Soo dévisageait Corray, avec un sourire admiratif.

Elle comprenait maintenant pourquoi sa maman l'aimait autant. Il était si sympathique et intéressant ! Elle avait du mal à imaginer tous ces gens rassemblés pour écouter Corray et sa musique - etplus encore à l'imaginer voyager dans d'autres pays. Ca avait l'air si facile, avant "l'apocalypse" : maintenant, aller à Seattle, qui n'était pas loin, était presque hors de portée.
Elle n'était allée qu'une seule fois à Tacoma, et cela avait été un séjour empli de terreur et de tension ; mais il était plaisant de penser qu'un jour, peut-être, elle aussi pourrait découvrir les merveilles de ce monde disparu. Peut-être explorer, au-delà de Seattle ? Avec Corray, elle serait en sécurité.

- "D'accord, Corray ! Au travail !"

Elle se sentait très motivée. Attraper une souris, c'était drôle ! Même qu'ils pourraient faire un bon repas, si on demandait à la cuisine d'en faire un ragoût ?

Avec enthousiasme, la petite commença à tresser de son mieux les brindilles, dans l'ordre indiqué par son interlocuteur. Les épaules relâchées, le sourire aux lèvres, elle se sentait détendue et heureuse - il n'y avait rien qu'elle aimait plus que d'être avec sa famille.
Mais elle grimaça. C'était plus dur qu'elle ne l'imaginait ! Sous ses doigts, le petit bois refusait de courber comme il le fallait - et elle obtint bientôt un tressage trop lâche, qu'elle posa à terre avec une moue déterminée.

Bon, si maman et tout le monde avait baissé les bras dès la première tentative, ils seraient déjà tous morts !

Alors elle persista. Elle reprit des brindilles, recommença à tresser, en coinçant les premiers laçage sous sa chaussure usée pour les maintenir ensemble.

Et comme d'habitude, elle ne put s'empêcher de se remettre à parler.

- "Tu connais du monde en dehors du fort ? Hope, Cynthia et moi, on jouait des fois aux tueuses de rôdeurs, mais j'ai arrêté depuis que j'ai ma lance. C'est Nihima qui me l'a donné. Et Saseum l'a un peu modifié. Tu te bats avec quoi ?"

Enfin, elle parfin à un tressage, certes maladroit, mais presque correct. Elle le brandit alors sous les yeux de son ... père ? Corray ? Elle opta pour Corray, pour ne pas faire de peine à son premier papa.

- "Regarde, regarde !"

Une moue déçue s'afficha sur son visage alors que son ouvrage se défaisait lentement sous ses yeux sombres. Elle souffla du nez d'un air désappointé, puis le reposa à terre, un peu trop rudement.
Bouder ne lui ferait pas faire mieux le travail - mais qu'est-ce que ça soulageait !

- "Je suis pas très douée... Tu chassais avec ton papa, toi ?"

Alors que je finis de raconter tous ses souvenirs et toutes ces histoires, Soo me fixe attentivement. Ses yeux brillent d’une imagination et d’une curiosité qui m’attendrissent. Je n’arrive pas encore tout à fait à me figurer à quel point tout ce que je lui décris peut être fantaisiste et théorique pour elle. Alors que je finis par conclure par quelques instructions, la jeune fille semble être plus déterminée que jamais à passer au travail. Elle prend alors tous les matériaux dont elle a besoin et commence à essayer de faire ce que je lui ai indiqué. Je la regarde, de loin, ne voulant pas être trop intrusif et lui mettre trop la pression. Je lève les yeux quelque instant, observant sa mine concentrée et assidue qui m’arrache un léger sourire. Son petit nez se plis sur son visage et ses sourcils se froncent sur ses iris ébènes.

Alors qu’elle avait bientôt terminé, sa mine s'éclaircit quand ce qu’elle fait prend enfin forme. Mais je peux voir de le ou je suis que les bâtons ne sont pas assez serrés. Mais je ne relève pas, je la laisse essayer encore une fois, sans faire de commentaire. Je me redresse même, croisant les bras sur mon torse, attendant patiemment une nouvelle tentative. Elle essaie de nouvelles choses, de nouveaux gestes pour essayer de faciliter sa tâche. Alors que je l’observe silencieusement sa voix brise le calme ambiant. La jeune fille m’inonde sous toujours plus d'informations et de questions. Je lui souri.

