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when your blood runs on mine

Mer 4 Aoû 2021 - 16:18


when your blood runs on mine  / @Ela Amrani

Inquiétude. Réassurance.
Marche lente, perpétuelle et habituelle qui mène cet homme au travers des districts. Lieux dits dont les mirettes se souviennent désormais, de chaque recoins, de chaque habitants. Ce sont toujours les mêmes visages qu'il croise, toujours ceux qui le regarde avec espoir d'un monde nouveau, ou encore avec croyance ou bien avec allégeance. Il n'est pourtant qu'un soldat parmi les autres. Défenseur de cette communauté, exécuteur d'ordres du tout puissant.
Les rangers s'usent allégrement comme chaque soir, alors qu'il traverse quelques impasses. Le regard captivé par le quotidien de certains habitants. Une main sur son M16 pendant que l'autre suit la cadence, suspendue dans le vide.
Surveillance. Protection.

Nuit tombée, couvre feu à portée de main, les districts sont déserts. C'est une aisance qu'il a, d'errer la nuit pour se dissimuler. Mais ces yeux entraînés se posent - une fois de plus, comme ces derniers soirs - sur cette femme. Israélienne, tenue prisonnière, désormais libre dans ce district. Ce n'est pas l'unique fois qu'il l'observe, de loin. Ce n'est ni la première fois, qu'il la remarque : surement égarée à tenter de retrouver son chemin. Mais c'est la première fois qu'il s'en approche autant, mise en joue par son M16 chargé sur son épaule. Nouvelle inquiétude. Il a entendu parlé d'elle, sait ce dont elle est capable... Joue plaquée contre l'arme à feu, elle devient sa cible. Marche écourtée, intrépide et quelque peu pressée, il ne scrute que ses cheveux bruns, virevoltants par l'humidité d'une telle nuit. « Arrêtez-vous ! » Ordre à l'exécution. Elle n'a rien à faire là. Cible qui s'arrête, Grant s'avance encore de quelques pas. « Retournez-vous. » Aucune aimabilité, n'arrive t-elle donc pas à respecter les lois de cette communauté ? Méfiance.

A distance, les pieds bien ancrés au sol, le regard de l'homme la dévisage alors qu'elle se tient encore dos à lui. Elle n'est pas attrayante, elle n'est qu'une ancienne prisonnière, surement encore tourmentée par la torture. Le regard s'endurcit. Elle se retourne. Et c'est un châtiment. Les pupilles de l'homme se resserrent soudainement, accablées par une telle beauté qu'il en oublie le poids de son arme, encore posée sur son épaule. Le doigt posé sur le chien, ne se relâche pas pour pourtant. Femme solitaire qui lui fait face. Homme d'expérience qui camoufle sans difficulté la naissance de certaines émotions. Là, elle est attrayante. La fragilité que son regard féminin peut lui renvoyer, vient à percuter les cendres d'un myocarde enseveli. Elle était prisonnière. Elle est dorénavant sa cible première. Inébranlablement, sa main qui tient encore ce canon se raidie étrangement. Mais l'ancien colonel tient sa position, un œil dans son viseur, orienté sur sa cage thoracique, l'autre sur ce visage féminin. Maladresse. « Qu'est-ce que vous foutez encore dehors ? »

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PAR ZAJA.
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Re: when your blood runs on mine

Mer 4 Aoû 2021 - 19:32

Tic, tac. Tu es en retard, Ela.
L’heure tourne et la nuit noire est tombée. L’épais nuage de cendres a obscurcit le ciel au-dessus d’elle, l’empêchant de s’orienter correctement. Elle a quitté la blanchisserie en dernière – parce qu’elle est la nouvelle et que c’est à elle qu’on demande de rester plus tard le soir, pour terminer la dernière machine en cours. Parce qu’elle, personne ne l’attend encore chez elle. Pas de mari. Pas d’enfant. Les autres doivent rentrer plus tôt pour nourrir leur famille et leur époux. Elle a rassuré Jeanne avant qu’elle ne parte, lui assurant que tout irait bien et qu’elle retrouverait son chemin toute seule – elle qui est encore habituée à être raccompagnée dans ce dédale de rues et de maisons, si parfaitement entretenues.

