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Hungry Youth
Dim 23 Mai 2021 - 19:01
Hungry Youth
Kaz & Milow
Le retour ? Il ne s'en rappelle pas. Comme les cinq jours qui ont suivi cet Enfer qu'ils ont traversé. Rien, un gouffre sans fond, un sommeil blindé de cauchemars. Ça il s'en souvient, des Cauchemars. Terreurs interminables et sans aucun sens qui lui donnaient envie de hurler de tout son saoul, sans qu'il n'arrive à articuler le moindre son.
Parfois il avait l'impression d'entendre, au-delà de ses songes, des voix, qu'il pensait reconnaître, dans sa torpeur désagréable. Sans comprendre les mots, il tentait de s'accrocher à ses timbres de voix comme s'il s'agissait d'une bouée de sauvetage, il tentait d'appeler à l'aide, de briser les chaînes de l'inconscience, mais chaque fois il replongeait plus profondément dans les ténèbres.
Il n'y avait rien de beau, et c'était ça qui le terrifiait plus encore. Pas de belle lumière aveuglante et débordante d'amour. Pas de proches décédés qui attendent patiemment le moment venu. Pas de grand frère souriant et prêt à pardonner. Pas de père. Rien de tout ça. Juste de la peur, de la rancoeur, du regret, et surtout du désespoir. Un truc palpable qui compresse la poitrine. Un gouffre sans fin de peine et de tristesse.
Pourquoi ce jour-là et pas un autre ? Aucune foutue idée.
Milow eut l'impression de chuter d'une hauteur vertigineuse, de plonger en avant à vitesse folle pour s'étaler à l'intérieur d'un corps lourd et douloureux. Étroit, si étroit, qu'il lâcha un geignement plaintif. Il pensait qu'il n'allait pas réussir à articuler un son, comme d'habitude, mais sa voix lui revint aux oreilles et le fit presque sursauter tant elle lui semblait clair et réelle comparé à tout ce qu'il a pensé l'être depuis sa chute en enfers.
Et dans ce trip qu'il avait traversé, il eut la pensée la plus lucide qu'il ait eu durant ces cinq jours à surfer entre les deux royaumes : il était de retour.
Son corps. C'était son corps, ce truc douloureux qui l'oppressait ainsi ? Pourquoi il avait l'impression de ne pas être à sa place ? Pourquoi est-ce qu'il regrettait presque ? Pourquoi est-ce qu'il avait l'impression d'être soudé au sol ?
Chaud, froid, chaud, froid. Il avait chaud. Il crevait de froid.
Sa cage thoracique se souleva et s'abaissa péniblement, en rythme avec une respiration sifflante, emplie de douleur. Les paupières papillonnèrent et les doigts se serrèrent sans qu'il ne sente quoique ce soit. La première émotion qui jaillit fut la peur. La peur qui fit grimper les larmes à ses yeux. Il eut cette sensation de danger immédiate, repensa à ses créatures démoniaques, à celle qui lui était grimpé dessus, celle qui l'avait tiré comme un être vivant pour attraper une proie. Le rôdeur ne l'avait pas mordu, pas griffé. Il l'avait attrapé. Comme s'il savait ce qu'il faisait.
Frustré d'être incapable de se mettre à hurler, Milow s'agita un peu en gémissant de nouveau, grimaçant, aveuglé par la lumière. C'était pas bien. Il aimait pas, ça. Il aimait pas ce qu'il ressentait.
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Re: Hungry Youth
Lun 24 Mai 2021 - 22:48
C'est toujours quand la pression et l'adrénaline retombent que le corps encaisse au moins autant que l'esprit. Je me suis écroulé, dormis pendant 24 heures d'affilés pour tenter de recharger les batteries et surtout pour éviter d'entendre les dégâts causés par l'attaque du camp des divas. Qui n'a pas survécu ? Qui est blessé ? Milow, Otis...Connor et Alex...les autres. Elle est où Alex d'ailleurs ? Et la peur au ventre j'ai pourtant sombré dans un sommeil agité par des cauchemars de horde. Oh sur le moment, j'ai assuré, mais je fais moins le malin maintenant que l'angoisse me colle à la peau et que dans le silence je les entends encore grogner. Et c'était quoi ces merdes ? Ceux qui se détachaient de la horde pour nous foncer dessus avec une agilité déconcertante. Rôdeurs boosté à l'adrénaline qui auraient très certainement leur place dans les comics de Milow. Une sale impression au fond des tripes en sachant qu'ils sont toujours là...quelque part et que je n'ai aucune envie de savoir combien ils sont. Ni de demander ce qu'il se passerait s'ils devenaient tous comme ça.