“Une lance ? Je serais curieux que tu me montres ça un de ces jours ! Tu sais, on a tous des rôles plus ou moins définis au camp. Moi, je suis éclaireur. ça veut dire que je suis pas mal dehors donc par défaut je suis en contact avec pas mal de personnes à l'extérieur oui ! Et pour ce qui est des armes, j’ai une machette, un couteau de chasse et un marteau ! Pas très pratique pour les combats à distance mais je déteste les armes à feu. “

Elle continue à insister jusqu'à ce que sa création ressemble à ce que je lui avait indiqué. Elle me la tend, visiblement fière de ce qu’elle a réussi à exécuter. J'allai ajouter un mot mais au creux de ses mains les bouts de bois se délient lentement, et son visage se décontenance à la même vitesse. Quand elle voit ce résultat, elle laisse tomber par terre l’objet de sa frustration avant d’afficher un air décontenancé. Elle ajoute, déçue, qu’elle n’est pas vraiment douée. Je laisse planer un silence de quelques secondes. Attrapant doucement les morceaux de bois du bout des doigts.

“Tu sais, pour moi il n’y a pas vraiment de gens doués. Il y a juste des gens qui essaient, juqu’a y arriver. Je lui tends une nouvelle fois le matériel, un sourire tendre sur le visage. Essaie de prendre ton temps, tu vas trop vite, tu ne prends pas ton temps pour bien serrer chaque branches les unes au autres a chaque fois que tu en ajoutes une. Quand elle finit par s’en saisir, je prends une nouvelle inspiration pour continuer. Oui, il insistait beaucoup pour que je vienne passer du temps à la chasse avec lui. Pour être honnête j’y aller pour lui faire plaisir, mais comme je n’aime pas les détonations, c’était un peu compliqué. Mais bon , ça m’a appris quand même pas mal de choses !”

Soo assimila les explications données par Corray. Éclaireur, c'était risqué effectivement, mais il avait aussi la chance de croiser beaucoup de monde ; et même s'il était vrai qu'il y avait déjà pas mal de monde au fort, elle ne pouvait s'empêchait de l'admirer et de jalouser son interlocuteur en même temps.
Quelle chance de pouvoir parler à des personnes nouvelles, de découvrir d'autres manières de vivre, de découvrir tout ce qu'il y avait dehors !

Elle émit un soupir d'envie tout en lui offrant un beau et large sourire confiant et heureux - oubliant sa bouderie aussi rapidement que la neige fondant au chaud soleil d'été - et reprit ses bouts de bois défaits, encouragée par les tendres et patientes explications de son interlocuteur.

- "Saseum dit qu'il n'y aura bientôt plus aucune arme à feu. Non seulement ça fait beaucoup de dégâts qu'on a dû mal à soigner, mais on aura bientôt plus de quoi faire des balles. Je veux dire... avec la poudre. Surtout la poudre, parce qu'on a pas les ressources pour la fabriquer à Seattle. Peut-être qu'il y a encore des usines où on avait... mais ça ne durera pas éternellement."

Elle commença à serrer consciencieusement chaque brin de bois entre eux, les resserrant à chaque fois qu'elle les torsadait pour les entrelacer ; ce qui forma, rapidement, un ensemble bien tressé.

Son cœur bondit dans sa poitrine. Ce n'était pas si difficile, après tout ! Elle gloussa de fierté, les joues roses et les yeux brillants ; et déposa avec beaucoup de précaution le piège par terre.

- "C'est indispensable de chasser. Avec un animal, on peut faire plein de choses, et surtout des manteaux bien chauds pour l'hiver. Pourquoi est-ce que tu ne chassais qu'à l'arme à feu ? C'est plus pratique avec une lance, une fronde ou un arc. Les armes font trop de bruits, ça attire les rôdeurs. Tu dois être content maintenant, on doit utiliser les flingues à autre chose. Tu m'enseigneras à chasser, Corray ? Promets-le moi. On chassera tous les deux, et on rapportera du gibier pour la cuisine. En plus, y'a toujours de colle pour l'école, et d'os à l’ingénierie."