Cette ville lui donne encore le vertige et ce, depuis le premier jour. Il y a tellement de vie, tellement de monde, une civilisation s’est créée ici, bien plus grande que ce qu’elle avait connu à Fort Ward. Tellement loin, tellement protégée que ce retour à la vie normale lui donnait souvent le tournis. Elle était encore affaiblie et désorientée par moment. Et dans la nuit noire, ces grandes maisons lui semblaient effrayantes. Et le pire, c’était qu’elle s’était perdue. Encore. Elle n’y arrivait pas, c’était trop grand, et il faisait si sombre. Le couvre-feu était tombé – ou allait tomber, d’une minute à l’autre – et elle n’avait aucune idée d’où se trouvait son bâtiment.

Ses doigts serraient la lanière de son sac dans lequel se trouvaient quelques affaires à elle, et quelques linges qu’elle avait nettoyé de chez elle. A un croisement de rues, elle s’était figée, cherchant à tout prix à se souvenir. Mais les électrochocs subis ont altéré sa mémoire. Celle-ci s’amuse et lui fait défaut par moment. Elle a tout simplement oublié. A gauche, ou à droite ? Dépêche-toi, Ela, l’heure tourne. Elle respire profondément, tentant de réfréner l’angoisse qui grimpe dans sa poitrine et menace. Elle s’apprête à prendre une décision – droite – quand une voix s’élève dans son dos et la somme de s’arrêter. La voix est froide et sévère. Elle ferme les yeux quelques secondes, crispée et effrayée, avant de doucement se retourner vers l’homme qui l’a interpellée.

D’abord le regard baissé, elle finit par relever ses prunelles obsidiennes vers lui. L’arme pointée sur elle provoque chez elle un mouvement de recul et un souvenir douloureux. Par automatisme, elle se fige, le cœur battant, le regard braqué sur cette arme entre eux. Elle a peur, difficile de ne pas le voir. Difficile de le cacher. Elle ne remarque pas l’hésitation, ni le regard qu’il pose sur elle, parce qu’elle ne voit que le bout du canon, trop proche d’elle. Ses mains se crispent sur son sac, contre elle. Il aboie soudain, lui demande ce qu’elle fait là dehors, dans le noir. Ses prunelles remontent timidement vers lui. Ela n’est plus que le vestige de ce qu’elle a été autrefois. Si la douceur est toujours peinte sur ses traits, elle n’a plus l’assurance, ni le détachement d’antan. La dignité de son port de tête n’est plus ; disparu à force de mauvais traitements et de soins débilisants. Oh, ils reviendront bien sûr – cela fait partie d’elle à jamais. Mais ce soir, l’israélienne était bien plus que l’ombre de ce qu’elle fut jadis. Plus que l’ombre d’un regard courroucé face un tel manque de manières et de savoir-vivre. Et sa voix, auparavant si froide et détachée, n’était plus qu’un murmure tremblant dans la nuit : « Je… Je n’arrive plus à retrouver mon chemin. » Elle déglutit, difficilement. « Pourriez-vous… S’il vous plait… Baisser votre arme… » Demanda-t-elle, finalement, avant de détourner le regard avec la gêne d’une femme qui aurait soutenu le regard d’un homme, un peu trop longtemps.
Nata Atoka
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Re: when your blood runs on mine

Ven 6 Aoû 2021 - 22:20


when your blood runs on mine  / @Ela Amrani

Bientôt trois mois que Grant a été assigné à la surveillance interne des habitants de New Eden. Les habitudes ont été vites prises et la grande majorité des visages, ne lui sont plus vraiment inconnus. C'est avec une certaine aisance qu'il connait désormais les moindres recoins de chaque district. Une chance, d'ailleurs s'il doit arpenter les lieux en empruntant un grand nombre de raccourcit. Mais il y'avait bien un visage qu'il ne connaissait pas encore véritablement. Toute la milice est bien au courant qu'une ex-prisonnière a été relâchée dans leur communauté. Bien que le cheminement de sa libération ait été un succès pour New Eden, Grant n'a jamais pu s'empêcher de se méfier. Non de leurs convictions, non de l'enrichissement que peut apporter une telle cohésion, mais bien de ce visage là. De cette femme qui, pour ce soir, n'a pas respecté le couvre feu.