Sorti de mon sommeil, j'ai dû assumer la réalité et poser des questions sur l'état de mes camarades. Quand j'ai appris pour Milow, je me suis précipité à son chevet. Son corps absent de presque toute forme de vie dans ce lit qui paraissait presque trop grand pour lui. Le rose qui manquait cruellement à ses joues. Et j'en ai accroché des grigris sur son lit en priant pour qu'il revienne parce que je n'ai pas envie d'imaginer un monde dans lequel il n'est pas là pour voir tout en noir comme toujours. Pour me mettre au défi, silencieux ou pas de lui donner tort sur sa façon de voir les choses. A son poignet j'ai remis le bracelet que je lui avais offert parce que c'est là qu'il a sa place. Ma main qui s'est posée sur son front, chassant les mèches de cheveux en lui murmurant qu'il devrait revenir, à son rythme, mais que je l'attendais et qu'il n'y a pas que moi. Je suis revenu à plusieurs reprises, estimant que de tous c'est probablement lui qui avait le plus besoin de moi. Besoin de moi, c'est un grand mot, parce que je me retrouve simplement face à mon impuissance. La peur qu'il ne se réveille pas et trop occupé à me dire que je n'ai pas été assez là ces derniers temps. Pour lui, pour les autres et surtout pour lui.
Alors, je suis revenu aujourd'hui, avec un de mes livres pour lui faire à nouveau la lecture. Un récit de pirates et de trésor, certain que ça lui plairait même si ces derniers jours cela n'a causé aucune réaction chez lui. Et s'il pouvait m'entendre au milieu des limbes ? Allons savoir. J'ai posé le livre à côté de lui et je suis partis remplir un verre d'eau fraîche. Ce verre qui reste trop remplis. Et à mon retour, je remarque aussitôt que quelque chose a changé. Il s'agite. Un mouvement furtif qui traverse son corps, un gémissement. Signe de vie comme il n'en montrais plus. Je me précipite à son chevet, ma main fraîche qui se pose sur son front et vient ensuite effleurer sa joue. Je me penche vers lui.
Milow, c'est moi, c'est Kaz. Reviens. Tout va bien, ne t'inquiète pas. Tu es en sécurité ici. On s'occupe de toi. Ça va aller.
Regard perdu qui se pose tout autour. Et s'il a mal ? Trop mal ? Et s'il a soif ? J'inspire profondément, il faut que je me calme. Chaque chose en son temps.
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Re: Hungry Youth
Mar 25 Mai 2021 - 11:18
Un contact, un vrai, là, contre son visage, contre sa joue, qui le fit tressaillir. Sa main se leva dans l'optique d'attraper la chose qui le touchait, mais elle fut bloquée en chemin, forçant Milow à baisser son regard qui peinait à focaliser. Des fils. Un truc dans sa peau. Confus, il releva les prunelles vers la personne qui lui parlait, au-dessus de lui. Il lui fallut un moment pour reconnaître qu'il s'agissait de Kaz, et non pas d'un rôdeur. D'un super-rôdeur.
Dans une bouffée de panique, l'adolescent remua, le souffle court, et chaque geste lui arrachait une nouvelle douleur qui lui apportait une nouvelle pique d'adrénaline. Il essaya de retirer les câbles de son bras, le truc désagréable qui était dans son nez, sentit qu'on l'en empêchait.
- Stop … murmura-t-il dans un état second. J'veux pas, j'veux pas...
La transpiration perlait à son front, autant que les larmes d'impuissance et de terreur au coin de ses yeux. La redescente était brutale, pénible et inconfortable. Tous ses sens s'étaient mis en alerte, comme si le danger arrivait encore, de partout.
Épuisé, son corps finit par se relâcher, et sa main s'accrocha au bras de la personne qui était au-dessus de lui. Milow grimaça, encaissa une vague de douleurs.