Une seconde de réflexion, et finalement, la gamine réagit aux derniers propos de son "beau-père".

- "Ça t'as appris quoi, la chasse ...? Ça t'as aidé pour devenir éclaireur ?"

Il y avait tant de choses à apprendre de chacun, tant d'idées, de façon de faire nouvelles. Elle était passionnée par tout cela ; et aurait tout voulu mettre en pratique, tout voulu retenir. Tout voulu devenir. Il était si, si difficile de faire un choix - peut-être que ce serait plus facile, si un adulte voulait l'y aider. Elle était bien incapable de se spécialiser - mais aurait voulu devenir experte en tout. Est-ce que c'était seulement possible ?

Le jeune fille, les joues gonflées par sa frustration me regarde parler quelques instants. Alors que j'insiste en lui offrant un large sourire, elle finit par céder. Reprenant sa tâche difficile avec son enthousiasme récupéré d’un revers de main. Les enfants sont assez difficiles à suivre certaines fois, passant d’un état à l'autre sans vraiment d’explication ou raison. Mais il faut dire qu’au moins on ne s'ennuie pas.

Tout en se remettant au travail, elle échange avec moi au sujet des armes à feu. Sujet que je n’aurais jamais pensé aborder d’une manière aussi naturelle avec une jeune fille de son âge. A chaque fois que j’échange avec de nouvelles personnalités et de nouvelles personnes, peu importe l’âge que celles-ci ont, la réalité acide me ronge de plus en plus. Il est vrai qu’avant le fort, je m’étais enfermé dans une espèce de bulle mentale intemporelle qui me permettait de ne pas devenir fou. Ici, tout est plus tranquille, mais ce nouveau monde me paraît plus palpable. Je reviens doucement à la réalité, éclaircissant ma gorge.

"J'espère sincèrement que ça se terminera comme ça. Les gens sont assez dangereux avec leur esprit, pas besoin qu’ils aient un engin de mort entre les mains.”

Des flashs me reviennent soudainement. Les souvenirs de personne que j’ai vu se faire tirer dessus. Pour certaines j’étais seulement à quelques mètres, pouvant presque ressentir la détonation dans toute ma cage thoracique. Je me secoue entièrement, essayant de refaire surface et de faire fuir toutes ces pensées toxiques qui s’étaient enfin échappées. Même si je me suis un instant laissé noyé, Soo ne me laissera pas y retomber, un torrent de questions venant se loger au creux de mes oreilles.

“Non au contraire, je ne touchais pas aux armes à feu. Mon père avait bien essayé mais je suis assez têtu. Je ricane. Du coup pour que je ne m’ennuie pas et que je me sente impliqué, il m’a appris à faire tout un tas de pièges avec ce que je pouvais trouver sur le moment ! Je ris de son enthousiasme, posant ma main qui semble immense sur sa tête brune. Oui d’accord ! quand tu sera prête je t'emmènerais chasser avec moi et je t’apprendrais plein de choses utiles. Je lui souris, mes joues rougissantes.”

Je me replonge un instant dans mes vieux souvenirs, mais pour une fois ils me semblent plus agréables. Je revois le visage de mon père, les yeux plissés derrière un buisson. Les rayons du soleil filtrés par les feuilles éclairent la forêt dans un paysage presque fantastique. Je n'oublierais jamais les odeurs, les sons, les gestes de mon père et la plénitude que je ressentais quand nous nous baladions à travers les bois. Soo me pose à nouveau une question qui me ramène à la réalité.

“Ho tu sais, plein de choses différentes ! Par exemple, si tu sais bien observer et analyser les choses qui t’entourent tu peux facilement pister une bête. Ou bien te rendre compte que quelqu’un a emprunté le même chemin que toi récemment. ça peut s'avérer très utile voire vital quand la chose en question est hostile. ça t’apprends aussi comment te repérer dans une forêt ou il n’y a ni chemin ni construction. Et j’en passe ! Tu te feras aussi sûrement ta propre expérience et tu trouveras sûrement de nouvelles manières de faire.”