La crosse de l'arme contre l'épaule, le viseur actionné, il tient en joue cette cible. Un fétiche de la gâchette, il n'osera cependant pas encore ouvrir le feu. Bien que pour l'instant, rien ne l'oblige à le faire. Il s'arrête net, visualisant cette silhouette au beau milieu de son viseur. Obéissante, elle se retourne, face à lui. A la croisée de leur regard, alors que sa main s'était raidie sur son canon, cette dernière se détend doucement. Elle n'arrive plus à retrouver son chemin. Une bonne chose, sans doute. Grant connait parfaitement le trajet qui peut la mener à ses appartements. Mais il décèle en elle, sa difficulté à déglutir. Gorge féminine qu'il observe méticuleusement avant de détourner son regard et d'abaisser son M16. Mais ses yeux qui se veulent moins endurcit ne peuvent s'empêcher de la regarder à nouveau. Le palpitant semble quelque peu s'emballer avant de subir un déchirement cutané. Il est piqué. Mais il ne le démontre pas.

« Alors je vous raccompagne. » Le choix ne lui est donc pas offert. Malgré le couvre feu, il est le seul à pouvoir errer à travers les différents districts. Mais pour un soir comme celui-ci, ils seront deux.
Avec agilité, il actionne la sécurité de son arme, tout en la gardant contre lui. Il s'avance davantage vers elle, regagnant alors l'attention de ses yeux sombres. Grant semble encore être de marbre. Nul besoin de lui montrer qu'il n'est pas si indifférent de sa beauté, il reste encore dans un camouflage certain.
Et ils se mettent en route. Marchant, l'un à côté de l'autre. « Quelle profession vous a été légué pour finir aussi tard ? » Bien qu'il ignore encore ce petit détail, curieusement, il tente d'en savoir un peu plus sur elle. Malgré qu'il sache qu'elle ait été prisonnière. Ainsi, il engage la conversation pour ne pas rendre cette "balade" plus irritable.

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PAR ZAJA.
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Re: when your blood runs on mine

Dim 15 Aoû 2021 - 9:22

« Alors je vous raccompagne. »

C’est un peu malgré elle qu’elle tressaille, avant d’hocher timidement la tête pour acquiescer. Qu’aurait-elle pu répondre, de toute manière ? Dans le noir, dans cette brume cendrée qui lui cachait les étoiles, elle ne retrouvait plus ses pas. L’air était chaud et lourd, faisant perler sur sa peau quelques gouttes de sueurs que même la brise nocturne peinait à rafraichir. L’une des filles de la blanchisserie s’était évanouie ce matin sous le coup des quarante-neuf degrés que le thermomètre affichait, d’où la présence d’Ela aussi tard à la boutique. Être raccompagnée ce soir, par un garde compréhensif lui serait d’autant plus bénéfique que d’être surprise à errer seule dans les rues, l’heure du couvre-feu révolue depuis longtemps.

Il consent finalement à baisser son arme, apaisant quelque peu les battements affolés de son cœur. Ses mains viennent entourer ses épaules, dans une attitude de réconfort à elle-même, alors qu’elle tient ses distances, surveillant le moindre fait et geste de son interlocuteur. L’homme fait sensiblement la même taille qu’elle, même si cette attitude confiante face à la sienne – apeurée – lui donne une impression de grandeur de par sa stature plus imposante que la sienne. A force d’autant courber l’échine et de se faire la plus petite possible, la prestance de l’israélienne en a pris un coup. Elle devine une chevelure blonde, et un regard profondément clair, brillant dans la pénombre. Etaient-ils bleus ou verts, elle n’aurait su le dire ; il aurait fallu pouvoir soutenir son regard plus longtemps pour le deviner. Mais lui s’avance pour la regarder plus attentivement, le poids de ses prunelles lui fait détourner les siennes par respect et timidité. Il l’invite ensuite à se mettre en route. « Merci… J’habite dans le quartier ouest, mais je… Je n’arrive pas à me repérer. » Elle se sent honteuse, et lui semble parfaitement savoir quelle direction prendre. Ses mains quittent ses épaules pour redescendre le long de son corps et tenir son sac contenant son linge et ses affaires – comme un besoin de s’agripper à quelque chose, pour se rassurer sans doute.