- Kaz …
Sa tête se reposa sur l'oreiller, il cligna plusieurs fois des yeux. Il ne savait pas où il était, ni ce qu'il s'était passé, ni combien de temps était passé, et il haïssait pire que tout ne pas savoir et ne pas être maître de lui-même.
La crise de panique laissa place à une brusque montée de sanglots, qu'il couvrit comme il le put de sa main libre. Un retour en pleine face de ce qu'il avait vécu et enduré, ainsi que ces quelques jours passés entre deux mondes.
Malgré tout, il était soulagé que ce soit Kaz, face à lui. Soulagé que ce soit lui qui entendent ses premiers mots, puisqu'ils étaient directement lié aux pratiques du medium.
- Y'a … y'a rien de l'autre côté, Kaz … j'étais attaché et j'avais mal .. et devant moi le monde entier brûlait, hurlait, souffrait … y'a rien … rien de beau …
Bullshit, ces histoires d'amour et d'apaisement que l'on pouvait ressentir. Putain de bullshit. Milow n'avait jamais été autant terrifié que dans les limbes. À moins qu'il n'ait eu un aperçu de ce que pouvait être « l'Enfer ». Il n'en avait aucune foutue idée, n'était pas croyant pour un sou, mais il savait que pour rien au monde il ne voulait revivre ça. Est-ce que c'était son cerveau qui lui avait joué des tours ? Autre chose ? Putain il en savait rien.
Dans une bouffée de panique, l'adolescent remua, le souffle court, et chaque geste lui arrachait une nouvelle douleur qui lui apportait une nouvelle pique d'adrénaline. Il essaya de retirer les câbles de son bras, le truc désagréable qui était dans son nez, sentit qu'on l'en empêchait.
- Stop … murmura-t-il dans un état second. J'veux pas, j'veux pas...
La transpiration perlait à son front, autant que les larmes d'impuissance et de terreur au coin de ses yeux. La redescente était brutale, pénible et inconfortable. Tous ses sens s'étaient mis en alerte, comme si le danger arrivait encore, de partout.
Épuisé, son corps finit par se relâcher, et sa main s'accrocha au bras de la personne qui était au-dessus de lui. Milow grimaça, encaissa une vague de douleurs.
- Kaz …
Sa tête se reposa sur l'oreiller, il cligna plusieurs fois des yeux. Il ne savait pas où il était, ni ce qu'il s'était passé, ni combien de temps était passé, et il haïssait pire que tout ne pas savoir et ne pas être maître de lui-même.
La crise de panique laissa place à une brusque montée de sanglots, qu'il couvrit comme il le put de sa main libre. Un retour en pleine face de ce qu'il avait vécu et enduré, ainsi que ces quelques jours passés entre deux mondes.
Malgré tout, il était soulagé que ce soit Kaz, face à lui. Soulagé que ce soit lui qui entendent ses premiers mots, puisqu'ils étaient directement lié aux pratiques du medium.
- Y'a … y'a rien de l'autre côté, Kaz … j'étais attaché et j'avais mal .. et devant moi le monde entier brûlait, hurlait, souffrait … y'a rien … rien de beau …
Bullshit, ces histoires d'amour et d'apaisement que l'on pouvait ressentir. Putain de bullshit. Milow n'avait jamais été autant terrifié que dans les limbes. À moins qu'il n'ait eu un aperçu de ce que pouvait être « l'Enfer ». Il n'en avait aucune foutue idée, n'était pas croyant pour un sou, mais il savait que pour rien au monde il ne voulait revivre ça. Est-ce que c'était son cerveau qui lui avait joué des tours ? Autre chose ? Putain il en savait rien.
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Re: Hungry Youth
Ven 28 Mai 2021 - 2:07
Je vois bien qu'il panique, pas certain même qu'en sortant des limbes il soit capable de me reconnaître. Je murmure des chuuuut inutiles qui n'apaisent ni l'âme ni les angoisses. Le lien qui ne se fait pas encore entre l'endroit d'où il vient et celui où il se trouve maintenant. Il remue bien trop, il va se faire mal, rouvrir ce qui a été fermé, augmenter la douleur. Mes mains qui se posent sur ses épaules dans une pression assez forte pour le maintenir hors de danger, mais pas assez fort pour représenter une réelle contrainte. Ses mains qui se dirigent vers les fils, les tubes et je l'empêche encore de causer des dégâts tout en lui répétant que c'est moi, qu'il est en sécurité alors qu'il continue de se débattre.