Soo se sentait en paix. Heureuse, calme.

Tout en écoutant son interlocuteur parler, elle regardait son œuvre, son petit piège de bois tout simple. C'était presque comme un miracle : elle aimait créer des choses, voir les objets prendre vie sous ses doigts.

C'était quelque chose d'utile, et elle reprit des petits bouts de bois, pour en tresser un nouveau. Il fallait s'entrainer, recommencer encore et encore, jusqu'à maitriser la technique. Sans travail, il n'y avait rien : voilà une leçon qu'elle avait compris depuis longtemps au sein du fort. Ce n'était pas si facile à appliquer, et on se sentait souvent très frustré. Mais la vie était constituée de travail entrecoupé d'entrainement - pour mieux travailler ensuite - avec quelques parties de poker, de temps en temps, au milieu, pour se détendre un peu. Et de chicorée.

- "J'ai hâte d'être prête, tu sais. Parfois, j'ai peur qu'il y ait un nouveau problème, et d'être obligée de me débrouiller seule. Et de ne pas être prête. La nuit, quand je dors mal..."

Ses doigts commencèrent à tresser lentement le second piège, alors que ses yeux se teintaient d'une lueur grave, pensive et inquiète.

- "J'imagine que les rôdeurs pénètrent à nouveau dans le camp. Que tout ceux qui ne savent pas se battre sont tués, grossissent la foule des morts. Je pense aux enfants, à tout ceux qui ne sont pas prêts. A moi... Je ne veux pas vous tuer, jamais. Et .. et aussi, je ne veux pas être tuée en pleine rue, et être laissée là, sans sépulture. Pourquoi... est-ce qu'on ne va pas chercher les cadavres des morts pour les enterrer ? Ils n'ont rien fait de mal. S'ils sont malades, si on est tous malades, c'est pas notre faute. Si ? Pourquoi est-ce qu'il y a si peu de respect envers les morts ? Leurs âmes devraient retourner à Dieu, pour y trouver la paix."

La jeune adolescente lui offrit un doux sourire, alors qu'elle serrait un peu trop fort l'une des brindilles. Celle-ci cassa, et elle en reprit une autre avec un petit rire, qui la détendit aussitôt.

- "C'est important de trouver la paix et la joie. Ici, Corray, je te promets que tu la trouveras toujours, d'accord ? Même si la forêt est un peu différente d'avant, on passera des jours là-bas. Je sais déjà allumer un feu, et faire un peu la cuisine. Tu me montreras comment ouvrir une bête et en prendre ce qu'il faut pour manger. Et il y a un livres sur les plantes et les champignons à la bibliothèque. On vivra comme si on était au Moyen-Age... Ce sera parfait !"

Elle réussit enfin son deuxième ouvrage, avec un grand sourire optimiste ; avant de pencher sa tête :

- "Et maintenant ? Qu'est-ce qu'on doit mettre comme appât pour attirer les rats ? Montre-moi !"

La jeune fille semble plus sûre d’elle. Ses gestes sont plus appliqués, les brindilles se serrent les unes aux autres. Je ne dis rien, regardant avec attention son œuvre se dessiner, un pointe de fierté sur les lèvres. Je la regarde du coin de l'œil, me disant que c’est ce que doit ressentir un père quand sa fille arrive enfin à reproduire quelque chose qu’il lui a appris. Je souris un peu tristement, me disant que je ne suis pas vraiment légitime à ressentir ce genre de chose, que je devrais être tout simplement content et arrêter de tout extrapoler.

La voix de Soo me retire de mes pensées, elle commence à se confier à moi. Mon estomac se tord alors que j’entends de tels propos sortir de la bouche de la jeune fille de treize ans. Je m’imagine a son âge, imaginant mion futur groupe de musisque, faisant l’idiot en classe avec Bryan, Jimmy et Zack. A cent mille lieu des problèmes d'adultes. Mon visage devient un peu plus grave. Je cherche mes mots un instant, éclaircissant ma gorge. Rien ne sert de mentir ou de maquiller la vérité.