Ils se mettent en marche en silence tout d’abord, alors qu’elle essaye – vainement – de retenir le trajet. Elle le sait déjà, sa mémoire ne le retiendra pas. Elle se faisait sélective, agaçant l’israélienne autant que cela l’angoissait. Mais il fallait laisser le temps au temps, disaient les médecins. Les choses finiraient par revenir à la normale, un jour.

La voix du garde s’élève alors dans l’obscurité, à son côté, la faisant presque sursauter. « Je… Je travaille à la blanchisserie. Il fallait terminer le linge attendu pour demain, et on m’a demandé de rester, puisque… Puisque personne ne m’attendait à la maison. » C’était la raison qui lui avait été donné, et il en serait probablement ainsi jusqu’à ce qu’Ela ait également une famille – un mari – à s’occuper. Normal, après tout. Le problème c’est qu’elle n’avait pas envisagé qu’elle aurait autant de difficultés à se repérer dans le dédale de ces rues aux allures d’autrefois. C’était comme un brusque voyage dans le temps finalement. Il lui arrivait parfois de se réveiller le jour, en se demandant si Fort Ward n’était finalement pas qu’un rêve – un mauvais rêve, par la force des choses. Le silence se pose à nouveau, et le reste du trajet se passe ainsi, sans qu’un son ne soit prononcé. Son regard remonta une fois – peut-être deux – discrètement sur la silhouette de l’homme qui l’accompagnait de ce pas militaire, droit et froid, regard bien vite baissé de peur d’être prise sur le fait. Et puis enfin, elle reconnait sa rue. Elle était littéralement en train de s’en éloigner quand il l’avait trouvé.

Un soulagement lui étreint alors le cœur, ses épaules se détendant subtilement. « C’est ici. » Pour sûr. Et quand elle le regarde, elle s’empourpre un peu. « Je suis désolée, j’ai été impolie… Je m’appelle Ela, Ela Amrani. » Dit-elle, un peu confuse. Il n’avait pas non plus fait les présentations, mais il fallait dire que c’était elle, dans ce monde-ci, qui était tenue à lui montrer le respect qu’il méritait.
Nata Atoka
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Re: when your blood runs on mine

Dim 15 Aoû 2021 - 16:32


when your blood runs on mine  / @Ela Amrani

Tu ne peux pas Grant. Tu ne peux pas passer à côté d'elle et la laisser errer seule. Elle se perdrait, c'est sûr. Mais tu es là, Grant. Tu peux l'aider. Son visage t'enracine sur place, mais tu peux encore t'avancer près d'elle. Tu as le temps, toute la nuit s'il le faut. Alors ranges ton arme, et avances toi...

Regard sombre qu'il découvre dans cette obscurité environnante. Ses yeux ne lui appartiennent pas encore mais au fond de lui, Grant voudrait bien les exploiter. Un pas de plus, le M16 n'est plus agressif et le soldat reste de marbre. Emotions qui survolent quelques espoirs, il ne la lâche pas du regard bien qu'il voit le sien s'en détourner. Tu lui fais sans doute peur, Grant. Alors montres lui qu'elle n'a rien à craindre. Tu lui as proposé de la raccompagner. Elle a accepté. Chaque chose en son temps. Il l'incite à le suivre, bien qu'il connaisse le trajet. Ce n'est pas la première fois qu'il l'observe dans ce district. Elle n'arrive pas à se repérer. « Je n'y arrivais pas non plus. Les districts se ressemblent tous... » Peut être que s'il lui avoue que lui aussi, avant, à son arrivée, il n'arrivait pas à se repérer, peut être qu'elle sera davantage en confiance. Bien que la notion de confiance soit déjà bien trop précoce et fragile. Mais il tente tout de même de la rassurer quelque peu. Elle n'est pas la seule. Ils y sont forcément tous passé : à s'égarer alors que le couvre feu vient de tomber.
Fort curieux, il daigne connaitre sa nouvelle profession. A défaut de goûter à la moisissure et à l'humidité de la prison de New Eden. Elle travaille à la blanchisserie. Il sait désormais où la trouver, si besoin il en ressent. Mais elle dévoile une autre information, d'autant plus intéressante. Personne ne l'attend à la maison...
Et son cœur se fait pincer. Les écailles de son myocarde s'agitent doucement, déracinant quelques sensations de plus. Soulagement. C'est une femme seule. Mais une ancienne prisonnière. Mais personne ne l'attend à la maison, Grant. Aucune timidité par nature, il hoche pourtant simplement la tête sans rétorquer. Silencieux... il raccompagne cette jeune femme...
Cadence constante, le trajet se fait tout en douceur. Aucuns échanges, simplement quelques regards qui se dévient sans réellement se croiser. Ce ne sont pourtant plus des adolescents. Mais quelque chose en cette femme, l'intrigue. Elle lui ordonne de baisser son arme, et le soldat s'applique à le faire. Il lui ordonne d'être raccompagnée, et cette femme l'accepte. Il pourrait y avoir une raison ou deux, mais pour le moment, rien n'est encore définit. Personne ne l'attend. Arrêtes de penser à ca, Grant.