Et ce sont finalement les larmes qui envahissent ses joues et me tordent les tripes. Je ne supporte pas bien de voir souffrir les autres, encore moins ceux qui comptent pour moi. Ok, tout le monde dit ça, mais chez moi cela va au-delà du malaise. Douleurs fantômes qui se communiquent à mon corps et je grimace pour lutter contre ce qui m'envahit. Pas le moment de flancher Kaz. Et finalement comme s'il pouvait enfin m'entendre ou que son corps n'ait simplement plus la force de lutter, je sens ses muscles se détendre et je pousse un soupir de soulagement. Sa main qui s'accroche à mon bras et la souffrance qui se lit sur ses traits quand mon prénom franchit ses lèvres. Ok, il n'est pas devenu fou, il revient.
C’est moi Milow. Je suis là, je veille sur toi.
Lorsque les sanglots prennent le dessus, ma main décroche la sienne de mon bras et je viens glisser mes doigts autour des siens. Le pouce qui fait des allers-retours alors que je presse doucement sa main. Trop d’émotions. C’est normal. Je respire et mon autre main passe dans ses cheveux que je décolle délicatement de son front transpirant.
Y'a … y'a rien de l'autre côté, Kaz … j'étais attaché et j'avais mal .. et devant moi le monde entier brûlait, hurlait, souffrait … y'a rien … rien de beau …
Mon cœur s'emballe, il se trompe. Je m'assieds sur le bord du lit.
Tu n'étais pas de l'autre côté Milow, t'étais dans le coma. Tun'es pas mort, tu n'as pas vu ce qu'il y a là-bas. Ce que tuas vu c'est tes propres fantômes, les restes des horreurs vécues, les traumatismes de ton corps qui luttait. Je te promets qu'il y a aussi du beau de l'autre côté, on leur demandera si tu veux aux morts.
Parce que j'en suis convaincu moi qu'il il n'a pas été jusque-là et que tout comme le monde, l'au-delà est bien plus complexe que les concepts basiques de l'enfer et du paradis. L'enfer il l'a vécu, ça je n'ai aucun doute à ce sujet, mais pas celui qu'on décrit dans les récits bibliques. Je me penche vers lui.
Ça va aller, tu es revenu. C'est fini maintenant.
Ma main quitte son front et je vais m'emparer du verre d'eau.
Tu as soif? Certainement que oui. Et la douleur ? Tu veux que j'appelle quelqu'un? Tout ce que je peux faire pour toi, dis-moi.
Et pour le distraire de son enfer, je continue à parler.
Tu sais on est plusieurs à être venue te voir et je t'ai raconté des histoires pendant ces quelques jours. Tu les entendais? Tu vas te remettre sur les pieds. Tout ça ce sera bientôt juste un très mauvais souvenir.
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Re: Hungry Youth
Ven 28 Mai 2021 - 18:51
- Je pouvais pas crier … j'pouvais pas bouger …
Son regard fou, effrayé, épuisé, glissa sur Kaz, les nerfs à vif, le cœur au bord des lèvres, trop éreinté pour faire plus, mais le cerveau et le corps en ébulition.
- Les … les gens, i-ils brûlaient vif ...
Il respira lourdement, comme un animal coincé dans un piège, pour finir par fondre en larmes alors que les mots de son ami le caressaient de la plus douce et bienveillante qui soit. Son visage se balança de gauche à droite alors qu'il fermait les yeux, sourcils froncés, incapable de croire aux paroles du medium qui pourtant, en savait plus que lui. Ce qu'il avait enduré, là, c'était … si réel. C'était vrai. Il n'avait pas pu rêver tout ça.
Frissonnant des pieds à la tête, il plaqua l'une de ses mains sur son abdomen, puis sur ses côtes qui lui faisaient un mal de chien et l'empêchait de reprendre son souffle. La gorge contractée, les joues trempées, ses prunelles, à force de papillonner, s'habituaient à la lumière, et bientôt, le beau visage de Kaz fut bien reconnaissable.
