notre bagnole. Vous voudriez pas nous chanter un truc ? J'demanderais bien à mes passagers mais James est en train d'ronfler et Frances... » L'adolescente marque une pause et interroge l'afro-américaine de son regard. Si les yeux de l'intéressée pouvaient lancer des éclairs, la lakota serait sans doute morte foudroyée sur place. « Ouais ben non, Frances n'veut pas chanter ! » Et une seconde tape derrière la tête, une !

N'empêche que si le trio se montre un brin dissipé en cet instant, certains détails ne leur ont pas vraiment échappé pendant le trajet. Ni même maintenant, alors que les crachotements du talkie ont réveillé James et que Frances s'impatiente et la presse de délivrer des informations utiles à l'autre voiture. « Mais plus sérieusement, vous avez remarqué ? Il y a pas mal de traces de pneus récentes sur la route. Et d'après Frances de nombreux coyotes sont passés sur la route, eux aussi. Et y'a pas longtemps non plus ! » Et la voici qui ralentit et tourne son regard sur la gauche, en direction des ruelles, là où le doigt de James pointe : « Oh et d'ailleurs on a pas mal d'cadavres qui s'baladent le long d'la rue parallèle, aussi ! » Un bon gros groupe. Suffisamment important pour être dangereux s'ils venaient à se faire piéger...

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