Ils sont arrivés. Et Grant repose son regard clair sur la jeune femme qui semble intérieurement soulagée d'avoir retrouvé son domicile. Il louche un instant sur le sac qu'elle transporte, resserre discrètement son M16 entre ses doigts mais le relâche aussi tôt. Il remonte son regard vers le sien. Elle s'excuse puis se présente. Ela. C'est tout ce qu'il retiendra. Il peut désormais poser un nom sur ce visage. Deux syllabes harmonisées. Oui c'est ça, Grant. Ela. Mais il suspend toujours son regard dans le sien. « Grant. » Ce qui lui semble suffisant de dire, vu que son nom est gravé sur la veste de son uniforme. Une aubaine pour elle, de connaitre à son tour son identité. Que très peu d'habitants la connaissent. « Je vous raccompagne jusqu'à votre porte, Ela. » A prononcer son nom, c'est un sentiment erroné qui se faufile sous son armure. Ancien colonel, ses troupes ont toujours pu compter sur lui. Et quand il dit quelque chose, Grant tient à aller jusqu'au bout. Dans l'attente, il hausse discrètement ses sourcils et se remet en marche. C'est jusqu'à sa porte qu'il la déposera et une fois fait, il pourra se satisfaire. Quelque peu insistant, il la suit délibérément jusqu'à son entrée.

Méfiant. Déterminé. Il veut savoir jusqu'où il peut aller. Face à cette porte, il lui ordonne à nouveau. « Ouvrez là. » M16 en place, elle s'exécute sans discuter. Bien. Il peut désormais se rassurer qu'elle est bien dans ses appartements et en sécurité. Et son timbre de voix s'adoucit étrangement. « A l'avenir, si vous finissez tard, faites moi signe. » Voudrais tu la revoir, Grant ? Il sera là, tous les soirs s'il le faut, pour la raccompagner. Il marque une pause. « Je n'aime pas vous savoir seule, dans les rues. » Déjà inquiet, Grant ? Intérieurement, il fait référence à une agression. Ce qu'elle ignore surement. Et l'ancien colonel n'accepterait pas qu'un tel acte se reproduise à New Eden, et encore moins dans sa zone de surveillance. Face à elle, il se raidie de l'intérieur. Il reste planté là, à la fixer inlassablement. Comme si le soldat attendait un ordre de sa part. L'imprégnation est imminente. Il sera là, pour elle. Son regard posé sur Ela, il se retient d'en savoir plus, de la découvrir davantage, d'essayer de se rapprocher d'elle. Mais non, Grant. C'est une femme. Il n'est pourtant pas mal à l'aise, mais bien sur de lui. Qu'un jour, et il s'en fait le serment, elle deviendra sienne.