Il essaya de se redresser, attiré par le verre d'eau, constatant que sa bouche était affreusement sèche, mais la douleur le cloua sur le dos. Il avait dormi longtemps, si longtemps, et pourtant il se sentait au bout du rouleau, dans un inconfort qu'il n'avait que rarement ressenti.
- Je sais … je sais pas … peut-être …
Il refoulait des sanglots qui pourtant agitaient son corps, signe que son organisme reprenait le dessus assez violemment, lui envoyant des piques d'adrénaline. Sa main chercha à toucher le grand brun, son bras, ses doigts, sa cuisse, n'importe quoi de vivant, qui puisse lui rappeler qu'il était là, en vrai, et qu'il n'était pas encore plongé dans ses cauchemars.
Une poignée de minutes plus tard, Kaycee et Wyatt débarquèrent, attirés par le bruit, et purent prendre en main le réveil du garçon. Ce dernier sombra à plusieurs reprises. Les manipulations le réveillaient à chaque fois et lui arrachaient des spasmes de douleurs. On prit ses constantes, on s'assura que tout allait bien. Tout allait trop vite. Il avait l'impression d'être dans un coton pâteux qui l'étreignait et l'empêchait de bouger.
Finalement, les deux partirent et Milow se retrouva de nouveau avec Kaz, un peu moins paniqué, toujours transpirant malgré leurs bons soins.
- J'ai … t'as pas été blessé, toi ? Finit par articuler au prix d'un effort pathétique.
Son regard détailla la silhouette du circassien, à la recherche de plaie ou de blessure visible. Ses idées se remettaient en place petit à petit, et avec, les craintes devenaient plus réelles.
- Connor est mort ? S'enquit-il après un silence, le ventre serré par avance.
Il n'avait pas vraiment conscience de la fin de l'attaque. Ni même du pendant. Que des bribes de souvenirs, décousues. Le visage de Derek, penché presque constamment sur lui. L'effervescence qui grouillait autour, les cris, les coups de feu, les efforts surhumain pour ne serait-ce que garder les yeux ouverts. Cette ... bestiole. Qui avait manqué de le dévorer sans aucune peine. Tout était si fort encore, et pourtant si flou.
Son regard fou, effrayé, épuisé, glissa sur Kaz, les nerfs à vif, le cœur au bord des lèvres, trop éreinté pour faire plus, mais le cerveau et le corps en ébulition.
- Les … les gens, i-ils brûlaient vif ...
Il respira lourdement, comme un animal coincé dans un piège, pour finir par fondre en larmes alors que les mots de son ami le caressaient de la plus douce et bienveillante qui soit. Son visage se balança de gauche à droite alors qu'il fermait les yeux, sourcils froncés, incapable de croire aux paroles du medium qui pourtant, en savait plus que lui. Ce qu'il avait enduré, là, c'était … si réel. C'était vrai. Il n'avait pas pu rêver tout ça.
Frissonnant des pieds à la tête, il plaqua l'une de ses mains sur son abdomen, puis sur ses côtes qui lui faisaient un mal de chien et l'empêchait de reprendre son souffle. La gorge contractée, les joues trempées, ses prunelles, à force de papillonner, s'habituaient à la lumière, et bientôt, le beau visage de Kaz fut bien reconnaissable.
Il essaya de se redresser, attiré par le verre d'eau, constatant que sa bouche était affreusement sèche, mais la douleur le cloua sur le dos. Il avait dormi longtemps, si longtemps, et pourtant il se sentait au bout du rouleau, dans un inconfort qu'il n'avait que rarement ressenti.
- Je sais … je sais pas … peut-être …
Il refoulait des sanglots qui pourtant agitaient son corps, signe que son organisme reprenait le dessus assez violemment, lui envoyant des piques d'adrénaline. Sa main chercha à toucher le grand brun, son bras, ses doigts, sa cuisse, n'importe quoi de vivant, qui puisse lui rappeler qu'il était là, en vrai, et qu'il n'était pas encore plongé dans ses cauchemars.