“Tu sais, quand on dit “être prêt” c’est souvent pour exprimer le fait que physiquement tu sois prête. Que tu sois prête à recevoir des coups,à tomber, à attraper certaines maladies mais toujours te relever. Que tu sois prête aussi avec tout le théorique en poche pour résoudre les problèmes qui se dresseront devant toi sans plier devant eux. Mais pour ce qui est d’être prêt la dedans, je designe ma tête de mon index, certaines personnes ne seront jamais prêtes. ça on ne peut pas savoir avant d’y faire face.”

Je repense à mes premiers mois d'apocalypse en 2015. J’étais resté des mois à traîner, errer comme une carapace vide. J’en avais vu des choses, au moins pour toute une vie de psychanalyse. J’avais mis des mois à réaliser et à accepter la situation. On est jamais vraiment prêt à faire face, mais on finit par accepter les cicatrices.

“On fera tout notre possible pour vous protéger, on est là pour ça. Et je vais te confier quelque chose. Avant tout ça, j’avais des amis. C’était même plus que ça, c’était comme mes frères. Un peu comme toi et Anna ! Ils s’appelaient Bryan, Jimmy et Zack. Mon esprit s’embrume soudainement. je ne parle jamais d’eux, a personne et ça me fait bizarre de redire leur prénoms à voix haute. Et je ne sais pas où ils sont et ce qu’ils sont devenus. J’espère un jour les retrouver en vie. Mais par exemple, si je suis dehors avec Andréa et que je dois les trouver au milieu d’un groupe de rôdeur. Ce qui comptera le plus, ce sera de mettre ta maman a l'abri. Car peu importe si leur corps fonctionne toujours et à quel point ça me fera mal de les laisser, la vie prime toujours. Il faut protéger les personnes vivantes. Et je suis certain que dans ses créatures, plus aucunes âmes ne survis. Ils sont déjà partis depuis longtemps.

Le jeune fille semble très concernée par la manière dont les rôdeurs sont traités,à tel point qu’un des brindilles cèdent sous son emprise. Je prends une dernière inspiration. Je ne suis pas très locace de manière générale mais a chaque fois que je suis avec la petite j’ai l’impression de manquer de salive.

-” J’ajouterais que ce n’est que mon point de vue, mais pour moi il ne s’agit pas que d’avoir une belle sépulture. Personnellement je me fiche bien d’être enterré, brûlé ou de finir en pâture pour les loups. Tant que vous ne m’oubliez pas, je suis heureux. Je lui souris presque tendrement. A quoi ça sert d’avoir une jolie croix au-dessus de sa tombe si personne ne se souvient de toi !”

Quand je Soo m’offre un sourire, mon cœur se réchauffe soudainement. Elle s’imagine être dehors en ma compagnie, chassant, se réchauffant près d’un feu qu’elle aurait elle-même allumé. Je souris de toutes mes dents face à son enthousiasme.

“D’accord, j’y réfléchirais ! Je négocierais avec ta mère pour qu’on commence à le faire le plus tôt possible. Mais on ne partira pas loin dans un premier temps ! ”

Alors qu’elle termine juste ses pièges, elle me demande déjà de passer à l'étape suivante. J'hoche la tête; puis je me relève difficilement en grognant. je pars fouiller dans ma caravane. Je dois bien avoir un peu de grains germés et des restes de nourriture quelque part. j’attrape également un long fil de laine que j’ai enlevé d’un pull. Je reviens, presque aussi excitée que la petite.

“Alors voila on va disposer les deux pièges devant, mettre l'appât en dessous. Je vais caler les cages avec deux morceaux de bois auqueltu auras attaché ces ficelles et quand il sera dedans on aura juste a tirer un coup sec pour que ça tombe et qu’il soit piégé ! Je lui tends les bâtons et la ficelle pour qu’elle fasse un nœud autour. Quand tu auras fini, tu pourras aller te cacher derrière cet arbre, je poserais les pièges et je te rejoindrais !”