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PAR ZAJA.
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Re: when your blood runs on mine

Ven 20 Aoû 2021 - 21:55

« Je n’ai plus l’habitude. » Des grandes villes, de ces beaux quartiers, embellis de fleurs et de jardins bien entretenus. Certaines maisons arboraient même cette petite barrière blanche, si caractéristique. L’air ambiant était encore chaud et lourd à cette heure. Cette canicule aurait raison d’elle et de sa santé fragile si elle n’y prenait pas garde. L’air moite faisait perler sur le bord de ses lèvres quelques perles de sueurs et faisait scintiller légèrement la peau sur ses clavicules à cause de l’humidité ambiante. Ses cheveux noirs, encore trop courts pour être attachés, s’éparpillait autour de son visage à cause de la chaleur. Elle n’était sans doute pas des plus présentables et elle s’en rendait compte, un peu mal à l’aise alors qu’elle sentait son regard posé sur elle ; il devait la trouver négligée. C’était ce qu’elle se disait, au fond d’elle-même alors qu’ils avançaient en silence côte à côte.

Quel soulagement l’étreint alors qu’elle reconnait le bâtiment dans lequel elle habite – et quelle légère angoisse alors qu’elle peut voir ses mains se crisper sur son arme alors qu’elle le lui désigne. Décidant de l’ignorer pour le moment, elle se présente néanmoins, par politesse. Grant. Elle hoche la tête. Elle s’apprêtait à le remercier de l’avoir raccompagné mais il lui coupa l’herbe sous le pied en lui disant qu’il la raccompagnerait jusqu’à sa porte. Son cœur s’emballe sous le coup de la panique. Était-ce encore de la méfiance qu’elle lisait dans ses prunelles ? Inquiète, elle baissa son regard sur son arme qu’il tenait encore fermement. Mais parce qu’elle les connaissait, elle sut que la sécurité était toujours en position. Elle le précède alors, jusqu’à sa porte, c’est en jetant un coup d’œil par-dessus son épaule qu’elle le vit empoigner son arme et se faire plus féroce. C’est plus fort qu’elle, elle glapit alors que ses clés lui échappent des mains, tombant au sol. Elle ferme les yeux un instant, effrayée, avant de déglutir à nouveau, sans oser le regard. Les mains en évidence, elle s’abaisse pour les récupérer, fébrilement. Il lui faut quelques secondes pour saisir la clé et ouvrir la porte. Quelques secondes où elle prie pour que la serrure ne coince pas, comme cela arrive parfois. Le cliquetis du verrou la rassure alors, en même temps qu’elle entend dans son dos qu’il se détend lui aussi, dans son dos.

Dans son appartement elle entre, fébrile, puis se retourne, la porte suffisamment entrebâillée pour ne pas cacher sa silhouette longiligne. Et puis Grant – puisqu’il s’agit de son prénom – la surprend en lui proposant sa présence la prochaine fois qu’elle terminerait tard le soir. Elle en reste coite. S’inquiétait-il pour lui, ou désirait-il juste mieux la surveiller ?. Elle croise ses prunelles azur et confiantes, cherchant quoi penser de cette proposition. Prenant finalement cette demande au premier degré, l’israélienne finit par docilement baisser le nez au sol, intimidée. « Je… Oui, bien sûr. Je fais les tard du jeudi au samedi. » Ils étaient justement samedi ce soir, devait-elle compter sur sa présence alors, jeudi soir prochain ? Elle se risqua encore un regard dans sa direction – pauvre petite souris effrayée. Elle pouvait lire sur son visage qu’il se tiendrait-là ces soirs-là. Nerveuse, toujours à cause de son arme, l’architecte finit par hocher la tête, et esquisser un très fin sourire – c’était le mieux qu’elle pouvait faire. « Merci de m’avoir raccompagnée… Grant. Je vous souhaite une bonne soirée. » Finit-elle par lui dire, après un temps qui lui sembla acceptable pour prendre congé avec politesse. Il lui répondit, en quelques sobres mots, et enfin l’israélienne put fermer la porte… et soupirer profondément.

Les mains encore posées sur la porte et la poignée, elle se sentait trembler alors que la crise d’angoisse montait peu à peu. Depuis longtemps elle n’avait plus vu d’armes, elle avait appris à en avoir peur, comme un jour elle avait appris à s’en servir. Il lui fallut quelques secondes et un hoquet silencieux avant qu’elle ne parvienne à tourner la clé dans la serrure, verrouillant ainsi sa porte qu’elle compléta avec un loquet. Alors seulement il lui sembla entendre les pas lourds du militaire s’éloigner. Fermant les yeux, la première chose qu’elle vit furent ses grands yeux bleus posés sur elle, avant qu’elle ne secoue sa tête rapidement, se débarrassant de ses affaires pour prendre une douche qui laissèrent couler dans le siphon son stress accumulé dans la journée et les angoisses du soir. Demain serait un autre jour.