Une poignée de minutes plus tard, Kaycee et Wyatt débarquèrent, attirés par le bruit, et purent prendre en main le réveil du garçon. Ce dernier sombra à plusieurs reprises. Les manipulations le réveillaient à chaque fois et lui arrachaient des spasmes de douleurs. On prit ses constantes, on s'assura que tout allait bien. Tout allait trop vite. Il avait l'impression d'être dans un coton pâteux qui l'étreignait et l'empêchait de bouger.
Finalement, les deux partirent et Milow se retrouva de nouveau avec Kaz, un peu moins paniqué, toujours transpirant malgré leurs bons soins.
- J'ai … t'as pas été blessé, toi ? Finit par articuler au prix d'un effort pathétique.
Son regard détailla la silhouette du circassien, à la recherche de plaie ou de blessure visible. Ses idées se remettaient en place petit à petit, et avec, les craintes devenaient plus réelles.
- Connor est mort ? S'enquit-il après un silence, le ventre serré par avance.
Il n'avait pas vraiment conscience de la fin de l'attaque. Ni même du pendant. Que des bribes de souvenirs, décousues. Le visage de Derek, penché presque constamment sur lui. L'effervescence qui grouillait autour, les cris, les coups de feu, les efforts surhumain pour ne serait-ce que garder les yeux ouverts. Cette ... bestiole. Qui avait manqué de le dévorer sans aucune peine. Tout était si fort encore, et pourtant si flou.
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Re: Hungry Youth
Dim 6 Juin 2021 - 21:56
Les horreurs lui collent encore à la peau et lui embrument l'esprit. S'il n'est pas mort, il ne peut définitivement pas avoir vu ce qui se passe de l'autre côté du voile et ça ne veut pas dire que ce qu'il a trouvé dans l'obscurité est moins atroce pour autant. Je ne doute pas de ce qu'il raconte, simplement de son origine et je voudrais pouvoir l'apaiser. Chasser les images qui lui impriment encore l'âme et la rétine. Je me sens impuissant alors qu'il fond en larmes et que ça se serre au creux de mon ventre. Il entame finalement de se redresser, terrassé par la douleur et je déplore de ne pas avoir de moyen de calmer ses douleurs.
Je sais … je sais pas … peut-être …
Je secoue la tête, main qui se pose sur lui dans une tentative de le calmer et lorsque de sa main il me cherche, je viens glisser mes doigts entre les siens et serre assez fort pour qu'il sente que je suis là, de toutes les façons possibles. Je repose le verre à côté, cela attendra j'imagine et lorsque Kaycee et Wyatt entrent dans la pièce, je me recule pour leur laisser l'espace nécessaire pour les soins. Je tourne le dos et pousse un profond soupiré. Le corps qui frissonne des douleurs que Milow exprime et qui résonnent en moi en échos. Je pourrais jurer que je deviens pâle et ma main s'agrippe au premier meuble qui passe pour trouver un point d'ancrage. Rassuré par le fait que les constantes de Milow semblent correctes, on nous laisse finalement tous les deux et je reviens vers lui pour glisser à nouveau mes doigts entre les siens.
J'ai … t'as pas été blessé, toi ?
Je secoue la tête.
Non Milow, je vais bien ! A peine quelques égratignures, j’ai eu de la chance, jusqu’au jour ou j’en aurais plus, mais ne t’inquiète pas pour moi, tout va bien.
Et en effet, je ne ment pas, j’ai eu beaucoup de chance et c’est souvent mon cas. Bonne étoile au-dessus de ma tête ou pure hasard. Je me plait a penser qu'il s'agit d'un signe du destin et qu'il m'es favorable parce que je lui accorde tout le respect qu'il mérite.
Connor est mort ?
Je secoue encore la tête.
Non, il n’est pas mort. Tu pourras certainement le voir quand tu iras un peu mieux. Tu sais c’était le gros bordel et tout va vite depuis, je n'ai pas encore vu grand monde, mais tout va bien. Tu dois faire attention à toi pour le moment. Tu as besoin de forces pour guérir.
Je reprends le verre et ma main vient glisser derrière sa nuque pour l’aider à boire tout doucement. Je ne sais même pas s’il y a eu des morts, mais dans notre cercle proche, je crois que tout le monde s’en est sorti. Cela ne veut pas dire que je n’ai pas moi-même encore toute une foule de questions qui restent en attente, mais ce n’est pas le moment de penser à ça.
Je reste là tu sais. Il faut que tu dormes. Je te surveilles, tu n’as rien à craindre. Repose toi.
Je viens poser un baiser sur son front et ma main caresse doucement ses cheveux en espérant qu’il se repose. Je serais là à son réveil et je n’ai aucunement l’intention de le laisser gérer sa convalescence tout seul. Autant sur le plan physique que psychologique. J’ai besoin de le faire, comme j’ai si souvent besoin d’être là pour quelqu’un.
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Re: Hungry Youth
Mer 9 Juin 2021 - 22:44
Il souffla, un fin sourire glissant sur ses lèvres, rassuré de savoir son ami entier.
C'est tes rituels vaudou qui te sauvent la vie, là.
Kaz le rassura finalement : Connor n'était pas mort. Les tensions dans le corps de Milow se dénouèrent doucement, il papillonna des paupières. Il ne savait pas pourquoi exactement, mais il ne se serait jamais pardonné la mort de son ami, alors même qu'il ne savait même plus s'il pouvait le considérer tel quel. Connor, en tout cas, n'avait plus l'air de le voir ainsi. Depuis un moment maintenant.
Docilement, sans le quitter des yeux, il hocha la tête à ses mots, et se redressa avec son aide pour boire lentement. Même déglutir lui faisait mal. Il grimaça en se recouchant enroulant son bras autour de ses côtes meurtries, et remercia Kaz d'un clignement d'yeux appuyés. Épuisé par les manipulations de ses soignants, il était loin de faire le mariole, et aux derniers mots de son ami, il se contenta de garder ses yeux fermés, appréciant le contact contre son front.
Rassuré, son visage exprima quelque chose de plus apaisé quand il se rendormit. Il ne lâcha cependant pas la main de Kaz.
Les jours avaient passés, longs, et chacun semblable aux précédents. Il dormit, beaucoup, d'un sommeil pas spécialement réparateur, et eut le temps de voir passer du monde à son chevet. Un Joaquin pour lui déposer des Comics – il n'aurait pas imaginé le voir -, Mary-Abigail, pour lui tenir compagnie, Derek, qui était souvent là, et bien d'autres. À croire que Milow n'était pas si détesté que ce qu'il imaginait.
Les séances de rééducations avaient commencées, pénibles à souhait. Apprendre à se réapproprier son corps, à plier, déplier les jambes, les bras, à respirer comme il le fallait. C'était bête, et ça le foutait en rage d'être réduit à devoir marcher en se tenant à une barre. Prisonnier de son corps, pourtant si résistant.
La matinée était douce. Milow avait pas mal récupéré depuis son réveil. Il ne savait pas depuis combien de temps il était là. Plus de deux semaines, peut-être. Il avait gardé une sale faiblesse dans la jambe gauche, du côté où il s'était fait planter, qui le forçait encore à se déplacer en béquilles, et il limitait ses mouvements pour que ses côtes se remettent. Un papi, donc, mais il refusait de rester allité.
Hey.
Un sourire fleuri sur ses lèvres alors qu'il avisait Kaz sur un banc. Dans un soupir, il s'installa à ses côtés, calant maladroitement ses béquilles contre l'accoudoir.
On m'a dit que t'étais là, commença-t-il bêtement.
Son dos s'appuya contre le dossier. Il inspira un grand coup, discrètement, s'imbibant de l'air doux du printemps et de cette fin de matinée. Ça faisait longtemps qu'il n'était pas sorti. Il était content d'associer ce moment avec Kaz. Pour un peu, il était à deux doigts de remuer sa truffe pour mieux goûter à la brise agréable.
J'vais pouvoir sortir demain ils ont dit. En continuant d'être sérieux avec la rééducation et tout.
Son sourire se fit un peu plus lointain, alors que des questions fusaient dans sa tête. Il savait qu'il était toujours le bienvenue chez Isha. Mais il comptait parler à Connor. Sa maison, c'était son groupe. Kaz, Bruce, Otis, c'était sa famille. Il avait eu le temps d'y réfléchir.