***

Jeudi soir.

Elle ne sait plus quoi, mais elle sait qu’elle oublie quelque chose alors qu’elle ferme la blanchisserie derrière elle. La nuit tombe doucement, le couvre-feu ne tombe que dans une demi-heure – elle a le temps – mais elle reste figée là, devant la porte parce qu’elle sait qu’elle a oublié quelque chose ; mais quoi ? Qui, plutôt ? Elle détestait quand sa mémoire lui jouait ainsi des tours. Alors elle rentra à nouveau dans la blanchisserie, vérifiant si elle n’avait pas laissé du linge à tremper, ou mal étendu. Elle vérifia que toutes les portes étaient fermées – plusieurs fois. Quand elle sortit à nouveau dehors… Elle avait perdu vingt bonnes minutes. « Oh non… » Elle allait être en retard. Tant pis pour ce qu’elle oubliait, il fallait qu’elle rentre.

C’était ce qu’elle avait décidé quand – après avoir fermé trois fois à clé la blanchisserie, enclenchant quatre fois la poignée pour s’en assurer – elle se retourna et vit à quelques mètres d’elle seulement, la silhouette imposante du militaire. Elle sursauta, la main sur la poitrine et la bouche en cœur. « Mon Dieu. » Mais déjà elle soufflait, alors qu’elle reconnut subitement l’homme en face d’elle. Et là, elle se souvient. « C’est vous… C’est vous que j’ai oublié. » Dit-elle, avec un profond soulagement. Puis elle se rendit compte de ses mots qui pouvaient être mal interprétés et tenta de se rattraper, maladroitement. « Non, je suis désolée… je ne vous ai pas… Oublié mais je… J’ai des problèmes de… de mémoire et… Cela fait vingt minutes que j’essayais de me souvenir de quelque chose… Et c’était vous. » Dit-elle, dans un souffle saccadé. Elle ramène ses mains devant elle, et triture ses doigts nerveusement, les comptant un à un – un toc qu’elle avait développé à l’institut qui la rassurait beaucoup. Un. Deux. Trois. « Grant. » Souffle-t-elle. Quatre. Cinq. Six. « Vous aviez dit que vous me raccompagnerez ce soir » Elle hoche la tête, s’en rappelant désormais. Sept. Huit. Neuf. « Je m’en rappelle. » Dix.

« Bonsoir. »
Nata Atoka
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Re: when your blood runs on mine

Dim 22 Aoû 2021 - 18:10


when your blood runs on mine  / @Ela Amrani

Rassuré, cette jeune femme est désormais à l'abris. Mais pas non en plus en sécurité. Et si ça ne tenait qu'au soldat, il aurait monté la garde devant sa porte, toutes les nuits... Mais il ne peut lui infliger toute sa présence en un si peu de temps. Elle semble déjà déstabilisée de ne pas avoir retrouvé son chemin, alors savoir qu'un soldat se tient là, devant sa porte. Grant ne souhaite pas la bousculer davantage. Mais elle lui transmet des informations plus qu'importantes. Du jeudi aux samedis. Précisions qu'il retient sans difficulté et qu'il laisse résonner dans le creux de ses pensées. L'écho de sa voix s'amplifie à l'intérieur de lui, il n'arrive pas à rebondir. Mais il reste planté là. Ses yeux clairs ancrés dans les siens, alors qu'elle le remercie de l'avoir raccompagné. Instance presque insoutenable, il réussit à larguer ces derniers mots.  « Bonne soirée à vous Ela.. » Nul sourire ose encore se dessiner sur ses lèvres. Il hoche discrètement de la tête, empoignant à nouveau son M16 avant de quitter les lieux...

Départ inconscient, il reprend sa ronde. Surveillance expérimentée mais qui s'octroie le droit d'avoir encore le visage de cette femme dans ses pensées. C'est sans doute une première, pour lui, d'avoir aborder de la sorte une femme, et de garder en lui, la couleur de ses yeux sombres. Il ignore, tout ce qui prend naissance en lui...rattrapé par le droit chemin, par les valeurs de son propre uniforme, le poids du M16 contre sa poitrine, il termine sa garde dans la chaleur d'une nuit noire. Il ne peut dévier de son poste.


****


Jeudi soir.

Il a compté les jours, chaque nuit passée. Et même s'il savait parfaitement où cette jeune femme travaillait, il n'a encore jamais osé la déranger dans ses activités. Il aurait pu, oui, lui apporter du linge pour faire tourner cette blanchisserie. Mais non, il n'a pas osé. Il aurait pu débarquer chez elle, trouvant mille excuses, sans qu'elle ne finisse trop tard son temps de travail. Mais non plus, il n'a pas osé. Qu'est-ce que tu attends Grant ? Jeudi soir.

Aborder une telle femme, lui parait si difficile. Surement parce qu'il sait aussi, que c'est une ancienne prisonnière...
C'est que l'ancien colonel n'a jamais réellement exceller dans ce domaine. Et pourtant, avec elle, face à elle, c'est pas l'envie qui lui manque. Il aurait sans doute tout à apprendre. Mais il ne le conçoit pas. C'est d'un pas décidé et quelque peu pressé, qu'il figure non loin de la blanchisserie. Visualisant déjà cette silhouette appréciable, elle semble étrangement étourdie. Et c'est avec plus d'aisance qu'il s'avance, pour lui venir en aide, si elle en ressent une nouvelle fois le besoin. Elle sursaute. Avait-elle oublié de compter les jours ? L'avait-elle oublié tout court ? Relâchant instinctivement son arme, il soulève inoffensivement sa main pour la rassurer en cherchant dans son regard, une ombre de vérité. Il tente de comprendre... A t-elle passé une dure journée ? Venait-il vraiment de lui faire peur ? Et si s'en était le cas, il s'excuserait. Mais non, elle ne tarde pas à lui avouer qu'elle l'avait bien oublié. Chose qui le fit sourire discrètement. « C'est jeudi soir, comment ça vous m'avez oublié ? » Chute intérieure doucement vertigineuse. Il s'avance encore de quelques pas, pour lui démontrer qu'elle n'a sérieusement rien à craindre de lui. Elle s'excuse. Comme si elle pouvait désormais ne plus être tourmentée par cette chose incessante qu'elle avait oublié. Et elle avoue, avoir des problèmes de mémoire. Conséquences possibles après un séjour éradiquant passé dans la prison de New Eden. Il peut la comprendre, mais pas franchement en saisir le sens. En revanche, il ne s'offusque pas. Oh non, il lui en faut bien plus pour cela... « Ce n'est pas si grave.. » Et ses yeux s'abaissent sur ses doigts féminins qui s'agitent entre eux. Elle compte.
Ignorance d'un tel mécanisme, Grant respecte le silence qui les entoure avant de le rompre. « Oui, et je ne vous ai pas oublié... » Contrairement à elle. Parce que pour chaque mission donnée, le soldat se veut déterminé. Mais la rancune n'arrive pas à s'alimenter en lui. Elle semble encore frêle et Grant serait bien tenter de la prendre dans ses bras pour la réconforter. Mais ça, il n'ose pas non plus le faire. Alors un bref sourire regagne le bord de ses lèvres masculines. « Bonsoir Ela..j'espère que vous avez passé une bonne journée ? »

Un énième schéma qui se répète. Et ce n'est que le premier soir avant tous ceux qui suivront..jusqu'à samedi.
Quelques paroles échangées, rompant un silence doux et inaudible.
Soulagement intérieur, de la voir, une nouvelle fois.
Marche côte à côte.

« Bon, je suis quand même rassuré de voir que vous savez où vous habitez. » Zest de plaisanterie, il la regarde un instant, avec ses yeux légèrement étonnés. Puisque jusqu'à maintenant, il ne faisait que la suivre dans ses pas, sans lui donner la bonne direction jusqu'à son appartement. Elle a surement commencer à prendre l'habitude. Et le soldat se permet de rajouter. « Vous n'aurez sans doute plus besoin de moi... » Regard pourtant interrogateur, qu'il fixe dans le sien. Mais cherche t-il à se rassurer ?
...

PAR ZAJA.
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Re: when your blood runs on mine

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