Il tourna son visage vers son ami, détailla ses traits si parfaits pour distinguer qu'il avait l'air marqué, sous les yeux.
T'as l'air fatigué ... ça va, dehors ?
Il n'était pas vraiment au courant de tout ce qu'il se passait. Et encore moins de l'état de Kaz, qui ne parlait pas vraiment de lui quand il venait, se contentant d'être une présence pour Milow, s'oubliant sans doute un peu au passage.
C'est tes rituels vaudou qui te sauvent la vie, là.
Kaz le rassura finalement : Connor n'était pas mort. Les tensions dans le corps de Milow se dénouèrent doucement, il papillonna des paupières. Il ne savait pas pourquoi exactement, mais il ne se serait jamais pardonné la mort de son ami, alors même qu'il ne savait même plus s'il pouvait le considérer tel quel. Connor, en tout cas, n'avait plus l'air de le voir ainsi. Depuis un moment maintenant.
Docilement, sans le quitter des yeux, il hocha la tête à ses mots, et se redressa avec son aide pour boire lentement. Même déglutir lui faisait mal. Il grimaça en se recouchant enroulant son bras autour de ses côtes meurtries, et remercia Kaz d'un clignement d'yeux appuyés. Épuisé par les manipulations de ses soignants, il était loin de faire le mariole, et aux derniers mots de son ami, il se contenta de garder ses yeux fermés, appréciant le contact contre son front.
Rassuré, son visage exprima quelque chose de plus apaisé quand il se rendormit. Il ne lâcha cependant pas la main de Kaz.
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Les jours avaient passés, longs, et chacun semblable aux précédents. Il dormit, beaucoup, d'un sommeil pas spécialement réparateur, et eut le temps de voir passer du monde à son chevet. Un Joaquin pour lui déposer des Comics – il n'aurait pas imaginé le voir -, Mary-Abigail, pour lui tenir compagnie, Derek, qui était souvent là, et bien d'autres. À croire que Milow n'était pas si détesté que ce qu'il imaginait.
Les séances de rééducations avaient commencées, pénibles à souhait. Apprendre à se réapproprier son corps, à plier, déplier les jambes, les bras, à respirer comme il le fallait. C'était bête, et ça le foutait en rage d'être réduit à devoir marcher en se tenant à une barre. Prisonnier de son corps, pourtant si résistant.
La matinée était douce. Milow avait pas mal récupéré depuis son réveil. Il ne savait pas depuis combien de temps il était là. Plus de deux semaines, peut-être. Il avait gardé une sale faiblesse dans la jambe gauche, du côté où il s'était fait planter, qui le forçait encore à se déplacer en béquilles, et il limitait ses mouvements pour que ses côtes se remettent. Un papi, donc, mais il refusait de rester allité.
Hey.
Un sourire fleuri sur ses lèvres alors qu'il avisait Kaz sur un banc. Dans un soupir, il s'installa à ses côtés, calant maladroitement ses béquilles contre l'accoudoir.
On m'a dit que t'étais là, commença-t-il bêtement.
Son dos s'appuya contre le dossier. Il inspira un grand coup, discrètement, s'imbibant de l'air doux du printemps et de cette fin de matinée. Ça faisait longtemps qu'il n'était pas sorti. Il était content d'associer ce moment avec Kaz. Pour un peu, il était à deux doigts de remuer sa truffe pour mieux goûter à la brise agréable.
J'vais pouvoir sortir demain ils ont dit. En continuant d'être sérieux avec la rééducation et tout.
Son sourire se fit un peu plus lointain, alors que des questions fusaient dans sa tête. Il savait qu'il était toujours le bienvenue chez Isha. Mais il comptait parler à Connor. Sa maison, c'était son groupe. Kaz, Bruce, Otis, c'était sa famille. Il avait eu le temps d'y réfléchir.
Il tourna son visage vers son ami, détailla ses traits si parfaits pour distinguer qu'il avait l'air marqué, sous les yeux.
T'as l'air fatigué ... ça va, dehors ?
Il n'était pas vraiment au courant de tout ce qu'il se passait. Et encore moins de l'état de Kaz, qui ne parlait pas vraiment de lui quand il venait, se contentant d'être une présence pour Milow, s'oubliant sans doute un peu au passage.
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